Ne payons pas leur crise !

Ne payons pas leur crise !

Messagede Nico37 » 16 Aoû 2011, 15:40

Ne payons pas leur crise !

Les soubresauts boursiers actuels ne peuvent que nous laisser présager de nouvelles mesures contre les travailleuses et les travailleurs, en activité ou au chômage. Déjà dans la bouche de Jean-Claude Trichet, président de la Banque Centrale Européenne et porte parole de fait des intérêts de la Bourgeoisie, cette crise « la plus grave depuis la seconde guerre mondiale » impose aux gouvernements « une politique de rigueur pour réduire les déficits ».

Austérité généralisée pour les travailleurs et travailleuses,
profits maximaux pour la Bourgeoisie


Nous savons ce que cela signifiera pour nous au quotidien : la poursuite d'une politique de démolition sociale faite de la liquidation de nos retraites, du système de sécurité sociale, de l'accès à la santé, du gel des salaires, de la casse des services publics, de la baisse des allocations... accompagnée du flicage accrû des chômeurs et chômeuses ainsi que de l'ensemble des précaires.

Le système capitaliste organise notre appauvrissement pour préserver le profit des classes possédantes. Mais contrairement au discours des idéologues au service de la classe dominante, la lutte des classes n'appartient pas à un passé révolu mais fait rage au quotidien, ici comme partout dans le monde : des processus révolutionnaires du Maroc à la Syrie sur fond d'aspiration à la liberté et de révolte sociale, aux émeutes dans les quartiers populaires en Angleterre qui s'ajoutent à plus d'un an d'intenses mobilisations contre les coupes drastiques dans les budgets sociaux, en passant par les mouvements populaires de l'Espagne à la Grèce.

S'organiser et Contre-Attaquer

En France, le mouvement de grève à l'automne 2010 contre la casse des retraites, s'il n'a pas réussi à mettre un coup d'arrêt à l'offensive de la Bourgeoisie, a fait émerger des pratiques de lutte dont il faut nous inspirer pour faire face à l'offensive capitaliste contre nos conditions de vie : solidarité interprofessionnelle, blocage de la production, de l'approvisionnement énergétique et des transports. Il nous faut cependant créer les bases d'une généralisation réelle de la grève, qui a fait défaut à cette période.

Pour cela, il nous faut nous organiser dès aujourd'hui, si nous ne voulons pas payer leur crise. Nous organiser pour lutter contre cette politique de rigueur, pour faire face à la répression que risquent de subir celles et ceux qui refuseront le racket organisé par la bourgeoisie et l'Etat. Nous organiser pour refuser leurs stratégies de division qui jouent la carte nationaliste et raciste afin d'étouffer les révoltes populaires. Nous organiser contre les courants fascistes utilisés comme supplétifs par la bourgeoisie et l'Etat. Nous organiser pour affirmer la nécessité d'une rupture avec le capitalisme et l'Etat, sans laquelle nous ne pourrons briser cette spirale infernale de l'appauvrissement. Nous organiser pour affirmer haut et fort que cette rupture est possible, par la construction d'une société sans classes et sans Etat, selon le principe du communisme libertaire : c'est à dire la propriété commune des moyens de production et de distribution, l'autogestion généralisée, la production et la répartition selon le principe « de chacun-e selon ses moyens , à chacun-e selon ses besoins »

le 16 Août 2011, Relations Extérieures de la Coordination des Groupes Anarchistes
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Re: Ne payons pas leur crise !

Messagede digger » 16 Aoû 2011, 17:33

:clap: Mais qui est prêt à s’organiser ? Sur quelle base ? Avec qui ?
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Re: Ne payons pas leur crise !

Messagede Béatrice » 17 Aoû 2011, 10:55

A digger :

Les dernières luttes de l'automne dernier contre la réforme des retraites , a vu se rassembler et se concerter des personnes , à l'issue des manifestations ,
voire au-delà de celles-ci , qu' il aurait été impossible dans un passé récent , d'imaginer que cela puisse se réaliser . L'improbable a donc bien eut lieu !
Ce besoin de se retrouver , fût dicté par le sentiment partagé de l' omnipotence du système capitaliste qui broie les individus et dont le seul rempart
qui soit , pour y mettre un terme , c'est l'unification des luttes , la cohésion , la concertation permanente .
Alors , sur un tel socle commun , de futures luttes permettront , à coup sûr , d'aller plus loin dans la réflexion et dans l'élaboration d'un projet pour
" un autre futur " .
Il est certain , que la révolte et la non-résignation étaient bel et bien présentes et depuis cette période , la situation sociale s'est dégradée et donc
le ferment de la colère , éclatera tôt ou tard !
« Simple, forte, aimant l'art et l'idéal, brave et libre aussi, la femme de demain ne voudra ni dominer, ni être dominée. »
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Re: Ne payons pas leur crise !

Messagede Pïérô » 17 Aoû 2011, 11:03

digger a écrit: :clap: Mais qui est prêt à s’organiser ? Sur quelle base ? Avec qui ?

C'est bien toute la question, et qui fait débat actuellement dans le mouvement libertaire, car l'angle d'attaque est important et se révèlent rapidement des divergences non seulement de forme mais aussi de fonds avec des courants d'avantage inspirés de la social-démocratie et d'un capitalisme plus social et régulé. A ce titre est paru un appel collectif qui a mon sens ne peut pas être signé par les organisations anti capitalistes et révolutionnaires en l'état.

Non à la soumission aux marchés financiers
Les peuples ne doivent pas payer leur crise !


L'Union européenne et les gouvernements utilisent les dettes publiques pour imposer aux peuples d’Europe une véritable purge sociale. Alors que les banques et autres opérateurs financiers n’en finissent pas de spéculer sur les dettes publiques, il faudrait que ce soit les populations qui payent une crise dont les marchés financiers sont les premiers responsables et uniques bénéficiaires.

C’est pour cela que les gouvernements de l'Union, la Commission et le Parlement européen, avec la participation active de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international, veulent imposer une nouvelle gouvernance économique asservie à la finance avec pour objectif de mettre sous surveillance accrue les budgets nationaux, de durcir les sanctions contre les Etats en cas de déficit dit excessif et de réduire les dépenses publiques.

Le pacte « euro plus » utilisait déjà la crise de la dette pour imposer l’austérité, la baisse des salaires des pensions et des retraites, la diminution du nombre de fonctionnaires, la flexibilité du travail, le recul de l’âge du départ en retraite, la casse des systèmes de protection sociale, tout en réduisant les pouvoirs des organisations syndicales. Le tout, au seul bénéfice des actionnaires des grandes sociétés et du système financier international ! Une mesure déjà prise, le « semestre européen », vise à soumettre au Conseil et à la Commission, les budgets des États avant même qu’ils soient débattus par les parlements nationaux.

Pour essayer de verrouiller totalement ce montage, les gouvernements européens veulent intégrer dans la loi fondamentale des États l’objectif de l’équilibre budgétaire, ce que Nicolas Sarkozy appelle « la règle d’or ». Stupide économiquement - que se serait-il passé si cette règle avait été appliquée au moment de la crise financière où les États ont renfloué les banques -, cette proposition est une agression contre la démocratie, car les politiques économiques seraient ainsi totalement soustraites au débat politique et à la décision citoyenne. Une telle disposition, adoptée par les parlementaires des deux chambres, ne doit pas être intégrée dans la Constitution française comme le veulent le président de la République et l'Union Européenne.

