Le CSR, Courant Syndicaliste Révolutionnaire

Re: Syndicaliste! n°40, la revue des CSR, est sorti

Messagede mimosa rouge » 16 Déc 2011, 12:19

En conséquence, je comprends mal le pluralisme syndical sous le socialisme, mais au contraire le pluralisme au sein du syndicat.




C'est exactement la position des CSR. En plus , en tant que syndicalistes révolutionnaires, on pense que la société future doit se dessiner ici et maintenant. En clair la réunification du syndicalisme de classe ne doit pas attendre la révolution sociale.

ce numéro de syndicaliste! est organisé autour de la notion de courants syndicaux, de pluralisme et " le débat d'idées". Par contre nous pensons que ce débat, ce bouillonnement doit étre "réel" dans la vie quotidienne des exploités. Le figer dans l'existence de plusieurs appareils comme on l'a vu durant le 20ème siècle est une erreur pour les militants sincères (pour les gens accrochés à leur pouvoir c'est pas une erreur c'est une escroquerie).

On a aboutit qu'à des réflexes de concurrences, de prés carré, de consommation aussi. Même si le syndicalisme révolutionnaire dans le monde à réussi à imposer le fonctionnement fédéraliste dans les organisations ouvrières (Les statuts de beaucoup sont fédéralistes) on à pas su éviter le bureaucratisme . En effet le temps passé à faire vivre un appareil syndical c'est du temps en moins sur le terrains de l'exploitation au quotidiens (je le vois un peu comme la division entre production familiale et production industrielle). Effectivement on doit "s'organiser" c'est essentiel puisque l'optique c'est l'union des travailleurs par dessus les divisions issu de l'exploitation capitaliste. Mais on ne peut pas penser que l'outil est un but en soi. L'outil est un...outil, il doit servir et ne peut pas rester rutilant suspendu à l'établi. Et puis un outil ça s’entretient mais ça doit pas prendre une trop grosse partie du temps consacré à son utilisation.

Pour moi et pour les copains des CSR c'est ce qui délégitime les tentatives de recréation d'appareils à priori. Après discutons de l'opportunité à rester dans la confédération majoritaire : est elle encore de classe ou déjà de collaboration de classe pour schématiser; ou la recomposition du syndicalisme de classe passera par la création d'une autre structure unifiant les syndicalistes actuellement éparpillé sous plusieurs sigles ?


Sauf que la question des besoins divers et variés de chaque individu-e me semble relever de la seule souveraineté sur sa propre vie (en effet, que M. X aime les didjéridos n'a - tout du moins à mon avis - aucun impact négatif sur la vie de Mme Y. Je ne vois donc pas au nom de quoi cette dernière pourrait l'empêcher de formuler ce besoin) et qu'elle est trop importante pour ne pas être traité


Je suis pas d'accord, si on part du postulat que c'est de l'auto exploitation que de revenir à la production "artisanale" et que la production est sociale, alors on pour décider de ce qui est acceptable de produire ou pas on prend en compte les besoins mais aussi les moyens et les capacités !!!
Si les biens et services sont dangereux pour le producteur ou sont trop contraignants j’espère qu'on aura l'organisation nécessaire en amont pour en débattre. Et que les individus ne seront pas d'en une attitude consommatrice. car il est clair que consommateurs et producteurs sont en fait les mêmes personnes.
Sinon :
-Soit on relégitime la division artificielle (accéléré par le triomphe de la culture bourgeoise ) entre producteurs et consommateurs. Bref on fait une révolution pour revenir en arrière.
-soit le système se grippe et on désorganise la production par déficit de gestion et d'autodiscipline. Et alors on peut accuser le manque de clairvoyance de la classe révolutionnaire dans sa nouvelle approche de l'éducation/socialisation, de la redéfinition de la propriété des moyens de production, de l'appareil de débat/ décisions/gestion (pour nous autre SR c'est la confédération syndicale de classe).

et tout ça finit toujours par donner lieu à plusieurs structures affinitaires, qu'elles soient syndicales, politiques, artistiques... pour les exprimer.


