MOUVEMENT SOCIAL, AUTO-ORGANISATION, INITIATIVES...

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Messagede Pïérô » 19 Avr 2009, 20:03

A Tours aussi il y a appel à pique-nique, mais dans un endroit où l'on pourra se poser et discuter, car le 19 mars, on l'a fait sur la place de la mairie justement, entre jets-d'eaux et bagnolles, çà a été impossible.

leo, quand je poste un texte ici, c'est pour essayer de répertorier les initiatives, et celà ne veux pas dire que j'en partage le contenu ou la démarche. Je me suis d'ailleurs positionné ici pas mal vis à vis de l'appel aux états majors syndicaux par exemple, et redis s'il le faut, et je ne le signerais pas non plus, que l'appel de Grenoble ne me satisfais pas. Par contre être en capacité de développer nos analyses par rapport à ces initiatives et expériences et en lien avec nos pratiques, me parait important pour notre mouvement. Paralèllement à ce topic pour répertorier, javais aussi lancé un topic dans "politique générale", intitulé "mouvement social : au delà des "temps forts"...", viewtopic.php?f=72&t=491, pour avoir un espace de débats et d'élaboration.

Je trouve que le texte que tu as mis ici sur le premier mai, participe de la démarche que je me sentais un peu seul à porter dans ce topic. En plus, je le trouve pas mal foutu, et s'il fallait le signer je le ferais d'ailleurs sans hésitation celui-là. Cette dynamique entre en résonnance avec ce que l'on essaie de tenter aussi localement. D'ailleurs, puisque je te sent "acteur", je te propose de participer à répertorier, si tu le veux, justement toutes les initiatives de ce type prises pour le premier mai, dans le topic approprié : "La suite est le 1er mai", lancé par L'autre facteur dans cette partie "luttes et manifestations", viewtopic.php?f=72&t=1793#p27378. Ensuite on pourra rassembler ces infos pour les mettre dans la partie "agenda" au 1er mai.

conan, il serait bien de mettre trace écrite ici de ce qu'il se passe à Poitiers aussi. Vous n'avez pas de plateforme ou de texte ?
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Messagede conan » 19 Avr 2009, 20:24

Pas de plate-forme, même pas de mandaté, tout est en free style pour l'instant, mais on se bouge bien.
Le seul texte qu'on ait produit remonte au 17 mars :
La journée d'action interprofessionnelle du 29 janvier a réuni
2 à 3 millions de personnes, démontrant qu'il existait un refus
réel de payer les effets des politiques d'exploitation capitalistes.
Néanmoins, les suites de cette journée ont une fois de plus fait la
preuve du manque de combativité des grandes structures syndicales.
Un nouvel appel des confédérations syndicales à une journée
d'action est lancé pour le jeudi 19 mars. Celle-ci sera sûrement un
succès, à l'image du 29 janvier. Et après ? La colère monte
dans le pays face à une politique de destruction des solidarités
(licenciements, assurance-chômage, retraites, éducation, santé,
transports) et d'exploitation toujours plus massives, qui
s'accompagne d'une répression policière et de persécutions
judiciaires toujours plus étendues, la chasse aux sans papiers, les
flics dans les écoles, le harcèlement des quartiers populaires, la
criminalisation des actions politiques. Contre cette politique et le
système économique et social qui la produit, il faut plus que
quelques journées de manifestation éparpillées. C'est maintenant
qu'il faut se rassembler, parler ensemble de tout les problèmes qui
nous touchent au quotidien (licenciements, fermeture d'écoles...)
pour tenter de sortir du cloisonnement et de l'insatisfaction des
manifestations plan-plan, des grèves d'une journée. Ce que nous a
montré le mouvement de l'outre mer c'est que des formes d'actions
concrètes, regroupant la population quelles que soient les
appartenances syndicales et politiques permettent la construction
d'un mouvement d'ampleur contre l'exploitation et créent un réel
rapport de force. Ne nous battons pas uniquement pour le retrait
d'une loi ou d'une réforme. Attaquons le problème à la racine, dès
à présent et, de là où nous sommes, tous et toutes, dans les
écoles et les usines, dans la rue et ailleurs rassemblons-nous, pour
durer dans la lutte et lutter dans la durée, notamment à travers
l'organisation des contingences matérielles (lieux de réunion, de
rencontre, caisse de solidarité, soutien anti-répression). Nous
voulons une société solidaire. L'Inter-lutte se veut un outil
local, souple et efficace, de coordination des luttes et d'actions
collectives concertées contre des cibles communes. Nous pensons que
c'est par la convergence que nos luttes seront fructueuses. Que c'est
la coordination et la solidarité qui nous permettront d'enrayer ce
système d'exploitation et de lui opposer un mode de vie qu'il nous
reste à construire ensemble.
C'est dans cette optique que nous autres: étudiants, précaires,
chômeurs, salariés (du privé et du publique) et autres victimes de
ce système d'exploitation avons décidé de casser les murs qui nous
séparent les uns des autres afin de se rencontrer, de discuter et
lutter ensemble pour que naisse enfin un front de contestation
faisant enfin plier ces personnes qui au quotidien nous oppriment,
nous exploitent et profite de la situation actuelle, de l'isolement
qui nous touche tous, pour continuer à engraisser financièrement et
politiquement!!!
C'est pourquoi nous avons décidé de commencer ce rassemblement
au niveau local (poitou-charentes) comme cela ce fait dans de
nombreux autres endroits. Ainsi nous invitons l'ensemble des
intéressés à venir se rencontrer le
17 mars (...)

