(Vidéo) "(Appel du ...) 18 juin 2015" par Telebocal
https://rebellyon.info/MMM-Marijuana-Mo ... arch-16312Les anti prohibitionnistes du monde entier se rejoignent le samedi 7 mai pour la "Marche mondiale du cannabis 2016" pour revendiquer une réforme de la politique en la matière.
A Lyon depuis 2001, un collectif* revendique encore et toujours une série de mesures déjà effectives ailleurs... : Dépénalisation de la consommation, Information cohérente et objective, Prévention pragmatique et cible, Prescription, Régulation, Réforme de la politique française en matière de cannabis... Bref, pour une législation "stupéfiants" réfléchie, contre la prohibition amorale, comme dans plus de 300 villes de 40 pays, Marche Mondiale du Cannabis 2016, le 7 mai
à Lyon ; 14h30 Rassemblement place Carnot & 15 h, marche festive jusqu’à la place des Terreaux.
Inlassablement, les partisans d’une réforme de la législation sur les drogues exigent des alternatives la prohibition afin de faire advenir une politique juste, cohérente et humaine encadrant les usages récréatifs et médicaux du cannabis en particulier et des drogues en général.
Cette 15e édition de la Marche mondiale est d’autant plus bienvenue qu’elle survient dans un contexte international où la mobilisation de la société civile est justement cruciale pour soutenir, encourager et exiger les changements.
Ainsi, les négociations préparatoires la session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies (UNGASS) sur les drogues (19-21 avril, New York) ont enfin consacré les approches sanitaires visant la réduction des risques et mentionné les possibilités de peines alternatives la prison... Des avances appréciables en regard de l’objectif irréaliste d’un monde sans drogue fixé par l’UNGASS en 1998, mais qui restent hélas largement insuffisantes pour parvenir une politique cohérente et équilibre : aucune remise en question des conventions internationales, ni d’évocation de la dépénalisation de l’usage.
Il y a pourtant urgence. En mars dernier, une commission de 22 experts médicaux, réunis par la célèbre revue scientifique The Lancet et l’université américaine John Hopkins (Baltimore, Maryland), a publié un rapport au constat implacable : les politiques prohibitionnistes menées ces 50 dernières années ont directement ou indirectement contribué à des violences meurtrières, des maladies, des déportations de population, des injustices et ont miné le droit des populations la santé, engendrant une hausse des meurtres, des incarcérations excessives, des discriminations raciales et des violations des droits de l’homme. En conséquence, les experts recommandent de décriminaliser l’usage non violent et la possession de toutes les drogues et invitent les états à basculer progressivement vers un marché régulé des drogues en appliquant une méthode scientifique pour leur valuation ("Public health and international drug policy", The Lancet, 24/03/16).
"Qu’en dit la France ? Comme toujours, à peine le débat est-il entrouvert - sincèrement ou par opportunisme politique - que des arguments absurdes sont brandis pour le disqualifier, et nos dirigeants, trop heureux d’éviter l’incontournable procès en un prétendu "laxisme", s’empressent ainsi de le refermer. Le statu quo persistant continue donc de produire les mêmes effets : le trafic fleurit, les interpellations flambent, la justice s’engorge, la lutte antidrogue gâche l’argent public (850 M/an) et les Français sont toujours les champions d’Europe de l’usage de cannabis.
C’est pourquoi nous revendiquons encore et toujours des mesures déjà effectives ailleurs :
- Dépénalisation de la consommation, de la possession et de l’autoproduction pour usage personnel
- Information cohérente et objective sur les effets et les modes de consommation réduisant les risques
- Prévention pragmatique et cible en direction des mineurs et des usagers en difficulté
- Prescription de cannabis dans un cadre thérapeutique
- Régulation de la production, de la distribution et de la consommation de cannabis
- Réforme de la politique française en matière de cannabis et l’ouverture d’un débat public sur la loi du 31 décembre 1970.
Tous les indignés par le laxisme prohibitionniste sont vivement invités venir participer la Marche Mondiale du Cannabis 2016, qui se tiendra, Lyon, le samedi 7 mai 2016 15 h, depuis la place Carnot jusqu’à la place des Terreaux.
