Les nouveaux chiens de garde

Les nouveaux chiens de garde

Messagede bipbip » 13 Jan 2012, 01:08

film "Les nouveaux chiens de garde".

Les médias se proclament « contre-pouvoir ». Pourtant, la grande majorité des journaux, des radios et des chaînes de télévision appartiennent à des groupes industriels ou financiers intimement liés au pouvoir. Au sein d’un périmètre idéologique minuscule se multiplient les informations prémâchées, les intervenants permanents, les notoriétés indues, les affrontements factices et les renvois d’ascenseur.

En 1932, Paul Nizan publiait Les Chiens de garde pour dénoncer les philosophes et les écrivains de son époque qui, sous couvert de neutralité intellectuelle, s’imposaient en gardiens de l’ordre établi.
 Aujourd’hui, les chiens de garde, ce sont ces journalistes, éditorialistes et experts médiatiques devenus évangélistes du marché et gardiens de l’ordre social. Sur le mode sardonique, Les Nouveaux chiens de garde dressent l’état des lieux d’une presse volontiers oublieuse des valeurs de pluralisme, d’indépendance et d’objectivité qu’elle prétend incarner. Avec force et précision, le film pointe la menace croissante d’une information pervertie en marchandise.

Image

LES NOUVEAUX CHIENS DE GARDE de Gilles Balbastre & Yannick Kergoat
Documentaire.
FRANCE - 2011 - 1h44

Entretrien Gilles Balbastre et Yannick Kergoat

Serge Halimi a publié Les Nouveaux chiens de garde en 1997, au sortir des grèves de décembre 1995. Le poids des « prescripteurs d’opinions » a-t-il évolué depuis ?

Yannick Kergoat : Pas suffisamment pour qu’on renonce à se battre sur ces questions. Ce qui a changé depuis 1995, c’est la crise de la presse, qui se traduit notamment par des réductions d’effectifs dans de nombreux journaux. Ce qui n’enlève rien à la nécessité de la critique, au contraire. Régulièrement, il faut réarmer le fusil et tirer un nouveau coup de semonce. Entre la première publication des Nouveaux chiens de garde, l’édition complétée de 2005 et le film qui sort aujourd’hui, un vaste travail critique a été mené par des associations comme Acrimed ou des journaux comme Le Plan B. Cette filiation du combat politique sur la question des médias ne s’est jamais interrompue. D’autant que le phénomène médiatique est profondément lié à la politique en général et aux modèles de société dans lesquels on baigne. On ne changera les médias qu’en changeant la société, mais, pour changer la société, il faut aussi se libérer de l’emprise des médias.

Gilles Balbastre : Parmi les journalistes que nous avons ciblés il y a quinze ans, certains ont disparu, remplacés aussitôt par leurs équivalents plus jeunes, mais la plupart sévissent toujours. Les Giesbert, Durand, Ockrent, Attali ou Joffrin sont toujours là. Surtout, l’espace qu’ils occupent s’est élargi avec l’apparition des nouvelles chaînes de la TNT. Les crises – celle de 2008 et celle qui enfle aujourd’hui – n’ont pas abrégé leur mandat à vie. Les éditorialistes et les experts qui prônaient la dérégulation et martelaient la nécessité de la « réforme » ont contribué à entraîner le système dans le mur. Or, non seulement ils n’ont pas été éliminés pour faute grave, mais ils sont encore plus présents. Ils ont eu davantage encore de temps d’antenne pour commenter les crises d’un système dont ils ont tant fait la promotion.

La construction du film suit d’assez près le livre de Serge Halimi, mais avec son rythme propre. Comment êtes-vous passé du texte à l’image sans vous noyer dans la masse des archives ?

Y. G. : Un film est très différent d’un livre. D’abord, on a fait le choix d’un film de combat, qui ne prétend pas chercher la nuance en toute chose. On ne ment pas au public, on ne lui dit pas qu’en 1 heure 40 le film va brosser tous les aspects de la question des médias. On a fait un film pour réveiller les consciences, pour fournir au spectateur une arme dont il pourra se saisir pour aller lui-même au combat, dans toutes les luttes qui l’occupent, car, à notre sens, la question des médias intéresse toutes les composantes des luttes sociales. La fabrication de ce film nous a pris beaucoup de temps, il a fallu deux ans et demi de travail entre l’écriture de la première version du scénario et le résultat final. Le montage à lui seul a nécessité neuf mois de travail.