C'est même ici que j'avais pris connaissance de la chôze, grâce à Nico37 si mon souvenir est bon.
conan
 

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Messagede Pïérô » 31 Mai 2009, 10:52

le Collectif pour la convergence des luttes de Toulouse
réuni des syndicalistes (SUD-Solidaires, CNT, CGT de l’éducation, de la santé, de la météo, des P&T, de la recherche, du social, du médico social), des étudiants du Mirail, de Paul Sabatier, des intermittents, des précaires, des chômeurs, le collectif "inter-luttes", des parents d’élèves du collectif 31, le collectif de défense de la CC 66, la Convergence de la maternelle à l’Université 31, Act-up Toulouse et "l’appel des appel 31" en observateur pour l’instant.
Il se réunit tous les lundis LUNDI à 18H à la Fac du Mirail (bâtiment de l’Arche, à droite en entrant sur le campus en arrivant depuis la station de Métro Mirail Université - ligne A).

Des témoignages de manifestant-e-s du 26 Mai à Toulouse et leurs
réflexions sur la notion de "convergence des luttes" sont visibles sur :
http://tvbruits.org/spip.php?article1230
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Messagede conan » 31 Mai 2009, 12:29

Bravo Toulouse !!! :D
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Messagede edeffi » 31 Mai 2009, 20:56

Oui un grand bravo même :clap:

Pour avoir participé le 26 (du matin à l'AG) c'était top. Je crains juste que l'organisation apparemment "freestyle" aussi, ne touche assez vite ses limites (même si la réussite du 26 est à porter à son crédit. Plus grosse mobilisation de france je crois).

Enfin espèrons que ça dure.
edeffi
 

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Messagede Pïérô » 06 Juin 2009, 19:06

Appel intercatégoriel à Caen :

Appel à la mobilisation intercatégorielle

L’ensemble des secteurs assurant des missions de services publics (Santé, Education, Transports, Electricité etc.) est gravement menacé. Quant aux salariés du privé, ils paient le prix fort d’une crise (chômage partiel, licenciements, etc.) qu’ils n’ont pas choisie (parachutes dorés, explosion des bénéfices pour les grandes firmes etc.).
Salariés du privé, salariés du public, chômeurs, précaires, retraités, sans-papiers etc. avons participé aux journées de mobilisation des 29 janvier, 19 mars et 1er mai appelées par les organisations syndicales de l’intersyndicale nationale. Certains secteurs sont en lutte depuis plusieurs mois et ont mené quotidiennement des actions (occupations, manifestations etc.).
Un constat s’impose : les mobilisations tous les un mois et demi ne suffisent pas à faire un plier un gouvernement et un patronat méprisants, plus que jamais décidés à imposer ses réformes et ses licenciements. C’est pourquoi nous appelons à dépasser les luttes sectorielles et à les faire converger, en complément et non en concurrence avec les propositions de l’intersyndicale nationale.
Des axes revendicatifs ont été établis :
L’accès gratuit pour tous et toutes aux besoins sociaux fondamentaux (santé, éducation, logement, transports, culture, biens de première nécessité).
Le refus des réformes allant à l’encontre de ce principe.
Le refus des licenciements et des suppressions de postes.
Le refus des radiations des minima sociaux.
L’augmentation des salaires et de l’obtention des minima sociaux.
L’arrêt de la casse du service public.
Des propositions d’actions ont été établies :
Assemblée générale intercatégorielle tous les mardis à 18h à l’Université de Caen, Campus 1 (rendez-vous au Phénix, arrêt de tram université).
Une diffusion par semaine de tracts (décidée à chaque Assemblée Générale) en direction de différentes catégories (santé, zones industrielles, Pôle emploi etc.).
Rejoindre les différentes mobilisations sectorielles selon les calendriers des secteurs en lutte.


