Droit au logement, luttes...Grenoble et (38)

Droit au logement, luttes...Grenoble et (38)

Messagede Pïérô » 14 Fév 2012, 12:51

Fontaine (38): réquisition d’un bâtiment au 22 rue des Alpes

Fontaine (38): Asile politique et accès au logement: réquisition d’un bâtiment au 22 rue des Alpes
Communiqué, le 13 février 2012

Nous sommes des militants et militantes de l’agglomération grenobloise qui avons décidé de réagir face à la situation de demandeurs d’asile vivant dans la rue depuis des mois. Vendredi 10 février, nous avons donc ouvert un bâtiment appartenant à la mairie de Fontaine, vide comme des milliers de logements alors que des centaines de personnes vivent et dorment dans la rue.

Voici le message des personnes pour lesquelles nous avons réquisitionné ce bâtiment :

« Arrivé-e-s en France il y a plusieurs mois, nous en avons assez de l’injustice et de la tyrannie dans nos pays d’origine, aussi sommes-nous venu-e-s demander l’asile politique, pour vivre dignement comme doit pouvoir le faire tout être humain. Depuis notre arrivée en France, nous vivons dans la rue dans des conditions inacceptables ; c’est pour cela que nous venons habiter dans ce bâtiment inoccupé. Nous exigeons la reconnaissance de nos droits élémentaires, et de pouvoir ainsi participer activement à la vie de la société. Nous ne cherchons ni la pitié ni la charité mais la solidarité, car c’est le devoir de chacun et de chacune de nous permettre de vivre dignement. »

Nous souhaitons rencontrer la mairie de Fontaine pour expliquer nos intentions et ainsi pérenniser ce nouveau lieu de vie.

Le Réseau du 22 rue des Alpes

NB : Contact sur place pour passer soutenir cette réquisition : 07 87 08 78 19


http://fr.squat.net/2012/02/13/fontaine ... des-alpes/
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Re: Droit au logement, luttes...(38)

Messagede bipbip » 12 Oct 2013, 01:03

Grenoble, expulsion imminente
Expulsion imminente de « Un toit pour toutes »... Appel à mobilisation !

Un Toit Pour Toutes, est une association loi 1901 qui existe depuis 1 ans et demi, enregistrée en préfecture depuis août 2013 dans le quartier des Eaux Claires à Grenoble, bâtiment occupé depuis bientôt 2 ans. Cette association a été montée par les habitantes et leur soutien et porte le projet d’un lieu de vie, de partage, d’entraide, d’écoute et d’expérimentation sociale et solidaire ouvert aux femmes, lesbiennes et personnes trans précaires.

Malgré la situation catastrophique du logement en France, la municipalité socialiste grenobloise a comme projet d’expulser des femmes lesbiennes et personnes trans précaires afin de loger des artistes en résidence de la MC2, maison de la culture recevant la plus grosse subvention à la culture de la ville de Grenoble. Sachant que la ville a proposé à la MC2 d’occuper l’ex-foyer logement pour personnes âgées des Gentianes, propriété de la SDH, situé au 160 Galerie de l’Arlequin, juste à côté de la MC2, pour en faire 27 logements dédiés à l’hébergement des artistes. La ville prend à sa charge le coût des travaux, soit de 130 000 euros. Le projet de la municipalité pour notre bâtiment apparaît donc des plus aberrants, surtout qu’aucune solution alternative n’est proposée, ni pour les les habitantes, ni pour le projet que nous portons. Depuis quelques mois, nous avons pris contact et rencontré des élus, conseillers municipaux, personnes travaillant au CCAS, etc. pour parler du conventionnement de l’immeuble, menacé d’expulsion depuis le 30 septembre 2013. Malgré nos démarches, nous avons reçu un courrier de la préfecture nous informant que le recours aux forces publique avaient été accordées pour nous expulser, ce au mépris des négociations en cours. La mairie a donc clairement refusé de suspendre la procédure d’expulsion et répond au dialogue par l’usage de la force (de l’ordre)! Ce malgré le soutien de nombreuses associations grenobloises et de plusieurs élues. C’est pour cela que nous appelons à écrire au service logement de la mairie de Grenoble, à l’intention de madame Monique Vuaillat, pour apporter votre soutien à Un Toit pour Toutes et manifester votre indignation face à cette situation.

Nous demandons à la mairie de geler la procédure d’expulsion jusque à l’obtention de négociation. Nous revendiquons le droit pour toutes de vivre dans des logement adaptes à nos besoins et inspirations! Un Toit pour Toutes, le 9 octobre 2013

http://grenoble.indymedia.org/2013-10-1 ... -imminente
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Re: Droit au logement, luttes...(38)

Messagede Pïérô » 05 Nov 2013, 12:56

Grenoble
EXPULSÉ.E.S, SANS-TOIT, MAL LOGÉ.E.S... TOUS ET TOUTES SOLIDAIRES DANS LA GALÈRE !

Aujourd’hui, dimanche 3 novembre, des banderoles ont étés déployées à différents endroits de la ville, notamment sur des lieux d’hébérgements, dont certains fermés, laissant des centaines de personnes sans logement.

Au lendemain du début de la trève hivernale, il y a encore plus de mille personnes à la rue uniquement sur l’agglomération grenobloise.

ET QUELLES SONT LES RÉPONSES QUE LES POUVOIRS PUBLICS (SOI DISANT DE GAUCHE) NOUS APPORTENT ?

* De fermer les foyers d’hébergements d’urgence (justifié par des raisons budgétaires), comme le foyer Jules Valles à Grenoble, fermé le 14 Août 2013, sans préavis, après avoir distribué des Obligations de Quitter le Territoire Français à la plupart des familles, qui, sous la peur, avaient déja quitté le foyer.

QU’EN EST IL DE L’OBLIGATION LÉGALE DE PROPOSER UN RELOGEMENT ?

* D’expulser les batiments squattés et réquisitionnés par les personnes sans logement. Alors qu’à Grenoble, comme ailleurs, les centres d’hébergements et le 115 sont débordés, les bâtiments occupés se font expulser à tour de bras, là encore, sans propositions de relogement satisfaisante. Au même moment, à Toulouse, le CREA (Campagne de Réquisition, d’Entraide et d’Autogestion) se fait expulser la veille de la trève, le 30 octobre, avec un dispositif policier completement démesuré, et minimum 60 personnes à la rue, toujours sans proposition de relogement.

QUI CROIRA QUE L’ON NOUS EXPULSE POUR NOTRE BIEN, PARCE QUE LES BATIMENTS SERAIENT « DANGEREUX » OU « INADAPTÉS » ?

* D’instaurer des ambiances de peur, de pression, et d’harcelement (violences policières, OQTF, contrôle d’identité incessant...). La police et les associations gestionnaires (comme l’AREPI, qui gère le foyer rue Verlaine à Echirolles), sur ordre de la préfecture, harcèlent les migrant.e.s et sans papier.e.s et s’efforcent de pourrir leurs conditions de vie au point qu’ils et elles finissent par quitter les hébergements et le pays d’eux-mêmes.

* De nous mettre en concurrence les un.e.s contre les autres : en nous expulsant, en fermant les places d’hebergement, en ne construisant que très peu de logement aux loyers très modérés.... Ils essaient de nous diviser en pretextant « qu’il n’y a pas assez de place pour tous et toutes ».

MAIS POURTANT, CE N’EST PAS LES BATIMENTS VIDES QUI MANQUENT DANS CETTE VILLE !

