le changement,c’est quand ? "rentrée sociale" 2012 et suites

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Messagede Pïérô » 19 Sep 2012, 01:50

La flemme de faire une intro autre que de penser que
Cette "rentrée sociale" (parce qu'il n'y a jamais de vacances pour le capitalisme ni pour les luttes) risque d'être peu à la hauteur de l'enjeu, comme celle de l'an dernier, et etc... L'incantation c'est facile, et dire que face à l'apathie d'une intersyndicale qui ne semble exister lorsque c'est le cas que pour à la fois participer à la mobilisation tout en la contenant pour ne pas qu'elle déborde un cadre qui amène à la défaite et la démobilisation...il faudrait se prendre en charge, déveloper de réels outils d'organisations collectives de lutte, des outil d'organisations pérènes, de type syndical, et alternatif, mais aussi en piste en dynamique de la coordination des luttes et des sites en lutte, et en différentes formes d'auto-organisation nécessaire et indispensables pour construire à la fois les conditions de la résistance comme de l'offensive, et ben c'est facile à dire...mais à faire c'est tout une aventure...
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Re: le changement, c’est quand ? "rentrée sociale" 2012

Messagede Ulfo25 » 19 Sep 2012, 10:31

Pour répondre à ta problématique de mouvement, que l'on pourrait qualifier de "répertoire de l'action collective" je joint quelques articles scientifiques à ce sujet.

Lien 1 : http://www.persee.fr/web/revues/home/pr ... m_4_1_1719 C'est un article de Charles Tilly (sociologue américain spécialiste de la politique né en 1929 et mort en 2008) intitulé " Les origines du répertoire de l'action collective contemporaine en France et en Grande-Bretagne" paru en 1984 (asez ancien certe mais pouvant être utile) dans Vingtième Siècle. Revue d'Histoire.

Lien 2 : http://sceco.paris.iufm.fr/pagepdf/sociomouv.pdf Article d'Erik Neveu (sociologue et politiste français né en 1952) pour l'IUFM et intitulé "Sociologie des mouvements sociaux".

Bon c'est un bon début pour mieux cerner le sujet pour ceux qui ont le temps de pouvoir lire ces deux articles. Si besoin j'en rajouterai par le suite.
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Re: le changement, c’est quand ? "rentrée sociale" 2012

Messagede Béatrice » 19 Sep 2012, 18:47

Pïérô a écrit:Cette "rentrée sociale" (parce qu'il n'y a jamais de vacances pour le capitalisme ni pour les luttes) risque d'être peu à la hauteur de l'enjeu, comme celle de l'an dernier, et etc... L'incantation c'est facile, et dire que face à l'apathie d'une intersyndicale qui ne semble exister lorsque c'est le cas que pour à la fois participer à la mobilisation tout en la contenant pour ne pas qu'elle déborde un cadre qui amène à la défaite et la démobilisation...il faudrait se prendre en charge, déveloper de réels outils d'organisations collectives de lutte, des outil d'organisations pérènes, de type syndical, et alternatif, mais aussi en piste en dynamique de la coordination des luttes et des sites en lutte, et en différentes formes d'auto-organisation nécessaire et indispensables pour construire à la fois les conditions de la résistance comme de l'offensive, et ben c'est facile à dire...mais à faire c'est tout une aventure...


Oui en effet, il n'y a pas grand chose à attendre de la part d'une "hypothétique" prise de conscience émanant d' une intersyndicale en rapport à la situation sociale actuelle inédite
avec ses destructions massives d'emplois et de ses acquis sociaux si durement obtenus par les générations précédentes.
Seul(e)s les salarié(e)s elles (eux) mêmes peuvent en décider qu'il en soit autrement, afin "d'ébranler" le mammouth syndical !
En cela , la lutte des salarié(e)s de Fralib pourrait servir de "fer de lance" dans le mouvement social par sa force d'action et de détermination ( près de deux années de lutte )
sans faillir afin que celle-ci ne demeure pas au stade de l'exemple "emblématique". Par contre, s'agissant de leurs luttes, il est bon de rappeler que celle-ci est accompagnée par
l'intervention active de salarié(e)s dans le cadre interprofessionnel, ce qui permet malgré tout de fonder quelques espoirs sur un "probable" réveil de la conscience sociale
collective ?
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Re: le changement, c’est quand ? "rentrée sociale" 2012

Messagede Pïérô » 23 Sep 2012, 14:51

interessant et bien fait,
Introduction à la réunion publique du collectif Alternative Libertaire 93 du 21 septembre 2012 sur le thème "Le changement, ce sont nos luttes qui le feront ! "

Le Collectif Alternative Libertaire 93 est heureux de vous accueillir pour sa réunion publique de rentrée consacrée aux luttes en cours menées notamment par les salarié-e-s de notre département victimes d'une véritable stratégie patronale de casse de l'outil industriel.

Mandaté par le Collectif Alternative Libertaire 93, j'ouvrirai donc notre réunion en introduisant des éléments susceptibles de nourrir nos réflexions et nos actions :

_ des éléments susceptibles de clarifier nos positions mais aussi de montrer, par-delà les divergences d'appréciation, l'urgence sociale d'une convergence sur le terrain de la lutte des forces existantes...

_ par exemple sous la forme d'un front social composé de toutes les personnes, militant-e-s, syndiqué-e-s, organisé-e-s et structures organisationnelles, qui ont senti, ressenti et compris la nécessité politique d'une rupture avec la domination capitaliste.


Notre introduction générale portera rapidement sur trois points : un point d'ordre d'abord économique, ensuite d'ordre social, enfin d'ordre politique.

I) Depuis 2007, une crise économique – la plus grave depuis 1929 – ébranle le capitalisme. Nous n'en sommes pas sorti-e-s. Il s'agit d'une crise à la fois spécifique, générique, et singulière.

_ Spécifique parce que, contrairement à l’éclatement de la bulle Internet en 2000-2002, elle concerne d’abord le marché immobilier puis s’est étendue à l’ensemble du secteur bancaire.

_ Générique parce qu’elle manifeste le caractère structurel d’un régime d’accumulation capitaliste qui ne peut pas ne pas conduire à la crise systémique.

(depuis 20 ans, c’est en moyenne un crise de grande ampleur tous les deux ans)

_ Singulière enfin, puisque l’interconnexion mondiale du secteur bancaire et du monde entrepreneurial peut, lors d’un risque systémique avéré, détruire tout le système financier et entraîner en conséquence la faillite totale de l’économie productive.

