Le CSR, Courant Syndicaliste Révolutionnaire

Re: Le CSR, Courant Syndicaliste Révolutionnaire

Messagede Pti'Mat » 20 Aoû 2011, 11:05

Ralala Arthur... qu'elle mauvaise langue tu fais quand même. Alors comme ça on aurait des propos « anti-anar » ? Je pense qu'il va falloir remettre les choses au clair pour les camarades de ce forum qui ont quand même la gentillesse de relayer les infos de ce CSR « anti-anar » (merci au passage).

Je vais exposer notre vision de l'Anarcho-Syndicalisme. Ca va être un peu long car la période décrite est assez comparable à celle que nous traversons depuis 20 ans. C'est pourquoi son étude est riche d'enseignements afin de comprendre paradoxalement à premier abord, de voir des militants se replier sur leurs petits appareils tout en revendiquant très haut une appartenance philosophique.

Dans les rares débats qui agitent le mouvement syndical, les étiquettes prennent souvent le dessus sur les vraies réflexions stratégiques: « gauchiste », « altermondialiste », « marxiste », « réformiste », « libertaire »,... Ces notions sont d'autant plus utilisées qu'elles ne sont pas définies. On assiste donc à un discours de sourds qui laisse de côté la vraie dimension politique, c'est à dire un débat entre stratégies syndicales.
Il ne s'agit pas pour nous de dénoncer un courant syndical « rival » mais de mettre en garde contre la reproduction d'erreurs déjà constatées à de nombreuses reprises.
Le fait de construire une confédération autonome ne constitue pas en soit une erreur stratégique. A certains moments, des militants SR peuvent être contraints d'impulser une telle démarche, que cela soit en raison d'expulsions bureaucratiques massives ou de blocages internes (centralisation à l'exemple de la CFDT vers 1980). Mais dans une situation où la bataille peut être menée et gagnée dans une confédération, rien ne justifie alors une scission. Nous devons donc mettre en garde contre les justifications idéologiques qui seraient utilisées afin de couvrir une telle scission. Actuellement, l'existence de Solidaires est justifiée au nom d'une référence « altermondialiste » alors que celle de la CNT l'est au nom d'une référence « libertaire ». A certains moments de l'histoire ce fut l'étiquette « syndicaliste révolutionnaire » qui fut utilisée avec le même objectif. En 1924, la fédération CGT-U du bâtiment et d'autres syndicats quittent la CGT-U en se revendiquant d'une démarche SR pourtant en complète contradiction avec la stratégie SR basée sur l'unité organique de la classe.

La dérive anarcho-syndicaliste ne repose absolument pas sur une nature philosophique. La référence à la pensée libertaire ne fut utilisée (usurpée) qu'après coup comme justification à la scission.
L'anarcho-syndicalisme est un phénomène purement syndical et d'ailleurs nous verrons que la plupart des dirigeants AS ne viennent pas du mouvement libertaire mais plutôt de la social-démocratie SFIO/SFIC. C'est la question du Front Unique qui a produit la réaction AS.
A partir de 1920, l'Internationale Communiste (IC) engage un débat sur la stratégie syndicale. La plupart de ses partisans, adhérents des différents PC, se positionnent en faveur de la création de tendances SR au sein des confédérations réformistes majoritaires. Ils ne font que reprendre le contenu de la Charte d'Amiens. C'est alors que des dirigeants SR se sentent menacés de perdre certains de leurs postes. Partisans la veille de l'IC, ils combattent subitement les « fractions communistes » dans les syndicats qui la plupart du temps n'existeront pas avant la politique de « bolchévisation » des PC entre 1924 et 1925. D'ailleurs, les partis communistes sont entre leur création et leur bolchévisation à majorité anarchiste et SR.

Le syndicalisme révolutionnaire éclate en 3 tendances lorsque la tendance institutionnelle de la CGT choisit de provoquer la scission en excluant les syndicats favorables au CSR (voyant que la CGT allait être totalement entre les mains des SR). Les exclus créent la CGTU en 1921. Les anciens de la « Vie Ouvrière » sont vite exclus du PCF. Ils renouent rapidement avec la stratégie SR traditionnelle. Deux autres tendances émergent. La deuxième à arriver historiquement est les « syndicalistes-communistes », qui comprend la bolchévisation sur le schémas léniniste du syndicalisme mais nous n'en parlerons pas là. La première déviation apparaît en 1921, elle prend tout d'abord le nom de « syndicalistes purs » avant de s'aligner sur le nom que ses homologues espagnols se sont choisis: « anarcho-syndicalistes ».
En France cette tendance est principalement influente dans la fédération du bâtiment. Ses partisans estiment que le syndicalisme révolutionnaire doit rompre avec l'indépendance syndicale et doit s'inspirer de l'idéologie anarchiste. Ils choisissent de se démarquer de la Charte d'Amiens et d'affronter ouvertement l'Internationale Communiste dont beaucoup de ses membres sont issus. L'apparition de cette tendance en France, qui n'existait alors pas dans le mouvement syndical international, est une réaction à la stratégie de Front Unique. La tendance anarcho-syndicaliste rejette l'unité syndicale. Ses dirigeants veulent préserver la direction des organisations qu'ils contrôlent. La stratégie de Front Unique, défendue par l'IC et l'ISR jusqu'en 1930, mais aussi historiquement par la Charte d'Amiens, apparaît donc pour eux comme une menace. Ils vont justifier la scission au nom d'une référence philosophique du syndicalisme.
En 1921, les « syndicalistes purs » français poussent à la scission dans la CGT et font donc le jeu des réformistes organisés autour de Jouhaux.
En 1924, une fois que la CGTU s'est définitivement affiliée à l'ISR, ils poussent une nouvelle fois à la rupture. Ils quittent la CGTU pour constituer l'Union Fédérative des Syndicats Autonomes (UFSA). Certains d'entre eux iront jusqu'à construire une nouvelle confédération explicitement libertaire: la CGT-SR. Nous allons préciser ça après.