Je pense pour que tout le monde se comprennent il faut peut étre écrire noir sur blanc que tout le monde ne donne pas le même rôle à l'organisation syndicale dans la gestion socialiste. Certains pensent qu'elle peut étre affinitaires car elle est un contre pouvoir (ainsi une autre structure sert à prendre les décisions et les appliquer) d'autre pensent qu'elle est le pouvoir (cad le lieu ou s’opère les débat et prises de décisions et leurs applications) et donc que l'unité s’opère en son sein. Moi (et théoriquement tout les SR!) je partage ce dernier point de vu. Donc logiquement je défend l'idée de pluralisme politique/statégiques sous forme de tendance ou courant car le parti (qui prend le pouvoir) je laisse ce rôle à la confédération du travail. (petit rappel, je ne suis plus "anarchiste" ne vous étonnez pas de mon emplois du terme "pouvoir" !).


Bien sur ce n'est pas applicable en régime capitaliste car les syndicats tout en étant des lieux de regroupements ouvriers pour l'entraide et l'amélioration des conditions d'existences est aussi divisé depuis l'origines entre travailleurs conscient de la lutte de classe à mener et travailleurs obstiné à pratiquer la collaboration de classe. Se rajoute la dessus (ça serait trop simple ! ) la corruption, le bureaucratisme et l’institutionnalisation (C'est à dire la tendance à l'action individualiste, juridique, institution représentative du personnel....qui vont contre les principes seuls efficaces d'action directe des travailleurs). Mais bon il y aurait pas de révolution à faire si c'était simple !

Pour finir sur ce point, je pense que dans le processus de planification socialiste on doit prendre en compte le risque de concurrence entre divers unités de productions et que de toute façons plus on se regroupe plus on se décharge de la masse de travail à accomplir. Il est impératif de travailler moins et de dégager du temps à autre chose. Une autre option existe aussi il est peu étre intéressant de ne pas jouer sur le temps de travail mais de considérer qu'on refuse la division travail/vie en désintensifiant le travail pour étaler les taches sur la journée, la semaine, le mois et réellement réunifier la vie quotidienne. Dans les deux cas ça demande une élévation de l'ésprit d'équipe, de la fraternité.
Bon tout ça c'est à discuter dans nos organisations ouvrière le jour on pourra décider nos vies. En attendant on doit proposer ces perspectives communistes aux militants de classes dans des syndicats conçus pour ça (le syndicat d'entreprise n'est certainement pas le lieu pour étudier un monde sans concurrence et en paix !)car on est tous d'accord qu'il manque de perspective le mouvement ouvrier pour lutter efficacement et en "rupture".
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Re: Syndicaliste! n°40, la revue des CSR, est sorti

Messagede digger » 16 Déc 2011, 12:39

Et comment vous vous situez par rapport à l'IWW dont le mot d'ordre est One Big Union ?
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Messagede Pti'Mat » 16 Déc 2011, 13:41

Pour Kzimir, oui ce que tu dis c'est en effet notre position.

Pour digger. Nous sommes très proches des IWW et avons des rapports réguliers, c'est une grande base, mais les IWW, notamment des Etats-Unis dérivent vers une vision anarcho-syndicaliste et non plus syndicalistes révolutionnaire, c'est à dire la volonté de créer leur propre petite structure fermée. Le slogan One Big Union ne veut alors plus rien dire si il y a le cloisonnement idéologique qui va définir le choix d'adhérer ou pas. Par contre il faut plutôt se pencher du côté britannique où les IWW évoluent et confortent leur position SR avec Liberty ans Solidarity (l'équivalent d'AL là bas qui viennent de passer au SR) en affirmant que IWW doit servir de tendance à l'intérieur des grosses structures syndicales pour petit à petit mener le débat interne selon la démocratie ouvrière et faire basculer les trade unions. Là oui le slogan One Big Union a tout son sens, car la structure syndicale révolutionnaire IWW n'est pas déconnectée du reste de la masse travvailleuse organisée en dehors, elle est dans cette masse.

C'est expliqué dans ce numéro
"Il n'y a pas un domaine de l'activité humaine où la classe ouvrière ne se suffise pas"
Le pouvoir au syndicat, le contrôle aux travailleurs-euses !