La situation appelle à une résistance massive, déterminée, et généralisée à tous les secteurs !
Le CLIC, Collectif de lutte intercatégorielle du Calvados (salariés de l’Education, de la Santé, de la statistique publique, de la Culture, travailleurs sociaux, intermittents, salariés de Valeo, de Renault Trucks, d’ EDF-GDF, des chômeurs, des étudiants etc.).
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Re: MOUVEMENT SOCIAL, AUTO-ORGANISATION, INITIATIVES...

Messagede Nico37 » 14 Juin 2009, 20:42

Contre les licenciements, passons des séquestrations à l’autogestion !

Les luttes autour des grands groupes industriels qui licencient ont été largement médiatisées du fait des actions de séquestration de patrons ou de cadres. Elles occupent aujourd'hui une place centrale dans les conflits sociaux, car elles sont emblématiques de la crise du capitalisme. Ces licenciements incarnent parfaitement le développement du chômage de masse avec plus de 600.000 chômeurs supplémentaires prévus en France, pour un total de 20 millions en Europe et de 249 millions à l'échelle de la planète. Mais ces luttes montrent aussi les pratiques du capital qui continue ses restructurations pendant la crise, avec pour objectif une rentabilité toujours plus forte, montrant ainsi la violence des rapports exploités/exploitants. Pour tout cela, les ouvriers licenciés représentent aujourd'hui le symbole de la résistance et du combat au même titre que la grève générale en Guadeloupe il y a quelques mois. En l'absence d'une riposte sociale d'ensemble au niveau interprofessionnel, les luttes contre les licenciements deviennent le point de cristallisation des conflits.

Lutter contre les boites qui licencient

Caterpillar, Molex, Goodyear, Continental, Freescale… autant d’entreprises qui ne sont pas en péril financier, mais qui pourtant ont décidé la fermeture de tel ou tel site de production. C’est la logique interne du marché qui pousse à la fermeture. Cette logique, c’est un taux de profit maximum, supérieur à 10%, qui fait se déployer le capital à l’échelle planétaire. Mais au delà des seules boîtes qui font des bénéfices en licenciant, c'est la logique qui résulte d’une économie basée sur la création de profit pour quelques uns, en lieu et place de la satisfaction des besoins de la population, qui a comme résultat la multiplication des licenciements, notamment ceux moins visibles qui ont lieu dans les PME et PMI.

Aujourd’hui, ce sont des luttes « dos au mur » que mènent ces exploités et leurs possibilités sont définies par cette situation. Ainsi, la revendication d'une prime de départ substantielle n'est à juger qu'au regard de la réalité du rapport de force entre ouvriers et patrons. Celles et ceux persuadé-es que leur boulot va disparaître ou être restructuré en créant des conditions de travail insupportables comme à Caterpilar ou Goodyear, ont toute légitimité à se battre pour des conditions de départ qui leur permettent d’envisager un avenir autre que le RSA. Pour autant, nous ne devons pas perdre de vue que chaque fermeture ou restructuration est une victoire pour le capital, garantissant son taux de profits. Par conséquent, la revendication du refus des licenciements est tout autant légitime, chaque fois qu’elle est l’expression concrète des revendications des exploités. D'autant que le fait d'être licencié ne change pas le modèle global du salariat, tend à isoler celles et ceux qui ont lutté, détruit les outils collectifs qu’ils ont construits dans la lutte, et bloque ainsi la transmission des expériences de luttes. C'est ce qui s'est passé avec la sidérurgie française ou avec les mineurs anglais dans les années 80, faisant disparaître du salariat les réflexes les plus combatifs.