Les citoyens et les citoyennes ne doivent pas payer les dettes qui sont le résultat de la soumission des États aux marchés financiers. Ces dettes sont illégitimes et les peuples ne doivent pas en faire les frais. Il faut exiger aujourd’hui un moratoire et des audits citoyens sur les dettes publiques. Dans l’immédiat, les organisations signataires appellent les citoyennes et les citoyens, leurs organisations associatives, syndicales et politiques à se mobiliser contre la constitutionnalisation de l’austérité et les parlementaires à voter contre ce texte si Nicolas Sarkozy osait malgré tout convoquer le Parlement en congrès à Versailles.

ATTAC, CGT-Finances, FASE, Fondation Copernic, GU, Les Alternatifs, Marches européennes, MPEP, NPA, PCF, PCOF, PG, Union syndicale Solidaires


Sur la forme cet appel s'attache surtout à interpeller les parlementaires sans même évoquer la perspective d'une mobilisation sociale et sans faire référence aux luttes sociales contre l'austérité en Europe et sur le fond légitime implicitement le sauvetage des banques.
et comme le souligne Kuhing dans un autre topic
Kuhing a écrit:"Moratoire de la dette" : "moratoire" peut vouloir dire "suspension" mais aussi "délai" et la précision n'est pas indiquée : on accepte donc la dette et le système tel qu'il fonctionne.
"Audit citoyen" : comme si les problèmes du capitalisme dans sa crise la plus grave allait se résoudre dans les livres de comptes...
"Appel aux parlementaires à ne pas signer ce texte" : quoi de plus révolutionnaire comme proposition ?


La CNT a produit un appel à l'unité la plus large, mais sans préciser les éléments de cette unité : http://www.cnt-f.org/. Le texte de la CGA pose les bons éléments. Comme le dit aussi Armonia il est fait appel aussi à l'auto-organisation et aux luttes sociales dans ce texte de la CGA, et c'est un élément et une dimension qui me parait importante aussi. En tout cas on pourrait imaginer campagne commune au moins dans l'espace libertaire, et éventuellement plus largement avec d'autres structures collectives. Evidemment il ne s'agit pas non plus de cultiver le repli et la marge et il est possible de contribuer à un front très large sans signer cet appel collectif et sans abdiquer sur des fondamentaux et tout en portant notre propre parole.
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Re: Ne payons pas leur crise !

Messagede Nico37 » 17 Aoû 2011, 12:35

Soubresauts boursiers, crise de la dette : le capitalisme en faillite par Georges KALDY, Lutte Ouvrière

L’interruption du week-end n’a pas arrêté la chute des Bourses. La spéculation suivant la course du soleil, lundi 8 août, ce fut d’abord à la Bourse de Tokyo d’enregistrer une chute du prix des actions, relayée peu après par celles de Séoul, Hong Kong, Shanghaï et New Delhi. À l’ouverture de la Bourse de Paris, c’est tout juste si les commentateurs ne se sont pas félicités de ce que ce marché n’ait reculé que de 1,4 % (mais, à la fermeture, le recul était de 4,68 %) ! Sur les dix dernières séances, l’indice de la Bourse de Paris, le fameux CAC 40, a presque battu son record de baisse depuis sa création, il y a presque un quart de siècle.

La Bourse de New York a suivi. Il s’est trouvé des commentateurs pour se féliciter que la décision de la Banque centrale européenne de racheter les obligations pourries, émises par des États suspects de fragilité, non seulement la Grèce ou le Portugal, mais aussi l’Espagne et l’Italie, ait permis à certaines Bourses européennes de limiter les dégâts, voire, pour celle de Milan, de se retrouver légèrement en hausse... avant de se remettre à chuter. Les commentaires d’heure en heure ressemblaient à l’histoire de l’homme qui tombe du haut d’un gratte-ciel et répète en passant devant chaque étage : « Jusqu’ici, tout va bien ! »

Les plus optimistes, ou les plus imbéciles, ont même poussé un ouf de soulagement, prétendant que le krach boursier a été évité, certes de justesse, mais évité tout de même. D’autres, plus réalistes, ont contourné leur incapacité à prévoir même l’avenir immédiat par une invention sémantique, en parlant de « krach rampant » !

Personne ne connaît la suite, mais l’affolement du monde financier, visible depuis un certain temps déjà, est en tout cas devenu panique après l’annonce de la dégradation, par une agence de notation, de la note de fiabilité des États-Unis eux-mêmes. Le vent de panique a soufflé en effet du côté des « dettes souveraines », c’est-à-dire de ces dettes colossales que tous les États ont accumulées au fil des ans, et avec une accélération particulière depuis la crise financière de septembre 2008.

Les « marchés » ont été pris de panique, de peur, paraît-il, que les États ne puissent pas rembourser les emprunts qu’ils ont faits, augmentés du cumul des intérêts.

Les marchés ? Comme si, derrière ce terme, il y avait une abstraction, une puissance divine qui fait la pluie et le beau temps sur cette terre et contre laquelle les États même les plus puissants ne peuvent pas faire grand-chose !

Ceux qui parlent d’« investisseurs » sont déjà un peu plus réalistes, car il s’agit bien de groupes capitalistes ou de capitalistes individuels en chair et en os, à condition de récuser le mot « investisseurs ». Car ils n’investissent nullement dans des usines, dans des machines, dans des moyens pour produire. Ils se contentent de placer de l’argent, des capitaux colossaux, et de les déplacer d’un point du globe à un autre, d’une monnaie à une autre, d’une matière première à une autre, d’un type d’action ou d’obligation à un autre, parfois à très court terme et en fonction de ce que ces placements rapportent.

C’est le vieux jeu de la spéculation, que l’humanité connaît depuis que l’argent a été inventé et qui a toujours servi à tondre la majorité de la population au profit de la minorité qui possède l’argent. À ceci près que la spéculation d’aujourd’hui mobilise des sommes incomparablement plus élevées que jamais dans le passé et que ces placements et déplacements d’argent font appel aux moyens techniques les plus modernes, des ordinateurs aux transmissions quasi instantanées.

Par ailleurs, en parlant d’« investisseurs », il ne faut pas comprendre quelques officines qui spéculent en marge du fonctionnement général de l’économie capitaliste. Ces fonds spéculatifs ou les banques spécialisées dans ces opérations — elles le sont toutes à des degrés divers — ne travaillent pas seulement avec leur propre argent, mais avec des liquidités qui leur sont confiées par des groupes capitalistes de tout ordre (industriels, commerciaux, assureurs, etc.), ainsi que par de riches particuliers. Toute la bourgeoisie est mouillée dans la spéculation.

Cela fait bien longtemps que la spéculation n’est plus une activité marginale de l’économie capitaliste, mais un de ses aspects fondamentaux. Mais, avec la financiarisation générale de l’économie, elle prend une place de plus en plus centrale.