L'AS va rapidement s'effondrer en France et pourtant les dirigeants de cette tendance disposaient d'une large influence dans la CGT. Mais leurs adhérents ne les suivent pas dans leur stratégie. En 1924, environ 40.000 adhérents organisés quittent la CGTU en dénonçant la « prise en main par le PC » mais la plupart d'entre eux restent structurés sous forme de syndicats autonomes majoritaires dans certaines professions, ils ne rejoignent pas la CGT-SR de 1926. Ils restent fidèles à certaines pratiques SR et conservent une implantation locale importante grâce au respect de l'indépendance syndicale et grâce à leur participation aux Bourses du Travail et UL. Leur dérive AS ne sera pas durable puisque dès 1930, ils soutiennent la dynamique de réunification syndicale et rejoignent la CGT en 1936.
Seuls quelques milliers d'adhérents suivent les AS jusqu'au bout de leur logique. La CGT-SR ne regroupe très vite plus qu'un millier d'adhérents. L'échec de l'implantation AS sera confirmée en 1946 avec l'impossibilité de la CNT française à exister malgré une situation très favorable (collaboration de la CGT au sommet de l'Etat, présence des exilés espagnols).
Les raisons de cet échec sont profondes. Le prolétariat français tient à l'indépendance du mouvement syndical, ce qui oblige les courants hostiles à la Charte d'Amiens à intervenir discrètement sous forme de fractions clandestines. L'AS, lui, assume ce choix ouvertement, il recrutera donc avant tout des individus sans grande conscience de classe ou des militants désillusionnés qui cherchent un refuge intellectuel pour palier à leur propre démoralisation.

Mais l'AS est surtout dirigé par de petits bureaucrates locaux, le plus souvent sans passé syndical. Leur ralliement à l'anarchisme n'est que superficiel et ne vise qu'à se démarquer et à justifier la scission avec les syndicalistes de classe. Ils usurpent l'identité libertaire en quelque sorte. C'est le moment de parler du « Pacte » des syndicalistes-purs, lorsqu'ils scissionnent de la CGTU.
C'est en 1921 que de jeunes dirigeants SR constituent une fraction clandestine, « Le Pacte », sensé défendre la pureté du SR français. En mai 1921, ils profitent de l'emprisonnement des responsables du CSR (tentatives de grèves insurrectionnelles) pour s'infiltrer dans le Comité Central du CSR. Ils vont pousser la CGT à la scission. Leur manoeuvre leur permet momentanément de se retrouver à la direction de la Commission Administrative provisoire de la nouvelle CGTU.
Immédiatement, avec les AS allemands, ils tentent de saboter l'ISR favorable au front unique. Ils le font sans mandat, ce qui provoque le mécontentement auprès des syndiqués et par conséquent leur isolement. Leur manoeuvre échoue lamentablement et au congrès de la CGT à Saint-Etienne en juin 1922 ils sont largement mis en minorité. Leur influence ne cesse alors de se réduire, ce qui les amène à engager une scission en 1924 afin de préserver les quelques organisations qu'ils contrôlent.

En 1924, ils fondent alors UFSA, puis avec un échec cuisant ils créent la CGT-SR en 1926 avec 3000 adhérents, pensant que reprendre le sigle CGT et SR leur donnerai de l'influence et du recrutement. Deux ans plus tard il en restera à peine un millier dans toute la France. Pas la peine d'expliquer pourquoi je pense que vous avez saisi.
Néanmoins il faut étudier le phénomène en profondeur, s'intérésser au parcours de ces « syndicalistes-purs/anarcho-syndicalistes ». Comment se référer au SR et à la charte d'Amiens tout en impulsant une division organique au sein de la classe ouvrière ?
La contradiction fut vite dépassée par une pirouette, la production d'une nouvelle théorie syndicale: l'AS.
Aujourd'hui le CSR est souvent accusé de tenir des propos anti-anarchistes... Arthur semble continuer ce dénigrement. Notre organisation rassemble pourtant des camarades qui au niveau individuel se reconnaissent personnellement dans l'anarchisme. Nous affirmons que combattre politiquement l'anarcho-syndicalisme ne signifie pas s'attaquer à l'anarchisme. Il est important de comprendre cet élément car sinon on en reste à une confusion politique qui verrait dans l'AS l'expression de l'anarchisme dans le domaine syndical. Or rien n'est plus faux.

J'ai déjà dit que jusqu'en 1920 l'AS n'existe pas. La grande majorité des anarchistes, ouvriers (car les autres courants, individualistes et plate-formistes sont plutôt une composante de classe moyenne d'époque et ne constituent pour le premier que des anti-syndicalistes et pour le deuxième du léninisme version noir suivant la position de Malatesta) sont ralliés à la stratégie SR. Tout en se référent individuellement à l'anarchisme en dehors du syndicat, ils acceptent l'indépendance politique de celui-ci afin d'unifier la classe dans une dynamique révolutionnaire.
C'est dans ce contexte que l'AS va apparaître. On retrouve donc ses origines dans le « Pacte » qui vise à prendre la direction du CSR puis de la CGTU sous forme de fraction clandestine.
On peut d'ailleurs y lire au travers des 11 articles:
Article 7: « Nous nous engageons à oeuvrer par tous les moyens en notre pouvoir pour qu'à la tête et dans tous les rouages essentiels du CSR, principalement à la tête de la CGT, quand elle sera en notre pouvoir et sous notre contrôle, nous assurions l'élection, aux postes les plus en vue et responsables, tant au point de vue des conceptions théoriques qu'à celui de l'action pratique, des camarades purement SR, autonomistes et fédéralistes. »
Drôle de conception du fédéralisme et de la démocratie ouvrière ! On reprochera aux membres du PC ce que l'on a pratiqué soi-même auparavant. Et si cette pratique de fraction n'était pas assez clair, l'article 10 précises les choses: « toute critique qui pourrait surgir sur des personnes ou des idées du Comité (le Pacte) doit être formulée au sein du Comité et rien ne doit transpirer ».
L'article 6 précise lui que les membres du Pacte « représentent individuellement et collectivement le Syndicalisme Révolutionnaire ». Arrêtons-nous alors à ces « syndicalistes-purs » avant de s'appeler « anarcho-syndicalistes ». Ils prennent en effet la direction du CSR puis de la CGTU trouvant les vieux SR de la « Vie Ouvrière » emprisonnés pas SR à leur goût, mais regardons de plus près leurs états de services dans le syndicalisme de lutte...
Il y a parmi ces « syndicalistes purs » une poignée de vétérans SR désabusés. Mais on y trouve surtout des novices et des combattants de dernière minute qui rejoignirent le CSR lorsque celui-ci rassemblait 15000 militants et apparaissait comme étant « l'organisation la plus influente et apte dans le mouvement ouvrier français » (Lénine).
L'illustration la plus parlante est la figure de Pierre Besnard, le porte-parole immuable de l'AS français. Il entre dans les chemins de fer en 1909 mais met un certain temps avant de militer dans un secteur qui est pourtant à l'époque un des principaux bastions SR et en perpétuelle ébullition. On a une trace de son militantisme qu'à partir de 1919 et c'est en 1920 qu'il se fait remarquer comme candidat à tous les postes de direction syndicale: secrétaire intérimaire de la commission permanente du bureau mixte des syndicats cheminots parisien, membre de la CE fédérale. En mai 1921, il profite de l'arrestation de Monatte et des militants les plus influents du CSR pour se proposer comme secrétaire général du Comité Central CSR. A cette date on ne connait rien encore de son adhésion à l'anarchisme.
Mais quand on se penche sur les 18 autres signataires du Pacte c'est encore plus étonnant. Varlot, Maison, Ferrand, Macheboeuf, Bisch, Churin et Marie sont sans apssé syndical connu. Henri Jouve devient membre du CC du CSR en octobre 1920 mais son activité syndicale avant cette année ne laisse aucune trace. Pothion ne donne trace de son militantisme qu'en 1917, à l'age de 31 ans, il devient membre et permanent du CC du CSR. Même profil pour Léon Scheiber, militant après-guerre, à plus de 30 ans, tout aussi permanent du CC du CSR en juillet 1921. Verdier et les autres attendent un age très avancé avant de se syndiquer. On peut donc regretter que ces « syndicalistes purs » ne l'aient pas été pendant la guerre quand il fallait affronter la répression.
Ces militants « purs » sont relativement peu nombreux. Ce qui va expliquer la facilité avec laquelle ils se voient marginaliser dans les congrès fédéraux et confédéraux de la CGTU. L'histoire de l'AS français pourrait donc être étudiée à travers le parcours de ses dirigeants puisque l'influence repose intégralement sur eux. Presque aucun ne reste à la CGT-SR après 1928... devinez où ils vont ? A la CGT ! Etonnant quand on se rappelle que ce sont eux qui ont poussé à la scission en 1921 en estimant qu'il était impossible de cohabiter avec les réformistes et les « communistes ». Tout cela n'est pas très logique sauf si la scission de 1921 avait pour objectif de créer un appareil et de s'y maintenir à sa tête... qui fut perdu dès 1923... obligeant les dirigeants au final à retourner dans l'appareil CGT de base, voyant qu'on ne pouvait être aux rennes d'une organisation fantôme sans activité ni impact.

