La situation chez Delphi en toile de fond de manif
http://www.lanouvellerepublique.fr/Loir ... GT-1786744
http://www.lechatnoir51.fr/2014/04/les- ... -site.htmlAprès neuf semaines d'occupation, avec la menace d'incendier leur usine pour obtenir de meilleures primes extra-légales, les 58 ex-salariés du sous-traitant automobile Bosal-le-Rapide, à Beine-Nauroy, dans la Marne, ont abandonné leur action et quitté les lieux hier mercredi, après avoir reçu leur solde de tout-compte.
La direction du groupe refuse de parler avec nous, rester ici ne sert plus à rien, on ne va pas s'épuiser à occuper 24 heures sur 24 le site ni risquer la prison en mettant le feu. Tout ça se règlera aux Prud'hommes".
les salariés entendent réclamer 75 000 euros par personne devant les Prud'hommes pour licenciement abusif et préjudice moral. Par ailleurs, le comité d'entreprise qui dénonce une faillite frauduleuse a porté plainte contre le groupe néerlandais Bosal auprès du procureur de la République à Reims.
http://fa86.noblogs.org/?p=11714Les pistonniers toujours mobilisés !
NdPN : Une entreprise capitaliste qui se porte bien (voir rapport sur les résultats Q1 2014 ici), une usine qui dégage des bénéfices… mais pas assez. Car ce qui compte pour des actionnaires, c’est le taux de croissance du capital investi. Virer des gens permet de faire grimper l’action, et c’est effectivement ce qui se passe depuis peu. Ce n’est pas une affaire de “mauvais” ou de “bon” capitalisme. En régime capitaliste, peu importe de faire vivre des gens, peu importe de satisfaire leurs besoins. Ce qui compte, c’est d’augmenter le taux de profit, sans quoi les investissements se tournent ailleurs et l’on peut plier boutique.
Plusieurs solutions s’offrent donc aux salariés, dont de nombreux bossent là depuis une bonne partie de leur vie, et qui seront bientôt jetés comme des déchets : supplier les capitalistes de renoncer à maximiser leur taux de profit, mais autant pisser dans un violon.
Exiger de l’Etat qu’il cède une part de son butin de guerre sociale aux capitalistes en échange du maintien de l’emploi (ce qui est ici d’autant plus possible que l’Etat peut économiquement peser sur les commandes de pistons, via Renault) : cela nécessiterait de foutre le bordel en se battant à la dure, ce qui menacerait l’entreprise et le gouvernement d’une mauvaise publicité et cela, les actionnaires et les politicards n’aiment pas trop. Ca peut marcher… pour quelque temps ; mais cela règle-t-il le problème à terme ?
Il y a une dernière solution, bien que la tâche soit immense : le blocage et la grève illimités, avec en ligne d’horizon la réappropriation de l’outil de travail. Pour décider pourquoi, quoi et comment produire, et en finir avec le profit et la destruction sociale… et écologique (au passage, est-il pertinent pour les humains et le monde de fabriquer toujours plus de pistons ?). Mais cela nécessite une coordination avec toutes les autres luttes sociales, de façon à déborder la répression et les dispositifs d’étouffement de la révolte.
On en revient alors aux fondamentaux du syndicalisme révolutionnaire : les victoires partielles servent à construire l’abolition du capitalisme. Et pour (re)construire ce syndicalisme révolutionnaire, quoi de mieux que la solidarité ouvrière en actes ?
Solidarité avec les salarié.e.s en lutte !Federal Mogul : le barbecue de la colère
Les ouvriers du site de fabrication de pistons se sont réunis autour d’un barbecue. Entre grillades et revendications, l’inquiétude sur leur avenir persiste.
Un fumet de merguez grillée a flotté, hier, dans l’air de Chasseneuil-du-Poitou. Moins d’une centaine d’ouvriers de l’entreprise de pistons, Federal Mogul, ont occupé l’entrée de leur site avec un barbecue géant. À l’initiative des représentants syndicaux, l’évènement s’est voulu représentatif de l’inquiétude qui lie les 241 salariés menacés de perdre leur emploi à la fin de l’année.
Un projet alternatif pour sauver Federal Mogul
Cette fois-ci, les ouvriers n’ont pas manifesté seuls. La coordination nationale CGT de Renault et de la métallurgie sont venues renforcer leur action sous l’œil de la direction, « fermée au dialogue ».
Pour Joël Rocher, secrétaire du comité d’entreprise, un projet alternatif pour sauver l’entreprise est envisageable. « Renault veut une production de pistons en acier pour ses moteurs diesel afin d’alléger le poids des véhicules de 10 %. Federal Mogul peut les faire, et cela créerait d’autres emplois », explique-t-il.
La direction serait restée sourde à cette proposition.