Certes, nous avons toutes et tous constaté les conséquences sociales ruineuses de l'idéologie néolibérale du marché libre, non faussé et sans entraves.

Cette idéologie qui prône depuis quarante ans, de traités européens (le Traité de Lisbonne en 2007) en traités européens (le TSCG voté en octobre prochain – le fameux « traité Sarkozy-Merkel » ou « Merkozy » obligeant à une « discipline budgétaire » signifiant la mainmise définitive des marchés sur les politiques budgétaires des États pilotées depuis la Commission européenne, la BCE et le FMI), de victoires de la droite sur la gauche et à la victoire idéologique du libéralisme sur la sociale-démocratie :

1/ l’intensification du taux d’exploitation d’une part,

2/ une compression salariale corrélative de cette intensification et qui renforce la spirale de l’endettement d’autre part,

3/ et enfin la déréglementation internationale des marchés de capitaux concomitante d’un régime concurrentiel mondialisé.

Et, certes, nous pouvions croire que la crise économique allait mécaniquement entraîner une crise de légitimité dans l'ordre hégémonique néolibéral. Et, à partir de ce moment critique, nous pouvions espérer profiter de cette délégitimation pour renforcer la légitimité symbolique du discours politique défendant une alternative économique. Or, rien n'y a fait.

Parce que tout a été fait pour justifier le socialisme des États – le seul visiblement admissible afin de renflouer le secteur bancaire auquel sont soumis, voire subordonnés tous les autres secteurs (industriels et commerciaux, publiques et privés) de la vie économique.


ce sont plusieurs centaines de milliards de dollars qui ont été injectés afin d’éviter la banqueroute mondiale

Ce socialisme des États contre le peuple que les dominants nomment tantôt rigueur, tantôt austérité, tantôt encore « redressement dans la justice » (çà, c'est l'actuelle formulation euphémique du PS au pouvoir) constitue un triple scandale.

a) C’est un scandale parce que le principe capitaliste bien connu de la privatisation des bénéfices et de la socialisation des pertes se vérifie à nouveau avec une ampleur inédite

b) C'est encore un scandale qui démontre l’hypocrisie des gouvernements qui n’ont pas cessé de nous seriner au sujet de caisses d’État prétendument vides, du mythique « trou de la sécu » (nouvelle version du tonneau des Danaïdes) s'élargissant toujours plus, et de la quasi-faillite du système de financement des retraites par répartition.

c) C'est enfin un scandale, parce que ce sauvetage financier du secteur bancaire a été défendu comme une nécessité, y compris pour les meilleurs économistes hétérodoxes du moment. Si le système bancaire s’effondrait, ce sont les entreprises qui en subiraient les conséquences. Elles ne pourraient plus contracter de crédit pour investir, manqueraient de liquidités pour entretenir leur solvabilité, verraient leurs carnets de commande s’amoindrir, licencieraient, ou bien seraient entraînées dans la faillite totale parce que certains de leurs fonds auront été volatilisés à la suite du délire spéculatif déconnectée de la production (au point de se retourner aujourd'hui contre lui).

Le problème, c'est que le renflouement des banques obtenu grâce au « collectivisme pratique » des États capitalistes n'a nullement empêché et n'empêche nullement la destruction de l'outil industriel et la mise sur le carreau de dizaines, voire de centaines de milliers de salarié-e-s.


II) La question, c'est donc comprendre (et faire comprendre) le rapport de cause à effet direct entre ce constat de la crise capitaliste – du capitalisme comme régime économique structurellement en crise – et la série de faits collectés ici ou là (ici principalement dans notre département et principalement dans le secteur privé) :

Quoi de commun en effet entre la crise du capitalisme et tel rassemblement, le 31 mai dernier devant le siège social de DHL Supply Chain France à Saint-Denis (une boîte de gestion de chaînes logistiques comptant 3.000 salarié-e-s), d'une centaine de militant-e-s à l'appel de leur organisation syndicale respective ?

Et telle délégation reçue le 29 mai par le directeur général du MEDEF représentant les travailleur-se-s de la sous-traitance à Roissy contre la destruction d’emplois et la casse des conquis sociaux suite à la passation des marchés (plus de 200 salarié-e-s sont concerné-e-s, travaillant pour VIGIMARK, NET ECLAIR, COLITEL, PARTNER, TRAFFIC AIR SERVICES, TRAC-PISTES...) ?

Et telle grève, par exemple celle du 29 juillet dernier engageant des salarié-e-s des Nouvelles Messageries de la Presse Parisienne / Presstalis contre un plan de restructuration industrielle incluant la fermeture des centres d’exploitation (Moissy, Bobigny et Gonesse) et l'externalisation totale du traitement des publications, invendus et réassorts ?

Et tel projet de reprise en main sous la forme d'une coopérative par les salarié-e-s de la boulangerie Panotel à Romainville ?

Et telle occupation, par exemple celle de l'imprimerie ROTOS 93 au Blanc-Mesnil par ses salarié-e-s qui, depuis le 1er juin, se battent pour continuer l'activité rentable d'un site abandonné par son propriétaire ?
Et puis encore toutes les annonces suivantes :

. celle de la suppression à Air France (sans licenciement ose affirmer la direction) de plus de 5.000 emplois d'ici la fin 2013.

. Celle de la fermeture du site Sanofi-Aventis de Romainville prévue pour 2014 (ce sont 250 salarié-e-s sur le site et 900 personnes dans toute la France qui seraient concerné-e-s) alors que ce sont plus de trois milliards d'euros qui ont été versés aux actionnaires en 2011.

. Et bien évidemment celle des usines PSA-Citroën d'Aulnay-sous-Bois en 2014 et de Sevelnord d'Hordain dans le Nord en 2013 (6.200 salarié-e-s directement concerné-e-s – quasiment 10.000 avec les salarié-e-s de la sous-traitance), anticipée par la fameuse note du 23 août 2010 rendue publique par la CGT le 09 juin 2011 et depuis confirmée avec l'annonce officielle du 12 juillet dernier par la direction de PSA incarnée par Philippe Varin.

Alors que le chiffre d'affaires de PSA n'a jamais été aussi bon, en plus d'avoir bénéficié lors du moment le plus fort de la crise d'un chèque de 3 milliards d'euros signé Sarkozy !

Alors que quasiment 20.000 emplois industriels ont déjà été supprimés sur le département depuis quatre ans !