Donc dès ses débuts, l'AS est un mouvement autonome par rapport à l'anarchisme et il le restera pendant 20 ans. Dans les congrès de l'Union Anarchiste, seule une très faible minorité de militants sont favorables à la syndicalisation à la CGT-SR. Ce sont les militants anarchistes qui, les premiers acquis au SR, condamnent la dérive anarcho-syndicaliste.

L'étiquette « anarcho-syndicaliste » est donc un lourd handicap pour un militant qui veut construire une organisation de masse (ce qu'à vocation à être un syndicat).
En se revendiquant de l'anarchisme, l'AS introduit la logique partisane au sein du syndicalisme... au sein d'une classe qui n'est pas prête, qui est traversée par divers niveaux de conscience et qui changent constamment. Cette conception affinitaire du syndicalisme est facteur de scission et de crises internes à répétition. La conscience de classe a été remplacée par l'appartenance idéologique et les logiques de pouvoir personnel.
L'AS porte donc en lui son incapacité à se développer durablement et à proposer une stratégie anticapitaliste basée sur l'unité de la classe. Sa stratégie repose sur la construction d'un appareil autonome qui n'a d'autres perspectives que de survivre. On comprendra alors mieux les raisons pour lesquelles les AS basculeront régulièrement dans des politiques opportunistes et contre-révolutionnaires dans les pays où ils conserveront une influence: intégration au Front Populaire en Espagne et en Corée, soutien à des régimes autoritaires en Bolivie et Pologne,...
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Re: Le CSR, Courant Syndicaliste Révolutionnaire

Messagede ARTHUR » 20 Aoû 2011, 17:13

Pour recruter, le CSR semble avoir fait le choix de disqualifier ceux qui se réfèrent aussi à l'idéologie dont il se réclame (le Syndicalisme Révolutionnaire) et ceux qui en semblaient le plus proche (l'Anarcho-Syndicalisme).
La CNT-f étant une organisation se référant à ces deux courants, elle doit donc être combattue.
Le mieux pour la disqualifier, n'est pas de discuter sa pratique syndicale actuelle, ou de la comparer au "vrai SR développé à la CGT"; non ,le plus efficace demeure le rappel à l'Histoire et la félonie des principaux animateurs du courant anarcho-syndicaliste. On dit alors "l'anarcho-syndicalisme n'est pas un courant de l'anarchisme" et l'on cite l'une de ces figures: P. Besnard, qui quoi qu'on puisse penser de sa personnalité et de son discours, publia plusieurs articles dans l'encyclopédie anarchiste de Sébastien Faure.
Le CSR décrète maintenant qui sont les vrais anarchistes. Cette rhétorique qui veut faire le tri entre bon grain et ivraie, a des airs de blabla bolchévique des années 20 (ce qui semble bien être la nostalgie Kominternienne développée depuis quelques temps au CSR).
Que la CNT-f soit une micro-organisation, semble-t-il peu menaçante pour la CGT (à laquelle ils ont adhérer "en bloc"), ne suffit pas a arrêter leur offensive.
En quoi quelques cénétistes isolés dans leur délire, feraient obstacle à la stratégie du CSR qui devrait rendre bientôt à la CGT, puis à la classe ouvrière toute entière, son élan révolutionnaire ?
Que le CSR veuille modeler, au non de l'efficacité (qui reste entière à démontrer), quelques transfuges anarchistes en mal de "discours structurant", ne me pose aucun problème.
Que le CSR développe une stratégie d'entrisme dans la CGT et lorgne sur les communistes libertaires qui s'organisent en son sein (et ouvrent un blog), grand bien leurs fasse.
Mais le CSR pourrait-il concentrer ses forces sur notre ennemi commun (le capital) plutôt que de sans cesse vilipender une organisation (la CNT-f) qui n'est aujourd'hui qu'un microbe dans l'univers syndical ?

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Re: Le CSR, Courant Syndicaliste Révolutionnaire

Messagede Pti'Mat » 20 Aoû 2011, 18:21

Tu oublies un truc, nous ne critiquons pas la CNT mais l'AS, le problème qu'on rencontre c'est que justement les cénétistes se rconsidèrent directement touchés par notre critique de l'AS, grand bien leur fasse, celà prouve qu'ils veulent aller au bout de leur logique, c'est pour celà que les débats se recentrent toujours sur la CNT. Mais notre critique de l'AS porte pourtant autant sur la CNT que sur SUD.
Je n'ai aucune envie de porter ici les débats stérils du cccf, j'ai juste mis les choses au clair par rapport aux camarades à qui tu dis qu'on serait anti-anar...

