Bretagne, Bonnets rouges

Re: Bretagne: contre-manifestation ouvrière syndicale

Messagede digger » 10 Nov 2013, 10:16

ça va en étonner peut etre mais j'ai l'impression d'etre d'accord avec diggers

:) Ce qui me donne envie d’aller plus loin.
D’abord, j’appelais nouveau non pas le repli corporatiste, mais l’instrumentalisation de la classe ouvrière, qui ne sert plus uniquement comme main d’oeuvre pour la production, (elle a toujours été instrumentalisée, en cela) mais aussi comme instrument de défense (manipulé) d’intérêts de classe faussement présentés comme communs.
Ils sont convergents, comme je l’ai dit, mais certainement pas communs.
La situation sociale, la dégradation de la situation de l’emploi, notamment (mais pas que) permet cela. Et les attaques contre les C.C en font partie, comme les prétendues solutions pour sauvegarder son boulot en travaillant plus pour gagner moins.
Une des théories que l’on voit souvent, explicitement ou implicitement, c’est que plus ca va mal et plus la classe ouvrière, le prolétariat, la classe salariée, va prendre conscience de sa condition et se rebeller. Or, elle se place sur des positions défensives, une sorte de "chacun pour soi" . Les mots d’ordre "défense de l’emploi" sont interprétées comme défense de "mon emploi" ou au mieux, défense de mon entreprise. (C’est là où j’interroge la pratique syndicale, qui a mon avis a favorisé cette "culture d’entreprise" au détriment d’une culture de classe, même si les deux ne sont pas foncièrement incompatibles)
Et je m’interroge aussi non pas sur le terme de "prolétariat" ou de "classe" (ni même de lutte des classe") mais sur leurs contenus, qui m’apparaissent comme une sorte d’incantation, une idéalisation, plus que comme une réalité perçue et un outil de changement radical. Ou un concept issu du XIXème auquel on collerait la même réalité qu’il avait alors.
Ce qui est d’ailleurs une source, pour le moins de débats, au sein d’une partie du mouvement anarchiste, et (une partie) d’une analyse, accusée de "renoncer" à la lutte des classes, parce qu’elle pose (de manière beaucoup plus complète et fouillée) les réflexions résumées ici.
Et lorsque l’on voit les manif contre l’écotaxe, ou autres réalités de terrain, c’est, je pense, l’occasion de confronter ces idées aux réalités de terrain (ce qui devrait toujours être le cas)
Et sur une analyse à partir du terrain (ou sur le terrain lui-même) beaucoup de soi-disant différences s’atténuent parce qu’on est plus uniquement dans le verbiage.

En prime, un condensé de conneries. Avec des "chercheurs" comme ça, on n’est pas sorti....
Bonnet brun, bonnet rouge et blanc bonnet
http://www.liberation.fr/politiques/2013/11/07/bonnet-brun-bonnet-rouge-et-blanc-bonnet_945372
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Re: Bretagne: contre-manifestation ouvrière syndicale

Messagede digger » 11 Nov 2013, 10:56

Laurent Berger : les bonnets rouges «mentent» aux salariés
http://www.liberation.fr/economie/2013/11/06/ecotaxe-les-bonnets-rouges-mentent-aux-salaries-dit-la-cfdt_945153
la violence n’est jamais une solution, ce n’est pas acceptable, il faut la combattre...il est de la responsabilité de l’Etat de faire respecter la loi

Elle s’arrêtera où la CFDT ? Elle est loin l’époque du Joint Français ….
Les bonnets rouges : un mouvement populaire, pas une bande de fachos
http://www.liberation.fr/economie/2013/11/06/les-bonnets-rouges-un-mouvement-populaire-pas-une-bande-de-fachos_945045
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Re: Bretagne: contre-manifestation ouvrière syndicale

Messagede Pïérô » 11 Nov 2013, 14:57

Le tract que vient de sortir l'union syndicale Solidaires me semble pas mal rapporté à la situation :
viewtopic.php?f=12&t=3445&start=75#p127389
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Re: Bretagne: contre-manifestation ouvrière syndicale

Messagede bipbip » 12 Nov 2013, 01:37

Communiqué d'Alternative Libertaire
Emploi, écotaxe : solidarité populaire contre le gouvernement et la récupération patronale !

Le 2 novembre dernier avaient lieu non pas une mais deux manifestations en Bretagne : une à Quimper pour la défense de l'emploi et contre l'écotaxe (celle des "bonnets rouges") et une autre à Carhaix pour la défense de l'emploi.

La manifestation de Carhaix s'est déroulée à l'appel notamment de syndicats (FSU, Solidaires et CGT) et d'organisations politiques (Front de Gauche et EELV). Leur volonté était de se démarquer de l'appel à la manifestation à Quimper du fait du contexte plus qu'ambigu qui l’entourait. Cette dernière a mis en effet des salarié-es et des organisations politiques révolutionnaires (NPA, Breizhistance, etc.) "aux côtés" d’organisations patronales (Medef 29) et d'organisations politiques de droite (UMP) et d'extrême-droite (Identitaires et FN).

A l’origine de cette manifestation, il y a le meeting du 18 octobre à Carhaix pour la défense des salarié-es licencié-es de Marine Harvest, parmi les millliers d’autres salarié-es breton-nes actuellement victimes des plans de licenciement, notamment dans l'agro-alimentaire. Dans les usines Doux, à Gad, à Marine Harvest et ailleurs, ils et elles subissent actuellement les résultats des politiques productivistes et de la voracité des vautours capitalistes. Leur colère et leur combat sont légitimes et doivent non seulement être soutenus mais aussi étendus.