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Messagede SchwàrzLucks » 16 Déc 2011, 13:57

Je suis pas d'accord, si on part du postulat que c'est de l'auto exploitation que de revenir à la production "artisanale" et que la production est sociale, alors on pour décider de ce qui est acceptable de produire ou pas on prend en compte les besoins mais aussi les moyens et les capacités !!!
Si les biens et services sont dangereux pour le producteur ou sont trop contraignants j’espère qu'on aura l'organisation nécessaire en amont pour en débattre. Et que les individus ne seront pas d'en une attitude consommatrice.


Pour l'artisanat, nuance, je ne pense pas que ce soit de l'auto-exploitation, et si certain-e-s voudront travailler ainsi grand bien leur fasse. Simplement, je pense que l'artisanat à grande échelle est aujourd'hui un leurre. L'industrie permet clairement une économie en terme d'heures travaillées et a de nombreux autres avantages.

Pour la deuxième partie je suis tout à fait d'accord avec toi. C'est la question de l'impact négatif sur autrui dont j'ai (mal) parlé dans ma parenthèse ^^ De même, pour l'attitude consommatrice, gageons que des institutions (ouais je sais ça fait moche ce mot :lol:) seront prévues pour y faire face.
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Re: Syndicaliste! n°40, la revue des CSR, est sorti

Messagede Kzimir » 16 Déc 2011, 18:02

mimosa rouge a écrit:Je pense pour que tout le monde se comprennent il faut peut étre écrire noir sur blanc que tout le monde ne donne pas le même rôle à l'organisation syndicale dans la gestion socialiste. Certains pensent qu'elle peut étre affinitaires car elle est un contre pouvoir (ainsi une autre structure sert à prendre les décisions et les appliquer) d'autre pensent qu'elle est le pouvoir (cad le lieu ou s’opère les débat et prises de décisions et leurs applications) et donc que l'unité s’opère en son sein. Moi (et théoriquement tout les SR!) je partage ce dernier point de vu.

C'était, en plus clair, ce que je voulais dire.
Par contre là ou j'ai un désaccord, c'est que même en pensant que le syndicat est la structure la plus à même de devenir un pouvoir populaire sous le socialisme, il me semble que l'évolution de la situation est difficilement prévisible. Si je pense que le syndicat sera le pouvoir populaire, c'est uniquement à partir d'une analyse du syndicat sous régime capitaliste comme seul organe de classe. Mais on peut très bien imaginer que le pouvoir populaire prenne d'autres formes, par exemple en évoluant à partir de genre de soviets. En conséquence, ça me poserait problème de me couper des organisations politiques, qui ont un champ d'intervention beaucoup plus large puisqu'il embrasse l'ensemble de la société et qui peuvent être plus souple en terme de société future (le projet communiste libertaire d'AL par exemple ne me semble pas fermer beaucoup de porte).
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Re: Syndicaliste! n°40, la revue des CSR, est sorti

Messagede Pïérô » 16 Déc 2011, 19:17

Je reste bien embêté avec ce qui pourrait transparaitre dans le projet communiste libertaire d'AL en héritage et ébauche de l'UTCL qui sur certains points mériteraient d'avantage de développement, et à mon avis la disparition de cette référence au marché. Cette question de projet est actuellement revisité et un travail de réélaboration s'effectue autour d'une réécriture qui je l'espère ne passera pas à côté de çà. Je trouve dans l'approche des éléments interessants dans ce qu'avance SchwàrzLucks plus haut.

Sur le modèle du syndicat outil de lutte aujourd'hui et outil gestionnaire demain, le débat n'est pas récent dans le mouvement anarchiste et révolutionnaire, la question est abordée sur un autre topic ici d'ailleurs, " Le syndicalisme peut-il se suffir à lui-même ? " viewtopic.php?f=69&t=5202, et je pense comme d'autres communistes-libertaires que ce type de recette de cuisine toute faite ne prend pas toutes les dimensions d'une réalité qui ne pourra jamais s'inscrire dans un tel moule. Il faut arriver à avancer autour d'une articulation entre branches d'industrie et syndicats et conseils ("soviets", assemblées, etc...).
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Re: Syndicaliste! n°40, la revue des CSR, est sorti

Messagede luco » 16 Déc 2011, 19:53

et à mon avis la disparition de cette référence au marché.


