Vers une coordination nationale interpro

Re: Vers une coordination nationale interpro

Messagede Pïérô » 10 Déc 2010, 08:14

Sur "Sons en luttes" :

Retour sur l’Assemblée Générale des AG à Nantes
par Yano ⋅ jeudi 9 décembre 2010
Le 6 décembre 2010, se tenait à Tours la première rencontre nationale des Assemblées générales interpro, qui partait du constat que nationalement, l’intersyndicale dont la stratégie d’appeler à des journées espacées a, au final, conduit à l’échec du mouvement. La grève générale, seule à même d’inverser le rapport de force, n’a pas eu lieu. Les assemblées interprofessionnelles, les intersyndicales élargies aux non-syndiqués, les collectifs de lutte, etc, ont dans des dizaines de villes, permis de s’organiser tous ensemble, à la base. Ces outils, créés par et pour la lutte, doivent permettre la poursuite de la mobilisation.

dans ce contexte, une deuxième rencontre s’est tenue le 27 novembre 2010 à Nantes pour tenter de poursuivre ces réflexions... Nous vous proposons d’écouter une bonne partie du son qui a été pris sur place...


http://sonsenluttes.net/spip.php?article217
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Re: Vers une coordination nationale interpro

Messagede Pïérô » 22 Déc 2010, 02:13

Appel à rencontre régionale :

AG de Sète Rêve Générale appelle a une AG régionale à Montpellier le 15 Janvier 2011.

Suite à notre AG de ce mardi 30 novembre, il nous semble important d’entretenir un lien entre toutes les AG de la région. Comme on ne lache rien, la coordination et le contact entre nous tous semblent essentiels pour les actions futures.
Entretenir la flamme.
Faire un point sur les motivations de chacune d ’entre elle.
De mandater un représentant pour l AG qui aura lieu a Chambéry , le 22 janvier 2011, pour la troisième rencontre hexagonale.

Vous pouvez nous contacter et confirmer votre présence à : rekameleon@hotmail.com

La lutte n’est pas fini ! L’avenir c’est maintenant , ce n’est pas en 2012 !

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Re: Vers une coordination nationale interpro

Messagede Pïérô » 23 Jan 2011, 01:22

communiqué suite à la rencontre de Chambéry :

Rencontre Hexagonale de Chambéry du 22 jan

Ce 22 Janvier 2011 à Chambéry a eu lieu la troisième Rencontre Hexagonale des AG interpros, regroupant les représentants de 14 villes qui ont mené le combat contre la réforme des retraites et mis en avant des pratiques d’auto-organisation et qui continuent à se mobiliser.

Cela atteste de la poursuite d’une volonté de lutte populaire large contre les réformes mises en œuvre par le gouvernement au service du capitalisme et de la persistance d’un mouvement de résistance, construit à la base par des individus et des militants d’horizons divers.

Face aux nouvelles attaques qui se préparent (retraites complémentaires, dépendance, sécurité sociale, assurance chômage, temps de travail, libertés…), l’assemblée propose de maintenir un réseau d‘échange et de lien permettant de faire circuler l’information et les pratiques des luttes locales et de faciliter leur convergence et leur visibilité.

Ont été évoquées des actions :
- pour le retrait de la contre réforme sur les retraites
- contre la LOPPSI2
- contre la répression exercée par l’appareil policier et judiciaire
- contre le sommet du G8 et du G20
- contre le système bancaire et financier

les blocages économiques étant un de nos moyens de lutte.

Notre objectif est de faire entendre une parole politique et émancipatrice hors des lieux institutionnels et s’appuyant sur une base populaire. Nous continuerons à nous opposer à la destruction de notre système de protection sociale, de nos libertés et de nos droits, en lien avec les mouvements européens en lutte contre les plans d’austérité.

C’est de système politique et économique qu’il faut changer.



édit :

reportage vidéo par http://tvnetcitoyenne.com/

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Re: Vers une coordination nationale interpro

Messagede kuhing » 29 Jan 2011, 11:53

C'est très bien tout ça.
Le plus dur est de partir sur un terrain vierge mais le futur appartient aux personnes qui osent.
Donc, ne lâchez pas.( je crois que vous n'en avez pas l'intention :))

Y a -t-il une prochaine rencontre prévue ? (j'ai peut-être raté l'info)

C'est sans doute prématuré mais y a -t-il eu d'élargir la coordination au niveau international notamment en prenant contact en Tunisie et Angleterre ...?

ps : pas mal ton brushing pierô
kuhing
 

Re: Vers une coordination nationale interpro

Messagede Pïérô » 29 Jan 2011, 17:09

attends, avant d'élargir à l'international, il faudrait déjà passer par la construction d'un réseau européen et il faudrait déjà réellement exister en France...parce que c'est encore à l'état embrionnaire. :wink:
Ces éléments ont été abordés, et à la rencontre de Nantes aussi (voir le communiqué issu de la rencontre de Nantes), mais la réalité nous ramène à une certaine mesure. Il avait trop peu de villes présentes et surtout mandatées, mais çà permet de maintenir contacts/réseau et de continuer à débattre et avancer.
La prochaine rencontre sera accueillie à Nimes, fin mars-début avril.
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Re: Vers une coordination nationale interpro