Le souci est que, parallèlement à ces luttes contre les licenciements, s'est développée une mobilisation contre l'écotaxe qui est, elle, essentiellement le fait de petits patrons : transporteurs et agri-managers. Ceux-ci ont décidé le 26 octobre d'appeler à la manifestation de Quimper sous le prétexte fallacieux que l'écotaxe risquait de supprimer des emplois en Bretagne. En réalité, ils craignent juste pour leurs profits et ils ont vite été rejoints par la droite (l'UMP, pourtant à l'origine de cette éco-taxe), l'extrême droite et les organisations patronales. Ceux-là ont détourné le sens initial de la manifestation de Quimper et se la sont appropriée via les réseaux médiatiques. Vaste hypocrisie. Les capitalistes et la droite extrême ont voulu unifier tou-tes les manifestant-es autour d'une identité "bretonne" (la blague des bonnets rouges fournis par l'entreprise Armor-Lux mais en réalité fabriqués en Ecosse) et autour d'une cause rassembleuse : la défense de l'emploi. Comme s’ils pouvaient faire oublier les niches fiscales et les crédits d'impôts dont ils bénéficient grâce à l'Etat français ! Il ne faut pas se tromper d’amis. Ce sont ces mêmes capitalistes qui mettent en place, avec l'aide de l'Etat, l'agriculture productiviste et le secteur agro-industriel aux conséquences sociales et écologiques catastrophiques. Ces manifestant-es n’ont même pas dénoncé le montage financier de l’écotaxe, conçu par et pour des capitalistes encore plus gros qu’eux, ces sociétés privées qui s’apprêtent à collecter l’impôt en s’en mettant pas moins de 20% dans les poches ! Petits ou gros, ce sont enfin ces mêmes capitalistes qui exploitent, sous-paient et licencient des milliers de salarié-es breton-nes. Français quand ça les arrange, bretons quand ça les arrange : les capitalistes ne défendent qu'un intérêt : le leur.

Alternative libertaire dénonce la récupération opportuniste de la manif de Quimper que ce soit par les patrons, par la droite ou l'extrême droite (les descendants de ceux qui collaborèrent, en Bretagne, avec le régime, bien français, de Vichy)

Pour tous les salarié-es, les chômeur-ses, pour celles et ceux qui souffrent de l'exploitation capitalistes il n'y a qu'une voie : la solidarité de classe contre les exploiteurs. La sauvegarde de l'emploi ne passe pas par la suppression de l'écotaxe, pas plus que la sauvegarde de l'environnement ne passe par son maintien.

Alternative libertaire, le 11 novembre 2013
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Re: Bretagne: contre-manifestation ouvrière syndicale

Messagede altersocial » 12 Nov 2013, 18:11

Nico37 a posté la position des Alternatifs ici :

:arrow: Quels bilans tirer du 2 novembre en Bretagne ? 05/11

Lire également le site des Alternatifs bretons sur la question :

http://lesalternatifs29.wordpress.com/
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Re: Bretagne: contre-manifestation ouvrière syndicale

Messagede digger » 14 Nov 2013, 10:50

Crise bretonne : une journée de mobilisation régionale en vue
"Sept organisations syndicales régionales de Bretagne, CFDT, CGT, Solidaires, CFTC, UNSA, CFE-CGC et FSU ont appelé mercredi les salariés à une journée de mobilisation régionale le 23 novembre, «pour l’avenir de la Bretagne» et pour «un pacte social». Cette mobilisation prendra la forme de rassemblements ou de manifestations dans chacun des quatre départements bretons, a indiqué à l’AFP une responsable de la CFDT, Jocelyne Cabanal. Les lieux des différentes actions seront précisés ultérieurement. "

http://www.liberation.fr/economie/2013/11/13/crise-bretonne-une-journee-de-mobilisation-regionale-en-vue_946812

De l’écotaxe à "l’avenir de la Bretagne", il me semble y avoir un glissement significatif, puisque l’écotaxe concerne tout le territoire.
Mon analyse personnelle, qui vaut ce qu’elle vaut, c’est que, si comme je l’ai dit, il n’y a rien de breton dans l’écotaxe, la question a fait resurgir l’éternelle question bretonne. Elle a évidemment apparu dans le milieu breton, politique et culturel et est posée dans des termes assez différentes que ceux du monde syndical.
J’imagine que dans l’esprit des syndicats, il s’agit de poursuivre la contre manifestation de Carhaix et de continuer à être un contrepoids au mouvement diffus des "bonnets rouges", en recentrant le débat sur des terrains plus concrets.

Mais ce terrain concret – le développement économique, l’emploi....- devient aussi alors une question "bretonne" et politique. "L’avenir de la Bretagne" est une notion difficile (et dangereuse) à manier, surtout lorsqu’on commence maladroitement par parler des "quatre départements bretons".

Le danger est que, faute d’en avoir saisi toutes les natures, complexes et imbriquées, de la collaboration de classe au populisme, en passant par les revendications "régionalistes", ces manifestations département par département, ne mobilisent guère, sinon les militant-es,face à celle prévue le 30, continuant sur la lancée de Quimper (et en gardant toute la confusion).
La question de "l’avenir de la Bretagne" est bien sûr primordiale et indissociable à celle de l’emploi. Mais plus que de la poser, l’important est du "comment la poser" et avec qui la poser.
Lorsqu’on parle d’alliance contre nature au sujet de la manif de Quimper, à juste titre pour ce qui est d’un aspect de la question, on ne peut pas y répondre par d’autres alliances contre nature, fussent-elles syndicales. La CFDT ne peut pas appeler à la répression d’un côté et se retrouver de l’autre à parler de "l’avenir de la Bretagne."

