Tout à fait d'accord. Dans nos orgas on a trop souvent tendance à limiter l'analyse à "Il y a pas de grève, c'est à cause des bureaucraties syndicales". En réalité une grande partie des bureaucrates sont tout à fait motivés pour lancer une grève et ne se lèvent pas chaque matin en se disant "comment vais je trahir le prolétariat aujourd'hui ?".
S'ils sont si puissants et si omniprésents, c'est en partie grâce à un désinvestissement et à une dépolitisation du syndicalisme à la base (qu'ils nourrissent à leur tour en accaparrant les tâches et les mandats), qui a aussi pour conséquence l'échec à mobiliser sur des thématiques comme ça. En analysant pas ça on se retrouve, les gauchistes, à avoir parfois une position un peu schizophrène à crier "grève générale, à bas les bureaucraties syndicales" dans nos orgas politiques alors que dans nos syndicats on ne peut pas faire grand chose sans ces bureaucraties et qu'on se rend bien compte qu'une grève risque d'être un casse-pipe faute de suivi d'une base qui se désintéresse de tout ce qui n'est pas ultra-local.
Après je dis ça, perso je suis bien incapable de politiser (dans le bon sens du terme) mon syndicat, déjà que c'est la croix et la bannière pour faire des réunions régulières (même restreintes). Mais ça viendra.