CRA, Centres de rétentions, révoltes, luttes, manifestations

...Sans Papiers, antifascisme...

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Messagede L'autre facteur » 02 Aoû 2008, 18:58

Apparament, il y a le feu au CRA de Mesnil-Amelot. j'en sais pas plus pour le moment.
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Re: CRA mesnil-amelot en feu

Messagede L'autre facteur » 02 Aoû 2008, 19:06

Un peu plus d'info trouvé sur le site de Libé.



SOCIÉTÉ. Samedi après-midi, le centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) par lequel transitent bon nombre de sans-papiers de l'agglomération orléanaise (Libération du 25 juin 2008) a été le théâtre d’affrontements entre policiers et sans-papiers retenus. Un début d’incendie a été maîtrisé par les sapeurs-pompiers et des témoins évoquent l’intervention du Samu. «Nous savons qu’il y a des blessés à l’intérieur», confie Rodolphe, de l’association Sos Sans-Papiers. Ses militants manifestaient devant les grilles du centre juste avant que l’émeute n’éclate. «En début d’après-midi, nous avons organisé une manifestation pacifique en soutien aux sans-papiers retenus. Ceux-ci ont commencé à crier de concert, puis les policiers sont intervenus pour les en empêcher». (Lire la suite...)

À l’intérieur, Ismaël, un ressortissant congolais présent et salarié en France depuis sept ans, confirme: «Nous n’avons fait que crier avec les manifestants présents à l’extérieur. Alors, les policiers nous ont demandé d’arrêter et ont voulu nous faire rentrer sur le terrain de foot. Nous avons refusé, puis un incendie a éclaté. Les policiers ont alors insisté violemment, jusqu’à nous gazer et tabasser l’un des jeunes émeutiers». Il explique à Libération les raisons du malaise: «Je travaille, je paye mon loyer, mes impôts… Tout cela pour me faire arrêter un matin en allant travailler, c’est scandaleux. Certains ici sont en France depuis 24 ans ! Ils sont chargés de famille, assument leurs devoirs et on leur demande, du jour au lendemain, de quitter le territoire ?! La France n’est plus le pays des Droits de l’homme». Pour Abou N'dianor, un sénégalais vivant et travaillant à Orléans, également passé par le centre du Mesnil-Amelot en décembre 2007, il n'y a pas d'autres solutions que la régularisation: «Pour ces gens qui travaillent et sont en France depuis des années et qui ont fait des démarches de régularisation, l'expulsion est indéfendable. Il faut les libérer et les régulariser dans les meilleurs délais. C'est la seule solution viable».

En réaction à ce retour à l’ordre forcé, les sans-papiers ont annoncé qu’ils entamaient une grève de la faim illimitée pour exiger la libération de tous les retenus du Mesnil-Amelot.

En décembre 2007, ce même centre de rétention avait connu de violentes émeutes. Des cahiers de doléances avaient également été remis à la direction pour dénoncer «des conditions inhumaines de > rétention».

Mourad Guichard
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Re: CRA mesnil-amelot en feu

Messagede Clown » 02 Aoû 2008, 23:50

à noter qu'un second centre est en construction (240 places à ce qu'on m'a dit) à côté de celui-ci, et que le centre de vincennes va être reconstruit...

la lutte continue, contre ce monde de prisons, et ceux qui les gardent
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Re: CRA mesnil-amelot en feu

Messagede Sins We Can't Absolve » 03 Aoû 2008, 00:48

Pour les CRA, je crois que ce genre de choses vont devenir de plus en plus fréquentes (l'Union Européenne est en marche ; ça se multiplie partout en Europe ces camps de concentration). Si quelqu'un pouvait récupérer le coût de l'entretien de tels centres, et le diffuser, je penserais que ça ferait des vagues en cette période de "baisse du pouvoir d'achat"...

Digression : il faudrait ouvrir un sujet sur les prisons, et la façon dont l'anarchisme "gèrerait les délinquants" (désolé pour la formulation Jean-Pierre Pernaud ; je laisse le soin de créer le sujet à une personne ayant une meilleure formulation).
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Re: CRA mesnil-amelot en feu

Messagede Parpalhon » 03 Aoû 2008, 16:54

Sins We Can't Absolve a écrit:Pour les CRA, je crois que ce genre de choses vont devenir de plus en plus fréquentes (l'Union Européenne est en marche ; ça se multiplie partout en Europe ces camps de concentration). Si quelqu'un pouvait récupérer le coût de l'entretien de tels centres, et le diffuser, je penserais que ça ferait des vagues en cette période de "baisse du pouvoir d'achat"...

aucune idée du coût de l'entretien de tels centres ... mais il y a à peu près 2 mois je me suis rendue dans un centre de rétention, dans un pays de l'Europe centrale, et j'en suis revenue un peu chamboulée ... J'y ai vu une femme, enfermée depuis plus de 3 ans dans une maisonnette entourée de quelques mètres de pelouse, et des barbelés autour de tout ça, elle vivait avec quelques autres femmes, dont une avait un petit de 5 ans ... oui ils n'hésitent pas à y enfermer des mineurs .. je connais une gamine de 17 ans, seule, qui y avait passé 3 mois dans ces conditions ... Une autre était diabétique, et n'était pas nourrie de façon adéquate.
Dans ce centre il y a pas mal de suicides, imaginez faire des milliers et des milliers de kilomètres au risque de sa vie pour atteindre l'eldorado Europe, et au final se retrouver 3 ou 4 ans en prison, pour ensuite être renvoyé dans son pays ....
" Mort als estats visquin les terres ! "
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Re: CRA mesnil-amelot en feu

Messagede kuhing » 04 Aoû 2008, 12:43

Parpalhon a écrit:
Sins We Can't Absolve a écrit:Pour les CRA, je crois que ce genre de choses vont devenir de plus en plus fréquentes (l'Union Européenne est en marche ; ça se multiplie partout en Europe ces camps de concentration). Si quelqu'un pouvait récupérer le coût de l'entretien de tels centres, et le diffuser, je penserais que ça ferait des vagues en cette période de "baisse du pouvoir d'achat"...

aucune idée du coût de l'entretien de tels centres ... mais il y a à peu près 2 mois je me suis rendue dans un centre de rétention, dans un pays de l'Europe centrale, et j'en suis revenue un peu chamboulée ... J'y ai vu une femme, enfermée depuis plus de 3 ans dans une maisonnette entourée de quelques mètres de pelouse, et des barbelés autour de tout ça, elle vivait avec quelques autres femmes, dont une avait un petit de 5 ans ... oui ils n'hésitent pas à y enfermer des mineurs .. je connais une gamine de 17 ans, seule, qui y avait passé 3 mois dans ces conditions ... Une autre était diabétique, et n'était pas nourrie de façon adéquate.
Dans ce centre il y a pas mal de suicides, imaginez faire des milliers et des milliers de kilomètres au risque de sa vie pour atteindre l'eldorado Europe, et au final se retrouver 3 ou 4 ans en prison, pour ensuite être renvoyé dans son pays ....


c'est gerbant

PS : j'ai rajouté l'info rapportée par l'autre facteur pour le journal du forum A.
incendie au CRA
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Re: CRA mesnil-amelot en feu

Messagede L'autre facteur » 05 Aoû 2008, 21:43

J'ai mis le communiqué de la CGA dans "Actualité". Je vais pas le poster partout :) , allez voir si ça vous interresse.
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communiqué : étrangers, silence, on enferme !

