CNT-AIT fédéraliste

Re: Evolution du syndicalisme-un oeil sur la CNT-AIT fédéral

Messagede sancho » 07 Juil 2014, 13:49

Pourquoi rajouter ("fédéraliste") dérrière CNT-AIT ?


Tout simplement parce qu'il y a actuellement deux CNT-AIT en France à la suite de calculs politiciens orchestrés sur plusieurs années au sein de la confédération qui visaient à la prise de pouvoir. Pourquoi ? On en sait rien.
Tout ce que l'on sait, c'est que cette faction qui s'est créée défend un fonctionnement qui n'est plus fédéraliste mais un fonctionnement en réseau. Les causes et les conséquences du « réseauisme » ne sont, pour l'instant, que suppositions et doivent rester au sein de la CNT et de l'AIT. L'AIT tranchera ou non pour l'une des deux « tendances » d'ici la fin de l'année 2014. Après quoi, quelque soit le résultat, un travail explicatif pourrait être fait sur les dérives dangereuses possibles avec ce type de fonctionnement et surtout avec les possibilités d'abus de pouvoirs qu'il comporte.

ça veut dire qu'il y en a une qui est encore anarcho-syndicaliste tendance psychorigide (les fédéralistes) et que l'autre frange, "réseauïste", est devenue totalement toto insurrectionaliste-clando-débile.


Concernant les réseauistes, je vous laisserais vous faire une idée de leurs réalités humaines par vous même. Quant à notre « psychorigidité », je vous répondrais exactement la même chose. Venez nous rencontrer, nous parler, vous constaterez par vous-mêmes au lieu de rester bloqués sur des pré-jugements. Et quand je dis nous c'est nous, c'est-à-dire ne restez pas sur ce qu'une personne affiliée pourrait vous dire, rencontrez les collectifs.

De toute manière, je pense qu'il faudra un texte explicatif sur ce que veut et va développer la CNT-AIT (fédéraliste)


mais pour la fédéraliste, ça sent pas le phosphore; dernièrement lors d'une manif à GAP (05) avec le Codex05 (fédérée à la CONEX dont la réunion a lieu en même temps que la foire à l'auto-gestion la semaine prochaine à Paris) contre la venue de JM Le P e n le 5 avril dernier, la CNT-AIT 05 a balancé des tracts avec le sigle suivant


Je trouve aussi stupide d'assimiler le FN au NPA, que le principe de défendre le dernier noyau dur du NPA. En fait, sans vouloir te vexer, je ne trouve pas ça intéressant comme discussion.

Envoyer un message au Secrétaire Confédéral pour se plaindre d'un syndicat, c'est ne pas connaître le fonctionnement fédéraliste développé par la CNT. Le ou la SC n'est pas le chef. Il n'a pas à rappeler à l'ordre ses troupes. Il n'a qu'un mandat exécutif et non décisionnel. Ce qui est émis par un syndicat est à voir avec ce syndicat, car il est autonome !
Si tu veux une réponse ou une discussion contacte le syndicat de Gap directement. Leurs coordonnées sont sur le site internet.

Mais surtout évite le discours « plus sectaire tu meurs », surtout si tu ne connais pas le fédéralisme de la CNT ou plus généralement, ça c'est pour la vie de tous les jours, si tu ne peux pas concevoir que des personnes ne puisse pas trouver que de tels détails, ici sur UN tract, puisse avoir autant d'importance à leurs yeux. C'est humain comme comportement. Je vais pas traité de sectaire ma copine si je préfère les frites allumettes aux autres et qu'elle s'en fout, non?
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Re: Evolution du syndicalisme-un oeil sur la CNT-AIT fédéral

Messagede Denis » 07 Juil 2014, 17:28

j'avais déjà zappé sur ce coup-là; en fait j'ai contacté la cnt-ait de Gap, en premier (il y a deux mois), pas de réponse, puis la fédé, pas de réponse ...

Et puis j'ai rencontré lors de la Foire à l'autogestion (28-29 Juin) des cnt-AIT de l'Essonne (que je connaissais), et ils sont tombé d'accord avec moi "FNPA", c'est nul, minable et à chier..

je n'aurais pas dû utiliser le mot "sectaire", juste le mot "manque de communication", en tous les cas dans Paca , c'est un fait, ils n'existent pas, et j'ai fini par les oublier ...
Qu'y'en a pas un sur cent et qu'pourtant ils existent, Et qu'ils se tiennent bien bras dessus bras dessous, Joyeux, et c'est pour ça qu'ils sont toujours debout !

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Re: Evolution du syndicalisme-un oeil sur la CNT-AIT fédéral

Messagede Béatrice » 08 Juil 2014, 16:52

sancho a écrit:Je trouve aussi stupide d'assimiler le FN au NPA, que le principe de défendre le dernier noyau dur du NPA. En fait, sans vouloir te vexer, je ne trouve pas ça intéressant comme discussion.


Stupide, le mot est faible ! Carrément douteux plutôt, y compris dans la comparaison qui est faite !
( y compris botter en touche "en trouvant la discussion inintéressante")

Denis a écrit:je n'aurais pas dû utiliser le mot "sectaire", juste le mot "manque de communication", en tous les cas dans Paca , c'est un fait, ils n'existent pas, et j'ai fini par les oublier ...