Je pense qu’à un moment, surtout face à des situations complexes, il faut avoir des analyses et des positions claires, au risque de se tromper. Un des choix clé est le projet d’abord politique, ensuite économique et social pour la société, qu’elle soit bretonne ou autre. Pour moi, il est clairement dans le fédéralisme libertaire (on l’aura compris), ce qui me donne une grille de lecture (vraie ou fausse) face à ce qui se passe. Fédéralisme libertaire disqualifie par exemple la création du nouveau parti "autonomiste" Breizh Europa, qui est fédéraliste sans aucune critique du capitalisme. Il manque une jambe pour tenir debout.
Derrière l’écotaxe, il y a une autre question qui lui est plus ancienne, qui va la dépasser et lui survivre.
L’Agence Bretagne Presse à un site qui reflère assez bien toutes les questions imbriquées ici, les différentes approches de nombreuses sensibilités.
http://www.agencebretagnepresse.com/index.php
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Re: Bretagne: contre-manifestation ouvrière syndicale

Messagede digger » 15 Nov 2013, 21:11

FO se désolidarise des Bonnets rouges
http://www.liberation.fr/societe/2013/11/15/fo-se-desolidarise-des-bonnets-rouges_947246
"Il semblerait que ce mouvement devienne un mouvement corporatiste qui a sa propre finalité, dans lequel un syndicat indépendant n’a pas sa place" a expliqué Fabrice Lerestif à l’AFP ….
«On ne veut pas être ralliés de près ou de loin à un programme politique qui n’est pas dans nos tablettes et qui est le régionalisme et éventuellement une zone franche bretonne pour pouvoir décider les lois et des règlements de la Bretagne», a renchéri Marc Hébert, secrétaire départemental FO du Finistère, joint par l’AFP. «On ne s’inscrit pas du tout dans une démarche identitaire, on pense que le problème est national et pas régional», a-t-il également affirmé.

Jusque là, pas de problème.
Le problème, il est là, a mon avis :
FO manifestera le 23 novembre à Rennes contre les licenciements, suivant le mot d’ordre de cette manifestation décidée le 24 octobre, a-t-il précisé, soulignant que la manifestation prévue le même jour à l’appel de sept autres organisations syndicales régionales de Bretagne était «une manifestation de soutien au gouvernement».

C’est sûr que si la manif est un soutien au gouvernement, il risque de pas y avoir grand monde. :mrgreen:
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Re: Bretagne: contre-manifestation ouvrière syndicale

Messagede Pïérô » 17 Nov 2013, 15:58

Il est vrai que l'appel au 23 n'est pas très offensif, c'est le moins que l'on puisse dire. Il est même complètement en dessous de tout, et vraiment à chier, c'est la ligne de la CFDT.

Déclaration des organisations syndicales régionales de Bretagne
Pour l’avenir de la Bretagne, mobilisons-nous pour un pacte social !

Depuis des années, les organisations syndicales se mobilisent et travaillent à une prise de conscience collective des causes de la crise systémique, financière, économique, sociale et environnementale, aggravée par les politiques d’austérité. Aujourd’hui, l’ampleur des drames sociaux, leur concentration sur les filières fondamentales, menacent l’équilibre et l’avenir de nos territoires. A la hauteur de ces enjeux, les organisations syndicales de Bretagne, CFDT, CGT, Solidaires, CFTC, UNSA, CFE-CGC, FSU, entendent prendre leurs responsabilités dans l’intérêt des salariés par la démarche unitaire d’une action syndicale forte de propositions constructives pour l’avenir des salariés et de l’emploi en Bretagne. Représentant les salariés, elles s’engagent dans le dialogue social tant dans les entreprises, les services, que dans les institutions et face au gouvernement pour exiger la prise en compte de nos revendications.

Le pacte d’avenir est insuffisant !

Aux propositions économiques qu’il contient, il faut ajouter un volet social conséquent qui prenne en compte l’urgence des situations. Ce pacte doit dessiner un avenir pour l’ensemble des filières et des territoires, ce qui passe également par un engagement fort des pouvoirs publics et des entreprises vis-à-vis des salariés.

Une réponse conjoncturelle ne peut suffire à une crise structurelle.

L’effort collectif qui permettra le soutien au territoire breton, ne saurait être engagé sans garanties formelles et transparentes des entreprises, quant à l’utilisation de ces moyens, en termes d’anticipation, d’innovation, et de politique sociale. Il faut en finir avec ces méthodes de gestion de trop d’entreprises irresponsables et arrogantes, détournant et gaspillant subventions et force de travail, détruisant impunément le bien public, méprisant la santé des salariés sans aucune volonté de préparer l’avenir.

Il en découle pour l’Etat la mission impérative de s’assurer que les employeurs mettent en œuvre leurs obligations et que les droits des salariés soient effectivement respectés. Le contexte nécessite de nouveaux modèles articulant les exigences économiques, sociales et environnementales, pour sortir d’une crise dont les salariés ne sont pas responsables.

Les mesures de soutien pour maintenir l’emploi s’imposent. Il faut combattre les suppressions d’emploi et la destruction d’un tissu industriel des territoires dont nous pensons qu’ils peuvent rebondir.  

Les mutations industrielles, quand il est démontré qu’elles sont inévitables, doivent être anticipées pour permettre aux salariés de se réorienter et se former dans un parcours sécurisé et ainsi éviter les suppressions d’emploi. La mobilité des salariés doit être accompagnée par des droits importants et pérennes.

A la lumière de la crise actuelle, un effort considérable de formation et qualification s’impose. C’est de la responsabilité particulière des employeurs. Les salariés constituent la première richesse de notre territoire.