Il serait illusoire de porter le moindre espoir dans le mot d'ordre de la gauche et de l'extrême gauche de l'interdiction des licenciements. Outre son coté insuffisant qui légitime les charrettes de licenciements de pans entiers de l'économie et ne remet pas en cause la restructuration du capital, ce mot d'ordre est paralysant pour les exploités. Il fait croire que l'état est protecteur dans le conflit entre les salariés et les patrons, qu'il est neutre dans une société divisée en classes sociales. Il détourne les ouvriers licenciés du combat qu'ils doivent mener contre le patronat et son protecteur, l'état.

A l'inverse, les séquestrations de cadres, ont permis des avancées comme l’obtention d’indemnités plus importantes et cela notamment parce qu’elles ont accru le rapport de force. Sans les mythifier, elles renvoient au panel des nombreuses formes d’actions directes que les exploités peuvent utiliser face à leurs exploiteurs, dont certaines restent à utiliser voire à inventer. La séquestration des stocks et des outils de production en est une autre, et peut dans certains cas être un élément déterminant du rapport de force, comme pour les entreprises qui délocalisent qui attachent plus d’importances au fric que représentent leurs machines et leurs stocks qu’à la sécurité de leur encadrement. Ce sont ces moyens là qui peuvent provoquer des victoires.

Ouvrir des perspectives

Pour nous, anticapitalistes et anti-étatistes, l’intervention dans les luttes contre les licenciements doit se donner plusieurs objectifs. D’abord, ancrer cette bataille dans les entreprises en aiguisant la combativité des ouvriers, plutôt que confier cette bataille à des partis politiques qui s’autoproclament représentants des exploités. Ensuite, faire que la lutte soit investie par le plus grand nombre et quelle se dote des structures qui permettent à tous d’agir et de contrôler totalement leur lutte. Mais aussi mettre en avant les formes de luttes et les choix qui renforcent, au profit des salariés, le rapport de force pour permettre des victoires. Enfin, proposer des modes d’action qui permettent d’aller le plus loin possible dans la remise en cause des mécanismes de l’économie de marché afin de s’en émanciper.

Le premier enjeu est d'appliquer à ces luttes la même logique que pour toutes les autres ; à savoir l'extension. Pour gagner il faut un rapport de force conséquent et l'isolement est un facteur important des défaites comme les grèves dans l'éducation en 2003 ou à la SNCF en 2008 l'ont clairement montrée. Donc, approfondir la mobilisation là où elle existe, mais aussi viser en plus des sites de la même boîte, des sites dans la même industrie et le même secteur et l’exporter vers d’autres branches d’activités au niveau territorial, en commençant par les plus proches en terme de branche. C’est une étape importante à la fois pour obtenir satisfaction sur les revendications comme pour permettre la compréhension politique d’une globalité d’intérêts divergents avec ceux des classes dirigeantes, compréhension nécessaire pour envisager que les travailleurs prennent en charge la transformation sociale de la société.
Il ne s'agit que d'augmenter et systématiser ce qui existe déjà instinctivement chez les salariés en lutte. Les Continental de l’usine de Compiègne ont manifesté avec leurs camarades allemands, devant un site de l’est de la France, et avec les Goodyear. Ceux de Molex et de Freescale à Toulouse se sont rencontrés. Ce sont bien ces pratiques qui sont à encourager parce qu’elles permettent à chacun de se renforcer face au patronat, mais aussi parce qu’elles créent une conscience d’intérêts qui dépasse les murs de l’usine comme les frontières du pays. Ce n’est plus tel patron qui agit comme ça, mais le patronat dans sa globalité qui est identifié comme ennemi de classe.