Messagede Pïérô » 11 Sep 2008, 18:34

Premiers signataires : Act'Up-Paris, ADDE (Avocats pour la défense des droits des étrangers), AFVMC-CAMEROUN (Aide aux familles et victimes des migrations clandestines), AHSETI (Association havraise de solidarité et d'échanges avec tous les immigrés), Les Alternatifs, Alternative libertaire, AMDH (Association mauritanienne des droits de l'Homme), AME (Association malienne des expulsés), Anafé (Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers), APSR (Association d'accueil aux médecins et personnels de santé réfugiés en France), ASDHOM (Association de défense des droits de l'Homme au Maroc), ATF (Association des Tunisiens en France), Autremonde, Catred (Collectif des Accidentés du Travail handicapés et retraités pour l'Egalité des Droits), UL CGT du douaisis, Cie Etc...Art, CNCU (Coordination Nationale des Collectifs unitaires pour une alternative au libéralisme), Collectif pour les Droits des sans-papiers de Montreuil, Collectif SOlidarité Migrants OIse, Comité Tchétchénie, Cordillera (Association franco-chilienne), DIEM (Droit et immigration Europe-Maghreb), Droits devant !!, Elena (Association d'Avocats liés au Comité européen des Réfugiés et Exilés), Emmaüs France, Emmaüs International, Fasti (Fédération des associations de solidarité avec les travailleurs immigrés), Fédération Sud éducation, Femmes de la Terre, France Amérique Latine, FTCR Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives, Gauche Alternative/Champigny et environs, Gas (Groupe accueil et solidarité), Gisti (Groupe d'information et de soutien des immigrés), (Immigration Développement Démocratie), Ipam (Initiatives Pour un Autre Monde), LCR (Ligue communisme révolutionnaire), Ligue des droits de l'homme, Mille Bâbords, Montgolfière (association d'aide aux demandeurs d'asile), Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples), Parole Citoyenne, PCF (Parti communiste français), Plate-forme Migrants et Citoyenneté européenne, Rajfire (Réseau pour l'autonomie des femmes immigrées et réfugiées), Rénovaction-Socialiste, Réseau Chrétiens Immigrés, Réseau Foi et Justice Afrique-Europe, RESF (Réseau éducation sans frontières), REMDH (Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de l'Homme), Salam Nord/Pas-de-Calais, Solidarité migrants, SOS soutien aux sans papiers, Terre des Hommes France, T'OP! (Théâtre de l'Opprimé), Unef (Union nationale des étudiants de France)...

Étrangers : silence on enferme !
Le ministère de l’immigration vient de faire paraître un appel d’offre relatif à « l'information en vue de l'exercice » des droits des étrangers dans les centres de rétention administrative suite à la publication d’un décret en date du 22 août 2008.

Cet appel d’offre intervient dans un contexte très préoccupant, que traduisent notamment :
les quotas d'expulsion, qui induisent non seulement des interpellations tous azimuts, mais aussi des dérives scandaleuses de la part des services des préfectures et de la police,
la généralisation des rafles d'étrangers,
la mise en place de fichages de tous les étrangers (fichier Eloi) http://www.iris.sgdg.org/info-debat/comm-eloi1006.html ou de leurs soutiens (fichier Edvige) http://nonaedvige.ras.eu.org/,
l’adoption de la directive de la honte dite « retour », le 18 juin 2008, par le Parlement Européen, qui systématise l'enfermement des migrants http://www.directivedelahonte.org/downloads/argu_FR.pdf,
la construction exponentielle des centres de rétention dans toute la France,
l’externalisation des lieux de rétention hors des frontières de l’Union européenne,
des conditions quotidiennes de rétention dénoncées tant par les retenus étrangers http://www.migreurop.org/article1256.html, les associations et les parlementaires que par des instances européennes ou internationales,
l'arrogance du gouvernement face aux critiques de sa politique d’immigration, qui détruit des familles, expulse des enfants, pousse au désespoir et va jusqu'à provoquer des morts,
la remise en cause du travail de la Cimade, qui permet à des milliers d’étrangers de faire valoir leurs droits devant les juridictions françaises (tant sur leurs conditions d’interpellation, de rétention et de reconduite à la frontière) et de faire connaître ce qui se passe dans les lieux de rétention,
les tentatives (notamment dans le cadre d’une réforme constitutionnelle) de mettre au pas les juges qui sanctionnent les pratiques illégales des préfectures et les violations des droits des étrangers retenus.

Aujourd’hui, le gouvernement veut rendre muettes et dociles les associations qui interviendraient dans les centres de rétention en :
divisant en « lots », pour mieux régner, les divers sites d'intervention des associations,
écartant les regroupements d'associations de l'appel d'offres, ce qui rendra très difficile l'élaboration de bilans nationaux sur la situation dans les lieux de rétention,
obligeant ces associations à distribuer la documentation fournie par l’administration,
imposant à ces intervenants – sous la menace financière d’une rupture sans indemnité - un devoir de neutralité et de confidentialité, obligations incompatibles avec la défense effective des droits des étrangers placés en rétention.

En bref, le ministre de l'immigration veut des associations aux ordres, afin que les centres de rétention, loin de tout regard critique, redeviennent des espaces sans contrôle.

Jeudi 11 septembre 2008
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: communiqué : étrangers, silence, on enferme !

Messagede Ady » 11 Sep 2008, 21:42

Après, au moins, ils ne pourront plus dire que c'est la faute des assoc' si les détenus y foutent le feu !
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Les prisons de sans-papiers aux Pays-Bas

Messagede Clown » 22 Sep 2008, 19:15

Ce texte est paru dans la revue belge « Contradictions » et a été traduit par « Contradictions », Il ne fait pas partie de la compil n°3 de Ni patrie ni frontières ("Sans-papiers et intégration forcée aux Pays-Bas"), livre entièrement consacré à De Fabel van de illegaal. Pour le sommaire de cette compil vous pouvez consulter

http://www.mondialisme.org/spip.php ?article1150

PRISONS POUR SANS-PAPIERS AUX PAYS-BAS

par Harry WESTERINK (1)

La politique menée par les pouvoirs publics aux Pays-Bas à l’égard des sans-papiers depuis le début des années 90 est devenue de plus en plus dure et inhumaine. Elle se caractérise par le rejet massif dans l’illégalité, le harcèlement et l’expulsion de personnes qui, fuyant la pauvreté, les persécutions, la discrimination, la violence et la guerre dans les continents d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie, tentent de se réfugier en Europe. Les prisons dans lesquelles les illégaux sont enfermés, souvent pendant des mois, en vue de leur expulsion constituent un élément effrayant de la machine de déportation mise en place par les autorités.

