Parti de Gauche - Front de gauche (2013)

Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 04 Oct 2013, 14:24

Municipales à Pau : Olivier Dartigolles candidat pour le Front de gauche 04/10

Voilà plusieurs mois qu'il le laissait entendre. C'est officiel : Olivier Dartigolles conduira bien une liste Front de gauche aux prochaines municipales à Pau.

La candidature du porte-parole national du PCF a été annoncée ce matin via une déclaration commune des organisations locales du Front de gauche (PCF, PG, Fase, République et socialisme). Cette liste "citoyenne" sera "ouverte aux autres sensibilités de gauche et élaborée avec des acteurs locaux du mouvement social et associatif".

"Nous voulons infliger une nouvelle défaite à la droite et faire reculer l'extrême-droite, déclarent les signataires. Nous voulons faire de cette élection et des prochaines municipalités des points d'appui pour refuser la logique d'austérité du gouvernement, l'asphyxie des collectivités. (...) Notre objectif est une majorité municipale de gauche autour d'un axe politique fort : contre l'austérité, l'Humain d'abord, pour une ville solidaire, écologique et démocratique".
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 05 Oct 2013, 18:53

Vers un rapprochement entre EELV et le Parti de gauche Michel Veron le 04/10

Rennes, Cholet, Clichy-la-Garenne... Les alliances électorales entre Europe Ecologie-les Verts et le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon fleurissent un peu partout en France.

Etre ou ne pas être... dans la majorité. Tel est le dilemme des écologistes qui depuis leur entrée au gouvernement soufflent le chaud et le froid sur leur alliance avec le PS . Avec deux portefeuilles ministériels, la question semblait pourtant réglée sans ambiguïté pour les écologistes. Pourtant, dans plusieurs villes, ils vont s'allier avec le Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon , l'un des opposants le plus virulents à François Hollande .

Ce sera notamment le cas à Rennes, à Cholet ou encore à Clichy-la-Garenne. Et cette liste est vouée à s'allonger dans les prochaines semaines. "Des accords sont en cours", assure la co-présidente du PG, Martine Billard, au Figaro. Localement, les écologistes supportent de moins en moins de cautionner la politique gouvernementale. Absence d'ambition écologique, détermination à donner vie à l'aéroport de Notre-Dame des Landes, politique économique jugée trop austère, les sujets de tensions ne manquent pas.

Jean-Luc Mélenchon et ses partisans ont donc su profiter habilement de la situation. Toutefois, le divorce entre les écologistes et les socialistes n'est pas (encore?) d'actualité, il s'agit seulement pour les premiers d'exprimer leur mécontentement. A Europe 1, un sénateur EELV confie justement que "dans les mariages, une petite infidélité de temps en temps, ça ressoude le couple". Pas sûr que le partenaire "délaissé" partage cet avis...

Quid de l'alliance entre le PG et le PCF ?

Mais cette alliance entre EELV et le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon fragilise aussi le Front de gauche constitué avec le PCF pour l'élection présidentielle. Depuis quelques mois, le PCF tergiverse à définir sa stratégie pour les municipales. Certains cadres du parti sont tentés de s'allier avec le PS afin de conserver ces centaines d'élus à travers la France. D'autres communistes, au contraire, refusent de mener la bataille des municipales avec les socialistes compte-tenu de la politique conduite par la majorité. Une réunion nationale puis un Conseil national, ce week-end, doivent en principe permettre aux communistes de trancher.

En attendant, côté socialiste, on n'apprécie guère la tentation des écologistes à courir les jupons du Parti de gauche. Après la législative partielle à Villeneuve-sur-Lot en juin dernier, où le candidat PS avait été éliminé au premier tour, François Hollande avait demandé aux formations de la majorité de "tirer toutes les leçons de ce scrutin, et du premier tour et du second tour". Implicitement, il reprochait à EELV d'avoir maintenu son candidat au premier tour, privant ainsi la gauche de second tour. Une fois encore, le chef de l'Etat n'a visiblement pas été entendu. Décidément, cela devient une habitude...
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 06 Oct 2013, 14:43

L’Europe se construit au service des peuples ! Le Bureau national des Jeunes Européens-France 03/10

Depuis 2005, l’extrême gauche française a fait de l’Europe un bouc émissaire qu’elle s’empresse d’accuser de tous les maux. Responsable de la crise, elle serait le bras armé des banquiers, le chancre du libéralisme et l’ennemi des services publics. Si votre constat, sur certains points n’est pas dénué de bon sens, votre aversion générale pour la construction européenne actuelle est difficilement compréhensible, les changements que vous proposez sont loin d’être clairs et leurs conséquences potentiellement catastrophiques.

Si nous suivons votre argumentation, développée notamment à l’occasion de votre programme pour les élections présidentielles de 2012, il faudrait commencer le nettoyage et la dé-libéralisation en se débarrassant du Traité de Lisbonne. Il aurait en effet apporté une vague d’ultralibéralisme nocive à notre économie et qui expliquerait la crise économique que nous traversons. Nous sommes en désaccord avec vous sur plusieurs points.

Tout d’abord, l’Union européenne est une institution démocratique. Le Parlement européen est élu au suffrage universel direct tous les 5 ans. En tant que co-législateur, il contrôle le travail de la Commission et il exprime directement au sein de l’Union la voix des citoyens. Il s’avère qu’aujourd’hui, ce Parlement est composé à majorité d’élus de droite de doctrine libérale ou conservatrice. Mais cela ne veut absolument pas dire que l’Union en elle-même est de droite ou libérale. Ce serait là, et c’est ce que vous faîtes systématiquement, confondre la structure avec les politiques qui sont mises en place. Si un jour vos idées se retrouvent majoritaires au sein du Parlement européen, soyez certains qu’elles seront mise en place.

Il n’est pas nécessaire de s’en prendre à une organisation pour le seul motif que l’on ne parvient pas, à travers des élections démocratiques, à y être représenté.

De plus, malgré vos insinuations, l’Europe travaille de plus en plus dans des secteurs sociaux et ces travaux sont des réussites. Le programme Erasmus par exemple a connu un succès non démenti et continue encore aujourd’hui à créer une Europe des étudiants et des chercheurs. Mais on peut aussi citer le FSE, le fonds social européen qui, s’il n’est pas parfait, reste néanmoins une avancée importante sur la voie d’une Europe sociale. Au lieu de critiquer en permanence l’Union européenne, poussez donc en son sein vers la voie plus sociale que vous prêchez sous tous les toits.

Vous accusez l’Europe de ne pas être assez protectrice de ses concitoyens, pas assez sociale. En revanche, ce que vous ne dîtes pas, c’est qu’aujourd’hui l’Union européenne n’en a pas les moyens car les prérogatives de mise en place d’une politique sociale restent le domaine réservé des Etats nationaux. Pour avoir la possibilité de mettre en place l’Europe sociale que vous appelez de vos vœux, il faut créer le plus rapidement possible un Etat Européen fédéral et démocratique.

De même, l’Union européenne, si elle n’a pas empêché la crise actuelle, l’a en grande partie amoindrie. La crise économique que nous vivons provient en effet d’une crise financière qui, née outre- Atlantique, s’est diffusée largement en Europe. Grâce à notre monnaie, deuxième devise mondiale, et à l’existence du marché commun, nous avons pu, tant bien que mal, éviter un effondrement total de notre économie. L’intégration importante des économies européennes grâce au marché commun leur procure un grand dynamisme et c’est ce dynamisme qui nous a permis de ne pas entrer trop longtemps en récession.

Cependant, il est vrai que l’Union n’a pas permis d’éviter la crise et qu’elle peine actuellement à en sortir. Etrangement, si vous voulez remettre en cause le traité, vous estimez que ces difficultés ne sont dues qu’aux politiques mises en place par l’UE. Mais n’est-ce pas plutôt à cause de sa structure ? N’est-ce pas parce que l’Union ne dispose pas d’une volonté politique propre et déterminée qu’elle n’arrive pas à se relever ?

Vous plaidez pour le lancement d’une VIème république et pourtant, vous manquez cruellement d’ambition dans votre projet européen. A vous lire, une fois le Traité de Lisbonne dénoncé, un nouveau Traité renégocié en remplacement ferait de l’Union européenne une organisation internationale comme une autre. Une sorte de nouveau Conseil de l’Europe qui s’engagerait en particulier « pour le respect du peuple palestinien ». Mais l’Union européenne, n’est-ce pas bien plus que cela ? C’est une formidable création qui a permis en 50 ans de réunir des peuples qui ne connaissaient que la guerre. C’est un outil commun qui a assuré la prospérité des européens. La mise en commun de secteurs clefs comme l’agriculture aide les citoyens. Aujourd’hui, dans le cadre d’une économie mondialisée où la concurrence est très rude, il est nécessaire de donner à l’Union européenne la possibilité de protéger ses citoyens, car la France n’arrive aujourd’hui plus à le faire seule.

Vouloir négocier un nouveau Traité qui n’irait pas dans le sens de plus d’intégration, c’est aller contre le besoin des citoyens et en réalité dans le sens du nationalisme. Les européens ont aujourd’hui besoin d’avoir un cap clair pour l’avenir. Et il n’est pas possible d’offrir un cap pour l’avenir sans que ce cap soit européen. La France est faible, diplomatiquement, économiquement, vous le dites vous-même. Cette faiblesse doit être compensée par un changement d’échelle.

Alors pourquoi vouloir en faire une organisation internationale lambda dans laquelle il faudrait renforcer les prérogatives des parlements nationaux ? N’est-ce pas en réalité un nationalisme classique qui se cache dans votre programme sous le couvert d’une solidarité internationale rassembleuse ? Quand on entend les propos de votre Président à l’égard de l’Allemagne, on serait tenté de le croire. Vous voulez construire une Europe ambitieuse, au service de l’humain : construisez d’abord une Europe forte. Une Europe qui nous permette de nous battre pour conserver nos valeurs, nos modèles sociaux et qui nous permette de résister à l’influence toujours plus présente des autres poids lourds mondiaux. Cette Europe forte politiquement, c’est une Europe fédérale qui réunirait, dans la démocratie, les peuples européens.

