FN - RN et ses satellites

...Sans Papiers, antifascisme...

Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 17 Mar 2014, 13:52

Haine fasciste, témoignage d'un adjoint au maire de Quimper

Samedi 1er mars, sur le marché central de Quimper, avec une douzaine d’amis de la liste de la gauche rassemblée sur laquelle se trouvent les représentants du PCF aux côtés du PS, du PRG, de régionalistes, d’écologistes, de chrétiens progressistes, nous tenons un point de rencontre et distribuons notre journal électoral. Le vigile d’un commerce tout proche demande alors, très correctement, à un jeune marchand ambulant qui s’est posté devant la porte du magasin qu’il surveille de bien vouloir se déplacer un peu pour en faciliter l’accès. Le jeune homme le fait sans problème. C’est alors qu’un individu distribuant avec quelques autres un papier du Front national se précipite et lance en criant à l’adresse du jeune marchand ambulant : « Dégage, j’ai une chambre à gaz dans ma salle de bains ! » Nous avons été nombreux à entendre cette monstruosité et à interpeller l’énergumène l’ayant proféré, qui, sans gêne aucune, nous a répliqué : « C’est une plaisanterie. » Après les propos répugnants du guide du Front national sur les chambres à gaz, l’occupation nazie en France, entre autres, l’exemple venant de haut, on ne se contrôle plus chez les « marinistes ».
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Messagede Béatrice » 17 Mar 2014, 22:50

viewtopic.php?f=76&t=7018&p=84848&hilit=les+voisins+vigilants#p84848
Certains(e)s élu(e)s de la Droite ne se contentent pas ( si j'ose dire !), de reprendre des thèmes du FN sur fond de propagande politicienne à visée électoraliste,
elle l'a outrepassée depuis des lustres avec sa mise en oeuvre dans certaines communes voire au-delà !
C'est notamment le cas dans la région PACA où FN et Droite sont parfaitement miscibles, ( les nostalgiques du Duce y sont nombreux(ses) ! )
Et c'est bien loin d'être une nouveauté ! A vrai dire, les conditions de régression économiques et sociales actuelle leur sont plus favorables pour s'y ancrer plus largement
encore mais aussi durablement.
Un exemple de cette "miscibilité" FN et Droite d'une commune de 5000 habitants en PACA:

http://www.laprovence.com/article/editi ... indiscrets


ORAISON (04) :
( Témoignage de Béatrice Bantman, ancienne journaliste à Libération, qui vit depuis six ans en Haute-Provence à Lurs (le village de l'affaire Dominici) et à une dizaine de kilomètres de Oraison.

Mon village à l’ombre du FN

Ancienne journaliste à Libération, je vis depuis six ans en Haute-Provence, à Lurs (le village de l'affaire Dominici). Les votes de ce village sont depuis longtemps calqués sur le vote national. A 7 km de là, la petite ville la plus proche affiche le plus fort taux de votes FN du département, bien au-dessus de la moyenne nationale. Je propose de suivre les deux villages et leurs habitants jusqu'aux européennes.

Oraison, à l’ombre du FN : « Bientôt les élections. On verra ce qu’on verra »

A quarante minutes de l’opulente Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), tout près de l’autoroute, Oraison, dans les Alpes-de-Haute-Provence, affiche sa différence : « Une ville à la campagne », signalent ses panneaux.

On pourrait sourire de cette boutade digne d’Alphonse Allais – qui rêvait de mettre les villes à la campagne. Mais le slogan sonne juste, qui rappelle la Belle Epoque, quand Oraison, une des villes les plus actives du canton, déplaçait les foules pour son marché aux bestiaux.

Aujourd’hui encore, vue de Lurs, Oraison est un semis de lumières dans la nuit. Un village aux commodités de vraie ville ; tout ce qu’il faut pour vivre en autarcie, résume son maire, dans l’air pur de la campagne provençale

Une ville morte à la campagne, plaisantent pourtant certains, qui regrettent qu’Oraison ne soit plus qu’une ville dortoir. 5 400 habitants, une population qui a triplé depuis les années 70 et en fait la quatrième ville des Alpes de Haute-Provence.
Des vieux, beaucoup de vieux

Des commerces sympas, disent les autochtones, une école, un collège, un château du Moyen Age, où Pasteur vint étudier les maladies des vers à soie. Un hippodrome, le plus ancien des Basses-Alpes, où les courses se font rares. Une gare, des bistrots, bondés les jours de marché et d’Euromillions ; une zone artisanale, des pavillons, un clos résidentiel qui affiche le sigle « Voisins vigilants ».

Des vieux, beaucoup de vieux


des retraités venus du nord, explique le maire (et le nord ici commence à Sisteron, 40 kilomètres), à la recherche du soleil.

Des gens qu’on a voulu attirer en leur promettant ciel bleu, tranquillité et une qualité de vie qu’ils n’ont pas trouvée, rectifient les plus critiques. Des couples endettés, appauvris par l’augmentation des loyers et du coût de la vie.

Le logo Voisins vigilants

Au total, une population hétéroclite, où on cherche en vain les immigrés récents ; une vingtaine de beurs, tout au plus, qui ne font pas parler d’eux.

Une ville de ragots, se souvient une commerçante qui en est partie. Des gens qui aiment avant tout la sécurité, commente un autre. Ici, on dit un « livre », pour parler d’un journal, s’étonne un Parisien en vacances. Jamais vu un marché aussi mort, soupire un maraîcher de la région.

Record FN du département


Dans cette ville hétérogène, au passé complexe (lieu de maquis, lieu de collaboration), au sein de cette population mitigée dont beaucoup sont venus d’ailleurs, on aura du mal à discerner la dichotomie, même simplifiée qu’on observe à Lurs : paysans, citadins, Lursiens d’origine, néoruraux.

Et si Lurs reproduit plus ou moins fidèlement le vote national, Oraison, à 7 km de là, raconte une toute autre histoire : une histoire très à droite.

Ainsi, au second tour de la présidentielle de 2012, c’est Sarkozy qui arrive en tête avec 54% des votes.

Au premier tour, Marine Le Pen triomphe à 26,4% – contre 17,9% au niveau national et 13,9% à Lurs.

Aux législatives de cette même année (finalement remportées par la gauche), Le Pen, en tête au premier tour, obtient 26,3% des voix, dans un vote où l’abstention dépasse les 40% .

C’est le record du département des Alpes-de-Haute-Provence, historiquement à gauche ; un score assez proche de Carpentras, dans le Vaucluse, où Marion Maréchal-Le Pen sera élue députée.

Le maire, étiqueté divers droite, se sent proche de Borloo « qui a le sens du concret », mais reste fan de Giscard « qui a fait entrer la France dans la modernité ». Michel Vittenet, qui visiblement adore sa ville, brigue cette année un troisième mandat.

« Ils n’auront pas le courage de s’afficher »


Dans cette région où les natifs de plus de 30 km sont considérés comme étrangers (prononcer essstranngé), ce pharmacien mi-savoyard, mi-corse a toujours été élu dans un fauteuil. Parce que les gens le connaissent, et le savent proche d’eux et de leurs souffrances. Et discret, comme un bon pharmacien.

Le maire précédent, le Dr Santucci, a abandonné la mairie au bout de vingt ans dans des conditions pas très claires. Ses orientations n’étaient pas plus claires puisque, retoqué sous l’étiquette RPR, il sera élu puis réélu comme PS et conservera son poste pendant une vingtaine d’années.