Celles-ci ont élaboré au fil des ans un système d’apartheid administratif et social, excluant les personnes déclarées illégales, les enfermant dans des prisons, les expulsant vers leur pays d’origine ou les jetant dans la rue après des mois de détention. Les illégaux arrivent à peine à survivre, ils s’enfoncent dans la pauvreté, ils ont faim, ils errent dans les rues et l’angoisse et l’incertitude les rend fous. Ainsi s’est formée une classe de personnes de second rang, privés de droits, exclus de toute sécurité sociale, systématiquement et sciemment affamés et fumigés comme de la vermine par l’appareil de l’Etat et ses complices.

Afin de forcer ces personnes à quitter les Pays-Bas, les pouvoirs publics ont construit et mis en service depuis quinze ans des prisons pour illégaux toujours plus nombreuses et plus grandes. Les personnes détenues dans ces prisons ne sont ni soupçonnées ni condamnées pour un quelconque délit. Il ne s’agit donc pas de criminels, mais d’innocents privés de leur liberté parce qu’ils se trouvent à un endroit de la planète où ils ne sont pas autorisés à se trouver selon les détenteurs du pouvoir ainsi qu’une bonne partie de la population.

Selon le texte de la loi, le séjour illégal n’est pas un crime en droit néerlandais. Mais dans la pratique sociale, le pouvoir public criminalise systématiquement les illégaux. Depuis des années, les décideurs politiques et les faiseurs d’opinion mènent une campagne d’intoxication contre les sans-papiers. Cette campagne vise à justifier une politique toujours plus répressive. Bien qu’innocents, les illégaux sont punis d’une peine de prison de plusieurs mois, sous régime sévère, sans limite de durée, sans procès, sans condamnation. Hélas ! beaucoup de Néerlandais soutiennent cette politique.

Depuis quelques années, les autorités n’enferment pas seulement les illégaux dans des maisons carcérales, mais aussi dans des bateaux. En 2004, le bateau-prison « Reno » a été mis en service à Rotterdam. Ce bateau carcéral à trois étages et mesurant 12 mètres sur 100 a une capacité de 288 détenus. En 2005, le bateau-prison « Stockholm » a été mis en service, également à trois étages, mesurant 26 sur 93 mètres et accueillant 472 détenus. Il a été amarré à côté du Reno. Sur le Reno, les prisonniers sont enfermés à quatre dans une cellule. Le « Stockholm » a des cellules pour deux, quatre et six personnes. Les détenus dorment dans des lits superposés et partagent une douche, un WC, une TV et un percolateur. La distribution des repas est assurée tous les deux jours. En 2007, la plus grande prison pour illégaux a été ouverte aux Pays-Bas avec une capacité de 1 300 places. Il y a quelque temps, les autorités néerlandaises ont annoncé qu’elles voulaient fermer le plus rapidement possible les bateaux-prisons de Rotterdam et les revendre à la Belgique ou au Royaume-Uni. D’autres villes néerlandaises continuent néanmoins à opter pour le bateau carcéral. En 2007, Dordrecht a ouvert un bateau-prison de 496 places et Zaandam a mis en service deux bateaux accueillant au total 576 détenus.

Incendie dans un centre de détention

L’insécurité et les conditions dégradantes qui prévalent dans les prisons pour illégaux ont été mises en lumière lors du terrible incendie qui a ravagé le centre de détention Schiphol-Oost le 27 octobre 2005 vers minuit. Cette prison avait été érigée en 2002 en un temps record de 5 mois grâce à l’usage d’éléments préfabriqués. Le ministère de la Justice avait entamé les travaux avant même d’avoir reçu les autorisations de la commune de Haarlemmermeer appelée à accueillir le complexe sur son territoire. Le centre de détention achevé, la commune de Haarlemmermeer a jugé que la sécurité n’y était pas suffisamment assurée. Le ministère a malgré tout voulu le mettre en service grâce à une « tolérance » (licence minimum). La sécurité n’est pas la priorité lorsqu’il s’agit de migrants et de réfugiés.

En cette matière, le gouvernement de « l’ordre et la loi » de Jan Peter Balkenende contourne volontiers lui-même les prescriptions légales. Le ministère a exercé de fortes pressions sur la commune, le secrétaire général de l’époque Harry Borghouts étant venu personnellement émettre toutes sortes de menaces. La commune de Haarlemmermeer a néanmoins réitéré à deux reprises son refus d’octroyer le permis. A juste titre, car le 30 novembre 2002, avant même l’arrivée des immigrés et des réfugiés, les installations ont pris feu. L’incendie s’est répandu à une vitesse stupéfiante surprenant les pompiers eux-mêmes. L’institut néerlandais pour la prévention des incendies et des catastrophes (NIBRA) a avisé le ministère de démolir le plus rapidement le bâtiment, estimant qu’il était quasi impossible d’y assurer la protection contre les incendies. Malgré cet avertissement, le ministère de la Justice y a enfermé sans autre formalité des réfugiés et des migrants en janvier 2003. Ayant appris leur présence dans le complexe, la commune a sommé le ministère de l’évacuer. Le ministère a refusé d’obtempérer et s’est vu imposer une astreinte à deux reprises. Pendant plusieurs années, le ministère a ensuite continué à transgresser les prescriptions anti-incendie. En 2004, un nouvel incendie s’est déclaré et en décembre de cette même année, il s’est avéré lors d’un contrôle que, pour la facilité, les portes coupe-feu étaient maintenues ouvertes en permanence à l’aide de coins et d’objets entassés.

L’organisation VluchtelingenWerk a dénoncé à plusieurs reprises le manque de protection anti-incendie. Mais parce qu’il s’agissait soi-disant d’un complexe provisoire, le service incendie a fini par accorder sa licence, 3 semaines avant l’incendie du 27 octobre 2005. Le personnel savait cependant ce qu’il en était. Ainsi, des grilles d’aération avaient été aménagées au-dessus des portes pare-fumée. L’interrupteur des portes de secours électriques, qui doivent s’ouvrir automatiquement en cas d’incendie, avait été arraché par la direction de la prison. En outre, l’éclairage de secours ne fonctionnait pas. Et deux semaines avant l’incendie, les boîtes de pansements avaient été enlevées, sous prétexte qu’on les utilisait à mauvais escient, selon la direction. « Mais lorsque nous faisions une remarque, la direction nous répondait que nous avions seulement à exécuter notre travail ou partir », déclaraient les collaborateurs. Trois semaines après le drame, le service d’incendie a à nouveau retiré sa licence pour ce qui restait du complexe. La commune de Haarlemmermeer a ensuite décidé de fermer immédiatement le centre de détention. Mais estimant que le danger d’incendie ne constituait pas un problème, le gouvernement a annulé la décision de la commune.

