MOUVEMENT SOCIAL, AUTO-ORGANISATION, INITIATIVES...

Re: MOUVEMENT SOCIAL, AUTO-ORGANISATION, INITIATIVES...

Messagede Pïérô » 17 Jan 2009, 12:53

un nouvel appel de membres du collectif de la « Lettre ouverte aux Etats-majors syndicaux ».
Construire le « tous ensemble en même temps » et défendre le syndicalisme de classe

Alors que les luttes montent dans le pays contre la régression sociale tous azimuts et la crise capitaliste,
Depuis un quart de siècle, les monopoles capitalistes, leurs gouvernements et leur UE mènent une féroce guerre de classes contre le monde du travail. Dans ce contexte, la rupture sarkozyste, directement pilotée par les grands actionnaires, vise à détruire définitivement le « modèle social français » hérité de la Résistance en même temps que la souveraineté populaire par l’intégration dans l’Europe supranationale du Capital. Face à cette offensive sans précédent depuis les sombres années 40, il est paradoxal que les directions syndicales, regroupées au sein d’une Confédération Européenne des Syndicats subventionnée par l’UE, aient rayé la lutte des classes de leur vocabulaire comme de leur pratique au profit de la collaboration et de la négociation entre « partenaires sociaux ». Ce faisant, elle désarment les travailleurs dont les nombreuses mobilisations face aux régressions sont laissées sans perspective de construire un rapport de force qui seul peut faire reculer le gouvernement et le patronat.

C’est pourquoi, en juin 2008, des militants de la CGT et de la FSU lançaient une « Lettre ouverte aux Etats-majors syndicaux » qui se concluait ainsi : « La balle est dans le camp des directions syndicales nationales qui doivent cesser « d’accompagner » la rupture afin de reprendre le seul chemin gagnant : faire le lien entre toutes les contre-réformes, travailler concrètement à préparer avec les salariés les conditions de l’affrontement de classe victorieux avec ce pouvoir destructeur, construire l’unité dans l’action des travailleurs et de la jeunesse. » En quelques mois, ce sont quelques 4000 militants qui ont signé cet appel et dans certaines régions, des collectifs se sont crées à partir de la « Lettre ouverte » pour défendre le syndicalisme de classe.

Au moment où la crise capitaliste étend ses ravages et où le pouvoir fait payer SA crise aux travailleurs, cette démarche est plus que jamais d’actualité.

Certes, les directions syndicales ont dû se résoudre à un appel à une journée d’action interprofessionnelle le 29 janvier., poussées par les puissantes luttes qui se sont développées au dernier trimestre 2008 : lutte des salariés de l’automobile (Goodyear, Ford Bordeaux, Renault-Sandouville-Cléon-Douai, SBFM, nombreux équipementiers et sous-traitants...) avec à la clé une manifestation nationale lors du salon de l’auto ; lutte des enseignants avec une grève de très haut niveau le 20 novembre, lutte des lycéens ayant fait reculer Darcos, luttes à Air France, à la Poste, à l’ANPE, la SNCF, l’ONF.... manifestations régionales « tous ensemble » au Havre, à Douai, à Bordeaux,...

Mais la date tardive de cette journée par rapport aux nombreuses mobilisations convergentes du mois de décembre ainsi que son contenu revendicatif « de sommet » montrent qu’il n’est pas question pour elles de construire un rapport de forces durable à partir des revendications de la base. Il suffit de lire les « Propositions et revendications des organisations syndicales CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA » parues le 5 janvier pour s’en convaincre : pas un mot sur l’origine de la crise ni sur l’offensive contre tous les acquis sociaux et démocratiques, pas une mention contre les privatisations, les délocalisations, la casse de la sécu ou des retraites, pas de revendications chiffrée concernant les salaires et SMIC... et un postulat qui fait frémir : « les seules lois du marché ne peuvent résoudre tous les problèmes » comme si les « lois du marché » (c’est-à-dire l’exploitation capitaliste) n’étaient justement pas la cause des problèmes !

Au moment où les travailleurs, enseignants, étudiants, se félicitent que soit enfin organisée une journée interprofessionnelle « tous ensemble », le danger est que ceux-ci soient dessaisis de leurs revendications et de leurs perspectives. Le 29 janvier ne doit pas être un « baroud d’honneur » mais un moment décisif dans la construction d’un mouvement durable qui ne doit d’ailleurs pas se priver de regrouper au-delà des salariés, en associant les couches moyennes, les artisans, les marins-pêcheurs, les petits exploitants agricoles... eux-aussi étranglés par la politique du grand capital.

C’est pourquoi, devant l’urgence à bâtir l’action convergente des travailleurs et de la jeunesse et à défendre les organisations syndicales menacées par la dérive de leurs directions, il faut approfondir le travail entre militants syndicaux de classe afin :

de permettre aux travailleurs et aux enseignants de se réapproprier leurs syndicats et de ramener en particulier ces deux grandes organisations que sont la CGT et la FSU sur des bases de classe,

de défendre les syndicats combatifs réprimés dans leur propre organisation (comme en témoigne la situation de la CGT Philips à Dreux, des militants de la CGT Dalkia exclus de leur syndicat, de l’UL CGT de Douai ou du syndicat CGT Forclum Rhônes-Alpes),

de construire le « tous ensemble en même temps » durable, seul à même de battre Sarkozy, le MEDEF et l’UE du capital.

Dans l’immédiat, outre la signature de la lettre ouverte et la consolidation des collectifs régionaux déjà existants, nous invitons à développer les contacts dans les communes et les départements entre travailleurs, jeunes, militants, syndicats de base pour définir des cahiers revendicatifs et de véritables perspectives «tous ensemble ».

Roger Silvain (CGT métallurgie, ancien secrétaire de la CGT Renault-Billancourt), Jacques Leclercq (secrétaire général de l’UL CGT de Douai), Annie Lacroix-Riz (Snesup-FSU) Benoit Foucambert (Snes-FSU), Marcel Collet (anc. Secr. UL CGT Argenteuil, USR 53), Olivier Lefèvre (militant CGT UD Aisne et SNADGI-CGT), Sylvie Guduk (Snuipp-FSU), Bernard Parquet (CGT EDF), au nom des initiateurs de la « Lettre ouverte aux Etats-majors syndicaux ».

