Débat sur la question de la création de la CNT-SO

Re: Débat sur la question de la création de la CNT-SO

Messagede Pti'Mat » 31 Déc 2012, 13:23

"L'avantage de la CGT vient encore de l'existence de structures qui lui sont consacrés, tandis que les cadres SUD de ville par exemple restent assez embryonnaires."
"La CGT a l'avantage de bénéficier de structures (les UD et les UL) qui pourraient permettre certaines facilités"

On est donc bien d'accord. :)

"Le score de la CGT aux élections TPE, même s'il est meilleur que celui des autres syndicats, reste ridicule au regard de ce qu'il devrait être : 29% de 10%, ça ne fait au final que 2.9% des salariés qui ont voté pour la CGT. On est loin d'une implantation massive."

On est d'accord, celà étant la CGT reste la plus avancée, la plus implantée, la plus développée et la plus représentative du mouvement ouvrier en France par rapport à tout le reste, donc tout devrait converger vers elle au lieu de gaspiller son énergie à créer des structures visant à la concurrencer (qui n'arrive pas à la cheville) et au final briser et affaiblir le prolétariat. C'est mieu que de la logique mathématique ou stratégique: du bon sens.

Sur ce, bonnes fêtes de fin d'année à tous et toutes, camarades
"Il n'y a pas un domaine de l'activité humaine où la classe ouvrière ne se suffise pas"
Le pouvoir au syndicat, le contrôle aux travailleurs-euses !

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Re: Débat sur la question de la création de la CNT-SO

Messagede Clovis » 31 Déc 2012, 13:37

Kzimir et Olivier posent des questions intéressantes auxquelles je vais essayer de répondre.
Tout d'abord, y a-t-il autre chose que le ras-le-bol des magouilles et des bassesses d'un petit clan pour expliquer la scission ayant mené à la création de la CNT Solidarité Ouvrière ? En fait, oui. La situation interne à la CNT faisait que l'on se trouvait à la croisée de problèmes personnels et de divergences de fond, ces deux aspects se croisant et se tressant de façon parfois indissociables.

Pour faire court, disons qu'un petit clan issu de la branche étudiante, la FAU, s'est retrouvé à partir de 1995 (c'est dire qu'ils ont vieilli depuis) en position de se retrouver sur un certain nombre de marqueurs identitaires très forts : même âge, même musique, même façon de s'habiller, même sous-culture (entendu non pas au sens de culture inférieure mais de culture propre à un ensemble particulier). La bonne vieille problématique du meurtre du père aidant, il fallait pour ces ex-jeunots affirmer leur préséance virile, voire viriliste (avec des filles qui partageaient d'ailleurs ce culte imbécile du maître nageur) et pour cela évacuer les anciens. D'emblée, il est apparu qu'ils avaient adhéré à la CNT sur un malentendu : le terme "syndicaliste" était pour eux un terme de raillerie, de mépris. Comme me l'expliquait l'un d'eux il y a quelques mois, "nous sommes des convertis au syndicalisme de fraîche date." On ne saurait mieux dire ! Ces étudiants venaient à la CNT sur la base d'un vague rêve romantique où se mêlaient les barricades de Barcelone le 19 juillet 1936, les milices antifascistes, les braquages de Durutti, etc. Longtemps, leur principal centre d'intérêt a été le fameux service d'ordre de la CNT, revêtu de l'uniforme confédéral anarcho-punk, blouson noir, Doc Martins, chaîne à la ceinture, boucle d'oreille et tatouages. Ce qui allait avec un goût prononcé pour la baston, les concerts punk à assourdir un troupeau de buffles, la démarche chaloupée et... une méfiance teintée d'hostilité pour tout ce qui ne participait pas à leur univers restreint.
Pendant ce temps, les syndicalistes révolutionnaires menaient leurs activités, créaient et développaient des syndicats ouvriers, publiaient des livres et des brochures, etc. tout en supportant soit avec bonhomie soit avec agacement la présence de ces post-adolescents incultes politiquement mais aux dents qui rayaient le parquet. La cohabitation tranquille n'a duré qu'un temps et les jeunots vieillissants sont passés à l'offensive avec tous les moyens dont je vous fais grâce, mais où l'odieux le disputait à la bassesse.

Dans ce panorama brossé à grands traits ne faut-il voir que des "embrouilles personnelles", selon la formulation qui a cours à la base de la CNT et qui permet au plus grand nombre de détourner pudiquement les yeux ? Ce serait à mon sens fort réducteur. Car au-delà d'une situation somme toute classique et qui permet que se déploient les personnalités les plus pathologiques, c'est toute une conception du syndicalisme révolutionnaire qui se trouve mise en cause. Pour aller vite, encore une fois, s'oppose une conception avant-gardiste, où la conscience est détenue par un petit nombre chargé d'éclairer la masse ignorante (Lénine, par exemple, a théorisé le fait que la classe ouvrière "par elle-même" ne peut accéder qu'à une conscience trade-unioniste (c'est à dire réformiste) de sa situation, et qu'il faut donc un parti dépositaire de la conscience de classe et de la ligne juste pour lui faire franchir le pas vers la révolution), cette conception avant-gardiste s'oppose au syndicalisme révolutionnaire (ou anarchosyndicalisme, comme il vous plaira) qui postule que c'est du sein même de la classe, du fait même de sa position dans les rapports de production, que surgira la conscience et partant l'auto-organisation permettant d'en finir avec le capital.
Dans le discours, la CNT se voulait donc une organisation de classe, rassemblant les prolétaires combattifs sur la seule base de leur appartenance de classe et non de leur orientation idéologique. Dans les faits, tous ceux qui ne participaient pas du folklore des adolescents attardés se voyaient accueillis avec méfiance puis isolés et rejetés quand ils avaient la mauvaise idée de s'attarder. Le résultat, je l'ai déjà évoqué dans un précédent message : par centaines, adhérents et militants quittaient la CNT, amers, écoeurés, soit vers d'autres organisations soit pour rentrer chez eux.

La CNT Solidarité Ouvrière entend bien ne jamais tomber dans ce travers et demeurer fidèle, dans ses pratiques, à ses conceptions unitaires, à ses conceptions de classe.