P.-S.
un collectif* :
Le Collectif d’Information et de Recherche Cannabique de Lyon (CIRC), les Jeunes écologistes lyonnais, Europe Ecologie - Les Verts,
la Ligue des Droits de l’Homme, le Nouveau Parti Anticapitaliste,
Les Jeunes Radicaux de Gauche, le syndicat étudiant écologiste
Fac Verte, l’association de lutte contre le sida AIDES,
les associations Ananda et Cie., Livity reggae et Bredda Sound System
Chaque premier vendredi du mois, retrouvez-nous au Mont des Arts près de la statue (Bruxelles) afin qu'on s'allume tou.te.s ensemble un petit bédot à 16h20 tapantes. À chaque bédot allumé, c'est un chaton opprimé pour sa consommation en moins.
Alors qu'il s'agit d'une plante extrêmement utile sur de nombreux aspects, le cannabis a été interdit pour des raisons racistes, morales et politiques, afin de discriminer une certaine frange de la population. La justification pseudo-sanitaire donnée par les États est non seulement fausse, mais également hypocrite: pétrole, tabac, alcool, médicaments, pesticides et autres produits en tous genres tuent chaque année à grand nombre, et sont bien plus nocifs que notre chanvre et ses amis les champignons.
La criminalisation qui est faite de ces psychotropes et des psychédéliques est non seulement injuste mais relève d'une ignorance crasse, en se basant sur une approche qui n'a JAMAIS fonctionné: la prohibition. Combien de vies détruites et de personnes victimes d'abus policiers pour un simple petit joint? Combien d'argent investi dans la lutte anti-drogue alors qu'il aurait pu aller dans de l'aide et de la solidarité? Quelle criminalité s'est développée à cause de la prohibition? Quelle quantité de matériel et d'argent -- souvent durement acquis -- nous ont volés par l'État et la police au nom de cette prohibition?
Si le mouvement pour la dépénalisation du cannabis s'élargit partout autour du monde, il nous faut faire attention que le gouvernement actuel composé d'un grand nombre de fascistes a décrété vouloir nous opprimer encore plus.
Ce que cela nous montre, c'est que les institutions sont incapables de prendre des décisions cohérentes et dans l'intérêt des humains qu'elles prétendent servir. Si l'on peut être tenté.e de dire que c'est une question d'ignorance, le caractère répétitif de leurs actes -- alors qu'elles ont tous les moyens de connaissances sur le sujet -- montre qu'il s'agit bel et bien d'un acte de guerre envers la population. La seule action acceptable de l'État est d'arrêter son ingérence et de développer une politique positive envers celleux qu'il prétend représenter.
Nous ne pouvons faire confiance à l'État et au capitalisme pour construire une société saine et libre, et de ce fait, nous ne pouvons nous contenter d'une solution qui amènerait ceux-ci à étendre leur emprise sur nos vie. Prenons pour exemple les contraintes administratives et économiques posées par le système à toute personne qui désire démarrer sa propre affaire; celles-ci des difficultés parfois très importantes pour certain.e.s d'entre nous. Ainsi mettre en avant le fait que cela pourrait amener des recettes fiscales importantes pour l'État est à double tranchant et doit être utilisé avec modération. C'est pour cela qu'il nous semble plus intéressant de réduire dès maintenant le rôle de l'État à son minimum, et de déclarer haut et fort que c'est parce que nous avons le droit d'être libres et autonomes qu'il doit prendre ses dispositions pour que cela soit réalisable sainement.
Les psychotropes et psychédéliques ont un potentiel qui va bien au delà du cadre "récréatif" dont parlent les institutions: thérapeutique et médicinal, stimulant et motivateur, anti-dépresseur, de prise de confiance, de la création de moments de partage et bien d'autres choses encore. Du cannabis nous savons qu'il a également de nombreux usages qui s'inscrivent dans un respect environnemental important et pluri-millénaire: tissus, papiers, plastique biodégradable, cuisine, aide aux maladies nerveuses et aux cancers, isolation thermique, etc. L'usage des produits psychédéliques et de médecines traditionnelles comme l'Ayahuasca ont prouvé être bien plus efficaces dans le traitement de drogues dures comme l'héroïne, de même que pour aider les gens à sortir de la dépression, de la criminalité ou encore pour changer de vie et s'épanouir. Combien de revendeuses-eurs survivent grâce à ces produits dans un contexte social et économique où une fois de plus l'État joue contre la population?
