Meurtre de Clément Méric, et suite en mobilisation antifa

...Sans Papiers, antifascisme...

Re: Meurtre de Clément Méric, et suite en mobilisation antif

Messagede Nico37 » 19 Juin 2013, 20:35

Foot et Redskin : essai de propédeutique marxiste sur les tribunes françaises. 09/06

On a beaucoup lu de chose diverses et variées sur Clement Méric, assassiné par des skinheads d’extrême-droite à la sortie d’une vente privée, notamment de Fred Perry. On a même découvert dans les propos d’un de ses camarades, cité par Libération, qu’il avait adopté « l’esthétique redskin", et aussi bien sur qu’il était supporter du red star. Peut-être qu’un petit retour historique ne serait pas de trop à l’heure des grands amalgames.

« Salut à toi skin communiste ». Bérurier noir , décembre 1985.

Redskin, Deré, skin rouge, autant de termes associés qui semblent contradictoires. De fait, le redskin représente une belle transposition d’Hellboy dans le monde réel : toute la beauté du diable au service du bien…

1969 : les skinheads naissent en perfide Albion. Affaire de gangs ancrés par quartiers (et s’affrontant autour des matchs de foot), le mouvement skinhead originel s’enracine dans la culture ouvrière. Les skins en portent donc les fringues emblématiques : doc martens, polo fred perry, veste d’éboueur Donkey Jacket, et cheveux courts pour éviter toute accroche dans la baston (l’aggro) ou aux flics à cheval. Ils traînent avec les rude boys jamaïcains, dont ils adoptent les musiques, ska et rocksteady, et certains tics vestimentaires telle que les bretelles. Grâce ces « sauvageons », le reggae rentre même dans les charts UK ( « Liquidator » d’Harry J Allstars fut n°5 en 1969). Leur penchant pour un style particulier de production, lourde et up-tempo, accouchera d’une catégorisation typiquement anglaise: le skinhead reggae. Les artistes jamaïcains de passage leur offre quelques titres en signe de reconnaissance (Symarip et son célèbre « Skinhead Moonstomp »), abordant y compris leur déjà fâcheuse tendance à taper sur les pakistanais. En deux ans, la mode passe. Elle va néanmoins marquer durablement l’imaginaire collectif (« Orange Mécanique » en 1971).

Fin des années 1970, résurrection des skinheads dans la traînée du punk et du revival ska two tone (Madness, Specials). Ils s’inventent enfin un langage musical propre, la Oi (contraction cockney de « Hey you ! ») ou street punk. Son poète officiel, Gary Johnson, en résuma l’esprit dans les quelques strophes de "United" : "cos oi's for skins and oi's for punks, it's fun and fury, real urban funk" ` Les groupes ne sont généralement pas marqués politiquement et certains se disent clairement antiracistes (Sham 69, etc.). Malheureusement la base des jeunes skins est progressivement happée par l’extrême droite (cf. les émeutes raciales de Southall en juillet 1981, à cause d’un concert des 4 Skins). Par la suite, Ian Stuart Donaldson, leader de Skrewdriver, lance les concerts Rock Against Communism (RAC), début du « rock nazi », et la structure Blood and Honnour (devise de la SS), qui essaimera à travers le monde (et dont, selon certains témoignages, un des agresseurs de Clément Méric portait un tee-shirt).

En France, la situation connaît la même évolution. La première bande de skinheads s’installe aux halles, de sales gamins originaires notamment de colombes qui s’appellent alors Farid ou Pierrot le fou (futur Pierpoljak). Un unique point de vue politique les réunit: seul contre tous ! Leurs Tatouages explicitent cette posture, dont la fameuse toile d’araignée recouvrant le coude, signe que l’on tient tellement les murs à zoner que les bestioles peuvent y tisser leur œuvre. D’autres bandes naissent à Bonsergent (les Swingo porkies) ou Tolbiac et Gambetta (qui commencent rapidement à basculer politiquement). Comme en Angleterre, la tentation nationaliste voire nazi bouffe le mouvement. RAS, groupe ouvertement antifasciste (tout en étant aussi anticommuniste), s’arrête, lassé des bagarres et des menaces. Arrive le temps de la Zyklon Army d’Evilskin, du Nazi Klan puis des JNR de Batskin, et évidemment le Pitbull Kop à Parc des princes. Les rues de Paris sont piégées.

