Convergence des revendications : Nous voulons une société plus juste !
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Convergence des luttes. C’est peut-être l’expression clé de ce printemps 2018, avec ses multiples fronts de lutte : qu’ils et elles soient cheminotEs, étudiantEs, pilotes, enseignantEs… l’aspiration à un un « printemps social » qui verrait converger tous les secteurs en lutte est plus forte que jamais, surtout chez les étudiantEs.
Les liens entre étudiantEs et cheminotEs sont particulièrement forts : depuis le début du mouvement contre la sélection, les cheminotEs sont en effet au cœur des attentions estudiantines. La convergence s’est tout d’abord faite autour d’une idée commune, d’une lutte en commun contre la destruction des services publics de l’éducation et des transports. « Quand tout sera privé, on sera privé de tout » pouvait-on lire sur certaines pancartes le 1er Mai : voilà peut-être le socle de l’alliance entre étudiantEs et cheminotEs. L’idée que les universités doivent être ouverte aux enfants d’ouvrierEs, et donc de cheminotEs, et que les transports publics ne doivent pas être privatisés, au risque de voir les mêmes conséquences qu’en Grande-Bretagne…
50 ans après Mai 1968
Il y a aussi une part de l’imaginaire de Mai 1968 qui joue : cinquante ans après la plus grande grève générale de l’histoire de France, l’alliance entre les étudiantEs et les ouvrierEs doit, pour beaucoup, porter les germes d’un conflit social plus fort. À l’image des 3 000 étudiantEs nantais soutenant les usines de Sud Aviation le premier soir de leur occupation le 14 mai 1968, le lundi 7 mai dernier, ce sont 200 à 250 étudiantEs qui sont venus soutenir les cheminotEs à la gare Montparnasse. Au-delà de l’imaginaire, beaucoup d’étudiantEs voient aussi dans les cheminotEs un secteur beaucoup plus puissant qu’eux : « Quand on bloque notre fac, on fait du bruit, on amène des gens dans la rue ; au maximum on esquisse ce qu’une autre université pourrait être. Les cheminots, quand ils font grève, ils font perdre des dizaines de millions d’euros à la SNCF : évidemment qu’ils ont plus de pouvoir que nous » explique Julie, étudiante à Paris 1. Cela veut-il pour autant dire que les étudiantEs n’ont aucun poids ? Ce n’est pas ce que pense Léo, en histoire à la fac de Paris 4 : « Quand la jeunesse d’un pays est en lutte, quand elle se fait matraquer par un gouvernement, ça veut dire que la société ne va pas. Quand on se mobilise, on sait que tous les ouvriers regardent ce que l’on fait ce que l’on dit. Quand nous disons "on veut changer radicalement la société" on peut être entendus largement ».
« Ça nous donne énormément de motivation »
Pour les cheminotEs, la présence des étudiantEs dans leurs assemblées générales et dans leurs actions est plus qu’importante : « Le soutien indéfectible des étudiants, ça nous donne énormément de motivation dans notre grève. On se bat aussi pour leur avenir, pour que le code du travail qui régira leur vie ne soit pas un retour au début du siècle » explique Jean1, mécano dans le secteur de Paris-Nord. Une force d’appui donc, mais aussi une force morale, pour des grévistes dont la grève peine à trouver des perspectives à même de faire plier le gouvernement. Un gouvernement qui se veut inflexible mais qui réprime tous azimuts : « Lundi, devant Montparnasse, les CRS ont autant frappé les étudiants qui nous soutenaient que nous », explique Jean. « La répression touche aujourd’hui toutes celles et ceux qui s’opposent à Macron et son monde, et nous devons résister collectivement ».
Georges Waters
Le gouvernement et le MEDEF attaquent chacun-e d'entre nous, sur tous les fronts :
• Les ancien.ne.s qui voient leur retraite fondre, par la hausse de la CSG, et sont maltraité.e.s dans les EHPAD, faute de moyens,
• Les malades & personnels de santé dont les réductions de crédits inouïes, surtout à l'hôpital, conduisent à la maltraitance,
• Les travailleurs.euses sans-papier par la restriction du droit d'asile, et l'extension de l'enfermement dans les Centres de rétention, y compris les enfants,
• Les locataires des classes populaires par le projet de la loi ELAN, remise en cause du logement social aux profits des grands groupes du bâtiment et par la baisse des APL,
• Les étudiant.e.s par le renforcement du tri des élèves dès le lycée, puis la sélection à l'Université (ParcourSup),
• Les services publics avec l'attaque des cheminots, en première ligne,
• Les collectivités territoriales étranglées.
Pas un secteur, pas une catégorie populaire qui soit épargné...
Pendant ce temps, Macron et le gouvernement, depuis 1 an poursuivent leur allégeance aux plus fortunés, qui profitent de cadeaux somptueux : suppression de l'ISF, casse du code du Travail (rêve enfin réalisé du grand patronat), facilitation de l'exil fiscal, permettant aux riches de nous voler impunément.
Mais les résistances sont là, rien n'est joué !