Je ne me souviens pas de la formulation exacte du Projet Communiste Libertaire ou de celui d'AL, mais effectivement s'il est mentionné "marché libre", c'est très problématique.

Par contre, je crois que ce serait une erreur de maintenir la chimère d'une production totalement dépendante de la démocratie des producteurs/consommateurs. En tous cas dans une phase de "transition" vers autre chose que le capitalisme. A cause de la lourdeur de ce type de procédure, notamment.

Si on revient à Gorz, et AL en parle justement dans ses derniers numéros, je pense que la distinction qu'il fait entre sphère autonome et sphère hétéronome est pertinente : dans la sphère hétéronome, la production / distribution censée répondre aux besoins essentiels de la survie, soumise à planification, à une certaine somme de travail "dûe" à la société, dans la sphère autonome, la production et l'échange non marchand, la créativité, mais aussi une part de l'échange relevant marginalement de l'offre et de la demande.

Quelle tristesse si ma paire de pompe creepers recouverte de fausse peau de tigre doit attendre l'aval de la démocratie des producteurs pour exister ! :mrgreen: Idem pour mon vinyle de rockabilly indus core post néo-folk. Qui décide qu'il faut le produire ? Le soviet de pétaouchnok ou les travailleurs de l'usine de pressage ? La monnaie, encadrée, bornée, peut être une élément facilitateur de la circulation des biens... au moins pour les biens non vitaux.

Des espaces de marché... non libres, et faussés par des normes écologiques et sociales, me paraissent pouvoir répondre à la nécessaire souplesse des désirs individuels et collectifs.

Sinon, c'est l'écueil de "l'homme nouveau", qui s'il est vraiment socialiste ou communiste n'a pas besoin de mettre des pompes tigrées parce que la "démocratie" en a décidé autrement. Je prends des exemples très futiles exprès. Mais chacun peut réfléchir à ce que lui, ou d'autres individus ou cultures estiment pouvoir satisfaire une part de leurs besoins....
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Re: Syndicaliste! n°40, la revue des CSR, est sorti

Messagede Pti'Mat » 16 Déc 2011, 20:20

"Il faut arriver à avancer autour d'une articulation entre branches d'industrie et syndicats et conseils ("soviets", assemblées, etc...)."

C'est exactement là notre projet Piero. Nous ne pouvons que tenir compte qu'actuellement le syndicalisme c'est pas la joie et que d'autres forment d'organisation, de structures peuvent être mises en place par les travailleurs-euses. Néanmoins, ce que nous voulons c'est intégrer ces conseils, ces assemblées à une dynamique interprofessionnelle et d'industrie, les intégrer dans le syndicalisme qui selon notre conception est beaucoup plus vaste que la structure qu'on lui donne aujourd'hui. Pour nous, le SR c'est exactement l'articulation que tu dis, ce n'est pas imposer le schéma syndical actuel comme pierre angulaire stricte.
Le problème des conseils, des assemblées, c'est que ce ne sont pas des structures interpro et surtout ce ne sont pas des structures permanentes, elles apparaissent lors de mouvements, elles apparaissent quand y a pas le choix autrement, il n'ya donc pas tout le travail de fond dérrière. Kzimir prend exemple du soviet, bref du conseil, mais on voit ce que ça a donné en Russie. Le conseil, donc le pouvoir populaire et ouvrier dans le contexte particulier qu'est alors le contexte russe, s'est fait bouffé par le parti pourquoi ? Parce qu'il n'a pas été organisé de manière interpro et en branche. Les conseils ont émergé selon le slogan corporatiste du genre "la mine aux mineurs" mais ça ne va pas plus loin. Et c'est cette faiblesse que le parti a pu exploiter, car le parti a réussi à donner la dimension interpro grâce à l'action politique socialiste.
Nous ce qu'on veut c'est justement intégrer les conseils, les assemblées, non pas pour les dissoudre au profit du syndicat mais pour les protéger des avant-gardes, pour leur maintenir leur totale autonomie via le syndicalisme. Car des conseils ouvriers (soviet) organisés par branches et de manière interpro: c'est le syndicalisme, c'est sa base, ce sur quoi il s'est construit, et nous voulons justement y revenir.