L’autre enjeu est d’apporter des réponses qui mettent le pied à l’étrier d’une sortie du mode d’exploitation capitaliste. Pour cela, nous devons bien sûr populariser notre projet social, notamment autour de la socialisation des moyens de production et d’échange, de l’égalité économique et sociale avec une répartition égalitaire des richesses, de la gestion directe par les travailleurs d’une production socialement utile et écologiquement soutenable. Nous devons aussi populariser l’autogestion comme la pierre angulaire de notre alternative au capitalisme et à l’état. Mais nous devons également proposer l’autogestion des entreprises qui licencient comme point de départ dans les luttes d’aujourd’hui, tout autant que comme outil pour la transformation sociale. Car, si l’autogestion, en se généralisant peut être un vecteur de la transformation révolutionnaire, dés aujourd’hui, au même titre que les séquestrations, elle peut représenter une réponse concrète pour conserver l’emploi et augmenter le rapport de force. C’est donc, tout en étant conscient de ses limites, une proposition politique à mettre au débat et qui peut rencontrer les aspirations de celles et ceux qui luttent.

Il y a néanmoins des freins et des contradictions dans cette option. La plupart des entreprises en question sont dépendantes des commandes des donneurs d'ordre pour écouler leurs marchandises ce qui représente un frein important à la reprise de la production par les ouvriers. Cependant la mise en commun de plusieurs entreprises autogérées du même secteur peut là encore modifier plus favorablement le rapport de force pour la vente des marchandises. De plus, dans cette période de crise, on ne peut douter de la solidarité qu’inspirerait cette action et des possibilités importantes de mobilisation qu’elle pourrait ouvrir, créant une situation politique nouvelle. Par contre, le fait d’évoluer dans un contexte économique capitaliste ferait reposer sur ces entreprises autogérées des contraintes qui tendraient à réduire l’autogestion et à rogner la démocratie ouvrière chèrement conquise. Cela reste bien à l’autogestion généralisée qu’il faut parvenir, et la réponse immédiate aux licenciements ne doit pas rester une fin en soi, mais un palier dans la lutte, au risque de transformer la victoire en défaite à moyen terme.

Pour conclure

La reprise de la production en plus de pouvoir représenter une forme efficace pour obtenir satisfaction sur le maintien de l’emploi, permet plus que cela. Cette autogestion, même limitée, pose en creux la question du projet de société. A nous de l’élargir, de l’approfondir, car elle est le palier qui pousse à interroger le sens de la production, et de sa finalité. Et c’est bien notre projet communiste libertaire où nous reprenons tous pour l’intérêt de tous le choix de ce que nous produisons, comment nous le produisons pour qui nous le produisons qui peut être mis en proposition. Les anarchistes sont trop peu nombreux à eux seul pour mettre en oeuvre ces propositions, et lutter pour rompre avec le capitalisme. Mais la progression des tensions et leurs cristallisations autour des licenciements, créent des conditions favorables pour que les exploités utilisent nos méthodes et nos propositions, parce qu’aujourd’hui plus que jamais, elles correspondent à leurs réalités. Et il n’y a qu’un pas, pour que l’utilisation de ces propositions immédiates ouvre de vraies perspectives de rupture sociale.

le 9 juin 2009

Groupe Un Autre Futur de Montpellier de la Coordination des Groupes Anarchistes
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Messagede Pïérô » 26 Aoû 2009, 19:34

à suivre de près évidemment.
Liens à faire aussi avec l'appel des New Fabris de Chatellerault à voir dans cette même rubrique "luttes et manifestations".
Du coup j'ai vu que cet appel y était posté, mais il me semble important quand même de le mettre dans ce topic de centralisation de ce type d'initiatives.

Appel du COLLECTIF DE RESISTANCE OUVRIERE

Meuse et Haute-Marne
Face à la gravité de la situation sociale et aux licenciements, face au culot et au mépris du gouvernement et de la classe politique, il faut une réaction puissante et massive.
Ce n’est pas avec quelques manifestations ponctuelles que nous aurons une chance de les faire fléchir, mais bien en recherchant le blocage général.
C’est pourquoi il faut nous rassembler et ne plus rester chacun dans son usine ou dans sa ville :
Ce n’est qu’en nous fédérant et en organisant nous-mêmes la riposte que nous pouvons espérer gagner !

NOUS, salariés d’entreprises qui licencient ou vont le faire, chômeurs ou en passe de l’être, révoltés par l’injustice qui nous est faite et par l’absence de morale de nos patrons comme de nos dirigeants politiques , avons décidé de nous rassembler pour AGIR.

