COMMUNIQUE DE L’INTERSYNDICALE
CFDT, CGT, FSU, SOLIDAIRES, UNSA
A la crise économique et sociale de 2008 aux effets durables, s’ajoute la crise des dettes publiques de la zone Euro. Celle-ci et la nature des réponses politiques apportées par l’Union et les états membres menacent en permanence la stabilité de la monnaie commune et l’avenir de l’Union Européenne. Les conséquences sont lourdes pour les salariés.
Face à l’atonie de la croissance et à l’aggravation de la crise des dettes de la zone Euro, le gouvernement a prévu d’annoncer le 24 août des « mesures destinées à réduire le déficit de la France ».
La situation nationale est préoccupante. Les politiques menées et le faible niveau de croissance ne réduisent pas le chômage et mettent en cause la cohésion sociale et la solidarité :
• Le chômage reste très élevé, bien au-dessus de ce qu’il était avant 2008. Le chômage de longue durée s’est accru. La précarité s’est accentuée comme en témoigne la forte proportion d’embauche en CDD de très courte durée.
• La situation des moins de 25 ans sur le marché du travail s’est particulièrement dégradée.
• La politique fiscale est inéquitable et épargne les plus hauts revenus. Les revenus du travail sont plus mis à contribution que les autres revenus. Les suppressions d’emplois aveugles dans les fonctions publiques mettent en péril la qualité du service rendu. Les réformes sociales, telle celles des retraites, font porter l’essentiel des efforts sur les salariés et accentuent les inégalités. Pour l’intersyndicale, des réponses nouvelles priorisant l’emploi, la cohésion sociale (protection sociale, services publics,…), la réduction des inégalités (une autre répartition des richesses, le pouvoir d’achat, une autre fiscalité), la maîtrise des déficits publics sont urgentes.
L’intersyndicale, réunie ce jour, demande la tenue d’une véritable concertation sociale avec le gouvernement et le patronat pour examiner les mesures à prendre pour soutenir la croissance, soutenir l’emploi et réduire la dette tout en garantissant la cohésion sociale.
D’ores et déjà, l’intersyndicale estime indispensable l’intervention des salariés. Elle se réunira le 24 août au soir pour envisager les suites à donner. Celles-ci viseront à débattre avec les salariés des solutions à apporter et à organiser avec eux l’action pour faire pression sur le gouvernement et le patronat.
Paris, le 18 août 2011.
Revoilà la "mobilisation de rentrée" désormais habituelle, avec un nouveau "temps fort" qui se profile, pour entretenir l'illusion de volonté de confrontation que l'intersyndicale n'a pas, mais ce n'est maintenant plus un scoop. A nouveau L'Union Syndicale Solidaires colle à une unité qui interroge en l'état et en prenant le risque et la responsabilité d'être rangée dans le même sac que les autres directions syndicales à force. Et évidemment le clou du triste spectacle c'est :
Communiqué a écrit:L’intersyndicale, réunie ce jour, demande la tenue d’une véritable concertation sociale avec le gouvernement et le patronat pour examiner les mesures à prendre pour soutenir la croissance, soutenir l’emploi et réduire la dette tout en garantissant la cohésion sociale.
c'est vraiment un énoncé de collaboration de classes.
Pourtant la lutte des classes n'a pas pris de vacances, et il y a des luttes qui se mènent et notamment par rapport au soutien aux sans papiers, à l'urgence sociale et le logement actuellement, et qu'il y a même des usines occupées : "GEMENOS : les salariés de Fralib occupent l'usine" viewtopic.php?f=72&t=5143 et "À Vénissieux, les capitalistes veulent anéantir les salariés fabriquant le Vénilia : ils occupent leur usine" http://rebellyon.info/A-Venissieux-les- ... istes.html.
En tout cas il y a des luttes qui se profilent dans le monde de l'éducation, de la santé, du social, de l'industrie...
Et les questions qui se posaient lors du dernier gros mouvement social restent posées, comme il nous faut en l'état continuer à expérimenter les formes d'auto-organisation, et de construction de réseau vers une coordination réelle de la lutte, et dépasser et déborder des mobilisations à saute mouton et "temps forts" sous la houlette d'une intersyndicale nationale qui se refuse encore et toujours à tout affrontement réel avec le patronnat et le gouvernement, et accompagne en jouant sa partition tout les reculs et tout les renoncements. La question de la convergence des luttes va reprendre sa place en l'absence prévisible de volonté de mobilisation générale réelle. Comment relancer et développer une dynamique où formes d'organisations collectives existantes, syndicats et sections syndicales de lutte, cotoiront dans des espaces communs, non syndiqué-es, chomeurs-euses, précaires, étudiants-es et lycéen-nes, et seraient en capacité de porter la lutte plus vivement et plus loin ?
Comment participer à construire du sens en plus, car c’est aussi là que ce situe un enjeu d’importance. Qu’est-ce qu’on défend et vers où on va ? La question de la socialisation des moyens de productions et des services utiles au public doit être portée au delà de la nécessaire défense et amélioration de l’existant par exemple.
Alors je n'ai pas de boule de chrystal mais le scénario habituel doit être changé, et évidemment, comme çà ne tombera pas du ciel, il va encore y avoir de l'investissement et du sens à produire pour les révolutionnaires...