http://collectif-syndical-classe.over-blog.com/


Il y a des éléments intéressants, autour de la pauvreté de l'appel unitaire pour le 29 janvier, et du fait que celà ne pourrait ressembler qu'à un baroud d'honneur, sur le fait de vouloir peser dans les syndicats pour freiner les dérives et se réapproprier un syndicalisme de lutte de classe, et évidemment de créer des contacts à la base...Mais je trouve celà encore très timoré et encore porteur d'illusions sur la nature des changements qui s'oppèrent dans ce champ syndical, après et dans la droite ligne de ce qu'a connu la CFDT. Car il est évident que laisser entendre que les directions syndicales pourraient changer, ce qui amène à les interpeller dans ce sens, et c'est ce qui forge le sens de cet appel depuis le début de cette initiative, montre les limites d'une telle entreprise. Et donc appuyer la dynamique sur cette lettre ouverte aux directions syndicales et sur des cahiers revendicatifs me parait être très en dessous de ce qu'il faudrait porter pour donner d'avantage de sens à cette unité à la base et à la création d'espaces de luttes et d'élaboration qu'il serait temps de mettre en oeuvre...
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Messagede Pïérô » 22 Jan 2009, 14:33

Le communiqué de presse du du CRC (Comité de Résistance Citoyenne http://lecrc.canalblog.com/), du 20 janvier 2009, me semble plus intéressant dans le sens où il ne fait pas appel aux directions syndicales mais à l'auto-organisation, et en l'élargissant au delà du monde du travail ("des jeunes aux retraités, des chômeurs aux sans-papiers"...) :

Reconduisons la grève générale du 29 janvier de façon illimitée

Les grandes centrales syndicales ont décidé de s'unir pour faire du 29 janvier prochain, une grande journée de mobilisation inter-catégorielle. Pour la première fois depuis l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, tous les secteurs seront ensemble dans la rue pour demander l'arrêt immédiat de sa politique injuste et liberticide. Le Comité de Résistance Citoyenne considère que cette journée doit devenir le point de départ d'un combat d'une nouvelle intensité pour tous les citoyens révoltés, allant au-delà des appels syndicaux et politiques.

Dans le public comme dans le privé, des jeunes aux retraités, des chômeurs aux sans-papiers, tout le peuple est concerné par cette grève, dont la force promet déjà d'être exceptionnelle. Les revendications n'ont jamais été aussi nombreuses, pourtant nous nous rejoignons tous sur un constat clair, les conditions de vie en France sont de plus en plus difficiles. Sur un plan économique, le fossé se creuse entre les plus riches et les plus pauvres. Les inégalités grandissent inexorablement. Les acquis sociaux sont remis en cause, les services publics sont démantelés, la répression policière s'intensifie pour étouffer la colère du peuple. Nous ne devons plus subir cette oppression permanente, nous devons la combattre.

La convergence des luttes, souhaitée depuis toujours par le CRC, se dessine pour le 29 janvier. Les lycéens, inquiets à juste titre pour leur avenir, mobilisés contre la privatisation rampante de l'éducation, ont prévu de rejoindre les cortèges en très grand nombre et de ne plus quitter la rue. La détermination de la jeunesse, mais aussi sa spontanéité, doivent servir d'exemples pour tous les secteurs en lutte. Le recul sur la réforme du lycée prouve la fébrilité des gouvernants. La solidarité entre les générations est déterminante pour l'établissement d'un mouvement de Résistance puissant et durable, seule issue pour instaurer un rapport de force décisif.

Par conséquent, le CRC appelle à la reconduction immédiate de la grève générale dès le 30 janvier, de façon illimitée jusqu'à la satisfaction de l'ensemble de nos revendications, avec organisation de manifestations même lieu et même heure chaque jour. Il appelle également à la formation de coordinations inter-catégorielles, ouvertes à toutes et tous, dans chaque région de France, ainsi qu'à la tenue d'Assemblées Générales dans tous les quartiers, entreprises et écoles dès aujourd'hui pour fédérer nos revendications. Le CRC appelle à l'occupation pacifique de tous les bâtiments administratifs, économiques et scolaires à partir du 29 janvier.

Les résistants à l'oppression prendront la rue dès le 29 janvier et ne la lâcheront plus !
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Messagede Pïérô » 12 Fév 2009, 13:28

Après l'appel de syndicalistes d'Ille et Vilaine, nouvel appel unitaire "base syndicale", dans le nord :
avec un site : http://www.appelmilitant.org/

Appel de syndicalistes de la région Nord-Pas-de-Calais…

La crise du capitalisme s’emballe, d’ailleurs les suppressions d’emplois s’accélèrent notamment à Renault, Peugeot, Sevelnor, Arcelor et toute la sous-traitance industrielle, dans la VPC, La redoute, les 3 suisses et bien d’autres encore ; le chômage repart fortement à la hausse.

Dans son allocution à Toulon le 26 septembre 2008, Sarkozy, face à cette crise, a annoncé la couleur pour les travailleurs de ce pays : « La crise appelle à accélérer le rythme des réformes, en aucun cas à l’arrêter ou le ralentir ».

Ces derniers mois, nous avons pétitionné et participé à une succession de journées d’action avec débrayages ou grèves et à des manifestations de rue…

pour nos salaires, nos retraites, nos conditions de travail, le maintien des 35 h, la défense de la recherche, de la télé publique, du Code du travail et du statut de fonctionnaires, nos conventions collectives, la défense et l’amélioration des indemnités chômage et pour le maintien des Hôpitaux publics…
contre les franchises médicales, les licenciements, le chômage partiel, les suppressions des postes à France Télécom, … et dans tous les services public(s) et la Fonction Publique, à commencer par l’Education nationale.

Pourtant ni le gouvernement ni le Medef n’ont bougé.

Et nous syndicalistes avec les salariés, les retraités, les chômeurs, les jeunes nous en avons assez d’être baladés de journées d’action en journées d’action éclatées et sans continuité …

Faute d’une riposte généralisée, le gouvernement fera passer toutes ses contre-réformes…

Et ça, nous ne l’acceptons pas !

Aussi nous appelons l’ensemble des directions syndicales et les salariés qu’ils soient du public ou du privé, à tout mettre en œuvre pour faire converger les mécontentements et fédérer les revendications; Pour faire front tous et toutes ensemble et en même temps, de façon prolongée.

Les thèmes des revendications communes ne manquent pas : salaires, pouvoir d’achat, emplois, protection sociale et retraite, garanties collectives, défense des services publics et de la fonction publique, libertés démocratiques et citoyennes…

En cela nous pensons que l’appel intersyndical et interprofessionnel et les puissantes manifestations du 29 janvier doivent être un véritable point d’appui pour préparer et réunir les conditions d’une grève générale et reconductible. Il est temps d’agir ensemble, en même temps et sur les mêmes revendications qu’on soit du privé, des services publics ou de la fonction publique, actifs, en CDI ou précaires, privés d’emploi ou retraités.

