Black Blocs

[Cramazouk]

http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... r=RSS-3208

Des affrontements entre près de trois mille jeunes et la police ont éclaté lundi 6 décembre dans le centre d'Athènes au début d'une manifestation de lycéens et d'enseignants en mémoire d'un adolescent tué par un policier il y a deux ans, dont la mort avait été le prélude à un mois d'émeutes d'une violence que le pays n'avait pas connue depuis des décennies.

Dès le début du défilé, rassemblant quelques milliers de personnes, des petits groupes casqués et cagoulés s'en sont pris, à coups de pierre et de barres en bois aux Abribus, aux vitrines de banques et de magasins, la plupart ayant cependant baissé leurs volets de métal.

Une fois arrivés près du Parlement, ces groupes ont caillassé les abords d'un hôtel de luxe, tirant un cocktail molotov. Les forces anti-émeute les ont ensuite fait reculer, coupant en deux le gros du cortège en lançant des gaz lacrymogènes.

Cet article sur les manifestations à Athènes semble encore faire semblant d'être aveugle. Plein d'articles évoquent durant des manifestations des groupes qui s'attaquent aux banques, hotels de luxe, magasins à coups de pierre, ou y mettant le feu... Ces articles sont accompagnés de photos de gens habillés, masqués, tout en noir. On retrouve les black blocs dans la plupart des manifestations européennes depuis pas mal de temps mais ils ne sont jamais nommés dans les articles, on dirait qu'on fait semblant de ne pas les voir. J'ai du mal à comprendre pourquoi.

Est-ce que ces groupes sont organisés ou se réunissent t-ils de façon informelle ? Pourquoi ne sont ils jamais nommés dans les médias alors que leur existence ne fait aucun doute ? Y'a t'il une augmentation des actes des Black Blocs ? Est-ce que les forces de police s'organisent pour les contrer ou est-ce qu'ils les "utilisent" en les laissant agir pour discréditer les manifestations ?

[luco]

On peut toujours spéculer ce que sont exactement les BB (flics, militants...).

Mais on doit surtout s'interroger surtout sur le bilan politique de cette forme d'organisation et de lutte.

- on peut comprendre que pour tout un tas de gens exclus de la production (par le capitalisme à travers le chômage), et qui par conséquent ne peuvent pas faire grève, l'action de rue soit la seule manière de s'exprimer.

- qu'ils ont le mérite d'exprimer un certain degré de révolte et de conflictualité sociale en la rendant visible

Mais au-delà, quel résultat politique, quelle stratégie ?

- Opacité totale (qui est qui ? qui définit les objectifs s'il y en a ?), donc aucune prise démocratique pour définir les moyens et les buts

- Forme de lutte minoritaire et spectaculaire qui de fait rend la majorité spectateurs

- Forme de lutte qui se concentre sur la présence territoriale et l'affrontement (qui donc peut être combattue par un investissement plus important de forces de répression)

- Ce qui détourne de l'enjeu central de l'exploitation capitaliste : les lieux de production, la grève générale, la prise directe des moyens de production seul lieu véritable de création de richesse pour les capitalistes.

Une lutte de ce type, de rue, ne peut être utile que de manière périphérique et adossée à une stratégie de construction au sein de la classe ouvrière sur les lieux de production

Or ce n'est pas le cas : les maigres théorisations issues des Black Blockeurs ne font preuve d'aucune véléité d'aller vers ce type de lien.

Au-delà de la question des BB, c'est toute les stratégie uniquement de rue qui montrent leurs limites en Grèce comme ailleurs. Limites de la spontanéité, de la désorganisation, de la théorisation de la fin de la classe ouvrière, limites de la recherche d'un nouveau sujet révolutionnaire, limites des formes de lutte spectaculaires, limites de la non formulation de projets politiques et stratégiques clairs dont la majorité des exploités pourraient se saisir, afin d'en débattre, de se l'approprier et le mettre en pratique à grande échelle.