Je pense qu'ici il n'ya pas à polémiquer entre nos deux visions stratégiques du SR. Oeuvrons déjà à faire admettre les bases du syndicalisme de classe, d'industrie et interprofessionnel, le syndicalisme comme fin en soit (ce qui est dur à faire valoir pour certains), à nos camarades libertaires de tendances plateformistes et autres. :wink:
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Re: Le CSR, Courant Syndicaliste Révolutionnaire

Messagede berneri » 20 Aoû 2011, 21:15

JE suis revenu de cette vision pan-syndicaliste, d'autre part la recherche de la pierre philosophale organisationnelle déterministe où la structure passe avant l'action et la dynamique s'oppose à la dynamique de construction vivante qui part du concret des luttes des gens qui s'organisentqui veut plus de souplesse , s'adpate à la réalité se qui vient pour mieux la transformer... il me semble que les débats sont byzantins. si le syndicalisme d'industrie est effectivement une direction pour rendre revolutionnaire le syndicalisme, il n'en demeure pas moins qu'il n'est pas un préalable.... la révolte , l'organisation précèdent la théorie n'en déplaise aux chercheurs de l'équation mathématique revolutionnaire. D'autre part si pour le CSR l'existence de la CNT se justifie par l'orientation "libertaire", SUD (enfin Solidaires mais bon quand on a pas envie on devint aveugle) par une orientation altermondialiste... Quelle est la justification d'orientationde la CGT?

ça me semble un peu léger pour dire pourquoi la CNT ou Solidiares existe, je pense que les raisons de leur existence sont bcp plus materialistes... et sinon celles d'un courant CSR dans la CGT le seraient -elles plus? ne reposeraient -elles pas plus encore sur des chimères ?

Enfin pour tout dire je trouve la justification historique capillo-tractée voir manichéenne ou bien encore comment identifier ou bien créer par le tri plutot un courant syndicaliste revolutionnaire pur au travers de l'histoire ....

Bref
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Re: Le CSR, Courant Syndicaliste Révolutionnaire

Messagede Pti'Mat » 21 Aoû 2011, 10:46

"Quelle est la justification d'orientation de la CGT?"

Je ne vois pas ce que tu veux dire

Ce n'est pas la question d'avoir la pierre phylosophale et de rechercher une vision manichéenne, mais simplement de ne pas avancer dans le brouillard les yeux bandés. Ils y eu suffisament d'érreurs dans l'histoire pour que les outils soient adéquates, appropriés sans tergiverser.
"l'organisation précèdent la théorie ", exactement et c'est pour celà que justement, si on est matérialiste, la pratique avec les bons outils écartent des érreurs.
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Re: Le CSR, Courant Syndicaliste Révolutionnaire

Messagede ARTHUR » 21 Aoû 2011, 11:40

Ils y eu suffisament d'érreurs dans l'histoire pour que les outils soient adéquates, appropriés sans tergiverser.


Ce qui a manqué c'est surtout de ne pas se perdre dans des discussions sans fin entre tenants réformistes ou révolutionnaires du syndicalisme. Quand on lit la correspondance de Monatte on est surpris de découvrir le temps et l'énergie consumées en querelles d'appareils. Alors que Pelloutier Construisait des outils, ses successeurs se perdaient dans des luttes aussi vaines qu'improductives. Plus de temps passé à savoir qui prendrait la direction de l'UD qu'a faire vivre la Bourse du Travail ou s'interroger sur la qualité de ses services.
S'il importe aux historiens du mouvement social de savoir si les adhérents du PC de 1930 se considéraient encore comme militants SR (ou pas), je crois que le devoir immédiat des SR d'aujourd'hui est, en dehors de soutenir les luttes pour la sauvegarde et le développement de nouveaux acquis sociaux, de permettre l'éclosion d'une multitude d'outils de gestion directe en commençant par nos propres syndicats.
A ce titre le Syndicat Unifié du Bâtiment (CNT) travaille depuis quelques mois maintenant avec une sociologue, pour analyser et comprendre de quelles manières il peut être amené (dans le cadre du syndicalisme d'industrie) à reproduire des mécanismes de domination et ce dans un environnement où les ouvriers sont largement majoritaires et les travailleurs immigrés sont en nombre important. Le SUB espère avant la fin de l'année 2012 produire (édition de l'étude) le résultat de cette réflexion.

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Re: Le CSR, Courant Syndicaliste Révolutionnaire

Messagede ARTHUR » 21 Aoû 2011, 11:44

Je précise, en complément du message précédent, que c'est le SUB de la Région Parisienne, et que ce travail n'implique pas aujourd'hui les autres syndicats du Bâtiment adhérents à la fédé Construction de la CNT-f.
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Re: Le CSR, Courant Syndicaliste Révolutionnaire

Messagede Pti'Mat » 21 Aoû 2011, 11:55

"je crois que le devoir immédiat des SR d'aujourd'hui est, en dehors de soutenir les luttes pour la sauvegarde et le développement de nouveaux acquis sociaux, de permettre l'éclosion d'une multitude d'outils de gestion directe en commençant par nos propres syndicats."

Tout à fait d'accord.
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Rencontres du syndicalisme d'industrie

Messagede Pti'Mat » 15 Sep 2011, 08:02

Nous pensons que la priorité actuelle n’est pas de savoir comment gérer le capitalisme sur une base « sociale ». Pour nous, la politique ce n’est pas de gérer les institutions capitalistes mais préparer le Socialisme en agissant au quotidien dans ce sens. Car, si nous voulons que dans le futur les travailleurs gèrent la société, il faut qu’ils commencent, ensemble, à élaborer un plan de gestion.

Le mouvement syndical est confronté à une profonde crise dont on n’arrive pas à voir la sortie. Cette crise dure depuis le début des années 1980. Les victoires partielles remportées n’ont pas réussi à enrayer la dynamique des défaites. Ces défaites ont créé une culture du repli sur soi. Sans perspective collective, les équipes syndicales se replient sur elles-mêmes, sur leur bassin d’emploi, sur leur entreprise. Cette dynamique crée une dilution de nos forces, de la démoralisation mais aussi une perte d’expérience et une non-transmission du savoir faire.

Sans projet politique commun on se sortira donc pas de cette crise. Mais pour forger un projet politique il faut que les équipes militantes reprennent l’habitude de réfléchir ensemble. Il faut stopper la routine syndicale mais aussi l’activisme. Il faut penser avant d’agir. Le mouvement syndical doit donc se réapproprier son projet socialiste.

Lors de son congrès de 1906 à Amiens, la CGT inscrit dans sa Charte qu’elle « considère que le syndicat, aujourd’hui groupement de résistance, sera, dans l’avenir, le groupe de production et de répartition, base de réorganisation sociale » afin de faire disparaitre l’exploitation salariale. Depuis cette date, toutes les organisations syndicales qui se réfèrent à la Charte d’Amiens ont poussé le mouvement syndical à développer des pratiques de contrôle et de gestion ouvrière (Bourses du travail avec ses services d’entraide, coopératives, mutuelles puis Sécurité sociale, CE, sport ouvrier,.…). Ce contrôle s’exerçait aussi dans les branches professionnelles, dans la perspective de la socialisation des activités économiques, c’est-à-dire la gestion par les travailleurs-euses.