L'être humain consomme des psychotropes et psychédéliques depuis plus de 10.000 ans, de même que l'on retrouve de nombreux cas de ces usages dans le monde animal, et lorsque des institutions impérialistes veulent contrôler nos vies sous prétexte qu'elles seraient soit-disant "démocratiques", il est de notre droit de dénoncer leurs actes fallacieux et mensongers, et de ne pas se courber sous leurs injonctions.
Refusons-donc leur le droit de décider pour nous de notre consommation en psychotropes et psychédéliques, et déclamons haut et fort que nous restons les personnes les plus à-mêmes pour faire nos choix. Venez vous poser au Mont des Arts avec tous vos amis, le premier vendredi de chaque mois, allumer votre bédot, vapo et autres pour enfummer la ville.
-- Collectif AK47
Appel du 18 joint
En 1993, le CIRC (Collectif d’Information et de Recherche Cannabique) réactivait l’Appel du 18 joint, lancé en 1976 par quelques fougueux journalistes de Libération et d’Actuel, une initiative qui demandait « la dépénalisation totale du cannabis, de son usage, de sa possession et de sa culture.
Quarante ans plus tard, le texte de l’Appel n’a, hélas, rien perdu de son actualité. Alors que la société a radicalement changé et que les mœurs ont évolué, la loi votée en 1970 n’a cessé, elle, de se durcir. Comme le notait le texte originel, le discours stigmatisant sur le cannabis « permet de maintenir et de renforcer une répression de plus en plus lourde... Des arrestations massives de jeunes... ». Une politique qui « justifie la détention de centaines de personnes... des emprisonnements qui frappent en priorité la jeunesse » issue des quartiers populaires et de l’immigration.
Aujourd’hui, force est de constater que la répression du cannabis a coûté très cher et attisé les flammes de l’incendie qu’elle était censée éteindre en dynamisant le trafic et en multipliant le nombre de consommateurs.
Le cannabis n’est pas interdit parce qu’il pose un problème de santé publique, mais principalement pour des raisons culturelles et politiques.
Outre-atlantique, dans le pays qui a mené une guerre acharnée contre « la drogue », la moitié des États ont légalisé le cannabis thérapeutique et plusieurs d’entre eux ont réglementé sa production, sa distribution et sa consommation récréative, ouvrant la voie à une nouvelle économie florissante... Aujourd’hui, les nombreux pays qui ont assoupli leur législation s’en félicitent.
En France comme partout en Europe, et quelle que soit la législation, l’économie du cannabis se manifeste par la présence de centaines de commerces proposant tout le matériel nécessaire (et parfois des graines), pour s’adonner en toute sérénité à la culture domestique du cannabis. Une activité qui génère déjà des dizaines de milliers d’emplois directs et indirects, lesquels se multiplieront le jour où nos députés daigneront admettre que la consommation de cannabis est intégrée dans nos mœurs et qu’il faut l’encadrer.
Il ne s’agit donc plus désormais de débattre sur la pertinence de la prohibition, un échec indiscutable, mais de travailler sur une alternative qui redonnera au cannabis sa liberté et à ses usagers leur dignité.
Parce que le cannabis est un sujet trop complexe pour être laissé aux seuls politiciens, le CIRC appelle les associations, les personnalités du monde artistique, médiatique, sportif et les simples citoyen(ne)s, à s’emparer du sujet.
Par le présent appel, nous exigeons du gouvernement qu’il abroge l’article L.3421-4 du Code de la Santé Publique punissant la « présentation sous un jour favorable des stupéfiants », mesure nécessaire pour permettre la tenue d’états généraux réunissant institutions et associations afin d’engager une réflexion sur la sortie de la prohibition du cannabis.