Deux ans après le record des législatives, le maire sortant est optimiste : convaincu qu’il sera réélu, il ne croit pas à un ras de marée du FN, qui n’a d’ailleurs pas encore constitué de liste.

« Il faut 29 colistiers, dont la moitié de femmes, dont la plupart n’auraient aucune chance d’être élus, et je n’imagine pas qu’ils aient le courage de s’afficher. »

Le vote extrême droite ?

« Une question d’âge, des générations qui tremblent pour leur sécurité, comme on en voit dans tout le sud-est.

Quand je suis arrivé à Oraison, le Parti Communiste était puissant. Maintenant il a disparu et les gens se retrouvent dans ce vote protestataire, que favorise le manque d’autorité des gouvernements. »

« Tous pareils »

A Oraison, la délinquance est quasi-inexistante : quatre ou cinq cambriolages par an (dont le dernier, à la Grande Bastide qui participe à l’opération Voisins vigilants), pas de violences, pas de viols.

Le marché du mardi à Oraison (Béatrice Bantman)

Les rares délinquants ne sont pas des beurs, explique encore le Maire, mais plutôt issus de familles aisées.

Les sympathisants de Marine Le Pen s’expriment ouvertement au bistrot ou sur la place, personne ne cherche ici à les contredire.

« Tous pareils », entend-on au marché. « Ils ne pensent qu’à se remplir les poches. »

« Bientôt les élections », répond une dame. « Et on verra ce qu’on verra. »

http://blogs.rue89.nouvelobs.com/mon-vi ... rra-232035

« Ils n’auront pas le courage de s’afficher »



Et bien si !


http://www.lemonde.fr/resultats-electio ... son,04700/
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Messagede Nico37 » 18 Mar 2014, 09:02

Pollution : les inventions du candidat FN à Paris Samuel Laurent et Jonathan Parienté 17/03

La circulation alternée ? Ça « emmerde » Wallerand de Saint-Just, le candidat du Front national (FN) à la Mairie de Paris. Il ne voit pas l'intérêt de cette mesure, estimant que la dangerosité des particules fines n'est pas avérée.
Cette position n'est guère surprenante : celui qui est également trésorier du parti dirigé par Marine Le Pen promet, en cas d'élection à la Mairie de Paris, de mettre un terme à « douze ans de dictature anti-voiture » à Paris – en l'occurrence, l'instauration de restriction de circulation est du ressort du gouvernement et non de la mairie.

Airparif, un repaire d'écolo-gauchistes ?

Ce qu'il a dit :

Demain lundi, selon les écolos-gauchistes d'#AirParif, le seuil d'alerte ne sera pas franchi, mais on va quand même nous emmerder.

(sur son compte Twitter, dimanche 16 mars)

POURQUOI C'EST FAUX :

Airparif, repaire de gauchistes ? Il s'agit d'une association agréée, c'est-à-dire qu'elle reçoit chaque année depuis plus de trente ans l'autorisation du gouvernement pour mesurer la qualité de l'air à Paris.

Airparif est née en 1979, à l'initiative du gouvernement (RPR-UDF) de l'époque. On ne peut donc pas dire qu'elle ait été imposée par les écologistes parisiens sous Bertrand Delanoë. En réalité, l'association est cofinancée par la région, l'Etat, mais aussi par les industriels d'Ile-de-France par le biais d'une taxe sur les industries polluantes – qui siègent d'ailleurs au conseil d'administration d'AirParif.

Delanoë sur la pollution: " les particules fines ont baissé de 35% à Paris " - 13/03
Bertrand Delanoë, maire de Paris pour encore quelques jours avant les élections municipales, a affirmé sur BFMTV que les particules fines avaient " baissé de 35% à Paris " .

L'association emploie environ 60 personnes. Son actuel président est Jean-Félix Bernard, en poste depuis décembre 2012. Biologiste de formation, il fut président du groupe des Verts au conseil régional de 1992 à 2004. Il est également à l'origine de la plainte qui débouchera sur l'affaire des marchés publics d'Ile-de-France.

Les échantillons de mesure et la méthodologie scientifique d'Airparif n'ont pas changé depuis l'arrivée de M. Bernard à sa tête.

De la dangerosité des particules fines

Ce qu'il a dit :

Les experts ne sont pas d'accord entre eux quant à la réalité de l'impact sanitaire des « particules fines ». En outre, lorsque ces « experts » sont ceux de l'Union européenne, le doute est obligatoire.

(Communiqué publié dimanche 16 mars)

POURQUOI C'EST COMPLÈTEMENT FAUX :

Y a-t-il un doute quant à l'impact sanitaire des particules fines, comme l'assure le candidat FN ? Disons le tout net : non.

Toutes les particules fines ne viennent pas de la circulation automobile, loin s'en faut. Mais leur dangerosité n'est plus à démontrer. En octobre, les chercheurs du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) ont publié une synthèse de plus de mille publications scientifiques sur la pollution atmosphérique. La conclusion ne souffre aucune ambiguïté.

Les auteurs de l'étude, publiée dans le Lancet oncology, indiquent qu'ils ont « unanimement » classé « la pollution extérieure et les particules fines comme des cancérigènes pour les humains ».

Quant à la mention des experts de Bruxelles employée pour fustiger l'Union européenne, elle est tout aussi fausse, puisque le CIRC est un organisme international, et non seulement européen. Il a d'ailleurs son siège à Lyon, et émane de l'Organisation mondiale de la santé, basée en Suisse.
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Messagede Nico37 » 20 Mar 2014, 09:55

Haute-Savoie : un candidat FN fan de "Mein Kampf" sur Facebook 14/03

Plusieurs photos publiées sur son compte sont également accompagnées de commentaires " anti-islam " .

La stratégie de dédiabolisation du Front national a encore du plomb dans l'aile. Un candidat FN à Cluses (Haute-Savoie), Thierry Paimparet, affiche sans gène "Mein Kampf" et des photos accompagnées de commentaires "anti-islam" sur son compte Facebook.

En 29e position sur la liste conduite par Dominique Martin, Thierry Paimparet a posté sur son compte Facebook plusieurs photos, le montrant en treillis militaire une arme à la main, accompagnées de légendes telles que "Anti Islam, anti tchétchène" ou "Plutôt être envahi par la Russie de Vladimir que finir par subir l'islamisation de ma France".

Parmi la liste des livres qu'il dit aimer, Thierry Paimparet fait figurer par ailleurs " Mein Kampf " d'Adolf Hitler.

Contacté, Thierry Paimparet s'est défendu de tout racisme. "Je ne sais pas pourquoi j'ai pu poster ce genre d'images sur Facebook. Cela résulte d'une colère, ce n'est pas du racisme", a-t-il assuré.

Le racisme, c'est pas mon truc. Je connais des musulmans nickels et des Français détestables", a-t-il ajouté. "Ce qui me fait peur, c'est l'islamisme pur et dur qui a pour seule ambition de conquérir l'Europe", a-t-il affirmé.

Interrogé sur son intérêt pour "Mein Kampf", Thierry Paimparet a confessé de n'avoir "jamais lu" ce livre. Mais "j'estime que ça vaut bien le Coran", a-t-il ajouté. "Je me demande s'il ne faudrait pas une sorte de livre référent pour que les Français ouvrent les yeux, sans entrer dans un totalitarisme", a ajouté le quinquagénaire.