Messagede barcelone 36 » 04 Fév 2011, 16:06

in Le Monde Libertaire n°1621 (3-9 février 2011)


La lutte sociale n’est pas morte : regards sur quelques collectifs « interpro »

Fin 2010, alors que les organisations syndicales enterrent le mouvement social contre la réforme des retraites, un nouveau et inédit front de luttes de classe s’ouvre. Constitués à partir de collectifs syndicaux, mais recomposés au gré des événements, ou jaillis au cœur des manifs, ces comités ont tous une histoire différente, mais convergent vers un même but : « Ne rien lâcher ! »
Ces comités sont constitués de personnes – souvent des femmes – qui cherchent à faire converger la colère et la combativité, découragées par le mouvement syndical. Pour se donner les moyens de s’émanciper de la tutelle syndicale et de ses limites, des assemblées générales (AG Nîmes), Collectif unitaire interpro et citoyen (CUIC ou « Chambé en lutte », Chambéry) ou Collectif de solidarité pour la grève générale (Poitiers) émergent du mouvement, assez tôt. Lors de la deuxième rencontre nationale qui eut lieu à Nantes le 27 novembre 2010, trente-six collectifs locaux étaient recensés. Un site internet fut créé (www.onnelacherien.org), permettant de relier ces comités entre eux, en leur donnant de la visibilité et concrétisant une volonté de relier dans la cohésion et la solidarité.
Dans le détail, ces collectifs sont tous porteurs d’une histoire propre. Examinons cette diversité convergente. Selon Muriel, de l’AG de Nîmes (http://agnimes.blogspot.com), « le comité s’est créé en mai à l’initiative de quelques syndiqués (CGT, CNT, Sud), et était ouvert aux non-syndiqués mais s’est rapidement éteint. Il renaît en novembre à l’initiative de quelques syndiqués de Sud et comprend davantage de non-syndiqués (chômeurs, etc.) que de syndiqués. Il s’est réuni autour de la réforme des retraites et réclame le retrait de la loi sur les retraites, et plus largement entend créer un mouvement de résistance contre les réformes à venir sur la Sécu, la privatisation des services publics… Encore aujourd’hui, ce collectif est animé par des personnes qui ne veulent plus être baladées par les bureaucraties syndicales, les manifs plan-plan, et qui veulent davantage d’actions de blocage de l’économie que d’actions symboliques. Qui veulent reprendre en main leurs revendications et leurs modes d’action. Mais nous n’écartons pas de types d’actions a priori. Nous nous réunissons une fois par semaine et impulsons une rencontre régionale avec les collectifs de Sète, Montpellier et Alès qui se réunirait tous les deux mois.
En pratique, les comités organisent beaucoup de choses, comme à Poitiers, avec du soutien financier par une caisse de grève, qui a été effective et assez conséquente ; coordination d’une veille juridique (topo en ligne sur le droit de grève), repas (après une manif, un charivari), partage de temps libre et entraide (garde de mômes, dépannages divers…), discussions sur la situation, topo sur les actions passées et les actions à venir (agenda régulier), organisation d’actions, etc. À Chambéry, des soupes de rue furent organisées et à Nîmes on fait du théâtre de rue ».
Jean, du Collectif de solidarité pour la grève générale de Poitiers, précise : « Les modes de fonctionnement peuvent se définir comme anti-hiérarchiques, anti-autoritaires, les mandats éventuels sont ponctuels, tournants, impératifs et révocables. Le principe, c’est déjà de venir participer, éventuellement de s’impliquer ponctuellement et librement dans tel ou tel mandat collectif (garder la caisse, bricoler une pancarte, organiser une tambouille, etc.) en fonction des désirs et des disponibilités évidemment, de proposer tel ou tel débat, telle ou telle action. Les décisions éventuelles (par exemple, donner de l’argent aux grévistes qui en ont besoin) sont prises au consensus, avec les gens concernés. Les initiatives individuelles ou collectives des gens participant à l’assemblée restent totalement libres. »
On retrouve néanmoins des traits communs à ces comités locaux, par exemple, quant à leur composition. On y trouve fréquemment des militants aguerris, et aussi des gens qui sont hostiles aux groupements traditionnels (syndicats, partis…) ou s’en trouvent exclus du fait de leur condition sociale (précaires, chômeurs, travailleurs indépendants, etc.). Et si ces groupements entendaient au début pointer du doigt l’incurie syndicale concernant l’organisation de la grève générale, les appuis de syndicats ou d’organisations diverses (Sud, Attac, NPA, CNT, Fédération anarchiste, etc.) sont réels : tirage de tracts, prêts de locaux… En revanche, le désintérêt des unions départementales des syndicats traditionnels pour les AG est fréquent. Il y a tout de même une sorte de rencontre entre des secteurs militants combatifs, avec des personnes qui se considèrent « en dehors », mais qui conjuguent cette révolte et ce désir de ne « rien lâcher », sur un autre mode.