G. B. : Le film est aussi le résultat d’un travail collectif, celui d’une mouvance née du conflit social de 1995 et irriguée par les travaux de Pierre Bourdieu et de Serge Halimi. En quinze ans, ce groupe informel – que l’on retrouve dans PLPL, Le Plan B, Acrimed, Le Monde Diplomatique, Fakir… – a réuni une banque de données extraordinairement vaste. Sans ce méticuleux travail d’archivage, notre film n’aurait pas été possible. Le montage des « débats » télévisés sur LCI entre Luc Ferry et Jacques Julliard, par exemple, nous a été fourni par deux professeurs de français et d’histoire-géo, qui ont scrupuleusement enregistré et démonté chaque séance de bavardages des deux « intellectuels ».

Comment trier dans une masse d’archives aussi imposante ?

G. B. : C’était l’une des difficultés majeures du film : soit on en conservait très peu, et l’on nous accusait de manipuler un fond restreint d’images, soit on en mettait beaucoup, au risque d’ennuyer le spectateur.

Y. G. : C’est la question du « registre de la preuve ». Dans l’écrit, on peut multiplier à l’infini les exemples, les citations, les notes de bas de pages, les annexes. Dans un film, en revanche, la démonstration doit s’accommoder d’une certaine économie pour ne pas alourdir le récit. Il faut trouver une forme qui permette à la fois de convaincre et d’amuser. Pour reprendre l’exemple de Julliard-Ferry, on disposait au départ de douze « débats » différents. De cette masse indigeste ne reste finalement qu’une séquence de 80 secondes, qui fonctionne autant comme un gag que comme une pièce à conviction.

« Les journalistes, les politiques, les industriels font partie de la même famille » , affirme le journaliste Michel Naudy dans le film. De votre côte, vous faites jouer à plein vos propres réseaux. Pour lutter contre un bloc, vous en constituez un autre…

G. B. : La grande différence, c’est que nous sommes une famille intellectuelle alors qu’ils sont une famille de classes, d’intérêts de classes, de protection d’un groupe social au détriment d’une majorité d’autres. Et les moyens qu’ils possèdent sont sans commune mesure avec les nôtres : c’est le pot de terre contre un missile atomique...

Y. G. : La critique des médias s’inscrit dans un courant de pensée qui n’est pas non plus homogène, on ne pense pas tous de la même manière, on ne fait pas tous les mêmes propositions ni les mêmes diagnostics. C’est quelque chose de vivant, d’animé. Les spectateurs sensibilisés à la question des médias forment le public naturel de notre film, il fallait donc éviter de leur répéter toutes les choses qu’ils savaient déjà ou ne savaient que trop. Mais, parallèlement, il fallait aussi reprendre et élargir un certain nombre de questions clé. Cet équilibre-là est toujours difficile à trouver.

Votre film va sans doute provoquer quelques irritations parmi les confrères. Quels sont les reproches que vos contempteurs fourbissent le plus fréquemment ?

Y. G. : La réaction qui revient le plus souvent, de la part des membres de la profession, c’est l’accusation de simplisme : « D’accord, mais c’est plus compliqué que ça. » C’est la réponse classique dès lors qu’un problème est saisi par d’autres mains que celles qui en revendiquent le monopole. Effectivement, nous affirmons des choses simples, parce que le constat est simple à poser. Pour prendre un exemple tiré du film : le rôle de Christine Ockrent. On va nous dire : « C’est plus compliqué que ça, ce n’est pas parce qu’elle a été nommée directrice générale de France 24 au moment où son mari était ministre des Affaires étrangères qu’elle va nécessairement relayer la propagande du pouvoir. Et puis vous ne tenez aucun compte de l’indépendance des journalistes qui travaillent pour elle… » Or, pour nous, la question est simple : est-ce que, dans une démocratie telle qu’on la souhaite, on admet que l’épouse d’un ministre en exercice soit nommée par le Président de la république à la tête de l’audiovisuel extérieur français ? Oui ou non ? Est-ce une bonne chose que les journalistes censés éclairer le jugement des citoyens fassent des ménages pour des entreprises privées ? Est-il normal qu’un petit cercle d’experts cooptés entre eux et qui partagent les mêmes points de vue accaparent l’espace médiatique ? Faut-il s’accommoder du pouvoir des annonceurs ? Ce sont là des questions simples, auxquelles on doit répondre par oui ou par non.