" L'armée allemande nazie était performante "

Il a qualifié Adolf Hitler "d'illuminé dangereux qui a poussé le peuple allemand à la perdition". "Par contre, l'armée allemande nazie était performante", a-t-il précisé. Racontant avoir visité le camp d'extermination d'Auschwitz, en Pologne, lorsqu'il était étudiant, Thierry Paimparet affirme en être revenu "sans mot, avec un coup de massue sur la tête et froid dans le dos".

Vendredi après-midi, il avait retiré "Mein Kampf" de sa liste de livres préférés ainsi que la plupart des photos controversées. Mais certaines d'entre elles continuaient à circuler sur twitter.

Interrogé, Dominique Martin, membre du bureau politique du Front national, n'a pas souhaité réagir dans l'immédiat indiquant qu'il devait rencontrer Thierry Paimparet "dans la soirée".
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Messagede Nico37 » 21 Mar 2014, 18:37

Le candidat FN à Chartres n’exclut pas « à titre personnel » une alliance avec l’UMP au second tour AFP 17/03

Le chef de file de la liste Rassemblement bleu marine pour Chartres, Thibaut Brière-Saunier, a indiqué lundi, sur l’antenne de Radio Intensité, la radio locale d’Eure-et-Loir, qu’il n’était pas « défavorable à titre personnel » à une alliance au second tour avec le candidat de l’UMP, le député-maire sortant Jean-Pierre Gorges.
« En fonction des résultats, on verra. Cela se décide au-dessus de moi. Mais à titre personnel, en cas de gros score de ma liste, je ne serais pas défavorable à une alliance avec Jean-Pierre Gorges » , a dit M. Brière-Saunier.

Membre de l’Alliance royale, Thibaut Brière-Saunier a aussi estimé à propos du bilan du maire sortant: « Il y a des choses qui ont été faites et qui ont été bonnes » .
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Messagede Nico37 » 22 Mar 2014, 14:08

Le FN, en force... et en polémiquesADRIEN GABOULAUD 18/03

Le parti d'extrême droite présente un nombre record de listes, mais son succès est entaché de multiples polémiques.

Nicolas Bay, le jeune directeur de la campagne des municipales pour le Front national, peut se féliciter. A 36 ans, il a permis au parti d'extrême droite de présenter plus de candidats qu'il n'avait jamais réussi à le faire dans son histoire : en tout, 596 listes seront présentes. Presque une prouesse pour une formation qui, encore en 2012, avait peiné à rassembler les signatures indispensables à un candidat pour se présenter à l'élection présidentielle. «On avait comme objectif d’assurer une présence massive et c’est bien le cas», assure Nicolas Bay à Paris Match. Tant pis si ce nombre de listes est encore sans rapport avec le potentiel électoral de Marine Le Pen, qui avait réuni 6,4 millions d'électeurs. Tant pis, aussi, si le Front national est confronté depuis des mois à une accumulation de scandales et de polémiques touchant ses listes municipales.

Le dernier épisode en date : une candidate de la liste du Front national à Enghien-les-Bains, dans le Val d'Oise, était en fait décédée. C'est France Bleu qui a révélé que cette femme âgée de 96 ans, inscrite en 32ème position sur la liste, était décédée depuis le 18 février, trois semaines avant la clôture des listes. Le candidat, Jean-Michel Dubois, a expliqué qu'il n'était pas au courant du décès de sa colistière. Cette erreur s'ajoute à d'autres, beaucoup plus embarrassantes pour le parti qui, depuis l'arrivée à sa tête de Marine Le Pen, tente de démontrer qu'il n'est pas moins respectable que les autres.

CROIX GAMMÉES, TATOUAGES SS ET PROPOS RACISTES

Plusieurs affaires de candidats «malgré eux» ont éclaté. En Seine-Maritime, quatre villes sont concernées. Au Grand-Quevilly, la liste a même été invalidée après que 22 colistiers aient assuré avoir été recrutés à leur insu alors qu'ils pensaient signer une pétition. Nicolas Bay, lui-même tête de liste à Elbeuf, nie avec insistance que les candidats frontistes aient forcé la main de certains électeurs. «Ce sont des pressions qui ont été exercées par des mairies socialistes sortantes dans des secteurs où les listes du Front national les contrariaient fortement. Ils ont utilisé la vulnérabilité d’un certain nombre de nos colistiers pour faire pression sur eux», jure-t-il. D'autres témoignages sont pourtant parvenus d'autres villes : un couple de Quimper et leur fille disent avoir découvert dans la presse leur présence sur la liste FN; à Orléans, une enquête est ouverte sur l'inscription d'une nonagénaire atteinte de la maladie d'Alzheimer. «Le Monde» a indiqué avoir relevé une dizaine de cas similaires.

Le Front national a eu également beaucoup de soucis avec l'image de certains de ses candidats sur les réseaux sociaux. Des propos ouvertement racistes d'une candidate dans les Ardennes aux divers clichés très embarrassants publiés par certains colistiers, la multiplication des petits scandales laisse penser que le FN n'a pas toujours été très regardant au moment de composer ses listes. Une hypothèse balayée par Nicolas Bay. «On a trouvé une quinzaine de cas sur 20 000 colistiers qui composent nos 600 listes, se défend le directeur de campagne. A chaque fois que nous avons eu des personnes qui, dans leurs comportements ou leurs propos, ne correspondaient pas à nos valeurs, on a été exemplaire et ils ont été immédiatement écartés.» L'Ardennaise Anne-Sophie Leclere qui comparait Christiane Taubira à un singe, le candidat à Châteauroux qui posait avec un tatouage du blason de la division SS Charlemagne, la candidate photographiée devant un drapeau à croix gammée, le Roannais qui vouait un culte à Mussolini; tous ont été exclus. Pierre Panet, lui, en revanche, ne l'a pas été: négationniste convaincu, ce proche de Dieudonné est toujours sur la liste FN du XIIème arrondissement de Paris. Wallerand de Saint-Just, tête de liste pour Paris, a confié au «Monde» qu'il regrettait «très profondément que ce Monsieur soit sur la liste».

«Dans toutes les organisations humaines, il peut y avoir des erreurs de casting», justifie Nicolas Bay à propos des polémiques accumulées. Le cadre du Front national est en revanche impitoyable pour les déçus du FN, futurs candidats qui ont fui le parti après en avoir découvert une face cachée peu reluisante. En Haute-Garonne et dans la Somme, des candidats avaient évoqué dans la presse les dérapages racistes dont ils avaient été les témoins. «On a les preuves aujourd’hui que ce sont des gens qui ont inventé ça de toute pièce parce qu’ils n’ont pas été satisfaits de la position qu’ils ont eu au FN. Leur ambition étant déçue, ils ont claqué la porte en accusant le FN de tout et n’importe quoi. Les accusations sont totalement fausses, totalement infondées», assure Nicolas Bay. A l'en croire, le FN n'aurait rien de sulfureux.
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Messagede Nico37 » 23 Mar 2014, 14:26

Des dizaines d'étrangers sur les listes Bleu Marine 17/03

Alors que le FN est opposé au droit de vote des étrangers en France, qu'ils soient originaires de l'Union européenne ou non, au moins 80 candidats européens, dont deux Roumains et une Bulgare, figurent sur les listes Rassemblement Bleu Marine (RBM) soutenues par le Front national aux élections municipales.

« A partir du moment où la loi est là, il n'y a pas de raison de ne pas permettre à un certain nombre de personnes d'en profiter. Je connais moi-même un Belge qui est sur les listes du Front » , a justifié lundi Marine Le Pen, lors d'une conférence de presse à Saint-Gilles (Gard).