"ça me poserait problème de me couper des organisations politiques, qui ont un champ d'intervention beaucoup plus large puisqu'il embrasse l'ensemble de la société"
C'est là où justement je pense l'inverse. Les organisations politiques n'ont aucun pouvoir ni influence sur l'économique alors que l'organisation économique peut avoir le pouvoir et l'influence sur le domaine politique. Le PCF, le NPA, LO, FA, AL... appeleraient à la grève (et en plus c'est pas leur rôle), personne n'y répondraient à part les membres respectifs. Par contre des conf syndicales comme la CGT appellent à la grève, c'est des dizaines de milliers de personnes voire des millions quand y a un semblant de travail de fond qui y répondent. Qui a le pouvoir là à ton avis ? Les orga politique censé représenter les travailleurs ? Il est clair que non.

L'organisation politique révolutionnaire suit un schéma simple: de l'affranchissement politique (prise du pouvoir politique, établissement du socialisme étatique ou pas) découlera l'affranchissement économique (instauration du système communiste, autogestion de la production « de chacun selon ses capacités à chacun selon ses besoins").
Nous, nous pensons justement l'inverse: c'est par l'affranchissement économique (prise du contrôle de la production par le prolétariat sur la base communiste) que pourra découler l'affranchissement politique (instauration de la démocratie directe et du système autogestionnaire, bref le contrôle par la base). Il n'y a que dans ce sens où les travailleurs-euses auront un réel contrôle, où ils pourront être acteur de la révolution; dans l'autre sens, ce sera l'orga olitique qui sera actrice et donc gardera le pouvoir car comme elle est idéologique et affinitaire elle n'a pas pris le temps de former massivement les travailleurs-euses et donc l'orga politique considèrera la masse comme inapte pour l'instant à gérer le système. C'est exactement ce pouruoi la révolution russe a échoué.
L'histoire et le présent nous montrent bien que l'organisation politique ne peut qu'influencer le politique, elle ne peut en aucun cas être une orga d'ensemble de la société et surtout pas de a classe travaileuse. Par contre une organisation économique comme la confédération syndicale, elle, peut être en capacité de tout gérer car si le contrôle ouvrier de la production est bien organisé, le politique peut être paralysé à tout moment et de manière permanente. Le contrôle économique est l'arme principale qui peut paralyser l'ensemble de la société. Il est donc le réel champs d'intervention large. Ce qu'il faut simplement c'est poser la question du pouvoir et de la gestion et alors e syndicat sera une organisation plus complète que l'orga politique. C'est ce qu les CSR se proposent de faire.

Après ça me gène de séparer économique et politique car ça c'est la vision social-démocrate. Mais je schématise comme ça parce que tu en parle comme ça. Mais je ne sais pas si j'ai été très clair ^^
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Messagede luco » 16 Déc 2011, 21:22

Car des conseils ouvriers (soviet) organisés par branches et de manière interpro: c'est le syndicalisme, c'est sa base, ce sur quoi il s'est construit, et nous voulons justement y revenir.


Oui, le syndicalisme... interpro, c'est le syndicalisme. Mais qui décide de l'intérêt de construire un nouveau gymnase ? Les travailleurs du BTP ?

Non. Les habitants, les sportifs, les spectateurs, les passionnés et les travailleurs. La commune. Le quartier. la région etc.

Il n'y a aucune bonne raison pour que tout un tas de décisions soient tranchées par les travailleurs de telle ou telle branche, tel ou tel secteur. Le nucléaire tranché par les travailleurs du nucléaire, et les OGM par les chercheurs de l'INRA et les travailleurs de Monsanto. Ni même par les travailleurs d'une branche etc.

Ta vision du socialisme évacue la question du citoyen au profit de celle, beaucoup plus réduite, de travailleur. C'est une vision économiste. Caricaturale et dangereuse.
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Re: Syndicaliste! n°40, la revue des CSR, est sorti

Messagede Pti'Mat » 17 Déc 2011, 12:46

Ah je ne savais pas que le projet communiste libertaire était un projet citoyen :-D
Le communisme ne peut exister que si c’est la classe ouvrière qui prend le pouvoir et qui gère la production des services et des objets nécessaires à la réponse aux besoins de la population