Nous lançons donc un collectif de résistance, qui vise à rassembler tous ceux qui veulent lutter :
- ouvriers d’usines qui ferment, restructurent ou délocalisent
- salariés du public et du privé qui subissent leur prétendue crise
- exclus, précaires, chômeurs et exploités de toutes sortes
Notre but : organiser des actions fortes et visibles qui redonnent confiance aux travailleurs de ce pays, et leur donnent envie de rejoindre le mouvement, de l’amplifier et de le généraliser.


Le pire c’est ne rien faire et c’est malheureusement ce que nous proposent aujourd’hui nos directions syndicales, engluées dans leurs discussions, bilans et négociations à la même table que le gouvernement et le patronat alors qu’on sait très bien que ce sont nos adversaires et qu’ils ne comprennent qu’un seul langage : celui du rapport de force !

Notre collectif, nous le voulons donc indépendant afin de décider nous mêmes de nos actions et de la façon de les mener.
Même si nous accepterons bien entendu tous les soutiens, qu’ils émanent des unions syndicales locales, des syndicats isolés, ou des partis politiques qui sont pour que la lutte se construise et s’organise au plus vite, sans attendre les échéances électorales.

Que ce soit à titre individuel, en tant que groupes de salariés ou en tant que sections syndicales de boîtes, REJOIGNEZ NOUS !

Prochaine action : le 17 septembre 2009 à la Bourse du travail à Paris avec les Good Year

Prochaine réunion d’information : le vendredi 4 septembre 2009 à Saint-Dizier maison des Syndicats

Contact au 03.29.78.84.90 ou au 06.22.05.09.24

D’ores et déjà nous ont rejoint des salariés de
SODETAL Tronville en Barrois (55)
MC CORMICK (52)
ELLAT (55)
EBREX (55)
ROCAMAT (55)

Né en Meuse Hte Marne, notre collectif a vocation à s’étendre régionalement et nationalement.
Nous sommes notamment en contact avec les PSA de Mulhouse, les Conti de Compiègne, les Good Year d’Amiens , les TTBM d’Epernay et les Michelin de Clermont
Nous avons déjà participé à des manifestations communes et étudions les moyens d’amplifier et de faire converger nos luttes.
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Re: MOUVEMENT SOCIAL, AUTO-ORGANISATION, INITIATIVES...

Messagede leo » 27 Aoû 2009, 07:56

Cette interview pourrait tout aussi bien aller dans une rubrique "CGT", que "syndicalisme", que "luttes contre les licenciements"...


Xavier Mathieu, délégué CGT de Continental Clairoix

"La CGT a laissé ses propres délégués dans la merde"

LEMONDE.FR | 26.08.09 | 20h30

Délégué CGT de l'usine Continental Clairoix promise à la fermeture, Xavier Mathieu s'est récemment attaqué aux dirigeants syndicalistes, les traitant de "racaille" et leur reprochant de "frayer avec le gouvernement". Selon lui, les "Conti", qui ont obtenu 50 000 euros d'indemnités de licenciement n'auraient pas eu autant s'ils avaient confié leur sort aux confédération syndicales.


A l'issue du conflit de Continental Clairoix, vous vous en êtes pris aux instances dirigeantes des syndicats, notamment au vôtre, la CGT, en traitant Bernard Thibault de "racaille". Pourquoi ?

Ce n'est pas une attaque contre la CGT. J'ai trop de respect pour tous les salariés et délégués qui se battent comme des fous durant les conflits. J'ai plutôt parlé en leur nom, et je peux vous assurer que beaucoup pensent comme moi, à savoir qu'on n'est pas assez soutenus. D'ailleurs, je ne reproche pas à Bernard Thibault de ne pas venir devant les usines. Ce que je reproche à la direction, c'est qu'elle a refusé de nous soutenir quand nous étions convoqués au tribunal (pour les destructions dans la préfecture de l'Oise). Quand on a demandé de l'aide, il n'y a que des partis politiques de gauche qui sont venus et aucune confédération syndicale. Alors que dans les sept convoqués, il y avait trois élus CGT, deux syndiqués et deux sympathisants. Dans les confédérations paysannes ou autres, on n'abandonne jamais ses adhérents. La CGT a laissé ses propres délégués dans la merde. C'est honteux.

Il y a une fracture entre les directions des confédérations et la base ?