Plusieurs en position éligible

Ainsi, en Ile-de-France, les listes soutenues par le FN comptent une vingtaine de citoyens portugais, dont quatre à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), et trois à Limeil-Brévannes (Val-de-Marne) et Morangis (Essonne). A Paris, les listes Paris Capitale de la France, menées par le trésorier national du Front national, Wallerand de Saint-Just, incluent trois citoyennes espagnoles dans les XIIe, XVe et XVIIIe arrondissements.

Les listes Sainte-Marie Bleu Marine (Pyrénées-Orientales) et Rassemblement pour Corbas (Rhône) comptent chacune un candidat roumain. Une Bulgare figure sur la liste Bleu Marine de Villeurbanne (Rhône). A Perpignan (Pyrénées-Orientales), une Belge et une Portugaise sont sur la liste de Louis Aliot, vice-président du FN et compagnon de Marine Le Pen.

Dans plusieurs listes RBM, des candidats européens sont placés assez haut pour envisager un mandat de conseiller municipal. C'est le cas à Evreux (Eure), Vendres (Hérault) et Saint-Maximin (Var), où des Belges sont en 2e ou 3e position.
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Messagede Nico37 » 24 Mar 2014, 10:20

Pour le Front national, un succès déjà historique Paul Laubacher 23/03

La percée redoutée du FN au premier tour des élections municipales est actée.

C'est une victoire pour Marine Le Pen. La percée redoutée du Front national au premier des élections municipales est actée ce dimanche 23 mars. Elle est aussi historique. A Hénin-Beaumont, le FN s'empare de la mairie et dans plusieurs villes moyennes, les plus médiatisées et ciblées par le parti d'extrême droite, un candidat FN est en tête et sera présent au second tour.

A Hénin-Beaumont, c'est le coup de tonnerre. Steve Briois, secrétaire national au FN, a été élu dès le premier tour avec 50,26% des votes. Hénin-Beaumont, qui a été propulsée future ville laboratoire par le parti d'extrême droite, est devenu l'élection médiatique du FN. Celle qui peut éclipser les autres et lancer une dynamique favorable au parti d'extrême droite dans d'autres villes.

Au niveau national, le FN obtiendrait 7% des suffrages. Un chiffre à prendre avec précaution : le FN n'étant présent que dans 597 villes.

La percée du Front national est historique dans le Sud. C'est dans le bassin méditerranéen que le parti d'extrême droite progresse le plus. 121 listes avaient été présentées. C'est aussi dans ces territoires que les électeurs se sont le plus mobilisés : 64 % à Béziers et 68,4 % à Fréjus par exemple.

Dans le Sud, Robert Ménard obtient 44% à Béziers. Le compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot, récolte 34,4% à Perpignan. Surprise, Philippe Lottiaux est en tête à Avignon à 29,50%. Le jeune candidat FN David Rachline est en tête du premier tour des municipales à Fréjus avec 40,2%. A Beaucaire, dans le Gard, le jeune Julien Sanchez est en tête avec 32,84%. A Saint-Gilles, le député d'extrême droite Gilbert Collard annonce avoir récolté 42,5% des voix. A Tarascon, Valérie Laupies est en ballotage favorable avec 39,24 %,

Dans l'est, à Forbach, le résultat est plus nuancé : Florian Philippot obtient 36% des voix.

A Marseille, le candidat FN Stéphane Ravier devancerait le candidat PS Patrick Mennucci avec 22% contre 20% respectivement. Stéphane Ravier arriverait en deuxième position face à Jean-Claude Gaudin qui caracole en tête et obtiendrait 40% des voix. En s'immiscant entre les deux favoris, le FN Stéphane Ravier crée la surprise. S'il confirme sa poussée au second tour, il pourrait avoir un poids décisif dans le futur conseil municipal, où ne siégeait jusqu'ici qu'un élu frontiste.

A Villeneuve-sur-Lot, le candidat PS est talonné par le candidat frontiste avec 28,65% et 26,01% respectivement.

La liste FN est en tête à Digne-les-Bains, avec 27,69% des suffrages, talonnée par une liste DVG qui obtient 26,06% et qui appelle à un front républicain pour le second tour. La liste DVG de Franck Di Benedetto 20,35% des suffrages.

Du côté des défaites, celle-ci est symbolique : la liste FN de Sorgues, sur laquelle était inscrite Marion Maréchal-Le Pen, a été éliminée dès le premier tour.

Objectif : 1.000 élus FN

"Le FN est une grande force nationale", clame d'emblée Marine le Pen en apprenant les premiers résultats. "Arriver en tête dans un si grand nombre de grandes villes est la preuve que le FN s'implante durablement". Selon la présidente du parti d'extrême droite, "le Front national s'implante comme il le voulait et il le fait avec un cru exceptionnel. C'est la fin de la bipolarisation de la vie politique française", croit-elle savoir.

Le premier pari avait été gagné : le FN avait présenté un nombre de listes record. Le second pari de la présidente du parti d'extrême droite est en passe d'être relevé : avoir le plus de listes au second tour dans le plus de villes.

La dédiabolisation, chère à Marine Le Pen, fondamentale dans sa stratégie, semble avoir fonctionné à plein régime. Pour le FN, c'est aussi le début de la constitution d'un réseau présentable d'élus locaux. Ce maillage d'élus et de cadres est indispensable à tout candidat à la présidentielle. Objectif : 1.000 élus au soir du second tour.

Cela paraît clairement atteignable et avoir 1.000 élus sera de toute évidence un large progrès pour le FN par rapport à 2008. Ces municipales avaient été une catastrophe pour le parti qui n'avait fait élire que 70 conseillers municipaux.

"La dédiabolisation est presque achevée. Maintenant, nous sommes a l'étape d'après : la conquête du pouvoir", affirme Florian Philippot depuis Forbach.

Il faut toutefois relativiser les résultats du FN. Le parti d'extrême n'est présent que dans 597 villes. Ce n'est que 6,1% de l'ensemble des communes de plus de 1.000 habitants. C'est peu et ça ne fait pas du FN "une grande force nationale" comme veut le croire Marine le Pen. Toutefois, l'extrême droite était en lice dans la moitié des villes de plus de 10.000 habitants au premier tour.

Front républicain sous pression

Avec autant de candidats FN en tête au premier tour des élections, le front républicain est sous pression. Le risque est grand que les candidats d'extrême droite soit élus au second tour si les candidats UMP ou PS restent dans la course lors d'une triangulaire.

Pour le FN, la ligne est clair : pas de désistement pour engranger le plus d'élus possible. Le pouvoir de nuisance du parti de Marine Le Pen va peser dans de nombreuses villes. Dans les villes où le FN se retrouve en triangulaire, la pression sur l'UMP sera forte surtout si la liste frontiste devance celle de droite.

Le troisième pari de Marine Le Pen sera donc le plus difficile : combien de ville le FN pourra-t-il emporter ? La grande participation des électeurs pour le FN à Fréjus, Perpignan, Béziers sera pénalisant pour le second tour. Les candidats frontistes risquent d'avoir fait le plein de voix au premier tour et de ne plus avoir de réserves pour le second tour.

Il faudra alors surveiller l'attitude des candidats UMP entre les deux tours dans ces villes. Certains d'entre eux pourraient franchir le pas et tenter une alliance avec le Front national.