A titre d’exemple, sur le dossier palestinien qui vous tient tant à cœur, la France n’a jamais et n’aura jamais le poids suffisant pour avoir un impact sur le conflit Israélo-Palestinien. Mais une Europe unie, parlant d’une seule voix pour défendre nos valeurs des Droits de l’homme et de démocratie, voilà qui aurait de l’impact face aux autres parties du quartet pour le Moyen-Orient.

Ne vous trompez pas de combat : en vous battant pour une autre Europe, ne vous battez pas contre l’Europe. L’Europe fédérale que nous appelons de nos vœux pourra bien entendu être de gauche, si les citoyens européens en décident ainsi démocratiquement. Soyez une véritable force de proposition et non une force constante d’opposition qui ne prend pas la peine de voter au sein du Parlement européen. Devenez une force de proposition et choisissez l’avenir qui mettra l’humain d’abord dans une Union européenne politiquement unie et renforcée !
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 07 Oct 2013, 09:48

Loïc Rossi

Je suis militant au Parti Communiste Français, et ai participé à la campagne du Front de Gauche en 2012. Je ne prétends pas parler au nom de mes camarades, mais je me permettrai quelques commentaires :

« Tout d’abord, l’Union européenne est une institution démocratique. Le Parlement européen est élu au suffrage universel direct tous les 5 ans. En tant que co-législateur, il contrôle le travail de la Commission et il exprime directement au sein de l’Union la voix des citoyens. »

C’est vrai que le Parlement est élu démocratiquement, et j’en suis content ! Le problème tient dans le « co-législateur ». Le Conseil légifère aussi, mais il n’est lui pas directement élu, et constitue plus la défense de 28 intérêts nationaux que d’un intérêt européen. Le Conseil constitue une partie épineuse du problème…

Il s’avère qu’aujourd’hui, ce Parlement est composé à majorité d’élus de droite de doctrine libérale ou conservatrice. Mais cela ne veut absolument pas dire que l’Union en elle-même est de droite ou libérale. Ce serait là, et c’est ce que vous faîtes systématiquement, confondre la structure avec les politiques qui sont mises en place.

Oui et non. Je suis d’accord quand vous dites qu’il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain en attaquant l’idée européenne plutôt que la façon dont elle est mise en œuvre. Oui à l’Europe, mais pas celle-ci !
Je ne suis pas d’accord quand vous dites que l’Europe n’est pas libérale par essence. Un peu quand même ! Le traité de Maastricht et le TSCG participent à forcer des politiques d’austérité en prônant l’équilibre budgétaire à tout prix, y compris en sacrifiant les investissements et la relance. Le statut de la BCE qui ne peut prêter aux états, les oblige à emprunter sur les marchés et donc à se soumettre à la finance. L’absence d’initiative législative du Parlement est un frein aux avancées démocratiques pour l’Europe. Ces traités et institutions sont les mêmes quelles que soient les majorités en place, ce qui nous fait dire que les bases institutionnelles de l’UE actuelle sont plutôt orientées vers le libéralisme que vers le socialisme…

Au lieu de critiquer en permanence l’Union européenne, poussez donc en son sein vers la voie plus sociale que vous prêchez sous tous les toits.

Je vous renvoie l’attaque. Lisez notre programme : on y propose une harmonisation des normes sociales par le haut, un salaire minimum dans tous les pays membres. Et je n’ai pas vu où nous critiquions les programmes Erasmus et le FSU. Nous sommes au contraire d’accord pour dire que ces deux projets sont trop peu financés et développés.

Vous accusez l’Europe de ne pas être assez protectrice de ses concitoyens, pas assez sociale. En revanche, ce que vous ne dîtes pas, c’est qu’aujourd’hui l’Union européenne n’en a pas les moyens car les prérogatives de mise en place d’une politique sociale restent le domaine réservé des Etats nationaux. Pour avoir la possibilité de mettre en place l’Europe sociale que vous appelez de vos vœux, il faut créer le plus rapidement possible un Etat Européen fédéral et démocratique.

Les intérêts nationaux et l’absence de réel budget européen tuent effectivement les avancées dans ce domaine. Sur le fédéralisme : je suis communiste et fédéraliste, car l’un n’empêche pas l’autre, au contraire. Mais tous mes camarades, surtout dans l’ancienne génération, ne sont pas aussi emballés. Le fédéralisme oui, mais il faut effectivement faire attention au respect des principes démocratiques. Je ne serais pas emballé par un état fédéral qui empêcherait un pays qui veut aller plus loin dans les normes sociales, de le faire.

De même, l’Union européenne, si elle n’a pas empêché la crise actuelle, l’a en grande partie amoindrie. La crise économique que nous vivons provient en effet d’une crise financière qui, née outre- Atlantique, s’est diffusée largement en Europe. Grâce à notre monnaie, deuxième devise mondiale, et à l’existence du marché commun, nous avons pu, tant bien que mal, éviter un effondrement total de notre économie. L’intégration importante des économies européennes grâce au marché commun leur procure un grand dynamisme et c’est ce dynamisme qui nous a permis de ne pas entrer trop longtemps en récession.

Pour la crise financière peut-être, mais pour la crise de la dette, c’est plutôt l’inverse. La BCE aurait du soutenir la relance économique en prêtant aux états à bas taux, en rachetant des dettes, et en créant des euro-bonds. Aurait du, mais ne le peut pas, à cause de ses status. D’autre part, le marché commun actuel incite plus au dumping social et fiscal qu’à une collaboration progressiste…

vous estimez que ces difficultés ne sont dues qu’aux politiques mises en place par l’UE. Mais n’est-ce pas plutôt à cause de sa structure ? N’est-ce pas parce que l’Union ne dispose pas d’une volonté politique propre et déterminée qu’elle n’arrive pas à se relever ?

Partiellement d’accord. La construction trop peu démocratique, les traités à coloration libérale, et le manque de vision européenne nous empêchent d’aller vers le progrès social et démocratique. Mais quand la Commission et la BCE imposent une odieuse cure d’austérité à la Grèce, ce n’est pas uniquement une question de manque de volonté ou un problème d’institutions, c’est surtout un choix résolument libéral.

Vous plaidez pour le lancement d’une VIème république et pourtant, vous manquez cruellement d’ambition dans votre projet européen.

Là dessus, malheureusement, je suis d’accord. Le Front de Gauche manque de précision sur les propositions pour l’UE. Cependant, le PCF va tenir en novembre une convention sur l’Europe, et le Parti de la Gauche Européenne tient son congrès en décembre. J’ai bon espoir que cela nous donne les moyens d’avoir un programme très concret (et je l’espère fédéraliste) pour les élections européennes.

Aujourd’hui, dans le cadre d’une économie mondialisée où la concurrence est très rude, il est nécessaire de donner à l’Union européenne la possibilité de protéger ses citoyens, car la France n’arrive aujourd’hui plus à le faire seule.

Oui. Et c’est pourquoi nous voulons changer l’euro plutôt que le quitter. L’euro pourrait être un formidable outil de développement social s’il était utilisé à meilleur escient… De même l’UE pourrait aider à harmoniser les règles sociales en Europe, et donner une position forte face à l’ingérence des États-Unis et la montée de nouvelles forces économiques mondiales. Un siège commun à l’ONU ne serait pas idiot en ce sens.

Vouloir négocier un nouveau Traité qui n’irait pas dans le sens de plus d’intégration, c’est aller contre le besoin des citoyens et en réalité dans le sens du nationalisme.

Intégration oui, mais pas au détriment des citoyens et des travailleurs européens. Ce n’est pas être nationaliste que de dénoncer cette tendance à la libéralisation forcée. Et plutôt que des critères de convergence économiques, pourquoi pas des critères de convergence sociale (minima sur l’éducation, la santé, l’égalité des sexes, la lutte contre les discriminations, le taux d’emploi,etc.) ? L’union politique avant l’union bancaire !

Cette Europe forte politiquement, c’est une Europe fédérale qui réunirait, dans la démocratie, les peuples européens.

Le communisme c’est l’internationalisme, donc c’est le fédéralisme. Pour moi l’Europe est donc l’évidence, mais tout le monde ne le voit pas ainsi, même chez nous. Mais là encore, ça évolue dans le bon sens !

Ne vous trompez pas de combat : en vous battant pour une autre Europe, ne vous battez pas contre l’Europe. Soyez une véritable force de proposition et non une force constante d’opposition qui ne prend pas la peine de voter au sein du Parlement européen. Devenez une force de proposition et choisissez l’avenir qui mettra l’humain d’abord dans une Union européenne politiquement unie et renforcée !

L’attaque est basse d’autant qu’elle est infondée. Nous avons des idées sur l’Europe, et nous ne critiquons pas aveuglément. J’ai cité des propositions du FDG et des mouvements progressistes européens, ce n’est pas que de la gesticulation. Lisez le manifeste de l’Alter Sommet d’Athènes, il y a des idées pour l’alternative, issues de nombreuses organisations de gauche européennes.

Votre lettre a un mérite : pointer nos faiblesses sur les propositions, mais elle se trompe lourdement sur un fait. Nous ne sommes pas contre l’Europe en tant qu’idée. Ce que nous dénonçons c’est l’implémentation libérale qui est en cours actuellement. Le poncif souvent relayé par les médias comme quoi nous serions anti-europe, anti-euro, et nationalistes est archi-faux, et il est vraiment blessant pour le communiste que je suis d’être assimilé au FN sur les questions européennes alors que nous sommes diamétralement opposés sur les solutions à apporter à ces questions.

