Les syndicats CGT et Sud de Michelin Tours sont trés faibles et ne representent que des équipes syndicales qui negocient avec le patron le prix de l'inaction des salariés arqueboutés à leurs avantages. Ces syndicats ne vivent que de deleguation et du CE. Ces syndicats ont toujours plus ou moins tout accepté si voulez plus de detail c'est possible. Il faut esperer qu'une petite minorité de travailleurs soit plus enervé que les syndicats.
Il est noté que les syndicats Michelin dans leur ensemble au conseil municipal de tours ont affirmé que les salariés etaient mature et avaient arrété la greve.
Voila la contribution du secretaire de la CGT Michelin Tours. Cela montre bien les illusions dans le patron. Je vous previens certains vont bondir!!!
Lettre ouverte à nos chers Patrons
(de la part des salariés de l’usine MICHELIN de Joué les Tours)
Messieurs,
Vous nous dites aujourd’hui, que l’usine de Joué Les Tours n’est plus rentable - ce qui reste encore à prouver, puisque nous ne disposons d’aucun chiffre concret.
Vous nous demandez de croire la direction sur parole, cette même direction qui fait les arbitrages et qui remplit le carnet de commande des usines, qui manipule les curseurs et qui décide d’asphyxier tel site ou, au contraire, de fournir à tel autre du travail pour le faire vivre.
Ces dernières années, l’Entreprise a fait des choix stratégiques et industriels calamiteux et aujourd’hui, Michelin présente la facture aux salariés. Est-ce donc aux salariés de payer les erreurs du patron ?
Imaginons que Renault ait décidé de lancer une voiture avec des roues carrées et que quelques mois après le lancement, Carlos GHONS, le patron de Renault réunisse ses salariés pour leur dire, « Désolé les gars ! Vous êtes les meilleurs mais votre usine n’est pas rentable, les voitures ne se vendent pas, alors nous sommes dans l’obligation de fermer l’usine et de vous mettre à la rue.
Comment pourrait-on accepter de tels propos ? Qui pourrait seulement les entendre ? C'est pourtant bien ce discours qu'on nous sert depuis quelques jours à Joué-lès-Tours.
Chez Michelin quand nous parlons de l’entreprise, nous avons l’habitude de dire : « nous allons faire…, ou bien la maison a décidé que…, » nous sommes fiers d’appartenir à un collectif qui dépasse largement la relation du contrat de travail qui existe entre un salarié et son employeur.
Nous avions confiance dans l’entreprise.
Depuis plus de 30 ans et malgré 10 plans sociaux subis, la fermeture de plusieurs ateliers et la perte de plus de 3000 emplois sur l’usine de Joué, nous avons toujours été de l’avant. La plupart des salariés ont dû changer de métier ou d’atelier au moins une fois dans leur carrière…
C'est ainsi que certains, qui ont d’abord travaillé au Tourisme, sont ensuite passés à l’atelier Z, pour terminer enfin au Poids Lourd.
Ces changements ont toujours été acceptés par les salariés. Chacun a mis tout son coeur à l’ouvrage et personne n'a hésité à changer de métier alors qu'il s'agissait de permettre à l’entreprise en difficulté de s’adapter aux nouvelles conditions du marché et de rebondir.
Nous sommes des enfants battus, maltraités, frappés par des parents indignes – mais des enfants qui refusent de dénoncer et qui, envers et contre tout, gardent intact leur amour pour leurs bourreaux. Michelin en a largement profité et aujourd’hui, il ne se contente plus de maltraiter ses enfants : il les jette à la rue et les abandonne à leur sort…
Comment un être humain doué d’une conscience peut-il encore, après de telles lâchetés, se regarder dans une glace sans remord ?
Chers patrons, êtes-vous à ce point aveugles ?
Comment pouvez-vous croiser les regards plein de détresse et de peur des salariés sans broncher ? Ces salariés que vous allez mettre à la rue… Comment pouvez-vous ne pas éprouver le moindre sentiment de honte ?
Espérez-vous encore qu'il vous suffise de dire « Il n’y aura aucun licenciement sec à Joué-lès-Tours. » ou « Chez Michelin, les plans sociaux sont exemplaires. » pour que nous vous croyions ?
Vous pouvez berner les médias, les politiques et même le gouvernement : ces beaux discours sont sans doute ceux qu'ils veulent entendre pour avoir bonne conscience. Mais nous, salariés Michelin, les Bibendums qui subissons depuis tant d'années plan social sur plan social, nous savons désormais de quoi vous êtes capables.
Trouvez-vous exemplaire de mettre des dizaines de salariés dans des bus et de les faire venir travailler à Joué-lès-Tours, quand ils habitent à plus d'une centaine de kilomètres ? C’est pourtant bien ce que vous avez fait en 1991, lorsque vous avez fermé l’usine d’Orléans.
Depuis plus de 20 ans, ces salariés doivent faire 1h30 à 2h00 de route, voire plus pour certains, pour venir à l’usine ; et il leur en faut autant pour rentrer chez eux après 8 heures de travail. Ce sacrifice n'a semble-t-il pas suffit : pour faire des économies – toujours des économies – vous avez supprimé les bus et jeté les salariés dans leurs voitures, les poussant au covoiturage.
Bel exemple de patrons socialement responsables…
En 2005, c'est la fermeture de l’usine de Poitiers : 0 licenciements. Vraiment ? Pas tout à fait, puisque 118 salariés restent sur le carreau, jetés à la rue, tandis que 150 autres sont mis dans des bus ou des voitures pour venir travailler à Joué-lès-Tours – et ils viennent tous les jours, et le trajet aller-retour dure au minimum 3h00.
Pendant des dizaines et des dizaines d’années, nous avons considéré l’usine comme notre deuxième maison, nous avons parfois passé plus de temps avec nos collègues qu’avec nos propres familles. Entre les horaires postés, le travail de nuit, les départs à 3h30 ou 4h00 du matin pour aller travailler, les retours vers 22h00 ou 22h30, nous avons fait un sacrifice énorme : celui de notre vie sociale et de notre vie familiale… Et pour quel remerciement ?
Après toutes ces années de dévouement, vous nous jetez à la rue sans avoir le courage de nous l’annoncer les ux dans les yeux, mais en confiant plutôt cette basse besogne au bon soin des médias… Aujourd’hui, nous sommes abattus, écoeurés mais aussi révoltés par tant d’inhumanité.
La CGT veut être le porte-parole non seulement des centaines de salariés qui aujourd’hui sont dans l’angoisse, mais aussi de ceux qui savaient sans pouvoir s’exprimer et qui sont tout aussi révoltés que nous par le mépris affiché de l’entreprise.
Messieurs nos patrons, excusez-nous, mais…Vous n’êtes vraiment que des salauds !