L'occasion était trop belle pour rater une figuration de plus, et rien d'autre puisque n'étant nullement militants au sein du CODEX 05, dénigrant
certains de ses militants dans un tract de "chiotte", mais une aubaine pour s'y distinguer "à la marge", précipitant par voie de conséquence la
dislocation de ce beau rassemblement pour un département à si faible population...
« Simple, forte, aimant l'art et l'idéal, brave et libre aussi, la femme de demain ne voudra ni dominer, ni être dominée. »
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Re: Evolution du syndicalisme-un oeil sur la CNT-AIT fédéral

Messagede sancho » 13 Aoû 2014, 23:25


International Presentations in Asia

Submitted by Secretariat on Wed, 08/13/2014 - 20:28

Image

In the first weeks of August, a series of presentations and discussions on anarchosyndicalism took place in Asia. Many IWA Sections presented topics and took part in meetings and round table discussions with a wide-range of activists from Hong Kong and Taipei.

Besides a presentation and discussions on the principles and practice of anarchosyndicalism and a presentation on the IWA, its history and how it works, seven Sections of the IWA took part, presenting something about themselves and how they organize. There were plenty of examples of successful direct actions, accompanied by videos. There were explanations about how some organizations choose to carry out certain campaign and also examples of social protests or activities the Sections have been engaged in, ranging from mass protests in Brazil to cooperatives in Spain to tenants movements in Poland.

The events generated lots of discussion and exchange. We also got to learn something about the local realities in Hong Kong and Taiwan, setting extra meetings with activists. A separate meeting was held on anti-gentrification movements in which some of the Hongkong activists participate, sharing their experiences.

The comrades who took part in organizing the events assessed them positively and would like to continue dialogues and produce some more basic texts geared towards people in that region.

We thank everybody who helped to organize the events in these cities, everyone who helped with the space, translations, food or just showed hospitality! Thanks also to those who showed up, organized extra meetings and shared their local experiences! We hope to see or hear from you again soon.

http://iwa-ait.org/content/international-presentations-asia

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Re: Evolution du syndicalisme-un oeil sur la CNT-AIT fédéral

Messagede jipé64 » 26 Oct 2014, 17:54

Dans les discussions sur ce thème, j'ai l'impression qu'il y a pas mal de méconnaissance de l'histoire récente de la CNT-AIT. J'en suis membre, je vous livre ici mon analyse personnelle de ce qui a amené à la scission avec le réseau. Bien évidemment, c'est subjectif, mais cela peut peut être permettre de participer à un éclairage.

1993-2000, La CNT-AIT dans les luttes sociales :

Implantation dans la fonction publique :
Depuis la scission avec les Vignoles en 1993, la CNT-AIT française poursuit un travail d’implantation intéressant. Dans la région Nord, le syndicat d’Amiens anime une section syndicale très combative et très écoutée au centre de tri de La Poste. Elle y détient un local syndical. Les syndicats de l’Essonne et de Paris entretiennent également une activité sur cette entreprise nationale. Sous l’impulsion d’Amiens, la CNT-AIT diffuse une propagande dans tous les centres de tri en France pour tenter d’impulser une lutte contre la mécanisation qui dégrade les conditions de travail des salariés. En 1998, le syndicat de l’Essonne mène une lutte contre le changement de règlement intérieur (qui accroît la surveillance des salariés par l’administration) et contre la privatisation de l’entreprise. Ce travail syndical a pour but de mobiliser les salariés en dehors de la tutelle des syndicats institutionnels dans le cadre d’assemblées générales souveraines et en pratiquant l’action directe. Plusieurs syndicats de la CNT-AIT relaient ce travail en France (notamment Marseille, Besançon, Bordeaux et Pau). A Marseille, un travail de fond pour développer une implantation syndicale à France Télécom est menée dans la même période. Ce travail s’effectue dans un contexte particulier puisque le service public des Postes et des Télécommunications subit alors une profonde attaque qui vise à la privatisation de l’entreprise. En 1999, la région Paris Nord coordonne les actions de ses syndicats sur ce secteur et le syndicat de l’Essonne mène une lutte contre la fermeture des garages ateliers de La Poste où elle compte des militants et des sympathisants. Durant la même période, les syndicats d’Amiens et de l’Essonne entament un travail syndical dans une autre entreprise publique d’ampleur nationale : la SNCF. Ce travail se traduit par la participation aux luttes en incitant les travailleurs à l’auto-organisation et contre « le challenge contre la Fraude » initié par la direction de l’entreprise pour multiplier le contrôle des usagers qui ne payent par leurs billets de trains. La région Paris-Nord est également présente dans le secteur de la santé avec un travail constant du syndicat de Paris sur la psychiatrie et une lutte menée par le syndicat de l’Essonne avec des contacts dans ce secteur.

Le secteur de la précarité :
Un travail important a également été effectué dans le domaine de la précarité par des syndicats dans toute la France. Caen et Pau ont des sections chômeurs conséquentes. Un travail important est mené à Marseille dans le secteur des intermittents du spectacle. En décembre 1997, un mouvement national de chômeurs éclate partout en France. Les syndicats de la CNT-AIT s’impliquent dans la lutte comme dans La Manche où le syndicat organise une manifestation de chômeurs ou à Paris où le syndicat appelle à rejoindre les manifestations. Le syndicat de Besançon est très actif dans ce mouvement de chômeurs et parvient à faire en sorte que les chômeurs s’auto-organisent. Tout comme à Pau où, sous l’impulsion des militants de la CNT-AIT, les chômeurs s’organisent en assemblée générale souveraine et se dotent de délégués élus, mandatés et révocables. Ils s’affranchissent de la tutelle intersyndicale en prenant la direction des manifestations et en occupant divers lieux (Banques, centre EDF, Mairie, centre d’action sociale…). Cette assemblée de chômeur fait un travail important pour tenter d’impulser une coordination autogestionnaire des chômeurs en lutte sur toute la France, mais l’initiative n’aboutit que trop tardivement, alors que le mouvement s’essouffle (en février 1998). Reste que cette implantation dans le monde de la précarité est essentielle pour la CNT-AIT dans la société actuelle et perdure aujourd’hui. Durant la période que nous abordons, les syndicats d’Amiens, de l’Essonne, de Paris, de Caen, de Besançon, de Bordeaux, de Tours et de Marseille font un travail dans ce secteur.