Recherche de boucs émissaires

Même les plus demeurés des commentateurs ont abandonné la thèse de « c’est la faute à la Grèce » qui était reprise à satiété il y a peu encore, l’air de dire que tout le mal vient d’un État, d’un peuple dépensier qui a pris la mauvaise habitude d’emprunter tout en ne payant pas ses impôts. La petite Grèce, qui représente tout au plus 3 % du produit intérieur brut (PIB) de la zone euro et une fraction infime du PIB mondial, ne pèse pas bien lourd face aux économies autrement plus puissantes de l’Espagne, de l’Italie et peut-être de la Grande-Bretagne, que l’on annonce comme les prochaines entités dans le collimateur de la méfiance des « investisseurs ». Sans parler du mastodonte du monde capitaliste, les États-Unis, dont on fait mine de découvrir qu’il est perclus de dettes, dont le montant avoisine les 16 400 milliards de dollars !

Faut-il rappeler qu’un autre mastodonte de l’économie capitaliste, le Japon, dépasse tout le monde depuis plusieurs années, avec un endettement de plus de 200 % de son PIB ?

Mais, bien entendu, pas un dirigeant politique, pas un des économistes distingués qui pérorent à la télévision et qui ont accusé pendant des semaines la Grèce de la responsabilité de la crise de la « dette souveraine », n’est revenu dire qu’il a menti. Non, ils sont trop occupés à chercher d’autres boucs émissaires.

« C’est la faute de tout un chacun qui vit à crédit, au-dessus de ses moyens, et il y en a partout, y compris aux États-Unis », disent les plus stupides des commentateurs, ou les plus saligauds. Comme si la responsabilité était partagée entre les salariés, ou les chômeurs, et les milliardaires qui spéculent à crédit.

« C’est la faute à l’euro, à l’Europe », disent les uns. « C’est la faute à l’incapacité de l’Union européenne à s’unir et à se donner une bonne gouvernance, et en particulier à compléter la monnaie unique par un budget fédéral unifié », disent les autres, avec déjà un soupçon de réalisme dans leur constat.

« C’est la faute aux agences de notation » : voilà la dernière explication à la mode. Le fait qu’une des agences de notation, la Standard & Poor’s, ait dégradé la note des États-Unis a incontestablement joué un rôle dans l’aggravation actuelle de la panique boursière. Si on ne peut pas faire confiance à l’État américain pour rembourser ses dettes, à qui alors se fier dans ce bas monde ?

Les agences de notation ne méritent cependant ni un excès d’honneur ni un excès d’indignité. Elles ne sont rien d’autre que la variante moderne des cartomanciennes d’antan, dotées certes d’ordinateurs, de matériels ultra-modernes, de bâtiments somptueux et de milliers d’employés. Mais elles ne prévoient pas plus que les astrologues la fiabilité future des entreprises ou des États endettés. Elles s’étaient complètement trompées avant la crise financière précédente, celle de 2008, en attribuant les meilleures notes à de grandes banques qui ont été parmi les premières à faire faillite, car en possession de trop de titres de crédit pourris accordés à l’immobilier américain, les fameux « subprimes »...

En réalité, le facteur déclenchant de la panique financière est et peut être n’importe quoi : la déclaration d’un gouverneur de banque centrale, d’un chef d’État, d’un ministre de l’Économie — ou, au contraire, leur silence considéré comme suspect. La finance rapporte depuis des années bien plus que ce que permettent les possibilités réelles de l’économie. Depuis des années, les financiers escomptent un profit de 12 %, 15 %, voire 20 % pour leurs placements de capitaux, alors même que la production stagne, que le chômage est élevé partout et que les chiffres officiels des PIB, surestimés pourtant, n’augmentent que de 2 ou 3 % ou, au mieux, de 5 %.

Les spéculateurs de la Bourse ont un adage : les arbres ne peuvent pas pousser jusqu’au ciel. Ils le savent tous. Ce qui ne les empêche pas de parier sur le fait que l’arbre pourra encore bien pousser d’un ou deux mètres, chacun espérant en profiter grassement, quitte à être le dernier avant l’effondrement. Quand il se révèle que ce n’est pas le cas, ils fuient ; et cette simple fuite entraîne celle des autres jusqu’à la panique générale, qui se dessine aujourd’hui.

Suite et conséquence de la crise bancaire de 2008

La crise actuelle est la conséquence de la crise bancaire de 2008. Ou, plus exactement, de la médication utilisée par les États pour la surmonter. Rappelons que la cause immédiate de la crise de septembre 2008 était, déjà, la spéculation effrénée des banques et des institutions financières, à l’époque autour de l’immobilier américain.

Croyant dans la montée des prix de l’immobilier aux États-Unis, les banques rivalisaient pour prêter à quiconque voulait emprunter, du moment que le prêt était garanti par la hausse du prix du bien immobilier acheté. Lorsque le marché de l’immobilier américain s’est effondré, toutes les banques, et pas seulement aux États-Unis, se sont retrouvées avec des papiers représentant ces prêts devenus quasiment sans valeur.

Plus compliqué encore, ces crédits eux-mêmes ont engendré d’autres formes de crédits — le système bancaire ne manque pas d’imagination pour inventer de nouveaux produits, de plus en plus compliqués, de plus en plus obscurs —mais qui étaient liés directement et indirectement à ce marché immobilier en train de se casser la figure.

On se souvient que toute cette situation a fini par aboutir à une crise bancaire majeure, une crise de confiance, dont la raison était que les banques se méfiaient les unes des autres en raison des mauvaises dettes accumulées. Elles ont arrêté de se prêter de l’argent. Or la circulation d’argent entre banques et entreprises, et entre banques elles-mêmes, constitue le système sanguin de l’économie capitaliste.

Il n’était évidemment pas question pour les États, tous au service des banquiers et des groupes capitalistes, de contraindre les banques à faire tout simplement leur métier et à continuer à prêter à l’économie. Non, la solution choisie a consisté à convaincre ces messieurs les banquiers qu’ils pouvaient recommencer à prêter et à faire du profit sur les crédits accordés, car les États s’engageaient à racheter les titres devenus pourris par défaillance de la banque qui les avait émis. En résumant : tant que les prêts privés rapportaient du profit privé, les banques, les groupes capitalistes encaissaient les intérêts ; dès qu’ils ne rapportaient plus et risquaient de faire perdre de l’argent aux possesseurs de capitaux, l’État prenait en charge les pertes. C’est ainsi que s’est produit la miraculeuse transformation des dettes privées en dette publique. Le caractère privé du profit a été complété par la socialisation des pertes. Ou, pour parler en termes de classes sociales, la bourgeoisie a empoché à titre privé les profits des crédits fantaisistes. En revanche, pour éponger ses pertes, elle a chargé l’État de faire payer les classes populaires.

Des sommes fantastiques ont été injectées dans l’économie sous ce prétexte de redonner aux banquiers et aux industriels confiance dans la pérennité de leur propre économie ! Non seulement aucun État ne s’est avisé d’exproprier sans indemnité ni rachat les banquiers criminels, mais même les quelques phrases démagogiques sur la nécessité de réglementer l’activité bancaire n’ont pas été suivies de la moindre mesure concrète.

Ces centaines de milliards débloqués par les États ont été prélevés sur leur budget, au détriment des dépenses un tant soit peu utiles aux classes populaires. C’est la protection sociale, ce sont les pensions de retraite, c’est l’emploi dans les services publics qui ont dû payer pour sauver les banquiers. Mais, cela ne suffisant pas, les États ont emprunté aux banques elles-mêmes, à qui cet argent avait été donné en cadeau. D’où l’aggravation considérable de l’endettement des États.