La fracture entre la base et les directions est générale. Pas seulement du côté de la CGT. C'est pareil à FO ou à la CFDT. Je ne regrette pas mon coup de colère. Quand le mec pour qui je paie mes timbres depuis 18 ans refuse de venir soutenir des ouvriers poursuivis au tribunal pour s'être battus, je n'ai pas de respect pour lui. Ce n'est pas parce qu'il est au-dessus de moi que je suis obligé de l'adorer. D'ailleurs, je vais arrêter de répondre là-dessus. J'ai juste un conseil à leur donner : c'est d'arrêter de penser que tous ceux qui sont en colère sont manipulés par l'extrême gauche. Ça, c'est le même discours que l'UMP. Et franchement, ce n'est pas très respectueux de la classe ouvrière, de penser que nous sommes des moutons incapables de nous battre tout seuls.

On vous a pourtant accusé de rouler pour le NPA d'Olivier Besancenot...

Ça fait quatre mois et demi qu'on nous répète les mêmes conneries. A la CGT de Continental Clairoix, il n'y a aucun encarté, ni au NPA, ni au PC, ni à LO. Aucun. C'est la mode : dès qu'on n'est pas content, on est taxé d'être d'extrême gauche. Je suis allé à l'université d'été du NPA parce qu'ils m'ont invité. J'avais dit, à l'époque où différents partis nous avaient soutenus, que j'étais prêt à venir parler de la lutte des Conti. Je l'ai fait pour Lutte ouvrière en juin, je l'ai fait au NPA, je le ferai le 12 septembre à la Fête de l'Humanité. Si les Verts, le PS ou le PRG me le demandent, je le ferai.

Mais mettre dos-à-dos les politiques et les syndicalistes, c'est de la connerie. Quand Thibault demande l'interdiction des licenciements ou la hausse du SMIC, ce n'est pas de la politique ? Est-ce que Bové n'a pas été syndicaliste avant d'être homme politique ? La CGT reproche ça uniquement si tu n'es pas au Parti communiste, tout le monde le sait. Thibault refuse d'aller au NPA, mais il va bien à la Fête de l'Huma. S'il ne veut pas faire de politique, il n'a rien à y foutre. Comment on peut dire, si on est syndicaliste, qu'on ne fait pas de politique ? Le syndicalisme, c'est de la politique ou alors je comprends rien.

Est-ce que les rencontres que vous avez faites pendant ces derniers mois peuvent aboutir à une coordination des luttes ?

Je ne sais pas. Tant que ça ne sont que les gens qui sont dans la merde qui appellent à l'aide, ça n'aboutit pas. Ça bougera quand ce seront les gens qui n'ont pas de problèmes qui viendront aider. En plus, je vois bien que quand on était dans notre lutte, on avait d'autres choses à faire que d'aller organiser des coordinations avec d'autres boîtes.

Et puis, je ne suis pas un professionnel de tout ça. Il y a six mois de ça, je faisais mes trois parties de pêche par semaine, je regardais le foot à la télé. Je défendais mes copains à l'usine, mais toutes ces histoires, ça me dépassait.

L'après-Continental, vous le voyez comment ?

Je ne sais même pas ce que je vais devenir. Je suis en train de réaliser aujourd'hui ce que les copains me disent depuis plusieurs mois : "Tu t'exposes trop." Alors peut-être que mon plus gros combat, ça ne va pas être Conti, mais de retrouver du travail. J'espère que je me trompe, même si je ne regrette pas ce qui s'est passé. Tout ce qu'on a vécu durant ces six mois, tous ces efforts et cette chaleur humaine, je ne sais pas si les gens qui me critiquent peuvent le comprendre.

Propos recueillis par Antonin Sabot
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Re: MOUVEMENT SOCIAL, AUTO-ORGANISATION, INITIATIVES...

Messagede conan » 27 Aoû 2009, 08:25

Cette phrase est criante de vérité...
Tant que ça ne sont que les gens qui sont dans la merde qui appellent à l'aide, ça n'aboutit pas. Ça bougera quand ce seront les gens qui n'ont pas de problèmes qui viendront aider.


Mais combien de gens dans la merde faudra-t-il, combien de gens qui sentent qu'ils sont davantage plumés par le système qu'avantagés par lui ?...
Comment expliquer une telle aberration ?

