L’usine de rien

L’usine de rien

Messagede bipbip » 14 Déc 2017, 19:51

L’USINE DE RIEN

un film collectif de João Matos, Leonor Noivo, Luísa Homem, Pedro Pinho, Tiago Hespanha

Réalisé par Pedro Pinho

Dans les salles de cinéma françaises à partir du 13 décembre

Image

Audacieux et accessible, poétique et profondément original, L'Usine de rien est un film collectif qui « parvient à faire coexister avec brio le documentaire, la fiction, la comédie musicale et qui emmène le spectateur dans un voyage visionnaire et réaliste. » Cinématographique et musical, organique et charnel : L'Usine de rien fait des étincelles. Une œuvre-expérience hors-du-commun, à découvrir dans les salles de cinéma à partir du 13 décembre !

Notez au passage que c'est le génialissime Étienne Davodeau qui a dessiné l'affiche du film !

Synopsis
Une nuit, des travailleurs surprennent la direction en train de vider leur usine de ses machines. Pour empêcher la délocalisation de la production, ils décident d’occuper les lieux.
À leur grande surprise, la direction se volatilise laissant au collectif tout la place pour imaginer de nouvelles façons de travailler dans un système où la crise est devenue le modèle de gouvernement dominant.

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Re: L’usine de rien

Messagede bipbip » 14 Déc 2017, 21:31

L’usine de rien

Un film du collectif Terratreme, réalisé par Pedro Pinho

Synopsis : Une nuit, des travailleurs surprennent la direction en train de vider leur usine de ses machines. Ils comprennent qu’elle est en cours de démantèlement et qu’ils vont bientôt être licenciés. Pour empêcher la délocalisation de la production, ils décident d’occuper les lieux. À leur grande surprise, la direction se volatilise laissant au collectif toute la place pour imaginer de nouvelles façons de travailler dans un système où la crise est devenue le modèle de gouvernement dominant.

L’histoire est simple comme un conte.
Il était une fois une usine.
Ses ouvriers comprennent une nuit qu’elle va être démantelée et décident de tenir tête à la patronne. La patronne et ses sbires expliquent : c’est la crise, faut s’adapter. Et les ouvriers disent que non, veulent pas s’adapter, merde à la crise.
Alors, ils occupent l’usine et la transforment en autre chose...
Pendant ce temps, la vie continue. Non pas au loin mais bien dans le prolongement narratif et cinématographique de cette usine/monde que le cinéaste invente avec ses héros.
Il y a les enfants, les partenaires et les parents.
Il y a les concerts et la vie nocturne, les bières et les parties de cartes.
Et il y a les discussions politiques, qui ne sont pas le politique mais qui en font partie quand même... Le faire et le penser, le dire et le jouer.
Théorie et pratique, quoi.
Le documentaire qui rejoint la fiction, ou l’inverse.
On s’en fout... c’est du cinéma.
Ou peut-être que c’est vraiment la vie ?
Le rêve révolutionnaire et le concret de la chose se rejoignent dans des espaces étranges, inusités. Et puis tout revient à l’usine, ce lieu depuis lequel se pense à la fois le bouleversement politique et les limites de celui-ci.

Dès le générique du début, le désir est posé : c’est un film collectif.
Et l’idée nous accompagne tout le long : on voit quelque chose qui a été pensé au-delà d’une singularité, dans une tentative de faire corps avec une époque qui pense le nombre, le groupe, la bande ou le collectif non pas comme alternative mais bien comme sécession active à l’absence d’alternative capitaliste.
De collectif il sera question tout le long du film, de manière plus ou moins directe.
Et c’est peut-être ce pari qui est le plus fort : rendre palpable par le cinéma ce qui est contenu dans le fait même de se regrouper, de se mettre ensemble pour parler, penser, et se métamorphoser.
Quand les ouvriers se réunissent pour faire front et occuper l’usine, ou même (juste) pour parler, ils métamorphosent le lieu et se transforment avec lui.
C’est simple comme un geste révolutionnaire.
Le collectif dans l’usine, celui des ouvriers, a ceci de particulier qu’il n’est PAS un collectif de potes. C’est un groupe qui s’est formé par nécessité. Les ouvriers se sont agrégés CONTRE. C’est peut-être le collectif originel. Celui qui départit amis et ennemis, ceux avec qui on peut (ou l’on doit) s’organiser pour s’affirmer contre quelque chose, pour aller au-delà de soi.
Ce collectif qu’on va suivre va s’interroger sur le travail. Et ses limites.
Il va croître, multiplier, et puis se rétrécir.
Il ne gagnera pas. Pas parce que la victoire n’intéresse pas, mais bien parce qu’elle est contenue dans le geste même de l’agrégation.

... https://lundi.am/L-usine-de-rien
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Re: L’usine de rien

Messagede bipbip » 15 Déc 2017, 00:16

TOURS - Cinémas Studios + réalisateur et Anselm Jappe (philosophe) | 15 décembre - 19:30

PARIS - Reflet Médicis (ter) + équipe du film | 15 décembre - 20:30

PARIS - Reflet Médicis (eh oui, encore une) + équipe du film | 16 décembre - 13:40

SAINT-DENIS - Cinéma L’Écran + équipe du film et Maxime Quijoux | 16 décembre - 18:30

SAINT-GRATIEN - Cinéma les Toiles + équipe du film | 17 décembre - 14:00
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Re: L’usine de rien

Messagede bipbip » 27 Fév 2018, 20:53

Cinéma : L’Usine de rien

L’irruption du monde ouvrier dans le champ cinématographique est assez rare pour être soulignée. Qui plus est, L’Usine de rien, film du Portugais Pedro Pinho, le fait avec brio, et met le paquet : trois heures de film et un contenu politique assumé.

L’histoire commence quand les ouvriers et ouvrières d’une fabrique d’ascenseurs de la banlieue de Lisbonne surprennent une équipe venue emporter les machines de leur usine en pleine nuit. Le lendemain, la situation devient plus claire, quand des cadres carnassiers viennent leur expliquer que, face aux difficultés que connaît leur entreprise, il serait plus raisonnable pour eux de s’en aller avec un petit pécule. Une situation qu’ont connue des centaines de milliers de travailleurs et travailleuses à travers l’Europe et le monde en cette décennie de crise.

À partir de là, le film va explorer les possibilités qui s’offrent aux salarié.es pour sortir la tête haute de leur situation. Si l’inertie et le désespoir l’emportent d’abord, la grève, l’occupation, la résistance face aux patrons et à la police qui tente de les déloger, puis la perspective d’une reprise de l’usine en coopérative, sont ensuite mis en œuvre. Même l’hypothèse de la lutte armée est envisagée – et rapidement balayée –, à l’occasion d’une scène très drôle où une caisse de mitrailleuses datant de la révolution des Œillets est déterrée par le père d’un ouvrier. Cette mise en scène du collectif et de l’autogestion est salutaire à l’époque où le repli individualiste menace toute la société et notamment le monde ouvrier. Cette réalité n’est d’ailleurs pas niée par le film : des salariés acceptent le chantage de la direction et s’en vont avec des indemnités. Mais c’est la solidarité qui triomphe.

Au-delà de son contenu, le film trouve sa force dans une mise en scène oscillant entre récit quasi documentaire et échappées poétiques, qui culmine dans une scène de comédie musicale fantasque et fantastique, qui semble rappeler que le collectif rend possible tous les rêves, même aux ouvriers et ouvrières malmené.es par la mondialisation.

Vincent (AL Saint-Denis)


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