C’est en réaction à ce contexte que les redskins émergent. Leur nom est directement inspiré par le groupe anglais The Redskins, excellente formation de punk-soul ( cf. leur slogan : « Walking like the Supremes and talking like the Clash »). Militants ou proches du SWP (trotskiste), ils popularisent, entre 1984 et 1986, l’idée qu’il est possible de s’afficher skinhead et de gauche (comme en Angleterre au sein par exemple de Red Action). Il existait auparavant bien sûr des figures individuelles atypiques au sein de l’univers des squats, comme un certain « Black skin », skin et anarchiste. Mais avec l’explosion du rock alternatif, les grèves étudiantes de 1986, les Redskins vont acquérir un véritable statut et une vraie réputation dans le petit monde du pavé parisien. Les Red Warriors en seront la première véritable bande spécifique. Certains seront très actifs au sein du SO des Bérurier Noir. Ils parcourent la France par ce biais, livre bataille avec les skins nazis locaux. Peu nombreux, ils vont néanmoins, avec d’autres bandes de « chasseurs de skins », comme les Ducky Boys, instaurer un nouveau rapport de force. D’autre part, le look redskin se diffuse auprès des jeunes amateurs de rock alternatif, pas forcément tenté par l’apparence d’un punk à chien. La tenue s’avère d’ailleurs plutôt fluctuante, pour le meilleur (jeans larges des zoulous, docs lacets rouges ou bordeaux), comme le pire (Bandana rouge, starter Redskins, mais de l’équipe de foot américaine, faute de trouver autre chose sur le marché, etc.. ).

Les skins fachos se font plus rares ou discrets, du moins dans la capitale. Les petits fafs d’Assas cessent de s’habiller neusk pour le frisson. Les gays s’emparent aussi des codes et des marques skin en projetant dessus leurs phantasmes. L’arrivée massive des caillesra de banlieue achève le processus d’éviction. La raison d’être des redskins perd de son sens. En outre, le rock alternatif s’épuise. L’avènement d’un courant skinhead dit trojan skin ou trad (d’où est par exemple issu Manu le Malin), se réclamant stricto sensu du modèle de 1969, se disant apolitique et non raciste (auquel on apposera, parfois improprement l’étiquette de l’organisation SHARP, Skinhead Against Racial Préjudice) attire désormais les jeunes gens avant tout séduits par le mode de vie et les sapes.

Le retour de flamme de la radicalité politique à partir des grèves de 1995 et la reconstitution d’une scène ska et/ou punk digne de ce nom, relancent les vocations. Une nouvelle génération se rassemble. Ils ne se réclament plus seulement redskin, mais préfèrent s’affirmer « les véritables skinheads », disputant la légitimité de l’étiquette à leurs vis-à-vis fachos dénommés de « Bonehead », eux-mêmes étant désormais davantage adeptes de RIF –rock identitaire français- ou de black métal, ou même de certains styles techno comme dans le nord , avec des convictions communistes ou anarchistes. Beaucoup plus soucieux de respecter les canons du culte skin, notamment vestimentaires et musicaux (avec une prédilection pour le punk et la oi, mais aussi pour chez quelques puristes vers la musique jamaïcaine), ils arborent fièrement tous les oripeaux du genre: docs, fred perry (plutôt noir ou rouge évidemment), sweet lonsdale (marque de boxe), auxquels ils ajoutent des signes distinctifs : Tee shirt militants, réemployant parfois les lettrages des marques, des patchs, badges ou écharpes politiques, voire de club de foot au kop « progressiste » (Skt-Pauli, etc…).

Car pour eux, l’esprit skin se conjugue inévitablement avec un engagement politique estimé constitutif de son origine ouvrière (d’où quelques altercations avec les skins « apo », jusqu'à très récemment). Ils vont vite combler le vide laissé par le rock alternatif.

