Re: Les mouvements de chômeurs-euses et précaires
Posté: 02 Mar 2017, 11:57
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Le Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP) a organisé mercredi une remise des prix pour les « Grossiers de l’écran », ces élus distingués pour leurs propos méprisants adressés aux chômeurs en 2017.
C’est par un pied de nez cinglant à l’attention du gouvernement que le Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP) a choisi de commencer l’année. Les traditionnels vœux étaient accompagnés pour la première fois, mercredi, d’un festival de remise des prix pour les « Grossiers de l’écran », clin d’œil satyrique à l’émission de télévision « les Dossiers de l’écran » créée par Armand Jammot dans les années 1960. Parmi les nommés : des personnalités politiques, accompagnées de leur déclaration la plus dédaigneuse à l’encontre des chômeurs en 2017.
C’est sans surprise qu’on retrouve dans le palmarès la ministre du Travail Muriel Pénicaud, le président du parti « Les Républicains » Laurent Wauquiez qui obtient le prix spécial du jury, et Emmanuel Macron, qui se voit décerner le prix de la mise en scène, matérialisé par une casquette « Police de l’emploi ». Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner n’échappe pas non plus à sa récompense pour sa désormais célèbre déclaration sur les sans-abris qui refuseraient d’être logés. Quant au président du Medef Pierre Gattaz, il reçoit le prix du scénario, avec son pin’s du « million d’emplois » qu’il promettait en 2014.
La « palme de plomb » pour un député LREM
La liste fait figurer ensuite des noms moins connus comme celui de Véronique Hammerer, députée La République en marche (LREM) de Gironde qui avait tenté d’émouvoir l’opinion en annonçant que son mari avait dû renoncer à s’acheter une Porsche Cayenne à cause du qu’en-dira-t-on. Un prix de la « députée inconnue » a également été créé tout spécialement pour la femme politique dont l’identité n’a jamais été dévoilée et qui avait confié à la presse avec amertume qu’elle mangeait davantage de pâtes maintenant que son salaire était tombé à 5 000 euros par mois.
Mais la phrase qui a fait le plus mal cette année, c’est celle de Damien Adam, député LREM de Seine-Maritime affirmant en novembre dernier que « certaines personnes partent en vacances aux Bahamas grâce à l’assurance chômage ». Elle méritait bien, pour le MNCP, l’attribution de la « palme de plomb » à son auteur. « Plus c’est gros, plus ça passe, commente Zalie Mansoibou, porte-parole et chargée de coordination du MNCP. La majorité des personnes visées ne touchent même pas 1 000 euros par mois en allocation-chômage. C’est indécent. »
Derrière le divertissement, il s’agit bien sûr de délivrer un message combatif. « Ils nous méprisent, alors nous les méprisons en retour, résume Zalie Mansoibou. On veut mettre à l’honneur les ‘‘losers’’ qu’ils sont, et leur montrer que nous ne sommes pas des citoyens de seconde zone. On ne va pas en rester là. » Pour l’heure, c’est l’inquiétude qui règne autour des négociations sur l’assurance-chômage, qui commenceront officiellement demain.
Depuis le 11 janvier ont commencé les concertations concernant la réforme de l'assurance chômage. Cette réforme est la nouvelle étape du gouvernement pour détruire les droits des salarié‐es et les conquêtes sociales du mouvement ouvrier.
La politique d'Emmanuel Macron part du principe que pour relancer l'économie française, la solution privilégiée doit être de précariser le travail et de sanctionner les salarié‐es privés d'emploi. Selon le gouvernement, la solution à la crise économique passe par une dégradation des conditions de vie des chômeuses et chômeurs alors même qu'ils et elles sont déjà les premières victimes du système économique.
On voudrait nous faire croire que les chômeuses et chômeurs sont responsables de leur situation et que le système d'assurance chômage est une des causes de la récession économique.
Alors même que des solutions alternatives, comme la réduction du temps de travail et la transition écologique, seraient des moyens efficaces pour lutter contre le chômage, nous devons par tous les moyens nous opposer à la violence des réformes en cours qui n'auront d'autres conséquences que d'appauvrir et précariser, encore et toujours, les millions de chômeuses et chômeurs, ainsi que l'ensemble des salarié‐es de ce pays.
Plus de la moitié des chômeuses et chômeurs ne touchent déjà aucune allocation chômage !
Les concertations avec certaines organisations syndicales ne visent qu'à donner un semblant de légitimité à ce qui va sans aucun doute être une nouvelle et sans précédente régression du système social français. Un des éléments caractéristiques de ces concertations est de ne jamais donner la parole aux premiers concernés de ces réformes : les chômeuses et chômeurs.
Contre cette politique violemment antisociale, nous exigeons :
•l'élargissement de l'accès à l'indemnisation, avec comme référence le Smic, à tous les chômeurs et chômeuses,
•le maintien du système actuel de l'assurance chômage, avec des cotisations reposant sur la valeur ajoutée totale de l'entreprise,
•la gestion démocratique de l'assurance chômage,
•l'arrêt des contrôles et sanctions à l'encontre des chômeurs, chômeuses et précaires.