J’aime l’Europe, j’aime l’idée du fédéralisme, mais le problème est qu’on en est loin. Alors nous continuons la critique, aussi constructive que possible.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 08 Oct 2013, 13:17

La torgnole de Brignoles François Delapierre, Secrétaire national du Parti de Gauche

Que faut-il de plus ? La déroute de Brignoles démontre en grandeur nature l’impasse de la stratégie du rassemblement sans contenu face au FN. Dans ce canton, le candidat PCF arborait aussi le poing et la rose. Il le faisait convaincu de la puissance bénéfique du talisman qui allait bientôt le frapper. On vit ainsi les militants communistes brignolais user leurs semelles à distribuer dans toutes les boîtes l’appel mortifère d’Harlem Désir à voter pour leur candidat. Quel contresens ! Dans toutes les dernières partielles, locales par nature, chemine une recherche qui est, elle, nationale. La colère, la déception, le désarroi qui n’ont cessé à juste titre de monter contre ce gouvernement cherchent leur chemin. A tâtons, comme ils le peuvent, là où surgit une ligne de force ou un interstice assez large pour être perçu et exploité. C’est l’explosion de l’abstention, que l’on aurait tort de prendre pour un silence politique car elle exprime pour une large part le rejet profond du système. C’est le vote pour l’extrême-droite. Comment serait-ce le vote pour le Front de Gauche si celui-ci oublie sa raison d’être ? S’il fait mine de croire au « rassemblement de la gauche » avec les représentants d’un pouvoir qui habille de ce nom la soumission au MEDEF et le mépris des attentes populaires ?

Cette conviction en la nécessité impérieuse d’une voix autonome face aux solfériniens est massivement partagée au sein du Front de Gauche. Si le PG la porte unanimement, elle est en réalité le cœur de nos textes communs. Et je ne changerais pas une ligne à la réaction de Marie-George Buffet au soir du désastre dimanche dernier. « Voilà aussi l’urgence d’une alternative claire à gauche. Face au danger, l’heure est moins à l’appel au front républicain sans contenu qu’à une mobilisation sans précédent sur les contenus d’une politique de gauche redonnant sens et efficacité à la politique dans la vie quotidienne de nos compatriotes. Voilà, pour moi, c’était cela la raison d’être du Front de gauche, qu’est-il devenu ? »

Un hasard cruel fit que les Brignolais votaient au moment où le conseil national du PCF discutait des municipales. Pierre Laurent y déclara que « le maître mot ce n’est pas autonomie, c’est rassemblement. » Mais quel rassemblement peut-on construire sans autonomie sinon la confusion destructrice de Brignoles ? Quel est le sens d’une union qui interdirait de proposer au peuple une alternative européenne, nationale et locale à l’austérité qui le frappe et que manient à tous ces niveaux les faces de pierre avec lesquelles il faudrait se rassembler ? C’est le mouvement qui permet le rassemblement. C’est la clarté qui produit la discussion. C’est l’intransigeance qui crée la confiance. Le Front de Gauche n’est pas une juxtaposition électorale. C’est une stratégie de politisation du peuple. Nous n’avons jamais placé nos espoirs dans une diplomatie interne à « la gauche », car nous avons rompu avec l’illusion que le PS pourrait évoluer favorablement par l’effet de nos arguments, aussi puissants soient-ils. Nous avons créé depuis le premier jour le Front de Gauche pour demander aux citoyens de trancher les immenses controverses qui nous opposent au PS. S’ils nous trouvent excessifs et sont prêts à accompagner la politique de Hollande, eh bien qu’ils votent pour ses représentants. Mais s’ils veulent une autre politique, une autre culture, une stratégie de résistance, le bulletin Front de Gauche se présente à eux rempli de confiance et éblouissant de clarté. Ce n’était pas le cas à Brignoles. Cela doit l’être aux municipales.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 09 Oct 2013, 11:15

Le maire de Limeil-Brévannes quitte le Parti de gauche Agnès Vives 07/10

En complet désaccord avec les positions de Jean-Luc Mélenchon, le maire de Limeil-Brévannes Joseph Rossignol quitte le Parti de gauche. Ce sont les dernières déclarations du cofondateur du PG concernant la cantonale partielle à Brignoles (Var) qui ont précipité cette décision. « Jean-Luc Mélenchon n’appelle pas à un front républicain contre l’extrême-droite cautionnant ainsi l’idée qu’il puisse y avoir une politique menée par la France en dehors des trois valeurs fondamentales de notre république », estime Joseph Rossignol.
L’ancien socialiste rappelle : « En 2002, je n’ai pas attendu les consignes de mon parti dès le 1 e tour des présidentielles pour appeler à voter Jacques Chirac au second tour pour faire barrage à l’extrême droite ». Il y a quelques mois Joseph Rossignol a annoncé ne pas se représenter à la mairie de Limeil-Brévannes.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 10 Oct 2013, 11:17

Brignoles : les nuls. Jean Luc Mélenchon

Le résultat de l’élection de Brignoles s’explique par un mécanisme simple : très bonne mobilisation de l’électorat du Front national, très profonde démobilisation de l’électorat de gauche. Les deux phénomènes ont une racine commune : la politique lamentable mise en œuvre par François Hollande et jean Marc Ayrault. Dans ce contexte de désarmement unilatéral, le Front national n’a aucun besoin de progresser en voix pour progresser en pourcentage de façon spectaculaire. Pour résoudre le problème posé, il faudrait donc remobiliser les électeurs de gauche. C’est impossible aujourd’hui. Le gouvernement ne changera pas une ligne de sa politique. Au contraire, il s’apprête à l’aggraver. Le PS ne deviendra pas un parti de dynamique. Au contraire, il affiche une violence sectaire assumée, persuadé qu’en essayant de marginaliser ceux qui le dérangent il se maintiendra au centre de tout, fusse du néant. Donc la démobilisation et la démoralisation vont continuer. Jusqu’à l’abîme ? C’est possible. Dès le lendemain matin, David Assouline, porte-parole du PS, m’attribuait la responsabilité du désastre ! Pauvre garçon ! A Brignoles, avec les socialistes, tous les inconvénients ont été additionnés. Le PS a soutenu officiellement le candidat et le suppléant communiste. Celui-ci s’est fait un devoir de distribuer des tracts avec « le Poing et la Rose » et la déclaration de Harlem Désir. Il fallait donc avaler un Front de gauche ostensiblement réduit à un PCF identitaire et avec en prime la bénédiction du chef socialiste le plus méprisé que ce parti ait jamais eu. Où est passé l’incarnation d’une vraie gauche alternative indépendante dans cette campagne ? C’est pourtant la raison d’être de l’existence du Front de Gauche ! Les moutons se sont fait tondre. « C’est une situation locale » bêlent en cadence les grands esprits ! Dans ce cas, pourquoi aller chercher le soutien d’ Harlem Désir ? Il n’est pas brignolais, que je sache ! Ah, la douce illusion que le monde du passé continue avec ses électorats addicts aux étiquettes ! Mais même dans ce cas encore pourquoi ne m’avoir rien demandé ? Je vous gêne les camarades ? Vous aimez mieux les caresses socialistes que le parler cru et dru? Ça n’a pas l’air de vous avoir réussi. Mais j’aurai tort de vous en vouloir car vous êtes les dindons de la farce. Sur place, le secrétaire de la section solférienienne locale a appelé à voter pour votre concurrent EELV. Confusion et écœurement garanti ! Et cela sur la base d’un anticommunisme obsessionnel vulgaire et grossier qui rendait superflu le travail du Front national dans ce domaine.

A Brignoles, la bricole solférinienne gâche tout

La stabilité dans la diffusion des idées du Front national est garantie. D’un côté, l’appareil médiatique n’a aucune raison de faire cesser son cirque de publi-reportage et de dédiabolisation. Ni surtout son travail délétère de décomposition de l’espace républicain : déclinisme, dénonciation de la politique et du syndicalisme, apologie de la peur de tout et de tous. Hier, d’ailleurs, était un jour d’orgasme médiatique sur le sujet. Les Français ont appris qu’ils sont les plus mauvais d’Europe (ou peut-être du monde, à moins que ce soit de la galaxie) en lecture et calcul. Mais le pire n’est pas chez les marchands de papier ou les pondeurs d’images en continu. La prostitution est moins le fait de la personne prostituée que de la clientèle. Le client a un sentiment confirmé par la société que ses désirs sont irrépressibles et que son objet est consentant moyennant finance. Sa mauvaise éducation est en cause. Ici, l’appétit des citoyens envers les idées d’extrême-droite est aiguisé par les recommandations de Valls. Et la bestialité de ceux qui l’approuvent est légitimée par le titre de celui qui profère les insanités. Pensez : c’est le ministre de l’Intérieur ! Et les sondages montrent que 90 % des Français sont d’accord avec lui. Mais 70% seulement pour jeter les Roms à la mer et seulement 10 % pour les brûler vifs. Heureusement Valls ne propose pas le feu, ni la noyade. « On voit que c’est un modéré et un bon rempart face aux idées des extrêmes » déclare monsieur Schmoll, politologue indépendant, éthique et médiatique. Valls va donc continuer son numéro de « triangulation », c’est-à-dire parler comme le Front national dans l’espoir affiché de lui prendre des voix. Naturellement, il ne lui prendra rien. Mais il augmentera la notoriété, la légitimité et donc la diffusion des idées du Front National. Peut-on l’en empêcher ? Non. Le président est d’accord avec lui et couvre ses sorties. Non. Parce que le complexe mediatico-sondagier a besoin de lui comme produit d’appel.