L’autre phénomène induit par cette réappropriation de la culture skinhead sera un mouvement vers les tribunes, comme on l’observera à Rennes et à Bordeaux ou des skinheads clairement marqué à gauche y colorent, notamment musicalement, les virages (http://www.sofoot.com/blogs/marxist/reg ... 49534.html). Autre réalité, l’ensemble des gradins a commencé depuis belle lurette a intégrer certains codes de l’univers skins, la passion pour les samba addidas ou les lettrages londsdale ou les lauriers fred perry dans les logo ou bâches. Le VAG en sera assez emblématiques sur la fin. Le plan Leproux et les affrontements avec le KOB ne seront pas pour rien dans la constitutio et l’essor de l’AFA (Anti-Fasciste Action Paris-Banlieue), avec donc également une logique sensiblement différente par exemple du RASH (Red and Anarchist Skinhead).

Mais Clément Méric était trop jeune pour avoir connu cette histoire. Il se tourna vers le dernier endroits ou se manifeste encore un peu sur Paris une culture ultra et surtout avec des supporters clairement antifa, Le Red Star et son Stade Bauer à Saint-Ouen dans le 9-3. Le Kop Bauer doit beaucoup en effet à l’effort soutenue de certains skin membres pour la plupart du sharp ( autour du groupe 8°6 crew) rejoint depuis par des ex VAG (des feu Tigris et des ex-Supras) et les militants politiques assumant leur coming out footballistique, démarche jamais très facile à l’extrême-gauche. Ce kop très œcuménique vient donc de perdre un des siens. Une tragédie qui doit en effet résonner particulièrement dans le club de Rino Della Negra.

The Redskins, le groupe...

Entre 1984 et 1986 ce groupe anglais tenta de fusionner l'énergie punk avec la subtilité R'n'B, le tout dans une optique résolument engagée (leur premier nom en 1981 ne laissait planer aucun doute : No svastika). Plusieurs des membres appartenaient alors au Socialist Worker Party, et les textes reflétaient presque trop parfaitement cette affiliation trotskiste. Un de leur premier single ne s'intitulait-il pas Lev Bronstein. Aujourd'hui ne subsistent qu'un album, un live et quelques maxi (dont une remarquable Peel Session enregistré en octobre 1982 sur la station anglaise Radio 1) à dénicher chez les soldeurs. Le cocktail était simple: des lyrics militantes -sauf les reprises évidemment, puisées dans la motown ou bien chez Wilson Pickett-, une dynamo rock, un soupçon soul ( les cuivres, le riff de guitare du Big Bird d'Eddie Flyod décliné à l'infini) et une sincérité désarmante qui semblait condamner le band. A l'époque cela nous paraissait trop beau pour être vrai. Aujourd'hui reste la musique, d'une qualité monstrueusement supérieure à tout ce qu'a pu produire le rock alternatif français, ainsi que la nostalgie d'écouter la B.O. d'une époque ou il s'avérait si évident d'être avant tout contre… Et un refrain d'actualité : Take no heroes, only inspiration !!!

• The Redskins, Neither Washington Nor Moscow, Londond rcd, Lp ou CD • The Redskins, Live, Dojo limited, CD
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Re: Meurtre de Clément Méric, et suite en mobilisation antif

Messagede SchwàrzLucks » 20 Juin 2013, 18:30

Le M'Pep vient foutre quoi dans les signataires ???
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Re: Meurtre de Clément Méric, et suite en mobilisation antif

Messagede Nico37 » 21 Juin 2013, 00:04

SchwàrzLucks a écrit:Le M'Pep vient foutre quoi dans les signataires ???


De la récup' non :?: :antifa:

22 juin 2013

- Agen, Place Wilson, 11h
- Albi, Place du Vigan, 11h
- Aubagne, Cours Foch, 11h
- Auch, Place de la Mairie, 10h30
- Bayonne, devant la mairie, 10h
- Brest, Place Guérin, 14h
- Clermont Ferrand, Place Delille, 15h
- Chambéry, Place Caffe, 15h
- Dijon, Place de la Libération, 14h
- Grenoble, à la gare, 16h30
- Le Mans, Place de la République, 15h
- Lorient, Place Aristide Briand, 14h30
- Lyon, Place Bellecour, 14h
- Marseille, Vieux Port, 11h
- Metz, 15h
- Montpellier, Place du Peyrou, 15h
- Nantes, Place Royale, 16h
- Nimes, Carré d’Art, 11h
- Rennes, Place du Parlement de Bretagne, 15h
- Saint Nazaire, Esplanade des droits de l’homme, 17h
- Toulouse, Square Charles de Gaulle, 10h
- Tours, ancienne Mairie, 15h