Soyons en mesure de nous faire entendre, toutes et tous ensemble, chômeuses, chômeurs, salarié-es, précaires, avec ou sans papiers
le 14 février 2018 11h30 au local de l'APEIS, bourse du travail de Saint‐Denis, 9 / 11 rue Genin, ligne 13 arrêts St Denis / Porte de Paris
Soutiens :
SNU POLE EMPLOI FSU, SUD EMPLOI, FSU IDF, ECONOMISTES ATTERRES, SOLIDAIRES, CNT, JOC, REPUBLIQUE ET SOCIALISME, GDS, FEMMES EGALITES, CGT, CGT POLE EMPLOI, CGT CHOMEURS, SYNDICAT ASSO, ATTAC, DAL, FEMMES CONTRE LES PRECARITES, ALTERNATIVE LIBERTAIRE, PCOF, PG, FI, PCF, ENSEMBLE.
Depuis un an, les chômeurs et les précaires sont l'objet d'attaques, d'invectives et de reculs de leurs droits. Alors que le président de la République et sa majorité déroulent une politique de régression sociale et de baisse des droits pour les chômeurs et précaires, ils y ajoutent la stigmatisation constante en les dénonçant tantôt comme des fraudeurs, tantôt comme des paresseux qu'il faut contrôler.
Non content de s'en prendre aux personnes les plus précaires, le gouvernement s'attaque conjointement aux droits de tous les salariés et aux services publics : emploi, formation, hôpital, transport ferroviaire, logement, handicap…, tout est une cible pour, au nom de la sacrosainte dette, réduire le bien commun de tous et nos droits.
Du 2 mai au 5 mai, le Mouvement National des Chômeurs et Précaires organise son congrès annuel. Moment de rencontres, de débats et d'échanges, c'est aussi un moment fort de mobilisation et d'expression. Les chômeurs et les précaires, citoyens de plein droit, veulent faire entendre leur opposition à la réforme de l'assurance chômage et à toutes celles qui ne feront que renforcer les inégalités et l'exclusion, et leurs propositions pour une autre société et un autre horizon.
Lors de ce grand rassemblement, le MNCP invite toutes celles et tous ceux qui se sentent concernés et solidaires de ces combats à nous rejoindre pour porter haut et fort notre voix et nos revendications.
Rendez-vous le 3 mai prochain à 14h30, place de la Bastille à Paris,
Pour nos droits et contre la marche en arrière imposée par Macron
Alors que le gouvernement « en marche » ne cesse de faire reculer nos droits, affirmons que cette marche à reculons ne nous empêche pas d'avancer pour plus d'égalité et moins d'exclusions. Venez donc nombreux marcher avec nous :
« Chômeurs, précaires : des citoyens à part entière ! »
Être précarisé.e, c’est d’abord avoir des conditions d’emploi instables : CDD, CUI, intérim, etc. Et une fois terminé le contrat (souvent très court), c’est en général le chômage qui pointe. Mais être précarisé.e, c’est aussi avoir des conditions de travail dégradantes : pression, non respect de la dignité, non reconnaissance de l’activité exercée, surcharge de travail, de bas salaires, temps partiels, journées coupées, etc.
A ces deux types de précarité s’ajoute la précarité de représentation : il existe un bon nombre de salarié.e.s qui ne comptent pas ou peu sur une représentation syndicale combative. Nombreux sont les secteurs professionnels où les salarié.e.s sont souvent isolé.e.s ou qui fonctionnent sur la base d’une rotation des effectifs très importante. C’est aussi dans ces lieux de travail que le syndicalisme peine souvent à s’implanter puisque le droit du travail n’est pas toujours du côté des plus précarisé.e.s.
Le patronat s’appuie sur la précarité pour maintenir sous sa coupe ces travailleurs indispensables au maintien de l’activité économique capitaliste et pour faire pression sur tou.te.s les autres salarié.e.s en exerçant le chantage au chômage.
Pour ces différentes raisons, nous pensons qu’il est aujourd’hui important de réfléchir à une structure qui prenne en compte les salarié.e.s les plus éloigné.e.s du syndicalisme, des formes d’organisation collective de défense des conditions de travail. Une structure animée par ces salarié.e.s « mobiles » qui changent souvent de secteur professionnel, qui passent souvent par de longues périodes de chômage et pour qui il est plus difficile de maintenir une adhésion syndicale dans la durée au sein d’une même structure de secteur.
Construisons notre riposte collective face à l’exploitation capitaliste qui nous précarise !
Si tu te reconnais dans cette initiative, que tu souhaites prendre part au développement d’une telle structure ou simplement en savoir plus, tu es bienvenue à une réunion ouverte :
Mardi 3 juillet 2018 à 17h
au 125 rue Garibaldi – 69006 Lyon
Solidaires Précaires
Contact : solidairesprecaires69@listes.solidairesrhone.org