En théorie, dans le socialisme, tout individu est un travailleur, le travail fait partie de l'émulation collective, je ne vois pas en quoi c'est réducteur, mais surement que ca l'est pour toi car tu as une vision scindée entre politique et économique. Cette vision, CA, c'est dangereux: c'est le système dans lequel nous nous trouvons depuis que le capitalisme existe.
Je te reproduis simplement un extrait de "stratégie des CSR" sur cette question là:

" La classe se dote d’une culture à partir de pratiques de vie sociale, dans les entreprises mais aussi dans ses quartiers. L’un ne va d’ailleurs pas sans l’autre. Comment peut-on soutenir que ce qui se passe à l’usine serait du ressort du syndicat et ce qui se passe dans le quartier et la cité (logement, loisirs,…) serait du ressort du parti, alors que dans le même temps on affirme, fort justement, que tout ce qui existe est le produit de l’activité productive des hommes et des femmes ? On ne peut séparer vie professionnelle et vie privée, chaque prolétaire s’en rend compte tous les jours, comme on ne peut séparer « domaine économique » et « domaine politique »."

Donc, oui, nous, notre vision du syndicalisme est beaucoup plus vaste que ce qu'on lui attribue actuellement. Par cette phrase nous tenons bien compte que les assemblées et conseils par quartiers sont nécessaires à condition qu'ils soient reliés à l'organisme syndical pour établir la connexion, il s'agit d'unifier la décision économique à la décision politique, le syndicalisme révolutionnaire cest ça, une articulation complète, totale et cohérente de tous les acteurs et de toutes les structures pour établir un système réellement démocratique.
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Re: Syndicaliste! n°40, la revue des CSR, est sorti

Messagede Kzimir » 17 Déc 2011, 13:57

Si je parlais des conseils, c'était plus à titre d'exemple. Le conseil, comme le syndicat, a un certain nombre de limites qui seront difficilement dépassables et qui incluent des gros risques de dérives. Ce que je voulais dire c'est qu'il me semble risquer de trop présupposer de la forme que prendra l'organisation de la société socialiste et de ce qui lui servira de base dans la société actuelle.
De plus, quand à dire que l'émancipation politique découlera de l'émancipation économique, perso j'aurais plutôt tendance à penser qu'il y a plus de chance d'avoir un aller retour permanent entre les deux. Je trouve très abstrait de chercher ce qui précède de quoi.
Enfin, quant tu dis que l'organisation politique considérera les travailleurs comme inaptes, je pense que tu te trompes, car ce sera les travailleurs qui auront fait la révolution, et non pas l'organisation politique (à moins de tomber dans un genre de blanquisme). Certaines organisations d'avant garde auront alors tendance à vouloir se saisir du pouvoir, et il faudra les combattre, mais d'autres évolueront comme forces de proposition organisées au sein du mouvement social, ce qui me semble plutôt sain. Quant tu parles de poser la question du pouvoir de gestion, à mon avis tu te trompes de question : mis à part chez les léninistes, il ne me semble pas que les organisations soient pensées comme devant devenir les gestionnaires du socialisme. Ca en revient à ce que je dis sur l'ouverture de l'organisation politique : ne se posant pas comme future gestionnaire, l'organisation politique est plus propice à sortir de ses champs d'intervention traditionnels.
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Re: Syndicaliste! n°40, la revue des CSR, est sorti

Messagede luco » 17 Déc 2011, 14:30

le syndicalisme révolutionnaire cest ça, une articulation complète, totale et cohérente de tous les acteurs et de toutes les structures


Totale, oui. C'est bien ce que je trouve... dangereux. "Rien d'humain n'existe en dehors... du syndicat (et de la production)" c'est bien ça ? :mrgreen:

Et une orientation sur la bio-éthique, quel est le syndicat qui va trancher ? Celui des chercheurs ou celui des aide-soignants, ou le soviet provisoire des futurs parents ?

tout individu est un travailleur, le travail fait partie de l'émulation collective
C'est une citation de Stakhanov ? 8-)

Non, l'humain ne peut pas être réduit à sa fonction de producteur, et la vie sociale réduite à des problématiques de production/consommation.