23 juin 2013

- Avignon, place du palais des papes, 15 h
- Angers, Place du Ralliement, 15h
- Bordeaux, Place Jean Moulin, 16h
- Brives Charensac, Pont de la Chartreuse, 12h
- Caen, Place Saint Pierre, 15h
- Orléans : départ en car pour Paris
- Paris, Place de l’Opéra 15h
- Pau, devant la préfecture Place Clémenceau, 15h
- Strasbourg, 16h

27 juin 2013

Voiron, Square Pierre Ruibert, 18h30
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Re: Meurtre de Clément Méric, et suite en mobilisation antif

Messagede SchwàrzLucks » 21 Juin 2013, 10:14

De la grosse récup' si l'on se remémore leur alliance récente avec DLR et autres officines de droite radicale/extrême.
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Re: Meurtre de Clément Méric, et suite en mobilisation antif

Messagede Nico37 » 21 Juin 2013, 18:53

Image
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Re: Meurtre de Clément Méric, et suite en mobilisation antif

Messagede Pïérô » 22 Juin 2013, 11:22

liste réactualisé

Image

Samedi 22 juin

Agen 11 heures Place Wilson
Albi 11 heures Place du Vigan
Angoulême 15 heures Place du champ de mars
Aubagne 10 heures 30 Cour Foch
Auch 10 heures 30 Place de la mairie
Bayonne 10 heures Mairie
Brest 14 heures Place Guérin
Chambéry 15 heures Place Caffe
Clermont-Ferrand 15 heures Place Delille
Dijon 14 heures 30 Place de la libération
Grenoble 15 heures 30 Place de la gare
Le Mans 15 heures Place de la république
Lorient 14 heures 30 Place Aristide Briand
Lyon 14 heures Place Bellecour
Marseille 11 heures Vieux port
Metz 15 heures
Montpellier 15 heures Place du Peyrou
Nantes 16 heures Place royale
Nîmes 11heures Maison carrée
Reims 15 heures Place d’Erlon
Rennes 15 heures Place du parlement de Bretagne
Saint-Nazaire 17 heures Esplanade des Droits de l’Homme
Tarbes 10 heures
Toulouse 10 heures Square De Gaulle
Tours 15 heures Ancienne mairie


Image

Dimanche 23 juin

Angers 15 heures Place du ralliement
Avignon 15 heures Place du palais des papes
Bordeaux 16 heures Place Jean Moulin
Brives Charensac 12 heures Pont de la chartreuse
Caen 15 heures Place Saint-Pierre
Le Havre 11 heures Parc de l’hôtel de ville
Paris 15 heures Place de l’Opéra
Pau 15 heures Place Clémenceau
Poitiers 14 heures Place de Provence
Strasbourg 16 heures Place Kléber
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Re: Meurtre de Clément Méric, et suite en mobilisation antif

Messagede Denis » 22 Juin 2013, 20:31

On va dire environ 500 manifestants à Marseille ce matin.

Image
Qu'y'en a pas un sur cent et qu'pourtant ils existent, Et qu'ils se tiennent bien bras dessus bras dessous, Joyeux, et c'est pour ça qu'ils sont toujours debout !

Les Anarchistes !
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Re: Meurtre de Clément Méric, et suite en mobilisation antif

Messagede altersocial » 23 Juin 2013, 06:01

Saint-Étienne : tournage du clip « Ni oubli ni pardon »

Le 22 juin prochain aura lieu à Saint-Étienne le tournage du clip de rap « Ni oubli ni pardon ». Le matin, le lieu autogéré La Gueule Noire (14 rue du Mont, Bellevue) organise une journée porte ouvertes : occupation d’une place en ville avec des activités (démo de boxe, open mic, activités pour les enfants…) . L’après-midi, pour le tournage, le rendez-vous est à 15h à La Gueule Noire.



No Pasaran!

:antifa:
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Re: Meurtre de Clément Méric, et suite en mobilisation antif

Messagede Pïérô » 24 Juin 2013, 00:39

Tours, vu de la "Nouvelle République" du 23 juin 2013.
Les manifestants tourangeaux n’oublient pas Clément Méric, militant antifasciste victime d’une agression le 5 juin à Paris.

