Ce week-end: coord des assemblées interpro de Bretagne

Ce week-end: coord des assemblées interpro de Bretagne

Messagede barcelone 36 » 03 Nov 2010, 19:31

La Maison de la Grève de Rennes
(rue de la Barbotière – 07 86 14 88 22 – agi-rennes@riseup.net)
appelle à une coordination des assemblées
inter-professionnelles de Bretagne


L'heure de la défaite ne sonnera pas. Les liens, les solidarités et les
formes de lutte pratiqués ces deux dernières semaines désencombrent
l'horizon. Les limites et hésitations que nous avons rencontrées ne nous
amputent pas. Au contraire, elles viennent nourrir nos expériences et une
histoire commune. Aujourd'hui, comment continuer la grève ? Quels rythmes
adoptons nous pour ne pas s'épuiser en quelques jours ? Comment peuvent
faire grève ceux qui n'en n'ont même pas la possibilité ? Quelles cibles
envisagées ? Quelle coordination pouvons nous mettre en place ?

Pour toutes ces questions, nous appelons à une coordination régionale
inter-professionnelle dimanche 7 novembre, à partir de 10h30. Cette
invitation s'adresse à tous ceux – syndiqués ou non syndiqués, salariés,
chômeurs, lycéens, etc. - qui veulent penser ensemble comment continuer la
grève.


Jusqu'au début du mouvement contre la réforme des retraites, un sentiment
général d'impuissance n'a pas cessé d'accompagner les dernières grèves.
Rien d'étonnant quand les dispositifs législatifs (service minimum,
préavis de grève obligatoire, etc;) et la frilosité des bureaucraties
syndicales s'accordent pour vider la grève de sa portée conflictuelle, de
son caractère d'arrêt de la production, pour n'en retenir qu'une forme
symbolique.
Ces deux dernières semaines, quelque chose a changé. Ce sentiment
d'impuissance a désormais cessé. Le mouvement anti-CPE de 2006 avait
diffusé le mot d'ordre de « blocage des flux », la grève générale de 2008
en Guadeloupe l'a pratiqué à l'échelle d'une île entière. Et,
aujourd'hui, le blocage se répand comme la forme de lutte minimale
rendant à la grève sa puissance et son effectivité : la suspension,
l'arrêt de la machine économique.
Au blocage s'ajoutent des pratiques presque oubliées. Alors que le
capitalisme nous démunit de toutes solidarités et organisations
collectives, nous isole par une gestion de la crise toujours plus
draconienne, la grève a été l'occasion de gestes communs. Il s'agit des
assemblées inter-professionnelle pour partager – par-delà les
corporatismes et identités socio-professionnelles – nos analyses de la
situation et coordonner nos actions, des caisses de grèves pour
s'entraider financièrement, des cantines de grévistes alimentées par des
paysans en lutte, l'occupation de locaux vides pour doter la grève d'une
Maison commune et imaginer conséquemment comment faire durer la grève.

Ce mouvement de grève est né de la contestation de la réforme des
retraites et annonce une série d'autres (réforme sur la sécurité sociale,
sur le chômage, etc.) qui feront de nos vies un plan d'austérité. Dans
les manifestations, devant les piquets de grèves, sur les actions de
blocage, beaucoup se demandaient si nous laisserons la rationalité
économique broyer toujours plus nos conditions d'existence.

Pourtant rien de cela n'a pu empêcher la reprise du travail. D'un côté,
les centrales syndicales ont refusé d'assumer le rapport de force en
appelant à des journées d'actions nationales très espacées. De l'autre,
un sentiment d'épuisement a gagner les grévistes confrontés aux
tentatives médiatiques, politiques et policières de remettre le pays en
marche. Logiques tentatives quand ce qui éclate aux yeux de tous c'est
l'évidence que les savoirs et capacités réels d'arrêter l'économie sont
aux mains des grévistes.
Les raffineries ont su donner le ton. Désormais, nous savons que le nerf
de la guerre se situe à l'endroit des infrastructures logistiques et des
flux économiques qui nourrissent le pays. A l'heure où la crise est
utilisée pour nous rendre toujours plus productifs, une des forces de
cette grève est d'éprouver collectivement que nos connaissances partagées
nous donnent les possibilités de tout arrêter.
Ce que nous créons depuis deux semaines – les liens, les solidarités, les
formes de luttes, ne sont pas à laisser à eux-mêmes sous prétexte d'un
retour au travail. Puisqu'ils sont la matière de nos victoires à venir.
S'en ressaisir et les faire grandir s'imposent à quiconque croit et veut
imaginer d'autres possibilités que cette réalité capitaliste.