Le secteur de l’Education :
Dans le secteur de l’Education, la CNT-AIT est également présente. Un travail en direction des travailleurs de l’Education a déjà débuté à Pau, à Paris, à Avranches, à Caen, à Besançon. Il se traduit essentiellement par une volonté de solidarité avec les précaires de l’Education Nationale et en incitant les salariés à s’affranchir de la tutelle des syndicats institutionnels relativement puissants et écoutés dans le secteur. Mais c’est essentiellement sur les universités que la CNT-AIT obtient des résultats. A Caen et à Pau, les syndicats étudiants de la CNT-AIT sont très influents et les luttes étudiantes se déroulent selon les principes de l’action directe et des assemblées générales souveraines. Dans les années précédentes, les mouvements étudiants avaient été déclenchés par les étudiants de ces universités (avec celles de Rouen et de Montpellier). Le syndicat de Besançon a également une section étudiante très active, ainsi que celui de Tours et le syndicat de Montpellier fait un travail en direction des universités. Les syndicats de Bordeaux et de Bayonne sont également présents dans ce secteur. Cette implantation étudiante est d’autant plus importante que depuis 1968, les mouvements étudiants sont très importants en France et arrivent à parfois à faire reculer le pouvoir, ce qui est plutôt rare malheureusement ces 20 dernières années. Par ailleurs, le faible poids des syndicats étudiants institutionnels permet de combattre plus facilement les récupérations et les manipulations politiques. Les sections étudiantes de la CNT-AIT ont un rôle important lors des mouvements de grèves étudiants nationaux mais elles mènent également des campagnes locales contre l’administration. Elles défendent les étudiants salariés, luttent contre la hausse des frais d’inscription, pour l’amélioration du logement étudiant. Elles organisent des campagnes pour l’abstention lors des élections internes aux universités et font un intense travail de propagande et de formation idéologique auprès de cette population jeune. A Besançon, les étudiants de la CNT-AIT sont à l’initiative d’une lutte contre le projet « Attali/Allègre » de privatisation des universités et appelle à la création d’une coordination nationale des AG d’étudiants en mars 1999. Plusieurs universités répondent à l’appel. A Pau, le mouvement est également lancé par la CNT-AIT. Finalement, le projet est retiré. L’influence de la CNT-AIT dans ce secteur, tout comme celle d’un syndicat étudiant des Vignoles à Paris, entraîne une vaste campagne nationale des officines du Parti Socialiste pour tenter de faire interdire la CNT-AIT des universités en 1997. A Pau, les syndicats étudiants aux ordres du PC et du PS interviennent auprès des instances de l’Université pour privé la section étudiante de la CNT-AIT de son local et de ses panneaux d’affichage, sous prétexte que celle-ci ne participe pas aux élections étudiantes. L’opération échoue car sur cette université, la CNT-AIT a plus de militants que ces deux syndicats réunis et bénéficie d’un fort mouvement de sympathie. Cette implantation de la CNT-AIT dans les universités lui a fourni bon nombre de militants fidèles qui sont encore là aujourd’hui.

L’activité syndicale de la CNT-AIT ne se limite pas à ces secteurs. La CNT-AIT appuie des luttes dans le secteur privé (Avranches avec les salariés de la SOCOVIL de Villedieu et avec les routiers ; Pau avec la lutte des salariés de Périchou Malan, Bayonne avec celle des travailleurs des Aciéries de l’Atlantique). Elle est présente dans la fonction publique territoriale à Tarbes. Elle est présente dans les mouvements sur le logement à Paris et Besançon et appuie la lutte des mal-logés dans les Landes. Un peu partout, elle fait un travail de fond contre la loi sur les 35 heures qui s’accompagnent de reculs sociaux et contre les emplois jeunes qui institutionnalisent la précarité des jeunes (Marseille, Besançon, Bayonne, Tours, Pau). Elle fait des campagnes pour l’abstention aux élections prud’homales (Marseille, Paris, Besançon, Pau). Elle participe aux mouvements sociaux dans la fonction publique en 1997 et 1998 en appelant les travailleurs à l’auto-organisation et à la défiance vis-à-vis des directions syndicales.

La crise de la CNT-AIT ou comment tenter de détruire l’organisation :

Contrairement à ce que l’on peut penser, l’origine de la crise n’est pas le fonctionnement en réseau mais l’approche de l’intervention de la CNT-AIT dans les luttes. L’idée du réseau apparait lorsque la CNT-AIT applique la rotation des mandats et fait passer la rédaction du journal national le Combat syndicaliste, de Toulouse à Besançon. Petit à petit, quelques syndicats qui refusent d’être minoritaires dans la CNT-AIT, prennent le prétexte du réseau pour s’affranchir des décisions communes et créer la discorde dans l’organisation. L’objectif était de faciliter un travail de tendance et détourner l’attention de divergences qui montraient clairement que ces syndicats se détournaient de l’anarchosyndicalisme pour dériver vers une organisation de propagande assez floue. Nous avons subi un travail de sape méthodique où les syndicats les plus en avant dans les luttes ont été, tour à tour, attaqués très violemment jusqu’à ce qu’ils s’en aillent, écœurés. En effet, les polémiques incessantes et absurdes sont très nocives aux syndicats qui fonctionnent réellement en assemblées générales souveraines.