Développer l’industrie automobile
Alain Delaveau, représentant CGT de la Charte automobile régionale, insiste sur le développement de l’industrie du moteur thermique : « Grâce à ce projet alternatif, cela accroîtrait la filière automobile en Poitou-Charentes, mais aussi en France ».
Selon la CGT, la direction de Federal Mogul aurait évoqué un problème économique pour justifier la fermeture du site de Chasseneuil. « C’est faux. Les résultats ont été stables en 2012 et 2013. Au premier trimestre, il y a eu un bond de 8 % », résume Joël Rocher.
Jean-François Macaire, président de la région Poitou-Charentes, s’est rendu sur place hier après-midi. Ce dernier a annoncé aux salariés qu’il ferait le nécessaire auprès du ministère de l’Économie pour trouver des repreneurs. En attendant, la situation n’évolue pas derrière les vitres du bureau de la direction.
en savoir plus
Federal Mogul s’invite au marathon
La CGT du site de Chasseneuil-du-Poitou ne compte pas rester les bras croisés. Dimanche, les délégués syndicaux vont profiter de la présence d’ouvriers de Federal Mogul au marathon du Futuroscope pour s’y incruster.
Stéphane Moreau insiste : « Nous n’allons pas perturber la manifestation. Nous voulons informer les gens sur la situation et ce pacifiquement ».
Ils réitéreront leur action le 26 juin lors du championnat de France de cyclisme dont le départ se fera à Saint-Georges-lès-Baillargeaux.
Aurore Ymonnet, Nouvelle République, 24 mai 2014
http://fa86.noblogs.org/?p=12037Chasseneuil : Federal Mogul chronique d’une mort annoncée
Cela fait quatre mois que les 241 salariés battent le pavé, brocardant leurs slogans pour dire leur colère. Mais cette fois, la fermeture de leur usine à Chasseneuil-du-Poitou - la dernière en France à produire des pistons pour moteurs diesel - ne fait plus aucun doute.
Jeudi dernier, les « pistonniers » ont dit « oui » à la prime supra légale de 45.000 € que leur proposait la direction, à laquelle viendra s’ajouter la prime légale en fonction du nombre d’années passées dans l’entreprise. Ainsi, un dernier GSN (groupe spécial de négociation) est prévu, en milieu de semaine, pour entériner l’accord de méthode et signer l’arrêt de mort de cette usine historique.
S’ils sont abattus, les salariés ne sont en revanche guère surpris : l’usine qui a compté jusqu’à 850 salariés en 1983, avait déjà été frappée par des suppressions de postes en 2009. Passée sous giron américain en 1998, elle perdait peu à peu ses lignes de production.
La direction de Federal Mogul, entreprise fondée à Detroit aux États-Unis en 1899, a décidé de délocaliser le site de production de Chasseneuil en Turquie et en Pologne, là où les coûts de production sont nettement inférieurs.
http://www.lanouvellerepublique.fr/Vien ... ul-2073378La vie après Federal Mogul
Sébastien Gallet et Marie-Luce Lambert forment l’un des cinq couples licenciés de l’usine. Ils peinent à tourner la page après trois mois de conflit social.
L'histoire de leur couple est indissociable de celle de leur usine. C'est là, au milieu des lignes de production, qu'ils se sont rencontrés un jour de 1991. La période qu'ils viennent de traverser semble les avoir soudés à jamais.
Pendant trois mois, ils ont battu le pavé, brocardé des slogans aux côtés de leurs camarades de Federal Mogul. Mais tout cela n'aura servi à rien. Leur usine – la dernière en France à fabriquer des pistons pour moteurs diesel – a fermé ses portes et eux sont partis, avec en poche 130.000 €, primes supra légale et légale comprises. Point final d'une histoire qui avait pourtant bien commencé.
C'était une période rose
En 1991, Marie-Luce, pour qui Federal Mogul est une histoire de famille – ses parents « ont travaillé trente-cinq ans à Chasseneuil dès l'ouverture du site en 1972 » – venait tout juste d'être embauchée « au poste de contrôle des pièces finies : nous étions plus de 400 salariés, se souvient-elle. On faisait des pistons de voitures mais aussi de bateaux. »
Vingt-trois ans séparent cette période rose où le couple envisage l'avenir sereinement – il fait construire une maison à Saint-Georges-lès-Baillargeaux, près de Poitiers –, et cette semaine qui débute, lors de laquelle ils recevront sans doute leur lettre de licenciement.
