« Antonin Artaud, l’anarchiste courroucé » de Ilios Chailly
Ilios Chailly nous propose ici une approche brute, poétique, parfois grossière, drôle, crue, maladroite, mais sincère de l’œuvre d’Artaud.
Artaud ? Une sacrée gueule, une sacrée bâche, un sacré coup de marteau ! Un anar ? Ce n’est pas le genre de mec que l’on puisse mettre dans une case. Cependant comme il s’est permis de foutre à Héliogabale l’étiquette d’anarchiste couronné, l’auteur se permet de le baptiser « Anarchiste courroucé » !
Artaud nous a quittés un matin de mars 1948… mais comment l’oublier ?
Ilios Chailly a grandi dans une île aux maisons troglodytes dans les Cyclades. Ses parents, voyageurs baroudeurs, bossent l’été, pour se barrer l’hiver. Sac à dos et leur môme dans les bras, ils s’aventurent en Turquie, au Sri Lanka, en Inde, en Malaisie, en Indonésie, aux Philippines et en Australie. À l’âge de 19 ans, Ilios quitte sa grotte et s’installe à Paris. En tant qu’acteur il fait pas mal de trucs sympas. Il incarne Ulysse, Créon, Praxagora, Orgon, Leonardo, etc. Seul sur scène, il interprète Les Carnets du sous-sol de Dostoïevski et un monologue sur la vie et l’œuvre d’Artaud. En 2010, il publie du Artaud dans le magazine littéraire Planodion et soutient quelques mois plus tard une thèse de doctorat sur sa révolte à la Sorbonne.
ISBN : 978-2-91956892-5
156 pages – photos en noir et blanc – 15 €
AVANT MÔMO
Octobre 2016. Les Éditions libertaires recevaient mon manuscrit de 480 pages, Pour en finir avec le jugement d’Artaud.
Trois mois plus tard, j’obtenais cette réponse : « Bonjour Ilios, nous avons étudié la possibilité d’éditer ton livre sur Artaud et, finalement, nous avons pris une décision négative […]
À la lecture, il nous semble que ce texte est plutôt destiné à des spécialistes et/ou des fans d’Artaud (donc des connaisseurs), et non pour le tout-venant ! Donc tel que se présente ton texte, nous ne sommes pas partants. » Réponse franche et claire !
Il fallait que je me rende à l’évidence. Moi qui souhaitais « que ce livre puisse être lu aussi bien par un spécialiste d’Artaud que par quelqu’un qui n’a jamais rien lu de sa vie », j’avais complètement raté mon coup.
Mais la porte n’était pas complètement fermée : « Peut- être serait-il envisageable d’en faire un texte beaucoup plus court, sortant ce qui est le plus flagrant du personnage ? 100 pages plutôt que 400 ou 450 ? »
Sans trop réfléchir, je répondis : « Pas de problème, je comprends. Ce livre a sa propre logique donc je ne le modifierai pas. Mais si vous êtes toujours partants je pourrais en écrire un autre plus petit, plus simple, plus direct et beaucoup plus contestataire. Bref un petit livre sur Artaud écrit pour vous et dans l’esprit des Éditions libertaires. » Et voilà comment ce petit bouquin fut imaginé.
Et après ? Comment faire ? Une version plus courte ? Un autre livre ? On verra. Prenons notre temps et faisons ce qu’il nous plaît.
Érudit ? On s’en fout ! L’important, c’est que le style, la structure et le parti pris soient complètement différents ! Un livre simple, efficace, complémentaire. C’est ça !
Parlons d’autre chose ! Tentons d’être différent, non pas seulement dans la forme mais aussi le fond. Si dans mon gros bouquin, j’essaie d’en finir avec son jugement et mon jugement sur lui ; ici il faut que j’en finisse une bonne fois pour toutes avec lui ― à la quête de nouveaux horizons ― plus sommaires ― afin de continuer à vivre sans prise de tête et sans mots-maux.
Donc ici… Peu de précautions ! Peu d’analyse ! Pas d’art-peinture-théâtre ! Pas de corps sans organes ! Pas de gnosticisme ! Pas de pitris et pas d’Artaud-Shiva !
Vous voulez en savoir plus sur ART-hur Rimb-AUD, son double Kha-Kha, le grand Tout-Tout, la théorie des analogies et correspondances, sa cruauté crépusculaire, les Dieux Principes, la canne de Saint-Patrick et ses dimensions, un dé-lire sur les Nouvelles révélations de l’être, rencontrer Pinocchio le Mômo fans de Patrick Schindler, vous êtes curieux de découvrir sa magnifique préface ? Lisez Pour en finir avec le jugement d’Artaud ! Étudiants en quête de rigueur et de citations d’Artaud bien annotées, lisez ma thèse : Vers une révolution de l’esprit ou La notion de révolte chez Artaud. Non, ne la lisez pas ! Vous êtes jeunes, lisez tout Artaud ― merde !