Le personnel fait également l’objet de mesures de restriction. La nuit de l’incendie, il y avait exactement deux intérimaires et un gardien officiel pour les réfugiés et immigrés détenus dans le centre. La moitié des 150 gardiens du centre de détention provient d’ailleurs de l’agence de sécurité Securicor. Celle-ci fournit depuis 2002 le personnel au ministère qui n’arrive pas à former assez rapidement de nouveaux surveillants. Suite à la privatisation rampante, Securicor a placé entre-temps des centaines de gardiens dans les divers centres de détention. Des agents de sécurité opérant dans les magasins sont ainsi, après une petite semaine de formation, catapultés comme surveillants de réfugiés. La plupart des gardiens sont très agressifs à l’égard des prisonniers et ils les insultent constamment d’avaleurs de drogue.

Par ailleurs, les gardiens de Securicor sont particulièrement racistes. « Surtout les réfugiés subissent continuellement des insultes : ‘Retournez dans votre pays’, et ce genre d’injures. Il y a même des collègues qui font le salut hitlérien, juste devant le nez du détenu », témoigne un collègue. Dans le centre de détention Schiphol-Oost, les prisonniers sont à deux dans une cellule. Ils font la promenade dans une sorte de cage. Même les réfugiés dont la procédure n’est pas terminée sont déjà enfermés pour la facilité. La durée moyenne de séjour dans le centre de détention est de 80 jours. Après quoi, un tiers des détenus sont déportés et le reste « geklinkerd » (jetés sur le pavé), selon le jargon du ministère. Cela veut dire qu’on les jette à la rue sans aucune couverture sociale.

Guantanamo Bay à Schiphol-Oost

Le 27 octobre 2005, l’incendie s’est très rapidement propagé. Comme d’habitude, les gardiens se trouvaient dans le bâtiment principal depuis neuf heures du soir. Par conséquent, ils ont dû courir au pas de course pendant 5 minutes avant d’arriver sur les lieux. Manifestement, les portes de secours ne s’étaient pas ouvertes automatiquement. Elles étaient verrouillées et la clé avait disparu. Lorsqu’ils sont parvenus à pénétrer dans le bâtiment, les gardiens ont dû ouvrir une par une toutes les portes des cellules, car on avait fait l’économie du mécanisme de déverrouillage central. L’ouverture des portes s’est avérée difficile, car entre-temps les couloirs s’étaient remplis de fumée et, contrairement à l’avis du service d’incendie, la direction de la prison n’avait pas fourni aux gardiens des masques à air comprimé. Les prisonniers libérés qui voulaient aider à sortir les autres réfugiés et immigrés de leur cellule se sont vu refuser les clés et les gardiens les ont arrêtés en braquant leur pistolet sur eux.

La ministre de l’époque, Rita Verdonck, a déclaré que le personnel était intervenu de manière « très adéquate ». Les pompiers n’ont pu pénétrer dans le complexe qu’après beaucoup de retard. L’autopompe s’était bloquée dans le sas d’entrée parce que la direction de la prison ne voulait ouvrir la deuxième clôture qu’après la fermeture de la première. Des réfugiés et des immigrés auraient notamment pu s’échapper. En fait, cela revenait à préférer qu’ils périssent dans l’incendie plutôt que courir le risque qu’ils s’échappent. Afin d’éteindre le feu, les pompiers ont en outre été obligés de découper une ouverture dans la clôture. La police anti-émeute, elle, était rapidement sur place : un peloton de l’Unité Mobile (Mobiele Eenheid : ME) et 60 gendarmes armés jusqu’aux dents. « Si ça dépend de moi, je vous tire tous une balle dans la tête », criait l’un d’eux. Les policiers de l’Unité Mobile ont braqué leur mitrailleuse sur les réfugiés et les migrants survivants. Ils les ont enfermés dans une enceinte métallique grillagée utilisée pour la promenade. « Il régnait une atmosphère fasciste. Des hommes armés jusqu’aux dents affrontaient ces misérables. On aurait dit Guantamo Bay », observait le pompier venu relayer ses collègues vers 6 heures du matin.

Finalement, il s’est avéré que 11 des 43 détenus de l’aile K du complexe étaient morts, brûlés et asphyxiés. C’étaient tous des réfugiés et des immigrés arrêtés il y a peu sur leur lieu de travail, ou alors qu’ils faisaient des courses dans un magasin, lors d’un contrôle routier ou pendant le pointage de leurs papiers par la police des étrangers. Après l’incendie, le ministère de la Justice a refusé de communiquer leurs noms. Pour le ministère, des immigrés et des réfugiés rejetés dans l’illégalité et exclus doivent rester anonymes, même après leur mort. Il y avait aussi 15 blessés graves. Douze des vingt-quatre cellules pour deux personnes, ont été complètement ravagées par le feu. « Ces foutues cellules étaient trop petites. Nous ne pouvions même pas tourner le derrière. Incroyable qu’on enfermait ici des personnes », déclarait un pompier alors qu’il arrosait les décombres. Les images de l’incendie ont fait le tour du monde, ce qui n’a sans doute pas déplu au ministère.

En effet, depuis des années on essaie d’effrayer les migrants et les réfugiés potentiels en présentant les Pays-Bas comme un enfer. Alors que les autorités tentaient auparavant de faire croire au monde que les Pays-Bas étaient les champions des droits de l’homme, à présent, elles se vantent, au contraire, d’être extrêmement sévères pour les migrants et les réfugiés.

Lorsque la direction de la prison s’est rendu compte que 11 réfugiés et migrants s’étaient échappés par l’ouverture pratiquée dans la clôture par les pompiers, elle a immédiatement déclenché l’alerte maximale. Le secteur de Schiphol a été barricadé dans un large rayon par des véhicules de police aux gyrophares allumés. Des hélicoptères avec détecteurs de chaleur ont survolé pendant des heures les terrains industriels de la commune d’Aalsmeer. Une chasse à l’homme a été engagée avec des chiens, rappelant la chasse aux esclaves évadés il y a un siècle et demi, entre autres dans la colonie néerlandaise du Surinam. Un petit groupe de trois réfugiés courait pieds nus dans les prairies et les ronces. Ils ont traversé des fossés en s’enfonçant dans l’eau jusqu’aux aisselles et restant immobiles lorsqu’un hélicoptère les survolait. A 5 heures du matin, ils ont rencontré un jeune porteur de journaux qui par solidarité leur a montré l’arrêt d’un bus, leur a laissé utiliser son téléphone portable et leur a encore donné 20 euros. Deux autres réfugiés ont également réussi à échapper aux griffes du ministère.