A Rennes, c'est dans cette perspective que nous occupons la Maison de la
Grève. Ces deux dernières semaines nous ont inscrit dans un processus qui
ne cesse pas aux premiers signes d'essoufflement. Si nous étendons et
densifions ce qui est né depuis le début de cette grève, nous n'aurons
pas à attendre la prochaine réforme pour tout recommencer. Au contraire,
nous pouvons être en mesure de décider de nos propre rythmes, de choisir
quand et comment continuer l'offensive.

Suite aux différentes assemblées inter-professionnelles de Rennes, trois
pistes de réflexions sont proposées pour se donner des perspectives de
luttes communes :
1/ Il nous faudrait enquêter pour établir une cartographie des flux,
secteurs et entreprises clés de l'économie rennaise. Ces connaissances
techniques nous donneraient les moyens de la bloquer effectivement. Cette
dynamique pourrait être reprise dans chaque ville et nous permettre de
cordonner des actions entre plusieurs villes.
2/ Ne pas arrêter veut dire rendre effectif les pratiques de solidarités
directes qui ont commencé à se mettre en place. Pérenniser les caisses de
grève, l'approvisionnement pour les cantines de grévistes et réfléchir
aux autres structures dont nous aurions besoin pour faire durer la grève.
Ce processus n'est possible que si nous nous attachons à multiplier les
complicités entre personnes de divers secteurs et si nous recherchons
ensemble comment peuvent faire grève ceux qui n'en ont pas la possibilité
directe (des pistes commencent à fleurirent : techniques de coulage,
grèves tournantes au sein d'une même boîte, blocages tournants grâce aux
coordinations avec d'autres secteurs, etc. ).
3/ La Maison de la Grève est un outil pour se doter d'un imaginaire
commun. Nous entendons pas là des moments de débats, de films, de
séminaires pour échanger sur ce que nous voulons, inventer d'autres
horizons et d'autres manières de vivre plus désirable. A la maison de la
Grève et dans d'autres endroits en France des nouvelles pratiques et
formes d'organisations sont expérimentées. Leur donner de la consistance
et les répandre est une arme indispensable pour une mise en échec
pratique et politique du pouvoir.

-L'assemblée inter-professionnelle de Rennes-


Programme

- Samedi 6/10 : 11h00, place de la gare, manifestation suivie d'une action
de blocage
19h00, apéritif et repas à la Maison de Grève
- Dimanche 7/10 : à partir de 10h30, coordination.

Si des personnes désiraient se rendre à Rennes dès samedi, il est possible
de dormir à la Maison de la grève. Des repas seront prévus, ainsi qu'un
espace pour enfants.
Et bien entendu, si des villes d'autres régions souhaitaient participer à
la coordination, elles sont les bienvenues.

- Contacts : agi-rennes@riseup.net – 07 86 14 88 22 -

Pour se rendre à la Maison de la Grève :
Rue de la Barbotière, arrêt de bus Paul Bert, lignes 4, 6 et 11
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Re: Ce week-end: coord des assemblées interpro de Bretagne

Messagede Nico37 » 15 Nov 2010, 22:32

Appel pour une deuxième coordination régionale des assemblées interprofessionnelles À la Maison de la Grève de Rennes
SAMEDI 20 NOVEMBRE - 10H30 (Rue de la Barbotière – 07 86 14 88 22 – agi-rennes@riseup.net)

De part et d'autres, le travail a repris et, à en croire les médias, la situation aurait regagné sa normalité. Pourtant, les assemblées interprofessionnelles et autres collectifs formés pendant le mouvement né de la contestation de la réforme des retraites n'ont pas décidé de leur dissolution. Et des actions continuent ...
Déjà une première coordination régionale s'est déroulée à Rennes le dimanche 7 novembre. Nous avons décidé de la continuer samedi 20 novembre.
D'abord, la coordination entre différentes villes suffisamment proches nous donne l'occasion d'avoir prise sur un territoire donné et son organisation économique. A cet ancrage territorial, il faut ajouter que ces coordinations régionales sont aussi animées par l'envie d'élaborer de nouvelles formes de lutte. La question « comment continuer » n'a pas cessé de se poser lors de la première coordination et quelques idées
commençaient à s'échanger : s'organiser pour soutenir des luttes locales, coordonner des actions, chercher les connaissances et les moyens de bloquer efficacement les lieux et entreprises stratégiques, etc. C'est d'ailleurs aussi en continuant à se poser cette question ensemble que la coordination régionale pourrait nous permettre de préparer ensemble celle nationale du 27 novembre à Nantes.