Ces dépenses et les sacrifices qu’elles impliquaient pour les classes populaires ont été présentés comme une nécessité pour sauver le système bancaire d’une « crise systémique » (c’est leur expression). Mais on voit bien aujourd’hui que cela n’a réglé le problème de la crise de confiance entre les banques qu’un court moment. Au lieu d’être une solution, cette politique a aggravé le problème. Les sommes colossales injectées par les États dans l’économie ont encore augmenté la quantité d’argent en circulation. Et comme aucun État n’a contraint ses capitalistes à utiliser cet argent à investir dans la production, dans la création d’emplois, dans les salaires, tout cela n’a fait que porter la spéculation financière à un degré inconnu auparavant, tout en réduisant la capacité de consommation des classes populaires.

Le résultat : en 2008, c’était des banques et des groupes financiers qui étaient menacés de faillite. Aujourd’hui, ce sont les États eux-mêmes.

Derrière les soubresauts de la finance, la crise de l’économie capitaliste

Si les marchés, les « investisseurs », autrement dit l’ensemble des capitalistes, commencent à avoir des soucis quant à la possibilité de récupérer leurs mises de fonds avec les intérêts qu’ils exigent, ce n’est pas seulement parce que les États, à commencer par l’État américain, sont endettés jusqu’au cou. C’est, plus fondamentalement, parce que l’économie elle-même, la production industrielle, sont stagnantes.

Les plans d’austérité exigés par les financiers, la réduction des dépenses pour les services publics, pour les protections sociales, la diminution drastique des effectifs des agents de l’État réduiront encore la consommation des classes populaires.

Or, la crise de l’économie capitaliste résulte en dernier ressort de la contradiction entre la capacité d’accroissement de la production et les limites de la consommation des classes populaires. Les moyens utilisés pour surmonter la crise financière par l’accroissement des prélèvements sur les classes populaires ne font qu’aggraver cette contradiction.

En 2008, pour sauver le capital, les États ont aggravé brutalement les prélèvements sur les classes populaires. Face aux soubresauts actuels de la finance, ils annoncent les mêmes méthodes. Aux États-Unis, après un petit spectacle politicien histoire de marquer leurs différences, Républicains et Démocrates se sont mis d’accord, président Obama en tête, pour augmenter encore l’endettement de l’État afin de venir en aide au grand capital. En Europe, après moult négociations entre Merkel et Sarkozy, la Banque centrale européenne (BCE) a accepté ce que ses statuts lui interdisent pourtant : racheter de mauvaises dettes d’État pour assurer les créanciers que les intérêts de leurs prêts seront payés, même si ceux-ci ont été accordés à des taux d’usurier.

Qu’il soit dit en passant que l’étiquette politique des porte-parole de la bourgeoisie n’a en l’occurrence aucune espèce d’importance. Pour ce qui est de la France, le langage de Sarkozy est rigoureusement le même que celui de Hollande et de ses rivaux à la primaire du PS.

La rigueur est devenue le maître mot de toute la caste politique, en France comme partout dans le monde. Il s’agit de la rigueur vis-à-vis des seules classes populaires. Essentiellement pour les salariés, mais pas seulement : pour sauver son économie, le grand capital s’en prendra aussi et inévitablement à différentes catégories de la petite bourgeoisie, regroupées sous le vocable de « classes moyennes » en y mélangeant des petits commerçants, des paysans, des artisans, des cadres, voire des enseignants et certaines catégories les moins mal payées de travailleurs. Dans la jungle capitaliste, en cas de crise, il n’y a de place que pour les plus puissants des prédateurs.

Malgré l’effondrement actuel aussi bien des actions des entreprises privées que des obligations d’État, le grand capital rebondira demain. Les capitaux qui, aujourd’hui, fuient les actions en Bourse des entreprises comme les titres représentant une fraction de la dette souveraine de tel ou tel État, doivent bien aller se placer quelque part où cela rapporte... ou promet de rapporter demain. Les conseillers financiers les plus avisés recommandent déjà à leurs mandants de profiter de la chute des prix des actions pour racheter celles d’entreprises susceptibles de rapporter des dividendes solides. À condition, ajoutent-ils, « d’avoir la patience d’attendre que ça remonte » — en d’autres termes, d’être assez riches, assez puissants pour pouvoir le faire.

D’autres, plus cyniques mais plus concrets, mettent les points sur les « i » en affirmant qu’avec la baisse des prix des actions il sera plus intéressant pour les entreprises les plus puissantes de racheter leurs concurrents que d’investir dans de nouvelles usines.

Mais, à dire vrai, le grand capital n’a pas besoin de conseillers pour savoir cela et pour mettre en pratique ce savoir. Les grandes crises de l’économie capitaliste aboutissent toutes à l’accroissement de la puissance des plus grands groupes, une fois élaguées les branches mortes.

Et, pour ce qui est des « dettes souveraines », Obama n’a pas tort d’affirmer que, quelle que soit la note attribuée aux États-Unis, ceux-ci continueront à attirer des capitaux.

Au royaume des aveugles les borgnes étant rois, les placements qui, dans l’affolement, auraient fui les bons du Trésor américain finiront par y revenir, faute de mieux.

Mais, lorsque les groupes capitalistes, en tout cas les plus puissants, auront traversé la crise financière, pour certains en s’enrichissant encore plus, les soubresauts financiers se seront traduits par des licenciements, des fermetures d’usines, des baisses de salaire, sans parler des multiples variantes des politiques d’austérité imposées par les États aux exploités.

La signification sociale de tout cela, ce n’est pas que « les marchés sont plus forts que les États », comme on l’évoque si souvent, mais que les États, entièrement au service du grand capital, complètent les profits capitalistes tirés directement de l’exploitation, c’est-à-dire finalement de la production elle-même. Faute de production suffisante, les États mettent eux-mêmes la main à la pâte pour piller toutes les classes populaires par des moyens étatiques, afin de mettre le résultat de ce vol à la disposition de la classe capitaliste. Cet assistanat gigantesque exprime tout le parasitisme du grand capital d’aujourd’hui et son caractère délétère pour la société.

Renverser le pouvoir de la bourgeoisie

Personne n’a et ne peut avoir de solution pour la crise de l’économie capitaliste, surtout pas ceux qui en sont les profiteurs. Cette crise et son déroulement concret sont la démonstration que l’économie ne peut plus fonctionner sur la base de la propriété privée.

Le problème immédiat des travailleurs, c’est de se défendre pour que le fardeau de la crise ne leur soit pas intégralement imposé. Défendre l’emploi et le salaire, les seuls biens qu’ils possèdent dans la société capitaliste, devient une nécessité plus grande que jamais dans le passé récent, pour empêcher la chute dans la misère de la grande majorité du monde du travail.

Ce qui signifie l’expropriation radicale de la classe capitaliste, à commencer par les banques et les grands groupes industriels et commerciaux, et la réorganisation de l’économie sur la base de la propriété collective, débarrassée de la recherche de profit privé et de la concurrence, et planifiée pour satisfaire au mieux les besoins de tous en fonction de la capacité de production. Cela ne pourra se faire que par une mobilisation de la classe ouvrière à un niveau de détermination mais aussi de conscience politique qui n’existe certes pas aujourd’hui. Mais cela peut venir vite, provoqué par la bourgeoisie elle-même, par les dégâts du capitalisme.

