Haine sexiste : inventaire contre la banalisation

Haine sexiste : inventaire contre la banalisation

Messagede Flo » 05 Oct 2012, 08:31

Comment Ikéa a "libéré" la femme en Arabie Saoudite

kéa libère la femme

3 octobre 2012 par florealanar

Les catalogues destinés à la décoration intérieure, à l’ameublement, à l’électroménager, à l’aménagement de l’habitat, nous ont malheureusement habitués depuis des lustres à transformer la femme en « maîtresse de maison ». Sur la photo publicitaire, pas un canapé, pas une baignoire, pas un aspirateur, pas la moindre couette, pas de réfrigérateur sans que la femme, plus ou moins dénudée, ne se transforme elle-même en élément décoratif.
C’est très certainement pour lutter contre cette fâcheuse tendance quelque peu machiste que les dirigeants de la firme Ikéa ont décidé de supprimer purement et simplement toute représentation féminine de leur catalogue destiné à l’Arabie saoudite, en retouchant toutes les photos pour ne plus laisser apparaître que des hommes et des enfants. Ikéa libère la femme !
De mauvais esprits laissent bien sûr entendre que cette disparition, cette rafle intégrale des femmes du catalogue, s’expliquerait par le seul fait qu’il est conçu pour ce pays de confession musulmane où la femme ne serait pas encore tout à fait, prétendent-ils, l’égale de l’homme.
Folie ! Et c’est d’ailleurs ce qu’a bien compris Hela Khamarou, observatrice politique – c’est dire si rien ne lui échappe ! – pour le site internet du Nouvel observateur. Dénonçant une « vaine polémique », la vigie progressiste nous invite à ne pas nous emporter trop rapidement et, « avant que vous ne pestiez contre la charia » pour si peu, pose la seule question qui vaille : « Peut-on réellement blâmer Ikéa ? » Bien sûr que non, nous dit-elle. Pourquoi ? demanderont les écervelés prompts, une fois encore, à ne voir là que soumission à une religion et acceptation de ses méfaits les plus criants, dans le seul but de réaliser des profits. Laissons Mme Khamarou nous offrir, sur le sujet, ce que le site Le Plus du Nouvel Obs présente comme « le meilleur des idées, analyses, opinions ». Si les femmes ont disparu du catalogue, donc, c’est que la marque suédoise « s’est simplement adaptée au marché, aux us et coutumes saoudiennes, afin de trouver un bon équilibre et promouvoir son produit dans les meilleures conditions. De la même façon, si l’on prend la marque de shampooing Pantène Pro V, dans les pays arabes, les actrices de ces pubs sont des femmes arabes aux longs cheveux noirs. La cible du produit n’étant pas la même, Pantène ne diffuse pas de pubs affichant des blondes aux cheveux courts dans le monde arabe ! Et ceci est valable pour absolument tous les produits. Les directeurs marketing doivent s’assurer de coller culturellement au marché qu’ils visent ».
Enfermés dans notre ethnocentrisme étriqué, on n’imaginait pas à quel point le mâle saoudien aime la déco, le bricolage, l’agencement de son petit intérieur. Mais pas sa femme ! Grâce à Ikéa et à Mme Khamarou, on le sait désormais : l’homme de Riyad est une vraie petite fée du logis !

http://florealanar.wordpress.com/

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Haine sexiste : inventaire contre la banalisation

Messagede Flo » 30 Oct 2012, 21:24

Comment le parti de Mitt Romney fait la guerre aux femmes

Je sais : l'article est assez long mais très révélateur, encore une fois, du recul que risque de connaître le droit des femmes si Mitt Romney et ses sbires rentrent à la maison blanche. On voit clairement l'évolution d'un parti qui en train de se faire noyauter petit à petit par le Tea Party.


La « Guerre contre les femmes »
par Jennifer Merchant & traduit par Kate McNaughton

Cela fait maintenant presque deux ans que l’expression de « guerre contre les femmes » circule dans le langage politique et dans les médias dominants des deux bords du paysage politique, depuis les élections de mi-mandat de 2010, et elle est devenue encore plus répandue au cours des derniers mois. Cette expression est-elle le reflet d’une réalité quelle qu’elle soit ? Ou ne faisons nous ici qu’observer les efforts de la part des conservateurs au sein du Parti républicain d’attaquer Obama dès qu’ils en ont l’opportunité ? Il semblerait que l’on peut répondre « oui » à chacune de ces deux questions.

Depuis que les républicains ont repris le contrôle de la Chambre en 2010, ils ont mené bataille après bataille sur des politiques ayant un impact direct sur les femmes : entre autres, ils réussirent à bloquer un projet de loi visant à combattre la discrimination salariale liée au sexe, tentent actuellement d’élaborer une définition plus stricte du viol et d’affaiblir l’étendue de la Loi sur les violences contre les femmes (Violence Against Women Act), et, enfin, ont voté 33 fois contre soit la totalité soit des parties de la Loi sur les soins abordables (Affordable Care Act, ACA [1]).

Et ce n’est pas tout. Les candidats républicains à la présidentielle comptaient parmi eux un homme qui souhaite éliminer tout financement pour les programmes dits « Title X », qui financeraient le planning familial (Mitt Romney) [2], un homme qui pense que l’avortement devrait être illégal en toutes circonstances, sans faire d’exceptions en cas de viol, d’inceste, ou de risque sanitaire pour la femme (Rick Perry) [3], un homme qui condamna la réforme d’Obama visant à obliger les assurances-santé à fournir gratuitement l’accès à la contraception, en large partie parce que le « sexe est censé avoir lieu au sein du mariage » et que la contraception est « un permis pour faire des choses dans le domaine sexuel qui vont à l’encontre de ce qui devrait être permis » (Rick Santorum) [4], un homme qui a voté contre la Loi sur la famille et le congé maladie (Family and Medical Leave Act) (Newt Gingrich) [5], et un homme qui a ceci à dire aux victimes de harcèlement sexuel sur leur lieu de travail : « Pourquoi ne démissionnez-vous pas tout simplement quand on commence à vous harceler ? » (Ron Paul) [6]. Bien sûr, l’aile conservatrice du Parti républicain n’est pas entièrement représentative des républicains plus généralement, et l’on ne peut pas non plus accuser les républicains d’être seuls responsables de l’inégalité persistante entre hommes et femmes aux États-Unis. Pour comprendre cette dernière, il nous faut rappeler ses origines plus profondes, liées à l’histoire de la politique publique et des femmes aux États-Unis, au rôle joué par les acteurs principaux pendant toute l’histoire du pays, et, par-dessus tout, au fonctionnement du système fédéral américain.

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« Tu viens de loin, poupée »

Il ne fait aucun doute qu’une évolution vers des droits plus égaux entre femmes et hommes a eu lieu au tout au long du 20e siècle. Comme le disaient les publicitaires à la fin des années 60, « tu viens de loin, poupée [7] ». D’ailleurs, la plupart des jeunes dans le monde occidental aujourd’hui réagissent à une personne qui se définit comme étant un(e) « féministe » soit avec une sourire d’empathie (« c’est mignon, elle est nostalgique de sa jeunesse »), soit avec un gloussement narquois. Il est presque surréaliste maintenant pour les générations plus jeunes d’imaginer que ce n’est qu’à partir du milieu des années 60 que les femmes ont commencé à pouvoir ouvrir leur propre compte bancaire sans la permission d’un père, d’un mari, d’un frère ou d’un juge. Il est presque encore plus difficile de concevoir qu’il y a 50 ans à peine, la contraception était illégale aux États-Unis. Pour la majorité de la jeunesse d’aujourd’hui, il va de soi que les femmes ont accès à et peuvent exercer toutes sortes de professions manuelles et intellectuelles. Et cependant, cela ne fait que 36 ans (1976) qu’à la suite d’années d’une résistance acharnée de la part de l’élite militaire et du Ministère de la défense, le Président Gerald Ford signa la loi publique du Congrès (Congressional Public Law) n° 94-106 ouvrant aux femmes la possibilité de postuler pour une place aux prestigieuses Académies d’entrainement des officiers militaires de West Point à New York et de l’Air Force Academy au Colorado.