Inutile de compter sur les médias pour faire davantage que des effets sensationnalistes. Le récit des aventure de la gauche à Brignoles mérite pourtant d’être diffusé, tant il explique le foutoir qui a permis au Front National d’occuper tout l’espace politique local. Ce que vous allez lire à la suite est pour l’essentiel une copie de la note de contexte venue du Var de la part des militants du Parti de gauche du secteur. Ce que vous allez lire là, personne ne vous l’aura raconté pour vous aider à comprendre ce qui s’est véritablement passé sur place. En le découvrant, vous vous rappellerez que les dirigeants solfériniens ont essayé de me rendre responsable, par mes critiques, de la débandade locale. Vous allez donc pouvoir constater une nouvelle fois quels menteurs et calomniateurs ils sont, avec l’aide de leurs chers petits camardes les porteurs de micros, qui ne vérifient rien, jamais, nulle part, mais adorent tellement les ragots et les batailles de personnes !

Les difficultés de la Gauche sur cette commune ne sont pas nouvelles… Déjà aux municipales en 2008, face à la liste de rassemblement à gauche menée par Claude Gilardo, s’était constituée une liste PS–MODEM, qui avait obtenu à peine plus de 10% au 1er tour et avait refusé de se retirer au 2nd tour en faveur de la liste menée par Claude Gilardo, qui avait pourtant obtenu plus de 30%. Il s’en était fallu de peu que la liste de rassemblement ne l’emporte face à l’UMP au 2nd tour. Les socialistes à Brignoles portent donc depuis longtemps la responsabilité de la division et de choix politiques hasardeux !

A-t-on oublié qu’aux élections cantonales de 2011, le candidat FN, Jean-Claude Dispard était élu de 5 voix face au conseiller général sortant et maire PCF de Brignoles Claude Gilardo ? Au 1er tour, le candidat FN totalisait 2757 voix (32,97%) contre 2636 (31,53%) pour le maire communiste (et conseiller général sortant). Le score de la Gauche, avec la candidate EELV, atteignait 3619 voix, soit 42,33%. L’UMP réalisait 23,69% et 1981 voix… Dans ce duel, au 2nd tour, la porosité de l’électorat UMP avec le FN avait été criante, facilitée par des appels du pied d’édiles brignolais UMP et de son candidat à la cantonale qui adaptaient le vieux slogan des années 30 : plutôt le FN que le Front de Gauche. Avec une participation pourtant plus importante, le FN l’emportait avec 4407 voix contre 4402 pour son adversaire communiste, profitant d’un apport massif des voix de l’UMP. Il augmentait alors son score de 1700 voix, tandis que le candidat de gauche en gagnait moins de 800…

Autre élément, qui n’est pas sans démobiliser les forces politiques du Front de Gauche : l’entrée, comme directeur de cabinet du Maire communiste, d’un militant socialiste qui deviendra par la suite secrétaire de la section locale PS. Il va jouer un rôle pervers dans les discussions et les échanges entre les forces de gauche localement, pour favoriser les positions socialistes contre celles du PCF et du Front de Gauche. C’est dans ce contexte de Clochemerle glauque qu’intervient la 1ère partielle, en juin 2012, qui fait suite à l’annulation du précédent scrutin… Claude Gilardo est le candidat unique de la Gauche mais le climat de la campagne est mauvais, de par la volonté de son cabinet de la diriger et de soumettre les organisations politiques du Front de Gauche à ses orientations. L’ambiance n’est pas facilitée par le contexte des élections législatives. Dans la circonscription, le PS soutient officiellement une candidate EELV, le candidat du Front de Gauche est le 1er fédéral PCF, et s’ajoute une candidature dissidente d’un maire PCF soutenu officieusement par la fédération PS… Au final, tous les candidats de gauche sont éliminés au 1er tour, et nous devons déjà subir un 2nd tour UMP / FN ! Le PCF appelle, avec les autres organisations de gauche – sauf le PG – au front républicain, espérant un retour reconnaissant pour la cantonale qui a lieu le dimanche qui suit le 2nd tour de la législative.

Cette fois-là il n’y a que trois candidats : Claude Gilardo, soutenu par toute la gauche, le sortant FN et une candidate UMP. Le candidat PCF arrive en tête avec 39,6% (3100 voix) face au candidat FN, qui réalise 2734 voix (34,9%), et la candidate UMP (25,4%, 1991 voix)… Claude Gilardo l’emporte de nouveau au 2nd tour… mais de 13 voix. Faible écart. Bizarre, alors même que le contexte est extrêmement favorable car, outre la dynamique de la victoire nationale du PS, la députée UMP aura fait un appel clair de soutien au maire PCF pour le 2nd tour. Cette victoire est donc particulièrement fragile et liée à un contexte national favorable, mais les dissensions locales à gauche sont fortes et inextricables.

A 13 voix d’écart, le FN dépose un recours que validera, fin 2012, le tribunal administratif, et appel est porté au Conseil d’Etat par Claude Gilardo. Ce dernier, âgé de plus de 80 ans, annonce hésiter à une nouvelle candidature mais en aucun cas ne crée les conditions à l’émergence d’une nouvelle candidature. Pire : l’indécision sur sa candidature bloque toute possibilité de construction d’une autre. Il en est de même pour la Mairie de Brignoles, où tous les candidats possibles à mener le projet et la liste de rassemblement ont été mis de côté et où, sans consultation des organisations politiques, ce sont les élu-e-s actuels qui ont désigné en leur sein, la future tête de liste : le plus petit dénominateur commun qui ne fait d’ombre à personne ! Durant le mois d’août 2013, le Conseil d’Etat rend sa décision d’annulation de l’élection. Et les événements se précipitent ! Le PCF préempte une « candidature de rassemblement à Gauche ». C’est le dernier canton qu’il détient dans le Var. Il désigne donc le premier son candidat. C’est un militant et responsable local non-brignolais. Personne au Front de gauche n’est consulté. C’est un fait accompli, un point c’est tout. On doit pouvoir faire mieux pour « rassembler à gauche ».

La candidature PCF est annoncée par voie de presse, et s’enclenche alors la dynamique de l’élimination au 1er tour. Le PS annonce refuser cette candidature ! Il affirme haut et fort être prêt à aller au clash. Le sortant communiste, Claude Gilardo, annonce découvrir dans la presse la candidature de son parti, alors même qu’il était présent à l’AG de la section. En fait, on peut penser qu’il aurait bien aimé être sollicité pour une nouvelle candidature ! C’est dans ce contexte volcanique qu’EELV annonce sa participation à l'élection. Pour cette formation, il n’y a pas légitimité de la candidature PCF du fait des scores aux législatives : EELV était en tête de la gauche, avec le soutien du PS.

Conscient de l’impasse qui s’organise à gauche, le PCF propose la place de suppléante à EELV pour un ticket commun. Refus catégorique ! En effet, les dirigeants d'EELLV savent qu’ils vont recevoir le soutien de toute l’organisation locale du Parti Socialiste. Et notamment du secrétaire de la section, devenu entre temps directeur de la communication à la Mairie, auquel s’ajoutent les élus municipaux. De son côté, la direction communiste nationale interpelle les dirigeants socialistes. Un communiqué de Christophe Borgel prend position : le PS soutient le candidat PCF. Puis, un communiqué d’Harlem Désir tombe. Il précise que le candidat communiste est le candidat de « l’union de la Gauche ». De tout cela, il ne fut pas question une seule fois dans la coordination du Front de Gauche. Le candidat, lui, n’hésitait pourtant pas à s’étiqueter « PCF-Front de Gauche ». Sans commentaire. Localement, le candidat communiste menait une rude campagne contre les politiques austéritaires du gouvernement comme contre celles du Conseil général UMP. Pourtant, la dernière semaine, les militants communistes se voient obligés de distribuer un tract de soutien à leur candidat signé Harlem Désir et siglé du poing à la rose. La confusion est à son comble !

Dans tous les cas, le soutien des solfériniens nationaux et locaux aura conduit à l’élimination de la gauche au 1er tour. Il est en effet évident, à la lecture des résultats, que les abstentionnistes refusent leur soutien à la la gauche. Simple à vérifier, puisque les deux candidats PCF et EELV totalisent 1579 voix (23,5%) cette fois ci quand, en juin 2012, le candidat de gauche en totalisait le double pour une participation en légère baisse. Cette élection revêtait un caractère essentiellement national, puisque les équilibres au sein du Conseil Général ne pouvait en rien être modifiés (sur 43 élus, 10 sont de gauche, 33 de droite). C’est donc bien un désaveu de la politique Hollande–Ayrault, qui désespère les électeurs de gauche et les rejette dans l’abstention.

Le triste spectacle de ce clochemerle de gauche aura, de surcroît, permis de passer sous silence les fortes dissensions au sein même du FN, puisque le candidat sortant a été éjecté par son propre parti, qui aura placé un jeune cadre inconnu sur le territoire : Laurent Lopez. Ce dernier, tête de liste pour les prochaines municipales, aura mené une campagne nationale, sans aucune dimension locale, en s’appuyant uniquement sur la figure de Marine Le Pen. L’ancien candidat s’est aussi présenté en dissidence soutenue par le parti de Karl Lang, le Parti de la France, et a obtenu 9,1% (600 voix). Cela donne ainsi un score de l’extrême-droite cumulé de 49,5% (3330 voix). La division de la Gauche permet la qualification de la (nouvelle) candidate UMP, alors que celle-ci maintient simplement son niveau par rapport aux précédentes élections.

Le Front de Gauche autobloque

Le Front de gauche aujourd’hui peut-il être un barrage national au FN ? Non, évidemment. Pour deux raisons. Premièrement, la stratégie de lutte frontale contre le Front National a été rejetée sous les prétextes les plus fumeux, où les donneurs de conseils se sont contentés de tout détruire sans rien construire par eux-mêmes. Par compassion, en dépit de leur rôle pervers et de leur lamentable inaction depuis, je ne cite personne. Je ne voudrais pas donner l’impression de caporaliser qui que ce soit, puisque dorénavant c’est ainsi qu’on appelle le fait d’oser donner son avis à tel ou tel cacique. Les archives à consulter sont encore disponibles. Aucune stratégie de rechange n’a été proposée, sinon quelques bavardages sans signification concrète ni début de commencement de réalisation.