Nous appelons tous les jeunes, salariés et chômeurs, militants, quelle que soit leur appartenance syndicale, syndiqués ou non à agir ensemble, à faire vivre un espace de convergence et de débat intersyndical de tous ceux qui partagent ce point de vue en organisant :

- dans toutes les entreprises, écoles, universités, des assemblées générales,

- la solidarité avec les conflits en cours, en faisant qu’aucune lutte, particulièrement celles des salariés victimes du chômage technique et des licenciements ne demeure isolée face à un patronat tout puissant et un pouvoir autiste,

- la convergence et la coordination des luttes de la jeunesse, des salariés, des chômeurs et des retraités qui permettront de construire une riposte interprofessionnelle.

Adopté le 29 janvier 2009 à Lille
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Re: MOUVEMENT SOCIAL, AUTO-ORGANISATION, INITIATIVES...

Messagede Pïérô » 03 Mar 2009, 13:42

Des choses intéressantes dans ce texte du Collectif National pour un Front Syndical de Classe
mis en place par les initiateurs CGT et FSU de la « lettre ouverte aux Etats-majors syndicaux », qui ne laisse plus paraître d'illusions quant aux directions syndicales, et en appelle à la base.

Face à Sarkozy, au Medef et à l'UE,
construire par en-bas le tous ensemble en même temps


Le pouvoir mène une guerre sans limite contre les intérêts et les acquis des travailleurs et la crise va accélérer cette régression sociale dans des proportions dramatiques ; face à cette situation, la France deviendra un pays de misère pour les travailleurs si ceux-ci ne parviennent pas à construire un mouvement d'ensemble durable bloquant le profit capitaliste, comme en 36, en 68 ou comme en Guadeloupe actuellement, qui seul pourra faire plier le gouvernement et le patronat et permettre la satisfaction des revendications et des aspirations populaires.
D'un côté, des travailleurs du public et du privé, retraités, chômeurs... subissant la régression sociale et la crise capitaliste : salaires bloqués voire en baisse (comme à IBM ou chez Renault où les salaires n'augmenteront pas cette année et où les primes vont être fortement réduites) tandis que les prix montent, licenciements qui se multiplient (+ 100 000 chômeurs en janvier !), suppressions de postes massives dans le public, casse de l'hôpital, des universités et de l'Education nationale....
De l'autre, 54 milliards de bénéfices (+ 14 %) distribués aux gros actionnaires du CAC 40 pour 2008, des centaines de milliards d'euros publics versés sans aucun contrôle aux grandes entreprises, des milliards d'exonérations de cotisations sociales...
De l'argent et des moyens dans notre pays, il y en a bien. Mais il ne sert qu'à engraisser le grand capital au nom d'une politique unique euro-formatée et imposée aujourd'hui en France par Sarkozy et son gouvernement qui sont les commis des Bouygues, Lagardère, Bolloré, Rothschild et autres Pinault.

Face à cette situation, les mobilisations se succèdent depuis des mois et se ressemblent, massives et posant avec détermination les revendications populaires : augmentation des salaires, interdiction des licenciements et des délocalisations, retrait des contre-réformes euro-libérales (hôpital, Education de la maternelle à l'université...), refus des privatisations et de la casse des services publics, non à l'exploitation néo-coloniale dans les DOM...
Ces nombreuses luttes, qui ont débouché le 29 janvier sur une journée interpro d'une ampleur exceptionnelle, sont massivement soutenues par la population tandis que Sarkozy, décidé à maintenir coûte que coûte son programme de « rupture » thatchérienne, est de plus en plus impopulaire.

Dans ce contexte, l'affrontement entre le Travail et le Capital peut déboucher aussi bien sur une formidable victoire populaire que sur une défaite cuisante si les luttes à la base ne parviennent pas à trouver le chemin de l'unification.
Malheureusement, les directions syndicales françaises ont clairement choisi de tout faire pour empêcher la convergence des luttes et la construction d'un rapport de forces durable pour gagner, seul moyen de faire plier Sarkozy, le MEDEF et l'UE du Capital. Ce choix stratégique s'inscrit dans leur collaboration au sein de la direction de la Confédération Européenne des syndicats, financée par l'UE pour accompagner la construction européenne capitaliste, et dont le secrétaire général expliquait en décembre 2008 que les syndicats devaient désormais inscrire sur leurs banderoles le mot d'ordre : « sauver le capitalisme de lui-même ». Tout un programme au nom duquel les états-majors syndicaux français agissent pour canaliser les luttes et les empêcher de remettre en cause un système qui ne peut plus se survivre qu'en détruisant au quotidien les acquis sociaux et démocratiques du peuple.
C'est ainsi que, soumis à une très forte pression de la base militante et des luttes de la fin 2008, ils ont décidé d'une journée d'action le... 29 janvier pour s'empresser ensuite d'attendre et de laisser le gouvernement reprendre la main par l'annonce d'un « sommet social » le 18 février dont il était évident qu'il ne sortirait rien, avant d'en appeler à une nouvelle journée d'action le... 19 mars, qui porte qui plus est sur des revendications très éloignées de celles qui s'expriment dans les entreprises : la plate-forme des 8 organisations syndicales ne formule aucune exigence précise en matière de salaires ou demande aux travailleurs de faire grève pour « réglementer la sphère financière internationale ». Deux mois perdus pour les travailleurs mais deux mois gagnés pour le gouvernement contre la colère populaire alors que dans le même temps, rien n'a été fait pour assurer le solidarité et la convergence autour de la grève historique des Universités et de la Recherche, à laquelle les étudiants se joignent de plus en plus massivement, et de la grève générale en Guadeloupe laissée sans soutien pendant des semaines.
Sans parler de Chérèque dont la mission est de trahir chaque mobilisation, il est en particulier indigne que B. Thibault, intervenant en direct à la télévision au soir de la réunion du 18 février, n'ait critiqué que du bout des lèvres les « propositions » de Sarkozy alors que celui ci mène une guerre de classe contre les travailleurs et qu'en outre il n'ait mentionné la lutte des DOM ou des universités, ni même dit un mot sur l'assassinat d'un militant CGT en Guadeloupe, dans des circonstances troubles mais dans lesquelles le choix du pourrissement et de la tension par le gouvernement a de toute évidence beaucoup pesé.

De même, que penser des positions actuelles du secrétaire de la FSU et de la direction du SNES qui, contre l'avis même du syndicat FSU du Supérieur, refusent de soutenir les revendications des universitaires et des étudiants en grève reconductible, laissant une fois de plus du répit au gouvernement et retardant l'unification des revendications et des actions entre tous les personnels de l'Education ?
Quant au syndicat Solidaires qui, après le recentrage de la confédération CGT, occupe désormais le terrain « radical » sur le plan médiatique, il déclare que si la date du 19 mars est bien un peu tardive pour la convergence des luttes, l'essentiel est que l'unité syndicale ait été préservée.