Alors que le taux de chômage sur le département est supérieur de 2 points à la moyenne nationale (atteignant les 12,5 %) !

Alors que le chômage des jeunes est en hausse de 26 % depuis la même période (on rappelle que 30 % des séquano-dyonisien-ne-s ont moins de vingt ans) !

Alors que le taux de pauvreté en Seine-Saint-Denis est de 18%, soit 7 points au-dessus de la moyenne nationale !

La grande problématique économique actuelle, ce sont les conséquences catastrophiques qui résultent de la financiarisation du capital. Autrement dit, de la subordination du capitalisme industriel incarné par la figure de l’entrepreneur aux intérêts du capitalisme financier représentés par la figure de l’actionnaire.

La financiarisation de l’accumulation du capital est une aberration économique qui se comprend sur le plan mathématique de manière extrêmement simple : alors que la croissance du PIB est par exemple de 2 % (avant la crise de 2007 bien sûr, la croissance étant tout simplement négative aujourd’hui : c’est cela la récession), l’exigence actionnariale pose une moyenne de 15 % de retour sur investissement, pendant que certains pans des secteurs financier et bancaire réclament 40, voire 50 % !

Pour le dire encore autrement, les circuits de rotation, de reproduction et d’accumulation du capital (de la sphère industrielle à la sphère commerciale en passant par la sphère financière et retour) sont toujours plus soumis aux processus de ponction de la valeur (notamment sous la forme de dividendes). La survaleur créée par le capitaliste lorsqu’il exploite la force de travail de son travailleur collectif se trouve toujours plus happée par la rente financière qui exerce son droit de tirage, soit sous la forme de l’usure bancaire, soit sous celle du versement de dividendes pour les actionnaires.

Ce que nous affrontons aujourd’hui, c’est l’intenable contradiction entre un capitalisme producteur de valeurs économiques (hors profit, c'est la partie réinvestissable dans l'outil de production et sa modernisation) et un autre destructeur de valeurs au nom de la ponction sous la forme de la rente financière et actionnariale. C’est une folle entreprise de dévalorisation du capital promue de l’intérieur même du capitalisme. Et comme le travail est subordonné sous la forme de l’emploi par les capitalistes, la dévalorisation du capital entraîne nécessairement la destruction de milliers d’emplois.


III) Si l’élection de François Hollande à la présidence de la République devait se réduire à l’éviction de Nicolas Sarkozy et sa clique, on peut donc dire que c’est une réussite. Sauf que, quatre mois après les élections, on sait bien que ça recommence. Quoi ? C’est un nouveau chapitre de l'impossible représentation parlementaire entre les classes populaires et l’élite étatique s’affirmant « raisonnablement » de gauche, qui s’écrit encore une fois sous nos yeux fatigués d'y être habitués.

Les 4,6 millions de suffrages exprimés en faveur du Front de Gauche, de LO et du NPA (sur 46 millions d'inscrit-e-s, ça ne fait que 10 %) auront-ils pesé dans cette affaire en réussissant depuis les institutions représentatives bourgeoises à inverser le rapport de force ?

On ne pourra en tous les cas ne pas dire qu’on ne savait pas ce que le social-libéralisme accomplirait dans la foulée de ce qu'il a déjà accompli. Le social-libéralisme n'est pas rupture avec le capitalisme, mais accompagnement et justification de ce dernier auprès des classes populaires que la gauche de gouvernement est censée représenter.

Ayrault premier ministre ? C'est la perpétuation du régime d'austérité payé notamment par les fonctionnaires (avec le blocage du point d'indice acté depuis 2010) toujours resté au programme.

Valls à l’intérieur ? Ce sont déjà plus de 3.000 Roms expulsés du territoire français.

Montebourg au redressement productif ? Lorsqu'un courrier lui a été adressé concernant les Rotos 93, celui-ci a été directement transféré à son compère Hamon de l'économie sociale et solidaire.

Sapin au travail ? Et voilà la mise en place de « contrats d'avenir » qui perpétuent la précarisation de la jeunesse salariée, en même temps qu'ils renforcent l'entreprise de démantèlement du statut dans la fonction publique (ici d'enseignement).

Lebranchu à la fonction publique ? Une version améliorée de la loi de résorption de l'emploi précaire dans les trois fonctions publiques qui préserverait le statut des mirages du CDI n'est toujours pas à l'ordre du jour.

C'est ici l'occasion de dire qu'il faut penser ensemble luttes dans le privé et dans le public.

C'est-à-dire qu'il faut envisager dialectiquement :

_ et le démantèlement du tissu industriel,

_ et la casse du statut de la fonction publique.

Car, dans les deux cas, telles les deux facettes de la logique capitaliste actuelle :

. il faut substituer l'emploi (où c'est le poste qui est qualifié et non la personne) au statut (où c'est la personne qui, reconnue dans ses qualifications, mérite un salaire à vie)

. et il faut remplacer l'emploi stable par le sous-emploi entouré du halo du chômage.

Ce constat ne devra pourtant pas autoriser l'impuissance. Même si pèsent de tout leur poids les forces sociales qui participent activement à dépolitiser les masses, réifier les organisations politiques et syndicales et diviser les dominés.

Ce constat ne devra pas induire non plus la promotion de ce « bon vieux » capitalisme industriel contre le financiarisé, les conséquences écologiques du vieux modèle productiviste n'étant plus à démontrer.

Ce qui signifie pas non plus qu’il s’agira de défendre automatiquement, « comme avant », le plein-emploi, puisque l’emploi est le nom du travail subjugué et gaspillé par le capital.

Ce qui signifie enfin que l’exigence immédiate du contrôle autogestionnaire et ouvrier de la production, afin de l’arracher des griffes de l’exploitation comme de la ponction actionnariale et financière, doit s’inscrire en rupture avec un productivisme anti-écologique, comme en relation avec l'exigence d'une transition énergétique rien moins que nécessaire.


Maintenant, la question, c'est de savoir comment il faut s'y prendre pour qu'enfin la lutte des classes cesse d'être menée et gagnée par la classe qui n'a pour unique mérite que de parfaitement savoir défendre aujourd'hui ses intérêts : la classe capitaliste.