Aujourd’hui, il est indispensable de faire revivre cette stratégie et ces pratiques.

La CGT s’est construite sur la dynamique du syndicalisme d’industrie, c’est-à-dire de l’organisation des syndiqué-e-s sur la base, non pas de l’entreprise capitaliste, mais de la branche professionnelle. Cela a permis de créer les conventions collectives nationales mais surtout de forger une solidarité ouvrière en opposition avec la culture d’entreprise. C’est-à-dire d’imposer un projet socialiste face au pouvoir capitaliste. Cette structuration en syndicats locaux d’industrie et en fédérations d’industrie a surtout donné de l’intelligence collective. Ces organisations syndicales ont donc permis une collectivisation des connaissances donnant alors vie au projet de collectivisation de la gestion des entreprises.

Car, si nous voulons que dans le futur les travailleurs-euses gèrent la société, il faut qu’ils commencent, ensemble, à élaborer un plan de gestion, c’est-à-dire à penser concrètement aux conditions matérielles du Socialisme. Avant de devenir une classe dirigeante, le prolétariat doit déjà se sentir apte à prendre le pouvoir et à le gérer sur une base collective. Seule cette prise de conscience peut créer de l’espoir, de l’énergie et de la motivation… et à éviter une bureaucratisation.

Nous pensons que la priorité actuelle n’est pas de savoir comment gérer le capitalisme sur une base « sociale ». La décomposition de la société et la souffrance quotidienne des travailleurs-euses imposent d’autres remèdes que des réformettes. Les travailleurs-euses doivent agir et non pas déléguer encore et toujours à de pseudo spécialistes de la « politique ». Pour nous, la politique ce n’est pas de gérer les institutions capitalistes mais préparer le Socialisme en agissant au quotidien dans ce sens.

Nous proposons donc aux syndicalistes de se réunir par branches d’industrie pour construire ensemble des projets de socialisation de nos secteurs professionnels respectifs. Ces réflexions porteront sur la complète socialisation des entreprises, sur la qualité du travail, sur la structuration de la production, sur les effectifs et les conditions de travail,…

Nous invitons donc tous les militant-e-s syndicalistes intéressé-e-s à nous contacter pour organiser la tenue de réunions locales, régionales et nationales, en nous précisant la branche professionnelle qui les concerne (Transports, Métallurgie, Construction, Santé, Chimie, Education,…).

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Le CSR International (communiqué des CSR et de LS)

Messagede Pti'Mat » 18 Oct 2011, 09:59

Depuis des années, notre courant syndical tente de se réorganiser. Des tentatives ont été menées dans de nombreux pays. Ces tentatives ont été menées de façon souvent improvisée, dans la confusion. Notre courant passe désormais à une nouvelle étape. Il ne s’agit plus seulement de s’affirmer comme la continuité d’une tendance ancienne et prestigieuse. Notre courant doit regagner son influence de masse mais aussi se doter d’une stratégie révolutionnaire efficace et se coordonner par delà les frontières.

Ce texte est le produit d’expériences militantes menées depuis plus de 10 ans dans plusieurs pays. Il a été enrichi des réflexions communes des deux organisations syndicalistes révolutionnaires : Liberty & Solidarity (Royaume-Uni) et les CSR (France). Nous proposons que ce texte serve de base d’unification stratégique et de rassemblement organisationnel à tous les militants qui, sur tous les continents, veulent participer à la reconstruction d’une Internationale Syndicaliste Révolutionnaire, avec des sections implantées dans chaque pays.

1/ Le syndicalisme révolutionnaire et la Charte d’Amiens

Le syndicalisme révolutionnaire trouve ses origines dans l’action des Bourses du Travail et de la CGT française. Au congrès d’Amiens de 1906, la CGT se dote d’une stratégie révolutionnaire synthétisée dans une Charte. Cette Charte fixe une stratégie cohérente au mouvement SR et devient son texte de référence.

a) La Confédération syndicale impulsera le processus révolutionnaire par la grève générale.

b) La Confédération servira pendant et après la Révolution, d’organe de pouvoir prolétarien, assurant à la fois la production et la répartition des richesses.

c) La Confédération doit assurer avant, pendant et après la Révolution l’unité du prolétariat. Cette condition est indispensable à la victoire de la Révolution mais aussi à la gestion collective, nationale et interprofessionnelle de la société. Sans confédération unitaire il ne peut y avoir de Socialisation.

d) Pour assurer cette unité organisationnelle et donc politique du prolétariat, la Confédération doit disposer d’une autonomie politique. La CGT affirme donc son indépendance par rapport à tous les groupes affinitaires et philosophiques.

La CGT condamne ainsi l’action des fractions politiciennes en son sein. Mais elle reconnaît l’expression de courants et de sensibilités syndicales dans ses syndicats. Ces courants ne sont pas calqués sur les démarcations entre organisations affinitaires.

C’est en quoi le Syndicalisme Révolutionnaire, synthétisé dans la Charte d’Amiens, se différencie de l’anarcho-syndicalisme, de la social-démocratie et du léninisme qui veulent imposer au mouvement syndical une identité philosophique.

En France, mais aussi dans d’autres pays, les syndicalistes révolutionnaires sont alors majoritaires dans les confédérations unitaires. Cela amène à une sous-estimation de la nécessité de s’organiser en tendance. Dans d’autres pays, les SR sont tentés de scissionner afin de créer des confédérations explicitement « SR ». Cela provoque la même faiblesse et favorise la division syndicale, obstacle à la prise du pouvoir par les travailleurs.

2/ Le courant syndicaliste révolutionnaire

Le courant SR se constitue au sein même du mouvement syndical, en totale autonomie. Il se bat pour l’unité d’action, tout en produisant et en popularisant des modes d’organisation et des stratégies clairement révolutionnaires :

- autonomie ouvrière,

- Bourses du travail et activités d’entraide et de socialisation autogérées,

- préparation de la grève générale révolutionnaire,

- construction de syndicats et de fédérations d’industrie,…

Depuis l’échec de l’Internationale Syndicale Rouge à la fin des années 20, le courant syndicaliste révolutionnaire a rencontré de nombreuses difficultés pour se réorganiser.

La tentation a souvent été de créer de petites confédérations se revendiquant du SR ou confusément de « l’anarcho-syndicalisme », ce qui a favorisé son isolement et son épuisement à faire vivre de petits appareils sans grande influence.