Mais les travailleurs n'ont que faire d'une unité de sommet qui ne sert concrètement qu'à faire gagner du temps au pouvoir et à empêcher toute construction d'un rapport de forces pour gagner.

L'unité dont les travailleurs et la jeunesse ont besoin, c'est à la base, pour l'action et à partir des revendications réelles qui s'expriment dans les luttes :
- augmentation des salaires et SMIC à 1600 euros nets
- interdiction des licenciements et des délocalisations
- contrôle par les travailleurs des milliards donnés par le gouvernement
- pour la défense des services publics (Education Nationale, Hôpital,…)
- contre la casse des acquis sociaux (sécu, retraite après 37,5 annuités, à 50 ans pour les travaux pénibles)…

L'unité dont les travailleurs ont besoin c'est, en coordonnant au niveau national les mobilisations sectorielles à la base, pour construire un rapport de forces de haut niveau capable de battre Sarko-Medef.

Mais les directions syndicales jouent un rôle de frein au lieu de jouer celui du moteur. C'est donc par en-bas, à partir de nos syndicats et des luttes dans les usines, les services, les écoles, collèges et lycées ,les hôpitaux ou les universités, à partir des réunions interpro dans les communes ou les départements, à partir de coordinations articulant syndicat et AG de grévistes, que nous pourrons imposer le tous ensemble en même temps durable alors que d'ici le 19 mars, des journées de lutte sont annoncées le 5 mars (grève à l'Hôpital, début de la grève générale à la Réunion) ou le 11 mars (journée nationale dans les universités)....

En renouant avec le syndicalisme de classe et de masse qui fit la grande CGT et les acquis des travailleurs de France, salariés du privé, du public, jeunesse étudiante et lycéenne, couches sociales étranglées par Sarkozy, le Medef et l'UE, nous aurons la force de gagner. Avec ou sans les directions syndicales.

Le Capital bloque le pays et les travailleurs. Bloquons le Capital !

Les DOM et l’Université montrent le chemin :
« Lyanache kont la pwofitation » sur TOUT LE TERRITOIRE NATIONAL !

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Collectif interluttes Tours, Poitiers...

Messagede Nico37 » 13 Mar 2009, 15:54

Pour Tours, il est en gestation, je mettrais le tract quand il sera sorti...

Comité inter-lutte de Poitiers
INTERLUTTE EN CHANTIER

Pour intensifier les luttes : face à l'attaque générale du patronat soutenu par le gouvernement imposons une réponse globale! Notre objectif est de créer un espace dans lequel nous puissions fédérer nos colères, agir concrètement ensemble et trouver des mots d'ordre communs.

La journée d'action interprofessionnelle du 29 janvier a réuni 2 à 3 millions de personnes, démontrant qu'il existait un refus réel de payer les effets des politiques d'exploitation capitalistes. Néanmoins, les suites de cette journée ont une fois de plus fait la preuve du manque de combativité des grandes structures syndicales. Un nouvel appel des confédérations syndicales à une journée d'action estlancé pour le jeudi 19 mars. Celle-ci sera sûrement un succès, à l'image du 29 janvier. Et après ? La colère monte dans le pays face à une politique de destruction des solidarités (licenciements,assurance-chômage, retraites, éducation, santé, transports) et d'exploitation toujours plus massives, qui s'accompagne d'une répression policière et de persécutions judiciaires toujours plus étendues, la chasse aux sans papiers, les flics dans les écoles, le harcèlement des quartiers populaires, la criminalisation des actions politiques. Contre cette politique et le système économique et social qui la produit, il faut plus que quelques journées de manifestation éparpillées.

C'est maintenant qu'il faut se rassembler, parler ensemble de tout les problèmes qui nous touchent au quotidien (licenciements, fermeture d'écoles...) pour tenter de sortir du cloisonnement et de l'insatisfaction des manifestations plan-plan, des grèves d'une journée. Ce que nous a montré le mouvement de l'outre mer c'est que des formes d'actions concrètes, regroupant la population quelles que soient les appartenances syndicales et politiques permettent la construction d'un mouvement d'ampleur contre l'exploitation et créent un réel rapport de force. Ne nous battons pas uniquement pour le retrait d'une loi ou d'une réforme. Attaquons leproblème à la racine, dès à présent et, de là où nous sommes, tous et toutes, dans les écoles et les usines, dans la rue et ailleurs rassemblons-nous, pour durer dans la lutte et lutter dans la durée, notamment à travers l'organisation des contingences matérielles (lieux de réunion, de rencontre, caisse de solidarité, soutien anti-répression). Nous voulons une société solidaire. L'Inter-lutte se veut un outil local, souple et efficace, de coordination des luttes et d'actions collectives concertées contre des cibles communes. Nous pensons que c'est par la convergence que nos luttes seront fructueuses. Que c'est la coordination et la solidarité qui nous permettront d'enrayer ce système d'exploitation et de lui opposer unmode de vie qu'il nous reste à construire ensemble.

C'est dans cette optique que nous autres: étudiants, précaires, chômeurs, salariés (du privé et du publique) et autres victimes de ce système d'exploitation avons décidé de casser les murs qui nous séparent les uns des autres afin de se rencontrer, de discuter et lutter ensemble pour que naisse enfin un front de contestation faisant enfin plier ces personnes qui au quotidien nous oppriment, nous exploitent et profite de la situation actuelle, de l'isolement qui nous touche tous, pour continuer à engraisser financièrement et politiquement!!!

C'est pourquoi nous avons décidé de commencer ce rassemblement au niveau local (poitou-charentes) comme cela ce fait dans de nombreux autres endroits. Ainsi nous invitons l'ensemble des intéressés à venir se rencontrer le mardi 17 mars à 19h à la maison du peuple (salle timbaud)

Cette inter-lutte n'est dirigée par personne, elle appartient à tous ceux et celles qui veulent lutter et qui ont besoin de solidarité dans leurs luttes! Elle n'est pas fixe, et sera toujours en évolution grâce à l'apport de chacun-e de ses composants. Préparons le 19 et surtout la suite... Nous sommes tous dans la même galère !!!

Adresse mail du comité: interlutte86@gmail.com
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Re: Collectif interluttes Tours, Poitiers...

Messagede conan » 13 Mar 2009, 18:57

Merci Nico ! Et vive Poitiers ! :)
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Re: MOUVEMENT SOCIAL, AUTO-ORGANISATION, INITIATIVES...

Messagede Pïérô » 21 Mar 2009, 13:24

un autre appel unitaire local à Orléans :

Appel du collectif Loiret du 19 Mars

Depuis plusieurs mois, les enseignants chercheurs, les étudiants se mobilisent et sont en lutte contre les projets du gouvernement. Dans toute la France, dans le Loiret, les licenciements se multiplient. Chaque jour, des salariés perdent leur emploi, subissent une baisse du pouvoir d'achat. Le 29 janvier, les salariés ont répondu massivement, dans la rue, aux attaques du gouvernement et du patronat. Le 19 mars, la mobilisation a été encore plus forte.