La question, c'est de savoir comment lutter et comment vaincre la classe capitaliste.
http://www.libertaires93.org/article-in ... 57503.html
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Re: le changement, c’est quand ? "rentrée sociale" 2012

Messagede Pïérô » 29 Sep 2012, 12:50

Ce samedi 29 septembre, les syndicats CGT-CFDT-FO-Solidaires-UNSA-FSU du département du 93 organisent un rassemblement contre les licenciements avec la participation des salariés de PSA Aulnay, Air France à Roissy, Sanofi à Romainville, Prestalis, DHL, Roto 93,…

Rendez vous à partir de 14h
Place Jupiter quartier de la Rose des Vents
(près du centre commercial « Le Galion »)
Prise de parole des représentants syndicaux des entreprises concernées (PSA, Air France, Sanofi,…)
Concert du groupe ZEP vers 15h30


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Tract : http://www.solidaires.org/IMG/pdf/29_se ... 1_-2-2.pdf
Flyer : http://www.solidaires.org/IMG/pdf/Flyer_concert-1-2.pdf
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Re: le changement, c’est quand ? "rentrée sociale" 2012

Messagede Pïérô » 01 Oct 2012, 01:42

de Manu Georget, ex Philips Dreux,

Face aux attaques du patronat et aux mauvais coups du gouvernement

Il nous faut construire un grand mouvement national contre les plans sociaux, les licenciements et le chômage

En France comme en Europe, les travailleurs doivent faire face aux plans d’austérité. En effet, les gouvernements de droite comme « de gauche » mais aussi la classe capitaliste se sont déjà attaqué à nos emplois, à nos salaires, à nos retraites. Nous devons dire non à l’austérité qu’ils veulent nous imposer.

Sans même devoir attendre l’adoption du TSCG pour « légaliser » l’austérité, les travailleurs de PSA, Sanofi, AirFrance, Plysorol, Arcelor-Mittal et tant d’autres voient leur emploi menacé, avec un gouvernement qui montre bien qu’il ne touchera pas aux profits des patrons et qu’il n’a que l’austérité, le chômage et la misère à proposer. Avec plus de 400.000 menaces de licenciements, la question de l’emploi devient alors un problème central pour les travailleurs et les classes populaires.

Alors que l’Hexagone s’enfonce dans la crise et que plusieurs sites sont menacés de fermeture, on voit resurgir les mots d’ordre éculés de défense de « l’industrie nationale ».

A côté du discours nationaliste, xénophobe et raciste du FN, sur lequel il n’y a pas grand chose à dire à part le fait qu’il s’agit d’un poison pour la conscience de classe des travailleurs, les directions syndicales comme le Front de Gauche se mobilisent pour « sauver l’industrie française ».

Alors évidemment, je participerai avec tant d’autres militants et militantes à la manifestation du 9 octobre, appelée par la CGT « en défense de l’industrie et l’emploi », surtout pour être aux côtés de tous les travailleurs, des chômeurs et des jeunes qui vont se mobiliser contre les licenciements, le chômage et l’austérité.

Je suis cependant convaincu que cette idée d’un soi-disant « intérêt national » pour sauver l’industrie ne répond pas aux vrais besoins des travailleurs et des chômeurs en France. En effet, les intérêts des patrons « français » et des travailleurs qui bossent en France sont opposés. De leur côté, les patrons cherchent à garder et à augmenter leur niveau de profits à tout prix. Ils font ces profit sur notre dos et ruinent notre santé, et on voit bien que dès qu’ils n’ont plus besoin de nous et qu’il est moins cher pour eux d’aller exploiter d’autres travailleurs ailleurs, et bien ils décident de fermer les boîtes et nous ils mettent à la rue sans aucun problème. A l’inverse, notre intérêt est de pouvoir travailler pour nourrir notre familles, assurer la santé et l’éducation de nos enfants, avoir la possibilité de partir en vacances de temps en temps ou de profiter du peu de temps libre, après des heures et des heures d’enfermement sur notre lieux de travail. Patrons et travailleurs, nous ne défendons pas les mêmes intérêts ! Nous autres, les travailleurs, nous défendons nos emplois et nos vies. Les patrons, eux, c’est leurs profits qu’ils défendent.

C’est pour cela qu’à chaque menace de fermeture d’un site de production, ce qu’il nous faut défendre, c’est le droit le plus élémentaire au travail des ouvriers et des ouvrières. Si les patrons veulent partir, qu’ils s’en aillent, mais nous voulons avoir la possibilité de continuer à produire, comme le disent les travailleurs de Fralib-Gémenos, prés de Marseille, qui produisent les infusions Eléphants. Dans tous les cas, qu’il y ait un repreneur ou pas, ce sont les travailleurs qui ont le savoir-faire et la capacité pour mettre en route la production, avec ou sans patrons.

En 2009, lorsque nous avons appris le projet de fermeture définitive du site de Philips à Dreux, avec mes camarades de la CGT ainsi qu’avec l’ensemble des collègues de la boîte, nous avons commencé à réfléchir à comment organiser la lutte et la résistance. Il faut savoir qu’à l’époque les patrons de Philips « offraient » la possibilité aux travailleurs d’être « délocalisés » en Hongrie pour un salaire de 500 euros et sous réserve de parler hongrois. Ce qui avait l’air d’être une mauvaise blague n’était rien d’autre que la triste réalité.

J’étais effrayé à l’idée de devoir aller travailler en Hongrie, mais aussi, et surtout, de savoir que les travailleurs hongrois ne touchaient que 500 euros par mois ! Cela ne fait que démontrer une fois de plus que les patrons ne pensent qu’à leurs profits.

En tout cas, nous n’étions pas les seuls à nous trouver dans cette situation à l’époque. Nous avons cherché à faire converger les boîtes et les secteurs en lutte afin de construire un mouvement d’ensemble contre les licenciements. En même temps que Philips annonçait qu’on allait se retrouver à la rue, les Conti, les Molex, les Ford Blanquefort, les Freescale, les Goodyear Amiens se trouvaient dans la même situation face aux plans de licenciements et au chômage. Il fallait nous rassembler, c’était le minimum à faire face aux attaques du patronat !