* Ou encore, d’utiliser la répression pure et dure, qu’elle soit dans un cadre « légal » (arrestations parfois « musclées », OQTF, rafles...) ou non. A Paris, le 19 octobre dernier, plus d’une dizaines de personnes ont subi des violences policières lors d’une manifestation appelé par le DAL (Droit Au Logement) pour demander des logements dignes pour tous et toutes. ILS ESSAYENT DE NOUS FAIRE PASSER POUR DES CRIMINEL.LE.S. CROIENT-ILS QUE NOUS NOUS TAIRONT ?

NOUS N’AVONS PLUS CONFIANCE DANS LES POUVOIRS PUBLICS ET AUTRES DÉCIDEURS.

Au niveau national, le gouvernement soi disant de gauche, profère un discours raciste et xénophobe, sur lequel il s’appuie pour justifier sa politique d’expulsion et d’exclusion des populations les plus précaires. Au niveau local, la municipalité de Grenoble et la Metro veulent faire de notre ville une vitrine n’ayant pour seul but d’attirer les ingénieurs et investisseurs. Plutôt que de mettre en place une véritable politique sociale du logement, ils continuent de pondre des projets mégalo comme le projet Europole/Giant, les éco-quartiers aux loyers inaccessibles, un stade inutile ; et ils essaient de nous faire croire que tous ces projets se font dans l’interêt de la population ?!

UN LOGEMENT DIGNE ET CHOISI, C’EST UN DROIT POUR TOUS ET TOUTES !

Nous ne nous laisserons plus faire !

NOUS EXIGEONS LA RÉQUISITION DE TOUS LES BÂTIMENTS VIDES, ET QUE CESSE LA REPRESSION CONTRE TOUS LES SQUATTS, TOUS LÉGITIMES.

NOUS EXIGEONS L’ARRÊT DE TOUTES LES EXPULSIONS ET RECONDUITES À LA FRONTIÈRE, ET QUE LE LOGEMENT NE SOIT PLUS UN PRETEXTE DE CONTRÔLE POLICIER ET DE CONTRÔLE SOCIAL.

NOUS EXIGEONS DES LOGEMENTS SOCIAUX DÉCENTS À LOYERS VRAIMENT MODÉRÉS POUR LES PERSONNES PRÉCAIRES SELON LEURS BESOINS ET LEURS MOYENS.

NOUS EXIGEONS ET NOUS NOUS BATTRONS SANS RELACHE POUR DES CONDITIONS DE VIE DIGNES POUR TOUS ET TOUTES, QUE L’ON SOIT AVEC OU SANS PAPIERS, MIGRANT.E.S, PRÉCAIRES ….

RIEN N’EST A PERDRE, TOUT EST A REPRENDRE !

A Toulouse, Paris, Grenoble et ailleurs, RESISTANCE, MOBILISATION, SOLIDARITE

http://grenoble.indymedia.org/2013-11-0 ... L-LOGE-E-S
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Re: Droit au logement, luttes...(38)

Messagede Pïérô » 08 Nov 2013, 12:25

Appel à rassemblement vendredi 15 à midi devant le Conseil général de Grenoble

Grenoble : au moins un millier de personnes à la RUE !

Alors que l’Etat et les collectivités locales ont un devoir absolu de proposer un TOIT à chaque personne, au moins 1 000 personnes n’ont pas de solution d’hébergement et sont A LA RUE ! Cet été la Préfecture a fermé plusieurs centres d’hébergement et le Conseil Général a décidé de diviser par 5 son offre d’hébergement, notamment pour les familles ! A quelques semaines de l’hiver, la situation de ces centaines de familles et personnes – déjà inhumaine pour leur équilibre et leur santé- va devenir de plus en plus DRAMATIQUE et INSUPPORTABLE.

Nous invitons -TOUTES et TOUS- si possible chacun-e avec une VALISE à un

A l’initiative de la CISEM (Coordination iseroise de solidarité avec les étrangers migrants), regroupant une quinzaine d’organisations

Grand RASSEMBLEMENT Vendredi 15 novembre 2013 à 12H devant le Conseil Général de l’Isère 7, rue Fantin Latour Grenoble puis à 14h devant la Préfecture

Une conférence de presse se tiendra auparavant le mercredi 13 à 11h devant le centre d’hébergement 11 avenue Paul Verlaine.
Après la fermeture du Centre Jules Vallès malgré la pénurie des places d’hébergement, le centre Verlaine reste l’un des derniers lieux d’hébergement de Grenoble, mais il est saturé et les conditions de vie y sont inacceptables.

ETE comme HIVER, UN TOIT C’EST UN DROIT !

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Re: Droit au logement, luttes...(38)

Messagede Pïérô » 24 Nov 2013, 15:39

Lettre ouverte sur l’hébergement hivernal 2012-2013 en Isère

"En Isère, tout va bien ! Circulez, y’a rien à voir !"

1- Le dispositif géré par l’Arépi
2- Promiscuité et insalubrité
3- L’absence d’accueil et d’accompagnement
4- Une vie sociale sous contrôle
5- Défiance envers les partenaires
6- Mépris des hébergés
7- L’hébergement d’urgence : une mise à l’abri ?
8- Toute-puissance des personnels de direction
9- Quelle conception du travail social ?
10- « Petits arrangements » avec les principes fondamentaux de l’hébergement d’urgence
11- Comment l’État et certaines associations œuvrent à l’avènement du travail social discount
12- Les centres d’hébergement, des lieux de répression des migrants
13- Ce n’est pas les pauvres qu’il faut combattre, c’est la pauvreté !

Mesdames, Messieurs,

Nous sommes un collectif grenoblois existant depuis trois ans qui vise à soutenir les personnes roms face à la répression, la coercition, l’indifférence et le racisme. Nous fonctionnons en lien fort avec les personnes concernées et ce qu’elles vivent sur les campements, dans les squats, dans les lieux d’hébergement, dans les écoles, les administrations, etc. Les rencontres que nous faisons nous ont aussi permis de faire connaissance avec des personnes d’autres origines, mais qui partagent le même problème de logement et les difficultés inhérentes.
L’hiver dernier, après l’expulsion du campement de Saint-Martin-le-Vinoux et du hangar face à la MC2 au mois de décembre, nous avons gardé le lien avec les personnes que nous connaissions. Elles nous ont parlé des conditions dans lesquelles elles ont été accueillies dans les différentes structures d’hébergement hivernales.
Si nous vous adressons aujourd’hui cette lettre ouverte, c’est pour vous faire part de nos constats au sujet de ce que nous considérons comme des dysfonctionnements et des positionnements graves, et questionner leurs causes. L’État étant responsable de l’hébergement d’urgence, nous l’avons fait auprès de ses services déconcentrés, direction départementale de la cohésion sociale (DDCS) et Préfecture, mais nous n’avons pas été entendus.
Les conditions dans lesquelles cet accueil a été réalisé ont aussi interpellé les acteurs sociaux et les militants qui y ont été confrontés, et provoqué leurs protestations et leurs interventions au niveau des instances qui en sont responsables. Sans plus de résultat.
Dans cette lettre, il nous semble important de nommer les acteurs impliqués car ces derniers restent encore aujourd’hui des éléments majeurs de la prise en charge des personnes sans-abri sur le territoire de l’agglomération grenobloise voire du département. Nous assumons nos écrits. Certains nous accuseront peut-être de mensonge ou de diffamation, mais nous pouvons apporter les témoignages de tout ce que nous avançons ici.
Vous nous pardonnerez les imprécisions s’il y en a. Nous espérons qu’elles ne serviront pas à allumer des contre-feux aux témoignages et aux constats que nous apportons, éludant ainsi les gravissimes questions de fond qu’ils soulèvent.