Ni oubli, ni pardon. Le fascisme tue, ensemble combattons-le. C’est pour cette lutte qu’une centaine de personnes se sont rassemblées hier après-midi à Tours. A l’appel de plusieurs syndicats, partis ou associations (*), elles ont manifesté entre les places Jean-Jaurès et Anatole-France via la rue Nationale. Elles ont ainsi une nouvelle fois rendu hommage à Clément Méric, décédé le 5 juin à Paris, suite à une agression. Le 6 juin, un premier rassemblement avait réuni près de 300 personnes devant la préfecture de Tours.

Hier, les manifestants ont à nouveau scandé  : « Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartiers pour les fachos. » Ou encore  : « Le fascisme est une gangrène. »

(*) Solidaires 37, FSU 37, CGT CNAV 37, LDH 37, Attac 37, M’PEP 37, MJCF 37, AL 37 et NPA 37 ont signé l’appel national prévoyant une manifestation unitaire. Elle se déroulera à Paris ce dimanche 23 juin  : la mobilisation de ce samedi en était une déclinaison locale.
http://demainlegrandsoir.org/spip.php?article1157
Grosso-modo forte présence libertaire, et Solidaires et NPA, noyaux dur habituel, et CGT FDG absents. Collectif antifasciste local toujours en construction...
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Re: Meurtre de Clément Méric, et suite en mobilisation antif

Messagede Nico37 » 24 Juin 2013, 21:56

Manifestation à Paris contre le fascisme, en mémoire de Clément Méric TIPHAINE LE LIBOUX, AVEC AFP 23/06

Plusieurs milliers de personnes, 6 000 selon la police, ont défilé dimanche à Paris contre le fascisme, une quinzaine de jours après la mort de Clément Méric et de nombreuses vitrines ont été dégradées sur leur passage, a constaté un journaliste de l’AFP. Quatorze personnes ont été interpellées, « notamment pour port d’arme prohibé » , en marge de cette manifestation a annoncé le ministère de l’Intérieur.

Le ministre Manuel Valls « tient à saluer le travail sur le terrain des services de la préfecture de police qui vont continuer à exploiter les nombreuses vidéos enregistrées tout au long de ce rassemblement. » « Au passage du cortège, de nombreuses vitrines, notamment d’établissements bancaires, ainsi que du mobilier urbain, ont été saccagés par des casseurs qui ne respectent pas l’esprit de ce rassemblement » , selon le ministre. « Ce sont des groupes ultra-radicaux de casseurs violents et très mobiles qui étaient venus en découdre » , a précisé une source proche du dossier.

Le cortège dense et hétéroclite s’est élancé vers 15 heures de la place de l’Opéra (IIe), rassemblant des militants de partis politiques (NPA, Parti de Gauche), des groupes anarchistes, des associations (Attac, SOS homophobie) et des syndicats (Unef, CGT).

Défilant derrière des banderoles proclamant « Le fascisme tue, l’islamophobie tue » , ou représentant le visage de Clément Méric tué le 5 juin à paris dans une rixe opposant antifascistes et militants d’extrême droite, les manifestants ont scandé « Clément, Clément, antifa » ou « Pas de quartiers pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers » .

Mais le rassemblement dépassait la simple revendication antifasciste, des affiches et banderoles dénonçant pêle-mêle l’islamophobie ou les actes homophobes. « On est là pour montrer qu’on ne renonce pas à un certain nombre de choses (...) Il faut riposter et refuser la volonté d’exclure de ces gens là » , explique Raynaldo Vidal, 55 ans, militant du Nouveau parti anticapitaliste(NPA). « C’est inimaginable que quelqu’un puisse mourir pour ses engagements » , a estimé Ronan Rosec, de SOS Homophobie.

Vêtus de noir, une trentaine de manifestants ont déployé pendant quelques minutes une banderole sur la façade de l’Opéra fustigeant le fascisme, avant un défilé rythmé par des bruits de fumigènes et de pétards.