Et maintenant la question des "permanents", ou, plus exactement, s'agissant de la situation présente, des "salariés" des syndicats.
Tout d'abord, comme le fait remarquer très justement Kzimir, l'activité de certains militants très investis dans les organisations, mais non rémunérés, peut poser des problèmes. Comme la présence de permanents ou de salariés peut évidemment poser aussi des problèmes.
Tout d'abord, je crois que l'on a affaire à une réalité humaine difficilement évitable : certains ont plus de temps libre que d'autres. Certains ont plus l'envie ou le désir de s'investir dans le militantisme. Pour de bonnes raisons parfois, et plus souvent encore pour de mauvaises raisons, ce que l'on pourrait appeler l'aliénation militante.
Comment faire avec ces camarades parfois envahissants et qui ont tendance à user de leur suractivité pour culpabiliser les autres et finissent par occuper des places d'autorité déguisée ? Je crois qu'il n'y a pas de réponse toute faite à un tel problème et que seules la pratique du collectif et la démocratie à la base permettent d'en limiter les effets délétères. C'est par l'investissement militant dans l'organisation, par l'autogestion que l'on peut espérer juguler les dérives et borner l'inflation personnelle de ces personnalités.

Pour les salariés des syndicats ou des organisations politiques, le problème est à la fois semblable et différent.
Semblable parce que ces salariés occupent de fait une position particulière, due à leur connaissance de l'organisation, à leur expérience militante ou à leurs compétences particulières. Cette position particulière peut effectivement les amener à outrepasser leur rôle et à jouer les petits ou les grands chefs. La réponse, comme pour les permanents non rémunérés, ne peut être que la pratique du collectif, l'autogestion.
Différent parce qu'il faut que des statuts très clairs régissent leur emploi. Que leurs fonctions, prérogatives, droits et devoirs soient strictement définis. Par exemple, pour évoquer le cas du salarié du syndicat du Nettoyage, qui a servi de prétexte à la petite camarilla de la CNT pour imposer son pouvoir, il faut savoir que ce camarade, qui siège au bureau du syndicat, n'y a pas le droit de vote. Et que bien souvent il se trouve mis en minorité par un bureau bien décidé, parfois un peu malicieusement, à faire valoir sa légitimité face à un camarade expérimenté et connaissant à fond le droit du travail. Pour autant, il serait absurde de nier l'influence qu'il peut avoir au sein de ce syndicat, mais elle n'est pas plus importante que celle de ces militants non rémunérés qui passent le plus clair de leur temps dans les locaux de n'importe quelle organisation.

Et, pour finir de te répondre, Kzimir, sur la question de l'euphorie de la scission je voudrais te dire qu'il n'y a pas d'euphorie car cette scission, malgré tout, laisse un goût amer d'échec. La plupart d'entre nous a consacré des années, voire des dizaines d'années à bâtir une organisation syndicaliste révolutionnaire qui a fini par être conduite dans le mur et a souffert d'une hémorragie de militants absolument hallucinante. Pas de quoi être euphorique. Nous avons, au mieux, sauvé les meubles. Et plutôt que d'euphorie, je parlerais de soulagement. Une fois levée l'hypothèque des magouilleurs et des salariés de la haine et du mensonge, nous voilà enfin en position de poursuivre notre lutte contre le seul ennemi qui vaille : le capital et son Etat.

Je m'autorise une pause et je réponds à Olivier à propos de Solidaires (et à Pt'i Mat à propos de la CGT) car il s'agit là, effectivement, d'une question essentielle touchant à la stratégie révolutionnaire.
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Re: Débat sur la question de la création de la CNT-SO

Messagede Nyark nyark » 31 Déc 2012, 14:46

Je vais tâcher d'oublier toute la haine et le mépris (les "cons vaincus", "les sons des cloches", ton humour irrésistible te fait perdre l'élégance de ton style et tu tombes dans une certaine lourdeur) que tu craches pour te répondre sur le fond, et ce sera bref : car, en fait, tu te regardes écrire et tes "talents littéraires" ainsi que ton ego surdimensionné t'empêchent de faire court, tellement tu es pris dans ta masturbation intellectuelle. Alors, n'en fais pas trop et arrête de te prendre pour Leonardo Padura...

J'ai juste deux question, qui rejoignent celles qui t'ont été précédemment posées : puisque la CNT-f vous était à ce point insupportable, pourquoi avez-vous mis tant de temps à la quitter ? Était-ce du pur masochisme ? Il devait bien y avoir une raison puisque, à t'entendre, tant d'autres l'ont fait avant vous. Tu vas me dire, sans doute, que vous espériez changer les choses de l'intérieur, argument bien connu : n'y a-t-il vraiment aucune autre raison ?

Et une autre, à laquelle tu n'as toujours pas répondu : pourquoi créer une énième orga et non pas rejoindre une de celles qui existaient déjà, à savoir soit les CSR, soit SUD ? Crois-tu vraiment que, si parfaits révolutionnaires que vous soyez, vous apportez réellement quelque chose de nouveau à la cause révolutionnaire ? Ou bien vous vous faites juste plaisir en crachant, la plupart du temps, sur un syndicat auquel vous avez tous appartenu durant des années ? On dirait que vous vous lâchez un peu sur le sujet, vous qui, pendant si longtemps, avez joué les pauvres victimes (chacun ici ayant pu remarquer que la CNT n'est constituée que de skins décérébrés -pléonasme- uniquement capables d'organiser des concerts de musique inaudible pour les petites oreilles délicates des gens "normaux")...



Non, cette vidéo n'est pas un hors-sujet, c'est juste un exemple des groupes débiles que fait passer quelquefois la CNT-f aux Vignoles...
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Re: Débat sur la question de la création de la CNT-SO

Messagede L . Chopo » 31 Déc 2012, 15:14

Merci Nyark nyark pour cette chanson, écrite par le Situ Raoul Vaneigem et dont l'illustration en ouverture de ce clip est l’œuvre d'un ex de la CNT.
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Re: Débat sur la question de la création de la CNT-SO

Messagede Freakers » 31 Déc 2012, 15:27

Bien, devant autant de mensonges et de mauvaise fois, il est temps de remettre les choses en place.