Nous devons répondre à l'urgence: nous ne pouvons accepter que des entreprises continuent à mener une telle politique sans réagir. Nous ne pouvons accepter le gouvernement continuent à piétiner les acquis sociaux, à réduire les libertés et à mener une politique de répression.

Nous, grévistes et manifestants, syndiqués et non syndiqués, salariés et précaires du public et du privé, chômeurs, retraités, lycéens, étudiants, parents, TOUS ENSEMBLE constituons le collectif du 19 mars.

Nous appelons tous et toutes à se regrouper pour exprimer le refus d'une telle politique.
Nous nous adressons aux organisations syndicales pour qu'elles donnent une suite rapide au mouvement d'ampleur qui s'est installé en France et notamment par la grève reconductible.
Notre collectif prendra ses responsabilités pour combattre ces politiques.
Nous devons gagner et c'est dans l'unité la plus large que nous le ferons.


et dans l'Ain, à la suite de l'AG interpro appellée par Solidaires Ain , la CNT 01 et la coordination départementale des collectifs pour la défense de l'école :

Collectif pour la grève générale
Collectif départemental interprofessionnel

pourlagrevegenerale@yahoo.fr

Nous vivons, depuis deux ans, une régression sociale sans précédent :
- aggravation des injustices sociales : alors que les profits explosent, la paupérisation et la
précarisation s'accentuent
- sabordage des services publics
- atteintes aux libertés publiques
Sous couvert de défendre l'intérêt général, c'est une politique de classe que mène sans vergogne ce gouvernement.
Les journées d'actions ponctuelles, ont montré leurs limites : il ne s'agit plus aujourd'hui de faire grève ou de manifester pour se compter. Il faut construire un véritable rapport de forces pour mettre un terme à cette régression et aller vers une société plus juste et plus libre.
La Guadeloupe, la Martinique ont démontré que seule la grève générale permettait de gagner.
« La grève générale ne se décrète pas » : voilà la ritournelle rituelle qui sert à justifier des actions sans lendemain qui nous conduisent systématiquement à l'échec.
La grève générale ne se décrète pas mais elle se construit. Encore faut-il en avoir la volonté.
Le collectif pour la grève générale, constitué de travailleurs syndiqués et non syndiqués du privé et du public, de chômeurs, de retraités, de lycéens, d'étudiants, de citoyens, s'efforce de contribuer à cette construction.
Le collectif pour la grève générale lutte pour la satisfaction de revendications concrètes
immédiates :
- Augmentation du SMIC et des minima sociaux à 1500 euros
- Interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des profits
- Augmentation des salaires : 300 euros pour tous
- Indemnisation du chômage partiel à 100%, avec rétroactivité pour celles et ceux qui sont
déjà en chômage partiel
- Transformation des emplois précaires en CDI
- Indexation des salaires sur l'inflation
- Blocage des loyers, interdiction des expulsions
- Arrêt des suppressions de postes dans la fonction publique et création des emplois
nécessaires
- Arrêt des privatisations des services publics et socialisation des services déjà privatisés
- Retrait des contre-réformes Darcos et Pécresse dans l'Education et la Recherche
- Retrait de la contre réforme Bachelot de l'hôpital et accès aux soins gratuits pour tous
- Retraites : retour aux 37,5 années de cotisation pour tous
- Abrogation des décrets Hortefeux
- Suppression de toutes les nouvelles restrictions au droit de grève et à la liberté d'expression
Nos revendications sont réalistes et peuvent être satisfaites immédiatement :
- C'est la crise ? Pas pour tout le monde !
- De l'argent, il y en a dans les caisses du patronat !
La lutte appartient à celles et ceux qui la mènent .
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Re: MOUVEMENT SOCIAL, AUTO-ORGANISATION, INITIATIVES...

Messagede Pïérô » 02 Avr 2009, 15:34

Indre et Loire 37,
on a remis le couvert. Appel relayé maintenant par Solidaires 37. Beaucoup de signatures SUD évidemment mais aussi FSU, CGT (Alstom), FO et CNT. J'aurais préféré que l'on reprenne plutôt l'appel de l'Ain dans une dynamique allant vers un appel à porter au national mais bon...La dynamique prend, embarasse aussi les buros, et c'est un appel en "mouvement" à construire, à élaborer collectivement et à la base, et à étoffer...

Appel pour un printemps des luttes !!!

Les journées du 29 janvier et du 19 mars ont montré une mobilisation de plus en plus massive. Les salariés et la population refusent de payer la note d'une crise économique dont ils ne sont pas responsables. L’absence d’alternatives politiques crédibles ne doit pas paralyser le mouvement social.

Face à cette situation insupportable, l’urgence est de faire céder le gouvernement et le patronat. La riposte proposée par l'intersyndicale nationale n'est pas à la hauteur. Il ne s'agit plus de maintenir la pression sociale avec une énième journée sans lendemain mais de devenir acteur de nos luttes pour qu'elles soient enfin victorieuses. Il a fallu 45 jours de grève totale et générale en Guadeloupe pour faire plier le gouvernement et le patronat. Ici la seule stratégie proposée est au mieux des journées d'action espacées d'un mois et demi. C'est tout juste si on ose appeler à la grève.
Cela risque de nous conduire à une défaite désastreuse, si nous ne prenons pas à la base nos affaires en main.

Pour que la grève générale ne soit pas qu'un slogan de manifestation, il nous faut construire et porter une plateforme revendicative autour entre autres des axes suivants :

- Interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des profits
- Baisse du prix des denrées alimentaires
- Hausse des salaires et des minima sociaux. Augmentation de 300€ pour tous
- Maintien et développement des services publics
- Maintien de l'intégralité des salaires en cas de chômage technique
- Gel des loyers et arrêt des expulsions
- ....

Dès à présent, c’est à nous salarié, chômeur, militant, retraité, jeune de construire la grève générale en élaborant notre plateforme revendicative que nous porterons à la connaissance de l'ensemble des salariés et de la population du département.
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Re: MOUVEMENT SOCIAL, AUTO-ORGANISATION, INITIATIVES...

Messagede Pïérô » 19 Avr 2009, 15:00

appel de Grenoble,
pétition : http://www.pour-construire-la-greve-gen ... tible.org/

FORTS DE TROIS MILLIONS DE MANIFESTANTS DANS LES RUES, C'EST MAINTENANT QU'IL FAUT AGIR !!!