Au passage du cortège, des personnes ont agité des drapeaux français et de la Manif pour tous à la fenêtre d’un immeuble, suscitant la colère d’un groupe de manifestants qui ont forcé la porte de l’immeuble et l’ont tagué. Le cortège s’est dispersé en fin d’après-midi place de la Bataille de Stalingrad (XIXe).

La fin de la manifestation a été émaillée d’incidents violents. Selon une journaliste de Libération présente sur place, les casseurs étaient moins d’une dizaine. Le groupe est entré en action en queue de cortège, principalement dans la rue La Fayette, derrière la gare du Nord. Comme les Black Blocs, ils étaient habillés tout en noir et masqués. Armés d’une clé à molettes, ils ont mis en pièces en quelques secondes plusieurs distributeurs et vitrines de banques et agences immobilières.

Il y avait aussi une poignée de très jeunes gens en jogging-capuche. Beaucoup moins organisés, ils ont essayé d’imiter les militants autonomes en donnant des coups de pieds et de casques de motos dans les vitrines.

A Strasbourg, quelque 200 personnes se sont rassemblées sur la principale place de la ville, à l’appel notamment du PCF et du Parti de gauche.

Les militants ont déployé des banderoles proclamant «No pasarán» et «Dissolution des groupes fascistes» et scandé «Tolérance zéro pour les racistes et les fachos». Des militants allemands, venus en voisin, portaient une banderole adressée à Clément Méric, sur laquelle était inscrit en allemand : «Pas de pardon, pas d’oubli, repose en paix Clément.»
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Re: Meurtre de Clément Méric, et suite en mobilisation antif

Messagede altersocial » 24 Juin 2013, 22:40

Pïérô a écrit:Tours,
Grosso-modo forte présence libertaire, et Solidaires et NPA, noyaux dur habituel, et CGT FDG absents. Collectif antifasciste local toujours en construction...


A Paris grosse mobilisation antifasciste radicale, un bloc antifa massif et déterminé menait la manif. AL, CNTs, NPA et PG avaient mobilisé, Solidaires présents, quelques m-l, les JC, etc.



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Re: Meurtre de Clément Méric, et suite en mobilisation antif

Messagede bipbip » 24 Juin 2013, 23:30

images vidéos

Bordeaux




Paris




Nombreuses photos des manifs dans l'hexagone sur le blog de La Horde : http://lahorde.samizdat.net/


Vidéo de l’Union syndicale Solidaires
dans le cadre de l’émission Tv "Expression directe" suite à la mort de Clément Méric ,syndicaliste étudiant et militant antifasciste, tué le 5 juin 2013 par des militants d’extrême-droite.


http://www.solidaires.org/article45069.html


Edit
Communiqué de l'Action antifasciste Paris-Banlieue
Meurtre de Clément : halte aux mensonges !

Depuis ce matin, l'ensemble de la presse en ligne reprend une information de RTL, au sujet d'une vidéo de la mort de notre camarade et ami Clément, sans la vérifier. A l'instar des journalistes qui diffusent ces calomnies nous n'avons pu visionner cette vidéo. Nous rejetons toutefois formellement l'interprétation qui en est faite. Les camarades présents avec Clément le 05 juin maintiennent leur version :

-oui il y a eu des échanges verbaux à l'intérieur du magasin devant les messages ouvertement racistes et tombant sous le coup de la loi arborés par les skinheads

-l'agression physique survenue à l’extérieur du magasin est le fait des skinheads qui se sont approchés, ont encerclé nos camarades puis les ont agressés. Les militants néonazis étaient armés de coups de poing américains et ont tué Clément Méric.

Il est donc impossible que des images montrent Clément se précipiter vers son agresseur pour lui porter un coup dans le dos. C'est au contraire Esteban qui a quitté le centre de la rue pour se diriger vers Clément. Les militants d'extrême droite eux-mêmes n'ont jamais prétendu que Clément se soit précipité vers eux pour les frapper par derrière.

Les mensonges relayés dans la presse ne font qu'ajouter à la douleur de ses proches.

Paris, le 25/06/13
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Re: Meurtre de Clément Méric, et suite en mobilisation antif

Messagede Nico37 » 25 Juin 2013, 14:34

La police ne partage pas les interprétations qu'en a tirées RTL. PATRICIA TOURANCHEAU 25/06

Une vidéo de l'agression de Clément Méric, le 5 juin, relance la polémique sur le contexte de la mort du jeune homme. Selon RTL, les images présenteraient le jeune militant antifa comme l'agresseur du skinhead Esteban Morillo, qui lui a porté le coup mortel. La police, en possession de la bande dès le lendemain de l'agression, ne partage pas du tout cette « interprétation » .