Comme chaque année depuis 2001, le Collectif d’Information et de Recherche Cannabique de Lyon (CIRC), les Jeunes écologistes lyonnais, Europe Ecologie - Les Verts, la Ligue des Droits de l’Homme, le Nouveau Parti Anticapitaliste, Les Jeunes Radicaux de Gauche, le syndicat étudiant écologiste Fac Verte, l’association de lutte contre le sida AIDES, ainsi que les associations Ananda et Cie., Livity Record et Bredda Sound System participent à la Marche Mondiale du Cannabis 2018, qui se déroule dans plus de 300 villes de 40 pays.
Inlassablement, les partisans d’une réforme de la législation sur les drogues exigent des alternatives à la prohibition afin de faire advenir une politique juste, cohérente et humaine encadrant les usages récréatifs et médicaux du cannabis en particulier et des drogues en général.
Cette 17e édition de la Marche mondiale vient rappeler que la mobilisation de la société civile est cruciale pour provoquer les changements, et les nombreuses évolutions constatées à l’international depuis l’an dernier montrent combien cette implication porte ses fruits.
Aux États-Unis, qui sont précisément exemplaires sur ce point et sur leur capacité à tirer les leçons de leurs propres échecs prohibitionnistes, le Nevada et la Californie deviennent les 8e et 9e États à légaliser le cannabis récréatif (après l’Alaska, le Colorado, le Maine, le Massachusetts, l’Oregon, le Vermont et Washington, plus le District de Columbia), dynamisant une industrie légale qui pourrait atteindre, selon une étude, 75 milliards de dollars de ventes d’ici 2030. Le Canada se rapproche aussi de la légalisation, prévue pour cet été ; la Norvège l’envisage ainsi que la Nouvelle-Zélande, via un référendum. Enfin, la Catalogne légalise les cannabis social clubs.
Quant au cannabis thérapeutique, de nombreux nouveaux pays encadrent officiellement son usage : Géorgie, Mexique, Paraguay, Pérou, Pologne, Saint-Marin, Suède, Uruguay, ou sont en passe de le faire : Grèce, Inde, Lituanie, Luxembourg, Thaïlande, Zambie...
Les divers effets de la légalisation commencent à être mesurés : au Colorado et dans l’État de Washington, l’usage du cannabis récréatif stagne chez les mineurs mais augmente chez les adultes (étude Cannalex, par INHESJ & OFDT), et entraînerait une baisse de la criminalité. Autres constats, toujours aux États-Unis : les États où le cannabis est légal voient non seulement la consommation d’alcool décroître mais également celle de toutes les autres drogues, ainsi que le phénomène de « biture express » (binge drinking), et les États où le cannabis médical est légal connaissent une chute de 25 % du nombre d’overdoses aux opioïdes, un an seulement après la régulation.
Et en France ? Le contraste est saisissant. Dans un rapport, les députés Reda (LR) et Pouillat (LREM) proposent d’instaurer une amende forfaitaire au délit d’usage de drogues. Alors que le premier propose une simple contravention de 4e ou 5e classe, c’est l’amende forfaitaire délictuelle souhaitée par le second qui est retenue par le ministre de la Justice (montant fixé à 300 €). Objectifs clairement affichés : appliquer une sanction "certaine et rapide", éviter des procédures trop chronophages pour la police et la justice, donner "la priorité à la lutte contre les trafics" et enfin, financer les "consultations jeunes consommateurs" pour les moins de 25 ans aux conduites addictives... Ou comment un gouvernement réformiste et "disruptif" préfère une mesurette marginale plutôt qu’une réforme véritable et cohérente afin de s’éviter tout procès en laxisme.
On sait pourtant les Français moins frileux que leurs dirigeants : 84 % jugent la législation actuelle inopérante et 52 % pensent que la vente de cannabis sous le contrôle de l’Etat serait plus efficace que l’interdiction pour lutter contre le trafic (sondage Ipsos, octobre 2016). Déjà, un rapport de l’OFDT (2013) montrait que six Français sur dix sont favorables à l’autorisation de l’usage du cannabis sous certaines conditions pour les majeurs, et à l’interdiction à la conduite routière et aux mineurs.