En premier lieu, il convient ici de rappeler que le syndicat du nettoyage emploie depuis des années un salariés juridique (un permanent en sommes) et ce dans le dos de la Confédération jusqu'en 2010. Alors qu'éclate cette affaire, les syndicats de la CNT décident la mise en place d'une commission de travail afin d'aider le syndicat du nettoyage à surmonter les difficultés auquel il est confronté (syndicat s'étant" massifié" rapidement, illettrisme, activité juridique importante, etc..) afin de permettre à ce syndicat de retrouver un fonctionnement autogestionnaire. Las, lors des échanges lors des réunions de cette commission, nous avons été confronté à un blocage, un mur, où était systématiquement présent le salarié. Il est trop facile de tout mettre sur la RP dans la mesure où le congrès, à la demande du nettoyage, à accepter de laisser en dehors de cette commission les syndicats parisiens en conflit avec lui. Je ne vous parle même pas du mépris, de l'arrogance et de la suffisance de ce même salarié, présent ici sous le pseudo de maurice. A la question de mon syndicat demandant ce qui était fait des heurs de délégations des camarades (le syndicat revendiquant 50 sections représentatives), on nous a répondu par le fait que nous étions des guignols ne sachant rien du fait syndical.

En second lieu, le nettoyage et ses soutiens n'ont jamais posé le débat de façon argumentée et serine au sein de la Confédération. Ni au congrès de 2010 ni au dernier congrès de Metz. Il est même surprenant que des individus connaissant aussi bien le fonctionnement interne de la CNT aient fait le choix de faire circuler une pétition intitulée "pour un syndicalisme révolutionnaire pragmatique" qui ne posait en rien les orientations souhaitée. C'est le début de l'UTS, qui cherche à imposer un fonctionnement en tendance et qui a fractionné l'organisation publiquement avec des listes secrètes et tout le toutim. Nos pieds nickelés ne sécurisant pas leur liste, ils se sont fait attraper les mains dans le sac.Ces tristes sires, plutôt que de débattre franchement et fraternellement avec leurs camarades préparaient crasses et coups tordus.

Suite au conflit d'universcience de juin, où nous apprenons que celui ci est animé par des ex adhérents du nettoyage ayant basculé à Sud Culture du fait que la DS et secrétaire du syndicat était chef du chantier et réprimait les grévistes ( ..en bref une jaune !), le nettoyage décide de suspendre son adhésion à la Confédération.

Je vous met ce bref topo ô combien incomplet car rédigé sur le coup pour que cesse les contre vérités et mensonges des clovis et maurice.

Je passe sur les propos injurieux qui rabaissent les camarades au sujet de la contre culture et des SO de la CNT qui leur ont pourtant tant servis pendant des années. Ne se rendant même pas compte que les FAU ont permis le développement de la CNT.

L'épisode Universcience explique pourquoi ils ne passent pas à Solidaires. La domiciliation du syndicat CGT 3/4 étoiles au local du nettoyage RP explique pourquoi ils ne vont pas à la CGT. Cette dernière n'en veut pas. Ils sont bloqués.

Je m'arrête là pour l'instant. Mais il est tout de même extraordinaire que nous parvenions à développer la CNT en tant que syndicat en Moselle avec une vraie diversité dans nos adhésions et implantation, en faisant tourner les mandats, en nous investissant dans les luttes et que bizarrement, en RP, aux dires de certains, ça marche pas. Who's who ? Telle est la question. A oui, j'oublie le fait que d'aucun étaient actionnaires ou patrons de leur boîte et qui exploitaient leurs salariés, mais ça aussi ça doit être du mensonge de punks à chien avinés. Bien évidemment
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Re: Débat sur la question de la création de la CNT-SO

Messagede Nyark nyark » 31 Déc 2012, 15:58

L . Chopo a écrit:Merci Nyark nyark pour cette chanson, écrite par le Situ Raoul Vaneigem et dont l'illustration en ouverture de ce clip est l’œuvre d'un ex de la CNT.

C'est un peu à dessein que j'ai mis une chanson de ce bon vieux Raoul (oui oui, je connais les situationnistes, incroyable hein ?)...
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Re: Débat sur la question de la création de la CNT-SO

Messagede Clovis » 31 Déc 2012, 17:30

Je vais donc tenter de répondre à Olivier et à Pti'Mat. Effectivement, compte tenu des positions de toujours de la CNT, que nous assumons dans leur totalité, et qui ne voient dans notre confédération que l'auto-organisation du prolétariat, pourquoi ne pas avoir rejoint Solidaires, qui, apparemment, répondrait plus ou moins à ces aspirations ?
D'abord, parce que la CNT c'est nous. Nous aussi. Et je dirais même nous essentiellement. Certains des camarades qui ont refondé l'organisation sous le nom de CNT Solidarité Ouvrière y militent depuis quarante ans. D'autres depuis quinze, douze, dix ou cinq ans. D'autres encore, plus jeunes, n'y sont entrés que depuis peu mais savent très bien ce qu'ils sont venus y chercher et ce qu'ils en attendent. Nous avons bâti, ensemble, une organisation qui est désormais connue et reconnue et pas seulement pour ses aspects les plus caricaturaux ou les plus détestables. En outre, la CNT possède une incontestable légitimité historique, d'une part parce que c'est une scission de la CGT en 1946, qu'elle a pris la suite de la CGT-SR (autre scission anarchosyndicaliste de 1926) et parce qu'elle a repris le sigle glorieux de la CNT espagnole qui a été le fer de lance (malgré les controverses) de la révolution en Espagne entre 1936 et 1939.
Tout cela relève cependant de raisons plus affectives que politiques et pourrait même être compris comme un attachement puéril à une simple étiquette.