Démanteler l’implantation étudiante :
Dès 1997, nous sentions les premiers effets de cette stratégie lorsqu’une partie des militants de Caen et le syndicat de Toulouse ont cherché à monté les étudiants de Pau, de Toulouse et de Caen, les uns contre les autres. A ce congrès, les étudiants de Caen et de Pau se sont rendu compte de l’artifice. A la suite de ce congrès, une crise a éclaté à Caen. L’intégralité de la section étudiante, le syndicat interco et une partie du syndicat des chômeurs ont quitté la CNT-AIT qui est passée de 30 adhérents à… 4 ! Le syndicat de l’Avranche est également parti à ce moment là pour les mêmes raisons. Le conflit porté sur l’autoritarisme d’un militant historique de Caen qui prenait les décisions seul et dont le comportement dans les luttes portait à débat. Au congrès de Besançon de 1999, le syndicat de Toulouse est venu en force pour pratiquer l’intimidation physique et verbale et semer la confusion afin que les syndicats ne puissent pas débattre de ce problème. A partir de ce moment là, la CNT-AIT de Caen, qui avait une véritable démarche anarchosyndicaliste jusque là, n’a plus fait que du travail de propagande générale et semer la discorde dans l’organisation. A partir de 1999, ce sont les syndicats de Tours et de Besançon qui subissent les attaques réitérer des syndicats de Toulouse, Caen et Perpignan au point que ces syndicats finissent par partir de la CNT-AIT. Le syndicat de Tours a finit par monter, comme l’avaient fait les partants de Caen, un groupe anarchosyndicaliste autonome (le GARAS). L’attaque contre le syndicat de Besançon mérite que l’on s’y attarde car elle montre la mauvaise foi du syndicat de Toulouse. Outre une critique systématique du travail des délégués de Besançon de la rédaction du Combat syndicaliste, Toulouse a reproché au syndicat de Besançon d’avoir appeler, sur une affiche, les travailleurs précaires « à défendre leurs droits » en les accusant de défendre ainsi la justice bourgeoise. C’est la première d’une série d’attaques très claires contre tout travail de lutte syndicale. Par ce biais, chaque fois que des syndicats commenceront à s’implanter quelques part, ils seront l’objet d’une attaque en règle. Alors que le syndicat de Besançon ne faisait qu’appeler les précaires à s’unir pour se défendre et faire respecter les droits acquis, le syndicat de Toulouse n’hésitait pourtant pas à s’en remettre à la Justice bourgeoise pour gérer un conflit local. En fait, cette affiche n’était qu’un prétexte, ce qui gênait Toulouse, c’était le développement d’un syndicat sur des bases anarchosyndicalistes qui agissait sur le terrain et qui avait un rôle important dans les perspectives de développement de la CNT-AIT, notamment en milieu étudiant. En effet, depuis un moment déjà, la section étudiante de Pau était également attaquée par Toulouse. Elle était devenue le plus gros syndicat étudiants de l’université de Pau et était à l’origine de la lutte victorieuse des étudiants palois qui avaient séquestré le président de l’université en 1995 et obtenu 100 postes de professeurs, 50 de personnels IATOS et d’importantes aides financières pour leur université. Le reproche fait par Toulouse était de participer aux mouvements étudiants alors que ceux-ci n’avaient pas un objectif clairement révolutionnaire. Plutôt que d’essayer de permettre aux étudiants de s’auto-organiser dans leurs luttes, la CNT-AIT de Toulouse, au travers d’un groupe de propagande qu’elle avait créé, les jeunes libertaires, préférait lancer des appels à la démission des élus étudiants en restant à l’extérieur du mouvement étudiant (BI de février 1999). Le laissant ainsi sous le contrôle de ces derniers. Ailleurs, les étudiants de la CNT-AIT participaient aux grèves étudiantes et faisaient en sorte qu’elles fonctionnent en assemblées générales souveraines et sans compromission avec les élus étudiants.

Pas d’actions syndicales !
Le discours, que Toulouse et Caen ont développé alors, a toujours été de confondre le syndicalisme d’action directe avec le syndicalisme de collaboration de classe, en assimilant toute action syndicale à du réformisme. L’action de la CNT-AIT doit se cantonner à un appel à la raison, à l’extérieur des mouvements de grèves : « Nous concentrons une grande part de nos forces à la propagation de nos analyses. Dans les mouvements sociaux (…) nous dénonçons les syndicats hiérarchiques et nous défendons les principes de l’autogestion dans les AG et les coordinations » (Toulouse, BI de février 2004). Car, comme l’affirmait un militant de Toulouse au débat de Marseillan plage (juin 2001) : « la CNT ne doit pas avoir de revendication immédiate. Elle ne doit pas signer d’accord à la fin d’une grève, sinon elle fait du réformisme ». Ce même militant affirmant des positions plus proches de Pannekoek que de Bakounine : « Il y a une différence entre prôner la rupture et les petites luttes, que je ne rejettent pas, mais qui doivent être plus le fait d’individus que celui de la CNT »[1]. Cette dérive, qui amène à un reniement de l’anarchosyndicalisme, peut expliquer les liens que le syndicat de Toulouse a tissés avec le Courant Communiste International, mais aussi l’aberrante position anti-gréviste du syndicat de Perpignan à l’encontre d’un mouvement des travailleurs de la Poste. Dans un tract de février 2000, le syndicat de la CNT de Perpignan écrit : « Le samedi 5 février, jour prévu par la CAF pour le versement des allocations, le syndicat CGT de la poste a appelé à un mouvement de grève pour protester contre le surcroit de travail occasionné. Résultat : les bureaux de poste étant fermés (?) les rmistes et autres allocataires se trouvaient pris en otage une fois de plus. Aujourd’hui les postiers, hier les contrôleurs SNCF (…) un autre jour des syndicats agricoles qui détruisaient la nourriture… Ce syndicalisme n’est pas le notre, nous, anarchosyndicalistes ne confondons pas le corporatisme primaire et la lutte des classes ». Par de tels propos, les scissionnistes du réseau n’ont pas fait que déshonorer la CNT-AIT, ils ont également mis nos compagnons postiers dans une situation difficile alors qu’ils faisaient un large travail pour permettre à la CNT-AIT de s’implanter. Travail qui n’était pas sans risque : la même année, la section de la Poste d’Amiens était confrontée à la répression syndicale… Cela explique aussi que des militants aguerris du réseau travaillant dans l’administration ne participent jamais à une grève ou que la section de la CNT-AIT Toulouse sur l’institut national de recherche agronomique n’a jamais fourni de travail syndical, ni même formulé de critiques devant l’implication de leur institut dans la recherche pour les OGM…