CONSTRUISONS LA GRÈVE GÉNÉRALE RECONDUCTIBLE POUR EXIGER UNE AUTRE POLITIQUE

SI NOUS SOMMES DES MILLIERS À SIGNER CETTE PÉTITION, NOUS POUVONS POUSSER LES DIRECTIONS DES PRINCIPALES CENTRALES SYNDICALES À PRENDRE LEURS RESPONSABILITÉS PAR RAPPORT À LEURS BASES

Les manifestations du 29 janvier, puis du 19 mars 2009 ont fait la preuve du mécontentement généralisé de la population face à la politique gouvernementale.

# Nous en avons assez de ces politiques du fatalisme qui volent au secours des financiers, tout en abdiquant devant les conséquences sociales de la crise et en se déclarant incapables d'en maîtriser les causes.

# Nous en avons assez de la casse méthodique et minutieuse des services publics et de tous les systèmes de protection sociale : hôpitaux, universités, écoles, justice de proximité, services sociaux, retraites, etc. Tous les secteurs sont mis au pas suivant les seules logiques de la précarisation des personnels et de la rentabilité, conséquences du désengagement de l'État et de l'ouverture progressive au marché.

# Nous en avons assez de nous sacrifier pour des multinationales qui profitent des aides de l'État, puis délocalisent pour continuer à faire plus de profits ailleurs.

Il n'y a pas de fatalité dans tout cela. Les richesses existent !
Agissons, organisons-nous et mobilisons-nous pour exiger L'INSTAURATION DE NOUVELLES RÈGLES DU JEU ÉCONOMIQUE, INTÉGRANT DES EXIGENCES SOCIALES ET ENVIRONNEMENTALES qui puissent faire face à la profondeur de la crise mondiale du capitalisme ; des règles communes qui ne soient pas dictées par les intérêts des actionnaires, des fonds de pensions ou du grand patronat :

# EXIGEONS LE MAINTIEN DES SERVICES PUBLICS (ÉDUCATION, SANTÉ, ÉNERGIE, TRANSPORTS, RECHERCHE, etc.) EN DEHORS DU SECTEUR MARCHAND.

# EXIGEONS L'INSTAURATION D'UNE TAXATION SOCIALE ET ENVIRONNEMENTALE sur les fonds spéculatifs et qui pénalise les produits ou entreprises ne respectant pas des standards sociaux et environnementaux stricts.

# EXIGEONS UNE REDISTRIBUTION PLUS ÉQUITABLE DES RICHESSES par le réhaussement des minima sociaux, l’augmentation des salaires et le renforcement d'une imposition progressive pesant sur les plus hauts revenus.

Dans un mouvement de grève générale massif, nous pourrons obtenir le paiement des jours de grève. Si nous sommes des millions, le gouvernement et le patronat ne pourront que céder à nos exigences. Les travailleurs de Guadeloupe nous ont ouvert la voie, en nous montrant que l'unité et la détermination était payantes.

Nous appelons tous les travailleurs à se lancer dans une GRÈVE GÉNÉRALE RECONDUCTIBLE, à partir du mardi 5 mai, si au 1er mai aucune de ces exigences n'a été satisfaite.

# Nous appelons tous les manifestants du 1er mai à brandir des pancartes pour appeler à cette grève générale.

# Nous appelons tous les syndicats à s'associer à cet appel.

# Nous appelons tous les travailleurs syndiqués à menacer de rendre leur carte si leur syndicat ne s'associe pas à cet appel.

# Nous appelons à l'ouverture d'ÉTATS GÉNÉRAUX NATIONAUX, associant syndicats, partis politiques, représentants de la société civile et simples citoyens, afin de dessiner les contours d'une nouvelle politique nationale, européenne et internationale remettant l'humain au centre de l'économie.

Les ravages sociaux, écologiques et politiques du néolibéralisme mondialisé et la rapacité des marchés financiers ont conduit le capitalisme à la pire des crises. Mais faute d'alternative politique à ce régime d'exploitation et de misère, le capitalisme fera supporter aux peuples les frais de sa crise. Un autre type de société permettant l'émancipation individuelle et collective, la protection de la planète et une démocratie revivifiée est possible et nécessaire. C'est à nous toutes et tous de l'élaborer ensemble.

PUISQUE LES PRINCIPAUX SYNDICATS SE MONTRENT IMPUISSANTS À PESER DANS LA POLITIQUE DU PAYS, IL EST TEMPS QU'UN VÉRITABLE MOUVEMENT SE CRÉE À PARTIR DE LA BASE.

LA DÉMOCRATIE NE SE LIMITE PAS À L'ISOLOIR : ELLE SE CONSTRUIT AUSSI DANS LA RUE, SUR NOS LIEUX DE TRAVAIL ET DE VIE, PAR TOUS LES MODES D’ORGANISATION ET D'EXPRESSION COLLECTIFS !!! SI CETTE PÉTITION RÉCOLTE DES MILLIERS DE SIGNATURES, LES SYNDICATS NOUS SUIVRONT, ET NOUS FERONS ENTENDRE NOTRE VOIX !



D'où provient l'appel de Grenoble ? D'un collectif d'universitaires en lutte, baptisé ¡M.A.R.R.E.! (Mobilisés pour une autre réforme de la recherche et de l'enseignement), convaincus qu'il est aberrant de vouloir répondre à la crise en persistant dans la politique qui en est la cause, et qu'il y a urgence à réagir contre une politique de destruction massive des services publics en général et de l'éducation en particulier, de la maternelle à l'université.

Pour nous joindre : collectif.marre@gmail.com
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Re: MOUVEMENT SOCIAL, AUTO-ORGANISATION, INITIATIVES...

Messagede conan » 19 Avr 2009, 16:37

J'aurais bien aimé signer un appel à la grève reconductible...
Mais pas avec des revendications pareilles ! on dirait Chérèque qui cause...
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Re: MOUVEMENT SOCIAL, AUTO-ORGANISATION, INITIATIVES...

Messagede Pïérô » 19 Avr 2009, 17:24

Je partage ton opinion, sauf que c'est pas du Chérèque (çà serait trop "gauchiste" pour lui), mais il y a de tout là dedans, et les revendications sont celles de la frange attac, mais par rapport à "l'appel aux états majors syndiquaux" il y a un durcissement de ton, et aussi des éléments partagés et intéressants dans l'appel à l'auto-organisation à la base, sur le fait que "la démocratie ne se limite pas à l'isoloir", que le pouvoir est dans la rue, sur nos lieux de travail et de vie...