D'où viennent ces images ?

La police judiciaire de Paris qui enquête sur les «violences volontaires ayant entraîné la mort de Clément Méric sans intention de la donner» a mis la main dès le 6 juin sur ces images filmées la veille par une caméra de la RATP à l’extérieur de la station Havre-Caumartin. Selon un commissaire de la PJ , « la police technique et scientifique n’a pas travaillé pendant plusieurs jours sur ces images pour les faire parler » , comme le prétend le journaliste qui a toutefois eu accès à la bande. Celui-ci n’a cependant pas indiqué que la caméra est orientée vers le trottoir et « ne montre que vingt centimètres au-dessus du sol, c’est à dire les jambes des personnes » . Les enquêteurs ont donc pu voir «des échanges de coups de pieds» entre cinq garçons d’extrême droite et quatre d’extrême gauche puisqu’il « s’agit d’une bagarre entre deux groupes » , rappelle le commissaire.

Rien de nouveau sur les faits

Ayant repéré Clément Méric à ses «chaussures claires» et Esteban Morillo à ses «godillots», les policiers aperçoivent « à un moment de la rixe, Méric passer derrière Morillo occupé à frapper un autre. Peut être Méric donne-t-il un coup à Morillo lequel, en tout cas, se retourne. Et Méric tombe par terre » . Inconscient. Voici la scène de rixe filmée au ras du bitume. La PJ ne comprend pas comment RTL peut laisser entendre que Méric déclencherait l’agression sur Morillo lequel riposterait : « Qu’est-ce que cela changerait si Méric assènait un coup dans le dos à Morillo au cours de la bagarre ? Les échanges de coups ne sont niés par personne, ni côté extrême gauche ni côté extrême droite. »

Quant à l’information de RTL précisant que le militant antifa n’a pas été «lynché une fois par terre», tout le monde le savait, les témoins, la PJ et le procureur de la République de Paris l’ayant bien expliqué. Clément Méric a été tué par deux coups mortels qu’Esteban Morillo a d’ailleurs avoué avoir porté à mains nues. Si la vidéo surveillance avait montré l’utilisation de poing américain, le militant d’extrême droite de Troisième voie aurait sûrement été mis en examen pour « homicide volontaire » mais, comme le souligne un proche du dossier, « ce n’est pas le cas ».

Des confirmations

En revanche, le film de la RATP « prouve que le groupe d’extrême gauche a attendu longtemps les skinheads à côté de la station de métro pour en découdre » . Ce qui confirme les témoignages de vigiles et organisateurs de la vente privée de vêtements de marques anglaises (Fred Perry, Barbour, Ben Shermann et American Vintage) qui ont «vu et entendu les militants antifascistes chambrer les skinheads, Clément Méric ayant été le plus provocateur » en charriant les « fachos qui font leurs courses » et en leur lançant : « On vous attend dehors. » Le freluquet n’aurait pas été le dernier à chercher les costauds rasés, comme nous l’écrivions dès le 7 juin : « Verbalement, c’est le groupe d’extrême gauche qui a été le plus vindicatif à l’intérieur de la salle des ventes mais, physiquement, c’est la bande d’extrême droite qui a été la plus virulente à l’extérieur. »
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Re: Meurtre de Clément Méric, et suite en mobilisation antif

Messagede Pïérô » 27 Juin 2013, 10:17

Contre la montée du fascisme, il est urgent de construire l'alternative

X et Y, Militants antifascistes et amis de Clément Méric, ils ont été témoins de son agression.

En nous levant mardi matin, nous sommes pris d'un haut le cœur. Une bonne partie de la presse en ligne relaie sans prendre de distances les propos aberrants de RTL. Il y a quelques temps, elle avait déjà déclaré Clément mort accidentellement à la suite d'une chute. Aujourd'hui, elle annonce qu'il serait l'agresseur de son assassin. A l'infâme, ces journalistes s'appliquent à ajouter l'ignoble et dans un seul but : appuyer le discours de la droite dure de Jean-François Copé, renvoyant dos à dos les "extrémistes".