Neutraliser les opposants internes.
Le départ des militants anarchosyndicalistes de Caen n’a pas été un fait isolé. Plusieurs militants de syndicats du réseau ont disparu de la circulation sans que nous sachions pourquoi. En octobre 2002, une lettre laconique du syndicat de Toulouse nous informe qu’un militant étudiant de longue date ne « fait plus partie de la CNT-AIT » et demande aux syndicats d’en prendre acte. Un syndicat de la région Midi-Pyrénées disparaît sans que nous sachions pourquoi, en Ariège. Un autre, à Foix, disparait également après avoir écrit dans le BI : « Que veut dire le mot syndicalisme, à l’heure actuelle, au sein de la CNT-AIT ? Est-ce de la masturbation intellectuelle de penseurs « intégristes » ou puristes qui veulent déjà organiser une société qui n’existe pas encore ? Ou bien est-ce un syndicalisme de terrain : constructif, évolutif, révolutionnaire ? ». (BI, Mai 2001). Le cas le plus significatif est le sort qu’a connu la section syndicale CNT-AIT de Blagnac (syndicat de Toulouse). Dans un premier temps, le syndicat de Toulouse a laissé ces nouveaux militants se compromettre dans une pratique syndicale complètement réformiste, pour le coup. Cette section annonce « qu’une intersyndicale CMB, CNT, CGT, SUD, avec des animateurs contractuels ou titulaires, est constituer pour décider des moyens d’action à venir » (BI, février 1998), se substituant ainsi à la pratique de l’assemblée générale souveraine. La section semble se satisfaire du «travail en intersyndicale avec une vraie reconnaissance de la CNT » et conclut : « ce qui a dépassé nos espérances est le travail effectué en intersyndicale. Notre position n’est pas toujours facile mais il faut être ouvert et vigilant ». Ce fonctionnement qui ne permet pas aux salariés de se réapproprier leurs luttes et qui ne leur permet pas de voir d’autres différences, entre la CNT-AIT et les autres syndicats, que le choix des couleurs, et pour cause, n’a pas permis à la section de se développer. Après quelques temps, le syndicat de Toulouse a tiré les conclusions de « l’expérience » et le travail sur la section s’est limité à un travail de propagande. Ce qui est inadmissible dans cette affaire, ce n’est pas que des militants novices aient naïvement cherché à singer les organisations syndicales traditionnelles mais que des militants qui ont des années d’expérience les aient laissé bafouer nos pratiques et ainsi se planter au lieu de leur expliquer ce qu’est la pratique syndicale des anarcho-syndicalistes pour finalement leur laisser croire que toute action syndicale est forcément réformiste et vouée à l’échec.

Avec cette crise et le climat délétère entretenu – au départ du syndicat de Tours, le syndicat de Toulouse écrivait « ce groupe désœuvré entraîné par ce pygmée compense son vide de pratique sociale par une agitation épistolaire dans la vie interne de la CNT-AIT » (septembre 2003)- a considérablement affaibli notre organisation. Les théories sur le réseau et la dérive vers un anarchisme d’Etat de ce groupe de syndicats organisé en tendance secrète [2] ont fini d’apporter la confusion et la discorde dans notre organisation. Je ne vais pas décrire tous les déboires que nous avons connus pendant dix ans, j'estime que j'en ai assez dit pour que ce qui le souhaite puissent se faire une idée. Signalons simplement que, durant la période 2000-2010, nous avons déploré beaucoup de départs directement consécutifs à cette stratégie de destruction de notre organisation : les syndicats de Tours, des Landes, de Besançon, d’Avranches, de Rouen, de Châteauroux, du Mans, de Périgueux, de Montpellier, de Marseille, de Foix, de l’Ariège soit un tiers de l’organisation ! Bien évidemment, le travail militant s’est poursuivi tout ce temps, mais il a été considérablement freiné et nous n’avons pas profité des opportunités que nous aurions pu saisir pour dépasser l’activité locale pour agir en cohérence au niveau national. Aujourd’hui, nous nous reconstruisons sur des bases saines.

[1] En parlant de l’AAU, Pannekoek explique : « L’AAU organise la classe prolétarienne dans un but exclusif : la disparition de capitalisme comme système ; elle n’a nullement à prendre en compte et à représenter les intérêts personnels de l’ouvrier individuel au sein du capitalisme… lorsqu’un unioniste est embauché dans une entreprise capitaliste, il passe un contrat privé – en tant qu’ouvrier individuel – avec le chef d’entreprise. Se trouve-t-il dans l’entreprise avec un salaire insuffisant pour le maintien de sa simple existence matérielle, alors il va à nouveau voir son employeur, comme individu ouvrier, en exigeant un changement de son contrat privé sous forme d’amélioration de ses conditions de salaire et de travail… Si l’employeur ne l’accorde pas, alors l’unioniste, en tant qu’individu ouvrier, dans l’entreprise, a à sa disposition une série de moyens pour imposer ses revendications, par exemple la grève et la résistance passive » (Die Kommunistische Arbeit Internazionale, « Räte Internazionale oder Fürher internazionale ? », brochure du KAPD, 1923).