Des mesures d’accompagnement dépassant le cadre administratif actuel pour les salariés touchés par les suppressions d’emploi ont été obtenues pour certaines situations. Elles doivent être améliorées et étendues à l’ensemble des salariés notamment des TPE et PME souvent oubliés, et bien au-delà de la seule filière agroalimentaire.

Nos organisations sont pleinement solidaires des salariés actuellement victimes des licenciements et partagent leur colère, l’angoisse de leur famille et de leur entourage Pour autant, face aux manœuvres de récupération de cette détresse, nos organisations dénoncent les discours et postures réactionnaires et affirment leur refus de la violence et du vandalisme, de la destruction de biens publics à ce jour impunie.

Elles appellent à une expression claire des salariés et agiront pour faire entendre leurs voix dans les groupes de travail, dans la construction du plan breton, sur les lieux de travail.

C’est pourquoi nous appelons à la mobilisation pour porter haut et fort nos revendications :

- En permettant l’émergence de mobilisations dans les territoires pour favoriser les solidarités autour des entreprises en difficultés
- En appelant les salariés à se mobiliser sur les lieux de travail,
- En appelant à une mobilisation régionale le 23 Novembre 2013 dans chaque département breton.

http://rennes-info.org/Pour-l-avenir-de-la-Bretagne
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Re: Bretagne: contre-manifestation ouvrière syndicale

Messagede Pïérô » 22 Nov 2013, 01:54

SUD PTT 35 s'élève contre la teneur de l'appel du 23 et se démarque

Pourquoi SUD n’appelle pas à la manifestation du 23 novembre

Si les 20 000 manifestants de Quimper n’ont pas réussi à arrêter les licenciements, ils ont obligé les patrons licencieurs à augmenter sérieusement les indemnités de licenciement (extra légales) chez Gad, Marine harvest, etc… et ils ont obligé les représentants du gouvernement à venir s’expliquer sur sa politique fiscale et sa politique en matière d’emplois particulièrement dans la région Bretagne.

UN PACTE SOCIAL ? QUEL PACTE SOCIAL ?

Les appareils syndicaux régionaux ont organisé une contre manifestation le 2 novembre à Carhaix. Suite à l’échec de cette contre manifestation, les syndicats régionaux ont appelé à des manifestations départementales le 23 novembre. Le titre de la déclaration pour le 23 est éloquent : « Pour l’avenir de la Bretagne, mobilisons nous pour un pacte social ! »

Or qu’est ce que ce « pacte social » ? Un pacte d’accompagnement des 850 licenciements chez Gad, 400 chez Marine Harvest, 1400 suppressions d’emplois à PSA Rennes, 120 suppressions d’emplois à Cooper Standard et une centaine à Alcatel Lucent-Rennes !! L’accompagnement n’est pas la lutte pour l’arrêt immédiat de ces licenciements.

Il est vrai que si les revendications portées par les manifestants de Quimper sont diverses, les organisations syndicales sont divisées : sur l’allongement de la durée des cotisations retraite, sur l’augmentation de la TVA ou de la CSG, etc…

Cette stratégie de soutien au gouvernement Hollande à 4 mois des échéances électorales (Liste PC-PS aux municipales) est tellement visible que même FO en semble gêner.

POUR LA DEFENSE DE L’EMPLOI , CONTRE LA FINANCIARISATION

Ce que vit la « Bretagne économique », ce sont les prémisses de ce que vivent la population de Grèce, du Portugal ou de l’Espagne. La financiarisation mondiale tue la production. Le différentiel entre la valeur réelle produite et la financiarisation est de plus 30 000 milliards de dollars. La banque centrale Européenne a prêté 529 milliards d’euros à 800 banques, quasi-sans intérêt, en 2012. Hollande a financé à hauteur de 6,6 milliards le maintien de Dexia (Banque de détail), a apporté une garantie de 7 milliards à PSA-Finance (PSA est avant tout une banque dont les principaux actionnaires sont suisses) !

Du fait de la crise de 2008 et de l’imminence de l’éclatement de la nouvelle bulle, le capitalisme financier est devenu pingre, voire impitoyable. Ceux qui avaient des miettes n’ont plus rien pour faire leur « businesss ». Ce qui explique que la colère gagne des classes sociales différentes (agriculteurs, salariés et même patrons !) qui pouvaient s’enrichir de subsides (subventions européennes par exemple). .C’est vrai en Grèce ou en Espagne, c’est vrai aussi dans le mouvement social en Bretagne.

Le gouvernement Hollande, comme le gouvernement précédent, suit donc les recommandations du G20 d’avril 2011 sur la réduction de la protection sociale et la baisse du coût du travail, tout en favorisant cette financiarisation.

Parce que SUD choisit clairement d’être avec ceux qui sont en butte à cette financiarisation du capitalisme mondial et non derrière ceux (de gauche ou de droite) qui gèrent le pays selon les directives de cette financiarisation.

Parce que la défense de l’emploi passe par cette lutte contre la financiarisation mondiale, ce 1% qui domine la planète, il est nécessaire que les syndicats représentatifs prennent en compte cette dimension, sous peine d’être marginalisés en dehors des mouvements sociaux.

