LA MÉTROPOLE C’EST : NON ET NON !Le 6 juillet le premier ministre J.M Ayrault annule sa venue à Marseille, prévue le 10 pour, encore une fois, défendre la Métropole que le gouvernement veut imposer contre la volonté des élus et de la population du département.
Le rassemblement annoncé devant la Préfecture, auquel des milliers de personnes sont attendues, est alors annulé puis de nouveau annoncé la veille du 10. Le 10 juillet rassemblement a bien lieu. La fédération du POI des BDR diffuse un communiqué qui souligne : « L’exposé du projet de loi est parfaitement clair : « il s’agit de participer à l’effort de redressement des finances publiques » qui a été chiffré à 4,5 milliards d’euros par le gouvernement. C’est l’alignement sur les exigences de l’Union européenne de réduction des déficits publics. Les 109 maires sur 119 des BDR, les 8 présidents d’intercommunalité sur 9 (...) s’adressent maintenant aux députés de la République : « Nous refusons ce triple déni de démocratie, de justice et d’égalité républicaine ». Le communiqué se conclut sur la demande d’audience au Président de la République, issu de la conférence de Saint-Haon-le-Chatel, signée à ce jour par 600 élus et parlementaires.
Avant que la prise de parole des maires ne commence, les camarades proposent à la signature la demande d’audience : « Oui, je l’ai reçu, je signe », « Pour moi, c’est déjà fait ». Les maires connaissent tous l’appel, M. Cristiani, au nom de l’union des maires des BDR leur a fait parvenir et proposé de le signer.
Les maires montent sur un parapet, ceux qui arrivent progressivement les rejoignent, une tribune de 30 élus se constitue devant une assemblée enthousiaste et déterminée. C’est M. Cristiani qui ouvre la conférence de presse : « La loi qui nous est présentée est une loi d’exception, un triple déni de démocratie. Nous nous sommes les représentants de la République, nous restons forts et déterminés car aujourd’hui, la démocratie est en danger. »
Plusieurs maires et élus prennent à leur tour la parole, citons :
M. Charroux, député-maire de Martigues : « On nous ment, la métropole ne règlera pas les problèmes. Le Front de Gauche va déposer 14 amendements sur l’article 30 et 10 sur l’article 31, nous aurons 1h20 pour les présenter. »
Une journaliste d’Informations Ouvrières : « Vous avez adressé une lettre publique à tous les députés, elle sera publiée dans notre journal la semaine prochaine, M. Cristiani a également invité tous les maires à signer la demande d’audience à M. Hollande, comment entendez-vous poursuivre cette bataille ? »
M. Amiel, maire des Pennes Mirabeau : « le problème de la métropole telle qu’elle nous est vendue c’est celui de sa gouvernance. Ce n’est pas un débat gauche/droite. Le grand gagnant de cette réforme de Hollande, c’est l’UMP. Le PS avait voté contre la loi en 2010, aujourd’hui le gouvernement recommence avec la même loi ! J’ai annoncé mon intention de démissionner du PS, je vous engage à faire la même chose !
Mme Giovannangeli, présidente de la communauté d’agglomérations d’Aubagne : « La Métropole c’est la recentralisation, l’explosion des services publics et de l’ensemble du tissu économique. Marseille a besoin d’investissements de l’Etat. La démocratie doit l’emporter. Après le combat à l’Assemblée nationale, s’il faut revendiquer un referendum, nous le ferons.
Un journaliste de Radio galère pose la question : « si la loi est votée, que comptez-vous faire ?
M. Cristiani : « nous ne perdrons pas le Nord républicain. Nous sommes des représentants de la République. Chacune des mairies décidera en son âme et conscience. Mais il faut que du côté de Matignon et de l’Elysée ils se rendent bien compte : si en mars ça bascule du côté des extrêmes, ce ne sera pas de notre faute. »
M.Ciot, député-maire du Puy Ste Réparade, secrétaire de la fédération du PS des BDR : « Il y a collusion entre JC Gaudin et le gouvernement. L’Assemblée nationale va être privée de son débat. En tant que député, j’aurai 3m30 de temps de parole pour présenter mes amendements ! »
M. Darrouzes, maire de Lamanon, président de l’union des maires des BDR : « Si cette loi d’exception passe, nous continuerons le combat ! J’ai moi aussi décidé de démissionner du PS. »
M.Mey, maire de Gardanne : « J’avais dit à Mme Lebranchu, il faut supprimer la loi Sarkozy, elle m’avait répondu : ne vous inquiétez pas et voilà où nous en sommes ! Mais, il y a encore une possibilité : que la loi ne soit pas promulguée. »
M. Raimondi, maire de Fos sur Mer : « les fonctionnaires ont le droit de retrait, on le prendra aussi. On quittera la séance chaque fois que nos territoires ne seront pas respectés. Les méthodes du gouvernement ne sont pas démocratiques. Moi, je conserve les valeurs qui sont les miennes et je me retire du PS. Ce n’est pas à nous de partir, mais à eux ! »
Un manifestan t : « envisagez-vous de démissionner et remettre votre mandat en jeu ? »
M. Cristiani : « On y pense très sérieusement. Dans 7 mois, il y aura un grand rendez-vous, mais pourquoi ne pas en avancer la date ? »
En fin de rassemblement, un camarade discute avec un maire signataire : « J’ai entendu que des élus demandaient un referendum, le referendum on l’aura en mars, aux municipales ! ».
Nous écoutons ensuite l’interview donnée par M. Cristiani à une télévision : « La France est dirigée par des énarques à la solde de Bruxelles. La métropole c’est l’uniformisation Paris /Lyon/Bruxelles. C’est une démarche contre les communes, contre cette vieillerie née en 1789 qui ne convient pas à Bruxelles. En tant que républicain, je me soumettrai à la loi, mais encore une fois, on ne sera pas responsables si les extrêmes se développent. »
Au cours de cet après-midi, 18 nouvelles signatures sont recueillies sur la demande d’audience issue de la rencontre de Saint-Haon-le-Chatel, parmi lesquelles celles de 4 maires et d’une parlementaire, la sénatrice UMP S. Joissains qui a voté contre le projet de loi au Sénat. Cela porte à 48 le nombre de signatures sur le département.