Toutefois, les limites de ce nouveau mouvement sont réelles, à commencer par un affaiblissement avéré depuis la fin du mouvement « officiel » de protestation contre la réforme des retraites. La recherche de nouveaux objectifs pour exister, et son mode d’organisation empruntant à l’assembléisme, sont de possibles embûches. Ceci dit, l’implication des militants anarchistes est sincère, à commencer par les militants de la Fédération anarchiste. Pour Fred, de Chambéry, « en tant qu’outil de lutte, ce type de rassemblement directement impliqué dans le mouvement, alimenté par des salariés en grève et des gens en lutte, a su montrer son efficacité en favorisant la participation de nombreuses personnes. Il permet de combler en partie l’incapacité des organisations syndicales à mobiliser au-delà de leurs rangs et du monde du travail proprement dit. Mais aussi leur incapacité à sortir des formes de mobilisations classiques (grève, manif). Il répond au besoin de fonctionnement plus participatif et d’agir directement, d’être acteur de la lutte, de ne rien lâcher et de s’en donner les moyens ».
Fred complète en globalisant : « Les collectifs comme celui de Chambéry n’émergent sûrement pas par hasard, aujourd’hui, à côté, tout contre même, les organisations syndicales… On peut combiner un certain nombre d’éléments :
- L’incapacité et/ou la non-volonté des principales organisations syndicales à construire la grève générale et les stratégies foireuses des confédérations.
- Des syndicats avec des fonctionnements souvent rigides, des prises de décisions allant du haut vers le bas qui accroissent la défiance envers ce type d’organisation de la part de ceux qui veulent lutter et aspirent à être acteurs de la lutte.
- De plus, une unité de façade des organisations syndicales au niveau confédéral lors du mouvement social qui ne trompe personne sur les désaccords et les dissensions entre boutiques. Plus globalement, l’incapacité et/ou la non-volonté d’un certain syndicalisme à s’adapter à l’évolution de l’organisation du travail et la faiblesse du syndicalisme en général (8 % de syndiqués ?). »
On retrouve du côté de Chambéry un regard critique sur les organisations issues du mouvement ouvrier : « Pour des millions de travailleurs précaires (en temps partiel, en contrat court, en apprentissage, les intérimaires, les intermittents, etc.), le monde du travail qu’ils fréquentent de manière discontinue n’est plus central (et souvent rejeté). De fait, l’action dans le monde du travail stricto sensu est moins efficace. La grève (générale), comme axe central de la lutte, reste pertinente, mais il faut reconnaître qu’elle ne permet pas forcément d’impliquer les chômeurs, les retraités, les jeunes et la cohorte des précaires. La mobilisation qui prend appui uniquement dans l’entreprise est moins efficace, implique moins de monde, ne suffit plus pour gagner. »
L’évolution actuelle de ces collectifs est d’étendre leur champ d’action au-delà du seul problème des retraites. Ils occupent le terrain dans leur ville, diversifient leurs interventions, globalisent leurs préoccupations, s’ouvrent, tout en associant des gens dans le dialogue. Muriel de Nîmes semblait pessimiste sur l’avenir de l’AG de Nîmes, mais a changé d’avis depuis. Un camarade de Poitiers précise : « Hormis les fonctionnements de type horizontaux, et sa souplesse, cette assemblée populaire répond assez bien à une circonspection de plus en plus grande de pas mal de gens vis-à-vis des organisations traditionnelles (y compris souvent les leurs). Plutôt que d’agiter des drapeaux et de défendre des chapelles, entretenant le spectacle d’une contestation et d’une pseudo-alternative au système, elle permet de se retrouver réellement pour s’entraider, s’informer, se soutenir, lutter. Et quand bien même elle ne servirait qu’à tisser des rapports sociaux entre quelques personnes qui ne se croisent pas souvent, et à les maintenir d’ici de prochains grands mouvements en cas d’arrêt du truc, via la liste mail, ce serait déjà beaucoup. Ça a le mérite d’être là, et c’est très bien. »
À Chambéry, les évolutions récentes du mouvement social s’appuient sur deux décennies de luttes où d’autres pratiques sont apparues et se sont développées : coordination, AG de salariés et AG « interpro », formes d’actions redécouvertes (occupation, blocage, etc.). Le mouvement social cherche ainsi de nouvelles voies d’organisation et de résistance. Les anarchistes accompagnent cette évolution qui semble aller vers des pratiques plus radicales et libertaires. Fred précise encore : « Ce type d’organisation [les comités interpro] puise sa vitalité dans la lutte en s’insérant dans un large mouvement social. Sa pérennité au-delà du mouvement général peut être vu comme positif car enfin, il n’y a pas un retour à la normale, comme si de rien n’était, lorsque le mouvement retombe. Par ailleurs, le collectif s’est construit autour de certaines pratiques comme les actions de blocages et la lutte contre une réforme avec un objectif simple et commun, le retrait. Des objectifs moins étroits pourraient faire émerger des questions plus idéologiques qui risquent de ne pas faire consensus. Quoi qu’il en soit, cette expérience est un acquis pour les luttes futures. »

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