L’idée que les hommes et les femmes devraient bénéficier de droits égaux devant la loi est rarement contestée, et un sondage récent a démontré que la plupart des Américains sont persuadés que les femmes ont les mêmes droits constitutionnels que les hommes. Ce dernier point est faux. Les droits constitutionnels des femmes, qui continuent à être défiés en permanence, ont nécessité l’attention particulière de la Cour suprême des États-Unis, car leurs droits spécifiques (en matière de discrimination, par exemple) ne sont garantis que dans la mesure où le Congrès, les assemblées législatives des États, ou les décisions de cours d’États ou fédérales souhaitent les attribuer. Evidemment, cette attribution a été et est dépendante des vents politiques et juridiques d’un moment historique particulier, et l’on sait bien que, par définition, les vents changent en permanence.

Malgré l’existence de lois fédérales interdisant la discrimination entre hommes et femmes dans l’industrie de l’assurance [8], peu de gens savent que les compagnies d’assurance continuent, aujourd’hui encore, à pratiquer ce que l’on nomme le « gender rating » (« notation liée au genre ») ; en d’autres termes, les femmes doivent payer des cotisations mensuelles plus élevées, dû au fait qu’entre 18 et 45 ans, le budget de soins de santé moyen pour une femme est plus élevé que pour un homme. Cela n’a rien d’étonnant : dans la plupart des cas, ce sont les femmes et non les hommes qui assurent leur contraception, les visites chez le gynécologue sont plus fréquentes que les visites d’hommes chez leur spécialistes, sans parler des coûts liés à la grossesse et à l’accouchement. De même, au-delà de l’âge de procréer, les femmes ont plus tendance à prendre en charge leurs parents âgés, en les associant si possible à leurs contrats d’assurance, que les hommes.

L’égalité entre hommes et femmes fait défaut dans de nombreux autres domaines de la vie publique. Malgré la Loi sur l’égalité des salaires (Equal Pay Act) de 1963 [9] et la loi Lilly Ledbetter [10] – sans oublier que cette dernière n’interdit pas en soi la discrimination salariale, mais donne simplement plus de temps aux femmes pour poursuivre en justice leurs employeurs en cas de discrimination salariale – les femmes ne se voient toujours pas attribuer le même salaire que les hommes pour le même travail. En moyenne, les femmes ne gagnent que 77% de ce que gagnent les hommes. Le célèbre « plafond de verre » (le fait de préférer un homme à une femme ayant les mêmes diplômes dans l’attribution de postes décisionnaires de haut niveau) et aussi le « mur de verre » (le fait de préférer un homme à une femme ayant les mêmes diplômes lors d’un changement de poste) restent la norme à la fois dans le secteur privé et dans le monde politique [11]. Comme l’a exprimé la première femme Directeur de Planification de la politique pour le Département d’État dans son article fort controversé et souvent dénoncé, publié en juillet 2012 dans The Atlantic : « Il est temps d’arrêter de se leurrer (...) les femmes qui ont réussi à être à la fois des mères et des professionnelles de haut niveau sont soit surhumaines, soit riches, soit travaillent à leur compte [12] ».

Les sociologues nous enseignent que tout l’enjeu est de concilier les sphères du public et du privé. Dans ce cas, qu’en est-il de la sphère privée et de son fameux « droit à la vie privée » si cher aux féministes ? On peut en effet parler de progrès, mais seulement pour certaines catégories de femmes. Comme l’ont démontré Sister Song et d’autres groupes du Mouvement pour la justice reproductive [13], l’accès au « droit à la vie privée » est loin d’être distribué de façon égale, et l’argument du « choix » n’est réservé qu’aux femmes de classe moyenne et de classe moyenne supérieure. L’immense majorité des autres femmes – une majorité qui va en s’accroissant – pauvre et sans assurance, a souffert les pires effets de la décentralisation dans le domaine de la politique sociale (du programme national AFDC – Aid to Families with Dependent Children (Aide aux familles avec enfants dépendants) – au TANF – Temporary Assistance for Needy Families (Assistance temporaire aux familles en situation de besoin) – en 1996), et dans le domaine de l’accès à l’avortement et à la contraception, surtout depuis deux décisions de la Cour suprême des États-Unis, Webster v. Reproductive Services (1989) et Planned Parenthood v. Casey (1992).

La santé des femmes en danger

Au niveau national, cela fait longtemps que la majorité républicaine à la Chambre œuvre à faire passer des projets annuels de lois de finances qui auraient un impact direct sur les femmes de toutes catégories socio-économiques. Depuis son passage en 2010, la majorité à la Chambre a voté 33 fois en faveur de l’abrogation, du dé-financement ou de l’annulation soit de la totalité soit d’une partie de la Loi sur les soins abordables (Affordable Care Act, ACA [14]). Plus récemment, la Chambre a tenté de permettre aux employeurs de refuser de fournir une assurance à leurs employés qui couvrirait la contraception ou tout autre service contre lequel l’employeur aurait une objection quelle qu’elle soit. Elle a aussi essayé de réduire le financement pour l’éducation des adolescents en matière de contraception et à augmenter le financement pour l’éducation sexuelle faisant exclusivement référence à l’abstinence jusqu’à atteindre 20 millions de dollars par an. Elle a réussi à faire opposition à une proposition de réglementation qui limiterait le nombre de travailleurs fournissant des soins de santé à domicile – à 90% des femmes – pouvant être exemptés des règles sur le salaire minimum.

Son plus gros effort, qui fut en outre couronné de succès, fut de faire blocage à la Loi sur l’équité des salaires (Paycheck Fairness Act, PFA), qui était censée mettre à jour et renforcer la Loi sur l’égalité des salaires (Equal Pay Act) de 1963 en offrant aux femmes de meilleurs outils pour combattre la discrimination salariale. Entre autres, la PFA aurait interdit toutes représailles injustes contre des employé(e)s qui auraient parlé d’inégalités de salaires alors qu’ils/elles étaient en poste, renforcé les outils utilisés pour mettre à jour des cas de discrimination salariale, et encouragé les employeurs à évaluer volontairement leurs propres pratiques en matière de rémunération. Cette loi, soutenue par le Président Obama et largement soutenue par les Démocrates, est morte au Sénat en juin 2012 après un vote à 52 voix contre 47.

Mais l’action la plus agressive de la part des Républicains de la Chambre est sans doute constituée par leurs nombreux efforts en faveur du dé-financement du « Title X » de la Loi sur le service de santé publique (Public Health Service Act), qui inclut le célèbre planning familial [15]. À ses débuts en 1970, Title X bénéficiait d’un soutien bipartisan ; Richard Nixon, qui était président à l’époque, déclara qu’« aucune femme américaine ne doit se voir refuser l’accès au planning familial en raison de sa condition économique. » Le programme attribuait des subventions fédérales pour fournir une couverture en soins de santé complète pour les femmes, quel que soit leur statut économique, et à présent les cliniques financées par ce programme fournissent des contraceptifs et d’autres services préventifs, tels que des examens des seins et des frottis vaginaux, à près de 5 millions de femmes. Selon une étude du Guttmacher Institute, 6 femmes sur 10 qui sont soignées dans un centre soutenu par Title X considèrent que c’est leur source habituelle de soins médicaux. D’ailleurs, nombre de ces femmes fréquentent des centres Title X parce qu’elles ne peuvent pas se permettre de payer des soins médicaux dans d’autres endroits [16]. En 2011, des républicains de la Chambre et du Sénat menacèrent de bloquer complètement le gouvernement si le gouvernement fédéral ne cessait pas d’attribuer des financements au programme de planning familial. Prétendant qu’il s’agissait d’une question liée au déficit budgétaire, ils soutenaient que le fait de retirer ce financement réduirait la dette nationale, et firent ainsi le choix de ne pas tenir compte des études qui démontrent que permettre l’accès aux services préventifs permettrait au gouvernement (et aux contribuables) de réaliser des économies en évitant d’avoir à payer des coûts énormes associés à des grossesses involontaires et à des visites aux urgences pour des maladies qui pourraient être prévenues.