Oui, le projet socialiste non-autoritaire, est "citoyen" [*]: l'individu se prononce sur tous les sujets qui concernent la vie sociale, par la délibération démocratique, le plus directement possible, mais aussi par la délégation quand l'échelon le nécessite (les enjeux du climat ne doivent pas être tranchés par une succession d'échelons syndicaux, par exemple) sur la base de programmes contradictoires portés par des regroupements politiques différents. Je peux être médecin, habiter dans un quartier ou une région où il n'y a pas de centrale nucléaire (donc je ne suis ni dans le syndicat de l'énergie, ni dans le conseil de quartier d'une région où des réacteurs sont implantés) et pourtant avoir le droit de me prononcer sur la question du nucléaire.

Ta démocratie est quasiment en-deça de la démocratie bourgeoise. Elle se rapproche du schéma le plus classiquement "soviétique" ou cubain aujourd'hui. Un basisme qui favorise au final la bureaucratie et la captation du pouvoir au nom d'une "véritable démocratie" (argument cubain, chacun à le droit de se présenter sur la base de son quartier etc.).

Évidemment, je n'accuse pas les SR de le faire consciemment, mais je crois qu'il y a beaucoup d'impensés dans ce schéma comme dans celui des léninistes/trotskystes d'ailleurs et l'idée d'une "planification démocratique totale" de l'économie.

[*]Murray Bookchin et son municipalisme libertaire a à mon avis plus raison de ce point de vue même s'il évacue la question de la prise de pouvoir et verse donc dans une forme de réformisme.
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Re: Syndicaliste! n°40, la revue des CSR, est sorti

Messagede mimosa rouge » 17 Déc 2011, 15:27

Ta démocratie est quasiment en-deça de la démocratie bourgeoise. Elle se rapproche du schéma le plus classiquement "soviétique" ou cubain aujourd'hui. Un basisme qui favorise au final la bureaucratie et la captation du pouvoir au nom d'une "véritable démocratie" (argument cubain, chacun à le droit de se présenter sur la base de son quartier etc.).


Je peux être médecin, habiter dans un quartier ou une région où il n'y a pas de centrale nucléaire (donc je ne suis ni dans le syndicat de l'énergie, ni dans le conseil de quartier d'une région où des réacteurs sont implantés) et pourtant avoir le droit de me prononcer sur la question du nucléaire.


...programmes contradictoires portés par des regroupements politiques différents


C'est exactement la vision que développe les CSR et qui fait que les critiques nous qualifiant d'idéaliste ou de fétichiste, passéiste tombent à plat.
Je ne peut que t'inviter à t'abonner à Syndicalistes ! à commander nos brochures, à prendre contact avec un Comité SR le plus proche pour en discuter si tu veut en prendre le temps.
c'est bien le problème d'ailleurs des textes en ligne (et même sous forme papier) on prend pas le temps de lire tout, on à pas forcément accès aux textes antérieurs... bref la discussion en vrai c'est mieux et les textes doivent étre accompagnés de débats ou d'explication/réponses.

En révolutionnaire et en tant que matérialiste nous cherchons des propositions qui corrigent ou complètent les notions floues ou par certains cotés idéalistes de la gestions ouvrière et de la dictature du prolétariat.

Quant tu parles de poser la question du pouvoir de gestion, à mon avis tu te trompes de question : mis à part chez les léninistes, il ne me semble pas que les organisations soient pensées comme devant devenir les gestionnaires du socialisme. Ça en revient à ce que je dis sur l'ouverture de l'organisation politique : ne se posant pas comme future gestionnaire, l'organisation politique est plus propice à sortir de ses champs d'intervention traditionnels.


Peut étre, mais pour ne pas tomber dans un système parlementariste de délégation ou petit à petit les militants anciens et expérimentés élaborent tout seul des projets de sociétés (la masse les contemplant passivement) ceci malgré la volonté de ces militants sincère de ne pas constituer en une avant garde, nous voulons que la classe se dote de son propre appareil de débat/décision le plus vite possible et le plus efficace possible (formation politique, economique, gestionnaire la plus massive et anti-élitiste possible, structures favorisant la dictature du prolétariat (dans le sens ou la force peut étre envisagé face à une remonté d'une classe possédante (en capital ou en culture)....) et que seul les anciens exploités aient droit à la prise de décision ...et ça se décréte pas , ça se construit !