[2] Nous avons eu la preuve que des réunions secrètes de la "tendance réseau" se tenaient déjà deux ans avant la scission par des militants qui ont quitté le réseau lorsqu'ils s'en sont aperçus.
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Re: Evolution du syndicalisme-un oeil sur la CNT-AIT fédéral

Messagede SchwàrzLucks » 26 Oct 2014, 19:24

A la lecture de ce texte, j'ai vraiment du mal à voir la différence avec le reste du syndicalisme gauchiste ou alternatif (sauce SUD, voire même CGT pour certains qui estiment qu'elle est aujourd'hui parfaite), si ce n'est le repli sur une étiquette anarcho-syndicaliste qui fait joli.

Un syndicat qui repose exclusivement sur des fonctionnaires et des étudiants, et qui ghettoïse les sans emploi et précaires dans des structures spécifiques... Quand on veut faire la révolution, encore faut-il disposer des structures adaptées au projet révolutionnaire. Autrement dit, des syndicats de branche reliées par leurs Unions Locales. A moins que dans votre société future vous comptez maintenir le système Pôle Emploi mais en "plus humain" ?
Faudra aussi un jour m'expliquer comment des intérimaires, chômeurs et CDD vont pouvoir obtenir la situation stable dont ils veulent sans obtenir l'aide des camarades en CDI par exemple. Comment tu défends l'intégration des intérimaires et CDD dans ta boîte (et l'embauche de sans emploi) si tu ne les organises pas dans le même syndicat d'industrie ? Par la "force des idées" ? Ou alors les intérimaires vont faire grève tout seuls ? C'est simplement matérialiste, les structures conditionnent les idées. Tu milites au quotidien avec des intérimaires/CDD/etc., tu intègres leurs revendications d'autant mieux.
C'est bien gentil de se justifier par du verbiage en parlant de "syndicats institutionnels" (vous devriez mettre les pieds dans le privé d'ailleurs, histoire de voir si tous les syndicats CGT/SUD sont "institutionnels"...), encore faudrait-il avoir d'autres pratiques que lesdits "syndicats institutionnels". Tenir des AGs de section (ou des AGs étendues au reste du personnel), tu peux le faire à la CGT. C'est même dans les formations de base de la CGT ! Quant à l'application sur le terrain, ce n'est souvent pas le cas, mais pour le coup ce n'est pas la faute du bureau confédéral...
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Re: Evolution du syndicalisme-un oeil sur la CNT-AIT fédéral

Messagede jipé64 » 27 Oct 2014, 18:19

Un syndicat qui repose exclusivement sur des fonctionnaires et des étudiants, et qui ghettoïse les sans emploi et précaires dans des structures spécifiques... Quand on veut faire la révolution, encore faut-il disposer des structures adaptées au projet révolutionnaire. Autrement dit, des syndicats de branche reliées par leurs Unions Locales. A moins que dans votre société future vous comptez maintenir le système Pôle Emploi mais en "plus humain" ?


Je n’ai jamais dit qu’il n’y avait que des fonctionnaires et des étudiants. Dans mon syndicat par exemple, il y a des employés de la grande distribution, des paysans, des bucherons. Nous avons également pas mal de sympathisants qui sont ouvriers bien que nous ne soyons pas une région très industrialisée et c’est assez difficile de s’organiser dans des PME. (Cette situation n’est pas unique en France, mais je ne vais pas me lancer dans un tableau général de la CNT-AIT). Par ailleurs, nous avons opté pour la structure du syndicat interco avec plusieurs sections pour resserrer les liens de solidarité entre nous. Bien évidemment, c’est un fonctionnement qui n’est pas possible au-delà d’un certain développement (quoique le syndicat interco de Madrid est le plus gros syndicat de la CNT espagnole et fonctionne avec plusieurs centaines d’adhérents).

Quant à la section chômeur et précaire de mon syndicat (encore une fois je ne peux te parler que de ce que je connais bien), c’est un choix dicté par notre volonté de se porter sur le terrain de la lutte sociale et pas un choix pour la société future. Je ne sais pas si nous avons raison de faire ainsi, ni si c’est une structure qui sera pérenne, mais je vais essayer de t’expliquer les raisons de ce choix. Cela fait maintenant 20 ans que nous avons des copains chômeurs et précaires. Ils sont confrontés à des problèmes spécifiques liés à leur situation. Avec les boîtes d’intérim pour certains, mais aussi avec les administrations (Pole emploi, CAF, etc.), sans compter des problèmes qui peuvent également concerner d’autres gens mais qui sont particulièrement présents pour eux qui n’ont pas beaucoup de revenus : problèmes avec EDF, les banques, les propriétaires. Le fait est que, lorsqu’ils travaillent, c’est pour des missions courtes qui ne leur permettent pas d’entamer un travail de construction d’une section syndicale avec les autres travailleurs, ni même avec les autres précaires et comme la syndicalisation (en général) dans le privé est faible, ils ne tombent pas souvent sur des boîtes où les réflexes de luttes sont suffisamment développés pour obtenir un soutien immédiat. La section chômeurs et précaires permet de parler de tout ça, et d’organiser des actions pour se défendre face aux administrations, aux banquiers, aux proprios etc, et a pour objectif de permettre aux précaires de garder le lien entre eux une fois leur mission terminée et qu’ils partent chacun vers des missions différentes.