Cet attachement à une tradition et à une oeuvre pour laquelle nous nous sommes considérablement investis, nous l'assumons. Mais si demain, un nouveau regroupement puissant, authentiquement révolutionnaire, lancé dans une lutte sans compromis avec le capital et son Etat, rejetant sans la moindre ambigüité toute proximité avec le système de mystification politicienne, une organisation puisant ses racines dans ce que le mouvement ouvrier révolutionnaire avait de meilleur tout en restant ouvert aux bouleversements que la domination capitaliste a fait subir au monde contemporain, si un tel regroupement voyait le jour, il est évident que la CNT Solidarité Ouvrière le rejoindrait pour s'y fondre totalement.
Malheureusement, je ne suis pas sûr que l'Union syndicale Solidaires corresponde à cette définition (et ne parlons pas de la CGT !)
Je pense qu'aucun militant de Solidaires présent sur ce forum anarchiste ne contesterait le fait que Solidaires regroupe des courants disparates, hétérogènes, qui vont du plus radical au plus réformiste. Pourquoi pas, d'ailleurs ! Ce fut le parti adopté par les fondateurs de la CGT, où cohabitaient socialistes de diverses obédiences (guesdistes, allemanistes, jauressiens, etc.) syndicalistes révolutionnaires (on disait "syndicalistes purs" à l'époque), anarchistes, etc. Les syndicalistes révolutionnaires après 1906 ont perdu du terrain avant d'être balayés par les partisans de l'union sacrée en 1914. Si je rappelle ces faits connus de tous, c'est pour dire que la cohabitation dans une même centrale syndicale de réformistes avérés et de révolutionnaires n'est pas évidente et que l'issue de l'inévitable affrontement entre ces tendances dépend avant tout du niveau de la lutte des classes à un moment historique donné.
On a vu qu'il est déjà impossible de cohabiter dans la même organisation avec des magouilleurs et des adolescents attardés, mais serait-il plus facile de cohabiter avec des sociaux-démocrates plus ou moins déguisés, des staliniens peu ou mal déstalinisés, des trotskystes adeptes de l'entrisme et de la conquête des postes de direction ? Sans parler d'anarchistes sectaires confits dans leur dogme, de simples syndicalistes réduits à leur lutte quotidienne et méfiants pour ne pas dire hostiles à toute tentative de dépassement ? Pas simple, n'est-ce pas ?
Qu'on ne se méprenne pas pour autant : chaque fois que c'est possible (c'est à dire souvent), nous travaillons main dans la main avec les militants de Solidaires, voire de la CGT, et pas seulement lors des luttes de sans papiers, où notre entraide a été parfaite. Parfois, donc, c'est possible. Et parfois difficile voire impossible. Cela dépend des boîtes, des contextes. D'ailleurs, Olivier, tu dois aussi te rendre compte que même si Solidaires regroupe cent fois plus d'adhérents que la CNT Solidarité Ouvrière, cela ne fait jamais que cent mille personnes. C'est une peu juste pour déclencher une grève générale. Sauf à s'arrimer à la remorque de l'intersyndicale, ce qu'a choisi de faire Solidaires, mais ce qui n'a pas manqué d'entraîner quelques grincements de dents au sein de ton organisation.

Le cas de la CGT est différent. Pti'Mat met en avant son incontestable implantation, le nombre de ses syndicats, son caractère de classe. OK. Mais c'est, je crois, passer un peu vite sur la fonction contre révolutionnaire que joue l'appareil de la CGT. Sa fonction d'intermédiaire dans la négociation du prix de vente de la force de travail et partant, son rôle de régulateur social. De pompier au service de l'appareil d'Etat.
Cela ne change rien au fait qu'il y a au sein de la CGT des militants sincèrement révolutionnaires, combattifs, et avec qui d'ailleurs nous entretenons d'excellentes relations. Qu'il y a des sections d'entreprise en pointe dans les luttes, animées par des militants de valeur. Tout cela est incontestable. De là à croire que la CGT est fondamentalement une organisation révolutionnaire qui serait seulement égarée par de mauvais chefs réformistes, il y a un pas que nous ne franchissons pas.

Nous avons donc fait le choix de tenter de rebâtir en France un pôle syndicaliste révolutionnaire (sans illusion sur nos capacités à retrouver la One Big Union chère au coeur des IWW). Nous ne sommes qu'une goutte d'eau et la tâche peut sembler gigantesque au regard de nos maigres forces. Voilà aussi pourquoi nous savons que nous ne la mènerons pas seuls, voilà aussi pourquoi nous privilégions l'ouverture aux autres composantes syndicales et politiques en lutte pour l'abolition du capital. Avec nos spécificités.
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Re: Débat sur la question de la création de la CNT-SO

Messagede Freakers » 31 Déc 2012, 18:04

Arrêtes la langue de bois veux tu stp ?

Tes réponses sontles mêmes du temps oùvous étiez à la CNT-F et je les fais mienne sur les raisons pour lesquelles je ne suis ni à Solidaires ni à la CGT.

Il s'avère que vous avez fait le choix de fractionner encore un peu plus l'ASSR en faisant une copie de ce qui existe déjà.

Il est bizarre que tu ne répondes pas aux questions soulevées ici :

- Pour un syndicat autogestionnaire, ça la fout mal d'envoyer son permanent à un congrès fondateur ou alors venir parler de l'autogestion des luttes dans un forum public, n'est-il pas ? Ils sont où les camarades concernés hein ?

- Universcience et les ex CNT istes passés à Solidaires à cause d'un DS vendu , pourquoi ne t'exprimes tu pas dessus ? La CGT 3/4 étoiles et toutes les magouilles, rien à dire ?

- Pourquoi le nettoyage, syndicat le plus massif, n'avait-il aucune de ses sections en grève à l'automne 2010 ? Un problème dans la dynamique de construction ? Dans la perception du fait syndical de ses adhérents : carte orange individuelle vs intérêt de classe ?

Non, tu préfères jeter l'opprobre sur des camarades, colporter ragots et rumeurs en espérant que l'on t'entende et que l'on te croit. Qu'elle arme plus forte que la calomnie ? J'espère que les camarades présents ici ne se laisseront pas manipuler par tes manoeuvres de bas étages où l'insulte avec le verbe haut prennent la place de la vérité.
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Re: Débat sur la question de la création de la CNT-SO

Messagede Freakers » 31 Déc 2012, 18:07

Et viens pas nous la faire à l'envers, tes propres camarades présents au congrès de Metz ont vu notre réalité. Ce qui vous sauve pour l'heure, c'est l'attachement affectif indéfectible de certains au dit Maurice. Mais ce n'est pas ainsi que l'on construit une organisation syndicale. Ils l'apprendront à leurs dépend. Mais la porte leur sera toujours ouverte car eux/elles au moins, se sont déplacé au congrès pour venir débattre et assumer. Ce qui n'a pas été votre cas.