Partout aux États-Unis, la guerre contre les femmes est encore plus flagrante, surtout dans les domaines de la vie privée et de la santé et de la justice en matière de reproduction. Certains États, comme le Wisconsin, tentent d’adopter des lois qui criminaliseraient le fait d’avoir des enfants hors du mariage. Par exemple, le projet de loi du Sénateur républicain Glenn Grothman définirait la « parenté non-maritale » comme une cause des abus d’enfants [17]. Ailleurs, et s’inspirant d’États comme le Michigan ou le Wisconsin, plusieurs législatures d’ État essaient de remodeler leurs lois sur le divorce pour faire en sorte qu’il soit plus difficile pour un couple qui en a le souhait de divorcer [18]. Cette idée fut lancée par l’Administration de George W. Bush, avec son « Initiative pour les mariages sains » (« Healthy Marriage Initiative ») qui exigeait que les tribunaux ré-établissent la faute dans les procédures de divorce. L’initiative, qui n’eut pas de portée nationale mais servit comme modèle pour les États, stipulait que les couples expriment leurs vœux de mariage devant Dieu, et que « l’État doit les aider à rester fidèles à leurs vœux », et que ceci était important « car les enfants dont les parents divorcent ont plus tendance à être renvoyés de l’école, à tomber enceinte, à être pauvres ou à se tuer [19] »

Les problématiques qui ont de loin reçu le plus d’attention et rencontré le plus de succès à l’échelle des États sont celles concernant les droits et la santé liés à la reproduction. Depuis les décisions de la Cour suprême des États-Unis dans les cas de Webster (1989) et de Casey (1992), que nous avons déjà mentionnés, et qui maintenaient le droit constitutionnel d’une femme à avorter avant le stade de viabilité du fœtus, tout en accordant aux États la possibilité de contrôler l’accès à l’avortement, les restrictions sur l’avortement ont pris de nombreuses formes. Quarante-six États autorisent les docteurs et/ou le personnel assistant à refuser d’effectuer un avortement pour des raisons religieuses et/ou morales, et 43 États donnent la même autorisation à des cliniques et/ou hôpitaux entiers. Quatre États interdissent aux compagnies d’assurance privées de couvrir les avortements, et 11 États ne permettent pas aux assurances-santé publiques de couvrir les avortements pour leurs fonctionnaires. Plusieurs États exigent que les docteurs distribuent de la propagande et de l’« information » médicale inappropriée ou même carrément fictive, comme par exemple « l’avortement provoque le cancer du sein et/ou des ovaires [20]. »

Rien qu’en 2010-2011, les législateurs dans la totalité des 50 États ont introduit plus de 1100 dispositions liées à la santé et aux droits de la procréation, en nette augmentation par rapport aux 950 introduites en 2010. A la fin 2011, 135 de ces dispositions avaient été promulguées dans 36 États, en augmentation par rapport aux 89 promulguées en 2010 et aux 77 promulguées en 2009. 68% de ces nouvelles dispositions – 92 dans 24 États – limitent l’accès aux services d’avortement, une augmentation frappante par rapport à l’année précédente, durant laquelle 26% des nouvelles dispositions limitaient l’avortement. Les 92 nouvelles restrictions sur l’avortement promulguées en 2011 ont explosé le record précédent de 35 adoptées en 2005 [21].

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Restrictions à l’avortement promulguées par an.

Le développement le plus récent concerne les échographies obligatoires. Vingt États exigent que les professionnels effectuant l’avortement effectuent une échographie avant l’avortement. En Floride, par exemple, le projet de loi 1127 exige que les docteurs effectuent une échographie avant tout avortement et fassent en sorte que la femme regarde l’image et entende une explication détaillée de l’image. La femme peut refuser, mais elle doit certifier par écrit qu’elle a refusé de voir les images ou d’entendre le battement de cœur du fœtus. Il existe un type de loi similaire au Texas, avec la seule différence que l’échographie n’est pas abdominale mais trans-vaginale ; bref, la femme doit accepter d’être violée si elle veut bénéficier d’un avortement légal au Texas. Cette réalité horrible et troublante ne va pas sans rappeler le film roumain Quatre mois, trois semaines, deux jours (Cristian Mungui, 2007), qui reçut la Palme d’Or à Cannes, dans lequel, pour pouvoir bénéficier des services d’un avorteur illégal, portant le sinistre nom de M. Bébé, deux jeunes adolescentes, dont l’une est enceinte de son petit ami, doivent toutes les deux coucher avec l’avorteur, sans quoi il refuse d’effectuer la procédure.

Prises dans leur ensemble, ces initiatives conservatrices républicaines ont mené à des victoires étendues qui ont un impact sur les femmes pauvres et de classe moyenne inférieure dans tous les États-Unis. Actuellement, 87% de comtés américains n’ont pas de docteur qualifié pour effectuer des avortements, un chiffre à mettre en rapport avec le fait qu’un tiers de toutes les femmes américaines âgées d’entre 15 et 44 vivent dans ces comtés ; une augmentation régulière du nombre à la fois de naissances non souhaitées et d’avortements auto-infligés a été documentée ; sans oublier le fait que les États-Unis ont le plus haut taux de grossesse chez les adolescentes de tous les pays industrialisés. Il est en effet bien difficile, face à ces réalités, de ne pas être tenté de parler d’une « guerre contre les femmes », une guerre qui est ouvertement revendiquée et conduite avec enthousiasme dans tout le pays, dans de nombreux États et régions, à la fois sur des fronts législatifs et juridiques.

L’attaque conservatrice

La « guerre » contre les femmes a également été évoquée tout au long de la campagne pour les élections présidentielles et législatives de 2012. En effet, des thèmes liés à la contraception et à l’avortement ont été au premier plan des débats de cette année. Qu’est-ce qui explique la prédominance de ces sujets et les attaques souvent violentes de certains candidats républicains sur le droit à la vie privée en matière de sexualité et de reproduction ? En grande partie, le « détournement » du parti républicain par le Tea Party et les groupes chrétiens conservateurs.

Tout au long de la campagne républicaine, en commençant par la croisade de Rick Santorum contre l’avortement et la contraception durant les primaires, et en allant jusqu’à l’appel de Mitt Romney en faveur du dé-financement de Title X, le thème le plus cohérent du parti républicain aura probablement été son attaque sur la vie privée. Les commentaires exécrables d’un célèbre présentateur de radio, Rush Limbaugh (10-15 millions d’auditeurs par jour), concernant Sandra Fluke, une étudiante à la prestigieuse université de Georgetown, qu’il a traité de « salope » parce qu’elle a témoigné devant un Comité du Congrès (composé uniquement d’hommes) en faveur du remboursement de l’usage de contraceptifs, la « redéfinition » par le Sénateur républicain Todd Akin du « viol légitime », qu’il a transformé en « viol de force » pour ensuite prétendre que, si une femme est « violée de force », son corps « s’éteindra » et elle ne tombera pas enceinte, toutes ces déclarations plaisent aux républicains conservateurs et à la droite chrétienne qui, selon de nombreux commentateurs, ont pris le contrôle du parti républicain.

La preuve, selon ces analystes, c’est la nouvelle position « pro-vie » (« pro-life ») adoptée par Mitt Romney, un changement radical par rapport à sa position lorsqu’il était Gouverneur du Massachusetts et qu’il soutenait l’élimination des exemptions religieuses à la couverture contraceptive. C’était aussi l’époque à laquelle sa femme faisait des donations régulières au programme de planning familial, et à laquelle il signa un projet de loi en 2005 qui augmentait le nombre de personnes bénéficiant des services de planning familial, dont la « pilule du lendemain » qui doit être prise dans les deux jours suivant un rapport sexuel non protégé, et évite ainsi que l’œuf fertilisé ne puisse se loger dans les parois utérines (à ne pas confondre avec la pilule RU 486). A présent, Romney dénonce l’utilisation de toute forme de contraception, et lorsqu’on lui posa la question le 11 février 2012, annonça qu’il soutiendrait toute mesure visant à établir « l’identité individuelle » pour les embryons et les fœtus [22].

En ce qui concerne les soins de santé, le duo Romney/Ryan veut voir abroger l’ACA, ce qui toucherait des millions de femmes, surtout des femmes pauvres et issues de groupes minoritaires. Avant l’adoption de l’ACA, 19 millions de femmes américaines âgés d’entre 18 et 64 ans n’avaient aucune assurance-santé. Les femmes de couleur, qui représentent 36,3% de toutes les femmes aux États-Unis, composaient une part disproportionnée des personnes sans assurance : 53,2%. De plus, et avant « Obamacare », 47 millions de femmes – dont 5,1 millions de femmes afro-américaines, 4,9 millions de femmes latino-américaines, 2,5 millions de femmes asiato-américaines, 300.000 femmes indiennes d’Amérique, et 800.000 autres femmes américaines issues de groupes minoritaires – devaient payer d’avance tout et tous soins médicaux préventifs dans les domaine de l’obstétrique et de la gynécologie, tels que les mammographies, les frottis vaginaux, la contraception, les tests de dépistage du diabète pendant la grossesse et de nombreux autres actes médicaux et pharmaceutiques de prévention médicale. L’abrogation de l’ACA replongerait de nouveau ces femmes dans cette réalité, et la vaste majorité d’entre elles devrait abandonner certaines formes de contraception qui sont trop chères, ou choisir de ne pas bénéficier de soins préventifs spécifiques dans les domaines de l’obstétrique et de la gynécologie.