Dans le cas particulier de Philips, nous avons pris la décision de ne pas nous battre pour les indemnités, mais pour garder nos emplois et la production, avec ou sans patron. Face à l’intransigeance de la direction de Philips et à sa détermination à fermer la boîte, nous savions que la seule alternative progressiste pour nous était la réquisition de l’outil de production par les travailleurs. C’est ainsi que pendant une courte période nous avons mis en place une expérience de contrôle ouvrier qui a montré à la société, mais aussi aux travailleurs eux-mêmes, qu’ils étaient capables de produire sans les patrons. La prise de contrôle de la production par les travailleurs auto-organisés, réclamant la réquisition et la nationalisation de l’usine, constituait un danger non seulement pour les patrons de Philips, mais aussi pour toute la classe capitaliste, car elle remettait en cause leurs structures d’exploitation. En donnant des idées à d’autres travailleurs en lutte contre les licenciements, elle pouvait devenir ainsi alternative dans la lutte pour faire payer la crise aux capitalistes et pour la libération de l’exploitation imposée par le capital.
Malheureusement, la lutte de Philips s’est achevée par une défaite, tout comme des dizaines d’autres combats héroïques que notre classe a mené pendant cette même période. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si toute cette énergie, toute cette disposition à la bagarre, prête à s’exprimer à nouveau face à la violence de la crise, permettra des victoires qui feront payer la crise à ceux qui en sont responsables, les capitalistes. Parler d’une lutte comme celle des Philips, ou des Conti, nous permet de nous préparer aux bagarres actuelles en tirant les leçons des échecs passés.

La réalité d’aujourd’hui, au final, ne diffère pas énormément de celle de 2009. Nous voyons que les soubresauts conjoncturels, au sein de la crise de tout le système capitaliste, nous condamnent à la pauvreté, voire même à la misère et à l’exclusion.

Face à l’austérité, les licenciements, le chômage les directions syndicales ont décidé pour l’instant de rester sur la stratégie du « dialogue social » avec le gouvernement Hollande-Ayrault qui applique l’austérité, avec seulement une date proposée, le 9 octobre, sans aucune suite, histoire de faire « baisser la pression » de façon préventive et de repositionner Thibault dans la bataille interne que se livrent les bureaucrates cégétistes pour occuper le siège qu’il laisse vacant à Montreuil. En tirant les leçons des luttes ouvrières de 2008-2009-2010, ainsi que du mouvement contre la réforme des retraites, on ne peut qu’en conclure que, nous autres les travailleurs, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes. Il s’agit de préparer la riposte sur les lieux de travail et dans la rue, tous ensemble, mais avec un programme d’indépendance de classe, c’est-à-dire, de défense des intérêts des travailleurs et non pas d’un autre modèle productif ou industriel qui, au final, revient à défendre les intérêts des patrons, qu’ils soient français ou étrangers. La question de l’emploi et du chômage reste la question fondamentale de la période. C’est pour cela que nous devons tout faire pour construire, avec nos organisations et en commençant par nous autoorganiser sur nos lieux de travail chaque fois que c’est possible, la mobilisation la plus large possible contre les licenciements et le chômage !

Manu Georget
http://www.ccr4.org/l-nous-faut-constru ... le-chomage
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Re: le changement, c’est quand ? "rentrée sociale" 2012

Messagede Pïérô » 03 Oct 2012, 08:23

Plutôt sceptique tellement çà ressemble au “temps fort” annuel habituel de “rentrée”, et sans lendemain, à l'appel de la CGT, mais, et çà se comprend, çà converge pour participer à ....

Tract Solidaires Industrie

défendons une autre Industrie !

LʼUnion Solidaires Industrie sʼest associée à lʼappel pour la journée du 9 octobre 2012, initialement lancé par la Cgt. Si cette mobilisation est placée sous le signe de la « défense de lʼindustrie et de lʼemploi », nous pensons quant à nous quʼelle doit revendiquer une autre « industrie », que ce soit sur lʼemploi, les activités, les salaires, les conditions de travail ou encore de nouveaux droits à conquérir.

Les licenciements collectifs et les fermetures dʼusines continuent, la précarité sʼétend - intérim, sous-traitance, CDD, bas salaires - et, pendant ce temps, le patronat sʼenrichit sur notre dos à coups de milliards dʼeuros. Les 5 millions de chômeurs/ses, pour une très grande majorité dʼentre eux/elles, sont encore plus en difficulté et paient « la crise » au prix fort.

Lʼobsession du patronat pour la « compétitivité » et « la baisse du coût du travail » représente un danger majeur quʼil nous faut combattre ici et maintenant, tant les conséquences sur lʼemploi risquent dʼêtre désastreuses, dans un contexte déjà bien difficile pour nous toutes et tous.

Pointer le rôle des organisations patronales ne suffit pas : le gouvernement a aussi sa part de responsabilité. Sʼil ne faut rien attendre de Montebourg et consorts, il ne faut pour autant rien lâcher et obliger le gouvernement à écouter nos revendications. Construire le rapport de force pour obtenir le fameux changement tant promis, cela passera avant tout par nos luttes, en ne comptant que sur nous-mêmes.

Il est possible de renverser la tendance, dʼobtenir des droits nouveaux comme le droit de veto pour les comités dʼentreprises contre les licenciements collectifs, dʼaugmenter réellement les salaires en partageant les richesses, de réduire le temps de travail pour permettre lʼembauche de nouvelles personnes et de faire ainsi baisser le chômage et la précarité.

Les solutions existent, les alternatives aussi. La participation de Solidaires industrie aux manifestations de Paris, Bordeaux, Lyon, etc. le 9 octobre, et lʼappel à la grève des différents syndicats locaux permettront de construire une étape importante pour un mouvement plus large et interprofessionnel si possible.


Dans lʼunité syndicale,
mobilisons-nous massivement
Grèves et manifestations !

http://www.solidaires.org/article42276.html


Appel CNT Metz

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Re: le changement, c’est quand ? "rentrée sociale" 2012

Messagede Flo » 03 Oct 2012, 09:59

Pour faire suite au post précédent, je relais le très bon appel du groupe anarcho-syndicaliste "Salvadore Segui" de la FA pour la manifestation à Paris du 9 octobre.

Le 9 octobre, tous dans la rue !