"La position du PS est très claire : nous ferons tout pour empêcher qu'un candidat FN emporte une municipalité", déclare la porte-parole du gouvernement Najat-Vallaud Belkacem ajoutant qu'elle aimerait bien connaître "les intentions des camps d'en face".

Le président de l'UMP Jean-François Copé appelle de son côté "celles et ceux qui ont voté pour le FN pour marquer leur colère" à "reporter leur voix" sur les candidats de l'UMP pour le second tour des élections municipales. Le président de l'UMP a opté pour son traditionnel "ni-ni".

Pour le FN, c'est une aubaine. Et un premier pas vers le grand rendez-vous de 2017 : l'élection présidentielle.
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 25 Mar 2014, 09:14

A quoi sert le Rassemblement Bleu Marine? A intégrer ceux que le FN dédiabolisé n'assume plus Jean-Yves Camus 19/03

Le RBM est à la fois un sas et une façade. C'est celui qui permet à la droite traditionnelle d'avancer vers les idées du FN, mais c'est aussi celui qui permet au FN d'avoir des monarchistes, des identitaires, des nationalistes-révolutionnaires, etc. sur ses listes.

entreprise de normalisation du Front national décidée par Marine Le Pen à partir de son accession à la présidence du parti en janvier 2011 repose sur un pari difficile à tenir: d’une part le FN doit gommer les aspérités idéologiques de radicalité figurant dans son programme et sa prise de parole publique; d’autre part le parti ne peut prospérer que sur le positionnement anti-système et identitaire qui fait sa spécificité dans l’offre politique.

Lorsque le Rassemblement Bleu Marine (RBM) est créé au printemps 2012, le rôle auquel la présidente du FN le destine est largement similaire à celui que son père avait donné en 1986 au Rassemblement national: regrouper celles et ceux qui, au sein de la droite conservatrice dite «de gouvernement», acceptent de faire campagne sur les idées frontistes sans en endosser l’étiquette, puis de siéger dans le même groupe que des frontistes tout en entretenant la fiction leur indépendance.

L’idée de base est celle d’une union «gagnante-gagnante»: le FN récupère des recrues dont l’origine politique recentre son image et atteste de la rupture avec l’extrême droite traditionnelle et les nouveaux venus peuvent arguer qu’ils conservent leur sensibilité politique propre et ne sont pas membres du FN, donc qu’ils ne sont pas des transfuges.

Lancé dans l’optique des élections législatives de 2012, le RBM s’adressait en premier lieu aux souverainistes de droite regroupés au sein de Souveraineté, Indépendance et Libertés (Siel), la formation dirigée par Paul-Marie Coûteaux. Marine Le Pen considérait à juste titre que les souverainistes de ce bord-là, après le retrait de Philippe de Villiers de la politique nationale et compte tenu de la faiblesse de Debout la République, constituaient un vivier de choix.

De surcroît, l’arrivée de Coûteaux, ancien collaborateur de Philippe Séguin et Jean-Pierre Chevènement, a permis au RBM d’enregistrer le ralliement de souverainistes de gauche attachés auparavant aux idées du sénateur de Belfort, ce qui légitime la stratégie frontiste consistant à se présenter comme le seul authentique défenseur des valeurs républicaines et sociales, en particulier l’égalité, le patriotisme et la laïcité.

Un peu de monarchistes, un peu d'identitaires...

A bien y regarder toutefois, on s’aperçoit que le RBM fonctionne comme une sorte d’organisation-parapluie qui abrite sous son toit plusieurs sensibilités idéologiques dont le FN, tout à sa stratégie de dédiabolisation, ne souhaite pas assumer la présence en son sein même.

Ainsi en investissant dans le IVe arrondisssement parisien l’avocat international Elie Hatem, membre du comité directeur de l’Action française, le RBM donne son label... à un monarchiste! L’incongruité n’est pas qu’un disciple de Maurras veuille devenir élu de la République: l’AF avait bien fait élire Léon Daudet député sur les listes de l’Union nationale en 1919.

Par contre, cette candidature pose question sur le projet institutionnel frontiste, du moins pour ceux qui ignorent que Paul-Marie Coûteaux lui aussi est depuis les années 2000 un participant régulier des banquets d’Action française et un conférencier habitué aux auditoires royalistes.

Le RBM sert aussi à conserver des liens avec une mouvance identitaire que le FN ne veut pas avoir officiellement pour partenaire, du moins pour ce qui concerne le Bloc identitaire (BI), sa principale émanation. En accueillant sur ses listes, au Mans, à Tours ou à Paris, des militants venus du BI ou qui y adhèrent encore, le paravent frontiste laisse ouverte sa porte à une «génération identitaire» dotée d’une formation et d’une cohérence idéologiques solides.

Mais en même temps, le RBM donne ainsi droit de cité à des thèmes et des slogans qui, sur l’immigration et l’identité nationale, ne figurent pas dans le programme frontiste «dédiabolisé». Chez les identitaires, on parle en effet de la nécessaire «re-migration» des étrangers non européens, autrement dit de leur départ, volontaire si possible mais obligé si besoin est.

L’idée du «Grand remplacement» avancée par l’écrivain Renaud Camus –qui avait appelé à voter en 2012 pour Marine Le Pen– est utilisée pour évoquer une immigration de peuplement, essentiellement musulmane, qui serait en train de modifier définitivement le substrat ethnico-culturel du peuple français.

Enfin, la mouvance identitaire, contrairement à la lettre du programme frontiste, considère que l’islam (et non pas l’islamisme) est incompatible, quel que soit le degré de pratique de ses adeptes, avec la culture française, parce qu’il n’est pas une religion mais un projet politique.

Ce n'est pas de l' « ouverture »

Malgré donc les déclarations de Marine Le Pen selon lesquelles la nationalité française est affaire de volonté et d’assimilation, le RBM a investi comme tête de listes trois militants de Riposte laïque et Résistance républicaine, dont le combat consiste à proposer une solution radicale à la présence musulmane en France: l’«islamectomie», titre d’un ouvrage récemment édité par la première de ces deux associations.

Fabien Engelmann à Hayange, Elisabeth Lalesart à Saint-Cyr-sur-Mer et Gérard Brazon à Puteaux, pourraient-ils expliquer quelles solutions concrètes ils proposent sur cette question?

La liste des bizarreries que recèlent les candidatures RBM à ces municipales. On en citera une dernière: animateur du Collectif Racine des enseignants pro-FN, Alain Avello se présente à Nantes. En juillet 2005, c’est à une université d’été très différente de celles des frontistes qu’il participait: il prenait la parole au rassemblement organisé par les Comités révolutionnaires et de défense de la Libye en Europe, liés au Parti communautaire national-européen (PCN), un groupuscule nationaliste-révolutionnaire.

Il ne faut donc pas considérer le RBM comme une formation d’ouverture qui rapprocherait du FN, sans les y intégrer totalement, des personnalités «apolitiques» comme Gilbert Collard; des déçus de la droite classique comme Philippe Martel ou des orphelins du souverainisme de gauche comme Bertrand Dutheil de la Rochère.