• En attendant que l’imagination soit au pouvoir, soyons réalistes, demandons l’impossible : que les si nombreux partisans d’une réforme se souviennent que la politique se passe (aussi) dans la rue. Nous les invitons donc à venir participer à la Marche Mondiale du Cannabis 2018, qui se tiendra, à Lyon, le samedi 12 mai à 15 h, de la place Carnot jusqu’à la place des Terreaux, pour revendiquer :
• - Une réforme de la politique française en matière de cannabis et l’ouverture d’un débat public sur la loi du 31 décembre 1970
• - La libération des détenus-es du cannabis
• - La dépénalisation de la consommation, de la possession et de l’autoproduction pour usage personnel
• - Une information cohérente et objective sur les effets et les modes de consommation réduisant les risques
• - Une prévention pragmatique et ciblée en direction des mineurs et des usagers en difficulté
• - La prescription de cannabis dans un cadre thérapeutique
• - La régulation de la production, de la distribution et de la consommation de cannabis
Et en avant pour la 26e édition de l’« Appel du 18 joint » !
Cinquante ans après Mai 68, faut-il rappeler l’importance de battre le pavé pour revendiquer une réforme de la politique des drogues en général et du cannabis en particulier ? Pour obtenir gain de cause, il faut faire entendre haut et fort nos arguments, qui résonnent, se propagent et s’appliquent déjà ailleurs dans le monde.
Et en premier lieu, aux États-Unis, où le cannabis médical est désormais autorisé dans 29 États et l’usage récréatif dans 9 d’entre eux. Des rapports évaluent les effets de la légalisation : au Colorado et dans l’État de Washington, l’usage du cannabis récréatif stagne chez les mineurs mais augmente chez les adultes (étude Cannalex, INHESJ & OFDT) et entraînerait une baisse de la criminalité. Autres effets inattendus du cannabis légal : baisse de la consommation d’alcool, des « bitures express » et de l’usage de toutes les autres drogues ! De quoi encourager, au besoin, le Canada, qui légalise dans quelques mois. Le Territoire du Nord (Australie) prévoit de dépénaliser l’usage récréatif et la Nouvelle-Zélande va organiser un référendum. La Catalogne légalise les Cannabis social clubs, la Norvège dépénalise toutes les drogues et la Suisse va expérimenter des « projets pilotes » de légalisation du cannabis.
Mais ce sont les vertus thérapeutiques du cannabis qui lui valent un engouement et une reconnaissance légale croissantes dans de nombreux nouveaux pays : Afrique du Sud (Durban), Australie (Territoire du Nord), Géorgie, Mexique, Paraguay, Pérou, Pologne, Saint-Marin, Suède, Uruguay, et bientôt Belgique, Grèce, Inde, Lituanie, Luxembourg, Suisse, Thaïlande, Zambie... Jusqu’à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui examine le statut du cannabis selon les lois internationales et se dit en faveur de son utilisation médicale.
Selon une étude, le marché mondial du cannabis médical va croître de 8,3 Mds de $ en 2017 à 28 Mds de $ en 2024, sous l’effet conjugué d’une demande explosive, d’une légitimation accrue des effets thérapeutiques et d’une recherche & développement (R&D) en hausse.
Qu’en est-il en France ?
La légalisation globale du cannabis est défendue par diverses initiatives : le député Joaquim Pueyo (Nouvelle Gauche) veut l’expérimenter dans l’Orne ; Me Caballero, le Pr. Benyamina et Génération Libre en démontrent la nécessité dans un rapport, tout comme cinq médecins (dont Lowenstein et Kouchner), dans le livre Toxic, et le syndicat France Police prône même la légalisation de toutes les drogues ! Mais on en est loin : la seule innovation législative, c’est l’instauration d’une amende forfaitaire délictuelle (300 € max.) par la ministre de la Justice, suite au rapport parlementaire Reda (LR) et Pouillat (LREM). Mesure qui vise à sanctionner l’usager de manière « certaine et rapide », à soulager police et justice, à axer la lutte contre le trafic et à financer les « consultations jeunes consommateurs »... Ou comment faciliter la répression par une procédure plus expéditive et toujours aussi discriminatoire envers les jeunes et minorités ethniques, surreprésentées dans les interpellations... et les prisons.