La victoire du Parti socialiste à la dernière élection présidentielle n’a rien changé, comme l’on pouvait s’y attendre, à la situation sociale du pays. Pire, alors que les licenciements et les suppressions de postes se multiplient (Peugeot-Citroën, Arcelor Mittal, Sanofi, Air France, Bouygues, Prestaliss, etc.), les membres du gouvernement préfèrent aller faire des courbettes à l’université d’été du Medef plutôt que de se pencher sur ces situations dramatiques qui laisseront des dizaines de milliers de travailleurs sur le carreau. Brandissant le prétexte de la crise – qui a toujours bon dos –, la gauche au pouvoir, marchant dans les pas de la droite, entend justifier sa politique antisociale. François Hollande a même annoncé la couleur en affirmant que les Français allaient devoir se préparer à faire les plus gros efforts qu’ils aient jamais fait depuis quarante ans ! Le prochain avatar de cette politique soumise au patronat et à l’actionnariat est ce traité budgétaire européen qui inscrira dans le marbre de l’Europe l’austérité et la rigueur qui, à l’heure actuelle, saignent les peuples au profit des banques et autres puissants économiques.
Une fois encore, ce sont les mêmes qui paient les crises du capitalisme – qui ne sont en fait que de simples périodes de restructuration de ce dernier qui se réadapte aux exigences du moment. Pour l’heure, l’urgence de la situation sociale nous oblige à revendiquer des actions immédiates pour améliorer les conditions de vie des travailleurs et des précaires : augmentation des salaires, interdiction des licenciements, réduction du temps de travail, fixation du départ à la retraite à 60 ans maximum, taxation des hauts revenus, etc.
Mais se contenter de ces pansements reviendrait à se fourvoyer, à se bercer d’illusions ou à être démagogique. Ce n’est pas en atténuant les symptômes qu’on éradique le mal. Et le mal actuel n’est autre que le système capitaliste. On voudrait nous faire croire que la crise n’est que le pur produit d’une dérive financière du capitalisme et que le retour à un capitalisme productif changerait bien des choses. Comme la droite, la gauche n’ose pas remettre en cause le capitalisme en général et utilise la finance comme bouc-émissaire. Mais ne soyons pas dupes : tant que nous ne contesterons pas radicalement le système économique capitaliste, tant que nous ne transformerons pas les rapports de production, nous autres travailleurs continuerons à connaître le chômage, la précarité et la pauvreté. Et tant que nous ne contesterons pas l’État et ses affidés, nos protestations sociales ne trouveront pour seule réponse que les gaz et les matraques.
C’est pourquoi nous, anarchistes, luttons dans une perspective révolutionnaire globale et généralisée. Nous ne voulons pas nous contenter de réformes immédiates : nous voulons construire une société nouvelle, sans capitalisme et sans État, une société dans laquelle l’économie est aux mains des travailleurs et de leurs organisations de classe, une société où les prises de décisions ne sont pas verticales, mais horizontales, une société où tout un chacun peut subvenir à ses besoins et être un acteur à part entière de la vie politique et économique.

Groupe Salvador-Segui de la Fédération anarchiste


Sinon Pïérô juste une chose par rapport à ce que tu disais :

Ce mouvement de manifestation contre l'austérité s'estompera probablement assez vite sans avancé concrète... particulièrement en France. Parce qu'on en a aucune envie, l'idée tourne de plus en plus sur certains réseaux sociaux anarchiste/gauche radicale de prolonger les manifestations par l'encerclement de l'assemblée nationale. Un appel, je l'espère, va être lancé assez vite pour proposer l'idée à différente organisation libertaire et un tract - je l'espère aussi - distribué pendant la/les manifestations du 9 octobre. Que penses-tu de l'idée et qu'en pense les autres ? Ce n'est aucunement la recette miracle mais comme je le disais à la fédération anarchiste francophone, cela permettrait de prolonger les luttes sur une action symboliquement forte, politiquement nouvelle et ayant des chances d'obtenir une meilleure couverture.
PS : Ne sachant pas si on peut discuter de ce genre de chose sur le forum en public j'ai mis ça en spoiler, sinon désolé et merci de virer ce paragraphe. A l'inverse si ça ne pose pas de problème je créerai bien un topic à part pour discuter avec tout le monde. Qu'en pensez-vous ?
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Re: le changement, c’est quand ? "rentrée sociale" 2012

Messagede altersocial » 03 Oct 2012, 18:52

L'intervention du CAL 93 est très bien construite.
Après la manif anti-traité de dimanche je me dis qu'ils auraient même pu développer une critique du FdG, car vue le succès de leur mobilisation il semblerait qu'une partie des salariés croit encore aux illusions de la gauche étatiste contre la gauche libérale au pouvoir :confus:

CAL 93 a écrit:Ce constat ne devra pas induire non plus la promotion de ce « bon vieux » capitalisme industriel contre le financiarisé, les conséquences écologiques du vieux modèle productiviste n'étant plus à démontrer.

Ce qui signifie pas non plus qu’il s’agira de défendre automatiquement, « comme avant », le plein-emploi, puisque l’emploi est le nom du travail subjugué et gaspillé par le capital.


Passage excellent qui a le mérite de mettre vraiment les choses au clair.

J'ajouterai "ce qui ne signifie pas non plus un salaire pour tous, puisque ce serait faire de chacun une marchandise à prix irréductible" etc.
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Re: le changement, c’est quand ? "rentrée sociale" 2012

Messagede Nyark nyark » 07 Oct 2012, 15:48

calendar.php?view=event&calEid=5809&calM=10&calY=2012
Par ailleurs, sur demosphère :
http://www.demosphere.eu/node/31521
une réaction au second degré que j'avais lue par ailleurs sur le site de Pièces et Main d'oeuvre. À lire, et à discuter éventuellement.
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Re: le changement, c’est quand ? "rentrée sociale" 2012

Messagede Nyark nyark » 08 Oct 2012, 12:23

Je remonte parce que c'est demain.
Pour les parigots, 13 h 30 place d'Italie. youpeee
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Re: le changement, c’est quand ? "rentrée sociale" 2012

Messagede Béatrice » 08 Oct 2012, 18:17

Actuchômage
La CGT raille les « pigeons » et invite les salariés à roucouler à leur tour
A Marseille le 9 octobre, départ de la manifestation à 11h. Place de la Joliette

Lundi, 08 Octobre 2012

Demain, la CGT appelle à une journée de mobilisation « pour la défense de l’emploi et de l’industrie ».

Dans le cadre de cette journée de manifestations et de grève du mardi 9 octobre, annoncée depuis fin août par Bernard Thibault à l’occasion d’une semaine de mobilisation programmée par la Fédération européenne de l’industrie, le syndicat a organisé des cortèges dans huit villes de France : Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Rennes, Clermont-Ferrand et Epinal.