Rennes le 21 novembre 2013

http://rennes-info.org/Pourquoi-SUD-n-appelle-pas-a-la
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Re: Bretagne: contre-manifestation ouvrière syndicale

Messagede SchwàrzLucks » 22 Nov 2013, 03:13

digger a écrit:FO se désolidarise des Bonnets rouges
http://www.liberation.fr/societe/2013/11/15/fo-se-desolidarise-des-bonnets-rouges_947246
"Il semblerait que ce mouvement devienne un mouvement corporatiste qui a sa propre finalité, dans lequel un syndicat indépendant n’a pas sa place" a expliqué Fabrice Lerestif à l’AFP ….
«On ne veut pas être ralliés de près ou de loin à un programme politique qui n’est pas dans nos tablettes et qui est le régionalisme et éventuellement une zone franche bretonne pour pouvoir décider les lois et des règlements de la Bretagne», a renchéri Marc Hébert, secrétaire départemental FO du Finistère, joint par l’AFP. «On ne s’inscrit pas du tout dans une démarche identitaire, on pense que le problème est national et pas régional», a-t-il également affirmé.

Jusque là, pas de problème.


Personnellement je le vois déjà là le problème. "On ne s'inscrit pas dans une démarche identitaire, on pense que le problème est national et pas régional" ??? Il faut comprendre quoi ici ? "Nous sommes contre le régionalisme, vive la République française !" Ou encore que la lutte des travailleurs c'est un problème national ? :roll: Ca sent vraiment le discours gangréné par le politique au plus haut point, parce que, au lieu d'affirmer que le problème, c'est la réappropriation du mouvement par le patronat, ils viennent invoquer une erreur d'échelle. Ou alors ils sont totalement perdus et cherchent une porte de sortie.
En tout cas, je n'arrive pas à comprendre ce qu'ils veulent dire. Ils visent quoi en disant que "ça devient un mouvement corporatiste qui a sa propre finalité" ? Ils se rendent compte maintenant qu'il y avait des patrons là-dedans ?

C'est déjà pas folichon dans la CGT en ce moment, mais alors là...

[edit] Ah ouais d'accord, le Hébert c'est un anarcho-syndicaliste du POI qui semble bien kiffer Françoise Morvan.
(http://www.brest.maville.com/actu/actud ... 1_actu.Htm entre autres)

http://www.letelegramme.fr/ig/generales ... 304499.php

Non mais sérieux c'est aberrant ! Pareil dans le telegramme : "le problème c'est le régionalisme, ça devient trop politique ! Mais bon, si des membres de FO veulent y aller, ils peuvent !" Et le fait de co-organiser avec le patronat ? C'est pas problématique ???

[re-edit] http://www.dailymotion.com/video/xhaenh ... -29_webcam

Grande gueule qui fait un hymne au sectarisme, qui appelle à relire des "grands hommes du syndicalisme" (en réalité, pour beaucoup de sacrés bureaucrates), etc. Et quand il parle d'une structure où la FO se trouve avec le MEDEF, SUD, AXA, etc., ce qui le gêne le plus c'est SUD... :lol: Et une fois qu'il a liquidé son temps de parole (alors qu'il parle de démocratie syndicale) et qu'on lui fait la remarque, il se permet d'engueuler la personne qui le lui rappelle. :lol:
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Re: Bretagne: contre-manifestation ouvrière syndicale

Messagede digger » 22 Nov 2013, 08:42

Je disais "pas de problème", parce que la position de FO ne me surprend pas et qu'à un moment ou à un autre, le syndicat allait se désolidariser de revendications qui dépassaient la seule écotaxe. Comme tous les syndicats d'ailleurs, qui, si ils reprennent le slogan "vivre et travailler au pays" oublieront le "décider au pays". Leur explication est confuse. "corporatiste", "identitaire" mais cela l'était en effet dès le début.
Ils devaient se sentir aussi isolés.
Il existe bien sûr une échelle nationale au problème de l'emploi, ainsi que sur toutes les autres questions concernant les travailleur-ses. Mais je pense que la dimension "régionaliste" aujourd'hui est un tabou absolu pour les partis et les syndicats.
Et puis il y a le problème de FO qui est une auberge espagnol, y compris une tendance lambertiste en effet. Mais ca, c'est leur problème.
Et pour les journaux, Télégramme, O.F.... on va assister comme d'habitude à une reprise en main, c'est à dire tirer à boulets rouges sur tout ce qui est "régionaliste", les "manipulations", les "justes inquiétudes des travailleurs qui sont utilisées à des fins peu recommandables" etc...
Bientôt le MEDEF sifflera aussi la fin de la partie parce qu'il ne contrôlera plus rien.
Et puis il y aura une autre commission sur l'avenir de la Bretagne....
Le plan Alter, il existe déjà. Mais politiquement, il est inacceptable.
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Re: Bretagne: contre-manifestation ouvrière syndicale

Messagede Kzimir » 22 Nov 2013, 12:52

Mélenchon en parle sur son blog (http://www.jean-luc-melenchon.fr/2013/1 ... ets-rouges) :