On vous reprochera certainement d’avoir fait un film partisan…

Y. G. : Bien sûr. On n’avance pas masqué… Mais nous pensons que la critique des médias concerne tout le monde, qu’elle devrait intéresser toutes les composantes de la vie politique pour peu qu’elle soit démocratique.

Pas de nuances, mais des faits et donc des noms. L’attaque ad hominem est-elle un mal nécessaire ? Comment la justifiez-vous ?

Y. G. : On ne peut pas comprendre le système médiatique sans identifier nommément les individus qui l’incarnent. Et, dans la mesure où il y a une certaine catégorie d’individus dont la position de pouvoir se confond avec leur personne, on les attaque pour ce qu’ils sont, et en leur nom propre. Dans le film, on ne tape pas sur les journalistes de base, les soutiers de l’information, même s’ils portent leur part de responsabilités. On s’intéresse à ceux qui occupent des positions de pouvoir et qui ne se gênent pas, eux, pour attaquer les catégories sociales exclues de l’espace médiatique.

G. B. : L’éditorial du Plan B n°6 répond à votre question : « Comment lutter sans identifier l’adversaire ? Pourfendre “les marchés” sans nommer les architectes des marchés dématérialise la lutte sociale. C’est oublier que les mécanismes analysés par les économistes sont aussi actionnés par des individus au profit de groupes sociaux particuliers ; qu’ils sont appliqués par des courroies de transmission politiques, relayés par la presse qui ment. Une critique qui ne cible personne épargne tout le monde. Il faut nommer l’ennemi ! »

On peut, tel Michel Field, passer en quarante ans du trotskisme à l’UMP. Visiblement, vous tolérez très mal ce genre de parcours. Pourquoi ?

G. B. : On peut changer d’idées, mais, quand on est journaliste, on n’est pas non plus obligé de devenir le porteur d’eau de Lagardère, du club du Siècle ou des patrons du CAC 40. Quand Michel Field fait des ménages pour Géant Casino, il n’exprime pas une opinion, mais un conflit d’intérêt. Pour nous, cela relève de la faute professionnelle. Est-ce la place d’un journaliste, en pleine campagne référendaire sur le Traité constitutionnel européen, d’animer un meeting de l’UMP en faveur du « oui », et de surcroît d’y faire applaudir son employeur, Arnaud Lagardère, patron d’Europe 1 ? Le travail d’un journaliste, c’est d’informer le public, non de dîner avec les maîtres du monde. Ou alors, on fait de la communication, pas du journalisme.

Lors de la sortie du livre de Serge Halimi, le quotidien britannique The Guardian s’étonnait du degré de connivence entre journalistes et responsables politiques français. S’agit-il d’un mal typiquement hexagonal ?

Y. G. : On est compétent pour analyser le contexte français, pas pour établir des comparaisons avec le reste du monde. Cela étant, l’affaire Murdoch est venue rappeler récemment que les pays anglo-saxons, malgré une presse a priori plus solide que la nôtre, ne sont pas à l’abri des connivences et des conflits d’intérêts. Les « nouveaux chiens de garde » n’ont pas de frontières.

G. B. : Aux États-Unis, les journalistes entretiennent certes des rapports moins connivents avec la sphère politique, mais ça ne les empêche pas d’avoir une grande proximité avec des idées politiques orientées. Dans son livre Les Nouveaux chiens de garde, Serge Halimi rappelle que la majorité des journalistes américains vivaient jusque dans les années 1960 dans les mêmes quartiers que la classe ouvrière. Aujourd’hui, alors que des milliers d’entre eux gagnent plus de 100 000 dollars par an, leur vie quotidienne, écrit-il, « les rend beaucoup plus sensibles aux problèmes des privilégiés qu’au sort des travailleurs payés au salaire minimum ». La même analyse vaut aussi pour la France.

Internet peut-il changer la donne ?