En fait le RBM est une façade et un sas. Et même, puisque le FN proprement dit tolère bien moins l’existence de courants idéologiques concurrents que celui des années 1990, un vrai Front national, c'est-à-dire un cartel de sensibilités diverses, voire opposées, y compris celles qui sont radicales dans leur conception de l’identité nationale, de la gestion des flux migratoires et des institutions.
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 27 Mar 2014, 04:16

FN : une victoire en trompe l‘œil David DOUCET 25/03

Le score historique du Rassemblement Bleu Marine aux élections municipales marque un tournant dans la vie politique française. Mais il masque aussi les difficultés structurelles du parti de Marine Le Pen et le met à l’épreuve de l’exercice du pouvoir.
Le second tour n’a pas encore rendu son verdict que le Front national triomphe déjà. Sur les plateaux de télévision, Marine Le Pen porte le sourire des lendemains qui chantent. “C’est la fin de la bipolarisation de la vie politique”, plastronne la présidente du FN qui parle d’un “cru exceptionnel”.

Il faut dire que la moisson est historique. Sur fond d’abstention et de sanction de la gauche au pouvoir, le FN arrive en tête dans 17 communes de plus de 10 000 habitants dont Avignon, Perpignan, Béziers, Tarascon, Forbach, Saint-Gilles ou bien encore Fréjus.

Fréjus, longtemps fief de François Léotard dont le dernier combat politique fut – ironie du sort – la lutte contre le FN. “Je suis malheureux comme les pierres, maugrée l’ancien président de l’UDF. Mon père et moi avons été maires de cette ville et aujourd’hui elle s’offre au FN, c’est désastreux !”

Le faiseur de rois de l’entre-deux-tours

Comme si la coupe n’était pas assez pleine, le parti d’extrême droite se paie le luxe de remporter, dès le premier tour avec Steeve Briois, la mairie d’Hénin-Beaumont. Depuis plus de vingt ans, cet enfant du pays mène un important travail d’implantation dans cette ville en plein marasme économique – dont la gestion socialiste est largement discréditée. “Je m’attendais à un bon premier tour, mais là c’est exceptionnel, se réjouit Marine Le Pen. Je me demande si la vie politique française recense beaucoup de villes gagnées au premier tour par un candidat qui n’est pas le maire sortant.”

Le Front national s’impose surtout comme le “faiseur de rois” de l’entre-deux-tours puisqu’il devrait être présent dans 229 triangulaires. Traditionnellement fort dans les zones périurbaines, le vote frontiste progresse dans les grandes métropoles. “Nous sommes de retour dans les grandes villes comme Marseille, Lyon, Nice, Limoges où les sondages nous donnaient largement défaits”, commente, goguenard, Jean-Marie Le Pen, président d’honneur du mouvement.

L’absence de cadres

Si le Front national se vit déjà comme la troisième force politique du pays, il manque toujours autant de cadres structurés. Faute de candidats, le FN n’a pu présenter que 597 listes et a eu toutes les peines du monde à les boucler. “Il y a des villes où le FN a fait plus de 30 % lors de la dernière présidentielle et où il n’a pas pu présenter de candidats, analyse Nicolas Lebourg, historien spécialiste des droites extrêmes. Le FN continue à éprouver les pires difficultés à attirer des technocrates même s’il peut y avoir des exceptions. La preuve sur la liste de Louis Aliot à Perpignan, où on trouve Bruno Lemaire, ancien prof à HEC, diplômé d’Harvard…”

Seize ans plus tard, le FN ne s’est toujours pas remis de la douloureuse “scission” fratricide de 1998. A l’époque, 140 conseillers régionaux sur 275 et 62 secrétaires fédéraux sur 102 avaient quitté le parti pour rejoindre “le félon” Bruno Mégret. Multipliant les structures (Institut de formation des cadres, Centre d’études et d’argumentaires, Conseil scientifique, etc.) comme d’autres jouent aux Lego, Mégret avait transformé le FN en parti super organisé. En en confiant l’administration à deux anciens mégrétistes (Steeve Briois et son adjoint, Nicolas Bay), Marine Le Pen cherche à retrouver ce degré de professionnalisation, mais son mouvement n’a pas encore regagné son niveau de structuration des années 90.

Le risque de perdre sa virginité politique

A l’épreuve du pouvoir local, le FN prend également un gros risque : celui de perdre sa quasi-virginité politique à l’horizon de la présidentielle de 2017. “C’est l’épreuve de vérité ou bien la mort subite, tout dépend si l’on voit le verre à moitié vide ou à moitié plein, explique Nicolas Lebourg. Si le FN échoue dans sa gestion municipale, c’est une catastrophe politique dont il aura du mal à se remettre mais s’il réussit, il apparaîtra crédible et notabilisé. L’avenir de Marine Le Pen tient peut-être sur les épaules de Steeve Briois.”

En 1995, année faste où le FN avait raflé trois mairies (Toulon, Marignane, Orange), elles étaient présentées comme des “villes laboratoires” qui seraient “force de démonstration”. Délégué général du mouvement, Bruno Mégret parlait de ces villes comme de “l’avant-garde d’une stratégie territoriale” qui devait permettre au FN de remporter une “cinquantaine de villes en 2001”. Au final, la plupart des maires frontistes ont fini devant les tribunaux pour des irrégularités de gestion… “Une lourde responsabilité repose sur nos maires mais nous allons passer cet obstacle, promet Marine Le Pen en anticipant sur les résultats. Vous vous trompez si vous pensez que nous fuyons la gestion du pouvoir. Le FN n’est plus le parti contestataire des années 80. Nous avons envie de faire nos preuves en gérant des mairies. Je pense d’ailleurs que c’est le seul moyen pour nous de conquérir le pouvoir en 2017. Nos équipes sont prêtes !”

Au sein de la nouvelle génération de leaders frontistes qui émerge lors de ces élections municipales, tous ne disposent pourtant pas du brevet de “frontiste dédiabolisé”. David Rachline, candidat donné gagnant à Fréjus, a longtemps été proche de l’association Egalité & Réconciliation, la petite boutique de l’idéologue Alain Soral…
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Cirque frontiste en tournée

Messagede altersocial » 27 Mar 2014, 19:18

Dernières nouvelles du tragic circus :

:arrow: Une candidate FN veut "faire sauter ces saletés de mosquées"

:arrow: [url=http://www.francetvinfo.fr/elections/municipales/vienne-a-peine-elu-un-candidat-fn-brievement-place-en-garde-a-vue_561111.html#xtor=AL-79-[article]]A peine élu, un conseiller FN de Vienne brièvement placé en garde à vue[/url]

:arrow: FN à Hénin-Beaumont : dérapage antisémite
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 28 Mar 2014, 02:37

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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 28 Mar 2014, 13:56

Effet FN et faits « Je ne sais rien, mais je dirai tout 27/03

Il paraît que le FN est le grand triomphateur du 1er tour des municipales, que c’est un choc, un séisme politique. J’ai l’impression que ça fait 25 ans que j’entends ce refrain en boucle à chaque consultation électorale française. La seule fois où j’ai vraiment senti le sol républicain trembler sous mes pieds, c’était le 21 avril 2002. Pour le reste, même s’il est patent que le FN s’est incrusté dans notre paysage politique, j’ai l’impression qu’on le surestime beaucoup et que le panurgisme médiatique, lui-même démultiplié par l’augmentation exponentielle du nombre de médias, la mayonnaise instantanée d’internet et les boucles des chaînes infos 24/24, produisent une grosse illusion d’optique.

Le FN grand vainqueur ?