Amis chercheurs, soyons clairs. Juste pour une question de rythme, je balancerai parfois du Artaud sans le citer. Je n’ai pas la prétention de rivaliser avec ses biographes. J’ai fait ce choix et je l’assume. Si j’arrive à ne pas trop vous faire chier, eh bien, dans ce cas j’aurais gagné mon pari. Sinon… c’est la vie.
Je remercie Les Éditions libertaires (Solange et Jean-Marc) et je dédie ce travail à ma fille, à Patrick et à Nathalie.
Bon, finie la parlotte, commençons par le début !…
ILIOS
http://editions-libertaires.org/?p=1299« Le boycott, moyen de lutte multiforme : de Lysistrada au BDS » de André Bernard
L’idée et la pratique du boycott traversent l’Histoire sous diverses dénominations : mise à l’index, embargo, quarantaine, proscription, abstention, etc. L’Irlande de 1880 retient le terme de « boycott ». L’Inde de Gandhi, les États-Unis de Luther King, l’Afrique du Sud de Mandela vont nous accoutumer à cette pratique.
Aujourd’hui, c’est le BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions) qui déferle à travers le monde ; dirigé contre le gouvernement israélien, il a pour but, à l’initiative de 170 ONG palestiniennes, de mettre fin à l’occupation et à la colonisation de la Palestine, au blocus de Gaza, de faire reconnaître le droit fondamental des citoyens palestiniens d’Israël à une égalité totale, de faire appliquer le droit des réfugiés palestiniens à revenir dans leurs foyers.
En France, cette pratique n’est pas formellement interdite par la loi. Cependant, l’appel au boycott peut tomber sous ses coups s’il est considéré « comme un acte discriminatoire ou une entrave à la liberté économique » pour un motif interdit par la loi, en l’occurrence « l’appartenance à une nation » ; les accusations d’« incitation à la haine raciale et à l’antisémitisme » sont également portées contre des militants, et ce individuellement.
Mais on ne réussit pas un boycott seul ; son succès dépend de son articulation avec le collectif. Cependant, les producteurs ne possédant plus la force de pression d’autrefois, un contre- pouvoir de la société civile fondé avant tout sur les consommateurs et les usagers peut-il apparaître ? Ce contre-pouvoir s’appuierait sur l’ensemble des citoyens organisés de façon horizontale, antibureaucratique et antihiérarchique.
Si le capitalisme peut licencier sans trop de souci les producteurs, grévistes ou non, les multinationales ne peuvent pas licencier les consommateurs…
ISBN : 978-2-919568-99-4
ISSN : 2498-2679
75 pages illustrées – 8 €
http://editions-libertaires.org/?p=1326«Non-violence dans la révolution syrienne »
« Ahmed Zaino, architecte de 27 ans, se rappelle avec beaucoup de plaisir la fois où un ami et lui ont déversé dans les rues de Damas des balles de ping-pong orange sur lesquelles était écrit Hurriyah ! (Liberté) et comment les hommes en uniforme, portant des fusils, couraient après ces balles qui rebondissaient afin de les ramasser. “Si tu ne veux pas parler avec des armes, tu dois utiliser un autre langage”, ajoute-t-il. »
« Quelque chose se passe en Syrie, loin des projecteurs des médias. »
C’est le cri qui ressort des multiples témoignages que nous publions ici. Nous avons l’habitude de n’entendre que l’écho du fracas des armes qui meurtrissent la Syrie au-delà de l’imaginable.
Pourtant, « les énergies libérées par la révolution ont abouti à l’émergence de centaines de campagnes et d’organisations civiles, ainsi qu’à l’épanouissement d’une culture longtemps réprimée, tant dans les arts que dans le débat critique », souligne Leila Al Shami dans ce livre. Mais « la plupart de ces initiatives manquent, d’un soutien et d’une solidarité provenant de l’extérieur de la Syrie, dont ils ont besoin pour continuer », poursuit-elle.
Recueil de textes publiés initialement en arabe ou en anglais sur Internet, traduits pour la première fois en français, ce livre veut mettre en lumière ce versant si peu éclairé de la révolution et de la résistance syrienne, cette action civile et sans armes aux mille visages qui ne cesse de se réinventer depuis 2011.
Textes présentés par Guillaume Gamblin et Pierre Sommermeyer.
ISBN : 978-2-919568-98-7
ISBN : 2498-2679
116 pages illustrées en couleur – 9 €
http://editions-libertaires.org/?p=1330