"On aurait dû mettre le feu"
La somme d'argent qu'ils vont toucher n'effacera en rien leur colère et achètera encore moins leur silence. « Ils nous ont bernés », lâche, amer, Sébastien. « Je suis écœurée. Pour moi, c'est fini l'entreprise », tempête Marie-Luce, 46 ans. Pour elle, entrée dans l'usine à l'âge de 20 ans, c'est tout un pan de sa vie qui s'écroule : « Je suis toujours une Federal Mogul, dit-elle. Avant de décrocher, il va me falloir du temps. »
Il est encore bien trop tôt pour évoquer avec eux la question de la reconversion. Sébastien Gallet n'a pas la tête à ça, préfère « faire son jardin ». Sans doute verront-ils les choses « différemment » lorsqu'à la fin de l'année ils « ne toucheront plus leur salaire ».
La dernière fois que nous les avions rencontrés, en mai dernier, Sébastien Gallet et Marie-Luce Lambert venaient de mener une action coup-de-poing au rond-point de Leroy Merlin, à Poitiers, tentant de sensibiliser les automobilistes de passage à leur situation.
"Ils ont divisé pour mieux régner"
Avec le recul, Sébastien Gallet pense que " les pistonniers " auraient dû « aller plus loin » dans leurs actions pour se faire entendre. Un peu comme les Continental ou les New Fabris : « On aurait dû mettre le feu à l'usine. Mais on ne l'a pas fait. On ne s'est pas assez battus. » Pour lui, les salariés n'étaient « pas assez soudés, ont trop écouté les syndicats ».
Et puis tout s'est accéléré au cœur de l'été : « Le 25 août, nous avons été mis en dispense d'activité, se rappelle Marie-Luce. La direction a soudé les portes des bâtiments pour que l'on ne puisse pas rentrer dedans. Elle nous a divisé pour mieux régner. » Aujourd'hui, « les bruits de couloirs » d'une reprise partielle du site de Chasseneuil ne leur font pas esquisser le moindre sourire.
Le couple cherchera activement du travail en janvier. Pour leurs deux filles. Pour qu'elles ne rentrent plus jamais de l'école en demandant : « Papa, maman, j'écris quoi en face de profession ? » « Jusque-là, explique Sébastien, on leur disait d'écrire " pistonniers chez Federal Mogul ". »
http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux ... ee-2107859Mia Electric : l'écoeurement de l'ex-salariée
Alors que l’ “ affaire ” Mia Electric n’en finit pas, l’une des 208 salariés licenciés témoigne de son dégoût. Et pourtant, elle l’a aimée cette “ boîte ”…
La société Mia Electric a beau avoir été liquidée en mars dernier, elle n'en continue pas moins de défrayer la chronique (lire ci-dessous). Ce qui, à chaque évocation de l'ancien constructeur de voitures électriques dans les médias, ne fait qu'aiguiser l'amertume d'une grande partie de ses 208 salariés qui ont été licenciés. Huit mois après, l'une d'entre eux (1) l'a toujours, et plus que jamais, en travers de la gorge.
" Aujourd'hui personne ne veut assumer "
Ayant retrouvé du travail dans un autre domaine et une autre région, « j'ai eu la chance de pouvoir rebondir rapidement, explique cette ex-salariée. Mais j'ai dû engager beaucoup de choses personnelles pour ne pas rester sans emploi, comme, par exemple, d'accepter une baisse de salaire de 20 % ». Mais autour d'elle, « je sais que beaucoup d'anciens collègues n'ont toujours pas retrouvé de boulot ».
Elle ne décolère pas que l'ensemble de ses anciens collègues licenciés n'aient pu bénéficier que des droits normaux. « Où sont passés les 260.000 € promis par Focus Asia (2) au titre des primes supra légales ? Nous devions toucher 1.368 € chacun, mais personne n'en a jamais vu la couleur ! ». On comprend donc sa colère lorsqu'elle a appris dans les journaux (« car on ne nous tient au courant de rien autrement ») que Focus Asia était encore dans le coup pour racheter la marque, les brevets et la ligne de production (lire ci dessous).
« On se moque de nous, fulmine-t-elle. Nous avons la très désagréable impression d'être impuissants face à un panier de crabe constitué de gens qui font leurs petites affaires pour leurs propres intérêts, sur notre dos. » Et dans le panier, notre ex-salariée y met le liquidateur judiciaire « qui n'a pas été à la hauteur pour défendre nos intérêts » ainsi que la Région (qui était actionnaire de Mia Electric). « A l'époque, nous avons beaucoup entendu Ségolène Royal. Où est elle maintenant ? On ne l'entend plus ! »
Et pourtant, au départ de l'aventure Mia Eletric, « tout le monde s'était donné à fond pour que ce produit marche, on y croyait vraiment, nous avions pleinement confiance ». Le déclin et la chute finale n'en furent que plus brutaux… Et aujourd'hui, « on a vraiment l'impression que personne ne veut assumer les conséquences de tout ça ».
(1) Qui préfère garder l'anonymat. (2) Qui était le principal actionnaire de Mia Electric.
Xavier Le Roux
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