A voir. En votes cumulés nationalement, il fait 7 % des suffrages exprimés, 4,5 % des électeurs inscrits (eh oui, le vrai premier parti de France est l’abstention). Bref, le FN fait moins que EELV ou que le FG. Un peu léger pour un grand vainqueur, non ? Il a conquis Hénin-Beaumont, va peut-être gagner à Forbach, Fréjus, Cogolin et Trifouillis-les-oies. Waow, impressionnant ! Quand le FN sera en position de remporter Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Lille, Nantes, Strasbourg, etc., on en reparlera. Ou pas. Ah certes ! me dira-t-on, mais le score du FN apparaît faible parce qu’il ne présentait qu’un peu plus de 500 listes. Ben justement, 500 listes pour 36 000 communes, 500 listes pour quelque mille communes de plus de 10 000 habitants, ça prouve que le FN n’est pas si bien implanté que ça, contrairement à ce qu’on lit partout, non ? Oui, OK, il est mieux implanté qu’aux municipales précédentes, mais il partait de tellement bas.

La loupe médiatique

C’est comme l’œuf et la poule, on ne sait plus si le FN progresse parce que les médias parlent tout le temps de lui ou si les médias parlent du FN parce qu’il progresse. Quand on répète mille fois et constamment sur TF1, France TV, BFM, LCI, RTL, puis dans la presse papier et sur internet que le FN progresse, que le FN est au cœur du système politique, que le FN lave plus rouge ou moins blanc ou plus noir, forcément, ça l’aide à grimper, ou à insinuer dans tous les esprits qu’il grimpe, comme les prophéties autoréalisatrices. Mais entre la variable du nombre de listes FN, le taux d’abstention et les enjeux locaux, difficile de tirer des enseignements fermes et définitif sur la supposée “victoire” du FN en ce 1er tour de municipales.

Les raisons du vote FN

Bon, on se doute que la médiasphère en surchauffe peut aider à gonfler l’impact FN mais ne suffit pas à faire le vote FN. On sait aussi qu’au-delà de son noyau xénophobe, le FN engrange des suffrages du fait de la crise et de son cortège de maux sociaux. Les micro-trottoirs avec des électeurs FN le montraient. Ces derniers expliquaient : “On a essayé l’UMP, le PS, ça n’a pas marché, alors on essaye le FN.” Magnifique raisonnement politique. Donc, la soupe est mauvaise à l’UMP, à peine meilleure au PS, alors essayons de manger la merde du FN (que ce dernier essaye de faire passer pour du caviar). Parce que le FN serait la seule alternative politique à l’UMP et au PS ? L’électeur FN a-t-il entendu parler de l’UDI, de EE-LV, du PC, du PG, de LO, du NPA ? Il en a marre de la crise, de la précarité, du chômage, des cadeaux au patronat, de l’impunité de la haute finance-casino, de l’impuissance des grands partis de gouvernements, OK, on le comprend, nous aussi, il a envie de secouer le système, OK OK, mais pourquoi se dirige-t-il vers la seule formation xénophobe du pays (dont le programme économique ne fera d’ailleurs qu’aggraver la crise, la précarité, etc.) alors que l’offre politique est si diverse et variée ? A part la connerie, l’aigreur, le ressentiment mal aiguillé, le racisme, et les effets de la mayonnaise médiatique, je vois pas.

Ne pas “ insulter ” l’électeur FN ?

Je viens d’écrire que l’électeur FN était peut-être con, que le programme et les idées du FN était de la merde. Pardon. J’aurais pas dû. Il ne faut pas insulter l’électeur FN et les idées FN. Il ne faut pas snober le yaka-focon du FN : yaka virer les immigrés qui nous volent nos emplois et nos allocs et focon lève le pont-levis France pour stopper la mondialisation, et tout ira bien. Vu comme ça, le monde et la vie sont simples. L’électeur FN serait-il simpliste ? Allons donc… L’électeur FN est une espèce protégée, comme les ours polaires ou les pandas. Il faut le cajoler, lui parler gentiment, le questionner courtoisement, voire ne pas le questionner parce que ça pourrait l’offusquer. Quand on délire le PS en parti stalinien, le gouvernement en épigone de la Stasi, Taubira en guenon, c’est permis, ce n’est pas insulter ? Quand l’UMP persiste dans le “ni ni”, refuse de faire une différence entre le PS et le FN, c’est permis, ce n’est pas insulter les électeurs PS et la République ? Quand certains tracent des équivalences entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, c’est normal, ce n’est pas insulter les électeurs du FG ? Par contre, dire et redire et rappeler que le FN est une formation xénophobe, vociférante, haineuse, superficiellement reliftée au social pour braquer l’électorat populaire, promettant du vent, surfant sur la crise et espérant capitaliser sur le malheur et la crédulité, rappeler que ce parti est d’extrême droite, destructeur et diviseur plutôt que constructif, ce n’est insulter personne, c’est simplement rappeler des faits et vérités. L’électeur FN n’est pas en cristal et tâcler ce parti agressif et ses idées odieuses est autant un droit qu’un devoir légitimes en démocratie.

Dédiabolisation ?

Plus stratège mais surtout plus ambitieuse que son père (qui n’aspirait pas à l’Elysée mais se satisfaisait de son statut de PDG provoc de sa boutique extrémiste), Marine Le Pen nous vend de la normalisation comme elle vendrait des congélateurs aux Lapons. C’est sûr, elle ne fait pas de jeux de mots ignobles, détrousse l’argumentaire social de la gauche, mais le refoulé fait régulièrement retour : une valse à Vienne aux bras de nostalgiques d’Hitler dans un bal “interdit aux Juifs”, des militants FN pris en flagrant délit de racisme ou de drapeaux nazis, des réseaux qui passent par le GUD, Soral, Dieudonné, Batskin, Bachar El-Assad, sans oublier les fondamentaux éternels du FN : priorité aux “Français”, halte à l’immigration, immigrés ciblés comme principaux responsables de tous les malheurs français, laïcité utilisée comme feuille de vigne du racisme anti-maghrébin, etc. La France FN, on en a vu un échantillon le Jour de colère. On nous a expliqué que les manifestants en “colère” débordaient le FN sur son extrême droite. Je dirais plutôt qu’on a vu là le vrai visage du FN sans son maquillage dédiabolique. La honte absolue. Ces gens qui prétendaient incarner la France pure sont le contraire, une défiguration de la France.

Pour terminer sur le “triomphe du FN” et les médias, citons Jean-Luc Mélenchon (son blog du 24 mars) : “Certains médias ne travaillent plus du tout : ils reprennent purement et simplement les canevas du Front national. Je crois que c’est l’avenir. Déjà, les partis fournissent très souvent aux télés les images qu’elles diffusent. On va tout doucement vers la fourniture du contenu des prompteurs. Marine Le Pen y est arrivée. Chapeau !« . Et pour quelques comparaisons entre les scores du FN et ceux du FG (attention, surprises), je vous renvoie à son blog. Les faits plutôt que l’effet.
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Re: FN & ses satellites

Messagede Béatrice » 29 Mar 2014, 00:46

Oraison (suite) : viewtopic.php?f=76&t=4817&p=144949#p144552

A Oraison, « les immigrés se tiennent tranquilles, heureusement »

Elle n’a plus vingt ans depuis longtemps et en a vu passer, des élections à Oraison. Mais cette année, les municipales ont le don de la mettre en pétard.

« J’en sais rien, moi, pour qui je vais voter. Parce que si je barre ceux que je n’aime pas, ça en fera tout de suite vingt de moins. »

Et, au cas où on n’aurait pas compris, elle barre l’air d’un bras rageur. Elle n’est pas seule, ces jours-ci, à exprimer ce sentiment dans notre « ville à la campagne ». C’est peu dire, en effet, que les élections ne passionnent pas.