Y. G. : On n’a pas suffisamment de recul pour pouvoir en juger, mais la neutralité du net est loin d’être assurée. Qui peut prédire que le réseau ne passera pas sous la coupe des groupes dominants ? On entend souvent dire : les médias sont corrompus, laissons tomber et replions-nous sur l’Internet. Ce serait notre unique planche de salut. Je pense que c’est une erreur. Quel est le site d’infos le plus consulté sur le web ? Celui de TF1. Mediapart n’arrive qu’en 26 ou 27e position… La hiérarchie des médias traditionnels se retrouve sur Internet. Par ailleurs, la télévision reste encore pour une large majorité de Français la principale source d’informations. Il n’est donc pas question de renoncer à l’exigence d’une télévision pluraliste et indépendante. Oui, il faut créer des médias alternatifs, c’est évident, mais pas au prix d’une désertion du terrain des médias dominants.

G. B. : La presse écrite aussi continue de jouer un rôle important. Le Parisien, par exemple, est excessivement lu par les journalistes qui fabriquent l’info radio-télé. Internet a certes élargi l’offre, mais sans profiter réellement aux classes sociales défavorisées, pour lesquelles la télévision et la presse quotidienne régionale (PQR) restent les principaux moyens d’information.

N’y a-t-il pas un paradoxe à constituer un dossier de presse pour un film tel que le vôtre ? Les journalistes auxquels il s’adresse sont, pour certains, salariés des organes que vous attaquez…

Y. G. : Il n’y a aucune raison de ne pas fournir des éléments de réflexion aux journalistes qui font correctement leur boulot. Heureusement, il y en a encore. Les nouveaux chiens de garde n’est pas un film contre la profession de journaliste, mais contre une certaine forme d’organisation sociale et économique des médias et un certain type de journalisme.

G. B. : Ce dossier de presse n’est d’ailleurs pas destiné qu’aux seuls journalistes. Il a aussi pour fonction de donner quelques munitions supplémentaires à tous ceux qui refusent de se laisser garder par les chiens de garde.

Propos recueillis par Bertrand Loutte


site : http://www.lesnouveauxchiensdegarde.com/

Programme projections-débats : http://www.lesnouveauxchiensdegarde.com ... ?rubrique3
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Les nouveaux chiens de garde

Messagede Pïérô » 22 Jan 2012, 13:56

article sur blog AL93

Les Nouveaux chiens de garde (2011)
de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat


Une fable enchantée domine l'esprit des actrices et acteurs du monde médiatique : depuis la fin de la mainmise que l'Etat gaullien a exercée sur la radio et la télévision françaises, régnerait une indépendance inégalée assurant au journalisme la pleine liberté d'informer en toute objectivité. Le refoulé de la fable qui la rend intenable consiste à rappeler que le pouvoir d'inféodation exercé hier par l'Etat a depuis les années 1980 été progressivement remplacé par un autre pouvoir, moins frontal et unifié, plus diffus et disséminé : celui du capital. C'est tout l'intérêt didactique de l'exercice de démontage proposé par les journalistes Gilles Balbastre (Monde diplomatique, PLPL et Le Plan B), Yannick Kergoat et le collectif ACRIMED, visant à rendre dans toute sa lisibilité critique les multiples rapports d'interdépendance (qui sont de dépendance) subis par le champ journalistique aux ordres des grands groupes industriels et financiers. L'opération de décryptage s'appuie sur l'actualisation de l'ouvrage éponyme rédigé en 1997 par le journaliste Serge Halimi pour la collection Raisons d'agir initiée avec Sur la télévision de Pierre Bourdieu. C'est ce qui autorise aussi la solide argumentation développée par les auteurs à se présenter comme un hommage au texte de Paul Nizan de 1932, Les Chiens de garde, qui avait déjà inspiré Serge Halimi, et dont l'actualité s'impose toujours à nous. Certes, le style incisif de l'écrivain a laissé place à un habillage télévisuel un peu « clipesque » au nom de l'efficacité mais au risque de la roublardise. Heureusement, le propos demeure presque inchangé : la fabrique (hier littéraire et aujourd'hui médiatique) de l'opinion publique n'a pas d'autres intérêts à défendre que celui des propriétaires des moyens de production de l'information.