... En effet si une classe sociale est décrite essentiellement par sa position dans les rapports de production, cette description n’est en quelque sorte qu’une photographie vue d'avion. Les classes sociales se constituent dans la réalité effective, par la perception qu'elles ont d’elles-mêmes. Quand un groupe humain devient conscient de sa situation réelle, la situation réelle est déjà changée. La conscience de soi n'est pas un à-côté surplombant la réalité dans un univers parallèle de fumée conceptuelle ! C'est la réalité devenant consciente d'elle-même. L'analyse matérialiste des rapports sociaux ne peut jamais séparer les données objectives d’une situation des composantes subjectives qui la composent. On connaît le vieil adage syndicaliste : « quelle est la limite à l'exploitation ? ». La réponse est : « la résistance à l'exploitation ». Comment mieux décrire l'articulation entre une situation et les conséquences de la prise de conscience de celle-ci ?
C'est pourquoi j'ai plaidé que le fait de constater, dans les manifestations de Quimper, une forte présence ouvrière, ne suffisait pas à faire de cette démonstration de force autre chose que ce dont se réclamaient les organisateurs patronaux et leurs slogans. Dans ma conception de la lutte sociale, finalement assez classique, les salariés ne sont pas simplement résumés par leur feuille de paye et leur estomac. Ils sont au contraire des êtres de conscience, agissant dans le cadre d'un ensemble de valeurs culturelles et morales, qui peuvent parfois entrer en contradiction avec leur intérêt bien compris et, d'autres fois, donner à celui-ci, au contraire, une force absolument sans proportion avec l'effet déclencheur ! C'est pourquoi je veux revenir sur la question des « bonnets rouges ». Dans l'interview que j'ai donnée au journal « Médiapart », on se souvient que je me trouvais placé quasiment en position défensive par rapport aux questions qui m'étaient posées, compte tenu du préjugé qui dominait alors selon lequel l'essentiel, dans la manifestation de Quimper, aurait été le mouvement et la composition sociale plutôt que les mots d'ordre et les organisateurs. J'ai protesté contre cette vision très « mouvementiste » de la lutte sociale, au profit d'une lecture plus respectueuse de ce que les protagonistes déclaraient mettre réellement en jeu. Il me semble que l'évolution de la situation jusqu'au point où nous voici rendus pour ce 23 novembre breton confirme cette approche.
Je reviens donc sur le cas des fameux « bonnets rouges ». Je le fais parce que lorsque j'ai interpellé le sens de la manifestation de Quimper du début du mois de novembre, on m'avait beaucoup fait reproche des mots que j'avais utilisés comme « nigauds » ! Je n'étais pas dupe du fait qu'une fois de plus, il s'agissait de me diaboliser et de refuser de discuter les arguments que je présentais. Mais comme je savais parfaitement que mes mots fonctionneraient comme des obus, je ne m'en plains pas. Mon but était d'attirer l'attention sur la manifestation de Carhaix que je voulais soutenir, et je crois y être parvenu. Je n'ai donc pas attaché beaucoup d'importance au fait que, par exemple, Maurice Szafran, de « Marianne », m’ait reproché « d'insulter » les Bretons, après que lui-même n'a pas hésité à me traiter de « con » pour titrer un de ses éditoriaux ! Celui-là, et combien d'autres, sont dorénavant bien connus de nous. Et moi, je sais où appuyer pour les faire klaxonner ! Mais, une quinzaine de jours plus tard, le paysage s'est considérablement éclairci.
De tous côtés, les enquêtes réalisées montrent que j'avais raison : chez les bonnets rouges, il n'y a que le bonnet de rouge. Dernière confirmation en date : le syndicat Force Ouvrière du Finistère était le seul syndicat à avoir participé au collectif des "bonnets rouges" et à la manifestation de Quimper le 2 novembre. Depuis, ce syndicat a décidé de quitter le collectif dénonçant son "corporatisme" et son "régionalisme". Nous avions vu cela dès début novembre : les mots d'ordre de la manifestation de Quimper, les organisations qui y appelaient autour de l'UMP, de la FNSEA et du Medef, le soutien des évêques et du Front National, tout cela nous avait mis en alerte. J’ai dit sans détour ce que j’en pensais ! Le Parti de Gauche n’a pas été en reste ! Nous avons bien fait. A cette heure on nous témoigne de la reconnaissance de l’avoir fait « cru et dru ». A présent, les témoignages se multiplient qui confirment la manipulation à laquelle nous avons appelé à ne pas céder. Ainsi, Le Monde du 17 novembre a dressé le portrait de "ces patrons à l'origine des bonnets rouges" comme le titre le journal. Dès le titre, il est donc clair que l'initiative est patronale, comme nous l'affirmions. La manifestation des "bonnets rouges" a été organisée à l'appel d'un collectif nommé "Vivre, décider et travailler en Bretagne". C'est ce collectif que FO a décidé de quitter. Le caractère productiviste et patronal du collectif est limpide, puisque sa cheville ouvrière est le président de la FNSEA du Finistère Thierry Merret. Depuis le début, ce collectif revendique aussi son caractère régionaliste à travers le maire de Carhaix, Christian Troadec. Celui-ci explique au Monde comment ce collectif dont il fait partie a été composé autour d'"un réseau informel de gens qui se connaissent très bien, qui se côtoient très régulièrement, dans les locaux de l'Institut de Locarn ou ailleurs".
Cet Institut de Locarn est le fer de lance du patronat régionaliste. « Le Monde » le présente comme un "think thank régionaliste". Régionaliste n’est pas le bon mot pour le décrire. C’est un haut lieu du communautariste identitaire, ce qui n’est pas pareil. C'est une évidence. Son président, Alain Glon, est même allé jusqu'à écrire le 10 novembre 2012 sur un blog breton que "le problème de la Bretagne c'est la France". Alain Glon a explicitement soutenu le Parti Breton et son candidat dans la campagne législative à Dinan. Mais ce think tank est aussi intimement lié au monde patronal puisqu'il compte, parmi ses principaux membres, de grandes entreprises et le syndicat patronal CGPME. « Les bonnets rouges » ne sont qu'un épisode dans une offensive concertée des patrons identitaires. Celle-ci vient de loin. A l'époque, le 18 juin, il y a maintenant cinq mois, quand on ne parlait pas encore des bonnets rouges, une trentaine de patrons réunis à Ponthivy, dans le Morbihan, créent le "comité de convergences des intérêts bretons" (CCIB). Ce CCIB a ensuite participé à la création du collectif des bonnets rouges. Parmi les initiateurs de l'appel, il y a un homme : Alain Glon. Il est le président de l'Institut de Locarn dont parle Troadec. Au « Monde », il avoue la supercherie des "bonnets rouges" en déclarant clairement "on pilote deux choses : les “bonnets rouges” et un projet pour la Bretagne". Le pilote, c'est donc lui, son institut et ses acolytes du patronat de la grande distribution et de l'agroalimentaire productiviste.
En juin, ces patrons ont lancé un "appel". Cet appel de Pontivy fixe le cadre de ce qui deviendra ensuite le mouvement des bonnets rouges. On y trouve déjà tout ce que nous avons rejeté dans la manifestation de Quimper. Sur la méthode d'abord ! Comment s'étonner ensuite du saccage des portiques Ecotaxe ? Surtout quand Alain Glon explique que "on peut tolérer un peu de violence". Sur le fond, le message est aussi très clair. Le discours anti-Etat et antirépublicain est fortement présent et s'agglomère dans un gloubi-boulga libéral contre «l'hyper centralisme français et le labyrinthe des réglementations». Ils réclament que davantage de pouvoir soit donné aux régions ainsi qu'un "droit à l'expérimentation (…) afin de ne pas avoir à affronter en permanence les excès des systèmes bureaucratiques".
Après le départ de FO de ce comité, ce qui pouvait rester de confusion est dissipé. D'autant qu'après le succès de la manifestation de Carhaix le 2 novembre, les syndicats de salariés ont repris la main et ils ont décidé de la garder. Ils appellent les salariés à manifester dans toutes les préfectures des départements bretons samedi 23 novembre. Sous leurs bannières. Pour l'emploi et les droits des salariés. Loin de l’enfumage et des magouilles du patronat et des identitaires régionalistes. Le 23 novembre, c’est en effet un front syndical large qui prend la main. Ensemble, CFDT, CGT, UNSA, SOLIDAIRES, CFTC, CFE/CGC, FSU s’installent sur une position de classe sans ambiguïté. L’appel intersyndical est précis, bien loin de l’unanimisme qui, sous couvert de Bretagne, voulait aligner en un tout unique patronat et salariés autour des objectifs des premiers. La dénonciation de la responsabilité des patrons, bretons ou pas, est nette et sans bavure ! « Une réponse conjoncturelle ne peut suffire à une crise structurelle, affirme le texte de l’intersyndicale. L’effort collectif qui permettra le soutien au territoire breton ne saurait être engagé sans garanties formelles et transparentes des entreprises, quant à l’utilisation de ces moyens, en termes d’anticipation, d’innovation, et de politique sociale. Il faut en finir avec ces méthodes de gestion de trop d’entreprises irresponsables et arrogantes détournant et gaspillant subventions et force de travail, détruisant impunément le bien public, méprisant la santé des salariés sans aucune volonté de préparer l’avenir. Il en découle pour l’Etat la mission impérative de s’assurer que les employeurs mettent en œuvre leurs obligations et que les droits des salariés soient effectivement respectés. Le contexte nécessite de nouveaux modèles articulant les exigences économiques sociales et environnementales, pour sortir d’une crise dont les salariés ne sont pas responsables. » La conclusion de l’appel intersyndical est on ne peut plus clair ! Et cela aussi bien dans ce qu’il dénonce que dans ce qu’il propose. Voyez plutôt. « Nos organisations sont pleinement solidaires des salariés actuellement victimes des licenciements et partagent leur colère, l’angoisse de leur famille et de leur entourage Pour autant, face aux manœuvres de récupération de cette détresse, nos organisations dénoncent les discours et postures réactionnaires et affirment leur refus de la violence et du vandalisme, de la destruction de biens publics à ce jour impunie. Elles appellent à une expression claire des salariés et agiront pour faire entendre leurs voix dans les groupes de travail, dans la construction du plan breton, sur les lieux de travail. » Je forme le vœu que ces précisions permettent à chacun de mes lecteurs d'apprécier plus solidement les joutes dans lesquels je suis entraîné à intervalles réguliers.