Deuxième cause de disqualification : la confusion et l’illisibilité de la position du Front de Gauche. Totalement inerte politiquement ou peu s’en faut, le Front de Gauche est enfoncé jusqu’aux essieux dans les jeux politiciens à Paris, la capitale, Nantes, la ville du premier ministre, Lyon capitale du rêve d’alliance au centre du PS. L’invisibilité est garantie. Car le Front de gauche n’est crédible et visible que comme alternative nationale. Une fois loué en pièce détachée, il n’est plus rien. Une fois dilué dans le ronron et la grisaille de la langue des accords diplomatiques, il n’est même plus discernable. Encore est-ce le meilleur des cas. Car une fois en pleine lumière, les listes communes avec les socialistes produiront « l’effet Brignoles » pour tout le pays ! Soyons plus direct encore. On pouvait avaler bien des couleuvres. Mais pas Paris !

Ne méritons pas les compliments de Luc Carnouvas

Aux yeux de tout le pays, aux yeux de toute l’Europe de gauche, Paris n’est pas seulement une ville, et surtout pas une machine à cracher du cash électoral cantonal et sénatorial au prix d’un moment de honte vite passé. C’est la ville de la marche de la Bastille, c’est le cratère des rébellions et des révolutions en France. Et à Paris, du fait d’un seul parti, il n’y aurait pas de Front de Gauche ? On ne peut l’envisager. Les militants communistes vont voter. Le vote dure trois jours ! Il se fait directement ou même, de façon assez originale, par correspondance ! Je sais que la discussion a été très ouverte. Je veux avoir confiance. Comme je l’ai eue, en suivant de loin le cas, à Evry. Là, pour finir, la liste autonome a été adoptée à l’unanimité moins une voix ! Contrairement à ce que pensaient tous ceux qui se sont engagés pour obtenir le vote contraire.

Mais si Paris doit être privé de Front de Gauche, la conséquence ne se limitera pas à Paris. C’est impossible. Nous savons quel profit en tireront les solfériniens dans toute la France. Partout, ils chercheront à marginaliser ceux qui auront eu le courage de former des listes autonomes en les stigmatisant. Pire : ils feront des compliments compromettant comme ceux d’Harlem Désir à Brignoles. Ou comme ceux de Luc Carnouvas à Pierre Laurent. Pour ceux qui auraient manqué ce morceau de littérature de notre bon maître, voici le texte intégral.

Luc Carnouvas en effet ne cache pas sa jubilation. « En misant sur le rassemblement de la gauche, le PCF se montre responsable et cohérent » titre-t-il dans son communiqué du 6 octobre.

« Je me félicite du rassemblement de toute la gauche prôné ce jour par le Parti communiste français. Ces déclarations illustrent toute la responsabilité dont fait preuve Pierre Laurent, son secrétaire national. Il s’agit également d’une décision cohérente avec notre histoire commune.

« Alors que la droite essaie de tromper les électeurs en nationalisant le scrutin municipal à venir et que le risque de l’extrême droite est réel dans de nombreux territoires, je salue cette position responsable. Car il n’y aura d’alternance à la gauche dans les exécutifs locaux qu’à notre droite, voire à notre extrême droite. Par ailleurs, dans de nombreuses collectivités, la gauche unie a su montrer qu’elle sait apporter au quotidien des réponses aux attentes de nos concitoyens. Depuis plusieurs années, voire plusieurs décennies, nous collaborons dans le respect mutuel et pour l’intérêt général au sein des mêmes exécutifs locaux.

« Enfin, c’est une décision dont la portée politique est importante. Le Parti communiste français n’a pas cédé aux sirènes de certains qui pensent que l’adversaire n’est pas la droite mais le Gouvernement et les élus locaux socialistes. J’espère que les militants valideront dans la plupart des communes cette stratégie d’union, seule capable de faire gagner la gauche. »

Signé Luc Carnouvas, sénateur et secrétaire national du PS chargé des relations extérieures. Le même Carnouvas qui a cassé l’omerta en nous apprenant, dans la presse départementale du Val de Marne, que la négociation secrète sur les découpages des cantonales et des régionales avait commencé. Il est donc persuadé, comme proche du maître des ciseaux, Manuel Valls en personne, que personne ne peut lui répliquer.

Qui veut mériter ce genre de compliments dans sa commune ? Et qui, à l’inverse, veut se voir infliger en public les termes contraires en cas d’insoumission aux notables socialistes ? Les solfériniens locaux diront « vous êtes des sectaires, voyez vos camarades à Paris comme ils sont unitaires et responsables ». Sinon, qui a envie de se faire traiter d’agent de « la droite » s’il essaie de « nationaliser le scrutin municipal » comme tous les militants de gauche le font depuis toujours ? Et cela par ce même Carnouvas ou ses avatars locaux qui, tout en plaidant le caractère local d’une élection, ne se félicitent pas moins d’une décision politique nationale ? Car, bien-sûr, les élections municipales sont des élections politiques nationales.

En France il en a toujours été ainsi. Certes, dans certains pays comme l’Allemagne, les élections municipales ont lieu à des dates différentes selon les villes. Mais en France, tous les citoyens sont convoqués le même jour ! Et c’est une élection de masse : il y a plus de 500 000 conseillers municipaux à élire. Dans la dialectique marxiste, on parlera à ce sujet de transformation de la quantité en qualité ! Surtout qu’au cas particulier, cette élection est une élection spécialement politique. Car c’est le premier vote de tout le pays depuis la présidentielle de 2012. En effet à part une poignée d’élections partielles ici ou là, les élections municipales des 23 et 30 mars prochains seront le premier scrutin organisé depuis l’élection de François Hollande et de la chambre rose. Tous les commentateurs savent que c’est la première occasion qu’ont les Français de donner leur avis sur la politique de Hollande. Ce sont donc des élections politiques nationales. Comment se fait-il qu’il faille démontrer une évidence pareille quand, dans toutes les villes de plus de 20 000 habitants, il y aura des listes conduites par des partis politiques nationaux qui assumeront tous leur couleur, sauf les socialistes qui ont dorénavant honte de leur logo. Au PCF lui-même, n’est-ce pas le Conseil National qui a validé les chefs de file dans les villes de plus de 20 000 habitants ? Et, clairement, si ce ne sont que des élections locales, pourquoi le Secrétaire national du PCF s’en mêle-t-il personnellement avec autant d’insistance à Paris ? Je ne saurais le lui reprocher, bien au contraire, car il sait comme moi, étant Sénateur de Paris, que les élections municipales ont des conséquences nationales sur la composition du parlement. Les délégués des conseils municipaux constituent 95% des grands électeurs pour l’élection du Sénat. C'est vrai aussi à Paris, où douze sièges donnent automatiquement un siège de sénateur. Autant s’en souvenir : les conseils municipaux élus en 2014 décideront aux sénatoriales de 2014 et 2017.

Mais à côté de ces éléments d’appréciation purement et légitimement électoraux, il y a l’implication de la politique locale dans le budget global de l’Etat. Un quart du budget des communes dépend des dotations de l’Etat. Les communes sont donc parmi les premières victimes de l’austérité. Car le gouvernement Ayrault a décidé de réduire les dotations de 1,5 milliards d’euros en 2014 et d'autant en 2015 ! Ce n’est pas tout, notamment à propos des grandes villes. C’est ainsi que les sénateurs communistes ont voté avec les sénateurs d’EELV, il y a deux jours, contre la loi sur le Grand Paris. Celle-ci n’a été adoptée que par l’alliance de la droite et du PS, dont les sénateurs solfériniens de Paris avec lesquels ils seraient question de former une liste commune. On voit là ce que veulent dire réellement les accords « sur la base d’un projet commun» : rien ! Car la conclusion d’accord de premier tour avec les solfériniens se fera en plein débat sur la décentralisation et les métropoles. Qui ne sait que le gouvernement impose une loi sur les métropoles qui va aggraver les inégalités et la concurrence entre les territoires ? Nulle part nos camarades n’en sont d’accord. Et partout ils vont appeler les citoyens à voter aux municipales pour des listes qui refusent ces métropoles, notamment à Paris, Lyon, Marseille et ainsi de suite. Et puis, a-t-on oublié que le gouvernement a prévu deux autres lois de décentralisation après les municipales ? Font-elles partie des négociations actuelles ou bien « le projet commun » est-il discuté sans connaitre le cadre qui le rendra ou non possible ? Aux municipales, il faut dire « stop » à la mise en concurrence des territoires. Cela n’est pas possible en faisant des listes communes avec ceux qui la mettent en œuvre.

Disons pour finir que seuls des naïfs peuvent croire au mythe de l’élection localo-locale dans les villes de plus de 20 000 habitants. De toute façon, il y a toujours une lecture nationale du résultat des municipales. Sinon pourquoi les sondeurs font-ils des sondages nationaux d’intention de vote ? Pourquoi toute la presse nationale s’intéresse-t-elle autant à ces élections ? Et puis à la fin, quand même ! L’UMP et le FN en font une bataille nationale ! On ne peut donc s’y soustraire. Le Front de Gauche doit assumer la confrontation. Pour cela, il doit incarner ce qu’il est et en avoir le courage.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 11 Oct 2013, 13:44

Tractations pour la gauche de la gauche à Evry 25/09

Le NPA et le Parti de gauche d’Evry annoncent dans un communiqué leur intention de monter une liste conjointe aux prochaines élections municipales. De son côté, le PCF décidera le 7 octobre si il s’allie au PS majoritaire ou bien si il tente l’aventure à gauche.