« Tout le monde s’en fout », affirme la patronne du bar des Négociants, aux premières loges des discussions de comptoir.

« J’en ai bien l’impression », soupire un paysan du marché. Un marché où jusqu’à ce mardi, on n’apercevait aucun « tracteur ».

C’est la plus belle gueule qui sera élue


Si on s’étonne de ce manque de passion, on récoltera le plus souvent un grand bof. Ensuite, les mieux informés, les plus politisés, vous répondront que les maires n’ont plus de pouvoir, que c’est la « Comcom » qui commande. Ils vous expliqueront que si on veut construire une salle de sport, c’est le maire de Manosque qui décidera si on a bien besoin d’une salle de sports et si c’est bien à Oraison qu’on doit la construire.

« On vote pour un couillon, et c’est le maire de Manosque qui décide », résume Guido, autrefois très engagé. Et les autres disent qu’importe, toujours des promesses. Et que ce sera finalement « celui qui a la plus belle gueule et le plus grand sourire qui sera élu ».

Et bien sûr, on n’échappe pas aux « Tous pourris, moi je ne vote pas », ou « Tous pourris, ils vont voir “, qui sous-entend un autre vote.

Je fais souvent ce rêve

Et pourtant l’offre ici est variée, puisque sont en lice trois listes de vingt-neuf candidats. Celle du maire sortant, généralement donné gagnant – ce qui le dispense sans doute de faire une véritable campagne –. En attendant le scrutin, Michel Vittenet célèbre la journée de la femme, y récite un poème de Verlaine :

‘Je fais souvent ce rêve (..) d’une femme que j’aime et qui m’aime [...]’

Il préside son dernier conseil municipal et, très classe, remercie l’opposition. Bref, fait sa pub sans trop en avoir l’air et attend simplement d’être réélu ‘pour rassembler l’équipe et continuer le boulot’. Pour ce quatrième mandat, il ambitionne d’œuvrer sur plusieurs fronts :

‘Un aveu d’échec, une liste de tout ce qu’il n’a pas fait’, remarque Paola Valenti,enseignante, tête de la liste Oraison Gagnant, marquée à gauche

Les candidats d’Oraison Gagnant sont les seuls, à vrai dire, à faire activement campagne sur des projets concrets : un jardin et des trottoirs pour le centre ville, une déviation du trafic des poids lourd, des équipements sportifs et culturels pour les jeunes et les seniors.

‘La ville n’est pas pauvre. Il ne faut pas confondre prudence et frilosité’, dit Paola Valenti, pas vraiment tendre pour le maire sortant.

‘La Force du bon sens’

La deuxième femme, est là, sur le marché, avec quelques coéquipiers alignés en rang d’oignons. Sans difficultés, Ghislaine Aubert, une ancienne policière de 46 ans, reconvertie dans les espaces verts, a en effet réussi à constituer Oraison Bleu Marine, cette liste d’extrême droite qu’on disait improbable.

‘Forte de mon score aux législatives (26,3%) et de mes compétences universitaires...’, a-t-elle expliqué en présentant son équipe, plutôt âgée malgré un benjamin de 29 ans, et son programme, centré sur le renforcement de la sécurité et la baisse des impôts locaux.

Bistrots à Oraison (Béatrice Bantman)

Autrement dit : plus de sécurité, moins d’agents municipaux. Une équation improbable qui fait dire au maire sortant que les partisans du Front ne voteront pas pour elle, quand ils verront son programme.

Pour un parti qu’on aurait cru plus offensif, et une tête de liste que le journal local décrit comme ‘montée sur ressorts , ils sont étonnamment réservés, postés à l’entrée du marché, avec leur benjamin et deux ou trois commerçants.

Ils ne vont pas vers les Oraisonnais, pourtant très nombreux en ce mardi printanier. Ne tendent pas leur tract La Force du Bon Sens ’ au tout-venant mais plutôt, semble-t-il, à des sympathisants. Ou à des gens âgés, qui parfois le leur rendent, comme cette dame aux cheveux blancs-bleus, qui secoue la tête en voyant de quoi il retourne.

Attendent que des passants viennent les trouver pour entamer des discussions qui virent au monologue : ‘J’ai été avec vous pendant dix neuf ans, conseiller municipal’, dit un vendeur d’adoucisseurs du marché.

‘Faudrait voir à reprendre Marseille’, dit une dame, ‘parce que Marseille, eh ben, c’est plus en France’.

‘Sur certains points, ils ont raison’


A la sortie du village, parmi les joueurs de boules qui ne parlent pas de politique, un commerçant à la retraite résume à lui seul des opinions très répandues :

‘C’est encore le maire qui va gagner, pourtant je ne l’aime pas.

– Et la gauche vous croyez qu’ils ont des chances ?

– Certainement pas, il faudrait d’abord qu’ils justifient ce qui se passe là-haut.

– Qui alors ?

– Moi, je n’ai jamais voté FN, j’ai toujours eu peur. Mais il faut reconnaître que sur certains points, ils ont raison.

– Ah oui lesquels ?

– L’immigration , par exemple. J’ai fait l’Algérie, ça m’a marqué

– Mais il y en a si peu, à Oraison.

– Oui, ils se tiennent tranquille, pas comme à Manosque, heureusement’.

‘On a bien rigolé’


À Manosque, patrie de Jean Giono, où un ado – Français de troisième génération – a été battu sauvagement parce qu’il portait un tee-shirt orné du drapeau algérien. Le gamin est resté handicapé, et sa famille n’est toujours pas indemnisée.

C’est à la suite de cette agression que s’est monté, il y a deux ans, le collectif de vigilance antiraciste du 04. IIs étaient justement là, mardi, au marché, sur les marches de l’église, pas loin des Bleu Marine.

‘Et on a bien rigolé, dit l’un d’eux. Parce que c’est le FN qui a reculé’.


http://blogs.rue89.nouvelobs.com/mon-vi ... ent-232561
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Re: FN & ses satellites

Messagede Nico37 » 30 Mar 2014, 12:03

Louis Aliot pris en délit de campagne auprès de CRS AZIZ ZEMOURI 28/03

À Perpignan, le candidat FN a discuté vendredi matin avec des fonctionnaires à l'intérieur d'un commissariat. Ce qui est interdit.

Une enquête administrative a été ouverte par l'inspection technique de la direction générale des compagnies républicaines de sécurité (DGCRS) après que Louis Aliot, candidat Front national à la mairie de Perpignan, est entré au sein des bureaux de la CRS 58 pour y mener campagne.

Vendredi matin, le compagnon de Marine Le Pen, qualifié pour le second tour de l'élection municipale, s'est rendu aux alentours de 9 heures au casernement de la CRS 58. Selon nos informations, il était accompagné du délégué FPIP (syndicat minoritaire de la police, marqué à droite), ancien CRS aujourd'hui fonctionnaire au commissariat local. Il est par ailleurs candidat sur la liste FN d'une commune voisine du chef-lieu des Pyrénées orientales.

Louis Aliot a pris un café et discuté avec les fonctionnaires présents. Cette unité compte près de 150 personnes. Mais, selon les premiers éléments de l'enquête, la compagnie était en effectif très réduit.

Le règlement de la police nationale prohibe toute propagande politique au sein des commissariats.

Joint par téléphone, Louis Aliot était sur répondeur.
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