Qui magouille et qui triche alors ? hein ?
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Re: Débat sur la question de la création de la CNT-SO

Messagede Kzimir » 31 Déc 2012, 19:23

Pti'Mat a écrit:On est d'accord, celà étant la CGT reste la plus avancée, la plus implantée, la plus développée et la plus représentative du mouvement ouvrier en France par rapport à tout le reste, donc tout devrait converger vers elle au lieu de gaspiller son énergie à créer des structures visant à la concurrencer (qui n'arrive pas à la cheville) et au final briser et affaiblir le prolétariat.

La on tombe dans l'exagération : SUD regroupe seulement 7 fois moins d'adhérents que la CGT, et bien souvent sur une base à la fois plus radicale et plus militante. Ca n'en fait pas un géant syndicat, mais c'est loin d'être quantité négligeable face à une CGT surpuissante. De plus on peut très bien penser que la CGT est trop verouillée par la bureaucratie, que le combat est perdu d'avance la bas, et qu'il faut mieux développer une autre structure. c'est un calcul que je ne partage pas, mais que je comprends et qui me semble loin d'être absurde.

Clovis a écrit:Je pense qu'aucun militant de Solidaires présent sur ce forum anarchiste ne contesterait le fait que Solidaires regroupe des courants disparates, hétérogènes, qui vont du plus radical au plus réformiste. Pourquoi pas, d'ailleurs ! Ce fut le parti adopté par les fondateurs de la CGT, où cohabitaient socialistes de diverses obédiences (guesdistes, allemanistes, jauressiens, etc.) syndicalistes révolutionnaires (on disait "syndicalistes purs" à l'époque), anarchistes, etc. Les syndicalistes révolutionnaires après 1906 ont perdu du terrain avant d'être balayés par les partisans de l'union sacrée en 1914. Si je rappelle ces faits connus de tous, c'est pour dire que la cohabitation dans une même centrale syndicale de réformistes avérés et de révolutionnaires n'est pas évidente et que l'issue de l'inévitable affrontement entre ces tendances dépend avant tout du niveau de la lutte des classes à un moment historique donné.

Juste une question de terme, j'ai un peu du mal avec les étiquettes, mais il me semblait que pour moi la principale différence entre anarcho-syndicalisme et syndicalisme révolutionnaire c'était que le premier voulait organiser les travailleurs dans un syndicat ouvertement et clairement anarchiste, tandis que le second pensait que l'organisation des travailleurs de manière démocratique se suffisait à elle même. Je passe sur l'expression "ASSR" qui n'évoque pour moi rien de plus qu'un truc à passer avant le permis de conduire. Par contre il me semblait que la CNT-SO se revendiquait plutôt syndicaliste révolutionnaire, et ça m'interpelle un peu de lire quand tu écris ça. Ca me semble un peu contradictoire d'ailleurs avec ce que tu disais plus haut quand tu écrivais :
Clovis a écrit:Oh, bien sûr, la plupart ignorent qui est Bakounine. Certains d'entre eux font encore cinq fois par jour la prière tournés vers La Mecque. Et je ne jurerais pas qu'en grattant un peu on ne serait pas fort surpris d'avoir leur opinion sur la nécessaire virginité des femmes avant le mariage.
Mais sur ces questions comme sur bien d'autres, la conscience vient des pratiques. Des rencontres. Des discussions, des échanges entre camarades. Et si certains ont encore beaucoup à apprendre sur l'histoire du mouvement ouvrier, s'ils ont encore à faire des progrès vis à vis des femmes et des enfants, ils ont aussi beaucoup à nous apprendre sur la démocratie de base, sur la détermination, sur le sens de l'organisation....
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Re: Débat sur la question de la création de la CNT-SO

Messagede Pti'Mat » 01 Jan 2013, 14:09

Oh My God Clovis, comment peux-tu mettre ces arguments là... :o

J'ai trouvé l'explication, car je suis autant surpris que Kzimir devant la contradiction. Enfait Clovis a (pardonnez-moi l'expression) le "cul entre deux chaises", entre "syndicalisme révolutionnaire pragmatique" (qui est un pléonasme) et ligne dure de "l'anarcho-syndicalisme", rien de bien novueau sous le soleil en sommes. Cette contradiction s'explique par ses connaissances et repères historiques qu'il vient de nous mettre dans sa tentive de réponse. Mais on ne peut pas lui en vouloir car effectivement ces repères sont ceux de la CNT-f. Je vais donc répondre sur deux points: un historique et un actuel.

"Ce fut le parti adopté par les fondateurs de la CGT, où cohabitaient socialistes de diverses obédiences (guesdistes, allemanistes, jauressiens, etc.) syndicalistes révolutionnaires (on disait "syndicalistes purs" à l'époque), anarchistes, etc."
"En outre, la CNT possède une incontestable légitimité historique, d'une part parce que c'est une scission de la CGT en 1946, qu'elle a pris la suite de la CGT-SR (autre scission anarchosyndicaliste de 1926)"

Ah bon ? Je ne savais pas qu'au sein du mouvement ouvrier et révolutonnaire on pouvait tirer sa "légitimité historique" à partir de scissions... Personnellement je dirai plutôt que c'est l'inverse :lol:
C'est quand même marrant de voir au combien la logique défensive de l'appareil replié a été absorbé tel du poison depuis la scission CGT, s'en est devenu un réflexe conditionné, c'est navrant.
Permets-moi donc de raffaichir la mémoire. Car Non, la CNT ne tire pas sa légitimité historique de scissions, elle ne la tire d'ailleurs de pas grand chose autre que le "sigle glorieux" de la CNT espagnole; et non les "syndicalistes purs" sont tout sauf des syndicalistes révolutionnaires.

