L'existence de la CNT-SO sur Montpellier semble vraiment te préoccuper et te causer du souci. J'espère que tout va bien de ton côté.
Il y a un syndicat universitaire à Montpellier, le SCUM, ouvert aux étudiants et personnels. Il y a aussi, en développement, une interpro s'articulant dans divers secteurs (précaires, animation, nettoyage). Bref, un syndicalisme concret, ancré au cœur des préoccupations réelles des travailleurs, se développant dans divers secteurs dans l'objectif affiché de défendre les salariés au quotidien et d'initier des luttes sur les lieux de travail.
Bref, un syndicalisme concret, ancré au cœur des préoccupations réelles des travailleurs, se développant dans divers secteurs dans l'objectif affiché de défendre les salariés au quotidien et d'initier des luttes sur les lieux de travail.
L . Chopo a écrit:Pour les élections qui ont eu lieu dans la société Econocom Services (1300 salariéEs), la CNT-SO s’est présenté en intersyndicale sur la liste "Unis chez Econocom". Un regroupement de syndicats qui a pour seul objectif la défense des droits des travailleurs.
Pour les élections qui nous concernent, quatre syndicats se sont mis ensemble mais ni la CGT ni la CFDT n’ont voulu nous rejoindre... ils le feront un jour. Elle sera donc composée de la CFE-CGC,FO,CFTC et du petit dernier la CNT
La toute jeune CNT-SO, qui a moins de 2 ans d’existence, a fièrement annoncé le 17 juin 2014 avoir obtenu 2 élus aux élections du personnels chez Econocom, une boîte d’informatique.voir là : http://www.cnt-so.org/Petite-revolution-dans-le-monde.
Le syndicat de l’informatique annonce que la CNT-SO a obtenu ce résultat en s’associant à d’autres syndicats sur la liste « Unis chez Econocom ». Intrigué par le fait que la CNT-SO ne précise pas qui sont ces autres syndicats, j’ai donc creusé… et là j’ai compris le pourquoi de ce silence gêné de la CNT-SO.
La liste « Unis chez Econocom » regroupe, outre la CNT-SO , FO, la CFTC et …la CGE-CGC !
Un syndicat anarcho-syndicaliste et syndicaliste révolutionnaire faisant liste commune avec la confédération des cadres, vous n’y croyez pas ?Un tract électoral est disponible ici.
CGE-CGC et CNT-SO sur la même liste, l’unité syndicale comme on aimerait la voir moins souvent.
Après l’adhésion du SCUM, syndicat étudiant soutenant le Strass (Syndicat des travailleurs sexuels, structure plus proche du lobby de professions libérale que du syndicat de travailleurs recrutant surtout dans la prostitution de luxe et l’industrie du X et prétendant parler au nom des toutes les prostituées, plus d’infos sur ce « syndicat » ici), on se demandait si la CNT-SO ne confondait pas libéral et libertaire.
Aujourd’hui, on en vient à se demander si elle ne confond pas lutte des classes et lutte des places.
La stratégie de la CNT-SO est de montrer qu’elle est réellement implantée dans les entreprises en essayant de se faire reconnaître représentative dans un maximum de boîtes. Il s’agit de rompre avec la stratégie de semi-clandestinité des autres CNT et de faire vivre l’anarcho-syndicalisme au grand jour pour lui donner une image autre que celle de l’éternelle confédération contestataire. Le but est double: il s’agit de dire « nous on mouille la chemise, on va dans les instances représentatives du personnelles » et de montrer que cette démarche rencontre l’adhésion des salarié-e-s, qui portent dans ces instances les syndicalistes CNT-SO.
Soit. Très bien. C’est une stratégie. Mais deux ans après son lancement, cette course à la représentativité montre ici toute son absurdité. La CFE-CGC a signé, entre autres trahisons du monde du travail, l’ANI (Accord national interprofessionnel). Que dira la CNT-SO quand il faudra mobiliser contre cet accord (ou tout autre accord patronat-syndicats d’accompagnement) et qu’on lui rétorquera « ah mais vos colistiers eux soutiennent cet accord » ? Pas sûr que l’explication de sa stratégie de représentativité convainque alors des salariés qui, dans l’esprit de défiance générale actuel, ne demandent qu’à inclure les syndicats dans le « tous pourris » qui mine déjà nos luttes.
Quoi qu’il en soit, quand on sait que cette question des élections du personnel était déjà au cœur de la scission qui a vu naître la CNT-Vignoles en 1993 et que ceux qui ont provoqué les scissions de 1993 et de 2012 sont à peu près les mêmes, on a envie de dire « tout ça pour ca ?! ». Espérons que les erreurs de parcours ne se multiplieront pas à la CNT-SO, sinon l’anarcho-syndicalisme n’aura plus besoin de la répression patronale pour être brisé…
Le but de ce billet d’humeur n’est pas de jouer au pur -je suis à Solidaires et je ne me prétends pas anarcho-syndicaliste-, mais de pointer la contradiction entre le discours anarcho-syndicaliste/syndicaliste révolutionnaire et la pratique d’une structure, qui, à force de chercher à se différencier de la CNT-Vignoles, en vient à adopter des tactiques qui frôlent la collaboration de classe.
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