Aux survivants du drame, le ministère a encore administré un coup bas. Après l’incendie, on les a transférés entre autres au bateau-prison de Rotterdam et au Camp Zeist utilisé comme prison pour illégaux, où ils bénéficieraient d’un « régime clément ». Ils ont attendu des jours avant de récupérer leurs affaires personnelles et des vêtements propres. Mais ils ont tous reçu une dose de méthadone, comme s’ils étaient des toxicomanes. Ils ont aussi tous reçu un document leur annonçant que « l’accès aux Pays-Bas leur était interdit ». Même ceux dont la procédure de demande d’asile était encore en cours. On leur donnait à manger une fois par jour et c’est à peine si on leur accordait le droit de promenade. Il leur était pratiquement impossible de parler avec leurs amis, car le droit de visite était limité à une heure par semaine. La carte de téléphone de 5 euros qu’on leur donnait suffisait à peine pour appeler la famille à l’étranger. La plupart étaient privés de contact avec leur avocat, car on ne leur avait pas encore rendu leur carnet d’adresses. Une fois par semaine, le ministère leur accordait une nouvelle carte de téléphone de 5 euros. Les réfugiés et migrants n’étaient guère informés du cours des événements.

Après une semaine, seulement quelques détenus avaient bénéficié de la visite d’un psychologue, qui se limitait la plupart du temps à leur donner deux somnifères. Aux réfugiés et migrants qui demandaient l’assistance d’un psychologue, on répondait que leur requête serait examinée dans les 10 jours. Certains réfugiés traumatisés se sont même retrouvés en cellule d’isolement, pour permettre aux soignants de mieux les observer, selon la ministre Verdonk. Lorsque le ministre Donner a rendu visite au bateau-prison, les réfugiés et migrants l’ont accablé de plaintes. Peu de temps après, le ministre a menti devant la Deuxième chambre en disant qu’il n’avait pas entendu de plaintes à propos des soins apportés aux victimes après l’incendie et que tout allait pour le mieux. Or, les parlementaires, les avocats et l’association VluchtelingenWerk disposaient de listes interminables de plaintes.

Dépérissement des bateaux carcéraux de Rotterdam

Bien que l’incendie dans le centre de détention Schiphol-Oost a démontré les conditions terribles régnant dans les prisons de ce genre, les autorités ont poursuivi leur politique impitoyable à l’égard des illégaux. Fin mars 2006, la situation misérable des sans-papiers détenus dans les bateaux-prisons de Rotterdam a suscité l’indignation, ce qui a poussé le ministre de la Justice Donner à initier une enquête. Le rapport d’inspection a conclu paradoxalement qu’il y avait beaucoup de manquements dans les bateaux-prisons, mais qu’il ne s’agissait pas d’abus structurels. Les sans-papiers, eux, connaissent par leur propre expérience les conditions de vie inhumaines qui règnent dans ces bateaux, comme le Marocain Karim qui y a été détenu pendant 15 mois. Les conditions à bord des bateaux-prisons étaient pires que celles des autres prisons d’illégaux qu’il avait connues auparavant. « Il n’y a pas d’activités, sauf un espace de récréation avec quelques chaises, une TV et un football de table. Il n’y a pas de magasin normal, seulement des distributeurs automatiques de cigarettes, chips, boissons rafraîchissantes et aliments en boîte, dont la date de péremption était souvent dépassée. Une fois par jour, vous recevez un demi-pain tartiné et un repas insipide à réchauffer dans le four à micro-ondes. On fournit en outre des sachets de café et, une fois par semaine, une quantité mesurée de sucre. Il n’y a que deux téléphones pour 72 personnes. Toutes les 24 heures, vous avez droit à la promenade, sans abri en cas de pluie. Les cellules de deux, quatre et six personnes sont exiguës et suffocantes », témoigne Karim.

Les gardiens à bord des bateaux parlent sans cesse entre eux en exprimant leur mépris à l’égard des prisonniers. Leurs cris de désespoir ou leurs écarts de comportement sont présentés comme de la comédie et des moyens de se faire remarquer. Plusieurs gardiens ont déclaré qu’ils feraient usage de violence si des prisonniers causaient des problèmes. Régulièrement, on entend aussi des remarques comme « je leur casse la figure ». Le rapport d’inspection observe sans broncher qu’il s’agit là d’une indifférence feinte. Les gardiens seraient « enthousiastes et respectueux » et les prisonniers seraient « très satisfaits » de la manière dont on les traite. Karim voit les choses autrement : « Il y a des gens bien et des gens mauvais parmi les gardiens. On vous traite mieux dans la mesure où vous pouvez mieux vous faire comprendre. Parce que je parle bien le néerlandais, je servais souvent d’interprète pour mes camarades prisonniers et je m’adressais aux gardiens. Il y a une grande rotation du personnel. Les nouveaux gardiens ne connaissent pas bien les règles ni les droits des prisonniers. Je le leur ai fait remarquer. Certains ont trouvé que je parlais trop bien et que j’étais trop récalcitrant. Cela m’a valu à deux reprises d’être enfermé dans la cellule d’isolement pendant 6 jours. C’est le régime qu’on inflige aussi aux prisonniers qui observent une grève de la faim, qui passent à des actes d’automutilation ou qui boutent le feu dans leur cellule. Des gestes de désespoir qu’on tente de cacher, d’escamoter ».

A plusieurs reprises, Karim a parlé avec le chef de la Commission de contrôle des bateaux-prisons de quelques plaintes des prisonniers. « On écoutait poliment, sans que rien ne change ». Le rapport d’inspection reconnaît que la possibilité d’introduire une plainte était peu connue et que le traitement des plaintes se faisait péniblement.

Les soins médicaux à bord des bateaux posent un très grand problème. « Un Chinois qui ne parlait pas le néerlandais, n’a pas reçu l’aide médicale requise et il est mort. Le psychiatre ne vient que sur appel, et c’est chaque fois un autre. Si vous avez besoin de médicaments, il faut attendre des heures avant de les obtenir, même s’il s’agit de paracétamol. Même si vous êtes dans la cellule d’isolement. J’ai moi-même souffert de problèmes intestinaux. Ce n’est qu’après 40 jours que j’ai finalement été conduit à l’hôpital », déclare Karim. Le rapport d’inspection confirme cette critique. La communication entre les gardiens et les prisonniers est sommaire et superficielle. Suite aux changements réguliers de personnel, il y a peu de continuité dans les soins. Des problèmes psychiques et autres problèmes médicaux ne sont pas suffisamment reconnus et traités.

Le pasteur, le prêtre et l’imam s’inquiètent de la situation et déclarent que les prisonniers « semblent apathiques, dépressifs, découragés ou stressés ». Aucune activité ne vient remplir les journées, de sorte qu’ils errent sans but dans des espaces désolants et ils ont du mal à s’exprimer. La durée du séjour aggrave les plaintes. Le rapport d’inspection doit dès lors reconnaître que la durée prévue de 2 à 3 mois est largement dépassée. Environ 13 % des prisonniers séjournent plus de 6 mois en prison, certains plus d’un an. Plus le séjour est long, plus la résistance augmente et plus le risque est grand que les prisonniers craquent mentalement. Pour faciliter la déportation, des « fonctionnaires au retour » travaillent également à bord des bateaux.