Culturellement, et dans le conscient collectif, le prolétariat en France a une conscience de classe propre, spécifique, qui donna le modèle pour d'autres pays d'aller plus loin que le trade-unionisme britannique. Depuis la création de la CGT, nous savons et voyons bien que la tradition de la Charte d'Amiens fait que le développement de toute Confédération Syndicale clairement rattachée à un courant politique est condamnée d'avance. Ce n'est pas pour rien que ce célèbre texte sur l'autonomie ouvrière, l'indépendance syndicale, l'unité du prolétariat, a été voté quasi-unanimement au congrès de 1906 et a toujours été défendu jusqu'à aujourd'hui, servant de prétexte même à des scissions. Aujourd'hui encore l'indépendance syndicale est cruciale dans la réussite d'une organisation de classe et son influence de masse sur les travailleurs-euses. Et permets-moi de t'arréter tout de suite sur tes illusions concernant les "syndicalistes purs" car les syndicalistes révolutionnaires d'époque n'étaient pas appelés ainsi (tu as 20 ans d'avance sur les faits historiques), j'y reviens juste après.
Ce n'est donc pas pour rien que les anarcho-syndicalistes (l'une des deux dérives du syndicalisme révolutionnaire, l'autre étant le syndicalisme communiste pro-bolchévique) ont toujours été mis en minorité, en France, depuis leur apparition en 1921.
Car si tu analyses bien l'histoire de l'AS, l'étiquette « anarcho-syndicaliste » est un lourd handicap pour qui veut construire une organisation prolétariene de masse et unitaire (ce qu'a vocation à être un syndicat).
C'est curieux et à la fois significatif que tu me parles des "syndicalistes purs" car l'apparition de l'AS en France arrive en 1921 avec le « Pacte des syndicalistes purs », menés par Pierre Besnard (et oui la grande référence de la CNT-f) qui par « l'article 7 » de leur pacte clandestin prévoyait un putsch de contrôle et de direction dans la CGTU et le CSR au détriment de la démocratie ouvrière et du fédéralisme, et profitant de l'enfermement suite aux lancement de grèves insurrectionnelles de beaucoup de militants CSR (notamment de la tête fondatrice de l'orga).

A plusieurs reprises, dans l'histoire internationale, l'anarcho-syndicalisme a eu l'opportunité de rallier à lui un prolétariat désorienté par la politique contre-révolutionnaire de l'URSS et l'IC à la fin des années 20. En France, il aurait pu rallier à lui tous et toutes les déçues de la CGT aux mains des chefs bolchévisés qui ont abandonné l'importance et l'indépendance syndicale. En 1924, ce ne sont pas moins de 40.000 adhérent-e-s organisé-e-s qui quittent la CGTU. Mais la plupart de ces dissident-e-s resteront structuré-e-s sous la forme de puissants syndicats autonomes dits « lutte de classe », majoritaires dans certaines professions. Ils ne rejoignent pas la groupusculaire CGT-SR de 1926 (dont on établit un mythe à la CNT) en raison justement de « l'anarcho-syndicalisme » et de « l'anarchisme » affichés. Au contraire, ces milliers de militant-e-s soutiennent dès 1930 la dynamique de réunification syndicale de classe impulsée par les syndicalistes révolutionnaires, car la division des travailleurs-euses en plusieurs syndicats fait le jeu des bureaucraties, des partis, du patronat et du capital.
L'échec est principalement dû à l'étiquette « anarcho-syndicaliste » mais surtout à sa pratique. C'est encore plus voyant avec, en 1946, l'impossibilité de la CNT française à exister malgré une situation qui lui est très favorable (radicalisation de la jeunesse suite à la guerre et l'occupation, collaboration de la CGT au sommet de l'Etat, présence des exilé-e-s espagnol-e-s expérimenté-e-s, végétation de puissants syndicats autonomes qui n'attendent que de rejoindre les rangs d'une confédération combattive et indépendante). D'ailleurs la CNT atteindra plusieurs milliers d'adhérent-e-s à sa création en 1946... 4 ans plus tard, il n'y a plus personnes, que quelques groupes d'une dizaine de personnes chacun, se livrant une guerre intestine jusqu'à la scission avec l'AIT..
Le constat historique c'est que le prolétariat, notamment en France, est attaché à l'indépendance du mouvement syndical, ce qui oblige les courants hostiles à la Charte d'Amiens à intervenir discrètement sous forme de fractions déconnectées, comme les avant-gardes et les sectes politiques ou religieuses.

Donc non, la CNT ne tire sa légitimité historique de pas grand chose et surtout pas des scissions, sans quoi la CNT aujourd'hui serait une organisation de masse. Or il n'en est rien.

Ensuite: "Mais si demain, un nouveau regroupement puissant, authentiquement révolutionnaire, lancé dans une lutte sans compromis avec le capital et son Etat, rejetant sans la moindre ambigüité toute proximité avec le système de mystification politicienne, une organisation puisant ses racines dans ce que le mouvement ouvrier révolutionnaire avait de meilleur tout en restant ouvert aux bouleversements que la domination capitaliste a fait subir au monde contemporain, si un tel regroupement voyait le jour, il est évident que la CNT Solidarité Ouvrière le rejoindrait pour s'y fondre totalement.
Malheureusement, je ne suis pas sûr que l'Union syndicale Solidaires corresponde à cette définition (et ne parlons pas de la CGT !)"


Donc tu nous confirme que la CNT-SO n'a rien de révolutionnaire. Vous restez dans votre coin en attendant mieu. C'est un peu ce que Luco disait avec le réformisme libertaire, on est en plein dedans. La CNT-SO est dans l'attentisme du messie, stratégie typique de l'AS qui crée de petites confédérations radicales localistes pour être en phase avec un confort intellectuel et cas de conscience immédiat pour ses maigres équipes militantes, sans se préoccuper d'une stratégie révolutionnaire globale et rationnelle.
Comme je remarque que j'ai déjà bien assez écrit, j'ai donc deux questions/problèmatiques à te poser:

- Ne crois-tu pas qu'attendre le Messie ne rime à rien et que c'est plutôt aux syndicalistes révolutionnaires et de classe éparpillés à cause des scissions de se regrouper maintenant ? Si des scissions ont été justifiables par le passé, elles ne le sont plus aujoud'hui dans l'état de décomposition actuel du mouvement syndical.