En ce qui concerne les droits des femmes en général, et le droit à la vie privée en particulier, l’élection de 2008 fut cruciale. Interrogé sur ses opinions sur le système judiciaire, le candidat républicain John McCain déclara que, s’il était élu, il nommerait des juges « constructivistes strictes » dans tout le circuit fédéral ; en d’autres termes, des juges qui respectent la signification originale de la Constitution, qui favorisent une intervention judiciaire minimale, et condamnent toute décision qui participe à la construction à partir de zéro d’un droit fondamental.

Tout ceci fit trembler les défenseurs du droit de la femme à « choisir », et ils avaient raison. Si McCain avait été élu, il aurait pu être en mesure de remplacer un juge « pro-choix » par un juge « pro-vie » à la Cour suprême des États-Unis, en retournant la majorité à 5 contre 4 qui soutient Roe à une nouvelle majorité de 5 contre 4 en faveur de son abrogation [23]. Si cela avait eu lieu, la Cour n’aurait pas déclaré que l’avortement est « illégal », elle aurait simplement poursuivi la nouvelle stratégie adoptée par le mouvement « pro-vie » depuis Webster et Casey, c’est-à-dire qu’elle aurait redonné aux États l’entière responsabilité de décider si oui ou non l’avortement était légal dans leur État, et ce en vertu du Dixième amendement [24].

En effet, cette approche soutient qu’il n’existe pas de « droit à la vie privée » en matière d’avortement – et, pour certaines personnes, en matière de contraception également – dans la Constitution, et qu’il incombe aux États de déterminer la légalité ou non de ces questions. Dans ce scénario, une étude fort bien documentée réalisée par le Center for Reproductive Law and Policy (« Centre pour la loi et la politique reproductive »), une organisation non-partisane et à but non-lucratif, indique que de tous les 50 États, 21 sont prêts à complètement interdire tout recours à l’avortement – par le biais de « lois gâchettes » qui sont déjà établies, l’abrogation de Roe étant la gâchette sur laquelle on a appuyé pour permettre la mise en œuvre immédiate de ces lois, qui étaient déjà rédigés – et 9 autres États sont prêts à sévèrement limiter l’accès à l’avortement [25].

Où sont passés les féministes ?

La question qui est souvent posée est : « que fait le mouvement féministe de tout ça ? » Depuis Webster et Casey, les féministes se débattent dans un mode qui est en permanence réactif et non proactif, et sont divisés. C’est loin d’être un contexte propice au succès. D’ailleurs, le terme de « mouvement féministe » est erroné ; pendant toute l’histoire du féminisme américain, il n’y a jamais eu un seul groupe homogène d’activistes. Et à partir des années 70, alors que la droite chrétienne était en train de s’épanouir, les féministes américains étaient divisés par de sérieux désaccords.

Les deux plus gros groupes féministes, qu’on pourrait aisément qualifier d’« institutions » ou de groupes féministes traditionnels, étaient – et sont – NOW (National Organization for Women, « Organisation nationale pour les femmes ») et NARAL (National Abortion Rights Action League, « Ligue nationale pour l’action sur les droits à l’avortement »). Ils ont tous les deux soutenu et véhément défendu le principe d’un « droit à la vie privée » tel qu’il est développé dans Griswold (1965) et Roe (1973) en relation au choix de ne PAS procréer. Selon ces groupes, l’émancipation des femmes a commencé avant tout en délivrant les femmes des chaînes de naissances non voulues. Ce but ne pouvait être atteint qu’en exigeant un droit inconditionnel à ne pas procréer. Ils ont donc observé avec consternation et ont dénoncé publiquement des groupes féministes plus radicaux fondés récemment, tels que le CESA (Committee to End Sterilization, « Comité pour mettre fin à la stérilisation ») et le CARASA (Committee for Abortion Rights and Against Sterilization Abuse, « Comité pour les droits à l’avortement et contre l’abus de stérilisation ») qui, selon NOW et NARAL, étaient en train de complètement ébranler les succès récents et fragiles que représentaient Griswold et Roe, qui définissaient un « droit à la vie privée » protégé par la constitution en matière de non-procréation.

Le CESA et le CARASA ne s’opposaient pas au « droit à la vie privée » en soi, ils voulaient simplement aller plus loin et démontrer, entre autres, que le principe de vie privée lui-même n’était pas accessible à tous, comme le savaient ces pauvres femmes à New York qui furent les victimes d’une stérilisation contrainte ou forcée. Ils regroupaient aussi des féministes qui prétendaient que les droits à l’avortement ne représentaient pas le nec plus ultra pour toutes les femmes, que certaines femmes féministes préféraient se battre, non pas pour le droit de ne pas avoir d’enfants, mais pour une société qui permettrait aux femmes d’avoir des enfants quand elles le voulaient avec la garantie que leurs enfants bénéficieraient d’un bon logement, de soins de santé et d’une éducation de bonne qualité. Ces féministes du milieu des années 70 et début des années 80 – et non pas les féministes traditionnels – devinrent les concepteurs de ce que nous appelons aujourd’hui les « droits de la procréation », aboutissant au Mouvement pour la justice reproductive que nous connaissons aujourd’hui.

Les victoires de la droite chrétienne, qui occupe une position ferme en tant que groupe homogène sur les problématiques qui concernent les femmes, sont en large partie une conséquence de la fragmentation des féministes américains. Cependant, d’un côté, les féministes traditionnels ont raison. Prenez le fait que, depuis 1973, la Cour suprême des États-Unis est intervenue dans près de 30 cas d’avortement, ce qui démontre le rôle qu’elle joue dans la protection de cette problématique de la vie privée. Les féministes traditionnels prétendent que si l’on venait à renverser Roe, l’impact d’une telle action serait aussi retentissant que celui de la décision Bush v. Gore sur l’élection de 2000 : un seul vote d’un seul juge de la Cour suprême pourrait changer le cours de l’histoire pour les femmes partout dans le pays, comme l’a fait un seul vote d’un seul juge qui mena à l’élection de George W. Bush, changeant ainsi le cours de l’histoire non seulement pour les Américains, mais aussi pour de nombreux pays étrangers.

De plus, les féministes traditionnels attirent notre attention sur un sondage récemment effectué par l’agence Gallup, et qui reflète une transition sous-jacente et inquiétante. Pour la deuxième fois depuis 1996 (Gallup suit cette problématique depuis 1973), l’opinion se définit maintenant comme étant plus « pro-vie » que « pro-choix » (51% contre 42% en 1996, 50% contre 41% fin 2011 [26]).

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Par rapport à la problématique de l’avortement, est-ce que vous vous considérez comme étant plutôt pro-choix ou pro-vie ? (la question pro-vie/pro-choix était posée après celle sur la légalité de l’avortement).

Ce revirement, associé aux études récentes sur ce nouveau « pouvoir » de la Cour suprême, renforce la focalisation des féministes traditionnels sur l’avortement. Ils attirent l’attention sur le travail effectué par le Professeur Richard Hasen (Université de Californie à Irvine), qui démontre que « le Congrès a passé outre à la Cour Suprême de moins en moins souvent au cours de la dernière décennie... Le nombre d’annulations a chuté pour devenir presque nul. » D’autres chercheurs ont tendance à s’accorder avec les analyses de Hansen, et à conclure comme lui que ce phénomène a donné bien plus de pouvoir à la Cour suprême et bien moins au Congrès. Comme l’écrit un autre chercheur : « Nous sommes longtemps partis du principe que, quand la cour interprète une loi fédérale, le Congrès peut toujours y revenir et y apporter des corrections… À présent, il y a de fortes chances que les décisions de la Cour soient le dernier mot, et non pas le premier, sur ce que veut dire une loi [27]. » Ceci signifie non seulement que la Cour suprême, un corps d’individus qui ne sont pas démocratiquement élus, a plus de pouvoir, mais aussi qu’elle peut être plus facilement influencée par des motivations idéologiques . En tout cas, c’est ce scénario que craignent les groupes féministes traditionnels et autres défenseurs de Roe v. Wade, qui ne tient qu’à un fil depuis des années, avec une majorité d’une voix seulement.