Dans la capitale, le cortège partira à 13h30 de la Place d’Italie en direction de Montparnasse. C’est pour défendre l’emploi et l’industrie que des salariés d’une vingtaine d’entreprises comme PSA et d’autres groupes connaissant ou ayant connu des plans sociaux (Arcelor Mittal, Goodyear, Continental, etc.) se sont également donné rendez-vous mardi matin au Mondial de l’automobile, à la porte de Versailles : un millier de manifestants sont attendus, selon la CGT de PSA Aulnay.

« Des arrêts de travail sont annoncés dans de nombreux secteurs : métallurgie, chimie, travailleurs de l’Etat, mines et énergie, verre et céramique, agroalimentaire, ports et docks, cheminots, santé, transports, commerce, fonctions publiques », indique par ailleurs la centrale syndicale.

La fronde des vrais pigeons sera-t-elle entendue ?

Après la grande manifestation parisienne de dimanche dernier qui a réuni au bas mot quelque 80.000 personnes, simples citoyens, membres de syndicats ou de forces de gauche contre l’austérité en pilotage automatique inscrite dans le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) de l’Union économique et monétaire que notre premier ministre appelle à ratifier, cette mobilisation nationale est la deuxième que le gouvernement "socialiste" va connaître depuis son arrivée au pouvoir. Et ce n’est qu’un début : sous Mitterrand, la contestation sociale s’était endormie ; sous les divers gouvernements de droite qui lui ont succédé, elle a été ignorée ; sous le soporifique Hollande, dans un contexte de crise qui n’en finit pas, elle risque vraiment de se réveiller.

Il ne vous a pas échappé que, quand des centaines de milliers de citoyens (salariés, chômeurs, retraités…) manifestent dans les rues contre des réformes injustes, aucun gouvernement ne bouge le petit doigt. Mais quand, sur des bases complètement fumeuses, un lobby de petits patrons de start-ups menace de manifester devant l’Assemblée nationale, le nouveau gouvernement "socialiste" se couche immédiatement. « Le Medef, qui ne loupe pas une occasion pour faire pression sur le gouvernement depuis juillet, aurait tort de se priver : à chaque coup de colère, on donne le sentiment qu’il faille revoir une disposition, atténuer une intention », a déploré le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault. « Nous n’avons pas été associés avec la même intensité, manifestement, que les organisations patronales à l’élaboration du projet de budget », a-t-il ironisé. Même constat du côté de Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, qui a estimé sur France Info que « le gouvernement recule bien facilement. […] Une pétition sur internet et il se plie. On va voir si socialement c’est la même chose, quand il y aura des problèmes ».

A nouveau, emboîtant le pas à la fronde des petits patrons spéculateurs, Bernard Thibault a donc appelé vendredi les Français assommés par la crise et le chômage à roucouler à leur tour. La journée de mardi ne sera pas un test car l’affaire est entendue : le gouvernement "socialiste" a visiblement choisi son camp et trompé ses électeurs. Mais au moins, pour ceux qui y croyaient encore, le doute ne sera plus permis.

SH

Post-scriptum : Nous, Actuchomage, n’appelons pas ouvertement à manifester, sachant qu’au fil des années, chacune de nos sollicitations s’est soldée par des résultats de participation de plus en plus décevants. Désormais, chacun fera comme il l’entend en son âme et conscience, comme ce fut le cas pour la manifestation du 30 septembre contre le TSCG, que nous avions signalée et où certains d’entre nous se sont rendus à titre individuel.


A nouveau, emboîtant le pas à la fronde des petits patrons spéculateurs, Bernard Thibault a donc appelé vendredi les Français assommés par la crise et le chômage à roucouler à leur tour.


C'est mon avis personnel aussi, car Bernard Thibault a non seulement besoin de "redorer" son blason quelque peu terni et loin de faire l'unanimité au sein de "ses troupes", alors
il lui faut trouver une "nouvelle légitimité" au-delà de la CGT...
« Simple, forte, aimant l'art et l'idéal, brave et libre aussi, la femme de demain ne voudra ni dominer, ni être dominée. »
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Re: le changement, c’est quand ? "rentrée sociale" 2012

Messagede Pïérô » 08 Oct 2012, 20:09

Je partage aussi çà, même si le fait de chercher à construire de la convergence, alors qu'il n'y a aucune autre date, est louable. Çà ne suit pas à SUD/Solidaires 37 dans ces conditions (il n'y a rien sur le site de Solidaires 37 d'ailleurs). Donc je vais pas paumer une journée de salaire pour rien. C'est la journée annuelle de mobilisation de la CES doublé du fait que la CGT veut se montrer seule, et forte, avant les élections TPE. Là il n'y a même pas le "temps fort" intersyndical de manifestation habituel de rentrée, et la coordination des sites en lutte que l'on porte à AL et dans et à travers SUD/Solidaires ne prend pas. Il aurait fallu pouvoir s'appuyer sur PSA, mais c'est vérouillé par les appareils CGT et LO. En même temps il y a un côté dramatique au moment ou la "gauche" annonce qu'elle va continuer à mener non seulement la même politique qu'avant, mais qu'en plus elle va faire le sale boulot de "l'austérité", rôle desormais dévolu à la social démocratie en période de "crise".
Et évidemment çà ramène à ce qui ouvre ce topic et qui a servi à l'édito du bulletin L'anarchiste Révolutionnaire : viewtopic.php?f=86&t=6479. Et en pire puisque la CGT qui veut faire cavalier seule plombe une mobilisation réelle souhaitable.

J'ai répondu à Flo par MP. :)
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Re: le changement, c’est quand ? "rentrée sociale" 2012

Messagede Pïérô » 21 Oct 2012, 12:56

zut, j'ai pas assuré, je voulais mettre cette info et cet évènement là, que j'avais mis dans l'agenda, mais j'ai zappé. Je le met quand même et même si la réunion était hier, car çà me semble intéressant comme angle, un angle de convergence des luttes, et de construction d'espaces ouverts, au dela d'un cadre syndical qui peut, dans une forme alternative, trouver là aussi sa place d'ailleurs.

Face à l'austérité, ne plus subir, s'organiser !
Mal logées, précarisés, licenciées, endettés... quel front commun ?


Le Mouvement des Chômeur-euse-s et Précaires en Lutte invite tou-te-s les participant-e-s au mouvement social, les salarié-e-s, chômeur-euses, précaires, étudiant-e-s, mal logé-e-s, retraité-e-s… à une réunion publique samedi 20 octobre, à 15h30, MCPL, 22 rue de bellevue - 35000 Rennes

Celle-ci sera suivie d'un repas à prix libre à 19h30 et d'une pièce de théâtre sur Pôle Emploi à 20h30.