- En effet, la CGT n'est pas une organisation révolutionnaire. En revanche, de part son histoire, son influence, son impact, sa référence dans le conscient et l'inconscient collectif, c'est une organisation incontournable pour qui veut construire la révolution. Et il y a en son sein des organisations qui se battent pour qu'elle redevienne comme en 1906. Certe c'est pas non plus énorme ce que représente la CGT à l'échelle de la population, mais la CGT cumule, soit dit en passant, plus d'adhérents que l'UMP et le PS réunis, plus que tous les partis existants qui sont censé représentés la France et qui ont pignon sur rues et institutions, plus que toutes les organisations syndicales existantes, c'est à dire qu'een somme elle est la plus représentative de toutes les associations existantes en France. Ce qu'il y a de plus représentatif en France actuellement, ce n'est donc pas une banque, ce n'est pas un parlement, c'est l'organisation syndicale de lutte des travailleurs-euses et notamment la CGT. Ce n'est donc pas rien ou pas assez, c'est LA cate à jouer, car on ne peut faire qu'avec ce qu'on a. (Et imagine alors si on rassemble CGT, FO, SUD, FSU, CNT, syndicats oppositionnels CFDT... bref toutes les scissions du syndicalisme de classe qui se réfèrent dans leur constitution à la charte d'Amiens).

Donc toi Clovis (et la majorité ici), tu comptes faire la révolution en passant à côté de la CGT, de toutes ses associations satellites et de ses 700.000 adhérents/militants ? Grand bien te fasse, mais on ne peut pas dire que ça brille par la cohérence révolutionnaire. C'est un parallèle que je fais d'ailleurs avec Kzimir qui dit "De plus on peut très bien penser que la CGT est trop verouillée par la bureaucratie, que le combat est perdu d'avance la bas", oui mais être révolutionnaire c'est s'attaquer à ce qu'il y a de plus dur aussi (et surtout!). D'autant que l'argument du vérrouillage bureaucratique relève du mythe, entretenu par et pour ceux qui ne veulent pas se bouger.
Soit on part du principe que nous construisons, oeuvrons pour la révolution et donc que la CGT sera tôt ou tard incontournable dans ce processus de part ce que j'ai dit précédemment, soit on ne part pas du principe qu'on est révolutionnaire, qu'on n'agit pas pour la révolution et dans ce cas là on reste dans son réfomisme libertaire ou anarcho-syndicalisme qui vise à attendre dans son coin.
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Re: Débat sur la question de la création de la CNT-SO

Messagede digger » 01 Jan 2013, 19:37

Soit on part du principe que nous construisons, oeuvrons pour la révolution et donc que la CGT sera tôt ou tard incontournable dans ce processus de part ce que j'ai dit précédemment, soit on ne part pas du principe qu'on est révolutionnaire, qu'on n'agit pas pour la révolution et dans ce cas là on reste dans son réfomisme libertaire ou anarcho-syndicalisme qui vise à attendre dans son coin.

C'est une démonstration d'un scientifisme ...déroutant
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Re: Débat sur la question de la création de la CNT-SO

Messagede Pti'Mat » 01 Jan 2013, 20:49

C'est pas ma faute si tu n'as lu que la dernière phrase Digger :D :wink:

Non mais bon après moi je suis et j'argumente sur ce qui me semble logique et oeuvre en conséquence. Et je ne pense pas non plus que mon argumentation et mes choix stratégiques que j'expose là soient absurdes. Qu'on me démontre qu'on peut passer à côté de la CGT concernant un processus révolutionnaire aujourd'hui, en France. J'ai d'autres chats à fouetter que de convaincre 3-4 camarades qui suivent une autre stratégie. Donc bon scientifique ou pas je m'en moque, seule la pratique et les évènements peuvent peser et convaincre.
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Re: Débat sur la question de la création de la CNT-SO

Messagede Pïérô » 02 Jan 2013, 01:03

C'est pas forcément absurde, çà a juste par moment un côté un peu délirant. Cela repose sur une mythification d'un syndicat qui dans l'histoire s'est aussi beaucoup investit dans la collaboration de classe, et çà repose sur un tortillage de l'histoire du syndicalisme révolutionnaire opéré par le CSR et déjà interrogé à plusieurs endroits sur ce forum. D'ailleurs il est symptomatique que tu puisses confondre le fait qu'il est difficile de concevoir un mouvement social et de lutte qui puisse peser réellement sans des secteurs (de lutte) de la CGT, et de laisser penser que ce syndicat pourrait être révolutionnaire en disant
Pti'Mat a écrit:Qu'on me démontre qu'on peut passer à côté de la CGT concernant un processus révolutionnaire aujourd'hui, en France.

parce qu'il serait facile de démontrer complètement le contraire, en reprenant rétrospectivement les pages d'Histoire, à commencer par le mouvement lié à la réforme des retraites jusqu'à l'union sacrée en 1914. Je ne pense pas qu'en plus des libertaires et militants révolutionnaires ici présent-es, il y en ait beaucoup pour penser que l'appareil CGT puisse être dorénavant révolutionnaire, alors qu'il est clair que tout le monde sait que SUD/Solidaires, même avec les forces vives des CNTs, ne peut mettre en pratique un appel à la grève générale, et que dans un contexte de ce type c'est côté CGT que çà sera déterminant, en attendant que des capacités à l'auto-organistion, ou une forme de spontanéité non mythifiée, puisse permettre de s'en passer, aux vues du peu de volonté de cet appareil syndical d'en découdre réellement avec le patronnat, la classe dominante, et le capitalisme.
Que des camarades investissent ce syndicat, la CGT, parce que dans leur cadre ou configuration il n'y a rien d'autres, et pour ne pas faire que de la minorité agissante, çà peut être tout a fait respectable, mais ta manière de poser les termes du "débat" et le mépris qui suinte de tes posts pour celle et ceux qui n'auraient pas été touché-es par la sainte lumière de la secte CSR dans une appréhension quasi religieuse d'un syndicalisme révolutionnaire en baguette magique du tout en un et recette miracle de la révolution en prêt à porter dans une CGT revêtue d'une façade repeinte, a un côté un peu pénible et révoltant je trouve. Et évidemment c'est ce qui se sent dans ton post et surtout dans la fin de ton post. Mais ce genre de conclusion ne se fait pas par hasard et reflète bien un état d'esprit qui est loin d'être respectable en l'état (et c'est pourquoi je ne fais pas d"effort sur la forme ni d'éffort diplomatique dans ce type de cadre d'échange, et peux me montrer aussi provo qu'avec certains camarades de la CNT-F, qui d'ailleurs dans leur sphère peuvent trimballer la même forme de religiosité, d'autant que le CSR est issu du même sérail).