C’est ici qu’interviennent les féministes travaillant au sein du Mouvement pour la justice reproductive, et ils aussi ont des analyses pertinentes [28]. La stratégie de se focaliser sur un « droit à la vie privée » constitutionnel comme seul moyen de garantir l’émancipation des femmes était une erreur dès le départ. Elle revenait à ne faire que refléter le caractère individualiste des démocraties contemporaines, et donc à négliger le fait qu’il n’existe pas de groupe monolithique et homogène de personnes appelées « femmes ». Le fait de proclamer un « droit à la vie privée » sans offrir l’accès à un tel droit revient tout simplement à « privatiser » les décisions, et donc à « légitimer une réponse minimaliste de l’État » aux problèmes des femmes. Cette approche ignore à son tour les réalités de groupes marginalisés, constitués à la fois d’hommes et de femmes, qui ont besoin de plus de soutien communautaire et étatique et avancent nombre d’exigences diverses, dont celle d’avoir ou pas des enfants. De ce fait, selon les porte-paroles du Mouvement pour la justice reproductive, si les féministes traditionnels veulent vraiment garantir l’égalité des droits pour toutes les femmes, qu’elles soient riches ou pauvres, ils devraient quitter les grandes salles nobles de la Cour Suprême, retrousser leurs manches, et retourner sur le terrain, dans les cliniques et les écoles des quartiers pauvres, dans les communautés rurales. Ce n’est qu’à travers ce processus que le concept du « choix » ou celui d’un « droit à la vie privée » ne pourra être réellement compris.

« Le choix n’existe pas dans un vide » est le slogan du Mouvement pour la justice reproductive. En effet, le « choix » et/ou la vie privée sont fonction des intersections de race, de classe sociale, de sexualité et d’autres marqueurs de différence qui ont une influence sur la capacité, non seulement d’individus mais de communautés entières à prendre des décisions et à agir librement. De ce fait, relier les droits de la procréation à d’autres problématiques de justice sociale telles que la pauvreté, l’injustice économique, la reforme du système de sécurité sociale, le logement, et la justice environnementale entre autres, est la seule manière de contrecarrer les attaques menées sur les femmes et sur leurs droits par la droite chrétienne et les conservateurs républicains, aujourd’hui et à l’avenir.

Notes

[1] Jennifer Haberkorn et Seung Min Kim, « House votes to repeal ‘Obamacare’ – again », Politico, juillet 11, 2012.

[2] Le vainqueur, Mitt Romney, réaffirma sa position sur la télévision du Missouri le 14 mars 2012. Lorsqu’on lui demanda comment il ré-équilibrerait le budget, il répondit : « Bien sûr vous vous débarrassez d’Obamacare, ça c’est facile, mais il y en a d’autres… le planning familial, on va se débarrasser de ça. » (Ann Rubin, « Mitt Romney : ’Planned Parenthood’, We’re Gonna Get Rid of That’ « , KSDK, 14 mars 2012).

[3] Voir « Rick Perry Changes Anti-Abortion Stance to Include Incest ».

[4] Voir « Santorum Still Supports State Right to Outlaw Contraception ».

[5] Voir « Is Gingrich the Worst Candidate for Women ? ».

[6] Voir « Ron Paul Opposed Workplace Harassment Protections ».

[7] Lancé en 1968, sur l’élan d’un mouvement social – le début de la « seconde vague » du mouvement féministe – la campagne publicitaire de Philip Morris prenait pour cible les jeunes femmes, en utilisant des images de l’émancipation et de la liberté des femmes, mais aussi des valeurs esthétiques mettant en avant l’élégance et la minceur.

[8] Même dans le domaine de l’information génétique personnelle nominative : The Genetic Information Nondiscrimination Act de 2008 (Pub.L. 110-233, 122 Stat. 881) 2008.

[9] Equal Pay Act, Public Law No. 88-38, 1963.

[10] « Lilly Ledbetter law », Public Law 111–2—29 janvier 2009 ; 123 STAT. 5, Public Law 111–2, 2009.

[11] Des femmes occupent à présent 3,8% des postes de directeur-général de compagnies du Fortune 500 et 4% des postes de directeur-général de compagnies du Fortune 1000. Au niveau mondial, seulement 9% des postes de directeur-général sont occupés par des femmes. Des analyses supplémentaires ont révélé que seuls 17% des participants à l’enquête ont déclaré que leur entreprise avait fait des efforts ciblés pour recruter plus de femmes. Les quatre premières sur 144 nations sont le Rwanda, Andorre, Cuba, et la Suède ; les Etats-Unis arrivent en 80e place..

[12] Anne-Marie Slaughter, « Why Women Still Can’t Have it All », juillet 2012. Elle explique, dans sa première proposition pour faire évoluer cette réalité : « Des millions d’autres femmes qui travaillent doivent faire face à des conditions de vie bien plus difficiles. Certaines sont mères célibataires ; d’autre ont du mal à trouver un emploi quel qu’il soit ; d’autres soutiennent leur mari, qui lui n’arrive pas à trouver d’emploi. Nombre d’entre elles gèrent une vie professionnelle dans laquelle les bons services de garderie sont soit inexistants soit très chers ; les emplois du temps des écoles ne sont pas les mêmes que les emplois du temps professionnels ; et les écoles elle-même ne fournissent pas un enseignement correct à leurs enfants. Un grand nombre de ces femmes s’inquiètent, non pas de ne pas tout avoir, mais plutôt de réussir à s’accrocher au peu qu’elles ont déjà. Et même si les femmes en tant que groupe ont bénéficié de grands progrès en termes de salaire, de niveau d’enseignement et de prestige au cours des trois dernières décennies, les économistes Justin Wolfers et Betsey Stevenson ont montré que les femmes sont moins heureuses aujourd’hui que ne l’étaient leurs prédecesseures en 1972, à la fois en termes absolus et comparées aux hommes. Le meilleur espoir pour améliorer le sort de toutes les femmes, et pour refermer ce que Wolfers et Stevenson appellent un « nouveau fossé entre les hommes et les femmes » – mesuré en termes de bien-être plutôt qu’en termes de salaire – est de refermer le fossé en termes de leadership : élire une femme président et 50 femmes sénateurs ; s’assurer que les femmes sont représentées à titre égal parmi les rangs des directeurs d’entreprise et des juges. Ce n’est que quand il y aura suffisamment de femmes au pouvoir que nous pourrons créer une société qui marche pour toutes les femmes. Et ça, ce sera une société qui marche pour tous. »

[13] Le Mouvement pour la justice reproductive s’est formé à partir de groupes féministes de base établis au début des années 70 et pendant les années 80, pour la plupart en opposition aux groupes féministes traditionnels, critiqués et accusés de ne défendre que les droits de femmes blanches aisées. Le terme fut alors inventé en 1994 lors de la Conférence internationale des Nations Unies sur la population et le développement au Caire. Sister Song, l’un des collectifs les plus renommés et actifs de ce mouvement, a organisé la Marche pour les vies des femmes, qui rassembla un million de personnes à Washington D.C. le 25 avril 2004.

[14] Jennifer Haberkorn et Seung Min Kim, op.cit., « House votes to repeal ‘Obamacare’ – again », Politico, 11 juillet 2012.

[15] 157 Cong. Rec. H1235 (daily ed. Feb. 18, 2011) (Roll Call Vote No. 93) (vote on Pence Amendment to prohibit use of funds for Planned Parenthood Federation of America) ; U.S. House of Representatives vote on final passage of H.R. 1 (Feb. 19, 2011) (Roll Call Vote No. 147) ; 157 Cong. Rec. H2802 (daily ed. April 14, 2011) (Roll Call Vote No. 271) (vote on final passage of H.Con. Res. 36).

[16] Voir « Title X-Supported Family Planning Services Nationally and in Each State ».

[17] Voir « An act to amend the statutes of the Child Abuse and Neglect Prevention Board ».

[18] Michigan bill to end no-fault-divorce.

[19] Voir « Understanding the President’s ’Healthy Marriage Initiative’ ».

[20] Center for Reproductive Law and Policy.

[21] Guttmacher Report.