Pour aller plus loin que le partage factuel des différentes expériences locales, nous proposons que chaque récit ou intervention s'inscrive à l'intérieur de questions stratégiques communes à quiconque se demande comment continuer. Ceci n'est pas un ordre du jour mais des questions posées à partir de là où nous en étions arrivés à la fin de la première coordination régionale.
Les voici :
- SOLIDARITES MATERIELLES : Comment créer et pérenniser les caisses de grève, les cantines et autres outils en vue de renforcer notre capacité d'initiative ? Quel usage en faire ? Dans quelles perspectives ?
- SOLIDARITES INTER-PROFESSIONNELLES : Comment pérenniser les différents liens qui se sont créés sur les piquets ? Comment multiplier les complicités ? Comment peuvent faire grève ceux qui n'en ont pas la possibilité directe ? Comment les soutenir ? Comment rendre effectif l'idée d'enquête dont nous avons parlé la dernière fois (établir une cartographie des flux, secteurs et entreprises clés des économies locales) ? Des groupes de recherche locaux, etc. ?
-ACTIONS : Quelles cibles envisagées ? Comment se coordonner pour être capable d'actions plus efficaces et pertinentes ?

Bien évidemment, si d'autres personnes pensaient à d'autres questions, elles pourraient être posées dès le début de la coordination et prises en compte dans la proposition d'ordre du jour.

Programme :

- Vendredi 19 novembre – 19h00, Intervento : récit oral avec images et chants de l'autonomie italienne des années 1970.
- Samedi 20 novembre – 10h30, Coordination

Si des personnes désiraient se rendre dès vendredi, il est possible d'être hébergé à la Maison de la Grève. Vous pouvez téléphoner pour nous prévenir de votre venue et du nombre d'arrivants. Des repas seront prévus, ainsi qu'un espace pour enfants.

- Contacts : agi-rennes@riseup.net / 07 86 14 88 22 - (N’hésitez pas à écrire pour demander le compte-rendu détaillé de la première coordination régionale.)

Pour se rendre à la Maison de la Grève : Rue de la Barbotière, arrêt de bus Paul Bert, lignes 4 et 6
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Re: Ce week-end: coord des assemblées interpro de Bretagne

Messagede Pïérô » 18 Nov 2010, 22:59

Je m'y rends en "touriste" et en observateur, pour rencontrer les acteurs et actrices locaux. s'il y a des membres du forum dans le coin on pourra se rencontrer en vrai et boire un coup. faites signe en MP. :D
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Re: Ce week-end: coord des assemblées interpro de Bretagne

Messagede Nico37 » 22 Nov 2010, 23:16

Compte-rendu de la coordination régionale qui s'est tenue à la Maison de la Grève le 20 novembre 2010

Présence de personnes en lutte à Vannes, Rennes, Tours, Caen, Quimperlé, Pontivy, Nantes, Rouen.


Compte-rendu des jours & semaines passés, par ville:

Rennes : Changement de rythme (il n'y a plus d'action de blocage chaque matin comme ce fut le cas les semaines précédentes). Entrée dans une nouvelle temporalité. Comment peut-on dorénavant penser le rythme des AGI et le rythme de la Maison de la Grève et de son organisation ?
2 groupes de travail ont pour objet :
1) la visibilité de la Maison de la G., sa présence dans la ville. Plusieurs idées ont été lancées et les choses sont en train de se mettre en place : collages, projections, etc.
2)Liaison avec les entreprises : information par exemple sur les nœuds économiques à bloquer, comment penser soutien à des luttes locales comme celle de La Mézière...

2 cantines ont lieu chaque semaine, le mardi et le vendredi (de 12H à 14H) et fonctionnent très bien notamment grâce aux liens qui se sont tissés avec des agriculteurs.