La lutte des exploités pour défendre leurs conditions d’existence ne pourra prendre son sens que dans la perspective du bouleversement radical de l’organisation économique et sociale qui est en train de montrer de façon patente sa faillite.

Il est vital que, face aux partis qui se placent tous sur le terrain du capitalisme, renaisse un parti qui se place dans la perspective du renversement du pouvoir de la bourgeoisie, de la révolution sociale, un véritable parti communiste.
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Re: Ne payons pas leur crise !

Messagede Béatrice » 17 Aoû 2011, 15:05

Le communiqué de la CNT , on ne peut plus laconique , ne peut que susciter quelques interrogations et réflexions :

L'annulation de la dette , comme seule revendication face à un capitalisme outrancier qui fossoie littéralement tous
les acquis sociaux obtenus après de dures luttes ?

Et puis après ?
On efface tout et on recommence ?
( pérennisation du système capitaliste )

S'il s'était agi d'un communiqué émanant d'un syndicat " traditionnellement " réformiste , il n'y aurait pas lieu de s'en émouvoir ,
mais celui-ci se réclamant de la CNT , il est tout à fait légitime que certaines questions puissent se poser !
Alors , en tout état de cause , il conviendrait que la CNT affiche plus clairement les objectifs qui sont les siens :
Réformistes ou révolutionnaires ?

( Parce que ce communiqué , en l'état , laisse supposer que le réformisme soit la voie d'orientation prise par ce syndicat ! )
Si tel n'est pas le cas , il conviendrait que celui-ci apporte quelques éléments de réponse , afin que la confusion ne règne plus
dans les esprits " chagrins " !
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Re: Ne payons pas leur crise !

Messagede Pïérô » 21 Aoû 2011, 00:07

bulletin été d'AL Alsace sur la question :

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http://www.al-alsace.tk/

et texte sur AL 93 qui est pas mal sur la question des mots et du sens :

Les "marchés", nouveau croque-mitaine

Les bourses mondiales recommencent à s'affoler et à chuter. Rien d'étonnant. Toute personne ayant plus de deux neurones savaient pertinemment que la crise des subprimes (et ses conséquences) n'était qu'une répétition pour une crise encore plus grande, encre plus forte, avec des conséquences sociales encore plus dramatiques. En effet, strictement rien n'a été fait pour mettre fin à la spéculation. Or le capitalisme se nourrit de "crises".

La nouvelle cible de la spéculation, ce sont les "dettes souveraines", c'est-à-dire l'argent que des institutions privées se targuent de pouvoir émettre en lieu et place de la collectivité. C'est formidable : lors des subprimes, les Etats ont filé du pognon aux banques et aux spéculateurs, qui maintenant l'utilisent pour mettre ces mêmes Etats à genoux ! Les deux parties sont de toutes façons d'accord: ce sont les travailleurs qui paieront les pots cassés.

Avec ce nouvel emballement des bourses, les média ressortent leur discours en boucle sur l'angoisse des "marchés". Les marchés ont peur que..., les marchés craignent que..., les marchés attendent que..., blablabla... Les "marchés", ce sont le nouveau croque-mitaine. Ils ont remplacé le diable moyen-âgeux pour faire peur au populo. Ces "marchés" sont toujours présentés de manière désincarnée, impersonnelle. A entendre les journalistes, les décisions et les actes des "marchés" seraient ni plus moins qu'un phénomène naturel, quelque chose sur lequel on n'a aucune prise, comme la pluie ou la marée.

Or ces "marchés" sont très concrets. Ils ont des visages et des noms. Ce sont les spéculateurs, les actionnaires et les dirigeants des grandes organisations financières (banques, fonds d'investissement, FMI, banque mondiale). Mais évidemment, si les journalistes disaient tous les matins "les spéculateurs sèment une nouvelle fios le désordre dans l'économie mondiale", ça pourrait provoquer des réactions un peu plus virulentes, ciblées et efficaces que lorsqu'ils euphémisent sur "les marchés sont inquiets".

Arrêtons de croire aux marchés, et attaquons les fumiers qui préparent une nouvelle crise sociale d'ampleur.

http://libertaires93.over-blog.com/arti ... 14325.html
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Re: Ne payons pas leur crise !

Messagede digger » 21 Aoû 2011, 08:30

Le texte "Non à la soumission aux marchés financiers" ne va pas assez loin, mais il a eu, je pense, une utilité limitée, celle de dissuader le PS d’aller dans le sens de rendre constitutionnel l’équilibre budgétaire. Beaucoup y étaient prêts pour paraître "responsables" en période électorale. Pas révolutionnaire, certes, mais on a sans doute évité le pire.

Comme toujours, et comme le montre Piéro, le problème est bien posé mais si la thèse et l’antithèse sont là, la synthèse ne peut jamais être écrite.
Tout le monde en connait, plus ou moins, les raisons. Les plus érudits remonteront dans l’histoire du mouvement ouvrier pour les expliquer. Tout a été écrit là-dessus.

L’alternative est relativement simple (dans sa formulation) et extrêmement complexe (dans sa mise en place). Nous sommes placés devant depuis des dizaines d’années et je la retrouve telle que je l’ai quitté alors.

Hypothèse 1 : Le mouvement libertaire, pour reprendre le terme de Piero, privilégie le dénominateur commun aux différences doctrinaires et dégage des objectifs communs et une méthodologie commune. Ce n’est pas une approche "unitaire", chacun gardant ses spécificités et ses modes d’actions privilégiés, en dehors du "tronc commun".
Hypothèse 2 : L’aspect "identitaire" des organisations reste le plus fort et nous continuons à accepter la paralysie, condamnés à rester sur la défensive et à la dénonciation stérile.

Il existe une bonne dose d’hypocrisie à se présenter comme "non sectaires", "ouverts aux débats" et "non fossilisés" quand tout démontre le contraire.

La pensée politique et la philosophie anarchistes sont, à mon sens, les plus abouties qui soit, porteuses de valeurs et à la fois, d’une organisation sociale, politique et économique directement rattachées à celles-ci.
Autrement dit, très crûment, nous disposons du plus bel outil qui soit, et les ouvriers ne se montrent pas à la hauteur. :gratte:
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Re: Ne payons pas leur crise !

Messagede ARTHUR » 21 Aoû 2011, 12:07

Autrement dit, très crûment, nous disposons du plus bel outil qui soit, et les ouvriers ne se montrent pas à la hauteur.


Tout pratique révolutionnaire réclame beaucoup d'humilité (ce qui semble à l'opposé de cette citation). Quand on n'emporte pas l'adhésion des autres aux thèses que l'on défend, ne serait-ce pas parce que nos "arguments" sont trop abscons ou dépourvus de toute réalité ?
La première chose serait peut-être de renoncer à utiliser la phraséologie du Capital.
Plutôt que de défendre le "pouvoir d'achat", ne devons nous pas apporter par l'entr'aide des réponses concrètes aux difficultés de l'existence;
- Centrales d'achat (développant une réflexion sur l'acte de consommer)
- Mutuelle de secours, pour les camarades exclus du "système" (Sans papiers, sans-domicile, sans formation, sans droit au chômage, etc ...)