Actuellement, et à la lumière de la lutte en Guadeloupe, fleurissent des appels à minima, comme ceux que j'ai pû répertorier dans ce topic un peu plus avant (dans le 35, le Nord, l'Ain, le 37, le Loiret), avec des plateformes revendicatives, que la population (car ces appels maintenant la plupart du temps élargissent le champ au delà des seuls syndiqués de base) est invitée à co-élaborer. Cette démarche non-avant guardiste, permet non seulement de rassembler large en terme de mouvement de masse, mais aussi d'impliquer les gens. Par contre, et on le voit localement, il faut sortir du côté appel incantatoire de minorités agissantes, celà implique d'aller vers les gens, dans les boites du privé, dans les quartiers. Au delà, il faudrait construire une dynamique en réseau au niveau hexagonal. En tout cas, si c'est un moyen, et la question justement de l'auto-organisation est essentielle, ce qui fait débat (chez nous aussi par exemple), c'est la question du sens et des contenus. Comment à partir d'appels revendicatifs à minima, développer d'avantage de contenus, arriver à une appropriation plus importante de ces questions comme l'anti capitalisme, la nécessité de rompre avec ce système, la question d'un autre projet de société à partager avec le plus grand nombre...
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Re: MOUVEMENT SOCIAL, AUTO-ORGANISATION, INITIATIVES...

Messagede bajotierra » 19 Avr 2009, 19:04

Tout a fait d'accord avec la remarque de conan ,

quierrot tu dis que c'est trop" gauchiste " pour être du chéréque , moi je soutiens que même le Font National pourrait promettre de telles platitudes :

# EXIGEONS LE MAINTIEN DES SERVICES PUBLICS (ÉDUCATION, SANTÉ, ÉNERGIE, TRANSPORTS, RECHERCHE, etc.) EN DEHORS DU SECTEUR MARCHAND.

# EXIGEONS L'INSTAURATION D'UNE TAXATION SOCIALE ET ENVIRONNEMENTALE sur les fonds spéculatifs et qui pénalise les produits ou entreprises ne respectant pas des standards sociaux et environnementaux stricts.

# EXIGEONS UNE REDISTRIBUTION PLUS ÉQUITABLE DES RICHESSES par le réhaussement des minima sociaux, l’augmentation des salaires et le renforcement d'une imposition progressive pesant sur les plus hauts revenus


Sur le fond donc de ces exigences :

Non seulement il n'y a strictement rien qui remette en cause le sytéme , car comme tu l''exprimes si bien dans ton langage NPAL tu "penses " que
.
on le voit localement il faut sortir du côté appel incantatoire de minorités agissantes , celà implique d'aller vers les gens, dans les boites du privé, dans les quartiers .


Mais ce qui est plus grave , et ce qui me fais dire qu'effectivement tout élement conservateur ou réactionnaire peut soutenir ces exigences , c'est qu'elles restent dans un cadre nationaliste franco-français . Il n'y a rien qui essaie d'y ammener un sentiment altruiste et généreux en regard de ce que vit la population mondiale .Le fait que rien ne dénonce cette Vérité que le capitalisme est un systéme criminel ( tu "penses" que pour aller vers les gens il faille leur mentir ? ) est certes tout a fait compatible avec le désir de statu-quo exprimé par ces exigences :
Mais en somme cela signifie que l'on nous invite a faire gréve pour conserver le sytéme afin qu'il continue de nous profiter .
Les richesses existent !
ah ouiche .....Et donc on se les partage entre le bon peuple français ? .....!

Pour le reste l'autoorganisation que tu évoques ........
Nous appelons tous les syndicats à s'associer à cet appel.

# Nous appelons tous les travailleurs syndiqués à menacer de rendre leur carte si leur syndicat ne s'associe pas à cet appel.

# Nous appelons à l'ouverture d'ÉTATS GÉNÉRAUX NATIONAUX, associant syndicats, partis politiques, représentants de la société civile et simples citoyens, afin de dessiner les contours d'une nouvelle politique nationale, européenne et internationale remettant l'humain au centre de l'économie.


C'est toujours la même tactique gauchiste éculée qui consiste a faire pression sur les directions syndicales et de plus on invite a ce peudo- mouvement "de base " les partis politiques et des représentants de la société civile (c'est quoi ça? ) .......Un comble !

Pour finir il est particulièrement faux d'affirmer ceci

PUISQUE LES PRINCIPAUX SYNDICATS SE MONTRENT IMPUISSANTS À PESER DANS LA POLITIQUE DU PAYS, IL EST TEMPS QU'UN VÉRITABLE MOUVEMENT SE CRÉE À PARTIR DE LA BASE.


on a encore vu que les syndicats pésent dans la politique de ce pays par leur capacité remarquable a neutraliser la combativité des travailleurs !
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Re: MOUVEMENT SOCIAL, AUTO-ORGANISATION, INITIATIVES...

Messagede Pïérô » 19 Avr 2009, 19:22

C'est marrant tu te serts du texte que je ne trouve pas terrible comme conan, et je le dis, pour me faire dire des choses que je ne dis pas, et ne te serts pas de ce que je dis pour débattre et échanger. Mais il est visible que ce n'est pas ton intention.
Après, il ne fait nul doute que contrairement à moi tu as la sainte recette de cuisine...mais attention le truc de la secte incantatoire n'est pas de mise dans ce topic qui cherche à répertorier des initiatives, des "bruissements" de tentatives, à partir desquelles on peut justement débattre et échanger en fonction de nos expériences et de nos pratiques dans ce domaine...et sans être obligé de partager leur contenu, et que l'on peut interoger. Et il y en a qui auront quand même compris que l'enjeu, pour se passer des directions syndicales, c'est bien l'auto-organisation, encore faut-il s'y mettre...
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Re: MOUVEMENT SOCIAL, AUTO-ORGANISATION, INITIATIVES...

Messagede leo » 19 Avr 2009, 19:49

Je pense que cet "appel de Grenoble" n'a comme contenu qu'un enième mini-programme de la gauche politique et syndicale. On lit ça tous les 3 jours sur tous les sites de tous ces mouvements, partis, syndicats, assos....

Il y a toujours des gens qui veulent faire un programme : c'est une vieille manie politique de la culture gauchiste qui doit rassurer ceux qui les font et leur donne l'illusion d'exister en tant que "militants" dotés d'une conscience qui va éclairer les "masses" incapable de formuler, d'élaborer leurs propres revendications, doléances, exigences, etc...