Combien de listes de gauche se présenteront aux suffrages des Evryens en mars prochain? Si il fait peu de doute que l’actuel maire Francis Chouat (PS), qui a pris le siège de Manuel Valls devenu ministre, conduira une liste avec sa majorité sortante, les cartes doivent encore être battues à sa gauche. Les écologistes ne montrent pour le moment pas de velléités à partir seuls, et s’allieront très probablement avec le PS.
Concernant le PCF, membre de la majorité sortante, les choses s’annoncent plus compliquées. Si les quatre élus communistes (l’une a depuis rejoint le PS) ont fait part à de multiples reprises de leur intention de rester dans la majorité, une partie des militants souhaite la constitution d’une liste estampillée Front de gauche. « Dans l’état actuel, rien ne justifie un refus de participer à une prochaine liste municipale qui se situerait dans la continuité du travail de l’équipe municipale majoritaire aujourd’hui à Evry » expliquaient les élus PCF il ya quelques mois. Pas question de s’allier avec le PS au premier tour pour d’autres militants, qui souhaitent « renverser le rapport de force » contre la finance mais aussi à Evry, expliquent-ils dans un tract.
C’est en assemblée de la section PCF d’Evry, le 7 octobre prochain, que la stratégie à adopter ainsi que le chef de file communiste seront décidés par un vote, qui s’annonce serré. « Evry, c’est un sujet compliqué, comme Corbeil » confie un cadre de la fédération PCF 91. D’autant plus compliqué qu’à cela s’ajoute la diffusion d’un communiqué, co-signé par le NPA, qui dispose d’un élu d’opposition, et le Parti de gauche, dans lequel les deux forces appellent à construire une liste pour « une alternative avec une gauche des solidarités » et radicalement opposée à la politique municipale actuelle.
Le conseiller municipal d’opposition (NPA) Francis Couvidat serait pressenti pour aller à la bataille, avec le soutien du PG, qui fait pourtant partie de la coalition du Front de gauche avec le PCF. « Nous recherchons l’unité d’une liste unique et nous nous adressons bien sûr au PCF local qui est divisé » explique un membre du PG d’Evry. Mais concernant le décision finale, la structure nationale du parti de Jean-Luc Mélenchon aura le dernier mot, et pourrait choisir une alliance avec le PCF si ce dernier se montre intéressé.
A droite, l’UMP Stéphane Le Personnic s’est déclaré candidat, il attaque d’ailleurs la majorité sortante sur la question de la sécurité. Le Modem ainsi que l’UDI envisagent aussi de faire campagne, mais n’ont pour le moment pas pris de décision. Le FN a également fait part de sa volonté de se présenter dans la ville préfecture.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 12 Oct 2013, 18:05

Réaction au vote du conseil départemental 75 du PCF Eric Coquerel 09/10

Le conseil départemental du PCF de Paris s’est prononcé à 67% contre une liste du Front de gauche et pour une liste commune des communistes avec les socialistes dès le premier tour des municipales dans la capitale. Les adhérents décideront de leur choix final le 19 octobre. Le Parti de Gauche regrette ce vote. Réduire le vote parisien a une évènement local est une régression politique. Selon François Hollande Paris aura valeur de test national pour juger de la politique du gouvernement. Toute l’Europe de l’autre gauche va regarder la ville dont est sénateur le président du PGE, Pierre Laurent. Au total, le choix des communistes parisiens implique donc tout le Front de Gauche, en France et devant l’Europe. Il est évident que le PS compte sur cette manœuvre politique pour parvenir enfin à diviser le Front de Gauche et affaiblir sa lisibilité nationale en le faisant disparaitre à Paris. Dans une période où le Front de Gauche est, à bien des égards, le seul espoir à gauche et donc pour notre peuple, c’est une grave responsabilité qui est prise sans aucun débat entre les forces qui composent notre rassemblement. A l’heure où les Solfériniens adoptent des lois de plus en plus à droite comment justifier que ce soit le moment de se rallier à eux dans la capitale ? Au moment où les parlementaires communistes votent à juste titre contre la loi du Grand Paris comment prétendre forger un « projet commun » avec ceux qui ont voté pour cette nouvelle organisation inacceptable ? Pourquoi donner la préférence aux socialistes plutôt qu’aux camarades des combats communs ? Pourquoi faire disparaitre l’outil forgé ensemble depuis tant d’années à présent ?

Rendre le Front de gauche invisible à Paris est une volte-face incompréhensible. En toute fraternité, forgée par les combats partagés depuis 2008, nous disons à nos camarades communistes qui voteront le 19 octobre sur leur choix final d’alliance, que nous attendons beaucoup d’eux. L’avenir commun dépend tellement d’eux ! La signification de leur vote ne se limitera pas au niveau local. Les femmes et les hommes du parti de Gauche ne sont pas des partenaires qu’on prend ou qu’on rejette au gré de besoins tactiques. Solennellement nous prévenons : l’avenir du Front de gauche est en cause.

La reconnaissance de l’influence du Front de gauche n’est pas négociable avec les socialistes. Elle doit être établie par le peuple lui-même avec ses bulletins de vote.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 13 Oct 2013, 11:40

Non au travail le dimanche ! Oui à la hausse des salaires ! Sylvie Aebischer et Boris Bilia

Face à l’offensive patronale et médiatique contre le travail du dimanche et pour déréguler les horaires, menons nous aussi l’offensive idéologique ! Oui la question des horaires est bien un choix de société et nous affirmons que le bonheur n’est pas dans le caddie et refusons de voir le droit du travail sacrifié sur l’autel de la surconsommation.
Il est mensonger de dire que la France interdit le travail le dimanche comme le prétendent certains. Le travail le dimanche est déjà trop développé : en 2010, selon l’INSEE 6,4 millions de personnes travaillent le dimanche au moins occasionnellement, soit plus du quart de la population active. Le vrai enjeu est donc de limiter les exceptions à la règle du repos dominical !

1) Le travail du dimanche est un outil de casse du droit du travail et de précarisation des salariés

Le travail du dimanche est une véritable attaque contre les droits des salarié-e-s. La règle du repos hebdomadaire dominical date d’une loi de 1906 et a été instaurée dans un souci de protection de la santé et de la sécurité au travail, notamment suite aux revendications et aux grèves des mineurs. Il est fondamentalement une brèche dans le droit du travail pour imposer une dérégulation des horaires et s’accompagne de l’extension des horaires en journée, notamment les horaires de nuit. A qui profite-t-il ? Aux grandes enseignes qui imposent aux salariés des emplois aux horaires morcelés, avec une amplitude horaire maximum et des revenus minimum. Le travail du dimanche est un outil de la précarisation des salariés !
Comme le travail de nuit, le travail du dimanche pose aux salariés des problèmes de vie quotidienne insolubles. Le travail de nuit a un impact sur la santé qui se traduit par des maladies graves et la diminution de l’espérance de vie en bonne santé.

2) Le travail du dimanche ne crée pas d’emploi ni ne relance l’activité

L’ouverture des commerces le dimanche n’a pas d’effet bénéfique sur l’emploi ou l’activité.
Elle ne change rien à la consommation : ce n’est pas parce qu’un magasin est ouvert un autre jour que les achats vont augmenter. C’est un simple transfert dans le temps. Ils restent toujours bornés par les bas salaires et le pouvoir d’achat.
Elle n’a pas plus d’effet sur l’emploi : le magasin Virgin des Champs-Élysées avait généralisé le travail du dimanche… et est passé de 407 emplois à 237 entre 1991 et 2005, avant de fermer ! Pire le travail dominical risque même de détruire l’emploi dans le petit commerce. Une étude commandée par Renaud Dutreil, ministre du commerce en 2006 concluait ainsi à la perte de 200 000 emplois dans les commerces de proximité en cas de généralisation de l’ouverture des magasins le dimanche ! Une des raisons pour laquelle même la CGPME est contre l’extension du travail du dimanche…
Cette fois, les libéraux ne nous demandent pas de prendre exemple sur l’Allemagne, et pour cause : la Bavière est la zone la plus prospère d’Europe et affiche un très faible taux de chômage. Pourtant les horaires des commerces y sont les plus contraints en Europe !

3) Le travail du dimanche est majoritairement subi et mal indemnisé

Vous entendre toujours citer l’exception "il y a des salariés qui choisissent", "moi je préfère travailler le dimanche !". Mais globalement ces horaires dérégulés les salariés les subissent comme un chantage à la survie pour conserver leur emploi ou augmenter leur salaire. Parce que ce travail du dimanche touche généralement des employés précarisés, souvent faiblement diplômés, en temps partiel imposé. La grande distribution par exemple se distingue par un salaire moyen parmi les plus faibles (environ 1 300 euros par mois) et par le recours intensif et imposé au temps partiel (60 % de salariés à temps partiel)
Contrairement aux idées reçues, la loi ne garantit pas le droit à majoration salariale et un repos compensateur en cas de travail le dimanche. Cette garantie légale n’existe que pour les 5 dimanches autorisés par arrêté municipal (double salaire et 1 jour de repos). Tous les autres cas dépendent de l’existence ou pas d’accords conventionnels. Par exemple dans l’ameublement, qui peut ouvrir tous les dimanches depuis l’amendement Debré (dit « Confokéa » en 2008), la convention collective ne prévoit pas d’indemnisation, les salariés concernés y travaillent donc le dimanche pour un salaire normal ! À terme, si la logique actuelle se poursuit, les majorations restantes risquent même de disparaître comme ça a été le cas aux Etats-Unis ou dans les zones touristiques en France.

4) Parlons plutôt salaires et partage des richesses : c’est bien d’un choix de société qu’il s’agit !

