Je ne vais pas redire ce que j'ai déjà dit ailleurs, notamment sur l'impossibilité d'avoir un débat serein sur le sujet.
Juste une info supplémentaire concernant Rennes, qui a une toute autre approche de celle, classique, de Indymedia :
Communiqué du COMITE ZAD de RENNES
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Nous ne sommes pas dupes, quelque soit la façon dont se serait déroulé le carnaval, les dites « forces de l’ordre » semblaient bien avoir pour objectif de le mener à la fin que nous lui connaissons.
Comme se fut relayé par France-info dans l’heure qui a suivi ; la police ayant été atteinte par des œufs de peinture répliqua aussitôt par des tirs massifs de gaz visant sans distinction les manifestants et les passants. Nous tenons à rajouter à ces observations la férocité de l’intervention policière dont ont été les uns la cible, les autres les témoins ; bastonnades de personnes isolées et au sol, tirs de flash-ball en rafales, charges ultra-violentes sur des manifestants en fuite parmi lesquels on note la présence d’enfants, chants guerriers lors de ces charges... Ils semblaient vouloir répandre une peur à même de passer à quiconque l’envie de se rendre à une manifestation. C’est le même effet qui est recherché avec l’interpellation, la comparution immédiate et l’incarcération de 3 participants à cette journée (allant jusqu’à 7 mois fermes et ce non pas pour dégradation mais pour outrage à agent et rébellion !)
« 80 tirs de gaz lacrymogène, 30 tirs de flash-ball, aucun blessé du côté des manifestants... » cette déclaration du préfet nous aurait bien fait rire si nous n’avions pas eu connaissance de nombreuses blessures (contusions multiples et un crâne ouvert) sur les corps des camarades et des passants.
Face à tout ce qui nous sépare, nous esseule, entrave nos élans de vie et de partage et notamment face à cette répression de toute voix dissidente, nous partageons la colère qui fait que, parfois, la vitrine de ce monde vole en éclat. Il nous semble cependant qu’un tel seuil d’intensité n’était pas approprié dans la situation actuelle de la lutte que nous connaissons, en particulier à l’échelle locale.
Il est primordial de reprendre le processus d’élaboration collective que nous tentons de mettre en place et de le pousser le plus loin possible.
Partageons nos lectures de la situation, donnons nous des perspectives.
Cette lutte, nous allons la poursuivre, nous allons la porter, encore, à Rennes. Nous continuerons d’en inventer les formes, et nous la gagnerons !
http://zad.nadir.org/spip.php?article3590et deux ou trois réflexions supplémentaires:
Le titre du sujet n'a rien à voir avec la "diversité des tactiques". Ton exemple, Piero, non plus. Elle n'a rien à voir avec "l'insurrectionnalisme" qui est un concept qui n'a plus guère de représentant-es aujourd'hui, ni avec le fait de casser des vitrines ou pas.
La "diversité des tactiques" d'ailleurs n'est pas non plus le sujet. Elle est un moyen, non une analyse, ni une fin.
Sinon, on arrive à une perception hâtive comme "un élément du faire ensemble, et notamment avec des réformistes". Or, si il y a une grande partie des gens qui n'acceptent pas cette diversité des tactiques, ce sont bien les réformistes.
Ce qui est le fondement de la question, ce sont des analyses différentes, des théories différentes et des pratiques différentes. Appelons cela diversité. La diversité des tactiques n'en est qu'une émanation, en réalité très peu utilisée dans les faits et qui se limite, ou ne vient sur le devant de la scène, que lors de manifestations où il y a eu destructions de biens ou affrontements avec la police.
Si on le considère sous ce seul angle, l'intérêt est limité, sinon nul. On peut vouloir démontrer ainsi que tout cela ne mérite pas de s'y attarder et régler la question en deux trois pirouettes.
Alors, on fait quoi là ?
On continue à faire ce que l'on croit devoir faire de la manière où on croit devoir le faire.