1. Le dispositif géré par l’Arépi

Durant l’hiver 2012-2013, l’association l’Arépi-l’Etape a géré environ 450 des 600 places d’hébergement hivernal ouvertes. Ces structures hivernales étaient :
· pour le dispositif de niveau 1 :
- le centre d’hébergement « Mimosa », situé rue Verlaine, à Grenoble,
- le centre « Perce-Neige » à Grenoble,
- les camps d’Algecos de Fontaine, de la Tronche et du tènement dit « ex-Allibert » à Grenoble,
- le centre « Edelweiss » à Domène,
- trois autres structures de moindre capacité situées à Eybens et à Saint Martin d’Hères.
· Pour le dispositif de mise à l’abri : le gymnase du Vieux-Temple à Grenoble.

2. Promiscuité et insalubrité

Les conditions sanitaires, matérielles et humaines dans ces différents centres d’hébergement étaient pour la plupart mauvaises, parfois choquantes.
Ainsi, aux Algecos de Fontaine, le camp n’était pourvu initialement que de deux toilettes et de deux plaques de cuisson pour 56 personnes. Ce n’est qu’un mois et demi après son ouverture que des douches ont enfin été installées. Il n’y avait aucune séparation à l’intérieur des Algecos qui accueillaient en moyenne huit personnes. De fait, aucune intimité individuelle ou familiale n’était possible. Des cloisons ont été installées par la suite.
Au centre « Mimosa », un immeuble qui abritait autrefois des bureaux de la direction départementale de la jeunesse et des sports, la capacité d’accueil était officiellement de 120 places, mais la structure a accueilli jusqu’à 160 personnes. Deux familles devaient parfois cohabiter dans la même chambre. Le centre comptait 8 toilettes, soit environ 1 pour 18 personnes, et 4 douches pour l’ensemble de la structure. La quantité d’eau chaude à disposition des hébergés hommes était dérisoire, obligeant la plupart d’entre eux à se laver à l’eau froide. Il n’y avait pas de machine à laver, comme dans aucune des structures du dispositif. Le linge de lit est passé d’hébergé en hébergé sans jamais être nettoyé. Le nettoyage des locaux n’était pas assuré par la structure. Aucune mesure n’a été mise en place pour assurer la sécurité des personnes en cas d’incendie notamment (alarmes débranchées, absence d’exercice de sécurité), malgré les conditions d’accueil (nombre, promiscuité).
A « Perce-Neige », il n’y avait que deux toilettes de chantier pour une vingtaine de personnes, et pas de douches ni d’eau chaude.
Au gymnase, une centaine de personnes ont cohabité des semaines durant sans aucune intimité. L’appellation de « dispositif de mise à l’abri » peut-elle justifier de telles conditions d’accueil ?
Dans le même temps, le 16 mai dernier, la DIHAL1 organisait son 20ème atelier sur le thème suivant : « l’humanisation des centres d’hébergement »...

3. L’absence d’accueil et d’accompagnement

Le Ministère du Logement et la DIHAL encouragent à « remettre les personnes au cœur des dispositifs d’hébergement »1 et à ce qu’elles soient « convié[e]s aux réflexions stratégiques pour élaborer et évaluer les nouvelles orientations de l’action publique »2. A la lumière de cette déclaration, nous ne pouvons que déplorer, alors que la très grande majorité des personnes accueillies dans ces centres étaient d’origine étrangère, que les documents relatifs au règlement intérieur aient été rédigés exclusivement en français. De même, des interprètes n’ont que très rarement été sollicités pour faciliter l’arrivée et l’accueil des futurs hébergés. La grande majorité d’entre eux a ainsi été victime d’un véritable déni du droit de se faire comprendre dans sa langue.
Une équipe d’une douzaine d’éducateurs tournait sur l’ensemble des structures, avec pour mission d’accompagner environ 450 personnes, toutes en situation de grande précarité en termes de logement, de ressources, de droits.
Au centre « Mimosa », il y avait au maximum deux éducateurs présents en continu, parfois même un seul, pour 120 à 160 hébergés... Dans les camps d’Algecos, des éducateurs passaient de temps en temps seulement, hormis à la Tronche, où ils ne passaient pas du tout.
Comment, dans ces conditions, mener avec les personnes accueillies un travail social sur des aspects tels que l’accès aux droits, la scolarisation, etc. ? Le seul travail social effectué, généralement à l’initiative personnelle des éducateurs, a consisté à orienter les personnes vers des assistantes sociales ou des associations humanitaires sans véritable possibilité de suivi.
Le 7 février 2013 se tenait à Grenoble une réunion du Conseil consultatif régional des personnes accueillies (CCRPA). Si le Préfet de l’Isère et de nombreux responsables de structures d’hébergement ont omis d’informer les personnes hébergées de l’invitation à cette instance3, certaines en ont été averties par leur réseau. Mais elles ne s’y sont pas rendues, que ce soit par peur de représailles ou à cause du gouffre qui existe entre l’existence d’une telle instance et la réalité qu’elles vivent dans leur quotidien. Ces réactions montrent en tout cas un réel malaise lié à leurs conditions d’accueil et d’hébergement.

4. Une vie sociale sous contrôle

Dans ces structures, les visites étaient limitées. Nous comprenons que cette limitation peut permettre de réguler les tensions inévitables au sein de toute structure d’hébergement, voire de protéger les personnes hébergées contre des agressions extérieures. Toutefois, les cas d’interdiction arbitraire de visite ont été légion. Ils donnaient l’impression d’une absence de réflexion de l’équipe de direction sur le sens et l’importance des visites dans l’épanouissement et la vie sociale des personnes hébergées. Par exemple, certaines personnes ont pu passer la fête de Noël en famille ou entre amis, mais pas celle du Nouvel an – alors qu’il n’y avait pas eu d’incident. Que ces décisions viennent des personnels de surveillance ou qu’il s’agisse de consignes données par la direction de l’Arépi-L’Etape, peu importe. Elles n’ont rien à voir avec la sécurité des centres et des hébergés.

5. Défiance envers les partenaires

Par ailleurs, certaines associations membres du dispositif mobile 115 (la maraude), souvent très en lien avec les personnes, et ce depuis l’époque où elles étaient à la rue, n’ont pas pu pénétrer dans les structures durant les premiers mois de leur mise en place.
Sur certains sites, aucun maillage n’avait été prévu avec les associations partenaires potentielles, et certaines se sont même vues refuser la possibilité d’y entrer de manière définitive. Ainsi, cette année, l’Équipe Mobile de Liaison Psychiatrie-Précarité n’a pas pu tenir de permanence hebdomadaire auprès des personnes hébergées dans ces centres comme elle le faisait les années précédentes.
D’une manière générale, les acteurs du travail social ont rencontré de grandes difficultés pour s’informer de ce qui se passait dans les structures, en raison de la gestion opaque de l’association, dont la direction s’est ainsi arrogé une véritable omnipotence sur la destinée de ses usagers.