Autre effet pervers de la prohibition toujours vivace : l’insécurité liée au trafic (ex. à Marseille : policiers menacés par des dealers, réglements de compte sanglants). Réactions stupéfiantes du président Macron : il se plaint des effets — « des trafics qui conduisent aux pires des crimes » — tout en chérissant leur cause, la prohibition (il s’affirme contre la légalisation du cannabis)... Et il reconnaît qu’ « on a perdu la bataille du trafic dans de nombreuses cités » mais annonce un nouveau plan de lutte pour juillet... « La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent » (A. Einstein). Selon l’INSEE, le trafic de drogues génère chaque année près de 3 Mds d’€ (dont 1 Md pour le cannabis).
Mais comme à l’international, la multiplication des initiatives en faveur du cannabis thérapeutique montre combien le sujet est devenu incontournable : Eric Correia, président (PS) du Grand Guéret et infirmier anesthésiste, sensibilisé par ses patients, juge « scandaleux qu’[ils] soi[en]t dans l’illégalité pour se soigner » et demande à l’État l’autorisation d’installer « une filière de production encadrée de cannabis thérapeutique » dans la Creuse. Une patiente saisit le comité d’éthique de la Ligue contre le cancer pour dénoncer le caractère « inéthique » de l’interdiction du cannabis médical qui lui fait courir des risques, même juridiques. Le député et neurologue Olivier Veran (LREM, Isère) organise à l’Assemblée nationale une audition d’experts, autorités sanitaires et patients à propos du cannabis médical. Enfin, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, reconnaît que la France « a pris du retard » et demande « un état des connaissances sur le sujet, parce qu’il n’y a aucune raison d’exclure, sous prétexte que c’est du cannabis, une molécule qui peut être intéressante pour le traitement de certaines douleurs très invalidantes. »
Il est temps, en effet. Car un nouveau phénomène se développe dans une « zone grise légale » exploitée par des marchands : la vente de cannabis et d’articles à forte teneur en cannabidiol (CBD) et à taux légal de THC (moins de 0,2 %). Besançon, Mandelieu, Béthune... les boutiques se multiplient et les clients affluent. Non psychotrope, le CBD est paré de nombreuses vertus thérapeutiques, mais rappelons qu’il en possède surtout en synergie avec du THC à taux équivalent. Taxes pour CBD légal, amendes pour THC illégal ? Et quelle reconnaissance pour les modes d’usage plus sains (gélules, vaporisation, teintures...), les techniques d’extraction (BHO, budder, rosin tech...) ? L’incohérence et l’arbitraire règnent. Des clarifications législatives s’imposent car, de fait, les pouvoirs publics ne sont pas à la hauteur des enjeux, et ce n’est pas avec l’amende forfaitaire qu’ils le seront !
« Je souhaite une évaluation complète de tous les textes importants (...) et même qu’on évalue l’utilité des lois plus anciennes afin d’ouvrir la possibilité d’abroger celles qui auraient par le passé été trop vite adoptées », déclarait Macron devant le Congrès (juillet 2017).
Ah, chiche !
Le dimanche 17 juin 2018 de midi à 20 h, Parc des berges, Lyon 7e. (Entrée : Rue Jonas Salk Lyon 7e, Métro B Stade de Gerland, Tram T1 Halle Tony Garnier)
Musical entertainment by Bredda Soundsystem & Family, Blaze up Sound, Highly Seen.
Buvette, stands d’information, prise de parole à 16 h 30
P.-S.
En France, les usagers de cannabis et tous les citoyens indignés par l’absurdité criminelle de la prohibition sont invités à se rassembler à l’occasion de l’Appel du 18 joint le dimanche 17 juin de midi à 20 h et à soutenir la campagne “Support, don’t punish” http://supportdontpunish.org/fr/ (“Soutenez, ne punissez pas”), le 26 juin, et à signer la pétition : « Cannabis : L’amende ne changera rien, il faut réguler d’urgence ! »
Contacts Circ : 06-11-53-10-07 - circ-lyon@no-log.org
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