Un temps est également prévu pour l'accueil (apéro...) Temps prévu le vendredi soir pour des discussions. Mercredi : AGI. Vendredi : assemblée du lieu. Action prévue mardi prochain à 12H30.

Quimperlé : Le 11 novembre dernier il y a eu une action contre un Carrefour. Barricades et blocage. Le 15 novembre : blocage pendant 7 ou 8 heures d'un centre de distribution des Mousquetaires. 18 personnes étaient présentes sur ce blocage. Forte pression policière. Création d'un collectif de résistance qualifié par la presse d' « inédit et de mystérieux ». Constitution d'un réseau. Projets d'échanges de savoir-faire, de projections, etc.

Vannes : création d'un collectif, Résistance 56, pour ne pas rester dans les logiques syndicales. Présence dans ce collectif de non-syndiqués et de syndiqués de différents syndicats...
Nombreuses actions : par exemple fin de manif avec à la fois blocage de la gare et de la voie express. « Inouï à Vannes ». Le 11 novembre : action de collage « Mort au travail ! ». Action dans un Carrefour un jour férié : déambulation silencieuse, de noire vêtue, masquée avec banderole. Soutien de certains salariés. Le samedi 14 novembre : action de blocage d'un parking mais comme forces insuffisantes : une « pétition de droite » qui propose l'augmentation du prix du parking circule pour interpeller les automobilistes. Action prévue le 23 novembre dont « une marche au flambeau pour une retraite en lambeaux ».
Réunion du Collectif 56 une fois/semaine le mercredi : projet de louer une salle au Palais des arts pour les réunions.

Brest : action importante du mouvement : blocage du dépôt pétrolier avec nombreuses interventions policières. Blocages également de supermarchés,
de dépôts de bus, etc. Depuis 3 semaines et l'arrêt des grèves dans les raffineries, il y a un essoufflement. Les AG Interluttes continuent avec des étudiants, des non-syndiqués, des membres du collectif des chômeurs et précaires, de SUD, etc. Une caisse de grève a été mise en place ainsi que des « commissions informelles » de liaison, de cantine, un journal, etc.
Pour le 23 novembre, une ou plusieurs actions sont prévues, notamment en lien avec des salariés qui sont prêts à bloquer leur entreprise. D'autres actions sont prévues avec une entreprise qui doit annoncer un plan de licenciements. Tout l'enjeu est de faire des actions avec les salariés des boites concernées. Projets de coordonner des actions régionales et de faire en sorte que celles-ci s'inscrive dans une stratégie et une perspective plus large.

Caen : essoufflement de l'AG de lutte intercatégorielle. Le mouvement étudiant est assez fort mais il y a eu un déblocage de la fac. Il y a toujours des AG étudiantes avec quelques centaines de personnes présentes. Blocages de FNAC, Mac-do, etc. Interventions de plus en plus rapides de la police. Il y a toujours des AGI mais le rythme est plus espacé. Des textes d'analyse du mouvement vont être écrits. Une caisse de grève a été mise en place : 600 euros ont été filés à la raffinerie du Havre...Conflit de l'AGI avec l'intersyndicale sur la question des blocages et la manière dont ils se passent...
Jusqu'à semaine dernière, il y avait 2 actions/semaines. Lors du convoi des déchets nucléaires : enchaînements sur les rails et des blessés. Premier procès le 8 décembre.
Des contacts ont été pris avec des salariés qui vont être virés, dont la boite ferme dans quelques mois. Possibilités d'actions pour les soutenir. Répression pédagogique forte dans les lycées.

Pontivy : création de choses à la fin du mouvement mais qui ont vocation à se pérenniser comme une caisse de solidarité. Rédaction d'un texte sur les blocages économiques. Souvent : actions dans d'autres villes comme Lorient où il y a eu une forte répression policière.

Nantes : essoufflement. Désir d'ouvrir un lieu. Le noyau dur de la lutte est composé de lycéen et d'étudiants. Des projets d'aider des salariés à bloquer leur entreprise. Dernière action : un péage gratuit. Pendant le mouvement : arrestations de lycéens avec mise immédiate en établissement pour mineurs. Prochaines actions : mardi.

Tours : Toujours des AG. L'enjeu est de travailler sur la longueur, de créer des espaces de lutte. Il y a des tentatives depuis deux ans pour créer des espaces politiques. A la fois travail syndical et auto-organisation. Projet d'un forum en janvier. Appel, par l'AG Interpro, à une manif le 27 novembre.