6. Mépris des hébergés

L’Arépi-L’Etape n’a communiqué que très rarement, voire de manière contradictoire, auprès des personnes hébergées mais aussi des autres partenaires de l’action sociale tant sur la durée de l’hébergement que sur la réorientation des personnes. Ainsi, la manière dont se sont effectués, par exemple, les fermetures des centres d’hébergement et les « transferts » des familles n’ont pas permis aux partenaires de tenir pleinement leur rôle auprès des personnes qu’ils accompagnaient.
Par exemple, « Perce-Neige », structure accueillant une vingtaine de personnes, et prioritairement les personnes avec animaux, a été fermée au 25 mars, alors que la fin du dispositif était prévue au 31 mars. Le 115 n’en a été averti que la veille au soir, et certains acteurs sociaux en lien avec les personnes hébergées ne l’ont appris qu’a posteriori. En conséquence, les personnes hébergées n’ont pas pu être accompagnées dans ce changement d’hébergement.
A Fontaine, les personnes hébergées n’ont su qu’au dernier moment qu’elles seraient transférées vers un nouvel hébergement et non remises à la rue, sans pour autant recevoir d’informations sur ce ré-hébergement. Le jour même, les deux « déménageurs » de l’Arépi-L’Etape et les deux travailleuses sociales de l’association la Relève, munis d’une simple liste de noms, ont eu du mal à mener à bien la mission que leurs directions leur avaient confiée, la plupart des hébergés ayant de fortes réticences à les suivre sans informations. S’il n’y avait pas eu de personnes solidaires sur place pour soutenir les hébergés afin qu’ils sachent ce qui les attendait, les salariés de la Relève et de l’Arépi-L’Etape auraient probablement conclu, comme c’est souvent le cas en l’absence de traduction, de temps, d’informations précises et de lien avec les familles, au refus de la proposition par les hébergés. Ceci entraîne, selon la logique de la Préfecture, une exclusion définitive du dispositif d’hébergement, car les personnes sont alors considérées comme ayant refusé la solution d’hébergement qui leur a été proposée. Rappelons que les familles ont déjà connu de multiples séparations et déscolarisations intempestives.
L’absence de réflexion et l’urgence permanente traduisent un mépris des hébergés aussi bien de la part des associations « hébergeuses » que des services de l’État chargés de cette mise en œuvre : Préfecture et DDCS. Elles ont pour conséquence de dissuader les familles, les couples et les personnes isolées d’avoir recours à l’aide sociale, quand elles ne les en excluent pas purement et simplement. Le plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale met l’accent sur l’importance de lutter contre les différentes formes de non-recours, c’est-à-dire les freins qui empêchent les personnes d’avoir accès à leurs droits et de les faire valoir. Or, la manière dont les instances institutionnelles et certains acteurs de l’urgence sociale ont traité les personnes hébergées dans ce dispositif est un facteur manifeste de non-recours.

7. L’hébergement d’urgence : une mise à l’abri ?

L’article 345-2-2 du code de l’action sociale et des familles (CASF) dispose que l’hébergement d’urgence doit permettre à la personne hébergée, « dans des conditions d’accueil conformes à la dignité de la personne humaine, de bénéficier de prestations assurant le gîte, le couvert et l’hygiène, d’une première évaluation médicale, psychique et sociale, réalisée au sein de la structure d’hébergement ou, par convention, par des professionnels ou des organismes extérieurs et d’être orientée vers tout professionnel ou toute structure susceptible de lui apporter l’aide justifiée par son état ».
Or, comme nous l’avons vu, les mauvaises conditions sanitaires, l’absence d’accompagnement social en interne et de lien avec les autres acteurs sociaux, et l’urgence permanente qui a dicté les changements visant les hébergés, révèlent la nature du dispositif mis en place l’hiver passé : une mise à l’abri dans des conditions indignes. Si la mise à l’abri peut permettre d’éviter des drames humains qui choqueraient l’opinion publique, elle ne constitue pas une politique d’hébergement. Les professionnels du secteur dénoncent depuis longtemps ses effets. En effet, l’insertion est un processus qui ne se limite pas au fait d’avoir un toit. L’Arépi-L’Etape se présente comme un acteur du travail social et une association visant à l’insertion des personnes. Mais concernant ce dispositif, rien n’a été pensé dans cette optique. Nous trouvons déplorable qu’elle accepte de faire son travail dans ces conditions, car ceci participe à la dégradation de l’hébergement d’urgence.
La conséquence d’une telle gestion du dispositif hivernal a été d’insécuriser davantage des personnes en situation déjà difficile au lieu de leur apporter des repères. Elle les a empêchées d’accéder à un quotidien rassurant et prévisible, de pouvoir se projeter dans l’avenir, et les a placées dans un état de dépendance voire de soumission vis-à-vis de l’association gestionnaire.

8. Toute-puissance des personnels de direction

Par ailleurs, il n’est pas possible de taire l’attitude inacceptable de certains membres de la direction de l’Arépi-L’Etape dans diverses circonstances. Il ne s’agit pas seulement de problèmes structurels, mais aussi de dérives individuelles venant de personnes occupant des postes d’importance, qui ont eu lieu dans le cadre de l’exercice de leurs missions de direction :
- mauvais traitements envers les hébergés, exclusions arbitraires en plein hiver, déplacements successifs, déstabilisants et remettant en cause la scolarisation des enfants, propos méprisants et insultants à leur encontre,
- harcèlement et insultes envers des partenaires et des travailleurs sociaux,
- agression de militants solidaires.
Ces attitudes ont créé une ambiance malsaine qui a pesé sur le dispositif hivernal cette année, et que de nombreux travailleurs sociaux dénoncent. Elles sont d’autant plus inacceptables qu’elles sont le fait de personnes qui, par les hautes fonctions qu’elles exercent dans l’association, disposent d’un pouvoir certain sur les personnes qui y travaillent et sur les personnes hébergées.

9. Quelle conception du travail social ?

Plusieurs faits interrogent également sur le respect du devoir d’assistance auquel sont tenus les professionnels du travail social. Au mois de mars, le directeur de l’Arépi-L’Etape et des membres du personnel ont annoncé à plusieurs reprises la fermeture imminente des structures, en incitant les hébergés à les quitter. Or, ces annonces ne s’appuyaient sur aucune décision de la Préfecture. Elles visaient à faire sortir du dispositif hivernal les personnes qui obtempéreraient, par dépit ou sous la pression. Et ayant quitté leurs structures d’hébergement, ces dernières n’étaient de fait plus à ré-héberger à la fin du dispositif.
Cette pression a été renforcée par le fait que des membres de direction de certaines associations hébergeuses aient parfois accompagné la police nationale dans les structures afin que celle-ci y distribue des Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF) aux personnes hébergées. Certes, la loi oblige parfois les professionnels du social à obtempérer devant les forces de l’ordre. Nul professionnel ne peut s’opposer à la consultation du registre indiquant dans chaque centre d’hébergement l’identité et les dates d’entrée et de sortie des personnes accueillies. Mais le responsable du lieu peut refuser l’entrée des policiers dans le centre si ceux-ci interviennent dans le cadre d’un contrôle d’identité. Il peut également conseiller les hébergés afin de faire valoir leur droit de contestation contre l’OQTF. Il est donc choquant de voir un directeur faire entrer les policiers dans un centre qu’il gère et participer ainsi à la répression des hébergés.
Ce type d’attitude nourrit inévitablement la méfiance des hébergés envers l’ensemble du réseau social. Ainsi, certaines personnes nous ont dit ne plus oser appeler le 115, ce qui a contribué à renforcer leur isolement. Or, le travail social nécessite d’établir des liens de confiance entre travailleurs sociaux ou bénévoles et bénéficiaires. Si ce lien est rompu, le sens même de ce travail est remis en question, et les bénéficiaires risquent de s’en écarter.