Blague à part sur le fait de citer Méluche, je trouve son analyse assez intéressante.
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Re: Bretagne: contre-manifestation ouvrière syndicale

Messagede digger » 22 Nov 2013, 17:17

Il ne peut pas se planter tout le temps. :)
Il a raison sur deux points. La mèche a été allumée par le MEDEF et la FNSEA ( ce qui est à peu près la même chose) . Et deuxio, il existe une "caractère régionaliste". (Ceci dit, Mélenchon a mis du temps pour se rendre compte qu’il y avait un caractère régionaliste en Bretagne)
Le reste, c' est du délire.
L’institut de Locarn est une coquille vide, sans aucune influence, une sorte d’annexe de la CCI et de quelques grosses boites bretonnes ou ERDF, France Télecom....Pas vraiment "des patrons identitaires". D’ailleurs, patrons suffit largement pour leur taper dessus. Pourquoi ajouter à une vérité (patron) un mensonge (identitaire).
Pour le reste pas de surprise. A partir d’une manipulation (réelle) Mélenchon considère les ouvrier-es breton-nes comme des cons (nigauds exactement) et hors l’état et les syndicats, pas de salut. Le reste est du "mouvementisme". (Et de droite, car, c’est bien connu les bretons sont de droite et cathos, normal pour un peuple retardé.)Même si la gauche est depuis longtemps majoritaire et que le FN ne s’est jamais réellement implanté en Bretagne.
Rien de tel pour exacerber les vieux réflexes, la fiction de "l’indépendantisme" , l’ennemi ce n’est plus le patron, c’est le français.
Or l’ennemi, c’est deux choses. D’abord le capitalisme (comme partout dans le monde). Ensuite l’Etat. Et la réponse libertaire est le fédéralisme. Un discours que ne peut pas entendre Mélenchon, comme la plupart de la classe politique (extrême gauche comprise).
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Re: Bretagne: contre-manifestation ouvrière syndicale