Rouen : travail sur les enquêtes. Définition de 3 secteurs clef de l'économie. Partage en 3 groupes pour pérenniser les contacts pris dans le mouvement avec les gens de ces trois secteurs. Faire remonter les infos des trois secteurs. Mettre toutes les infos sur Internet (Google map) en cartographiant et en expliquant. Le but de ce site Internet sera « pour préparer le futur mouvement ».


Discussions & propos échangés :

discussions autour d'une action qui pourrait être commune ou une coordination entre différentes actions. Ces actions devraient s'inscrire dans un processus et ne pas être seulement événementielles.
La coordination peut permettre de coordonner des attaques contre certaines cibles.
Réflexion à avoir sur la manière de bloquer certaines cibles. Les actions coordonnées doivent avoir une certaine ampleur. C'est à cela qu'il faudrait parvenir.
Peut-on également travailler sur d'autres formes que le blocage économique quand on n'est pas assez nombreux ? Ou comment peut-on bloquer de manière
efficace sans être pour autant nombreux ?
A Vannes, déambulation silencieuse dans supermarché quand il n'y a pas assez de monde qui est aussi une forme de conscientisation... de « communication » vers ceux qui ne sont pas encore en lutte. Faire prendre conscience que ce système est une catastrophe.
A cela il est répondu : il faut (plutôt que des actions symboliques), des actions offensives, une capacité de nuisance, des pratiques de solidarité.
La colère est déjà là, tout comme la conscience.


Il faut prendre le temps de construire une grève générale VS il ne faut pas attendre la grève générale qui est un mythe et que l'on pourra attendre longtemps.

Dans la perspective des enquêtes (CF Rouen), on peut voir comment fonctionne la Bretagne, ses flux de marchandises, de carburant, d'énergie, etc. Enquête sur ces flux pour pouvoir les bloquer, mais pas seulement, pour réfléchir aussi à la manière dont on s'y rapporte.

A Rennes il existe déjà un groupe de travail « liaison et enquêtes » pour penser comment mettre en place les enquêtes : reprendre contacts avec toutes les personnes rencontrées à Rennes, récolter les informations concernant les infrastructures et les entreprises qui font tenir l'économie rennaise, saisir les endroits à Rennes où se manifestent les velléités de lutte.

L'idée est que chaque ville commence ces recherches à sa manière et que lors des prochaines coordinations régionales, un temps soit pris pour affiner cette idée et la méthode.
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Re: Ce week-end: coord des assemblées interpro de Bretagne

Messagede Pïérô » 23 Nov 2010, 01:56

juste pour précision importante, Tours n'était là qu'en observateur et sans mandat, et ne doit pas être associée à la coordination Bretagne. D'ailleurs au delà de la question géographique, l'appellation "coordination" est quelque peu interrogeante rapportée à la réalité. Je pense qu'il faut faire attention à ne pas tomber dans l'auto-proclamation et construire du réseau me parait mieux adapté comme terme dans le contexte de reflux. En tout cas il s'agissait là de rencontrer, et partiper à renforcer l'idée de construire du réseau à l'échelle hexagonale et c'est ce qui a motivé cette présence.
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Re: Ce week-end: coord des assemblées interpro de Bretagne

Messagede Nico37 » 06 Déc 2010, 22:27

Invitation à la constitution d’un comité de liaison universitaires-précaires en vue de prolonger le mouvement

Malgré l’ampleur de la mobilisation contre l’impopulaire « réforme » des retraites, nous ne sommes pas parvenus à faire plier Sarkozy et sa bande sur ce qui apparait être aux yeux de tous, une injustice de plus…ou de trop.
Ce qui reste aujourd’hui de ce mouvement pour ceux qui ont eu l’occasion de s’en saisir, c’est une tension palpable, un sentiment de frustration, une colère dépassant largement la seule question de devoir travailler deux ans de plus.