10. « Petits arrangements » avec les principes fondamentaux de l’hébergement d’urgence

L’ensemble des éléments que nous avons décrits ci-dessus interrogent sur le rôle du travail social et sur les politiques mises en place dans ce secteur. Concernant l’hébergement d’urgence, il est inacceptable de voir ses principes fondamentaux que sont la continuité, l’inconditionnalité et le non-abandon constamment bafoués, malgré leur rappel en 2009 par la bien nommée loi MOLLE. Le principe de continuité oblige les structures à accompagner les personnes jusqu’à une solution d’hébergement ou de logement pérenne, et interdit ainsi les remises à la rue. Le principe d’inconditionnalité impose de ne faire aucune distinction entre les publics quel que soit leur statut administratif, leur origine géographique, leur composition familiale, leur état de santé ou leur âge. Il pose ainsi le « droit universel à l’accompagnement et à l’hébergement » au-dessus de toutes les contraintes de la politique d’immigration. La Fédération Nationale des associations d’Accueil et de Réinsertion Sociale1 a rappelé le droit de toute personne sans-papiers ou en situation administrative particulière à un hébergement et aux services de l’urgence sociale de manière inconditionnelle, sans sélection à l’entrée ni répression au séjour. Or, en Isère comme ailleurs, la réalité est bien loin des principes.
Il est également scandaleux de voir que l’hiver dernier, des centaines, voire des milliers de personnes ont vu leur besoin d’hébergement et de mise à l’abri non satisfait, y compris en cas de forte mise en danger (violences conjugales, réseaux de traite et de prostitution, etc). Parmi les demandes d’hébergement d’urgence formulées au 115 de l’Isère, 98% sur l’année 2012 et 92% lors de l’hiver 2012-2013 ont eu une réponse négative. Les responsables, qu’ils soient élus, techniciens territoriaux, directeurs de services sociaux ou de centres d’hébergement, en ont été informés quotidiennement et ont préféré fermer les yeux, jouant dans la nuance de la langue de bois. Cette situation de saturation qui dure depuis des années encourage l’arbitraire permanent dans la prise de décision et mène à l’explosion.

11. Comment l’État et certaines associations œuvrent à l’avènement du travail social discount

Cette année, le gouvernement a demandé à ce que les capacités d’accueil soient augmentées afin de répondre à la croissance de la demande, en affichant un souci de proposer des conditions d’accueil de qualité et de préparer la sortie du dispositif hivernal par un accompagnement visant à éviter les remises à la rue1. Mais cette demande n’a pas été accompagnée d’une augmentation suffisante des enveloppes dédiées au dispositif par rapport aux objectifs visés.
Dans ce contexte, la DDCS a choisi de répondre d’abord aux objectifs quantitatifs de cette politique d’hébergement, en augmentant le nombre de places. Mais en aucun cas, les questions concernant la qualité de l’accueil et de l’accompagnement social des personnes hébergées n’ont été traitées. Les lignes directrices du projet social qui sous-tendaient la prise en charge du public semblent avoir été : « Sois déjà bien content de ne pas être dehors » et « si ça ne te convient pas tu peux partir ».
Le travail des associations gestionnaires est souvent rendu difficile par le fait que l’État les maintient dans l’incertitude en ce qui concerne les financements, la nature et la durée exacte de leurs missions. Cet hiver, la Préfecture et la DDCS n’ont transmis les informations relatives au dispositif que parcimonieusement et au dernier moment. Cette précarité institutionnelle rend de fait difficile un réel travail social et explique pour partie l’urgence qui prévaut dans ce type de dispositif. Comme nous l’avons expliqué ci-dessus, les places ainsi créées l’hiver dernier ne correspondent pas à ce qu’on est en droit d’attendre d’un centre d’hébergement d’urgence au regard de ses missions et de son rôle dans le parcours d’insertion des personnes.
D’une manière générale, on peut rappeler la responsabilité de l’État dans la refonte du secteur social depuis la révision générale des politiques publiques (RGPP) lancée en 2007, et les conséquences de cette dernière sur la réalité de terrain. La volonté de diminuer les dépenses a entraîné une concurrence entre les associations d’un même territoire et le développement d’un état d’esprit purement gestionnaire et concurrentiel chez certaines. L’objectif de réduire les dépenses publiques a ainsi pris le pas sur la recherche de qualité dans l’accomplissement de missions relevant du service public. En fin de compte ce sont les personnes plus vulnérables qui en font les frais. Ces politiques ont un coût humain et social sur le long terme qui n’est absolument pas pris en compte.
En Isère, le choix des associations gestionnaires du dispositif hivernal et des places ensuite pérennisées est symptomatique de cette politique. Les deux principales associations retenues cette année, L’Arépi-l’Etape et la Relève, sont les structures qui ont proposé les projets les moins coûteux dans le cadre de l’appel à projet lancé par la préfecture et la DDCS. Par exemple, pour la sortie du dispositif hivernal, au moins deux projets ont été déposés : celui co-porté par plusieurs associations, qui proposait de réhabiliter un bâtiment du CROUS et comprenait de ce fait les frais des travaux de réhabilitation, et celui de l’Arépi-l’Etape, qui proposait de maintenir les hébergés dans les locaux situés au 11 rue Verlaine (centre « Mimosa »). C’est ce dernier qui a été retenu, et dont les circonstances constatées sont les suivantes : absence d’intimité (une pièce par famille, pas de serrure aux chambres, pas de fermeture dans les douches), conditions sanitaires déplorables, absence d’accompagnement de fond. Du travail social discount, en somme.
Tout au long de l’hiver, les décideurs politiques et institutionnels ont été avertis des problèmes rencontrés dans le cadre du dispositif par différents acteurs concernés. Si la remontée des informations a bien eu lieu, il n’y a jamais eu de réels retours auprès des associations sur les solutions proposées à ces problèmes, et la situation ne s’est guère arrangée.
Il serait pourtant possible d’envisager d’autres conditions d’accueil et d’accompagnement que celles qui ont prévalu dans les structures hivernales et qui sont aujourd’hui encore le lot de certains hébergés. Mais plutôt que d’interpeller les pouvoirs publics sur le manque de moyens et de refuser de brader le travail social, l’Arépi-l’Etape, en acceptant de gérer un dispositif dans les conditions inacceptables proposées par la Préfecture et la DDCS, a préféré asseoir sa position sur l’échiquier du secteur social. Cette attitude clientéliste ne fait honneur ni à l’association, ni à l’ensemble du secteur de l’action sociale.

12. Les centres d’hébergement, des lieux de répression des migrants

Comble du cynisme : à la mi-juin, la préfecture a annoncé de manière abrupte la fermeture imminente de plus de 700 places d’hébergement d’urgence gérées par l’Arépi-l’Etape, la Relève et l’ADATE2. Pourtant, en janvier 2013, à l’issue du Comité Interministériel de Lutte contre les Exclusions, Jean-Marc Ayrault se targuait d’un « plan pluriannuel complet, réaliste et ambitieux » visant à pérenniser 9000 nouvelles places d’hébergement d’urgence3. En Isère, des contrats d’hébergement garantissaient à certaines personnes un toit jusqu’en avril 2014. Cette annonce de fermeture, bafouant le principe de continuité, était donc illégale à plusieurs égards. L’opposition des personnes hébergées, de plusieurs associations et des militants a finalement contraint l’État à revoir sa copie et à accorder une rallonge budgétaire pour maintenir le dispositif ouvert.
Mais les visites de policiers au petit matin se sont multipliées dans les centres, avec distribution d’OQTF, d’assignations à résidence et parfois placement en centre de rétention, y compris de mineurs. Des agents administratifs de la préfecture et des policiers se sont même installés une matinée durant dans le centre d’hébergement situé rue Vallès, avec l’accord de la direction de la Relève, afin d’accomplir leur « travail ». L’annonce de la fin des colis alimentaires et des accompagnements sociaux, l’enlèvement du mobilier dans les appartements – avec toujours pour leitmotiv la fin des financements – ont achevé de mettre la pression aux hébergés, pour leur signifier qu’ils devaient partir des centres. Une partie d’entre eux a résisté à cette pression, soutenue par leurs avocats, des associations et des militants, mais la majorité des personnes ont quitté progressivement les structures.
Cette politique basée sur le harcèlement, la peur et le découragement des hébergés a permis de vider les centres, alors même qu’il était illégal de le faire et que la majorité des personnes n’était de toute manière pas expulsable du territoire. Elle a conduit des personnels de direction de structures à adopter une attitude ambigüe, en étant tour à tour une protection puis une menace pour les hébergés. Elle a révélé la faiblesse de positionnement de certains, prêts à piétiner les principes du travail social pour obéir à la Préfecture. Elle a surtout aggravé la situation des personnes hébergées, de nouveau à la rue, dans des squats ou des camps, et leur méfiance envers le secteur du travail social. Le discours du préfet de l’Isère sur les reconduites à la frontière, censées concerner « les gens qui sont souvent dans une relation avec les autres hébergés qui n’est pas acceptable, quelques proxénètes », « trafiquants » et les « demandeurs d’asile déboutés »4, s’est avéré être une vitrine sécuritaire destinée à masquer la répression exercée dans les centres d’hébergement envers des hommes, des femmes et des enfants dont le principal tort aux yeux des autorités est d’être migrants.
Il est vrai que certaines personnes restent des mois, voire des années, dans des structures d’hébergement d’urgence dont ce n’est pas la vocation. Il s’agit principalement de cas d’étrangers ne parvenant à obtenir ni de titre de séjour ni de droit de travail, et qui, n’ayant pas de revenus propres, ne peuvent accéder à un logement social ou privé. Leur nombre est en augmentation car le nombre des régularisations d’étrangers chute continuellement. Une solution réaliste à l’engorgement des hébergements d’urgence serait donc de permettre l’accès au droit commun aux étrangers qui le demandent.