Le recours automatique au fait divers joue par exemple sa pleine fonction idéologique de « faire diversion » (Pierre Bourdieu), pendant que la pratique du « ménage » (les journalistes animant des journées patronales) renforce les liens plus qu'étroits rassemblant les actrices et acteurs du monde journalistique, économique et politique. Est aussi passé au crible tout un vocabulaire (une « novlangue » dirait notre camarade Alain Bihr) voulant légitimer l'idéologie néolibérale, et au sein duquel domine le terme de réforme arraché de son contexte initial (la conquête ouvrière avalisée par le parlement) pour signifier aujourd'hui son contraire (soit le démantèlement méthodique des conquis sociaux). Le modèle anglais et le thème de l'insécurité accompagnent systématiquement la promotion d'une idéologie qui valorise la liberté individuelle en l'indexant sur la promotion brutale de l'Etat pénal. A l'instar de celui mis en place à la suite de Margaret Thatcher par Tony Blair, et dont l'une des conséquence sociale est que l'espérance de vie des individus les plus pauvres de Glasgow en Ecosse est inférieure à celle de certaines régions de l'Inde. Enfin, le pluralisme tant vanté par le monde journalistique doit se comprendre sous la forme d'une multiplication des titres et des supports manifestent le régime hyper-concurrentiel et la tendance à la concentration propres à la dynamique habituelle du capital. Il faut également ne jamais oublier la pluralité des positions occupées par le groupe d'experts auto-désignés qui multiplient aussi sans jamais le dire les jetons de présence dans les conseils d'administration de banques, assurances, sociétés financières. Journalistes et présentateurs, économistes et politologues, essayistes et éditorialistes, politicien-ne-s : c'est un petit monde qui partage des propriétés sociales communes au point de pratiquer l'homogamie et qui se retrouve tous les derniers mercredi du mois dans les dîners du Cercle. L'immonde est que ce monde est soudé par une même haine contre les classes populaires qui assurent pourtant leurs revenus en consommant les produits médiatiques qui les stigmatisent.

Si les auteurs plaident pour le refus de la relégation à l'arrière plan de la question des médias, c'est qu'ils considèrent à juste titre que leur réappropriation médiatique relève de le plus grande nécessité politique. Le seuil devant lequel s'arrête le militant Les Nouveaux chiens de garde peut aussi être, du point de vue du spectateur voulant passer du constat à l'action, celui en regard duquel s'ouvre l'espace plus général d'une décision. Celle de la socialisation des moyens de production, de l'information comme de tout ce qui concerne la vie (pas que matérielle, également symbolique) des peuples.


http://libertaires93.over-blog.com/arti ... 75321.html
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Les nouveaux chiens de garde

Messagede Vieille Chouette » 01 Fév 2012, 10:59

Excellent film, même si on "sait déjà".
Joué dans très peu de salles évidemment...
Je sais que les asiles et les prisons de ce pays, sont le dépôt des inclassés, des nouveaux enragés, je sais qu'faut se courber et toujours rester muer, se plier, s'laisser bouffer, et en redemander... (Kyma - Les grands vides pleins)
Vieille Chouette
 
Messages: 79
Enregistré le: 03 Mai 2011, 09:51

Re: Les nouveaux chiens de garde

Messagede Pïérô » 05 Fév 2012, 17:57

à la radio
deux émissions de Là-bas s'y j'y suis consacrées au film…
Émission 1 : http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2343
Émission 2 : http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2344
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Les nouveaux chiens de garde

Messagede Pïérô » 07 Avr 2012, 13:32

Autre émisson radio avec Renaud Lambert et Yannick Kergoat sur "Les Oreilles loin du front" :
http://loldf.org/spip.php?article306
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Les nouveaux chiens de garde

Messagede bipbip » 01 Sep 2012, 00:39

"Militer face aux Nouveaux chiens de garde :
entretien avec le réalisateur Gilles Balbastre par Fabien Delmotte" sur "Autre Futur" :
http://www.autrefutur.net/Militer-face- ... aux-chiens
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Les nouveaux chiens de garde

Messagede jackpot » 02 Sep 2012, 15:16

Cool merci pour ce lien, autre futur,bien, bien, tres bien...
jackpot
 
Messages: 22
Enregistré le: 31 Aoû 2012, 10:34

Re: Les nouveaux chiens de garde

Messagede Pïérô » 18 Nov 2012, 13:55

La nuit des Nouveaux Chiens de garde
Le 28 novembre à Paris

Une soirée organisée, à l’occasion de la sortie du DVD, par l’équipe de réalisation associée à Acrimed et Fakir, pour désigner le meilleur chien de garde de l’année.