• Depuis le 3 avril, les cheminot.e.s ne faiblissent pas,
• Les postiers sont en grèves dans plusieurs départements,
• Les employé.e.s d'Air France, viennent de débarquer leur patron, et son chantage ignoble,
• Les étudiant.e.s occupent les facs, et se mobilisent malgré une répression féroce,
• Les Sans-Papiers qui, malgré la menace des expulsions et la pression des patrons, manifestent massivement pour exiger leur régularisation.
Et on lâche rien !
À Saint-Denis, rassemblons-nous le 18 mai à 19 h, devant la mairie, pour une soirée de lutte aussi décidée que conviviale pour échanger, se mobiliser, et préparer :
• La grève et la mobilisation du 22 mai,
• La grande manifestation unitaire du 26 mai,
• La manifestation du 2 juin contre la loi Asile et Immigration.
Appel de
Alternative Libertaire, les Bonnets d'âne, Coordination 93 de lutte pour les sans-papiers, Collectif des résidents des foyers de Plaine Commune, Collectif unitaire des sans-papiers, Ensemble !, Ensemble Vivre, Travailler et Coopérer, La France Insoumise, MRAP, NPA, PCF, RESF, RSL , SUD CT Mairie de Saint-Denis, Sud Solidaires, UL CGT.
Nous sommes des habitantes et des habitants du quartier qui nous organisons pour renforcer nos liens, détruire l'entre-soi, attiser les solidarités. À la charité qui entretient un rapport inégalitaire et humiliant, nous préférons l'entraide et l'auto-organisation qui donnent à chacune et chacun les moyens de s'émanciper. C'est en commençant par des actions comme de préparer, ensemble, un repas, un concert, une zone de gratuité pour tous que nous espérons construire un réseau de solidarités qui devienne plus vaste, plus fort.
Le 2 juin, en plus des forces vives du quartier, nous invitons les luttes qui partout rayonnent à se joindre à notre fête mensuelle, nous les invitons afin de joyeusement démentir le chef de l'État lorsqu'il prétend : " Je conteste l'orientation de votre question qui viserait à voir une logique ou à vouloir créer une coagulation dans ces mécontentements. Il n'y en a pas tant que cela. Le mécontentement des cheminots a peu à voir avec le mal-être profondément légitime à l'hôpital qui dure depuis des années... " sur BFMTV/RMC/Mediapart.
Comme les hospitaliers, les postiers du 92 (en grève depuis le 26 mars), les étudiants mobilisés contre la loi ORE, les zadistes, les cheminots, les salariés de la grande distribution, de Macdo, les ehpad, les exilés et leurs soutiens, les collectifs de quartier, le comité vérité et justice pour Adama... nous agissons, nous aussi, de manière à connecter entre eux les foyers de luttes. Ce ne sont pas des mots en l'air, c'est une façon de vivre.
C'est d'aller à la rencontre des cheminots, en nous rendant dans leurs AG, dans leurs manifestations, en faisant circuler des caisses de grèves, c'est les aider concrètement à tenir leur lutte parce que nous voulons pouvoir continuer à nous déplacer sans que ça nous coûte un bras ; parce que nous considérons que le statut des cheminots n'est pas fait de privilèges, mais que ce sont les vrais privilégiés qui voudraient que nous nous battions entre nous afin de pouvoir continuer à s'enrichir et à régner pendant que nous nous disputons les miettes. Les cheminots sont en première ligne dans une bataille qui nous concerne tous. Si la barricade qu'ils tiennent courageusement cède, l'État à la botte de la finance n'aura plus de limite dans le saccage des droits qui nous protègent encore un peu (les retraites, la sécurité sociale...).
Connecter les foyers de lutte entre eux, c'est aller aider les postiers à tenir leurs piquets de grèves, c'est aussi quand les postiers viennent en aide aux étudiants frappés et menottés par la police dans l'université de Nanterre, de Tolbiac. Connecter les foyers de luttes entre eux, c'est quand des étudiants accueillent des postiers pour une soirée de soutien. C'est nouer des liens organiques avec les hospitaliers qui se battent pour notre santé, comprendre ce qu'ils vivent au travail, les rejoindre dans leur lutte pour que nous puissions encore bénéficier d'un accès gratuit à des soins de qualité. C'est exprimer concrètement notre solidarité envers les jeunes des quartiers, comme Théo Luhaka Adama Traoré, Gaye Camara que la police humilie, torture, tue.
Ce ne sont pas pour des dividendes perçus sur le dos des travailleurs, ce ne sont pas pour des parachutes dorés que ces individus luttent, pas pour conserver des jets privés, des châteaux, du personnel de maison, pour des millions, non ; c'est pour pouvoir manger, pour pouvoir se soigner, pour pouvoir étudier, pour pouvoir dormir entre quatre murs, pour acheter des crayons à leurs enfants, les envoyer en colonie de vacances, comme elle, comme vous, comme lui, comme nous.
Pour asseoir leurs pouvoirs, les puissants nous veulent séparés, à genoux, dociles... unissons-nous, révoltons-nous, relevons-nous, organisons-nous.
Une caisse de grève sera à disposition sur place et sera répartie entre les différents secteurs présents samedi
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