Ces tentatives ont essayé de trouver une justification en se donnant une identité « révolutionnaire » abstraite et se revendiquant donc de courants philosophiques divers et variés. Cela n’a bien évidemment aidé le syndicalisme révolutionnaire à se doter d’une stratégie révolutionnaire cohérente et unificatrice.

Il a été difficile de surmonter la contradiction existant entre la stratégie historique du syndicalisme révolutionnaire et les pratiques actuelles du mouvement, contradiction essentiellement due au fait que l’histoire du courant n’a pas été analysée ou pire déformée. Surmonter cette contradiction ne pourra se faire qu’en comprenant la distinction entre une organisation de masse, comme un syndicat, et une organisation ne regroupant que des militants révolutionnaires, la tendance SR. . Il est contre-productif d’organiser des travailleurs au sein d’un syndicat « révolutionnaire » si la plupart des syndiqués ne prennent pas le temps de réfléchir à la stratégie révolutionnaire et n’ont pas été formés dans ce sens. Le rôle de la tendance syndicaliste révolutionnaire est de populariser les idées SR, de construire et de renforcer les syndicats et la démocratie ouvrière en leur sein. La confusion entre l’activisme de masse et l’action révolutionnaire n’a toujours pas été résolue, occasionnant des erreurs tant en termes stratégiques qu’organisationnels.

C’est la raison pour laquelle nous appelons tous les militants se revendiquant du syndicalisme révolutionnaire à créer des tendances syndicalistes révolutionnaires dans leur pays afin de dépasser cette confusion. C’est la seule façon de donner aux syndicalistes révolutionnaires l’outil leur permettant de s’exprimer dans le cadre d’une organisation de masse, d’assurer la formation révolutionnaire des syndiqués et de préparer la confédération à gérer la société.

3/ Le Courant Syndicaliste Révolutionnaire International

La Révolution n’est pas un processus national. Elle peut triompher momentanément dans un pays mais elle doit nécessairement s’étendre pour ne pas être étouffée.

Par conséquent, la révolution nécessite une internationale révolutionnaire. Cette internationale doit regrouper les tendances SR de chaque pays, coordonner leurs actions et leurs réflexions. Elle doit mutualiser et unifier les expériences et les acquis, accumulés dans chaque pays.

Cette Internationale Syndicaliste Révolutionnaire doit fonctionner sur une base fédéraliste, tout en refusant les replis nationalistes qui ont existé dans notre courant international. Chaque tendance « nationale » doit donc disposer de son autonomie tout en confrontant son action aux expériences menées ailleurs. Elle doit percevoir son action et ses perspectives au-delà des frontières, sans exotisme ni fantasme.

Une telle internationale doit aussi se protéger de tout sectarisme, être capable de travailler avec des syndicalistes et des organisations au-delà de ses propres rangs en vue d’atteindre des objectifs communs, en construisant des alliances solides.

Depuis 15 ans, de nombreuses réunions ont regroupé des organisations se revendiquant du syndicalisme de classe et de l’anarcho-syndicalisme. Mais ces rencontres ont rarement débouché sur des réflexions révolutionnaires, des stratégies de luttes concrètes et sur la coordination de luttes syndicales. Cela s’explique par l’absence d’une véritable internationale révolutionnaire proposant des perspectives au-delà d’une routine syndicale sans perspective.

La construction de cette internationale syndicaliste révolutionnaire n’est pas à l’ordre du jour, car un projet d’une telle ampleur doit reposer sur des forces suffisantes. Mais la perspective d’un tel projet doit être affirmée et la dynamique de sa construction doit être enclenchée. La première étape sera l’expression d’un Courant SR International, regroupant les Tendances déjà actives dans plusieurs pays.

Des délégués de Liberty & Solidarity et des Comités Syndicalistes Révolutionnaires se sont rencontrés à plusieurs reprises pour comparer leurs analyses respectives.

Ce texte est le résultat de cet accord politique, basé sur leurs expériences récentes et passées.

En conséquence, nos deux organisations appellent toutes les tendances syndicalistes des autres pays ainsi que les militants encore isolés de se saisir de ce texte, d’en débattre avec nous afin de consolider notre élaboration stratégique et d’engager des actions communes pour matérialiser ce courant syndicaliste révolutionnaire international :

1) En organisant les syndicalistes d’une même industrie au-delà des frontières ;

2) En organisant et formant les travailleurs immigrés dans nos syndicats ;

3) En partageant nos articles et nos analyses stratégiques ;

4) En utilisant au mieux les nouvelles technologies de communication, le premier pas étant de créer un site web commun.

Liberty & Solidarity et Comités Syndicalistes Révolutionnaires
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Syndicaliste! n°40, la revue des CSR, est sorti

Messagede Pti'Mat » 15 Déc 2011, 18:33

Voici le texte d'intro à la revue

"Vers une tendance syndicaliste-révolutionnaire internationale

L’une des plus importantes crises économiques de l’Histoire du capitalisme continue à produire ses effets destructeurs sur les conditions de vie du prolétariat dans toutes les parties du monde. Cela ne se fait pas sans réactions. Mais si le mouvement ouvrier en Europe est à la peine, dans d’autres zones la classe ouvrière montre des capacités d’organisation importantes et rénovées. Les grèves en Egypte, Irak, Iran en sont les derniers exemples.

Cependant, quelque soit le pays, le syndicalisme n’a pas encore dépassé sa faiblesse stratégique fondamentale. Nulle part encore, il n’a posé la question du pouvoir du prolétariat sur les moyens de produire les richesses et de les répartir. Nulle part encore, il n’a posé la question de la gestion de la société par le prolétariat lui-même à partir de ses propres organisations de classe, ses syndicats. Nulle part encore il ne s’est préparé à la grève générale révolutionnaire pour affronter l’Etat et la bourgeoisie.

C’est cette situation là qu’il nous faut contribuer à changer. Car la crise du capitalisme pose la question du Socialisme, et donc celle des responsabilités du syndicalisme à trouver l’issue victorieuse. La légitimité du système capitaliste est au plus bas. La fonction urgente pour le syndicalisme de classe est de mettre en oeuvre une stratégie pour que la question du Socialisme soit légitime dans le prolétariat.

Prenons l’exemple de la France où en 2012 vont se dérouler des élections présidentielles et législatives. De nouveau, nous avons droit à la danse des "partis de gauche et extrême gauche" devant les militants syndicaux pour qu’ils s’engagent dans la campagne du Front de Gauche, dans celle du NPA... Et de nouveau nous observons des camarades syndicalistes qui sous-traitent leur projet de société aux organisations affinitaires. Cette sous-traitance provoque leur propre démobilisation. Ils portent leur espoir, non pas sur leur propre organisation de classe, mais sur des organisations incapables de mettre en action les travailleurs et les travailleuses, et donc d’avancer vers le Socialisme. Ce constat ne se veut pas une condamnation de ces mêmes organisations affinitaires. Elles constituent un lieu de réflexion, mais ne peuvent offrir plus... si l’on réfléchit en terme de perspectives anti-capitalistes.