Au fond ce débat sur le travail du dimanche n’est jamais qu’une offensive de plus du patronat et de la droite pour combattre nos acquis ! Si de grandes enseignes préfèrent payer des amendes plutôt que de respecter la législation, c’est qu’elles s’enrichissent ! Ces grandes enseignes auraient largement les moyens d’augmenter les salaires plutôt que de forcer les salariés à travailler le dimanche. Leroy Merlin appartient par exemple à la famille Mulliez qui est aussi à la tête du groupe Auchan, de Décathlon, et de la 3e fortune de France avec 19 milliards d’euros !
Une réelle relance de l’activité se base sur l’augmentation de tous les salaires : Pour que les salariés ne soient plus obligés de travailler la nuit ou le dimanche pour survivre, il faut augmenter les salaires !? Le SMIC à 1700 brut par mois, c’est possible !

Le repos dominical est en outre un pilier de notre organisation sociale : c’est d’un choix de société dont il s’agit ! Bien vivre, c’est avoir le temps d’être en famille ou entre amis, d’avoir du temps de loisir autre que celui d’être obligé de faire ses courses le dimanche. Notre logique, c‘est l’humain d’abord, pas la course effrénée à la consommation !
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 14 Oct 2013, 10:46

Conseil constitutionnel et gaz de schiste : Victoire ! Schuepbach dehors ! Corinne Morel Darleux, Mathieu Agostini 11/10

Saisi par la multinationale Schuepbach d’une Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC) visant à invalider la loi, le Conseil Constitutionnel a validé ce matin la loi et donc l’interdiction, offrant ainsi une confirmation de la justesse de la bataille engagée par les collectifs citoyens et les forces politiques écologistes.

Toutes les dispositions contestées par la multinationale ont été approuvées. Le Conseil constitutionnel a ainsi jugé qu’il n’y avait pas de rupture d’égalité de traitement devant la loi, les techniques utilisées par la géothermie étant bien différentes, mais aussi que le législateur était fondé de limiter la liberté d’entreprendre au regard de la préservation de l’environnement.

Il a également confirmé qu’il n’y avait pas violation de la propriété privée : c’est bien Schuepbach qui ne respecte pas les nouvelles normes en vigueur pour établir ses permis de recherche, et qu’enfin un permis de recherche ne vaut pas pour un titre de propriété des ressources cherchées.

C’est une énorme défaite pour les multinationales et pour tous ceux qui, du Medef au gouvernement, voulaient relancer l’exploitation de ces hydrocarbures.

Après cette victoire, le Parti de Gauche demande au gouvernement d’aller jusqu’au bout désormais et de tenir les promesses faites par François Hollande lors de la première conférence environnementale en annulant tous les permis de recherche. Il est plus que temps d’enterrer ce débat et de se donner enfin les moyens d’une vraie transition énergétique !

La moblilisation continue plus que jamais le 19 octobre pour le "No Fracking Day", rendez-vous partout en France !
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 15 Oct 2013, 23:52

Élection du FN à Brignoles Eric Coquerel 13/10

Le FN l’a emporté ce soir à Brignoles. Cette victoire a eu lieu dans un canton très particulier qui faisait déjà partie des seuls deux cantons déjà emportés par le FN en 2011, mais il est indiscutable que ce dernier a progressé en % et en voix. Pour les militants anti-facistes du Parti de Gauche, la victoire de l’extrême droite est toujours une catastrophe. Mais nous ne mêlerons pas nos voix ce soir à celles des pyromanes.

Car la vérité c’est que le FN profite de la politique d’austérité d’un gouvernement qui met ses pas dans ceux de Sarkozy, désespérant ainsi l’électorat qui s’est mobilisé pour l’élire

La vérité c’est que le FN profite de la stigmatisation de "l’autre", en ce moment les Roms, depuis Estrosi jusqu’à Valls.

La vérité c’est que le FN profite de la banalisation de ses idées par la droite qui lui courre derrière et ose le comparer à une force républicaine comme le FDG

La vérité c’est que le FN profite d’une Lepenmania de certains médias

Ce soir, réagissant à la Télé, Marine Le Pen a une fois de plus répété sa petite musique : les étrangers et les naufragés de Lampedusa seraient les responsables de la crise. Avec un tel allié, la finance peut dormir tranquille. Mais ceci explique peut-être cela.

Le Front de Gauche doit plus que jamais proposer une alternative claire, dénuée de toute ambiguïté vis à vis de la politique d’austérité et au profit des plus riches du gouvernement. C’est la feuille de route que nous nous sommes collectivement fixés, seule à même de faire resurgir l’espoir à gauche

L’inverse serait catastrophique pour notre pays car ce n’est ni le PS ni a fortiori l’UMP qui nous tireront d’affaire.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 18 Oct 2013, 01:04

Avis de tempête ! François Delapierre, Secrétaire national du Parti de Gauche 14/10

Qui dira que l’élection de Brignoles n’était qu’un scrutin local ? Bien sûr ce canton est atypique. Il fait partie des deux seuls que le FN avait déjà emportés en 2011. Moins de 10 000 électeurs ont voté dimanche dans une abstention majoritaire. Mais ce résultat est national par ses causes comme par ses conséquences. Il est le fruit de la démoralisation de la gauche patiemment organisée au sommet de l’Etat pour anesthésier le pays soumis aux amputations austéritaires ou détourner sa souffrance sur les Roms. Il apportera de l’eau au moulin de tous ceux qui encouragent avec des mines horrifiées le Front national pour rendre repoussante toute alternative à ce qu’ils estiment être la seule politique possible. Et pourtant cette campagne a été menée de notre côté sur une ligne purement locale. Stratégie d’alliance avec les solfériniens, candidature identitaire, repli sur les dossiers locaux… le candidat PCF a pris à Brignoles le contrepied du Front de Gauche.

Alors faut-il recommencer aux municipales de mars prochain ? Cette fois ce sont plus de quarante millions d’électeurs qui sont appelés aux urnes le même jour. Les futurs élus auront à affronter les décisions d’une majorité parlementaire qui baisse dans le prochain budget les ressources des collectivités locales de 1,5 milliard d’euros. Ils feront face à la loi de métropolisation qui piétine l’indivisibilité de la République en instaurant des compétences à la carte variables selon les territoires, distinguant quelques ducs parmi les simples barons locaux. Ils seront aux manettes quand s’appliquera partout à la rentrée 2014 la réforme nationale des rythmes scolaires. L’intérêt des banques et du capitalisme mondialisé est que soit élue une nouvelle série de maires acquis à la concurrence des territoires. L’intérêt des populations est au contraire de se doter d’élus qui résisteront à l’austérité. Peut-on le faire localement autrement qu’en parole tout en participant à un parti qui la met nationalement en œuvre ? Peut-on résister sans faire de cette élection un nouveau moment de la révolution citoyenne transformant les clients de féodaux dépolitisés en souverains maîtres de leurs affaires ? Non bien sûr.

C’est pourtant ce que prétend le conseil fédéral du PCF Paris qui vient de voter la participation à une liste menée par le PS dans la capitale du pays. Pierre Laurent, sénateur dans cette fédération et secrétaire national du PCF, appuie cette option. Il la justifie nationalement en annonçant que les communistes préfèrent le rassemblement avec le PS dès le premier tour partout où les solfériniens ne sont pas sectaires et sont enclins à leur faire une place. Heureusement que les choix des militants communistes démentent cette thèse dans la majorité des grandes villes ! Toujours est-il que nous risquons à cette heure de nous retrouver avec des candidats communistes faisant campagne au côté de dirigeants solfériniens de premier plan, députés à l’Assemblé nationale, contre leurs camarades du Front de Gauche dans la première ville du pays, par ailleurs siège de la médiacratie. A la fin de la semaine les militants du PCF Paris auront fini de voter. Ils n’effaceront pas le Front de Gauche de l’élection puisqu’à Paris une liste sera conduite par Danielle Simonnet. Mais là aussi quelques centaines de votants feront localement une décision aux conséquences nationales.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 19 Oct 2013, 02:01

Budget 2014 : toujours plus d’austérité 14/10

A partir du 15 octobre, l'Assemblée nationale examinera le projet de budget de l'Etat pour 2014. A cette occasion, le gouvernement Ayrault persévère dans l'austérité. Et confirme que l'austérité n'est jamais de gauche.

Hollande aggrave les méfaits de Sarkozy

Le gouvernement se vante d'un « effort sans précédent », avec une baisse « historique » des dépenses publiques. Il prévoit ainsi des coupes budgétaires de 9 milliards d'euros. Dans une logique de baisse globale des dépenses, l'amélioration des moyens d'une poignée de missions prioritaires se paye d'un laminage dans tous les autres ministères. Le nombre global de fonctionnaires va reculer : Hollande poursuit la saignée entamée par Sarkozy ! Le gouvernement Ayrault met en avant la création de 11 000 postes, dans l'Education, la police et la Justice. Mais il passe sous silence la suppression de plus de 13 000 postes dans tous les autres ministères. Les administrations aux services des populations et de la lutte contre la fraude, comme le fisc ou les douanes continuent par exemple d'être saignées à blanc.

L'austérité n'est jamais de gauche

Presque tous les marqueurs d'une politique de gauche sont frappés. Le droit au logement est mis à mal. Les aides au logement (APL) sont gelées à leur niveau de 2013 pour les 6 millions de locataires qui en bénéficient. Elles n'augmenteront pas alors que les loyers, eux, continuent de flamber ! L'ambition d'émancipation est sacrifiée avec par exemple le recul du budget de la Culture (-2%). Cette loi de finances 2014 est aussi marquée par l'archaïsme productiviste avec la baisse des budgets de l'Ecologie et de l'Agriculture d'environ 7%. La baisse des dépenses publiques et la hausse des impôts sur le peuple vont encore asphyxier la consommation populaire et déprimer l'investissement. Comme en 2013, il y a fort à parier que le gouvernement devra revoir à la baisse ses prévisions de croissance en cours d'année. Et aucun organisme officiel (INSEE, Commission européenne, FMI) ne prévoit de baisse du chômage.

