Réforme du lycée : que penser des modules ?
Bonjour, je suis nouvel inscrit sur ce forum! ma préoccupation du moment, c'est la réforme du lycée (j'ai fait grève aujourd'hui) ; même si je suis opposé à la politique de suppressions de postes du gouvernement, je suis tout de même embarrassé par les arguments de mes collègues grévistes, avec leur vision "républicaine" de l'école. Au fond, j'ai l'impression qu'il y a un mauvais débat entre d'un côté les libéraux qui veulent en finir avec l'éducation en France (notamment l'enseignement de matières telles que la philo ou le latin et le grec, jugées peu rentables), et de l'autre les partisans d'une "obligation scolaire" héritée du lycée autoritaire à la Jules Ferry. Je m'explique : en tant que lecteur sympathisant de Raoul Vaneigem et de son "Avertissement aux écoliers et aux lycéens", je ne suis pas hostile à l'introduction d'une certaine liberté de choix dans le système scolaire (ce sont les "modules" de la réforme). Mais je ne me fais aucune illusion quant aux arrière-pensées du gouvernement qui emploie de tels arguments dans une visée réactionnaire.
Alors voici mon problème (et j'espère ainsi engager une discussion de fond sur le système scolaire): s'opposer à un "enseignement à la carte" (avec des modules) nous conduit-il inévitablement à défendre le principe de l'obligation scolaire autoritaire ? Sachant que cette obligation scolaire produit des rapports de forces entre profs et élèves et dénature notre métier d'enseignants par des fonctions de flicage telles que faire l'appel, contrôler les absences, etc., etc. Par ailleurs j'ai bien conscience que l'actuelle réforme des lycées ne vise en rien à en finir avec cette obligation.
La question, c'est : peut-on laisser les élèves choisir leurs matières ? (pour recentrer un peu le problème ; je sais ce n'est pas très clair)
Bref, je suis un peu paumé dans tout ça...