Au lendemain de la dernière grande manifestation que nous avions organisée en mémoire de Clément et contre le fascisme, les journaux se contentaient déjà des quelques miettes de sensationnalisme : une dizaine de vitrines de banques brisées par des gestes de rage. Les médias passaient à côté de l'essentiel ; à côté de cette saine colère exprimée d'une seule voix par des milliers d'individus, à côté de ces messages de solidarité internationale portés par des délégations venues de Russie, d'Allemagne, d'Italie, de Belgique, de l'État espagnol, du Pays-Basque...

Nous étions des milliers dans les rues de Paris et des dizaines de rassemblements se tenaient dans d'autres villes de France. Nous n'étions que des milliers seulement alors que Clément venait d'être assassiné par des fascistes et qu'une série d'agressions de jeunes femmes musulmanes venait d'être perpétrée à Argenteuil. L'une de ces femmes a perdu l'enfant qu'elle portait, à la suite de coups au ventre, dans un silence médiatique assourdissant. La liste des agressions racistes, islamophobes et antisémites est longue. Celle de nos camarades antifascistes blessés par des commandos d'extrême-droite tout autant. A Lyon, ils additionnent des centaines de jours d'ITT, depuis maintenant trois ans. Et nous ne sommes que des milliers seulement à descendre dans la rue.

En allant manifester contre le fascisme à Chauny, la petite ville picarde, en 2010, en distribuant des tracts sur les marchés parisiens, nous avions pressenti ce recul alarmant de la conscience et des réflexes antifascistes, dans l'ensemble de la société française. Le FN, l'UMP et les groupuscules d'extrême-droite radicale - très présents sur le net - ont réussi à libérer la parole raciste et xénophobe à coup de "Karcher", de "charter" et de "pain au chocolat". Il y a aussi eu les apéros "saucisson-pinard" des identitaires qui tentent de faire de la laïcité une arme pour diviser les travailleurs. Ce discours a progressé depuis des années dans une société atomisée, en proie au chômage de masse et labourée par les attaques d'un capitalisme de plus en plus féroce. Ce discours gagne du terrain, alors que par ailleurs les organisations progressistes reculent dans les entreprises et les quartiers.

Les renoncements de la gauche au pouvoir n'arrangent rien et jettent dans les bras du FN des milliers d'électeurs. La législative partielle qui vient d'avoir lieu à Villeneuve-sur-Lot en est la parfaite illustration. Le FN a prospéré sur les déboires d'une gauche affairiste, tandis que les politiques d'État de chasse aux Rroms apportent de l'eau au moulin de tous les xénophobes.

Alors que l'Europe s'enfonce dans la crise économique et sociale, nous ne pouvons laisser les nationalistes détourner la colère de ceux qui souffrent de leurs véritables ennemis : les puissances du capital. En Grèce le parti fasciste Aube dorée organise d'immenses ratonnades contre les travailleurs migrants, pendant que les instances financières saignent le pays. Il y a urgence à recréer l'unité des antifascistes et à partir en campagne contre l'extrême-droite. Dans la rue, dans les esprits, nous devons la combattre pied à pied.

Si une lutte antifasciste spécifique apparaît plus que nécessaire, nous ne pouvons pas imaginer faire reculer le fascisme sans en combattre les causes profondes. Nous devons recréer dans nos lieux de vie et de travail les liens sociaux qui préservent de l'isolement. Nous devons y développer les solidarités concrètes pour assurer les droits fondamentaux au logement, à un revenu descend et à l'éducation pour tous. Par nos luttes, par nos actions de solidarités concrètes nous devons faire renaître l'idée de progrès social et démocratique.

C'était le sens de l'engagement politique de notre camarade et ami Clément Méric ; il militait pour une révolution sociale et libertaire. Au quotidien, au travers de son action antifasciste ou syndicale à Solidaires Étudiant-e-s, il luttait contre toute les formes d'oppression et d'exploitation. Il a été assassiné pour cet engagement sans concession, mais il vivra dans nos cœurs et nos combats.

http://www.huffingtonpost.fr/x-y/deces- ... 96839.html
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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