Image


Le remarquable succès du film - plus de 230 000 entrées ce qui en fait l’un des documentaires français les plus vus de ces dernières années - et la sortie du DVD le 4 décembre méritaient bien qu’on les fête. Que l’on célèbre les principaux chiens de garde de l’ordre médiatique et que le meilleur d’entre eux soit honoré comme il se doit.

Un choix tellement délicat qu’il a fallu mobiliser des avocat-e-s de la défense (dont la liste est encore provisoire). Ces invité-e-s auront la lourde charge de défendre, en quelques minutes, l’un de leurs canidés préférés, pour que le public - qui aura le dernier mot - puisse désigner en toute transparence démocratique le bénéficiaire de la laisse d’or du meilleur chien de garde de l’année.

L’ensemble de la cérémonie sera ponctué de chansons, de morceaux de musique et d’extraits du film.

http://www.acrimed.org/article3935.html
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Les nouveaux chiens de garde

Messagede bipbip » 15 Jan 2013, 10:17

Emission reprise de canal sud sur "Sons en luttes"

« La guerre de classe c’est eux qui l’ont commencée »

Critique des médias avec Gilles Balbastre co-réalisateur du documentaire les nouveaux chiens de garde. Si les médias trompent, manipulent, endorment, ce n’est pas pour la beauté du geste, mais bien pour servir les intérêts du capital et des capitalistes. A l’époque de l’ORTF, l’Etat était aux manettes, aujourd’hui ce sont de grands groupes du CAC 40 qui commandent. Et pour les servir, rien de tel que des journalistes dociles et bien gavés. Ces mêmes journalistes qui nous assurent à longueur de journée, à la TV, à la radio et dans les journaux qu’il faut se serrer la ceinture...


http://sonsenluttes.net/spip.php?article558
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Les nouveaux chiens de garde

Messagede Pïérô » 05 Mar 2013, 11:37

La CNT organise la projection du film Les nouveaux chiens de garde de Gilles Balbastre, le samedi 9 mars à 18h, au 33, rue des Vignoles, Paris 20e.
La projection (à 20h) sera suivie d'un débat avec des intervenants de l'ACRIMED (action critique média) et précédé de théâtre de l'opprimé (à 18h).
Repas et boisson sur place.
Prix libre
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 21:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Les nouveaux chiens de garde

Messagede bipbip » 27 Nov 2013, 12:58

Montpellier
UM1 : Conférence le 28 Novembre sur "Les nouveaux chiens de garde"

Des étudiants engagés au sein du journal "Le Poing", en accord avec l’UM1 de Montpellier, ont organisé une conférence pour le jeudi 28 novembre 2013 de 17h à 20h, dans l’amphi B de la faculté de droit et de science politique de Montpellier (39 rue de l’université).

Nous projetterons ce film dénonçant la mainmise des médias par les groupes industriels et financiers acoquinés avec le pouvoir politique, et nous en débattrons ensuite avec Pierre Carles, réalisateur subversif reconnu, et Mathias Reymond, universitaire de Montpellier et co-animateur d’ACRIMED.

L’entrée sera libre et gratuite.

http://mobilisationum3.wordpress.com/20 ... -de-garde/
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Les nouveaux chiens de garde

Messagede Nyark nyark » 01 Déc 2013, 19:28

Désolée de faire encore ma chieuse. "Les Nouveaux chiens de garde" est un film magnifique que l'on ne peut que conseiller à tout le monde. Par contre, je serais plus mesurée concernant Pierre Carles pour les raisons suivantes :

Pierre Carles passe le barreau par des amis de Clément Meric
jeudi 28 novembre 2013

Une version courte de cette réponse est parue dans le numéro 23 de Siné Mensuel (septembre 2013).

On connaissait Pierre Carles pour son excellent travail de réalisateur, moins pour son activité de conseiller juridique. Nous avons donc été surpris de le voir se mettre au service de la défense d’Esteban Morillo, dans le numéro de juillet-août de Siné Mensuel. Il y dresse un plaidoyer politique flamboyant en faveur du meurtrier présumé de Clément Méric.