13. Ce n’est pas les pauvres qu’il faut combattre, c’est la pauvreté !

L’ensemble des problèmes que nous avons soulevés dans ce courrier pose la question de la place que notre société réserve à ses pauvres et à ses étrangers. La réticence des décideurs politiques à octroyer des financements qui correspondraient aux besoins et à mettre en place des structures et un accueil adaptés aux personnes en difficulté révèle une absence de volonté politique. Cette absence de volonté politique, nous la retrouvons tant du côté de l’État que des collectivités locales (Conseil Général, Métro, communes) qui ne manquent pas de se renvoyer constamment les responsabilités. En ces temps de « crise », la classe politique s’en remet volontiers à des explications faciles qui justifient l’abandon des populations pauvres et étrangères ou à des discours qui les montrent du doigt. Elle masque ainsi sa propre incapacité ou son absence de volonté de s’attaquer à un modèle économique défaillant. Ce dernier est pourtant la cause des problèmes sociaux rencontrés par l’ensemble de la population et dont les premières victimes sont justement les personnes qui ont besoin d’être prises en charge dans le cadre de l’aide sociale.
Les lois et les textes réglementaires existent, les préconisations et les guides de bonnes pratiques sont disponibles. Mesdames, Messieurs les Ministres, vous êtes censés être les garants de leur application, cependant vous faites tout pour que ceux-ci restent dans les cartons. Vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas au courant. Vous n’êtes pas seulement responsables mais coupables d’avoir laissé des femmes, des hommes et des enfants être maltraités dans le cadre d’une politique publique.
Cette responsabilité n’exonère en rien les associations que vous avez chargées d’appliquer cette politique d’abandon et de répression. Nous soutenons les acteurs du travail social, les bénévoles, les salariés qui prennent position et sortent de leur réserve pour dénoncer des pratiques et des dispositifs inacceptables. Nous continuerons de nous battre à leurs côtés et aux côtés des premiers concernés, contre cette politique irresponsable et humainement scandaleuse, et pour le respect des droits fondamentaux aujourd’hui largement foulés aux pieds.

Le collectif « La Patate Chaude »


A M. REGNIER, Préfet et Délégué interministériel pour l’hébergement et l’accès au logement des personnes sans abri ou mal logées,
Au conseil d’administration de l’Arépi-L’Etape,
Au conseil d’administration de La Relève,
Au conseil d’administration de l’ADATE,
A M. SAMUEL, préfet de l’Isère,
A M. PARODI, directeur régional de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale,
A Mme DUFOURG, directrice départementale de la cohésion sociale,
A Mme CHARVOZ, chef du pôle hébergement et logement social de la direction départementale de la cohésion sociale,
A Mme MORETTI, animatrice réseau du pôle hébergement et logement social de la direction départementale de la cohésion sociale,
A M. VALLINI, président du Conseil Général de l’Isère,
A M. DESTOT, maire de Grenoble,
A M. NOBLECOURT, vice-président de la Métro en charge de l’hébergement et adjoint au maire de Grenoble en charge de l’action sociale,
A M. GALLOIS, président de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS),
A M. SILVENTE, président de la FNARS Rhône-Alpes.

http://grenoble.indymedia.org/2013-11-1 ... ebergement
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Re: Droit au logement, luttes...(38)

Messagede Pïérô » 30 Jan 2014, 15:17

Grenoble
Action contre le cérémonie de bienvenue très sélective de la Mairie de Grenoble.
Nous étions une vingtaine de militants individuels et issus d’associations diverses à venir à l’appel du collectif La Patate Chaude, pour contrer la vision de l’accueil de la Mairie et l’invitation très partielle des nouveaux arrivants sur l’agglomération lors de la cérémonie annuelle de l’accueil de la ville.
http://grenoble.indymedia.org/2014-01-2 ... -contre-le
Chers nouveaux grenoblois, chères nouvelles grenobloises,

Vous avez l'honneur d'être accueillis aujourd'hui par la mairie de
Grenoble. Savez-vous que tous les nouveaux arrivants n'ont pas cette chance ?
Un grand nombre de personnes ne sont pas conviées ici... En effet vous ne
verrez pas beaucoup de précaires, de SDF, de sans papiers, de réfugiés !

D'une manière générale, tout le monde ne reçoit pas le même accueil en
arrivant dans l'agglomération : il y a celles et ceux qui feront la queue devant
une administration pour régulariser leur situation (de la CAF à la préfecture). Il
y a celles et ceux qui attendront un mois avant d'avoir une domiciliation
postale. Il y a celles et ceux qui n'auront même pas accès à un hébergement et
dormiront dans des parcs ou dans des squats. Il y a celles et ceux qui seront
arrêtés et expulsés du pays... Nous en avons assez que les plus défavorisés et
les migrants (économiques ou politiques) soient invisibilisés et passent aux
oubliettes !

Aujourd'hui encore les migrants (demandeurs d'asile, réfugiés, sanspapiers)
ne sont pas invités. Cette injustice a déjà été signifiée à la mairie, mais
rien n'a changé ! Ne sont conviées que les personnes dont l'adresse postale
correspond à leur domicile, ce qui exclue de fait toutes les personnes (SDF et
migrants) qui ont une adresse par l'intermédiaire d'une association agréée
(Point d'eau, SATIS, La Relève).

Ainsi certaines personnes semblent dignes d'être accueillies tandis que
d'autres semblent vouées à rester exclues et marginalisées. Car même la
construction et le fonctionnement de la ville sont orientés pour favoriser
certaines populations : la manière dont sont restructurés les quartiers, comment
certaines zones sont desservies par les transports en commun, quels projets
sont mis en place et où...

D'une part les plus précaires sont repoussés vers l'extérieur de la ville,
le centre étant de moins en moins accessible financièrement. D'autre part,
beaucoup de personnes sont purement et simplement invisibilisées et oubliées,
comme une tentative de les faire disparaître ! (difficultés de faire la manche en
centre ville, expulsion des squats et des campements les plus visibles,
associations agréées de plus en plus lointaines...)