Par contre, dans l’Education, nous avons adopté une autre démarche. Les copains précaires de l’Education participent à la section éducation puisque nous avons suffisamment de militant dans ce secteur à Pau pour fonctionner en section. Les précaires de l’Education sont nombreux (450 AESH, AVS et EVS sur notre département sans compter les profs contractuels et les AED) et restent en place sur des durées plus longues. Ils ont des problèmes spécifiques avec leur employeur. Nous avons initié un comité des précaires de l’Education Nationale qui est une structure ouverte et large. Les décisions y sont prises à la base en assemblée générale souveraine et l’on y désigne des mandatés révocables à tout moment. Le comité est indépendant, tous les syndicats peuvent le soutenir s’ils acceptent de respecter les décisions prises en AG par le comité. Notre section de l’éducation soutient ce comité. Les copains de la section éducation qui sont précaires y participent, bien évidemment. Ce comité existe depuis 2003 et a permis d’établir un petit rapport de force qui permet aux précaires de se défendre tant bien que mal. Pourquoi avons-nous choisi une structure large ? Les précaires viennent plus facilement vers le comité plutôt que le syndicat (pas seulement la CNT-AIT, les syndicats en général) qui sous entend un engagement et une adhésion relative à un certain nombre d’idées. Le Comité permet d’unir dans la lutte tous les précaires de l’Education – syndiqués ou pas- qui veulent se battre et il leur permet de maîtriser les orientations de leur lutte. Car il faut prendre en compte deux choses : 1) pour construire un rapport de force, il faut permettre une mobilisation importante qui va bien au-delà des syndiqués, et ce n’est pas facile, et tous ceux qui participent aux luttes doivent pouvoir participer aux décisions ; 2) les précaires de l’Education sont éparpillés sur de nombreux sites (543 écoles et 95 collèges et lycées dans mon département) où ils ne trouvent pas toujours la solidarité sur place du corps enseignant. S’ils ne s’unissent pas entre eux pour faire entendre leur voix, ils vont attendre longtemps. (Même avec l’existence du comité, la solidarité n’est pas énorme, ce que je déplore).


C'est bien gentil de se justifier par du verbiage en parlant de "syndicats institutionnels" (vous devriez mettre les pieds dans le privé d'ailleurs, histoire de voir si tous les syndicats CGT/SUD sont "institutionnels"...), encore faudrait-il avoir d'autres pratiques que lesdits "syndicats institutionnels". Tenir des AGs de section (ou des AGs étendues au reste du personnel), tu peux le faire à la CGT. C'est même dans les formations de base de la CGT ! Quant à l'application sur le terrain, ce n'est souvent pas le cas, mais pour le coup ce n'est pas la faute du bureau confédéral...

Je crois que tu as quelques a priori. Nous mettons les pieds dans le privé, et ce n’est pas facile. Sur Pau, nous avons fait le choix de faire un travail souterrain car nous n’avons pas actuellement le rapport de force nécessaire dans une boîte pour déclarer une section. Quand je parle de syndicat institutionnel, ce n’est pas du verbiage et ça ne remet pas en cause la sincérité des militants de base des autres syndicats mais de la prise en compte d’une réalité. Il n’est pas possible aujourd’hui de délimiter clairement où commencent et où finissent les institutions (donc l’Etat). La participation aux instances paritaires permet à l’Etat de s’ouvrir à un certain nombre de personnes qui souhaitent profiter du système (et je ne dis pas que tous les élus syndicaux se prêtent à ce jeu), se placer du coté du pouvoir en échange de petits avantages ou simplement d’une reconnaissance. Nous en connaissons tous. Par ailleurs, le financement des syndicats y compris par l’UIMM (les maîtres de forges) n’est pas innocent et permet de contenir les directions syndicales dans un rôle de tampon social qu’elles assument aujourd’hui. Cela ne veut pas dire qu’il n’est pas possible de trouver des militants combattifs et sincères dans ces syndicats. Mais « les structures conditionnent les idées » et, dans le cas présent, enlève une grande part de son pouvoir de décisions aux salariés.

Tu parles des AG que la CGT ou autres peuvent organiser (pourquoi que CGT/SUD d’ailleurs ? Parfois sur une boîte on peut trouver une section syndicale FO ou CFDT qui est combative… Ce fut longtemps le cas dans la métallurgie à Bordeaux pour la CFDT). Elles sont quand même la plupart du temps soumises aux intersyndicales, au mieux, on les consulte mais ce ne sont pas elles qui sont à l’initiative des luttes et de leur direction. La différence de notre action syndicale (je ne m'attarde pas sur l'aspect de propagande générale que nous faisons) se base sur deux choix fondamentaux : 1) claire séparation du syndicat et des institutions en refusant de participer aux comités d’entreprises et aux organismes paritaires et refus des permanents et des subventions ; 2) mise en place des AG souveraines ce qui implique qu’elles décident et élisent des élus mandatés et révocables pour les représenter et que les intersyndicales doivent se mettre en retrait de celles-ci pour simplement les soutenir et se conformer à leurs décisions. Sans ces conditions, je ne pense pas que l'on puisse construire une organisation de rupture (et encore, elle ne mettent pas forcément à l'abris de dérives, ce sont des conditions nécessaires mais toujours suffisantes). La constitution des intersyndicales qui chapottent les luttes ont pour effet de déposséder les travailleurs de celles-ci. Je ne parle pas simplement du fait que généralement les grévistes sont plus nombreux que les syndiqués. Même dans une situation où tous les travailleurs seraient syndiqués, les négociations entre syndicats amènent à des décisions où l'on s'aligne généralement sur les positions des syndicats les moins radicaux pour préserver "l'unité". Souvent, au moment des luttes les grévistes ont des positions bien plus radicales que leurs propres syndicats et si ce n'est pas le cas, au moins, la pratique des AG souveraine leur permet de conserver le choix de ce qu'ils veulent faire (même si nous ne l'approuvons pas). Je ne sais pas si j'ai répond à ta question mais de mon coté, j'aimerai bien savoir qu'elles sont les pratiques qui permettent de se distinguer des syndicats institutionnels, pour reprendre tes termes, ou qui permettent aux salariés de s'émanciper, ce qui me semble beaucoup plus important.
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Re: Evolution du syndicalisme-un oeil sur la CNT-AIT fédéral