Ce ne sont pas des partis qui dirigeront le Socialisme à la place des travailleurs-euses ou alors ce "Socialisme" ressemblera étrangement à un Socialisme d’Etat.

Le mouvement ouvrier doit sortir de l’illusion dans lequel il se noie depuis 1917. Trop de militants fantasment depuis cette période sur des "révolutions" qui ont encadré le prolétariat au profit des bourgeoisies nationales, de bureaucraties étatistes et donc parasitaires. De nombreux Etats "Socialistes", "populaires", "progressistes", ou "anti-impérialistes" ont été crées, mais jamais les travailleurs n’ont géré ces Etats ! Il n’y a donc jamais eu de Socialisme, ce qui explique d’ailleurs la passivité ou l’hostilité du prolétariat lorsque "leurs dirigeants révolutionnaires" ont été démis ou renversés.

Aucun bilan politique n’a été tiré de ces expériences et le mouvement ouvrier cherche encore la voie de son émancipation qui passera par la destruction des Etats capitalistes et le retour à la Charte d’Amiens.

Et malheureusement cette démobilisation politique des militant-e-s syndicalistes de classe se retrouve dans d’autres pays. En Grande-Bretagne, la lutte contre les coupes budgétaires a vu la création d’autant de collectifs qu’il y a d’organisations trotskistes ! En Tunisie, l’UGTT est traversée par un débat crucial sur sa place face à la réorganisation politique de l’Etat de la bourgeoisie. Pour l’instant on ne voit pas émerger de courants internes exigeant l’indépendance syndicale réelle face aux regroupements affinitaires, afin de rompre avec la tradition historique de cette confédération qui a été très souvent proche, par ses directions, du pouvoir. Pendant la dictature de Ben Ali, l’UGTT a été le refuge pour de nombreux militants "politiques" d’opposition qui avaient alors su maintenir leur unité. Mais aujourd’hui, c’est l’utilisation des structures syndicales de l’UGTT par les fractions affinitaires qui risque de mettre à mal cet acquis. L’absence d’une tendance se revendiquant de l’indépendance syndicale face au patronat, à l’Etat et aux partis bourgeois, fait défaut.

La nécessité de reconquérir son projet politique, une société socialiste, (c’est à dire gérée par ses organisations naturelles que sont les syndicats, ses Union Locales, ses fédérations d’industrie, sa confédération), voilà ce qui selon nous constitue la colonne vertébrale d’une stratégie révolutionnaire à mettre en oeuvre dans l’immédiat.

Cela passe par la création d’une tendance syndicaliste-révolutionnaire internationale, basée sur des tendances SR dans chaque confédération syndicale de classe dans chaque pays. C’est à un appel dans ce sens qu’ont abouti les débats cet été entre les CSR de France et l’organisation Liberty and Solidarity du Royaume Uni. Ce texte pose les principes de l’action SR non sectaires, tournée vers l’unité de classe, mais aussi vers le regroupement des révolutionnaires faisant la différence entre une confédération et une tendance syndicale. Cette distinction est en effet incontournable.

Les CSR ont pris une seconde initiative, découlant logiquement de la précédente. Pour reprendre la main sur notre projet politique, il est grand temps que les syndiclaistes de classe, quelques soient leurs préférences quant aux moyens à mettre en oeuvre pour se débarasser du capitalisme et construire le Socialisme, passent à l’offensive sur le térrain du syndicalisme d’industrie. Nous devons clairement nous rencontrer pour que, branche par branche, nous alimentons les débats dans nos syndicats d’industrie et fédérations afin de construire un projet de gestion socialiste de nos branches d’activité respectives : chimie, transports, ocnstruction, automobile, éducation, santé, social, énergie...

De telles rencontres sur le syndicalisme d’industrie seraient alors le complément logique de la bataille qui doit être générale pour transformer les syndicats d’entreprise en syndicats de branches locales.Et la question de la coordination au niveau international se posera alors tout naturellement.

Notre tendance appelle donc, sans sectarisme, tous les syndicalistes de classe à débattre de ces deux propositions et à s’en emparer pour que cela ne reste pas l’initiative des CSR. Nous sommes persuadés que très rapidement le syndiclaisme révolutionnaire peut franchir un seuil pour sa reconstruction au niveau international. Cela passera par une élaboration stratégique commune. Mais aussi par l’intervention coordonnée pour donner plus de cohérence et une stratégie à nos confédérations respectives."

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Re: Syndicaliste! n°40, la revue des CSR, est sorti

Messagede luco » 15 Déc 2011, 19:22

Ce ne sont pas des partis qui dirigeront le Socialisme à la place des travailleurs-euses ou alors ce "Socialisme" ressemblera étrangement à un Socialisme d’Etat.


Pas des partis, d'accord.

Des syndicats ?

Le syndicalisme révolutionnaire se base sur une prémisse qui me paraît fausse et dangereuse, technocratique, la même que Marx dans certains de ses écrits : "l'administration des hommes fera place à l'adminsitration des choses" (en substance).

C'est croire que le rapport des hommes à la production et à la consommation est un rapport objectif (rationnel, quantitatif etc.) : or, le rapport de l'homme à sa production et à sa consommation est subjectif, relatif, affectif, culturel, spirituel... bref, politique.

Il n'y a pas de "besoins" objectifs dans la satisfaction des besoins humains (à part, ceux essentiels, de boire, manger, se vêtir, s'abriter. mais la vie ne peut être réduite à la survie). Et donc, ce qui peut aider à déterminer l'orientation de la production et de la consommation, c'est le débat d'idées, la différence des options, des préférences, mais aussi... le marché (pour éviter un certain nombre de lourdeurs, d'inerties).

Voilà pourquoi, le pluralisme politique et syndical me paraît incontournable, associé au pluralisme économique (une dialectique entre plan & marché), même si la sphère marchande, régulée par l'offre et la demande, doit être strictement encadrée pour éviter le développement de monopoles, de castes... (mais le problème des castes technico-bureaucratique syndicale est tout aussi important au regard des expériences passées). L'important étant de mettre au coeur du projet d'émancipation, la démocratie, et donc des outils qui la favorisent au service du plus grand nombre : socialisation du pouvoir et des pouvoirs, plutôt que leur abolition qui me paraît chimérique.