Karim était auditionné une fois par mois. « Chaque fois, on me posait les mêmes questions : De quel pays viens-tu et est-ce que tu vas collaborer à ton retour ? ». On vous conduit au consulat ou à l’ambassade du pays dont on croit que vous êtes originaire. Cela m’est arrivé plusieurs fois. On veut établir votre identité et votre nationalité, afin de pouvoir remettre un document de voyage. Ils tentent de te rendre fou par leurs questions, mais je suis fort dans ma tête. Si vous acceptez de retourner ‘volontairement’, vous avez droit à un entretien avec l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), dont le bureau est ouvert une fois par semaine. En 15 mois, je n’ai vu que trois fois un prisonnier accepter de retourner. D’autres sont déportés. On ne vous en avertit qu’une demi-heure à l’avance, de sorte que vous ne pouvez plus faire beaucoup de tapage. Le plus souvent, on vous emmène pendant la nuit ». Selon les chiffres émanant des bateaux-prisons eux-mêmes, environ 65 % des prisonniers sont déportés et les autres sont jetés dans la rue. Le rapport d’inspection a uniquement examiné si ce qui se passe à bord des bateaux est conforme au « régime sobre » d’application dans les centres de détention pour migrants avant leur expulsion. Le « régime sobre » lui-même n’est pas remis en question.

Résistance contre la machine de déportation

Heureusement, la machine de déportation mise en oeuvre par les autorités se heurte aussi à la résistance. Le groupe de travail Stop Deportaties (Stop Déportations) et le Comité Sluit Kamp Zeist (Fermez le Camp de Zeist) par exemple mènent des actions contre les prisons pour illégaux. Stop Déportations a organisé à plusieurs reprises des actions d’occupation et de blocus. Les militants s’enchaînent par exemple à la grille d’entrée d’une prison, attachent des calicots et couvrent les murs de slogans. Le but est de dérégler tant soit peu l’horrible routine quotidienne des prisons et de réveiller l’opinion publique.

Le groupe « Geen bloed aan mijn handen » (Pas de sang sur mes mains) mène des actions contre les entreprises qui construisent des prisons pour illégaux sur demande des autorités. Le Camp Zeist a été mis en service il y a quelques années. Cette prison pour illégaux a fait la une des journaux en 2006 suite à la campagne « Geen kind in de cel » (Pas d’enfants en cellule). En mars, les enfants sans-papiers enfermés dans ce centre de détention ont exprimé leur colère et leur angoisse en s’adressant à la reine Beatrix. « On nous traite ici comme de vrais prisonniers, ce que nous ne sommes pas. Nous sommes privés de liberté. Pourquoi nous inflige-t-on cela ? Qu’avons-nous fait de mal ? », écrivaient-ils dans une lettre. « Nous en avons marre, nous sommes fatigués et nous devenons presque fous dans cette prison. Ce qui se passe ici est un vrai scandale ». Le personnage central dans ces actions contre l’enfermement d’enfants de réfugiés était un petit garçon chinois de huit ans, Hui, qui était devenu un symbole des victimes de la politique impitoyable à l’égard des illégaux. Il avait d’abord séjourné avec sa mère pendant six mois dans le centre fermé pour réfugiés déboutés à Vught. Lorsqu’il est apparu qu’on ne pourrait pas les expulser vers la Chine, ils ont été enfermés dans le Camp de Zeist, ce qui a suscité une telle vague de protestations que l’IND (Immigratie- en Naturalisatiedienst (2) les a libérés après un mois. Mais en général, la politique à l’égard des illégaux semble pouvoir bénéficier de l’assentiment de la majorité des 16 millions de Néerlandais.

Harry WESTERINK

(1) Harry Westerink est collaborateur de l’organisation « De Fabel van de illegaal » (La fable de l’illégal), une organisation de base de la gauche radicale aux Pays-Bas oeuvrant pour une société libre et socialiste, féministe et écologiste. Objectifs qui ne peuvent être réalisés à ses yeux que moyennant un changement fondamental des relations sociales et de propriété au niveau mondial. Le fer de lance de l’organisation est la lutte contre la politique de contrôle des migrations et elle soutient les immigrés et les réfugiés sans papiers, individuellement et collectivement. Elle combat activement le racisme et le nationalisme. La Fable de l’illégal édite un périodique bimestriel, effectue des recherches, organise des réunions, mène des actions, gère un site internet recueillant des milliers d’articles sur des thèmes divers, parmi lesquels un nombre croissant de textes rédigés en français. Adresse : De Fabel van de illegaal, Koppenhinksteeg 2, 2312 HX Leiden, Pays-Bas. Tél : 071-5127619

e-mail : info@defabel.nl

site internet : http://www.gebladerte.nl/v01.htm

(2) Office de l’immigration et de la naturalisation aux Pays-Bas
Clown
 

réouverture du CRA de Vincennes

Messagede jean » 05 Nov 2008, 23:07

Rassemblement mardi 11 novembre prochain, rendez-vous sortie " Bois de
Vincennes-Hippodrome" à la station RER Joinville le Pont à 15h

Après la révolte collective et l'incendie, le centre de rétention de Vincennes rouvre ses portes.

Depuis fin 2007, les retenus de Vincennes, comme ceux d'autres centres de rétention, n'ont cessé d'enchaîner luttes, grèves de la faim, départs de feu...
Le 21 juin 2008, un retenu tunisien mourrait dans des circonstances toujours pas éclaircies. Le lendemain une marche silencieuse organisée par les retenus était fortement réprimée. Une révolte s'en est suivie, au cours de laquelle le centre de rétention de Vincennes a entièrement brûlé.

Vrai manque à gagner pour la machine à expulser, la disparition de 280 places de rétention a eu pour conséquences une très significative diminution des rafles et des expulsions sur Paris. D'ailleurs l'Etat, pour tenir son quotas d'expulsion, s'est d'ores et déjà empressé de reconstruire Vincennes.
Au cours de l'audition du 29 octobre par l'assemblée nationale, B.Hortefeux déclare:" A Vincennes, nous reconstruisons trois centres de 80 places chacun -le premier devant ouvrir le 10 novembre ".

Cherchant à faire des "exemples", l'Etat multiplie les arrestations parmi les anciens retenus de Vincennes : 6 personnes sont actuellement poursuivies et incarcérées à Fresnes et Fleury pour "destruction de biens par l'effet d'incendie et violence à agent de la force publique avec une incapacité totale de moins de 5 jours en réunion". Il y en aura peut être d'autres.

La révolte des retenus du centre de rétention de Vincennes n'est pas isolée. Il y en a eu avant, d'autres ont eu lieu cet été au
Mesnil-Amelot, à Nantes, en Italie, en Belgique, il y en aura d'autres.Les retenus de Vincennes ont fait disparaître leur prison spéciale pour étrangers. Etre solidaires des inculpés, c'est s'opposer aux politiques de maîtrise des flux migratoires, leurs idéologies, leurs pratiques !