C'est en tout cas, dans ce sens que nous oeuvrons au Syndicat Unifié du Bâtiment de la RP (CNT). Si nous comprenons parfaitement que certains s'interrogent (nous le faisons aussi) sur certains communiqué confédéraux, nous les invitons cependant à se rapprocher localement des syndicats pour relativiser les messages généraux par les pratiques de terrains.

Fraternelles Salutations Syndicalistes.
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Re: Ne payons pas leur crise !

Messagede digger » 21 Aoû 2011, 15:50

Bel exemple de malentendu.
Par "ouvrier", je ne voulais pas parler de la classe ouvrière, mais de nous, moi, anarchistes, qui utilisons souvent mal l'outil qu'est cette pensée politique.
Je le maintiens, humblement.
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Re: Ne payons pas leur crise !

Messagede Pïérô » 23 Aoû 2011, 00:24

Ouais, les alternatives en actes qui jalonnent le chemin de la révolution et de l'alternative de demain je suis complètement pour, mais je ne pense pas que cela réponde complètement aux enjeux posés là. La question qui me taraude c'est comment participer à combattre un nouveau plan d'austérité annoncé dans la guerre de classes qui se mène sans réelle équipe pour jouer le ballon en face et sans cautionner un discours social-démocrate et jouer dans le coeur de l'anti-libéralisme sans jouer la partition de l'anticapitalisme, et çà sans cultiver que la marge.
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Re: Ne payons pas leur crise !

Messagede Pïérô » 07 Déc 2011, 07:30

Manif à Lorient le 10 décembre

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La dette n’est pas la nôtre : refusons de la payer ! Les plans d’austérité sont illégitimes !

Partout en Europe les gouvernements expliquent que la dette augmente parce que nous vivons au-dessus de nos moyens et que nous devons donc accepter l’austérité et des coupes sombres dans les budgets sociaux. Quel mépris pour les millions de chômeurs/chômeuses, de travailleurs/travailleuses pauvres, de retraités dans la misère, d’ouvriers licenciés sur l’autel des dividendes versés aux actionnaires !

La dette est le résultat de 30 années de politiques libérales qui ont asséché les caisses de l’Etat, l’amenant à emprunter pour pourvoir aux besoins sociaux. La dette a explosé ces 3 dernières années à cause du sauvetage du capitalisme en ingurgitant des centaines de milliards d’euros dans les banques pour éviter qu’elles s’effondrent.

Si les plans d’austérité se succèdent en France comme partout en Europe, c’est pour sauver le système capitaliste, sauvegarder et augmenter les profits d’une minorité de riches qui contrôle l’économie et n’en ont strictement rien à faire de nos conditions de vie et de travail. Nous n’avons aucun intérêt à secourir ce système économique qui ne propose que survie pour les uns et luxe pour les autres. En France, la droite est à l’attaque mais les socialistes ailleurs en Europe mènent la même politique : rembourser la dette, donner des gages aux marché financiers, servir la soupe aux intérêts égoïstes du patronat et des actionnaires. Et tout cela avec la bénédiction de l’Union Européenne, monstre bureaucratique au service du grand patronat, de la banque centrale européenne et du FMI. On nous parle de sortir de la crise mais c’est bien la sortie du capitalisme qui doit être à l’ordre du jour. Il n’y a pas de fatalité à ce système économique qui va droit dans le mur. Des mesures radicales s’imposent contre les intérêts et le pouvoir des capitalistes dans la société et les entreprises. Pour cela, la mobilisation des travailleurs, de la jeunesse, des retraités, de toutes celles et ceux qui subissent est décisive pour défendre nos conditions de vie et de travail, les améliorer.

Quels que soient nos choix lors des Présidentielles de 2012, nous appelons l’ensemble des travailleurs, des chômeurs, de la jeunesse et des retraités à prendre le chemin d’une lutte déterminée et solidaire contre les puissances de l’argent, à forger les outils de notre libération, pour une véritable démocratie. Tous nos acquis sociaux ont été gagnés par la lutte de nos aînés. Cela fait trop longtemps que nous encaissons reculs sur reculs, nous sommes la majorité, ils ne sont qu’une poignée, ne l’oublions pas. Organisez-vous, ne courbez pas le dos car c’est ce que gouvernement et patronat espèrent. C’est ce que les travailleurs et la population grecque refusent en se révoltant depuis des mois. C’est bien pour cela que les grecs sont autant critiqués dans les médias et par une partie de la classe politique vendue à la défense des intérêts capitalistes ! Rassemblons-nous pour affirmer qu’un pôle de résistance et d’alternative existe à la dictature des capitalistes sur nos vies.

Faisons front, dans une lutte résolue pour un avenir d’égalité sociale, de liberté et de solidarité entre tous les travailleurs de France, entre tous les peuples !

Rassemblons-nous pour affirmer qu’un pôle de résistance et d’alternative existe à la dictature des capitalistes sur nos vies. Faisons front, dans une lutte résolue pour un avenir d’égalité sociale, de liberté et de solidarité entre tous les travailleurs de France, entre tous les peuples !

Manifestation le Samedi 10 décembre à 14h Place Aristide Briand (Fnac) de Lorient

Signataires : Alternative Libertaire, Confédération Nationale du Travail, Jeunes Communistes 56, Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique, Fédération Anarchiste, Les Alternatifs, Nouveau Parti Anticapitaliste.

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Re: Ne payons pas leur crise !

Messagede Pïérô » 24 Déc 2011, 00:08

Eléments interessants pour une argumentation,
un texte d'Alain Bihr tiré de son livre "la novlangue néolibérale"

Qu’est-ce que la dette publique ? D’après A. Bihr.

[…] La dette publique, c’est la différence (négative) entre les recettes de l'État (…) et ses dépenses. Par conséquent, pour mettre fin à la dette publique, on dispose de deux moyens, qu’on peut éventuellement actionner conjointement.
D’une part, on peut chercher à réduire les dépenses de l'État. Et c’est la voie qu’on privilégiée les gouvernements d’inspiration néolibérale, à coups de coupes claires dans les budgets d’équipement et de fonctionnement, de compression de personnels, de stagnation voire de baisses des salaires réels (…), le tout débouchant sur la dégradation de la quantité et de la qualité des équipements collectifs et des services publics dont l'État a directement ou non la charge. Telle est aussi la limite (non encore atteinte) de cette voie : c’est que de ces équipements et services dépendent non seulement la qualité de la vie de la population (dont un gouvernement « démocratique » ne peut pas totalement se désintéresser, chargé qu’il est de créer et de maintenir un consensus social minimum) mais encore la capacité même du capital lui-même à assurer les conditions de ses propres performances, voire tout simplement de sa propre reproduction (…). Autrement dit, les dépenses publiques sont pour une part incompressibles ; part évidemment variable : tout dépend du degré de développement du capital mais aussi du rapport de force dans la lutte des classes.
D’autre part, on peut chercher à accroître les recettes de l'État, essentiellement fiscales, autrement dit à augmenter les impôts. Mais là encore la marge est limitée. Cela supposerait en effet ou bien d’augmenter les taux d’imposition ; ce qui se heurterait au caractère impopulaire persistant de cette dernière. Ou bien encore d’en élargir l’assiette, en supprimant les différentes exemptions, abattements, déductions et réductions qui affectent tous les impôts ; ce qui se heurterait, bien au-delà du caractère impopulaire de l’imposition, aux multiples privilèges fiscaux dont bénéficient les classes et les couches les plus iasées de la population.