Voilà pourquoi je me reconnais plus dans le projet communiste libertaire d'AL (qui imagine de laisser une place, même marginale au marché) ou à celui, autogestionnaire de certains courants marxisants, que totalement "collectivistes/communistes".

Libertaire, égalitaire, fraternitaire. L'intendance suivra, comme disait l'autre... :-D
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Re: Syndicaliste! n°40, la revue des CSR, est sorti

Messagede SchwàrzLucks » 15 Déc 2011, 19:50

Je suis tout à fait d'accord sur les besoins qui sont subjectifs et dépendent des cultures de l'individu-e, de ses centres d'intérêt, etc. En bref, il s'agit de penser le communisme comme individualiste (dans le sens où chaque individu-e puisse s'épanouir dans sa plénitude tant qu'il ne nuit pas à la liberté d'autrui*) et non pas de réduire chaque individu-e à une chose.

Toutefois, je ne suis pas d'accord quant à l'idée d'insérer un marché, et encore moins un marché libre comme proposé dans le programme d'AL. D'ailleurs, tant qu'à faire, pourquoi ne pas avoir parlé du mutuellisme proudhonien et pourquoi parler de marché libre, terme bien plus connoté "libéral" ? A vrai dire, je pense que l'on peut penser d'autres formes d'organisation de l'économie qui puissent satisfaire les besoins de tous tout en restant communistes. Un exemple simple : l'on pourrait organiser l'économie en deux circuits.

L'un, dit primaire, rassemblerait production et distribution des biens auxquels l'on aura donné le qualificatif de "première nécessité". Dans ce circuit, l'on aurait donc une participation à la production de plus ou moins tous, de même pour la consommation. Un circuit secondaire rassemblerait quant à lui les besoins plus spécifiques, que tou-te-s n'ont pas forcément, et relèverait plus d'une association volontaire sur le principe du "tu participes à la production sur ce circuit, tu peux consommer dans ce circuit".

On m'avait aussi fait remarquer que "ceux qui voudraient tel produit peut demander devraient le produire eux-mêmes" mais ça me semble peu réaliste aujourd'hui sachant que l'on en est plus à l'artisanat, et que je doute qu'il soit réellement souhaitable de revenir à un artisanat de masse. Qui plus est, ce n'est pas parce que je produis quelque chose que je veux le consommer et vice-versa. Cet argument me semble donc non avenant, d'où ma proposition de rassembler tous ces besoins (qu'on pourrait encore diviser en plusieurs niveaux bien sûr) au sein d'un circuit avec adhésion volontaire dont le contrat impliquerait le fait de participer à la production en échange de quoi l'on pourrait participer à la consommation au sein dudit circuit.

Qui plus est, généralement quand l'on parle de la production/distribution en société communiste, on entend souvent "on décidera démocratiquement de ce qu'on produira" (sous-entendu par décision majoritaire/etc.). Sauf que la question des besoins divers et variés de chaque individu-e me semble relever de la seule souveraineté sur sa propre vie (en effet, que M. X aime les didjéridos n'a - tout du moins à mon avis - aucun impact négatif sur la vie de Mme Y. Je ne vois donc pas au nom de quoi cette dernière pourrait l'empêcher de formuler ce besoin) et qu'elle est trop importante pour ne pas être traité. On peut aussi penser à l'utilisation de l'outil informatique via lequel chacun-e, sur un logiciel, pourrait entrer les besoins qu'il estime être les siens. Des mandaté-e-s pourraient ensuite lister tout ça à l'échelle d'une commune/région/pays/etc. afin de guider la production, tout en se chargeant de vérifier qu'il n'y ait pas d'abus. Et pour ce qui se méfient de l'outil informatique via lequel la consommation d'un seul clic serait peut-être trop automatique, parlons de bâtiments destinés aux coopératives de consommation auxquels il faudrait se rendre pour procéder à la description de ses besoins. Il reste encore la possibilité que des mandaté-e-s aient la responsabilité d'aller recenser chez tout un chacun les besoins, etc., etc. Bref, les idées ne manquent pas.

Quoi qu'il en soit, et après ce post pas forcément très clair, j'aimerais conclure en affirmant que cette question est très importante. Le secret de la stabilité d'un système tient notamment dans le fait que chacun-e puisse répondre à ses besoins, sinon il faut s'attendre à des problèmes.




* C'est cette différence que je fais entre individualisme et égoïsme : l'individualisme, c'est la liberté de chacun-e dans l'égalité, l'égoïsme c'est la liberté au sens libéral du terme, la loi du plus fort.
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Re: Syndicaliste! n°40, la revue des CSR, est sorti

Messagede Kzimir » 15 Déc 2011, 20:11

luco a écrit:Voilà pourquoi, le pluralisme politique et syndical me paraît incontournable

Juste une question par rapport à cette phrase, j'aimerais bien qu'on définisse ce qu'on appelle "syndicat" sous le socialisme. Perso je suis plutôt en accord avec la vision des CSR, mais je comprends le "syndicat" comme un organe regroupant l'ensemble des travailleurs et des travailleurs dont les décisions seraient prises de manière démocratique et autogestionnaire. Bref, pour moi le "syndicat" sous le socialisme c'est une assemblée des travailleurs créée à partir du "syndicat" pré-révolutionnaire (qui me semble être le seul organe de classe à avoir ce potentiel). En conséquence, je comprends mal le pluralisme syndical sous le socialisme, mais au contraire le pluralisme au sein du syndicat.
Après peut être que ce que je dis ne correspond à rien, et que ni les CSR ni personne ne voit les choses comme ça, mais je pense que ça serait bien de préciser le terme pour préciser le débat.
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Re: Syndicaliste! n°40, la revue des CSR, est sorti

Messagede luco » 15 Déc 2011, 20:31

Je comprends bien ce que tu veux dire.

En conséquence, je comprends mal le pluralisme syndical sous le socialisme, mais au contraire le pluralisme au sein du syndicat.


Disons que pour moi, le socialisme n'est pas un état stable, défini une fois pour toute, une fin de l'histoire. Et donc se posent toujours des questions essentielles (existentielles) : quoi produire, comment, quelle forme de démocratie, quelle meilleure façon de trancher les décisions collectivement, quelle société sommes nous en trai de construire, qu'est-ce q'une vie "bonne" et ainsi de suite... et tout ça finit toujours par donner lieu à plusieurs structures affinitaires, qu'elles soient syndicales, politiques, artistiques... pour les exprimer. Cette diversité, c'est la vie même. Elle s'est toujours produite, et en un sens, elle est la beauté de la vie, non ?

Pourquoi un syndicat même local ou de branche, échapperait à cette diversité des points de vue, des manière de les faire émerger, de les trancher etc. ?
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