Le numéro titrait en une : « Pierre Carles décortique l’affaire Clément Méric ». En fait de décryptage, on y trouve une piètre tentative d’analyse qui cite Marx et Bourdieu à l’appui d’une argumentation bancale. L’idée générale est de pointer la dimension occultée de lutte de classes dans l’affrontement entre Clément Méric et Esteban Morillo, alors qu’elle existe bel et bien, mais pas là où Pierre Carles croit la déceler. Il saisit aussi l’occasion pour tacler le milieu journalistique, ici encore à mauvais escient. Derrière l’affrontement politique entre militants d’extrême gauche et d’extrême droite se cacherait une guerre sociale entre, respectivement, bourgeois blancs fortement dotés en capital culturel et prolétariat d’origine immigrée forcément ignorant.

Passons sur le fait que Pierre Carles, croyant se distinguer, reprend une rengaine chère à certains mouvements d’extrême droite – à commencer par celui de Serge Ayoub dont faisait partie Esteban Morillo – en présentant les antifascistes comme des bourgeois contre des prolos, assertion loin de la réalité.

Il développe d’abord une conception mécaniste, qui postule que tout prolétaire défend forcément, face à un bourgeois, l’intérêt de sa classe.
Si tel était le cas, la révolution aurait déjà eu lieu, mais c’est hélas omettre la question de conscience de la classe, tout aussi importante que celle de l’origine sociale. De fait, en choisissant les rangs de l’extrême droite, en diffusant ses idées de haine des travailleurs racisés et des organisations de la classe ouvrière, Esteban Morillo se faisait le supplétif de la bourgeoisie. Il étale ensuite un marxisme mal digéré, qui place Clément Méric dans le camp des exploiteurs, quand celui-ci, fils de travailleurs intellectuels, ne possédait aucun moyen de production et vendait sa force de travail, chez Quick, où il était salarié. Il s’agit enfin d’un mépris de classe, qui postule que si Esteban Morillo n’était pas diplômé, s’il a eu recours à la violence, c’est forcément qu’il appartenait aux « classes dangereuses » que sont les classes laborieuses, qu’il était issu d’un milieu défavorisé impliquant un « handicap de départ » et l’empêchant d’accéder aux armes du langage, ce qui reste à prouver.

Depuis son fauteuil d’apprenti sociologue, Pierre Carles donne du déroulement des faits une interprétation fantaisiste.

Si la différence de capital culturel entre Clément Méric, étudiant à l’IEP de Paris, et Esteban Morillo est probable, pense-t-il réellement que Clément, ses amis, et les néo-nazis qui les ont attaqués se sont assis autour d’un thé pour les uns, d’une bière pour les autres, afin d’échanger sur leur niveau de qualification ? Et qu’Esteban aurait été pris d’un accès de rage en voyant Clément siroter son breuvage le petit doigt levé ? Ce qui s’est joué dans cette violence de rue aussi brève que tragique, c’est de la haine pure et simple, non pas pour une classe dominante, mais pour des idées et des valeurs au service des dominés, que l’agresseur avait décelées en identifiant Clément et ses amis comme des « gauchistes ».

Au-delà, c’est une vision totalement misérabiliste des classes populaires qui nous est présentée. Celles-ci seraient incapables de contrôler leurs pulsions violentes ou de faire preuve de sens de la repartie, ayant pour seul capital leur « force brute ». Autrement dit, pour Pierre Carles, pas de culture pour les classes populaires en-dehors de la culture dominante que lui-même possède. À ce compte-là, à quoi bon lutter, comme y appelle le réalisateur à la fin de son article, puisque les prolétaires sont socialement déterminés à ne pas voir plus loin que le bout de leur poing américain ? C’est négliger tout le pouvoir d’élaboration politique et discursive dont ils ont fait et font preuve pour résister à l’exploitation et la relégation. Cette vision, proche de celle de la bourgeoisie du XIXe siècle, n’est pas étonnante chez un auteur, cinéaste, qui commence son article en regrettant que les journalistes n’aient pas « disposé » des bons « outils d’analyse ». Lui-même étale ses références, ses arguments d’autorité, bref, pose son capital culturel sur la table, pour adopter un point de vue qui a tout du complexe du bourgeois prenant en pitié la brute prise au piège de sa propre sauvagerie et d’une justice de classe.

