Mouvement contre réforme des retraites 2010

Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Nico37 » 10 Nov 2010, 23:20

Avignon, 6 novembre - La manif la plus speed depuis 1968 ? Peut-être bien !

Avignon, 6 novembre tout le monde s’attendait à l’enterrement du mouvement et à la manif la plus planplan de l’année… et bien non, manif sauvage, confrontation avec des CRS débordés, gazage et tabassage de manifestants allaient être au programme !

Tout débute à 14 heures à la gare à l’appel de l’intersyndicale, tout au plus un millier de personnes sont rassemblés au départ de la manif (les syndicats avaient annoncé 20'000 manifestants lors de la dernière journée). Puis le cortège s’ébranle et se met à grossir superbement. Combien de manifestants à l’arrivée devant le Pont d’Avignon ? Plusieurs milliers mais en tout cas bien plus que les pronostiqueurs de tout poils ne l’avaient prédit. Première surprise.

Puis, à la fin des traditionnelles prises de paroles, une personne (peut-être de SUD) appelle les manifestants à se rendre au Palais des Papes (en centre-ville) où s’achève le «Forum d’Avignon» («rencontres internationales de la culture, de l’économie et des médias» — Sur la première édition de ce Forum de la culture, le journal «Incendo» avait réalisé un article en janvier 2009, «État de siège. Avignon, trois jours sous le forum de la culture».) en présence de toutes les crapules cultureuses imaginables et de leur ministre Frédéric Mitterrand. C’est environ un millier de manifestants qui vers 16 heures converge vers le lieu par petits groupes, sans étiquettes ou syndicalistes (CGT ou SUD).

Le secteur en question est verrouillé par un imposant dispositif de CRS et gardes mobiles. Un premier petit groupe de manifestants (SUD, CGT ou sans étiquette) cherche à rejoindre la place du Palais des Papes par une ruelle/escalier mais se trouve face à un léger barrage de gardes mobiles… et repousse alors ces derniers pour passer… Les militaires ripostent par des tirs de grenades lacrymo et un viril matraquage (qui voit un manifestant repartir la tête en sang) et reprennent la rue.

D’autres groupes, profitant d’un labyrinthe de ruelles, réussissent à déjouer le dispositif policier pour accéder à la Place du Palais ; ils sont bientôt plusieurs centaines à s’y installer. D’autres centaines de manifestants, dans les deux principales rues d’accès à la place font face à des cordons de gardes mobiles débordés par la situation. Pendant plus d’une heure.

Les nombreux participants au Forum de la culture ayant fini leur champagne et devant prendre un TGV pour retourner sur Paris, des renforts de CRS sont dépêchés sur la place pour libérer le passage des berlines avec chauffeur qui attendent. Les manifestants présents sur la place sont gazés, bousculés et matraqués. Les rumeurs parlent de deux arrestations (dont un relaché peu après).

Puis vient le tour des participants du forum de seconde zone (sans berline avec chauffeur) se regroupant dans des cars et minibus sous les sifflets et huées des manifestants… qui bloquent ensuite le départ des véhicules vers la gare TGV. Nouvelle intervention des CRS qui repoussent les trouble-fêtes avec leurs boucliers.

Puis c’est le préfet du Vaucluse, en grand uniforme et escorté de flics de la DCRI et de la BAC, qui veut se frayer un passage pour rejoindre la préfecture distante de 300 mètres. Les manifestants, l’ayant repéré, accourent et l’insultent. C’est quoi son nom déjà ? «Enculé !» me répond un responsable cégétiste (un peu homophobe mais bon…). Les CRS doivent speeder pour assurer sa protection jusqu’à la préfecture.

À ce moment-là tout devient très confus et en plus il commence à faire nuit (il est plus de 18 heures). Les CRS amorcent un mouvement sur la place de l’Horloge où sont massés les manifestants et se rassemblent devant des camions situés sur une rue perpendiculaire (rue Favart). Personne ne comprend ce qu’ils vont faire, mais environ deux cents manifestants se rassemblent devant les fourgons ; on trouve beaucoup moins de syndicalistes badgés, plus de sans étiquettes, mais aussi pas mal de jeunes lascars qui trainaient sur la rue de la République : tout le monde gueule «Police partout, justice nulle part !», «Libérez Avignon !» mais surtout un vibrant et répétitif «Cassez-vous !». En fait les CRS s’étaient rassemblés à cet endroit pour décrocher de la place ; une haie de bouclier doit se déployer pour faire un passage aux fourgons qui se replient sous les insultes, huées, sifflets et jets de quelques projectiles de fortune. Dernier «incident» lorsqu’une manifestante ouvre la porte du dernier camion (logistique) des flics ; les CRS gazent alors pour se dégager mais sont talonnés un bon moment par les manifestants hurlant «Cassez-vous !». Victoire non militaire mais au moins morale si ce n’est politique.