C'est transposable dans le mouvement syndical actuel d’ailleurs, les fractions politiques dans les syndicats sont au mieux inefficaces au pire néfaste . car si ce n'est pas la privatisation par un parti de l'appareil syndical, on à la sous traitance par plusieurs partis, associations...comme on à vu au 20 ème siècle et maintenant encore .

Je pense qu'il faut arrêter de se contenter de mots, de déclarations ou de décrets, on n'est pas naturellement ,révolutionnaires, libertaires, égalitaires démocrates, militants de classe ....ça se construit et ça se matérialise !
Moi je suis pas maçon parceque j'ai eu une vague formation il y a quelques années, je le suis parceque je coule du béton et je monte des murs en vrai ! (d’ailleurs les patrons le savent bien et utilisent la sous qualification des travailleurs pour gratter toujours plus sur notre travail)

De la même façons nos débats entre révolutionnaires ne décollent jamais bien haut car (en plus du sectarisme) on ne réfléchit qu'en terme de purs ou de mous c'est à dire en terme d'idées classées sur une échelle comme la bourgeoisie avec son gauche/droite, les religieux avec bien/mal mais concrètement si on prend quelques minutes d'observations on s'aperçoit que c'est pas suffisant pour qualifier les actions, les objets, les projets... les différences théorique ou philosophiques apparaissent bien mince souvent.

De plus, quand à dire que l'émancipation politique découlera de l'émancipation économique, perso j'aurais plutôt tendance à penser qu'il y a plus de chance d'avoir un aller retour permanent entre les deux. Je trouve très abstrait de chercher ce qui précède de quoi.

Voilà des paroles sensées :bisou: :trinque: :clap: :prier: :aime: :bisou2:
C'est bien la preuve que souvent individuellement on à beau porter une étiquette ça n'est pas suffisant et nos idées ne sont pas aboutits et elle ne le seront pas tant qu'on expérimente pas, qu'on ne massifie pas, qu'on ne confronte pas.
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Re: Syndicaliste! n°40, la revue des CSR, est sorti

Messagede mimosa rouge » 18 Déc 2011, 17:13

:idea:
je pense qu'il faut préciser que notre discussion (ainsi que celle du sujet "syndicalisme se suffit-il à lui même ?") est dans le cadre d'une réflexion sur la socialisation dans la période capitaliste et la période révolutionnaire (dans le sens ou une situation révolutionnaire prend, et que la victoire contre l’État bourgeois est consommée). Le projet plus global de communisme et de réinvention des rapports sociaux c'est une phase qui vient après la destruction de l’État, la socialisation des moyen de productions et la disparition de la classe exploiteuse car il faut renouveler les cadres sociaux et économiques pour que se dessine un monde nouveau . En gros avant et après la révolution le communisme ça se construit, ça ne se décrète pas ! Sinon l'exploitation et la domination économique et culturelle d'une minorité se reproduit quelque soit l'étiquette du partis au pouvoir.

il faut le préciser car c'est peut étre de là que vient l'incompréhension et c'est peut étre ce quiproquo qui fait que les SR paraissent idéalistes ou rigides. On ne pense pas le monde nouveau clés en main , on réfléchie seulement à la période actuelle et la période révolutionnaire (qui peut étre beaucoup plus longue qu'on s'en doute, puisque l'histoire démontre qu'il n'y a pas que l’État bourgeois à renverser ). par contre on fuit comme la peste les constructions utopiques, et les systèmes clés en main. C'est les conditions pour la destruction du monde actuel et l'émergence d'un monde nouveaux qui sont utiles.

P.S. : je vois d'ici les commentaires arriver donc j'anticipe : le point commun entre SR et libertaires étant la volonté et la recherche de solution pour la destruction de l’État (sous toute ses formes bourgeoises ou rouge ) dés les premiers moments de la révolution. rassurez-vous :!:

je pense pas dire des choses nouvelle ni révolutionner grand chose , c'était juste pour éviter les quiproquos.
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Re: Le CSR, Courant Syndicaliste Révolutionnaire

Messagede Pti'Mat » 07 Fév 2012, 11:00

Présentation vidéo des brochures de formation des CSR: http://www.youtube.com/watch?v=K6slt20K ... e=youtu.be
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