*LIBERTE ET ARRET DES POURSUITES POUR LES INCULPES DE VINCENNES*
*FERMETURE DES CENTRES DE RETENTION
LIBERTE DE CIRCULATION ET D'INSTALLATION*
jean
 

Re: réouverture du CRA de Vincennes

Messagede Pia » 06 Nov 2008, 01:07

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Pia
 
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Enregistré le: 27 Juin 2008, 21:26

Re: réouverture du CRA de Vincennes

Messagede jean » 12 Nov 2008, 03:24

AFP : Manifestation contre la réouverture du centre de rétention de Vincennes


Manifestation contre la réouverture du centre de rétention de Vincennes
Il y a 3 heures
PARIS (AFP) — Entre 190 et 300 personnes, selon la police ou les
organisateurs, ont manifesté mardi devant le centre de rétention
administrative (CRA) de Paris-Vincennes, au lendemain de la
réouverture d'une partie de ses installations, pour réclamer notamment
la fermeture des CRA.
L'un des deux bâtiments du Centre de rétention administratif (CRA) de
Vincennes, incendiés le 22 juin lors de violents incidents déclenchés
par des étrangers en situation irrégulière retenus, a rouvert lundi.
"Les fonctionnaires ont repris possession des locaux lundi mais les
premiers étrangers en situation irrégulière ne seront accueillis que
dans quelques jours, fin de semaine ou début de semaine prochaine", a
précisé la préfecture de police.
Les manifestants, qui ont répondu à l'appel du collectif "Liberté sans
retenue", se sont réunis derrière une banderole où était écrit
"Liberté pour les inculpés de Vincennes" et ont scandé "mur par mur,
pierre par pierre, nous détruirons les centres de rétention", ou
encore "ni rafles, ni centres de rétention, régularisation de tous les
sans-papiers".
De léger heurts ont éclaté en fin d'après-midi entre la police et les
manifestants quand ces derniers se sont dirigés vers l'autoroute A4
pour bloquer la circulation, a témoigné Rodolphe Nettier, de SôS
Soutien aux sans-papiers.
La préfecture de police de Paris, interrogée par l'AFP, a affirmé que
le rassemblement s'était déroulé sans interpellation ni incident,
évoquant seulement une brève tension lorsque des manifestants ont
entravé la circulation sur l'autoroute.
"Les cinq inculpés (soupçonnés d'être à l'origine de l'incendie du CRA
le 22 juin, NDLR) sont un peu dans l'oubli. L'instruction est en cours
et il y aura probablement d'autres inculpés car on cherche des boucs-
émissaires", a déclaré à l'AFP Laurent, membre de "Liberté sans
retenue".
Avec la fermeture du CRA de Vincennes, "il n'y avait pas assez de
places et donc il y a eu moins de rafles cet été à Paris. Avec la
réouverture du CRA, les rafles ont repris depuis ce week-end", a-t-il
ajouté, en dénonçant "la politique du chiffre".
"On s'y attendait (à la réouverture du CRA, ndlr), Hortefeux ne va pas
se décourager", a déploré de son côté Jacques Capet, militant de
Gauche révolutionnaire.
"Suite aux provocations de Brice Hortefeux (ministre de l'Immigration,
ndlr) il est normal que la résistance s'organise. M. Hortefeux allume
les mèches pour faire sauter la poudrière", a dénoncé dans un
communiqué SôS Soutien aux sans-papiers.
"L'activisme de Brice Hortefeux contre les sans-papiers qui sont
criminalisés apparaît paradoxal par rapport au si
lence qu'il s'impose lorsqu'on évoque la période de Vichy", a pour sa
part réagi l'historien Maurice Rajsfus.
Le CRA 1 de Vincennes a rouvert ses portes lundi après "des travaux de
remise en conformité", avait indiqué la préfecture de police de Paris.
D'une capacité de 280 places, le CRA de Vincennes, doit être remplacé
par trois modules de 60 places chacun.
Lors de l'incendie, les personnes retenues avaient été évacuées et une
vingtaine d'entre elles avaient été légèrement blessées.
jean
 

Re: réouverture du CRA de Vincennes

Messagede jean » 12 Nov 2008, 03:34

M. Rajsfus/ lette à Hortefeux gardien de l'Identité nationale


A LIRE DANS SON INTEGRALITE ET FAIRE SUIVRE très "largement"..
Solange

Tribune Tribune
http://www.rue89.com/2008/11/11/vichy-l ... -gardien-d
e-l-identite-nationale
Vichy : lettre ouverte à M. Hortefeux, gardien de l’Identité nationale
Par Maurice Rajsfus | Ecrivain | 11/11/2008 | 14H33

Monsieur le ministre,

" Votre récente équipée à Vichy est édifiante à plus d’un titre. Elle nous
renvoie à une histoire que de trop nombreux Français s’efforcent d’oublier,
voire de nier.
En...."
jean
 

Les CRA brûlent aussi aux Pays-Bas

Messagede jean » 12 Déc 2008, 16:51

Les centres de rétention brûlent aussi aux Pays-Bas


Les centres de rétention brûlent aussi aux Pays-Bas
2 décembre 2008 par Johanne Vernier
http://emi-cfd.com/echanges-partenariats/

A quelques années d’écart, des centres de rétention ont connu de sérieux
incendies en France et aux Pays-Bas. Ces évènements éclairent deux façons
différentes d’aborder la question des conditions d’enfermement des
étrangers en attente d’un éloignement.

En France comme aux Pays-Bas, les étrangers peuvent être retenus sur
décision administrative s’ils ne sont pas munis des documents exigés pour
leur maintien sur le territoire. Ils sont alors retenus dans des locaux
officiellement distingués des lieux d’emprisonnement, le temps nécessaire
à leur éloignement du territoire (32 jours maximum en France et 18 mois
aux Pays-Bas [1]). La majorité des étrangers se trouvant en situation
administrative irrégulière ne peut cependant être effectivement envoyée
vers un autre pays à l’issue de ce délai [2]. Finalement relâchés mais
sans que leur situation n’ait changé, ils sont susceptibles d’être à
nouveau retenus à l’occasion d’un prochain contrôle [3]. C’est là une des
raisons pour lesquelles les centres de rétention peuvent être qualifiés de
lieux de peines : il s’agit de mettre à l’écart et de sanctionner les
étrangers considérés comme indésirables et non pas simplement de les
retenir aux fins d’un (peu probable) éloignement. En France, ce type de
sanction peut d’ailleurs alterner avec des peines plus traditionnelles
prononcées par le juge pénal pour obstruction à une mesure d’éloignement
ou bien séjour irrégulier.