En bref, la dette publique résulte de l’écart existant entre le coût de la part incompressible des dépenses publiques, au sein de laquelle intervient la part socialisée du coût de reproduction des éléments (matériels et personnels) du capital, et le montant des recettes fiscales de l'État, essentiellement limitées par des raisons politiques, au premier rang desquelles figurent le fait que les classes et les couches aisées de la population ne sont pas mises à contribution au niveau où elles pourraient et devraient l’être. Autrement dit, la dette publique ne résulte pas de ce qu’une nation ne serait pas assez riche, ne produirait pas ou ne s’approprierait pas assez de richesses, relativement à ses dépenses collectives d’équipement et de fonctionnement ; mais, de ce que, par volonté ou, plus sûrement encore, par absence de volonté politique, l'État ne prélève pas sous forme d’impôt la part de la richesse sociale qui permettrait de faire face à ces dépenses. En d’autres termes encore, l’Etat n’est pas endetté comme peut l’être un ménage, parce que son train de vie excède ses recettes ; il est endetté parce qu’il a décidé de restreindre ses recettes pour des raisons essentiellement politiques. En somme, la dette publique est un pur artefact politique.

La dette publique, double cadeau de l'État à la bourgeoisie

En effet, pour faire face à cet écart, l'État va s'endetter; autrement dit, il va emprunter (sous forme de bons du Trésor et d'obligations) la différence entre ses recettes et ses dépenses. Et il va faire ses emprunts auprès de ceux que les économistes appellent familièrement les « zinzins », les « investisseurs institutionnels »: grandes banques, compagnies d'assurances, fonds de placement, fonds de pension, etc. En un mot, les organes du capital financier concentré et socialisé. Évidemment, ces organes ne placent (…) pas seulement leurs fonds propres mais encore et surtout toute la part des salaires, profits, intérêts, dividendes et rentes, qui se concentrent entre les mains des membres de la bourgeoisie mais aussi de l'ensemble des couches aisées de la population, qui n'est pas immédiatement dépensé comme revenus ou avancée sous forme de capitaux additionnels par ces « happy few » et qu'ils placent euxmêmes auprès des « zinzins » en question.

On devine maintenant le tour de passe-passe dont la dette publique est le moyen. L'argent que ces mêmes personnes ne se voient pas exiger par l'État en leur qualité de contribuables sous forme d'impôts, elles l'avancent à ce même État sous forme de prêts rémunérés. Autrement dit, non seulement l'État ne leur soustrait pas la part de leur revenu qu'il serait en droit d'exiger d'elles (au nom de l'équité fiscale qui demande que chacun soit imposé à la mesure de ses facultés contributives) et en capacité d'exiger d'elles (puisque ces revenus existent et qu'ils font partie de ce qui excède de toute manière les dépenses courantes de ces ménages). Mais, de plus, il rémunère cette part sous forme d'intérêts sur les bons ou les obligations d'État. En un mot, la dette publique est le mécanisme magique par lequel une partie des revenus excédentaires des catégories fortunées ou aisées de la population non seulement ne leur est pas soustraite sous forme d'impôt mais se trouve de surcroît, transformé en capital (fictif) porteur d'intérêts.

Là ne s'arrête pas le tour de passe-passe. Car le processus précédent implique encore que les titres de la dette publique sont autant de droits à valoir sur une partie des impôts, donc sur la partie du revenu général de la société que l'État prélève bon an mal an. Ils sont donc aussi un moyen pour la partie la plus fortunée ou la plus aisée de la population, celle qui s'approprie déjà la part la plus substantielle du revenu social, d'accaparer une part supplémentaire de celui-ci, donc de s'enrichir davantage encore.

La dette publique, caution du capital financier

L'intérêt que présente l'existence de la dette pour la bourgeoisie est cependant encore plus large. Elle remplit en effet une seconde fonction qui intéresse plus spécifiquement sa fraction financière.
L'activité capitaliste est par nature une activité risquée. On y avance du capital (sous forme de capital-argent) en espérant qu'au terme d'un processus plus ou moins complexe, passant par des médiations multiples, ce capital fasse retour engrossé d'une fraction de plusvalue (selon le cas sous forme de profit industriel, de bénéfice commercial, d'intérêt financier). Le résultat n'est jamais assuré; courir pareil risque et savoir le surmonter feraient la grandeur et la vertu des capitalistes, aux yeux de leurs admirateurs et défenseurs.
De ces risques, les capitalistes (qui ne sont pas tous des aventuriers, loin de là) cherchent à se prémunir. C'est le cas notamment pour les financiers, ceux qui réunissent du capital de prêt pour le mettre à la disposition des industriels et des négociants; ou pour le valoriser dans les jeux de la spéculation financière, jeux par définition plus hautement risqués encore. Parmi les techniques les plus éprouvées et par conséquent les plus courantes pour se prémunir de risques excessifs figure celle qui consiste, pour un même capital financier, à diversifier autant que possible ces placements (selon l'adage qui recommande de ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier) et à contrebalancer des placements risqués mais aux perspectives alléchantes par des placements peut-être moins rémunérateurs mais sans grand risque.
Or de tous les débiteurs, l'État est incontestablement celui qui offre, et de loin, les meilleures garanties. Tout simplement parce que, contrairement au premier capitaliste venu, il n'est pas lui-même exposé aux risques inhérents à la valorisation du capital: pour rembourser ses dettes, il n'est pas nécessaire que ses affaires aillent bien, que le capital qu'il a emprunté puisse normalement et correctement se valoriser. Il lui suffit de prélever des impôts, ce qu'il parvient en principe toujours à faire. Même un surendettement sévère, qui ne serait toléré de la part d'aucun capitaliste, donne simplement lieu, dans son cas, à un rééchelonnement de la dette...synonyme de remboursements plus longs et plus onéreux et d'endettement accru. Il suffit de penser à la manière dont est gérée depuis plus de vingt ans la dette dite du Tiers Monde. Quant à un État récusant unilatéralement sa dette, il faut remonter à la fondation de la République soviétique pour en trouver le dernier exemple en date...

En somme, les États sont pour le capital financier des clients absolument idéaux. Ils conjuguent ces deux traits contraires qui garantissent la valorisation optimale du capital financier: ce sont des débiteurs toujours endettés et pourtant toujours solvables (sauf rarissime exception). Dès lors, il n'est pas étonnant que autour de 37-38% de l'ensemble des actifs des « investisseurs institutionnels » des États de l'OCDE soient actuellement constitué par le titre de dettes publiques; et que cette part n'ait cessée d'augmenter au cours des deux dernières décennies, dans un contexte pourtant de très forte croissance des investissement directs étrangers et des flux financiers internationaux.
Cela signifie encore que la fraction ainsi assurée du capital financier mondial, constituée de la dette publique, sert de caution à ce même capital quand il se risque dans des opérations de financement ou de spéculation beaucoup plus aventureuses. Autrement dit, en finançant la dette des États, le capital financier force aussi ces derniers-et avec eux leurs peuples- à se porter garant de toutes leurs aventures financières. On s'en rend compte chaque fois que ces aventures tournent mal: 120 milliards de francs de perdus par le Crédit Lyonnais sont restés intégralement à la charge des contribuables français. Selon le bon vieux principe bourgeois : « Socialisons les pertes, mais privatisons les bénéfices ! »