[22] Ceci n’empêche pas Romney de conserver ses actions (évaluées au total à 1 million de dollars environ) détenues dans le Goldman Sachs Exchange Place Fund, qui comprend plusieurs compagnies pharmaceutiques – Watson Pharmaceuticals, Johnson & Johnson, Merk, Pfizer – toutes productrices et distributrices de divers types de contraceptifs et d’abortifs.

[23] Depuis le début de son Administration, Obama a nommé deux juges à la Cour suprême des États-Unis, mais l’équilibre de 5 à 4 en faveur de Roe n’a pas changé, puisqu’il a remplacé les juges « pro-Roe » avec d’autres juges ayant la même position. Cependant, il a pu, sur le circuit national, renverser les majorités conservatrices et constructivistes strictes de certaines cours régionales et d’appel, pour en faire des majorités plus flexibles et interprétatives.

[24] William Saletan, Bearing Right : How Conservatives Won the Abortion War, Berkeley, University of California Press, 2004.

[25] Center for Reproductive Law and Policy, « What if Roe Fell ? The State-by-State Consequences of Overturning Roe v. Wade ».

[26] « Pro-Choice » record low, Gallup Poll.

[27] Adam Liptak, « In Congress’s Paralysis, a Mightier Court ».

[28] Robin West, « From Choice to Reproductive Justice », Georgetown Law Faculty Publications, 2009.
"La société à venir n'a pas d'autre choix que de reprendre et de développer les projets d'autogestion qui ont fondé sur l'autonomie des individus une quête d'harmonie où le bonheur de tous serait solidaire du bonheur de chacun". R. Vaneigem
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Haine sexiste : inventaire contre la banalisation

Messagede altersocial » 07 Juin 2014, 08:35

... ou plutôt exactement : apologie de la violence sexuelle :

un website grand public français qui fait l'apologie d'un détraqué qui filme sous les jupes des femmes, une personnalité frontiste qui soutient le viol conjugal, un humoriste qui véhicule la culture du viol à travers une vidéo ...
Dans le monde comme ici la parole raciste, homophobe, antisémite, sexiste s'est libérée. Un topic pour ne pas banaliser, pour faire circuler l'info, pour faire réagir et riposter. :rambo:

Indignation en Inde : un député qualifie le viol de "parfois légitime"

"Le viol est un crime social qui dépend des hommes et des femmes. Parfois c'est légitime, parfois c'est injuste". La déclaration signée Babulal Gaur, un député indien, membre du parti du Premier ministre, ravive la polémique sur les viols à répétition dans un pays encore sous le choc d'une nouvelle affaire sordide survenue la semaine dernière. Dans la nuit du 27 au 28 mai, alors qu'elles se rendaient dans un champ pour faire leurs besoins, deux cousines de 14 et 15 ans, des "intouchables", ont été violées et pendues à un arbre dans un petit village de l'État de l'Uttar Pradesh, dans le nord de l'Inde. L'enquête suit actuellement son cours. Jusqu'à présent, cinq hommes ont été arrêtés pour le viol en réunion et le meurtre des adolescentes.

Les propos du député Gaur ont été largement repris par les médias indiens et ont suscité l'indignation dans tout le pays. Les responsables de son parti ont immédiatement indiqué que cette déclaration n'engageait que son auteur et ne reflétait pas leurs opinions. Mais le Premier ministre, tout juste élu, n'a toujours pas pris position ni même réagi au double meurtre des jeunes filles.


Des victimes issues des castes inférieures

"Le nouveau gouvernement indien doit prendre des mesures immédiates et de grande envergure pour protéger le droit des femmes dalits (intouchables) et mettre un terme à l'impunité pour les crimes dont elles sont victimes", a souligné Divya Iyer, chercheuse pour Amnesty International dans un communiqué de l'ONG. "Bien qu'il existe des garanties constitutionnelles et des lois spéciales, ces femmes sont victimes dans tout le pays de discriminations et de violences. (...) On sait que des membres de castes dominantes utilisent la violence sexuelle contre ces femmes et ces filles pour sanctionner, humilier, ou affirmer leur pouvoir", a-t-elle ajouté.

Le viol collectif d'une étudiante morte des suites de ses blessures en décembre 2012 avait conduit le gouvernement à voter une nouvelle loi prévoyant jusqu'à la peine de mort pour les auteurs de viol. Mais la situation des femmes issues des basses castes ne semble pas s'améliorer. Namrata Daniel, militante au sein de la campagne nationale pour les droits de l'homme des intouchables, avait pointé du doigt le manque d'intérêt pour cette cause dans Le Monde : "Dans le mouvement féministe, on ne prête pas suffisamment attention aux problèmes des femmes intouchables. (...) La caste, la classe et le genre doivent être abordés ensemble", avait-elle expliqué.
Pauvreté et manque de sanitaires

D'après le bureau national de décompte des crimes, les viols en Inde ont décuplé ces quarante dernières années. De 1971 à 2012, le nombre de cas est passé d'environ 2 500 à 25 000. Le Guardian analyse cette recrudescence de violence comme une conséquence de la marginalisation de toute une partie de la société. L'État de l'Uttar Pradesh où s'est produit le drame est un des plus pauvres de l'Inde, où plus de 60 millions de personnes vivent avec moins d'un dollar par jour.

Toute une génération perdue de jeunes hommes peu éduqués, souvent au chômage, font partie des gangs qui violent les femmes, rappelle la journaliste Kishwar Desai. "La loi contre le viol passée l'an dernier n'est pas suffisante (...), affirme-t-elle. Il faut trouver des solutions économiques pour intégrer ces jeunes hommes frustrés dans la société, leur assurer une éducation et leur offrir du travail."

Les ONG soutiennent aussi que l'augmentation du nombre de WC dans les zones rurales permettrait de lutter contre ces agressions. "Le manque d'installations sanitaires dans toute l'Inde représente une véritable menace pour la sécurité des femmes et des filles forcées à aller se soulager dans la nature", constate Amnesty International dans un communiqué du 31 mai. Près de 620 millions d'Indiens n'ont pas accès à des sanitaires d'après l'Unicef.


Stand up and fight! :rambo:
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Re: Haine sexiste : inventaire contre la banalisation

Messagede Lila » 28 Mar 2015, 19:49

La mobilisation des féministes permet l’annulation d’un concert du groupe « VIOL »

Grâce à la mobilisation de féministes et autres, le concert à la Mécanique Ondulatoire, d’un groupe nommé VIOL avec des paroles faisant l’apologie du viol, a pu être annulé par ce Bar/Concerts qui le recevait. Tout de même curieux que cet établissement n’ait pas cherché à en savoir plus, rien qu’avec le nom du groupe, VIOL. Logiquement, qui dit concert, dit répète avant, ou au minimum, le groupe envoie une maquette des titres produits. Dommage qu’il ait fallu taper du poing sur la table pour lui faire prendre conscience de l’ignominie de cette programmation. Leur réponse : « Nous regrettons que la programmation du vendredi 27 Mars ait heurté certain-e-s personnes »… !

Maintenant, il faut dissoudre ce groupe et rééduquer ses membres !


Extrait de la « chanson » « Viol » par VIOL :

Petite bourge endimanchée,
Tu contournes les rues mal famées.
Préparée pour ton blaireau de copain,
Prépare-toi à encaisser mon gourdin !

Dans la rue tu m’as provoqué ;
Petite pute à souliers !
Tu pensais te faire sauter par ton mec,
Mais dans une poubelle je vais te prendre à sec !

Viens, connasse !
Ici, dans ta face !
Ouvre-toi, putain !
Le viol, mon instinct !

Comme c’est bon de te violer,
Toi qui ne m’étais pas destinée.
Tu chiales, affalée dans mon sperme !
C’est ta faute, alors tu la fermes !


C’est un vent de colère qui a soufflé ce mercredi matin sur les réseaux sociaux. La raison ? La programmation par une salle parisienne d’un groupe de musique appelé « VIOL », fin mars. Le bar La Mécanique ondulatoire, dans le 11e arrondissement, avait prévu d’accueillir ce groupe dont la chanson phare est un appel à l’agression sexuelle et au viol. Les paroles très violentes et explicites ont choqué les internautes féministes. L’ association Les efFRONTé-e-s a exprimé un profond écœurement face aux paroles très crues d’un des morceaux du groupe. Elle a déclaré dans un communiqué : « Sous couvert d’un style trash et prétendument anticonformiste », il s’agit d’un « un appel sans ambiguïté à ce crime sexiste ». Le blog « Les Martiennes » a appelé au rassemblement devant le bar pour protester « contre l’apologie du viol ». L’association « Osez le féminisme » a, elle, soutenu le mouvement sur Twitter. Et de nombreux internautes ont manifesté leur incompréhension en interpellant le gouvernement et les responsables de la salle.