Messagede digger » 24 Nov 2013, 15:41

Lettre-ouverte aux responsables CFDT, CGT, SOLIDAIRES, CFTC, UNSA, CFE-CGC et FSU
http://www.agencebretagnepresse.com/fetch.php?id=32088&title=Lettre-ouverte%20aux%20responsables%20CFDT,%20CGT,%20SOLIDAIRES,%20CFTC,%20UNSA,%20CFE-CGC%20et%20FSU,

Je ne la reproduis pas parce que le ton pamphlétaire ne me plait pas. Je la cite parce que cette lettre ouverte m’apparait comme symptomatique d’une incompréhension et qui dépasse le seul auteur (que je ne connais pas)
Le problème c’est que le problème est mal posé, comme souvent. Les syndicats, avec leurs déclarations maladroites, apparaissent comme s’être rangés du côté de l’Etat, et non des ouvriers. (Il n’y avait pas 30 000 patrons ni 30 000 fachos à Quimper le 2 novembre). Je ne reviendrai pas sur la manip mais cela ne change rien à l’affaire.
La manif de samedi prochain va marquer encore plus une rupture, qui servira d’abord à la FNSEA et au MEDEF parce qu’ils s’approprieront une foule sans doute plus importante que les manifs décentralisées de samedi dernier. A moins que des mouvements ne s’en désolidarisent d’ici là pour ne pas jouer ce jeu. Mais alors quel espace leur reste-t’il pour lier tous les aspects de ce qui est en jeu ici (l’écotaxe, l’emploi, l’autonomie régionale- politique, économique, culturelle) ?
En fait, je pense qu’on se dirige vers une situation perdant/perdant où chaque partie va rester sur des positions caricaturales ("bonnets rouges" qui ne recouvrent aucune réalité, contre syndicats, qui recouvrent des réalités multiples)
Ca doit être de là que vient l’expression "travailler du bonnet".
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Messagede altersocial » 27 Nov 2013, 01:23

Hollande recule devant les patrons en colère, il reculera devant les travailleurs solidaires !

Les mobilisations se multiplient contre le gouvernement socialo-vert. Mais tous ceux qui se mobilisent n’ont pas forcément les mêmes intérêts. Les salarié-e-s n’ont aucun intérêt commun avec les patrons, pas plus que les petits agriculteurs avec les champions du productivisme agricole. Alors pour imposer nos revendications de travailleurs, renforçons et unifions nos luttes.

La Bretagne a connu, le 2 novembre, une manifestation historique dite des « bonnets rouges ». L’appel à manifester était parti du comité pour l’emploi de Carhaix, composé de salarié-e-s de l’agro-alimentaire en lutte contre les résultats des politiques productivistes et de la voracité des vautours capitalistes.

Les gros agriculteurs (FNSEA) et patrons (Medef) de Bretagne, les mêmes qui licencient les ouvrières et les ouvriers, ont eu le culot d’appeler à cette manifestation et d’en détourner les mots d’ordre pour les centrer sur l’écotaxe, prétextant que celle-ci les obligerait à supprimer des emplois. L’UMP et le FN se sont engouffrés dans la brèche et ont également appelé à la manif.

C’est ainsi que les travailleurs bretons se sont fait voler leur manif, faute d’indépendance et d’unité suffisantes. Mais comment accepter pour autant que Mélenchon les traite d’« esclaves » ?

Ne nous trompons pas d’amis !

En vérité, les patrons et les gros agriculteurs sont français un jour, européens le lendemain et bretons brusquement mais ne défendent qu’un intérêt : le leur.

Les patrons se plaignent mais bénéficient en réalité cacher qu’elle est en train de conclure avec le gouvernement une réforme des aides agricoles qui ne bénéficiera qu’aux gros exploitants ultraproductivistes et qui va faire couler un peu plus les petits paysans. L’UMP, qui a inventé l’écotaxe sous Sarkozy, et le Front national espèrent tirer les marrons du feu en se présentant comme amis des classes populaires, mais ils défendent en réalité un capitalisme qui écrase aussi bien les salariés que les artisans, paysans et petits commerçants.

Comme si le fait que le patron soit français, breton ou étranger changeait vraiment la donne !

Solidarité de classe

Depuis son arrivée au pouvoir, Hollande multiplie les cadeaux au patronat : en cassant notre système de retraites, en accélérant les licenciements avec l’accord national interprofessionnel, en cédant à toutes les mobilisations de petits patrons.

Montebourg est là pour faire passer la pilule en faisant le tour de France pour faire des promesses aux boîtes en difficulté et raconter aux salarié-e-s que s’ils se tiennent à carreau, il leur trouvera un repreneur, mais des que ça devient un peu sérieux comme à ArcelortMittal Florange, il s’écrase face aux patrons ou à Ayrault. Du coup, les patrons en demandent toujours plus.

Mais il ne recule jamais sur une mesure anti-ouvrière (ANI, retraites, TVA…) ou sur sa politique raciste à l’encontre des Roms et des sans-papiers. Pourtant les luttes se multiplient aussi dans le monde du travail : contre la nouvelle vague de fermetures d’entreprises, contre le blocage des salaires, contre la réforme des rythmes scolaires qui n’a rien à voir avec une réforme pédagogique mais avance vers une municipalisation progressive du système éducatif… mais pour l’heure, ces mobilisations restent éparpillées.

C’est en construisant la convergence de ces mobilisations sur des bases clairement anticapitalistes qu’on mettra les patrons hors de nos manifs. Nous ferons alors, nous aussi, reculer le gouvernement et nous dessinerons la route vers une société libérée de l’exploitation patronale.
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