Bien des critiques ont été élevées en France à l’encontre du traitement
des étrangers ainsi retenus. Selon plusieurs rapports [4], être retenus ne
se réduit pas à une simple restriction portée à la liberté d’aller et
venir. Cela implique notamment : d’être visiblement traité comme un
délinquant (barbelés, guérites de surveillance, caméras, comptage même en
pleine nuit) ; de vivre dans des locaux exigus, vétustes, parfois
insalubres ; de connaître des conditions d’hébergement difficiles (eau
froide, chauffage inefficace, faible rations de nourriture, nombre
insuffisant de sanitaires à l’hygiène discutable) ; de rencontrer de
multiples obstacles pour faire aboutir ses démarches (demandes d’asile,
recours contre l’éloignement) ; et d’être éventuellement victime de
violence de la part d’autres retenus ou des officiers de police en charge
de la gestion du centre. La situation n’est pas bien différente aux
Pays-Bas. Face à cette situation, suivant souvent une arrestation
elle-même contestable, les étrangers retenus se manifestent de différentes
facons : de la tentative de suicide à la plainte en passant par
l’automutilation, la grève de la faim, la révolte collective ou encore le
déclenchement d’incendies…

Le 22 juin 2008, un incendie faisait entièrement disparaître le Centre de
rétention administrative (CRA) de Vincennes. Cet évènement, aux
conséquences exceptionnelles comparées aux départs de feu vite contrôlés
dans les autres centres, semble trouver son équivalent aux Pays-Bas, en
plus meurtrier. En examinant quels ont été, ici et là-bas, les effets de
ces incendies, il faut bien admettre que tous feux qu’ils ont pu être ils
n’ont pas apporté les mêmes lumières.

Deux façons différentes de faire le ménage

Un éclairage sur les conditions d’enfermement des étrangers aux Pays-Bas

Dans la nuit du 26 au 27 octobre 2005, 11 étrangers se trouvant dans le
centre de rétention de Schiphol-Oost, près d’Amsterdam, perdaient la vie
dans un incendie le détruisant partiellement ; les gardiens n’étaient pas
parvenus à temps à les libérer de leurs cellules. Les 298 survivants
furent pour la plupart confiés à d’autres centres en vue de leur
éloignement. Face au scandale que ce traitement provoqua, le gouvernement
hollandais s’engagea à suspendre l’éloignement des survivants au moins
jusqu’à l’issue de l’enquête confiée à un comité d’experts indépendant
(the Dutch Safety Board). En pratique, plusieurs d’entre eux furent
toutefois bien vite éloignés, parfois même en dépit de leur état de santé
(cf. séquelles physiques et psychologiques dus à l’incendie). En août
2006, 39 des survivants dont l’état nécessitait un traitement médical en
raison de l’incendie avaient toutefois obtenu un titre de séjour pour
raison humanitaire.

Le débat public alors engagé fit de cet incendie le symbole de
l’indifférence des autorités à l’égard du respect des droits des étrangers
en situation irrégulière ou déboutés du droit d’asile. Les médias
relayèrent largement ce constat et les dénonciations des mauvais
traitements en rétention se multiplièrent. Les ministres de la Justice et
du Logement finirent même par être démis de leur fonction (mais pour être
nommés à d’autres postes quelques temps plus tard). L’enquête avait en
effet révélé que trop peu d’attention avait été prêtée par les autorités à
la prévention des incendies dans ces lieux d’enfermement. Elle révéla
également que le comportement des gardiens avait facilité l’expansion du
feu plutôt que son contrôle. Signalons au passage que la moitié des
effectifs chargés de surveiller les centres de rétention est fournie par
une seule et même société privée de sécurité ; envoyés de manière
ponctuelle dans ces centres de rétention, les gardiens recrutés par cette
société n’étaient pas formés pour y travailler. Au regard de ces éléments,
l’étranger retenu qui avait été poursuivi pour avoir été à l’origine de
l’incendie fut relaxé.

Malgré la volonté affichée du gouvernement hollandais de traiter désormais
avec humanité les étrangers retenus sur son territoire, le dernier rapport
d’Amnesty International sur la rétention des étrangers ne révèle que peu
d’avancées. Amnesty International fait plutôt part de son inquiétude
croissante face à une approche de l’immigration axée sur le contrôle et la
sécurité, au prix du respect des droits fondamentaux des étrangers.
Un éclairage sur le refus des autorités françaises d’aborder cette question

Le 22 juin 2008, le plus gros centre de rétention français (280 places),
situé à Vincennes, prenait à son tour feu. Cet incendie n’était pas le
premier et n’a pas été le dernier, mais se démarque de par la gravité de
ses conséquences : le CRA de Vincennes a été complètement consumé.

Dans un contexte de tensions déjà vives au sein de ce CRA [5], le décès
d’un retenu dans des conditions obsures serait à l’origine de cet incendie
dit volontaire. Plusieurs étrangers sont actuellement poursuivis et
provisoirement détenus pour destruction de biens par l’effet d’incendie et
violence sur agent de la force publique en réunion. Parmi les autres, la
plupart a été répartie dans d’autres centres afin que leur éloignement
puisse être assuré, tandis que certains se sont vus libérés faute de place
ou bien se sont échappés. Le 20 novembre 2008, le CRA de Vincennes,
partiellement reconstruit, rouvrait ses portes pour offrir un accueil
équivalent à celui qui l’était auparavant…

Une association de défense des droits des étrangers, RESF, est pour sa
part, du moins verbalement, accusée d’avoir provoqué cette incident. Ce
type d’accusations, considéré par ceux qui en sont la cible comme un moyen
de les museler, tend malheureusement à se banaliser. Même si les peines
prononcées à l’encontre de militants sont jusqu’ici restées plutôt
légères, le seul fait qu’elles soient prononcées est inquiétant. Le
respect de la liberté d’expression semble ici bien fragile. L’exigence de
neutralité et de discrétion qui sera bientôt imposée à toute association
se rendant en centre de rétention est un autre exemple des efforts
destinés à faire taire la société civile en la matière.

En France comme aux Pays-Bas, ces incendies constituent sans doute des
occasions manquées de revoir les mesures d’enfermement des étrangers. Mais
comment s’expliquer que le discours qui a alimenté le débat public aux
Pays-Bas est aujourd’hui montré du doigt en France et qualifié
d’extrêmiste ? Le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe
incite pourtant les autorités françaises « à revoir de façon critique
l’ensemble des conditions prévalant dans les centres de rétention et à les
humaniser », voire même à analyser les conséquences de la fixation
d’objectifs chiffrés de reconduites sur les méthodes d’interpellations et
les pratiques administratives. Si 3 ans n’ont pas suffit aux pays-Bas pour
repenser l’enfermement des étrangers malgré la volonté affichée de son
gouvernement de s’y atteler, que peut-on bien attendre de la France ?

[1] La loi néerlandaise ne fixe aucune limite de durée à la rétention d’un
étranger, mais une directive de l’Union européenne devrait bientôt fixer à
18 mois cette limite.

[2] Selon le rapport 2007 de la Cimade, association présente dans tout
centre de rétention en France, après avoir passé en moyenne plus de 10
jours en rétention, plus de 60% des retenus ne sont pas reconduits à la
frontière.

[3] En France, certains l’ont été jusqu’à 5 fois en 2007, bien que le
Conseil constitutionnel ait precisé en 1997 qu’une mesure d’éloignement
permettait un placement en rétention renouvelable une fois seulement.

[4] Voir par exemple les rapports annuels de la Cimade, les rapports 2006
et 2008 du Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe ou le
rapport 2006 du Comité européen pour la prévention de la torture.

[5] Cf. Feu au centre de rétention. Des sans-papiers témoignent,
Libertalia, 2008
jean
 

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