Le bar annule sa programmation

Devant cette levée de bouclier, le bar a finalement décidé d’annuler les concerts prévus ce soir-là. « La Mécanique ondulatoire est un bar antiraciste, antifasciste, pro LGBT, pro libertaire et pro féministe. (…) Nous regrettons que la programmation du vendredi 27 mars ait heurté certain-e-s personnes et nous vous demandons d’accepter nos excuses. C’est pourquoi, les organisateurs et nous-mêmes avons décidé d’annuler les concerts », peut-on lire sur le compte Facebook de La Mécanique ondulatoire.


https://sanscompromisfeministeprogressi ... oupe-viol/
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Re: Haine sexiste : inventaire contre la banalisation

Messagede Lila » 04 Oct 2015, 15:56

Agression sexuelle ? Circulez, c’est de l’humour

En plateau, un comique embrasse de force sur la bouche la journaliste qui l’interviewe. Pour la presse italienne, tout est normal…

Double consternation, face à la scène et à son traitement journalistique. C’était le 30 septembre sur TG Puglia, une chaîne régionale italienne.
Un comique sur le déclin, Gene Gnocchi, se met soudain à déclarer sa flamme à la journaliste qui l’interviewe, Maria Grazia Lombardi : « Je dois absolument t’embrasser car tu es merveilleuse… tu m’as fait perdre la tête ».
Et, ni une ni deux, il se lève « pour rouler un patin hors catégorie à la jeune femme », comme le commente Courrier International.



la suite : http://www.lesnouvellesnews.fr/agressio ... ez-humour/
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Re: Haine sexiste : inventaire contre la banalisation

Messagede Lila » 25 Oct 2015, 19:31

France 2 : quand "Toute une histoire" donne la parole à des invités "misogynes" et "homophobes"

POLEMIQUE – L’émission de France 2 "Toute une histoire" a diffusé ce mercredi le témoignage de deux militants jugés "misogynes" et "homophobes", sur le thème du droit de la garde des pères.

(...)

Si elle se présente comme une banque de données et "d’informations sur le droit des pères"sur Facebook, l’association "SVP Papa" diffuse des arguments qui font grincer des dents et dont certains jugent qu’ils sont à la fois anti-avortement, misogynes et homophobes. C’est-à-dire que Yann Vasseur ne mâche pas ses mots quand il s’agit de dénigrer les "putes de jaf" (comprendre Juges aux affaires familiales), et autres "mères malveillantes" qui selon lui, obtiennent systématiquement la garde des enfants lors de conflits conjugaux.

La suite : http://www.metronews.fr/info/france-2-q ... nm0UdgGcc/
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Re: Haine sexiste : inventaire contre la banalisation

Messagede Lila » 08 Nov 2015, 19:03

Le couillard de la semaine

Le dérapage sexiste de l'entraîneur de Valenciennes contre une arbitre de L2

"Concernant le penalty non sifflé, il était bien là mais l'arbitre ne l'a pas vu, elle faisait du patinage avant peut-être. Quand on est une femme et qu'on arbitre un sport d'hommes, c'est compliqué," a lâché Le Frapper quelques minutes après le coup de sifflet final. "Il ne faut pas qu'on se trompe de métier. Nous, c'est notre métier le football, c'est un sport engagé." La déclaration du coach de VAFC a forcément fait grand bruit dans le monde du football souvent réputé comme étant misogyne et macho, et ce ne sont pas ses mots qui contrediront cette thèse.

à lire : http://www.metronews.fr/sport/le-derapa ... nG2Ox6L7M/
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Re: Haine sexiste : inventaire contre la banalisation

Messagede bipbip » 24 Nov 2015, 09:22

À Lyon, une pièce de théâtre inspirée de Machiavel se transforme en spectacle sexiste, homophobe et pro-viol.
Théâtre : Le Prince du sexisme

À Lyon, une pièce de théâtre inspirée de Machiavel se transforme en spectacle sexiste, homophobe et pro-viol.

Une mise en scène théâtrale du Prince, de Machiavel ? Cela semble intéressant : Le Prince est à la base un essai politique extrêmement connu sur l’exercice du pouvoir, paru en 1532. Nous nous rendons à la représentation vendredi soir, pour voir l’adaptation de Laurent Gutmann, le metteur en scène. En fait de théâtre, on assistera plutôt à des scènes misogynes et homophobes, extrêmement dérangeantes. La salle d’une capacité de 500 personnes est presque pleine. On y retrouve principalement des vieux couples de bourgeois blancs, un groupe de lycéens et lycéennes et quelques familles. Rien que de très normal pour le quartier bobo de la Croix-Rousse. Trois personnages, Myriam, Max et Rémi, entrent en scène pour suivre un stage devant les aider à devenir et à se comporter en prince, autrement dit pour apprendre à prendre le pouvoir et à le garder ; stage mené par Machiavel et sa secrétaire Karine.

Sexisme, homophobie et mépris de classe

Les cinq personnages sont tous très stéréotypés : Machiavel est un patron qui maltraite sa secrétaire Karine, Max est le personnage rustre et mal dégrossi, Rémi est le premier de la classe et Myriam quant à elle incarne la potiche en jupe qui ne comprend rien à rien.

Au vu de la composition de la pièce, on commence à soupirer : encore une fois les personnages féminins sont des personnages insignifiants et en totale adéquation avec les normes de beauté actuelles, mais passons... Les choses commencent à devenir vraiment gênantes quand Max pelote les fesses de Myriam, puis que Rémi lui enlève sa jupe, soi-disant parce qu’elle ne correspondait pas à la tenue d’une femme de pouvoir. Elle restera dans cette tenue jusqu’à ce que Max lui hurle qu’elle a « un gros cul », ce qui la décide à se rhabiller.

Si l’on peut légitimement trouver tout cela plus que dérangeant, c’est dans la suite du spectacle que l’on entre dans le vif du sujet. Lors d’un nouvel exercice, les trois stagiaires vont s’essayer à calmer le peuple en colère (le peuple étant le public). Pour ce faire, Karine brandit des pancartes où sont écrits des slogans que nous sommes censés répéter, tels que : « Une seule solution, la manifestation », « Casse-toi pauvre con » ou encore « Serre les fesses, on arrive à toute vitesse ». D’une part, la participation populaire est réduite à une masse de personnes ânonnant bêtement des phrases qu’on lui ordonne de répéter, révélant un clair mépris de classe et une méconnaissance de ce qu’est réellement un mouvement social tel qu’une manif. D’autre part, certains slogans, comme le dernier cité, moquent certaines pratiques sexuelles considérées comme inférieures vis-à-vis d’une norme sociétale, à savoir la sodomie, et de ce fait ont un caractère clairement homophobe.

Spectacle « participatif »... ou agression ?

L’escalade sexiste et homophobe continue lorsque Rémi s’essaye à son tour à l’exercice du peuple en colère à calmer. Sa solution à lui est dans un premier temps de sortir son téléphone et de prendre en photo le public en déclarant : « J’espère que vous êtes venus avec votre femme, parce que je vais poster ça sur Internet. » Puis voyant que cela n’a aucun effet, il monte dans les gradins, saisit une spectatrice (en réalité complice dans la salle) par le bras en la traitant de « connasse », la fait descendre de force au bas des gradins, la plaque contre la scène, et fait mine de la violer par sodomie en baissant son pantalon. Sous couvert d’humour, une femme est donc agressée devant 500 personnes, rendues par la même occasion complices... Qu’est ce qu’on se marre !

Sur cette lancée, le spectacle se termine sur un commentaire de Machiavel qui déclare que la foule est semblable à une femme, il vaut mieux la soumettre violemment afin d’obtenir son obéissance. Le petit retournement de situation où Karine assomme Machiavel et prend le pouvoir ne suffira pas à nous faire oublier l’heure et demie de spectacle sexiste, homophobe et pro-viol.

Durant la semaine de représentation, une diff de tracts a été mise en place tous les soirs jusqu’à la fin du spectacle pour dénoncer les choix de mise en scène faits par Gutmann et de programmation de la direction du théâtre. Au théâtre comme ailleurs, le sexisme et la culture pro-viol n’ont pas leur place !