Messagede jipé64 » 06 Déc 2014, 11:17

La révolte.
Voici la nouvelle feuille de chou que nous diffusons à Pau. On a de bons retour.
http://www.cnt-ait.fr/la-revolte-nouveau-journal-du-stb/
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Re: Evolution du syndicalisme-un oeil sur la CNT-AIT fédéral

Messagede jipé64 » 18 Jan 2015, 17:58

Journées libertaires de Pau, édition 2015 : « révolutions et résistances en Afrique du Nord et au Moyen Orient ».

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Après un premier colloque pour la commémoration du centenaire du congrès anarchiste d'Amsterdam de 1907 qui s'est déroulée en décembre 2007. Chaque année, la section étudiante de la CNT-AIT organise des journées libertaires qui proposent d'aborder un thème particulier sous l'angle libertaire au travers de conférences, concerts, expositions, films...  et en faisant appel à des personnalités extérieures.
Cette année, nous avons choisi de traiter le thème des révolutions et des mouvements de résistance en Afrique du Nord et au Moyen-Orient pour les journées libertaires 2015 qui auront lieu du 16 au 21 février.

Nous jugeons que trop de clichés circulent sur la réalité de cette région du monde qui connait aujourd'hui un vaste mouvement des peuples pour leur émancipation, et qui se confronte à des forces diverses qui veulent l'étouffer. Depuis 2010-2011 et le printemps des révolutions, cette lutte pour l'émancipation s'est intensifiée. Comment résister et réinventer la politique dans des contextes d'extrême violence? Comment résister dans un totalitarisme théocratique comme en Iran? Que s'est-il passé et que se passe-t-il en Tunisie et en Egypte? Ceux que nous avons invité pour intervenir, connaissent bien ces sujets, d'abord parce qu'ils viennent de cette région du monde, ensuite parce que ce sont des militants, des acteurs de ces luttes. Ils viennent nous porter leur éclairage, pour ne pas nous laisser tributaire de la propagande médiatique officielle.

Pniar Selek viendra nous parler des « luttes antiviolentes dans les contextes d'extrême violence », cette féministe turke a toujours pris le parti des minorités réprimées en Turquie (enfants des rues, femmes, homosexuels et trans, Kurdes...) et en a subit les conséquences. Tewfik Allal et Sérénade Chaffik, du manifeste des libertés, nous parlerons des révolutions tunisienne et égyptienne. Enfin, Somayeh Khajvandi, iranienne, réfugiée politique en France, préparant une thèse universitaire sur ce sujet en compagnie de Behrouz Safdari, traducteur en persan des ouvrages situationnistes, nous parlerons des « la pratique amoureuse, forme de résistance sous un Etat totalitaire théocratique : l'Iran.

Une exposition sur les mouvements anarchistes de la région aura lieu à l'université de Pau. Les anarchistes sont depuis longtemps une réalité, souvent minoritaire mais parfois influente, dans ces mouvements de résistance. Cette exposition nous propose un voyage dans l'espace et le temps pour entrevoir cette réalité anarchiste d'hier et d'aujourd'hui, quelques grandes figures et l'implication libertaire dans les révolutions tunisienne, égyptienne et syrienne depuis 2010.

Un concert avec Klaustomi, La vermine et Qrab en soutien aux journées aura lieu le vendredi.

Enfin, une exposition d'artistes locaux inspirés par le sujet cloturera ces journées le 21 février.

Le comité d'organisation.

Pour plus d'infos, vous pouvez consulter notre blog.

http://journeeslibertairespau.blogspot.fr/

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CNT-AIT fédéraliste

Messagede jipé64 » 28 Fév 2016, 13:40

La 8ème édition des journées libertaires, organisée par la Coordination Libertaire Etudiante (CNT-AIT), auront pour thème « le Fascisme » et se dérouleront du 7 au 15 avril 2016.

Jeudi 7 avril, 20H30:
Concert de soutien à la Centrifugeuse avec Z’s Shadow,Subconscient et Will Dèd.

Samedi 9 avril, 15H:
conférence de Gaetano MANFREDONIA, « La génèse du fascisme italien », local de la CNT-AIT, 18 rue Jean-Baptiste Carreau.

Lundi 11 avril, 18H00:
vernissage de l’exposition, « Ces anarchistes qui ont combattu les fascismes », faculté de lettres, devant les amphis.

Mardi 12 avril, 18H30:
conférence de Shlomo SAND, « Les intellectuels français qui ont flirté avec le fascisme », faculté de lettres.

Jeudi 14 avril, 18H30:
conférence de Jean-Paul GAUTIER, « Fascisme et Front National », amphi de la présidence.

Vendredi 15 avril, 18H30:
Vernissage « Expo d’Art plastique: ça va péter!« , local de la CNT-AIT, 18 rue JB Carreau.

pour plus d'infos
http://www.cnt-ait.fr/9eme-edition-des-journees-libertaires-du-7-au-15-avril-2016/
http://journeeslibertairespau.blogspot.fr/

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