La dette publique, moyen de pression de la bourgeoisie et de mise au pas des gouvernements

Il est enfin une dernière fonction que remplit la dette publique, toujours par l'intermédiaire du capital financier, et qui n'intéresse pas moins la bourgeoisie dan son ensemble. L'endettement de l'État qui en fait le client obligé (bien que parfaitement volontaire) du capital financier le place en situation de dépendance par rapport à ce dernier. Comme tout débiteur contraint de sans cesse faire appel à la bonne volonté de ses créanciers, l'État (c'est-à-dire tous les gouvernements successifs) se doit évidemment de se plier non seulement aux conditions du marché (au niveau des taux d'intérêts exigés), mais encore de satisfaire aux demandes de la bourgeoisie en général et du capital financier en particulier (mener une politique économique favorable à leurs intérêts) ou même aux desiderata singuliers de tel groupe financier (ce qui ouvre toute grande la voie au régime des copains et des coquins-la dette publique est ainsi vectrice de corruption).
On comprend aussi à partir de là, que, sauf à pouvoir s'appuyer sur une solide assise populaire, aucun gouvernement d'un État fortement endetté ne peut résister aux injonctions du capital financier et du capital tout court; et pourquoi tant de gouvernements, faute d'une telle mobilisation populaire, tournent aussi vite casque, renient leurs engagements antérieurs pour passer sous les fourches caudines de la bourgeoisie. Bref, la dette publique est l'un des deux principaux moyens d'instrumentalisation directe de l'appareil d'État par la bourgeoisie; l'autre étant évidemment l'occupation des sommets de l'État (gouvernement et haute administration) par des membres issus de la bourgeoisie elle-même ou tout entier gagné à ses intérêts.

Une seule solution l'annulation

On comprend aussi combien l'antienne néolibérale sur le caractère insupportable de la dette publique est du pipeau, uniquement destinée qu'elle est à amuser la galerie en détournant l'attention des véritables fonctions de cette dette et, accessoirement, à justifier, sous prétexte de lutte contre la surcharge financière de l'État, des réductions d'impôts qui ne profitent qu'aux plus aisés... et qui sont le gage d'un endettement futur public supplémentaire qui profitera une seconde fois aux mêmes: il faut purement et simplement annuler toutes les dettes publiques, non seulement celles des États périphériques mais celles des États centraux. Et que les grands créanciers de l'État ne viennent surtout pas crier au crime expropriateur : l'extinction de leurs créances ne sera qu'une manière de recouvrir des impôts qu' « on » était en droit d'exiger d'eux depuis longtemps. Qu'ils soient déjà heureux qu'on ne leur fasse pas payer, de surcroît, des pénalités de retard.
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Re: Ne payons pas leur crise !

Messagede Pïérô » 31 Déc 2011, 00:07

texte collectif Pays Basque, collectif pour la convergence des luttes OLDARTU / LUTTER ENSEMBLE :

PAS UN EURO POUR LEUR CRISE ! PAS UN EURO POUR LEUR DETTE !

Le capitalisme, un système en faillite
Dépassés par les évènements, les gouvernements, leurs conseillers, leurs économistes, leurs banques centrales sont en plein désarroi. Ils ne savent que faire pour colmater cette crise de plus en plus profonde, crise d’un système, le système capitaliste, qui mène l’ensemble de la société droit dans le mur.

Quelle dette ?
L’état français, comme bien d’autres, s’est endetté encore plus lors de la crise de 2008 en distribuant des centaines de milliards d’euros aux banques et aux trusts pour les maintenir à flot. Mais cette masse d’argent, loin de servir à l’emploi et aux salaires, a alimenté la spéculation des banquiers et financiers de tout poil qui maintenant s’en prennent à la dette des états eux-mêmes, provoquant son augmentation. Voilà l’une des causes de la crise actuelle qui vient aussi, de façon chronique, des baisses d’impôts et des niches fiscales dont les plus riches bénéficient, comme des subventions accordées sans compter au patronat.

L’austérité pour la population laborieuse, mais les riches toujours plus riches !
Cette dette, qui n’est pas la nôtre, a bon dos ! Pour la rembourser, les Sarko, Fillon, et Cie en appellent à notre responsabilité, pour que nous acceptions le chômage, la précarité, les revenus de misère, et toutes leurs mesures d’austérité. L’une des dernières, particulièrement intolérable, s’en prend aux arrêts maladie, aux « fraudeurs », et met en place un jour de carence supplémentaire. Et il faut s’attendre à des attaques encore plus dures après les élections de 2012, que ce soit la droite ou la gauche qui l’emporte.
Quant aux grands groupes du CAC 40, ils sont eux, en pleine santé. D’après les dernières prévisions pour 2011, leurs profits, en progression, atteindraient 87 milliards d’euros (loin devant les 44 milliards de l’année « creuse » 2009 ; pas si éloignés des 101 milliards de l’année record 2007). Toujours plus de profits pour les exploiteurs, toujours plus de sacrifices pour la population laborieuse, c’est inacceptable !

Imposons des mesures pour l’emploi et le pouvoir d’achat !
Dette, rigueur, sacrifices : que les gros actionnaires des groupes financiers, industriels et autres payent l’addition ! Face à l’aggravation des inégalités sociales, défendons notre vie quotidienne, c’est à dire l’emploi et le pouvoir d’achat. C’est cela l’essentiel, et il permet d’unifier les luttes de tous les secteurs.
Il est inadmissible, pour ne prendre que deux exemples, que PSA Peugeot Citroën – 1,1 milliards de profit en 2010 - ose supprimer 5000 emplois, que BNP Paribas – 5 milliards de profits sur les trois premiers trimestres de 2011 – prétende en supprimer 1400 !
Exigeons l’interdiction des licenciements et l’arrêt des suppressions de postes, la répartition du travail entre toutes et tous sans baisse de salaire, les créations d’emplois nécessaires, et des augmentations conséquentes des salaires, des pensions et des minima sociaux. Le SMIC doit être porté à au moins 1500 euros nets ! Pas possible diront-ils ? Mais les milliards qui partent chaque jour en fumée montrent le contraire. Et puis, qu’ils ouvrent les livres de compte, les vrais ( !), des banques, des entreprises et nous verrons bien ce qu’il en est !

Une seule voie : préparer une lutte d’ensemble, pour gagner !
Dans plusieurs pays, la colère s’exprime, résistances et luttes se développent comme en Grèce, en Espagne, en Grande-Bretagne, dans le monde arabe, au Chili, en Israël, aux USA...C’est la voie à suivre. Le Medef et le gouvernement continueront-ils à nous racketter ou les ferons-nous reculer ? Les luttes sociales restent isolées, dispersées. C’est leur coordination qu’il faut mettre en place. C’est leur convergence qui est nécessaire pour préparer un mouvement d’ensemble puissant et déterminé, seul capable de gagner face au patronat et au gouvernement.


Oldartu : Action consommation Pays Basque, Collectif féministe contre les violences sexistes, Comité d’action Soule, Ikasi eta Irauli–Jeune Réagis !, Segi, CNT, ELB, LAB, Solidaires, AB, Batasuna, Indar beltza-Energie noire, NPA.

Contact : oldartu@gmail.com
Site : http://www.oldartu.toile-libre.org
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