Myriam (AL Lyon)

http://alternativelibertaire.org/?Theat ... du-sexisme
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Re: Haine sexiste : inventaire contre la banalisation

Messagede Lila » 10 Jan 2016, 20:08

Pour cet archevêque, les violences conjugales sont provoquées par les femmes

Encore un qui aurait mieux fait de se taire ! Mépris des femmes battues.

Au cours d’un sermon, Braulio Rodriguez l’archevêque de Tolède (centre de l’Espagne), a affirmé que la majorité des violences conjugales étaient imputables aux comportements d’épouses « désobéissantes » et qui refusent d’accéder aux « demandes » des maris.

En grand expert de la vie en couple, l’homme d’église ne s’est pas arrêté là et a précisé que le machisme était aussi souvent provoqué par les demandes de séparation faites par les femmes.

à lire : https://sanscompromisfeministeprogressi ... es-femmes/
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Re: Haine sexiste : inventaire contre la banalisation

Messagede Lila » 17 Jan 2016, 18:21

Quand un Youtubeur star joue avec des agressions sexuelles

Squeezie, un des Youtubeurs les plus influents de France, participe-t-il à la culture du viol ? Dans une récente vidéo, il teste en toute insouciance un jeu qui consiste à frotter son pénis contre des étudiantes en mini-jupe.

à lire : http://www.lesnouvellesnews.fr/squeezie ... sexuelles/
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Re: Haine sexiste : inventaire contre la banalisation

Messagede bipbip » 03 Fév 2016, 01:27

A quel point le cinéma est-il sexiste ? On a les chiffres

Le site Polygraph a passé 4 000 films au test de Bechdel, qui permet de déterminer si une oeuvre est sexiste. Résultat ? Euh... déprimant.

... http://www.telerama.fr/cinema/a-quel-po ... 137562.php
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Re: Haine sexiste : inventaire contre la banalisation

Messagede Lila » 14 Fév 2016, 18:37

Projection sexiste et attachement traumatique

Je souhaite ici voues parler d’un classique de l’aliénation des femmes aux hommes :
* la projection sexiste : la projection sur les femmes des sentiments (interdits) que noues provoquent les hommes par leur violence : mépris, nausée, dégoût, rejet, méfiance, peur, haine, etc.. Cette projection est la source majeure de division des femmes, elle est organisée par les hommes (voir aussi http://www.feministes-radicales.org/201 ... e-couteau/ )
* Son mouvement complémentaire est l’attachement traumatique : la projection sur les hommes des souffrances (niées) et des bienfaits (tus, accaparés) issus des femmes. Parmi les souffrances féminines projetées sur les hommes et qui suscitent la pitié au lieu du rejet, il y a l’impuissance, l’impossibilité de trouver sa place chez soi (un lieu à soie) ou dans le monde (être légitime), la naïveté, le risque d’être volée, exploitée ou humiliée, le risque de ne pas être entendue, de voir sa parole niée, en un mot, les risques d’être « castrée » … Parmi les bienfaits qui viennent des femmes mais qui sont projetées sur les hommes et qui provoquent l’amour au lieu de la colère, il y a l’amour, la protection, le courage jusqu’au sacrifice, l’inventivité et l’intelligence singulière, la raison à toute épreuve et la grandeur d’âme, les richesses matérielle et spirituelle.

Prenons trois exemples vécus en une semaine prise au hasard, absolument exemplaires d’une monotonie patriarcale terrifiante.

Une femme se plaint de son copain : il se renferme dans le garage, vient pour mettre les pieds sous la table, il attend qu’elle rentre pour lui faire gérer les problèmes avec les enfants, il se décharge de tout sur elle. Elle comprend : il a eu des deuils il y a trois ans, son père et son frère morts, et puis, elle-même, elle est dure à vivre, elle a son caractère, il a dû mal à trouver sa place, car elle fait tout à sa place … Par contre, elle ne supporte pas sa belle-mère, la mère de Monsieur. Cette femme qui rapporte à manger au couple et gâte les enfants. Bon d’accord elle est seule, elle cuisine des plats qu’on ne peut pas cuisiner pour une personne seule, alors elle offre les restes, ça peut être gentil … mais bon, qu’est-ce qu’elle croit ? que Madame ne sait pas cuisiner ?

Une femme victime d’extrêmes violences conjugales (torture mentale, simulacre de meurtre et tentatives, coups, viols, etc.) a deux enfants, une fille de 4 ans et un fils de 15 ans. Depuis la mise à l’abri de Madame, la fille de 4 ans a des « crises » impressionnantes, elle hurle, se fait mal, et parfois, elle profère des menaces contre sa mère. La mère a l’impression de voir le père : elle a son regard et sa violence verbale. Et puis, elle a « du caractère », elle refuse tout, elle est autoritaire, elle ne la laisse pas tranquille la nuit, la suit partout la journée … Madame pense que « elle est comme lui », comme l’homme qui a failli la tuer. Le frère, lui, ne fait pas de crise. Bon, il « se bagarre » avec sa sœur, il « peut » lui faire mal – mais en même temps, elle le cherche sans cesse, elle lui prend ses affaires pour les mettre dans sa chambre quand il n’est pas là – et il lui est arrivé d’insulter Madame. Il est en pleine crise d’adolescence, et il ne comprend pas que Madame soit « restée » aussi longtemps avec Monsieur.

Une femme aime une autre femme. Elles sortent d’une soirée entre amies. Oubliant un instant qu’elles sont dans un espace public hostile, pour la première fois de leur relation, elles se tiennent par la taille. Moins de 20 mètres plus loin, un homme pose un regard inquisiteur, et les suit du regard, jusqu’à tourner la tête … les deux femmes se lâchent immédiatement et sans concertation, elles n’ont aucun mouvement brusque, comme pour ne pas « provoquer » une escalade. Peu après, l’une d’elle dit à l’autre : « Tu as raison de te protéger, l’espace public est aux hommes, une femme n’est qu’une ombre ou une cible ». L’autre lui répond qu’elle est dogmatique, qu’on ne peut pas généraliser.

*
Je voues invite, dans les commentaires, à me dire ce que voues en pensez, que peut-on voir, et comment on peut l’expliquer.
Je précise quelques éléments :
- en des années, je n’ai jamais entendu de mère me dire, sans nuance, que leur fils est comme leur père, quelle que soit la violence et l’âge de ce fils, alors que l’amalgame est très fréquent concernant les filles, quels que soit leur âge et l’évidence de leur souffrance.
- la fille de 4 ans est chez le père un week end sur deux depuis la mise en sécurité de Madame et le jugement JAF qui a suivi … le frère est assez grand (et c’est un garçon, donc il est entendu) pour décider de ne pas y aller.
- la belle-mère du premier exemple, étant la mère de Monsieur, a aussi eu deux deuils.

Dans quelques jours je récolterai vos réponses et voues donnerai aussi mon analyse.
merci.


http://www.feministes-radicales.org/201 ... aumatique/
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Re: Haine sexiste : inventaire contre la banalisation

Messagede Lila » 28 Fév 2016, 17:05

Une nouvelle forme de violence contre les femmes se répand sur le Web

La haine contre les femmes n’est pas un phénomène marginal. En octobre 2015, l’ONU a publié un rapport qui démontre 73 % des femmes internautes dans le monde ont expérimenté une cyberviolence sexo-spécifique : sextorsion, harcèlement, slut-shaming, fat-shaming, (« haro sur les salopes », « sur les grosses »), etc.

à lire : https://sanscompromisfeministeprogressi ... ur-le-web/
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Re: Haine sexiste : inventaire contre la banalisation

Messagede Lila » 06 Mar 2016, 19:16

Un journaliste du "Figaro" évoque la "tyrannie" des femmes au bureau : c'est à vomir

Quentin Périnel est un journaliste du “Figaro”, qui a donné son opinion sur les relations entre femmes dans le cadre du travail. Pour lui, la présence d’un homme au bureau est salvatrice car sinon les femmes se crêpent le chignon. Caroline Parlanti n’en revient pas.

à lire : http://leplus.nouvelobs.com/contributio ... vomir.html
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Re: Haine sexiste : inventaire contre la banalisation

Messagede Lila » 08 Mai 2016, 18:00

PHOTOS. Sexisme des politiques : 10 phrases de trop
http://actualites.nouvelobs.com/galerie ... obinsource
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