Italie: la sécurité intérieure confiée à l'armée...
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Le gouvernement de Berlusconi a décidé de confier la surveillance de nombreux lieux publics à l'armée, en remplacement de la police nationale, en gros, dans la rue, et non plus dans certains lieux fermés comme les gares, par exemple. Les images montraient des militos armés d'énormes mitraillettes patrouillant au milieu des passants, assez terrifiant... C'était présenté très rapidement dans ce JT, mais ça a l'air d'être un changement assez significatif
Italie : 3.000 militaires dans les villes à partir de lundi pour renforcer la sécurité
ROME (AFP, 29/07/08 ) - Les ministères de l’Intérieur et de la Défense italiens ont validé mardi le décret controversé autorisant le déploiement dès lundi de 3.000 militaires dans les grandes villes, avec l’objectif affiché de renforcer la sécurité.
Cette mesure, qui fait partie du "paquet sécurité" voulu par le chef du gouvernement Silvio Berlusconi, prendra effet le 4 août pour une durée de six mois renouvelable une fois.
Ces militaires proviendront majoritairement du corps des carabiniers (gendarmes) mais aussi de la marine et de l’armée de l’air.
Un tiers sera affecté à la protection de sites dits "sensibles" ou "stratégiques" (ambassades, monuments, etc.), un autre tiers effectuera des patrouilles conjointes avec les policiers dans les grandes villes et le dernier tiers sera déployé dans les Centres de permanence temporaire, où sont acheminés les immigrés clandestins une fois arrêtés.
Concernant les grandes villes, 195 soldats seront par exemple déployés à Rome, 170 à Milan (nord) et 150 à Naples (sud), ont précisé les ministres de l’Intérieur Roberto Maroni et de la Défense Ignazio La Russa lors d’une conférence de presse.
51 des sites considérés comme "sensibles" par les autorités se trouvent à Rome, 20 à Milan et un à Naples, mais les activités ou la particularité de ces lieux n’ont pas été dévoilées.
La gauche et des syndicats de policiers dénoncent cette mesure accusant le gouvernement Berlusconi de "démagogie sécuritaire" et de chercher à "militariser" les grandes villes.
"Nous aurons un militaire pour dix communes et que voulez-vous qu’il fasse à part aller au café avec le policier du coin ? On se moque du monde. Un militaire ne peut même pas faire un procès-verbal", a notamment dénoncé mardi un des chefs de l’opposition Antonio Di Pietro, du parti de l’Italie des valeurs.
"Ce n’est pas une militarisation des villes, mais une initiative qui naît de l’exigence de donner aux citoyens une meilleure perception de la sécurité", a répliqué Roberto Maroni, pour qui la gauche a "une conception idéologique de la sécurité selon laquelle tout ce que fait le gouvernement Berlusconi est mauvais".
Les militaires n’auront pas de pouvoir de police judiciaire mais pourront seulement arrêter des suspects en flagrant délit.
Le déploiement de l’armée italienne dans les villes n’a connu qu’un seul précédent.
En 1992, après les attentats mafieux qui ont coûté la vie aux juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, le gouvernement avait envoyé les soldats dans les rues des principales agglomérations de Sicile. L’opération, baptisée "Vêpres siciliennes", avait duré de juillet 1992 à juillet 1998.
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