Je viens de recevoir un autre texte-appel, qui semble-t-il circule sur plusieurs sites. Il fait référence au 1er mai et à ses suites possibles.
Eh bien je le trouve beaucoup mieux parce que précisément il prend un peu le contre-pied. Il ne met en avant aucune revendication et invite au contraire à ce qu'elles soient formulées par les gens eux-mêmes. On peut chipoter sur pas mal de choses, la référence au Conseil National de la résistance par exemple, mais l'intérêt c'est qu'il insiste sur une démarche, une manière d'être et d'agir et d'affirmer un "nous" qui ne se réduit pas à des organisations dont il faudrait attendre qu'elles décident pour nous et dont, par ailleurs, on se lamente qu'elles ne le fassent pas, pas assez ou pas bien !
Donc voici ce texte.
Je pense qu'il peut ouvrir un débat sur les conditions et possibilités (et non-possibilités) d'une auto-convocation à des mobilisations, des rassemblements, des prises de parole.
Et puis, cela demeure ouvert, on a envie de le filer à son collègue, son voisin.... ce qui est un critère assez important me semble-t-il.

= = = =


Appel à rassemblement devant toutes les mairies les lundis à 18h30 et le 1er mai après les manifs

Pour Paris, nos prochains rendez-vous :
lundi 20 avril 18h30 mairie du 18° métro Jules Joffrin
lundi 27 avril 18h30 mairie du 19° place Armand Carrel
le 1er mai après la manif, Place de l'hôtel de ville

« Je reviendrai et je serai des millions » (Spartacus)

« Je ne veux plus… » Ecrivons la suite ensemble


Rassemblons-nous devant la mairie de chaque ville, village ou arrondissement, chaque lundi à partir de 18h30. Osons affirmer ce que nous ne voulons plus avec enthousiasme, car ce qui nous donne du courage nous éloigne de la main de fer qui cherche à nous mettre à genoux.
L’idée est de sortir de chez soi, de se rencontrer, d’exprimer nos peurs, nos souffrances, nos refus, nos plaintes, et de « porter plainte ». Cette « convergence » des luttes et des désirs, nous l’imaginons riche de tous, jeunes et vieux, avec ou sans emploi, avec ou sans logement, avec ou sans papiers… tous précaires dans ce monde-ci et puissants de nos capacités ignorées ou oubliées. Nous avons confiance dans l’intelligence collective du peuple qui n’a pas besoin d’experts pour s’exprimer
Ce n’est pas facile de se lever et de dire non, de sortir de chez soi, de sa solitude, de ses peurs. Comme le dit le sous-commandant Marcos, « il faut une certaine dose de tendresse pour se mettre à marcher avec tout ce qui s’y oppose… »

Apprenons à nous faire confiance et cessons de nous suspecter parce que nous sommes différents, de nous freiner avec des réflexes d’appareils qui ne servent que nos adversaires. Soyons ouverts : certains groupes, syndicats, partis s’associeront à notre démarche, d’autres pas, mais, si nous réussissons, nous nous retrouverons bientôt dans les rues, et ce ne sera plus un problème.

Et après…? Adoptons une perspective commune qui nous donne espoir, temps et outils pour coconstruire dans l’action un horizon : la grève générale comme premier pas, décisif, qui nous donne le temps et les moyens de nous rassembler et de nous organiser : déposer un moratoire sur le paiement des loyers, des crédits…, penser l’entraide (garde des enfants, confection de repas, etc.).

La grève générale ne se décrète pas, mais elle s'organise et se construit. Organisons-la à notre rythme !

Pour nous préserver de la tentation d’aller trop vite ou de prendre le pouvoir, nous devrons sans doute mettre en place des garde-fous (mandats impératifs, assemblées souveraines, délibérations publiques, révocation des délégués) afin de respecter le principe des zapatistes : « commander en obéissant ».
Utopique notre démarche? Le peuple qui rédigea les cahiers de doléances, les communards, les résistants avec le Conseil national de la résistance ont su inventer les formes de leur mouvement tout en luttant. Aujourd’hui même, en Amérique du Sud, des peuples inventent chaque jour un autre avenir pour eux-mêmes et leurs enfants !

En Grèce, en Guadeloupe et ailleurs, des luttes tenaces se sont construites à partir de milliers de gouttes d’eau qui ont su et voulu se rassembler ! Ne serions-nous pas capables de faire de même ? Sans oublier que le fait d’avoir essayé sincèrement sera une graine qui fleurira en son temps. Toute lutte contient le ferment de la suivante et, en cela, il n’y a pas d’échec du mouvement révolutionnaire, il n’y a que des étapes franchies.

Les grèves, pétitions, actes de désobéissance civile se multiplient depuis des mois et il faudrait rentrer chez soi avec la gueule de bois, nos revendications, nos espoirs, nos projets de société remisés jusqu’à la prochaine manif ?

Le capitalisme, on en connaît les conséquences catastrophiques pour les femmes, les hommes, les corps et les esprits, l'humanité, les civilisations et la planète mais nous n'osons pas dire « NON » car tout se passe comme si nous avions besoin d’attendre un ordre, un signal venu d’on ne sait quel « en haut ».
Le changement ne peut venir que de nous, et se produire avec nous !
Le mouvement social, bien au-delà des organisations, associations, syndicats ou partis, c’est nous !
Prenons nos revendications en main et invitons chacun à nous rejoindre !

Diffusons ce message partout dans les entreprises, à la sortie des commerces, écoles, dans les associations de quartier, les PMI, les foyers de travailleurs immigrés, les transports en commun, les jardins publics… avec le lieu de rendez-vous :

« Retrouvons-nous lundi soir à 18h30 devant la mairie, on discutera de la suite à donner aux manifestations, grèves… Amenez à boire, à manger et à rêver… Signé : Je ne veux plus… »

Organisons-nous en communes autour des maisons du peuple.
Désignons nos délégués pour faire le lien avec les différents lieux de lutte.

« Je reviendrai et je serai des millions » (Spartacus)

Pour le moment, donnez des nouvelles de vos réunions devant les mairies sur le site http://www.21mars2009.fr

Le 1er mai, après la manif :
Assemblées populaires devant les mairies !
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Re: MOUVEMENT SOCIAL, AUTO-ORGANISATION, INITIATIVES...

Messagede conan » 19 Avr 2009, 20:29

héhé, pas besoin de cet appel : à poitiers nous avons déjà prévu d'organiser le 1er mai (en collectif interlutte86) devant la mairie, juste après le baratin syndical, une tribune libre pour discuter de tout ça. En attendant, on n'attend pas pour nous serrer les coudes, pour soutenir les copains qui se font emmerder par la justice, organiser des vendredis à thème contre la répression ou contre l'OTAN, pour soutenir les sans-papiers, occuper la fnac... encourager l'occupation de l'amphi J, et caetera. :mrgreen:
Avec assemblée populaire hebdomadaire, boîte mail-liste mail commune sans chefaillon... les mots d'ordre commun c'est bien, mais faut déjà tisser dans l'action réelle, laisser les initiatives se faire et les soutenir toutes, apprendre à se connaître, à s'apprécier, à se serrer les coudes !
laissons pousser la mauvaise herbe ! :D
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