L'indépendance et le rayonnement national menacés

L'austérité n'est pas seulement antiéconomique, antisociale et antiécologique. Elle est aussi synonyme d'abaissement de la République française dans le monde. La Défense doit ainsi assumer à elle seule près de 60% des suppressions d'emplois publics. Et la loi de programmation militaire qui sera discutée cet automne prévoit cinq années d'austérité. Déjà, certaines unités manquent de casques pour les soldats. Mais le gouvernement continuera de dépenser environ 500 millions d'euros pour participer à l'OTAN.

L'activité diplomatique du pays est aussi attaquée. La mission « action extérieure de l'Etat » aura vu ses effectifs baisser de 2% en deux ans. Et le gouvernement Ayrault réduit de 2% également les crédits destinés à promouvoir l'usage du français dans le monde (moins 11 millions d'euros en 2014).

Une procédure austéritaire

La remise en cause de la souveraineté populaire dans l'Europe austéritaire continue. Le budget 2014 s'inscrit dans ce cadre autant sur le fond (l'austérité) que dans la procédure. Il a été soumis au Haut Conseil des finances publiques avant d'être discuté au Parlement. Cette instance, créée en 2012 en application du Traité budgétaire (TSCG), n'est composée d'aucun élu et est présidée par Didier Migaud, également président de la Cour des Comptes. Les prévisions de déficit ne correspondant plus aux engagements précédents du gouvernement, Didier Migaud a menacé : « cela rendra vraisemblablement nécessaire le déclenchement du mécanisme de correction au mois de mai 2014 ». Ce mécanisme peut-être déclenché par le Haut Conseil pour exiger plus d'austérité dès que l'objectif de l'équilibre budgétaire s'éloigne. Avant même que le Parlement ne discute du projet de budget, Migaud a déjà décidé qu'il faudrait le modifier dans six mois ! Ainsi sombre la démocratie depuis le TSCG.

Ce n'est pas tout. Ce budget 2014 est aussi le premier depuis l'adoption du « Two-Pack ». Ce paquet de deux règlements européens prévoit un contrôle renforcé de la Commission européenne sur les budgets nationaux. Ainsi, le gouvernement a dû envoyer son projet de budget à la Commission avant le début de l'examen à l'Assemblée. Et la Commission présentera le 15 novembre son avis sur les budgets de tous les pays de la zone euro. Elle a même désormais le droit de proposer des modifications, un privilège jusqu'ici réservé aux parlementaires !

Austérité ou démocratie ?

L'austérité et la démocratie sont incompatibles. C'est ce que montre aussi l'article 61 du projet de loi de finances. Il prévoit la suppression de l'envoi des professions de foi des candidats aux élections européennes à tous les électeurs par voie postale. L'objectif est d'économiser 27 petits millions d'euros. Manuel Valls, auteur de cette idée stupide, n'a pas précisé comment il comptait récupérer les adresses électroniques des 44 millions d'électeurs, ni comment les personnes non ou mal connectées à internet aurait accès à des documents aussi fondamentaux. Devant le tollé provoqué par cette décision, le ministre délégué aux Affaires européennes a annoncé le maintien de l'envoi postal. Mais le Conseil des Ministres a quand même validé le projet de budget avec l'article initial proposé par Valls et Moscovici. Il devra donc être supprimé au cours du débat parlementaire. La vigilance sera donc nécessaire. Car si la démocratie a un coût, on sait le gouvernement Ayrault jamais avare d'un mauvais coup. Quoi qu'il en soit sur ce point, ce budget est tellement inacceptable, qu'un vote contre s'impose pour qui veut rester fidèles aux valeurs de gauche et aux intérêts du peuple.

Des impôts de plus en plus injustes

L'an dernier, François Hollande n'a pas rétabli la totalité du barème de l'impôt sur la fortune que Sarkozy avait massivement allégé. Il a aussi offert sans aucune contrepartie, et « sans contrôle fiscal » dixit Moscovici, 20 milliards d'euros par an aux actionnaires au nom de la « compétitivité ». Il s'est contenté d'une mini-réformette fiscale qui maintient un barème de l'impôt sur le revenu moins progressif que sous Jacques Chirac. Pour 2014, il n'y aucune réforme de l'impôt sur le revenu. Pourtant, alors que nous fêterons le centenaire de cet impôt, une vraie révolution fiscale aurait été nécessaire pour le rendre plus juste, plus progressif et plus efficace.

Hollande préfère faire payer le peuple. Le 1er janvier prochain, la TVA va augmenter fortement pour ponctionner plus de 6 milliards d'euros. Et le PS s'apprête même à revenir sur la micro-baisse du taux réduit de TVA qu'il avait concédée pour habiller son cadeau aux actionnaires, le maintenant à 5,5% et non 5% pour les produits alimentaires notamment.

Elections municipales : et maintenant l'austérité locale

Le budget 2014 prévoit que l'Etat versera 1,5 milliard d'euros de moins aux collectivités locales. Et une baisse du même montant est déjà prévue pour 2015. Si cela se confirme, les élus locaux seront contraints d'augmenter les impôts pour garder les services publics locaux ou de réduire les services rendus à la population. Le budget 2014 de l'Etat fixe donc aussi celui des candidats PS aux prochaines municipales : l'austérité jusque dans le moindre village !
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Parti de Gauche

Messagede Nico37 » 20 Oct 2013, 00:23

Prolongation des centrales nucléaires : Le choix suicidaire du gouvernement

Le Journal du Dimanche a annoncé que l’État avait pris la décision de prolonger la durée de vie des centrales nucléaires. Pour l’instant, le Ministre de l’Économie dément que la décision ait été prise mais confirme que ce choix est discuté à la demande d’EDF. Si ce choix de prolonger de 10 ans l’amortissement des centrales nucléaires était officialisé, le gouvernement prendrait une décision de politique énergétique lourde de conséquences. Tant au niveau de la sécurité du parc que du coût social et économique pour la société, ce nouvel épisode en dit long sur sa fourberie et son manque de vision de la transition écologique pourtant urgente à mettre en place.

De l’enfumage économico-libéral auquel il nous avait habitués, le gouvernement est désormais passé maître dans l’enfumage écologique.

Déjà le faux choix du gouvernement de faire passer la part du nucléaire à 50% du mix électrique en 2050, ce qui n’implique strictement rien en termes de fermetures de centrales, était une proposition fumeuse qui émanait d’un accord électoraliste avec EELV et non d’une politique énergétique digne de ce nom pour notre pays. Avec cette décision, le gouvernement solférinien tromperait une fois de plus ses propres alliés électoraux ! Une chose est certaine : nous avions raison d’affirmer que cet accord aboutirait à la prolongation de la durée de vie des centrales françaises et à la construction de nouveaux réacteurs EPR.

Encore plus grave : cette décision interviendrait quelques mois seulement après le Débat National sur la Transition Énergétique (DNTE), qui avait exclu du débat la question du nucléaire. Aujourd’hui, et sans que le peuple n’ait été une seule fois concerté, le gouvernement déciderait donc unilatéralement de prolonger la durée de vie du parc français. En comparaison de cette décision, la commission d’enquête parlementaire proposée par EELV, qui pourtant participe à ce gouvernement, semble hypocrite et bien dérisoire.

Il le ferait au détriment de toutes considérations de sécurité. En effet, des pièces aussi centrales qu’inamovibles comme le cœur du réacteur ont été conçues pour 40 ans, ce qui limite la durée de vie d’une centrale nucléaire. En prolongeant la durée de vie des centrales, le Ministre de l’Écologie ferait un choix suicidaire et inconscient. L’ASN a plusieurs fois rappelé que EDF ne devait pas compter sur une telle prolongation. Or seule l’ASN est habilitée à prolonger la durée de vie des centrales françaises. Cela en dirait long sur la préoccupation de ce gouvernement pour l’intérêt général.

Le Parti de Gauche, dans sa contribution au DNTE, avait tiré la sonnette d’alarme sur la situation de ces travailleur-se-s salariés et sous-traitants touchés par le « grand carnage social ». Cette situation est amenée à empirer avec la « cure de jouvence » que nécessiterait la prolongation des centrales françaises. D’ores et déjà EDF, en Conseil Central d’Entreprise, a rappelé son intention de flexibiliser un peu plus le travail au sein des centrales nucléaires, en amplifiant la plage journalière d’intervention. EDF a aussi annoncé son ambition de relever le taux moyen de disponibilité du parc nucléaire : une décision qui va accroitre encore plus la pression exercée sur les salarié-e-s et sous-traitants du nucléaire, et fragiliser en cela la sécurité des centrales.

Il le ferait enfin au détriment de toute considération économique, l’énergie nucléaire étant une énergie coûteuse et depuis longtemps sous évaluée dans la facture énergétique des Français. Le grand carénage devrait coûter à EDF près de 100 milliards d’euros, qui viennent s’ajouter aux multiples coûts attachés à l’énergie nucléaire. Bien loin d’être une énergie abondante et peu chère, l’électricité nucléaire est couteuse et à l’origine d’un immense gaspillage énergétique.

C’est une décision à des années-lumières de la transition écologique que nous appelons de nos vœux et que nous proposons avec l’écosocialisme. Bien loin des petites combines et de l’enfumage total de l’actuel gouvernement, la politique énergétique doit être replacée au cœur du débat public.

Le Parti de Gauche rappelle son intention de mettre en place la planification écologique. Cette planification permettra de planifier démocratiquement et sur le long terme la bifurcation en profondeur vers l’arrêt du nucléaire par l’engagement d’un véritable plan d’économies d’énergie et de développement des énergies renouvelables.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

PrécédenteSuivante

Retourner vers Organisations, partis, mouvements politiques

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun-e utilisateur-trice enregistré-e et 2 invités