POUR QUE TOUS LES NOUVEAUX ARRIVANTS SOIENT ACCUEILLIS !!
FINISSONS-EN AVEC LES DISCRIMINATIONS !!

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Re: Droit au logement, luttes...(38)

Messagede Pïérô » 05 Mar 2014, 12:12

POLITIQUE DU LOGEMENT : QUAND Y’EN A MARRE !!!
Nous, habitant.es de St Martin d’Hères, locataires, travailleurs et travailleuses précaires, bénéficiaires du RSA, étudiant.es, personnes sans papiers, Roms, squatteurs et squatteuses :toutes et tous en menace d’expulsion ou en situation de mal logement, sommes allé.es signifier notre colère au conseil municipal de SMH ce jeudi 20 février.
... http://grenoble.indymedia.org/2014-03-0 ... AND-Y-EN-A
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Re: Droit au logement, luttes...(38)

Messagede Pïérô » 23 Avr 2014, 10:32

Grenoble : Manifestation contre toutes les expulsions, vendredi 25 avril

MARCHE DE LA COLERE ET DE LA DIGNITE ! Vendredi 25 avril 2014 12H30 Place de Verdun Grenoble

Des centaines de personnes à la rue !!

MARCHE DE LA COLERE ET DE LA DIGNITE !

Vendredi 25 avril 2014 12H30 Place de Verdun Grenoble

Grenoblois-es, savez-vous que des centaines – en fait près de 2 000 !- de personnes- familles comme isolés précaires, français ou étrangers- n’ont AUCUNE SOLUTION D’HEBERGEMENT ou de LOGEMENT, et que beaucoup d’entre eux sont condamnés à la rue. Un SCANDALE, une HONTE ABSOLUS ! Fin mars, c’était la fin de la trêve hivernale, et des centaines de femmes, d’hommes, d’enfants sont priés de quitter leur hébergement hivernal. Comme si un être humain n’avait pas besoin d’un toit entre le 1er avril et fin novembre !

Les RESPONSABLES ? D’abord l’ETAT et les collectivités territoriales – Municipalité, Conseil Général, Metro- qui ont l’obligation morale et inconditionnelle d’assurer un toit à toute personne sans hébergement, et qui ont des bâtiments et des locaux inoccupés.

NOUS DONNONS RENDEZ-VOUS à TOUS/TOUTES LES PERSONNES DE L’AGGLOMERATION GRENOBLOISE VENDREDI 25 AVRIL à 12H30 Place de Verdun pour une MARCHE DE LA COLERE ET DE LA DIGNITE. Nous partirons de la Préfecture et passerons par le Conseil Général, la Mairie de Grenoble et la Metro pour exiger que ces 4 structures se concertent enfin et assument leur OBLIGATION ABSOLUE DE PROTECTION et de MISE A l’ABRI, y compris en appliquant le droit de réquisition.

UN TOIT C’EST UN DROIT !

A l’appel de : AC ! Agir contre le chômage- APARDAP- CNT action sociale- CIIP- Comité de soutien aux réfugiés algériens- Europe Ecologie/Les Verts- La Patate chaude- Les Alternatifs- Ligue des Droits de l’Homme- NPA- Parti de Gauche- PAS 38- PCF- PCOF- Ras L’Front Isère- RESF 38- Solidaires 38- Syndicat multiprofessionnel des travailleurs sans papiers cgt

http://www.educationsansfrontieres.org/ ... 49957.html
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Re: Droit au logement, luttes...(38)

Messagede Pïérô » 04 Mai 2014, 13:03

Grenoble: Récit de la marche de la colère et de la dignité du 25 avril
http://collectif16septembre.wordpress.c ... a-dignite/
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Re: Droit au logement, luttes...(38)

Messagede Pïérô » 24 Juin 2014, 10:50

La Métro et l’hébergement des personnes à la rue (ou menacées de l’être)
Communiqué du Collectif Hébergement-Logement
http://grenoble.indymedia.org/2014-06-1 ... gement-des

Fermeture du centre Verlaine le 5 juillet
http://grenoble.indymedia.org/2014-06-2 ... laine-le-5
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Re: Droit au logement, luttes...(38)

Messagede Pïérô » 06 Juil 2014, 12:06

La lutte contre la fermeture de Verlaine et les remises à la rue continue.

Voici maintenant deux jours que la mobilisation contre la fermeture du centre Verlaine et l’expulsion des hébergé-e-s continue, avec le collectif Hébergement-Logement et le soutien de nombreuses associations, dont le réseau Alerte Isère, mais aussi des syndicats et des individu-e-s. L’ensemble du mouvement a fortement interpellé la préfecture, notamment lors de la marche vendredi matin, mais aussi la Métro, la mairie de Grenoble, et l’association AREPI qui gère le centre. Il reste sur le site environ 85 personnes parmi les 120 hébergées au départ. Des familles se sont vu proposer d’aller en hôtel pour une durée soi-disant indéterminée alors que la préfecture a annoncé qu’elle ne paierait pas plus de 3 nuits d’hôtel. Le directeur de l’AREPI, M. Caluori, dit en permanence aux personnes qu’elles vont être expulsées sous peu ; ce harcèlement pèse sur les hébergé-e-s depuis 3 jours. La lutte continue..

Devant les expulsions, Résistons !
Dimanche 6 juillet, restez disponibles !!
Lundi 7 juillet Petit déjeuner solidaire Dés 6h du matin 11 avenue Paul Verlaine, Grenoble


Pas une personne sans un toit décent, pas un logement sans personne dedans !

Le collectif Hébergement-Logement, avec le soutien du collectif Alerte Isère et du CCRPA (Conseil consultatif régional des personnes accueillies)

http://grenoble.indymedia.org/2014-07-0 ... rmeture-de
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Re: Droit au logement, luttes...Grenoble et (38)

Messagede Pïérô » 16 Juil 2014, 11:06

Foyer des Mimosas : Quand l’État détruit les bases de l’action sociale

Ce jeudi 10 juillet au matin, de nombreuses personnes et associations étaient encore là dès 6h pour soutenir les hébergé-e-s face à la préfecture et à l’AREPI. Encore une fois, des rumeurs circulaient sur une possibilité d’intervention policière dans la matinée. Encore une fois, les rumeurs ne se sont pas confirmées.

Mais en début d’après-midi, des techniciens de la Régie des Eaux et de GEG sont arrivés pour couper les fluides, accompagnés d’un capitaine de gendarmerie, de 3 camions de policiers, de plusieurs agents de la BAC (Brigade Anti Criminalité) et du directeur de cabinet de la préfecture, M. RIBEIRO. En cas de résistance, la police interviendrait. Nous avons alors lancé un appel aux médias. L’AREPI a ensuite officiellement quitté les lieux avec son matériel, sa direction et ses gardiens. M. RIBEIRO a confirmé qu’un huissier allait être envoyé dans les jours à venir pour constater l’occupation illégale des lieux et qu’une procédure d’expulsion serait lancée.

Nous avons ensuite pu faire notre premier point "à l’intérieur" des Mimosas avec les habitant-e-s, pour se redire les dernières informations, voir comment chacun-e se sentait et discuter de la suite. Les habitant-e-s ont redit leur besoin de personne extérieures qui pourraient maintenir d’une part une entente relative entre eux, et d’autre part gérer l’arrivée potentielle de nouveaux gens à la recherche d’un toit.

Suite à la coupure des fluides, nous avons sollicité la mairie pour les remettre, en finissant par y envoyer une délégation. En fin d’après-midi, MM. PIOLLE, DENOYELLE et ROUSSANT (directeur de cabinet) ainsi que des personnes du CCAS sont arrivés à Verlaine, accompagnés par les médias. L’eau et l’électricité ont été remis, la mairie a fait venir un gardien et changer les barillets.