Pour ma part, je l'explique notamment par la capacité du pouvoir à communiquer puissamment dans tous les esprits l'Idée (pourtant absurde) de soumission, de marchandisation de tout, d'accaparation comme but de la vie.
Le message "accepte ce système" aujourd'hui plus que jamais, est entretenu et visible partout, du logement où l'on vit pour régler ses factures et son loyer à la rue où l'on voit toujours pire que nous la tête dans le caniveau... de l'école à la télé et aux écrans de pub, de l'atelier ou du bureau de travail à la grande surface... et des relations amicales, familales et amoureuses, aux relations avec soi-même, le tout dans une gestion marchande, autoritaire, de tout ce qui vit, y compris nous-mêmes.

L'idée de soumission est si universelle, que peu de gens la voient dans toute sa plénitude, et s'ils la voient, peu osent la combattre ; pensant qu'ils risquent de perdre bien plus que de gagner, d'un point de vue personnel -ainsi que Mathieu lui-même le confie, et ainsi que tous les militants au fond le craignent, vue la répression actuelle.

Les anarchistes ne doivent donc absolument pas négliger l'éducation, la propagande de leurs idées. Et certainement pas dans une posture "plus radical-e que moi tu meurs", qui braquerait et désespérerait encore plus les gens, en les plongeant encore un peu plus dans la peur où la matrice les noie. Mais dans une capacité à bâtir, çà et là, des ilots de résistance concrète à la façon de vivre actuelle... Comme le disait Kropotkine, la première des nécessités dans une révolution, c'est le pain. Sachons d'ores et déjà nous organiser pour être capable de tenir une grève générale, sans argent, pendant plusieurs mois.

Mathieu le dit aussi très bien, l'obstacle quand on est en lutte, c'est qu'on a le nez dans le guidon et qu'il est difficile de se regrouper avec d'autres. Aux anarchistes revient la tâche inlassable d'organiser des réseaux, de façon non centralisée. C'est leur grand avantage que d'être capables, en tant que fédéralistes et anars, de dépasser l'orga centraliste pour tisser une toile...
conan
 

Re: MOUVEMENT SOCIAL, AUTO-ORGANISATION, INITIATIVES...

Messagede Johan » 03 Sep 2009, 18:22

17 septembre : meeting de coordination des luttes, "Tous ensemble", à 11h devant la Bourse des valeurs de Paris (Palais Brogniart avec la branche caoutchouc de la chimie, la branche automobile de la métallurgie et tous les secteurs combatifs, relayés en particulier par l'appel des ex New Fabris.

Après la soirée du 5 septembre à Ford Blanquefort, ce sera la vraie rentrée de lutte de classe.

La Confédération en parle du bout des lèvres, mais on peut imaginer qu'on ne va pas en faire la pub plus que cela... De son côté la Fédé de la Chimie tente de la réintégrer dans le giron confédéral en en faisant un marche-pied pour la nouvelle journée pour "l'emploi industriel" prévue pour le 22 octobre et annoncée le 11 juin dernier.

L'appel commun des deux fédés - chimie et métallurgie - est quand même nettement plus dans le sujet, et l'on y voit bien la pression des luttes en cours dans toutes les usines (enfin les Goodyear sont cités !), même si l'on y retrouve toutes les illusions sur un capitalisme à visage humain, "une politique industrielle ambitieuse, créatrice d’emplois et de progrès social"... l'exploitation sociale, quoi !

Ce 17 septembre, c'est la véritable rentrée sociale, mais là encore, comme toujours, il va y avoir deux tendances dans cette journée : ceux qui veulent en faire un rassemblement de lutte de classe, tous ensemble contre les restructurations capitalistes, et ceux qui veulent la récupérer dans le cadre des orientations du 49ème Congrès... L'impression que ça donne, c'est que maintenant que cette journée prend de l'ampleur, est relayée un peu partout, on ne va pas s'y opposer frontalement mais comme d'habitude tenter de détourner la colère ouvrière vers des objectifs purement réformistes !

Partout les syndicalistes de classe doivent mobiliser pour participer massivement à ce rassemblement, organiser des délégations, être là, au coeur de la lutte des classes. Et c'est dès à présent qu'il faut en parler dans les syndicats, mobiliser, organiser les déplacements. Camarades, tous devant la Bourse le 17 septembre !
Johan
 

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