L'objet de cette réunion est de lancer le débat quant aux formes de résistances collectives qui peuvent être mises en œuvre localement contre les politiques d'austérité et leurs conséquences, notamment en terme de suppressions d'emplois, de coupes budgétaires ou de compression des revenus des classes populaires.

Tous les jours nous entendons parler des politiques antisociales criminelles mises en œuvre en Grèce, en Espagne, au Portugal… Le traité TCSG qui va nous être imposé a pour fonction de pérenniser ces politiques et de les généraliser en Europe. Attendrons-nous que des plans aussi violents soient mis en oeuvre ici pour commencer à organiser une riposte sur des bases de solidarité interprofessionnelle, de démocratie directe, d'action déterminée contre le patronat et les institutions du capitalisme ? Pourtant les plans de licenciement s'accumulent, les prix montent, la précarité s'amplifie, le démantèlement des services publics continue : pourquoi attendre encore ?

La mobilisation contre le traité européen TSCG a le mérite d'ouvrir largement le débat en mettant en lumière les reniements du pouvoir socialiste, et en soulignant la nécessité d'agir au plan national et européen. Cependant, ces moments de grands rassemblements ne sauraient remplacer la construction à plus long terme d'un front social local offensif capable d'initiatives sans attendre le signal des directions des grandes confédérations syndicales. Toutes les semaines, des rassemblements, des débrayages, des occupations sur des lieux de travail ou dans les espaces institutionnels ont lieu sans avoir l'écho qu'ils méritent, car manque un espace de rassemblement et de coordination pour tous ceux qui sont désireux de lutter et d'apporter leur soutien à celles et ceux qui luttent.

Un espace de ce type a existé sur Rennes pendant le CPE : le comité de lutte, puis pendant le mouvement contre la réforme des retraites : l'assemblée générale interprofessionnelle. Comment imaginer aujourd'hui une forme de rassemblement comparable, dans lequel les organisations puissent s'engager et qui soit ouvert à tous-te-s, en dehors d'un temps de grand mouvement ?

Comment s'organiser avec celles et ceux qui sont enfermé-e-s dans leur situation de précarité (emploi, logement, dettes, agios…) et faire des galères individuelles une occasion de lutte collective ? C'est à répondre ensemble à ces questions que nous aimerions vous convier. La discussion sera introduite par un bref exposé sur la crise de la dette en Europe, les politiques d'austérité déjà mises en œuvre et l'état des mouvements de résistance.
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Re: le changement, c’est quand ? "rentrée sociale" 2012

Messagede Pïérô » 27 Oct 2012, 15:14

Bon, encore un truc pas terrible, à l'initiative de la CES, et un nouveau "temps fort" où même la question de la grève est évacuée, mais c'est tout ce que l'on a sous la dent.

Déclaration de l'intersyndicale nationale, CFDT, CGT, FSU, Solidaires et Unsa, réunie hier :

14 novembre pour l'emploi et la solidarité en Europe

Les organisations syndicales françaises CFDT, CGT, FSU, Solidaires et Unsa s’inscrivent avec l’ensemble du syndicalisme européen dans la journée d’action et de solidarité de la Confédération européenne des syndicats le 14 novembre 2012 pour la l'emploi et la solidarité en Europe.

Elles expriment leur ferme opposition aux mesures d’austérité qui font plonger l’Europe dans la stagnation économique, voire la récession. Ces mesures, loin de rétablir la confiance ne font qu’aggraver les déséquilibres et créer des injustices. Elles mettent à mal le modèle social européen mis en cause par la concurrence et parfois le dumping dans les domaines de la fiscalité, du coût du travail et des conditions sociales.

En France c’est un nombre de chômeurs qui ne cesse de croître depuis 17 mois avec encore une hausse record en septembre. La précarité s’accroît, des millions de salariés n’accèdent à l’emploi qu’en CDD pour des durées de plus en plus courtes, les plans de licenciements se multiplient. 11 millions de personnes sont touchées par l'exclusion ou la pauvreté dont de nombreux retraités. Les salaires dans le privé et le public stagnent.

Les traitements de choc infligés aux travailleurs notamment en Grèce, en Espagne et au Portugal, montrent l’impasse de politiques qui conduisent à la destruction des droits sociaux.. La cohésion sociale, le dialogue social et le respect des valeurs garanties par la Charte des droits fondamentaux sont mis en cause. Cette situation est insupportable et menace la construction européenne elle-même.

En s’amplifiant, la crise économique et sociale accroît fortement les inégalités entre les travailleurs européens et met en cause les droits de tous.

L’Europe doit bâtir ses politiques sur la solidarité et garantir les moyens du progrès social. La journée de mobilisation du 14 novembre permettra aux travailleurs de toute l’Europe d’agir, ensemble et solidairement, pour des conditions de travail et de vie décentes. Cela implique :
. une véritable coordination des politiques économiques et des mesures de solidarité concrètes avec les pays les plus en difficulté en intégrant systématiquement la dimension sociale aux décisions européennes ;
. la négociation d’un « Contrat social » revendiqué par la CES au niveau européen, incluant des mesures mettant fin à la concurrence sociale entre les Etats, en instaurant des standards sociaux européens, en particulier un salaire minimum dans chaque pays ;
. des mesures de relance au plan européen afin de renouer avec une croissance durable et favoriser l’emploi ;

Les organisations syndicales CFDT, CGT, FSU, Solidaires et Unsa décident de faire du 14 novembre une grande journée de mobilisation interprofessionnelle rassemblant les salariés du privé et du public, les retraités et les chômeurs pour manifester leur volonté de voir apporter des réponses concrètes aux difficultés que vivent tous les travailleurs en France et en Europe et en solidarité avec les travailleurs espagnols, portugais et grecs. Elles appellent partout en France à manifester selon des modalités permettant la participation la plus large.

Paris le 26 octobre 2012


Reste les enjeux de la déclinaison locale avec des intersyndicales départementales qui peuvent se positionner en grève, comme çà a déjà été le cas avant les vacances d'été, et ce qui va faire enjeu dans différents départements encore notamment.
Et évidemment ce qu'il va se passer dans d'autres pays, en Grèce, en Espagne, en Angleterre..., est à suivre de près (c'est, pour cette partie, ici : viewtopic.php?f=66&t=6483#p79293).
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