C'est marrant quand même ce qui pourrait se voir un peu comme une sorte de défilé de VRP de leur syndicat auprès des camarades de la CNT-SO. Les camarades en question sont plutôt au fait de ces questions et expérimentés. Evidemment c'est une question qui me taraudait aussi et que j'ai abordée de visu et en aparté lors de la foire à l'autogestion, mais le fait qu'ils et elles pensent que l'investissement depuis des années à construire et développer la CNT les amènent à continuer dans cette entreprise est entendable et respectable. Dans l'état du syndicalisme le fait de rentrer à SUD-Solidaires par exemple ne serait pas forcément déterminant, ni pour SUD/Solidaires, ni pour eux, ni pour la lutte des classes, et la question de l'expérimentation en syndicalisme révolutionnaire et en rouge et noir reste intéressante. Je ne crois pas, et je ne suis pas croyant, dans le modèle unique tant côté syndical que du côté organisation politique spécifique, et s'il me semble important dans ce domaine de construire de l'organisation de lutte collective pérène, syndicale, et en rapport avec les réalités que l'on rencontre, du degré de conscientisation et de l'existant, c'est, dans les luttes, la question de l'unité qui sera déterminante (et pas une unité qui nivèle en collaboration de classes comme celle de l'intersyndicale nationale, à la fois cadre de mobilisation large et en même temps en pompiers des feux de luttes qui pourraient échapper au contrôle des apareils qui au final mettent en avant le principe de négociation au raz des paquerettes et la paix sociale) mais d'une unité qui permet de dépasser et transcender l'existant, et surtout les capacités qu'il nous faut participer à développer à l'auto-organisation et à la coordination par le bas, et nos capacités en tant qu'anarchistes libertaires et autres révolutionnaires à faire partager largement des contenu et du sens et participer à la prise de conscience révolutionnaire et autogestionnaire, à l'appropriation la plus massive possible de la question politique, du "politique" et du choix de société en alternative anticapitaliste et communiste libertaire.

Et sur ces questions, je pense que même dans le syndicat le plus "politique" en dehors des déclarations d'intentions, et quelque soit notre investissement syndical, il y a largement matière à avancer, développer et partager dans ces domaines de contenus comme de pratiques. Pour exemple je fais partie d'une union départementale SUD/Solidaires (37) qui affiche sur le papier un peu les mêmes prétentions que la CNT il me semble, mise à part la référence au communisme libertaire, mais au delà de ce type de déclaration d'intention, comment, en plus d'avoir la tète dans le guidon au niveau du syndicalisme de lutte et de base, on arrive à les porter les contenus ? Comment on les fait partager ? Et puis lesquels ? N'y aurait-il pas matière à développer sur les questions d'auto-organisation et de coordination, et sur les questions d'autogestion et de socialisation par exemple ? (voir ici un débat à continuer et qui devrait se mener avec d'avantage d'attention et de participation à mon avis : viewtopic.php?f=72&t=2552)

Le problème ce n'est pas les permanent-es en soi quelque soit leur forme d'existence (quoique à mon avis il vaut mieux que cela soit formalisé tout autant qu'il le faudrait pour des mandaté-es, en plus du contrôle démocratique nécessaire, lorsqu'il s'agit de "bénévoles", parce qu'à priori c'est là qu'on voit moins bien le danger éventuel), mais bien la question du pouvoir, et là, quelque soit le choix d'appartenance syndicale, les libertaires portent les mêmes valeurs il me semble. Je pense que les différences, divergences, reposent sur la question du cadre de syndicalisation et l'appréhension du "politique". Plus c'est de masse, moins c'est "anar" pur jus ou super révolutionnaire pur jus, et plus c'est petit et plus on se retrouve, rassurés entre soi, dans une organisation de propagande. Et, en plus il n'y a pas de recette magique, il y a des expérimentations. Ces différents domaines d'expérimentation, plus ou moins de masse, plus ou moins "politique", se font justement dans des cadres différents et devraient nous permettre de nous enrichir mutuellement. C'est un peu comme çà que je vois les choses, et c'est aussi ce qui fait l'intérêt d'un tel forum.
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Re: Débat sur la question de la création de la CNT-SO

Messagede digger » 02 Jan 2013, 09:27

C'est pas ma faute si tu n'as lu que la dernière phrase Digger

Non, non, j'avais tout lu.
Que la CGT soit aujourd'hui un élément incontournable (pour le meilleur et parfois pour le pire) du syndicalisme, tout le monde pourra être d'accord. Mais en déduire que la hors la CGT point de salut et qu'être révolutionnaire c'est être à la CGT, selon la démonstration : le syndicalisme se doit d'être révolutionnaire; la CGT est révolutionnaire; donc tout syndicaliste révolutionnaire est à la CGT) ne tient pas la route.
Ton choix est respectable et que tu crois qu'il est le bon est normal. Mais ta façon de le dire reviens à refuser toute autre voie comme révolutionnaire, ce qui ne peut pas être accepté par les camarades ayant fait d'autres choix, en terme de syndicalisme et autres formes de militantisme. Tu établis une hiérarchie : Le/la CGTiste avec la palme, le syndicaliste hors CGT(il s'est trompé mais est "récupérable"), le/la non-syndicaliste , brebis égarée et souvent considérée comme perdue pour la cause révolutionnaire.
Je pourrais être pareillement caricatural en listant les plantages de la CGT et en tirer l'argumentation absurde que la centrale est un agent du capitalisme pour contrôler le monde ouvrier. Mais je ne pense pas que la CGT soit le principal ennemi sur lequel taper et qu'il y a des tâches plus importantes.
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