Car l’autre cible de Pierre Carles, outre une extrême gauche lettrée incapable de comprendre les masses incultes, ce sont les journalistes, narcisses noyés dans l’adoration d’un martyr socialement proche d’eux. Or, si dans les premiers jours la presse a peut-être dressé un portrait attachant de Clément Méric, on aurait plutôt attendu de Pierre Carles qu’il démonte le lynchage médiatique dont il a ensuite fait l’objet de la part de la droite, après les allégations fallacieuses de RTL le présentant comme l’agresseur. Oui, un affrontement de classes s’est bien joué rue de Caumartin le jour de la mort de Clément Méric. Oui il a été nié dans les médias. Par tous ceux qui ont classé le meurtre de Clément Méric dans la rubrique « fait divers », qui ont renvoyé dos à dos militants d’extrême gauche et d’extrême droite, qui ont vu dans cet événement une bagarre de jeunes excités, alors qu’elle opposait des militants anticapitalistes à des militants néo-nazis.

Comme Pierre Carles nous regrettons que les divisions de classes ne soient pas encore abolies et que le système scolaire vise davantage à les reproduire qu’à les gommer. Et nous le déplorons d’autant plus que nous savons que l’extrême droite se nourrit du découragement de certaines fractions des classes populaires, qu’elle apparaît à tort comme un recours à des catégories sociales acculées par le système capitaliste. C’est contre cela aussi que Clément Méric, syndicaliste étudiant, se battait. Mais nous ne pensons pas que c’est en vomissant avec des arguments ressassés sur les militants qui s’engagent pour une société égalitaire et en se faisant l’avocat d’un assassin néo-nazi que le mouvement social avancera.

Des amis et camarades de Clément Méric

Source : Action Antifasciste Paris-Banlieue

http://www.pourclement.org/

http://www.pourclement.org/2013/09/07/p ... u/#more-50

http://lahorde.samizdat.net/2013/07/15/ ... e-clement/


Je sais, je suis hors-sujet et je pourris le topic : mais, pour moi, Pierre Carles est maintenant à blacklister au même titre qu'un certain nombres d'autres auteurs/artistes/réalisateurs qui copinent avec l'extrême-droite.
La religion est la forme la plus achevée du mépris (Raoul Vaneigem)
Avatar de l’utilisateur-trice
Nyark nyark
 
Messages: 1203
Enregistré le: 30 Oct 2011, 16:46
Localisation: Région parisienne

Re: Les nouveaux chiens de garde

Messagede bipbip » 23 Juin 2014, 12:22

27 juin 2014 à Angoulème (16)
Projection des Nouveaux chiens de garde à 21h, cinéma de la Cité, 60 avenue de Cognac Débat avec Gilles Balbastre, co-réalisateur.
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Les nouveaux chiens de garde

Messagede bipbip » 26 Juin 2014, 00:23

Quatre séquences inédites du film "Les Nouveaux Chiens de garde"
http://www.acrimed.org/article4384.html
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Re: Les nouveaux chiens de garde

Messagede bipbip » 01 Nov 2014, 13:59

Vendredi 7 novembre, Paris

Ciné Léon - projection rencontre

« Les Nouveaux Chiens de Garde »

Film de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat

à 20h30, Centre d'Animation Mercoeur, 4 Rue Mercoeur, Paris 11e

Les médias se proclament « contre-pouvoir », alors qu'ils appartiennent le plus souvent à des groupes industriels ou financiers intimement liés au pouvoir. Les nouveaux chiens de garde dénonce cette presse qui, se revendiquant indépendante, objective et pluraliste, se prétend contre-pouvoir démocratique. Avec force et précision, le film pointe la menace croissante d'une information produite par des grands groupes industriels du Cac40 et pervertie en marchandise.

Suivi d'une rencontre-débat en présence de membres de l'association « Action critique Médias » (ACRIMED) et d'un des réalisateurs (sous réserve)

... et de la traditionnelle auberge espagnole pour partager ensemble nos p'tits plats et boissons


Image
Avatar de l’utilisateur-trice
bipbip
 
Messages: 35413
Enregistré le: 10 Fév 2011, 09:05

Suivante

Retourner vers Vidéos, docs...

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun-e utilisateur-trice enregistré-e et 1 invité