L’acquis de ce mouvement, ce que cherchent à faire perdurer notamment l’Assemblée Générale Interprofessionnelle et la Maison de la Grève, ce sont les liaisons entre étudiants, travailleurs et chômeurs, syndiqués ou pas, qui se sont consolidées au cours des journées d’action, des grèves etdes blocages économiques.
Nous sommes nombreux à penser qu’il faut partir de là si nous voulons faire entendre une parole politique qui ne soit pas celle des lieux de
prise de décisions institutionnels.
Nous entendons prolonger cette lutte bien que la force coercitive de ce système capitaliste fasse tout pour dissiper toute potentialité de
résistance en faisant en sorte que chacun reste bien à sa place: retour au travail pour les salariés après de lourdes pertes de salaires, retour en cours pour les étudiants de plus en plus soumis à une évaluation continue, retour à Pôle emploi pour les chômeurs devant être prêts à accepter n’importe quel emploi.

Après la grève générale dans les Antilles (2009), celle en Espagne en septembre dernier, la révolte en Grèce et les mouvements étudiants récurrents en Europe, de nombreuses voix se font entendre affirmant le refus d’un système économique dont la crise structurelle justifie
d’imposer toujours de nouveaux sacrifices à ceux qui subissent le plus durement les conséquences de ce mode de gouvernance.

Nous, quelques étudiants, chômeurs et salariés précaires rennais, pensons qu’il est aujourd’hui nécessaire de construire une position offensive, par delà les résistances légitimes aux attaques gouvernementales. Le gouvernement nous montre bien que la force est à celui qui détient
l’initiative.
Nous pensons qu’une telle disposition prend sens au sein des universités qui ne peuvent pas poursuivre leurs activités comme s’il ne s’était rien passé et pire encore, comme si les facs d’aujourd’hui étaient un espace neutre, un en dehors de l’organisation capitaliste du monde. Ne nous sommes-nous pas par deux fois opposés à la loi dite autonomie des universités (LRU) consacrant la subordination des universités aux
demandes des entreprises, sous l’égide d’un président investit des pleins pouvoirs ?
De plus, étudiants, chômeurs et précaires, nous avons pu constater la porosité de chacune de ces conditions.
En effet, certains sont inscrits à l’université et dans le même temps doivent travailler pour toucher un salaire de misère pour ainsi espérer accéder au nécessaire que nous payons chaque jour un peu plus (tickets de RU, loyer, transports…).
Parfois, certains sont chômeurs au terme de leurs études. Certains aimeraient les reprendre mais perdent alors leur allocation chômage ou
leur RSA.
Beaucoup doivent interrompre leurs études étant contraints de travailler à temps plein et bien qu’ils désirent retourner à la fac, le système ne leur laisse pas d’autres choix que de poursuivre le turbin, dans des jobs qui n’intéressent personne, mal payés, qualifiés d’alimentaires.
Enfin, à travers la formation continue, un nombre croissant de salariés est amené à fréquenter l’espace universitaire.
Ce que nous avons de commun, c’est de refuser la subordination du savoir aux exigences du développement capitaliste, façonnant notre manière d’être et d’apprendre ; de refuser l’idée d’un savoir indifférent aux conflits politiques qui traversent la société. Cette idée, nous voulons l’inscrire au cœur de l’espace universitaire, auprès de tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans son devenir entrepreneurial et n’ont pas l’intention de servir de variables d’ajustement (BIATOSS, enseignants, personnels vacataires et précaires…).

Il s’agit donc tant de fabriquer et de faire circuler des savoirs en lutte, que de construire des luttes où ces savoirs puissent s’inscrire.

Nous appelons pour ce faire à un comité de liaison universitaires-précaires.

Nous invitons le plus grand nombre à participer à une première discussion dans laquelle il sera question de :

- la constitution à l’université d’un espace politique, intersyndical et transcatégoriel ouvert à tous ceux qui ne veulent pas attendre les prochaines grandes échéances pour se mobiliser.
- le développement à Rennes 2, de pratiques d’autodéfense collective afin de défendre nos droits et d’en conquérir de nouveaux dans les espaces de gestion de la précarité (CROUS, CAF, Pôle emploi…).
- la mise en œuvre d’une réflexion critique à l’endroit de l’université, permettant d’envisager notamment l’émergence de cours alternatifs sur la base d’une coopération égalitaire entre enseignants et non enseignants.
- toutes autres propositions visant à entretenir un esprit de résistance sur le campus.

Rendez-vous pour créer notre comité de liaison Mardi 7 décembre à 17h hall B lors d’un goûter suivi d’une discussion
Nico37
 
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