Déjà, des familles qui se trouvaient sous les tentes d’Allibert (au carrefour près de Grand-Place) arrivaient, dans l’espoir de trouver un toit. Pendant ce temps, à l’intérieur, une réunion se tenait entre habitant-e-s, associations et soutiens, pour envisager la suite.

Actuellement, on peut dire des Mimosas :
- qu’il ne s’agit plus d’un centre d’hébergement : il y a donc bien eu rupture de la continuité de l’hébergement.
- qu’il s’agit juridiquement du "domicile" des personnes puisqu’elles s’y trouvent, pour certaines, depuis 2 ans : la préfecture ne peut donc expulser sans procédure judiciaire.
- qu’il s’agit d’une occupation illégale, puisque la préfecture refuse de mettre le bâtiment à disposition pour de l’hébergement.
- que la mairie a sécurisé "matériellement" et temporairement cette occupation en faisant rouvrir les compteurs, en salariant un gardien et en faisant changer les barillets.

Les médias relaient le geste de la mairie comme le signe officiel de son opposition à l’État sur la question de l’hébergement d’urgence. Mais que voyons-nous, du point de vue des habitant-e-s ? Qu’ils ne sont absolument pas protégé-e-s. Les Mimosas étant un bâtiment public, la préfecture va lancer une procédure en référé au tribunal administratif, qui peut ne prendre que quelques jours. Face aux camions de la police nationale qui viendront alors, et face aux agents de la préfecture qui ne manqueront probablement pas l’occasion de "faire le tri" entre les personnes avec et sans papiers, qui viendra soutenir les habitant-e-s ?

La mairie ne peut pas se contenter d’assurer un calme relatif à l’intérieur du bâtiment le temps que la préfecture expulse. Les médias vont probablement parler d’"occupation illégale" et occulter l’origine de la situation, à savoir : la préfecture et l’Etat piétinent les lois sociales qui protègent les personnes, et les obligent à leur assurer un hébergement.

Au-delà des Mimosas, il s’agit bien d’une attaque de l’État contre le droit à l’hébergement et les lois sociales en général. La lutte est loin d’être finie.

Pas une personne sans logement décent ! Pas un logement sans personne dedans !



Le collectif Hébergement-Logement, avec le soutien du collectif Alerte Isère, du CCRPA (Conseil consultatif régional des personnes accueillies) et de la CIP38 (Coordination Intermittent.e.s et Précaires en lutte).

http://grenoble.indymedia.org/2014-07-1 ... as-Quand-l
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Re: Droit au logement, luttes...Grenoble et (38)

Messagede Pïérô » 22 Juil 2014, 10:27

Rassemblement jeudi 24 juillet

APPEL A RASSEMBLEMENT
pour le procès opposant la préfecture aux habitant-e-s de Verlaine
ce jeudi 24 juillet à 13h30 au tribunal administratif


Depuis le mois de mars, nous sommes mobilisé-e-s contre la fermeture des dispositifs d’hébergement d’urgence, contre les expulsions locatives et de squats et contre les remises à la rue, dans une agglomération où plus de 2000 personnes sont sans solution pérenne d’hébergement. Ces dernières semaines, c’est autour du site de Verlaine que la lutte s’est focalisée.

Ce jeudi 10 juillet, en faisant couper l’eau et l’électricité et en mettant fin à la convention passée avec l’AREPI pour gérer le lieu, la préfecture a bafoué son obligation légale d’assurer la continuité de l’hébergement d’urgence et a placé la soixantaine de personnes, alors encore hébergées, en situation d’occupation illégale.

La préfecture a ensuite lancé une procédure d’expulsion envers tou-te-s les habitant-e-s de Verlaine et l’audience aura lieu ce jeudi 24 juillet à 14h au tribunal administratif de Grenoble.

Nous comptons sur vous pour relayer l’information et être présent-e-s auprès des habitant-e-s

CE JEUDI 24 JUILLET à partir de 13h30
RENDEZ VOUS AU TRIBUNAL ADMINISTRATIF
2 place Verdun, à Grenoble

http://grenoble.indymedia.org/2014-07-2 ... aine,40616
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Re: Droit au logement, luttes...Grenoble et (38)

Messagede Pïérô » 31 Juil 2014, 00:54

Grenoble: le tribunal administratif refuse d’ordonner une expulsion !
http://fr.squat.net/2014/07/30/grenoble ... more-29624
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Re: Droit au logement, luttes...Grenoble et (38)

Messagede bipbip » 31 Oct 2014, 10:04

Hébergement/Logement
Un bureau communautaire pas comme les autres

Ce vendredi 17 octobre, plusieurs personnes – hébergées dans des conditions précaires, à la rue, vivant dans des maisons occupées, personnes venues en solidarités et association de soutien, se sont de nouveau invitées au bureau communautaire de la Métro pour crier l’urgence de leur situation à l’approche de l’hiver, et demander des comptes aux élus qui, invariablement depuis le mois d’avril, ne répondent pas au minimum vital qu’il nous semble pouvoir attendre d’eux : faire en sorte que les personnes vivant dans leur ville puissent avoir un toit décent sur la tête. _

Après l’expulsion du campement de Neyrpic, l’expulsion du campement de Moulissimo, l’expulsion du Roxy Cooper, l’imminence d’une expulsion d’un bâtiment appartenant à l’EPFL à Echirolles, l’enlisement de la situation à Verlaine et la catastrophe sociale et humaine que représente le campement d’Allibert, la logique des maires de l’agglomération et de la présidente de l’EPFL, Mde Christine Garnier est pourtant toujours implacable : fermer les yeux ou expulser. Pourtant, les moyens d’action existent : la réquisition des bâtiments vides font partie du pouvoir des maires, et l’Établissement Public Foncier Local (structure public gérant le patrimoine et le foncier de la Métro) a des moyens qu’elle ne met pas au service du plus grand nombre, mais à celui de la spéculation et de la gentrification.

Notre colère est aujourd’hui plus que jamais légitime, c’est pourquoi nous nous sommes rassemblés, devant la Métro en présence de journalistes pour commencer, puis à l’intérieur même de la Métro dont nous avons occupé la salle de réunion principale pendant plusieurs heures. _

Nos revendications principales étaient un moratoire sur les expulsions, l’inventaire complet des bâtiments de l’EPFL et des communes, à mettre le plus rapidement possible à disposition des personnes à la rue et mal logées, les engagements sur le PLH 2015-2020 demandés par courrier du 17 octobre ( voir courrier joint). _

Suite à cela, au lieu de nous écouter, les maires de l’agglomération ont fait la sourde oreille, craignant sans doute d’entendre les réalités trop crues qui pourtant sont quotidiennes pour de nombreuses personnes dans leur commune : nous pouvons citer Renzo Sully, maire d’Echirolles responsable de l’expulsion imminente d’une maison occupée et un terrain sur lequel campaient cinquante personnes, qui n’a pas daigné levé les yeux de ses dossiers pendant toute la durée de l’occupation. _ Finalement, le bureau communautaire a été annulé, et reporté à une prochaine fois.

A l’approche de l’hiver, la mobilisation grandit : ces prochaines seront déterminantes pour maintenir et renforcer le rapport de force engagé avec l’ensemble des institutions publiques coupables de ne pas prendre leurs responsabilités face à ce désastre annoncé : nous ne lâcherons rien, et demandons à toute personne concernée ou solidaire de ce mouvement social de rester attentif vis-à-vis des prochaines actions qui seront engagées dans les jours et les semaines à venir. _

http://grenoble.indymedia.org/2014-10-2 ... -Un-bureau
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