[bipbip]

Mais que veulent vraiment les Black Blocs ? Entretien avec Francis Dupuis-Déri

La tactique du black bloc a donné aux manifestations contre la « loi travail » des allures insurrectionnelles au printemps dernier. Mais d’où vient-elle ? Quels sont ses objectifs et ses effets sur la mobilisation ? Le professeur de science politique Francis Dupuis-Déri, auteur du livre « Les black blocs » et de « La peur du peuple », décrypte ce phénomène. Entretien.

... http://mobile.lesinrocks.com/2016/11/01 ... -11876108/

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Montpellier ce jeudi 15 décembre 2016

Black Bloc : qu’est ce que c’est ? D’où ça vient ?

de 19h30 à 21h, au Barricade, 13 rue Boussairolles

Pour cet évènement, Alternative Libertaire Montpellier et l’atelier Critique Politique du Barricade joignent leurs forces.

L’objectif est de discuter autour du Black Bloc : qu’est ce que c’est ? D’où ça vient ? Est-ce que c’est utile ? Est-ce que ça permet de mettre en échec les forces de l’ordre ? Quelles en sont les limites ?

La discussion se fera autour du texte suivant, écrit par un nantais au cours du mouvement contre la Loi travail

Extrait
«
Qu’est-ce que le « black bloc » ? Avant d’être un collectif, c’est surtout une tactique de manifestation dont les origines remontent aux autonomes de Berlin-Ouest au début des années 1970-1980. Il s’agit pour des « groupes d’affinités » de se former spontanément durant la manifestation, sans existence avant ou après, afin de s’attaquer aux symboles du pouvoir, de l’État de la société capitaliste (la police, des vitrines de banques, etc.). [1]

Notes
[1] Ce billet ne portera pas sur la violence en tant que telle, même si c’était mon premier objectif. Je me contenterais de rappeler que la violence est, en réalité, constitutive de tous les modes d’action collective, même des plus « pacifiques » comme la simple grève. Pensons aux mots de G. Sorel qui écrivait qu’il ne pouvait se « résoudre à voir dans les grèves quelque chose d’analogue à une rupture temporaire de relations commerciales qui se produirait entre un épicier et son fournisseur de pruneaux, parce qu’ils ne pourraient s’entendre sur les prix. La grève est un phénomène de guerre » (dans G. Sorel, Réflexions sur la violence, 1908.). La question de la "violence" en amène en réalité une autre, celle de la légitimité des modes d’action et de leurs impacts sur "l’opinion publique".

https://lepressoir-info.org/spip.php?article663

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Suisse
Les Rencontres du Lissignol 8 : Les blacks block, 20 ans après Seattle

Stratégie ? Communication ? Violence ? Quels messages derrière le message... Les black blocs : 20 ans après Seattle, une analyse de Francis Dupuis-Déri, écrivain et professeur, enseigne au département de science politique de l’Université du Québec à Montréal.

Les rencontres de Lissignol reprennent vendredi deux novembre. Pour l’ouverture de cette nouvelle saison, nous profitons de son nouveau passage en Suisse pour réinviter Francis Dupuis-Déri, déjà venu dans nos murs en avril 2017 pour parler de ses recherches sur la démocratie. Cette fois-ci, il abordera un autre de ses thèmes de prédilection, les Black blocs, dont il est l’un des trop rares commentateurs et historiens.

Histoire, évolution, présence au sein des manifs, rôle passé, présent et futur : 20 ans après Seattle, il semblait important de revenir objectivement sur ce mouvement, souvent discrédité, rarement étudié. L’ouvrage de Francis Dupuis-Déri sont disponibles à la librairie Fahrenheit451, des exemplaires seront apportés sur place.

Rendez-vous à 18h30 ce vendredi 2 novembre pour la soupe, qui sera suivie de 3 courts-métrages sur le sujet et d’un échange direct avec l’auteur québécois. Entrée libre. Bienvenue à toutes et à tous.



P.-S.
Page radio des Rencontres : http://libradio.org/?page_id=3162
Ancien entretien avec Francis Dupuis-Déri à la librairie Fahrenheit 451 : http://libradio.org/?page_id=2683

https://renverse.co/Les-Rencontres-du-L ... attle-1774