Bref, du jamais vu pour une petite ville paisible comme Avignon ! La lutte continue ! Pas de retraite à l’attaque !

Indymedia Paris, 6 novembre 2010.
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Pïérô » 11 Nov 2010, 01:18

faisant suite et écho (voir page précédente) :

Motion de SOLIDAIRES 37 à SOLIDAIRES national

SOLIDAIRES 37 a pris connaissance d’une part du compte-rendu interne de SOLIDAIRES
de l’intersyndicale du 4 novembre 2010 et d’autre part des communiqués communs de
l’intersyndicale du même jour et celui du 8 novembre 2010.

La signature par SOLIDAIRES de ces communiqués et les positions portées
lors de la réunion (simple « soutien aux mobilisations » et aucun appel
notamment à la grève, pas même un relais des demandes du type « marche sur
l’Elysée » ou « réunion des intersyndicales locales », proposition de la date trop
tardive du 18 novembre, acceptation de l’élargissement des mots d’ordre…)
sont incompréhensibles et en total décalage avec les positions exprimées par
SOLIDAIRES lors des précédentes rencontres et la non signature des derniers
communiqués.

Que SOLIDAIRES s’associe à ce qui apparaît clairement comme la
chronique annoncée de la fin du mouvement n’est pas acceptable. Le mot grève n'apparaît
pas une seule fois dans ce communiqué du 8 novembre ; le retrait de la loi n'apparaît pas,
bref la stratégie de la CFDT & consorts est victorieuse. D'autres revendications générales
apparaissent, diluant la revendication principale des semaines passées : Retrait/Abrogation
de la loi "retraites".

Nous vous demandons de retirer la signature de SOLIDAIRES de ce
communiqué du lundi 8 novembre car ce dernier ne remplit pas les conditions et les
exigences portées par SOLIDAIRES jusqu’à fin octobre et dans lesquelles nous nous
retrouvions pleinement. Nous souhaiterions connaître les positions de toutes les
organisations syndicales membres de SOLIDAIRES et celles des Solidaires locaux
qui ont conduit Solidaires à signer ce communiqué du 4, puis du 8 novembre.

Nous vous demandons de transmettre cette motion aux organisations syndicales membres
et aux Solidaires locaux.

Tours, le 10 novembre 2010
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Pïérô » 11 Nov 2010, 01:47

brûler symboliquement le texte de loi :
Samedi, lors de la rencontre nationale des AG interpro, nous avons décidé de brûler symboliquement le texte de loi sur la réforme des retraites lors de sa promulgation. La loi a été promulgué cette nuit. Chose promise, chose due : le texte sera imprimé pour l'action de demain. Nous pourrons le brûler devant la préfecture.


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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Nico37 » 11 Nov 2010, 19:02

Action collective face à la contre-réforme des retraites : entre guérilla et résistance sociale sans violence Le Monde libertaire n°1612 (11-17 novembre 2010)

Débuté en mars 2010, et depuis huit mois, face à la contre-réforme des retraites, le mouvement social a mobilisé à sept reprises plusieurs millions de salariés dans les secteurs public et privé, chez les précaires, les chômeurs et la jeunesse étudiante qui, au sein des luttes, ont retrouvé le goût de l’action collective.

La popularité de ce mouvement dépasse la stricte remise en cause des retraites et cristallise de nombreuses frustrations liées à la montée de l’injustice sociale. Chacun perçoit que celle-ci constitue une attaque de plus contre nos conditions de vie et se conjugue avec une inégalité de plus en plus importante du partage des richesses (actionnaires, banquiers, patrons et tout ce qui compose la haute bourgeoisie entrepreneuriale et financière n’ont jamais été aussi bien protégés par l’État). Elle est devenue la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

La mobilisation, après s’être radicalisée, porte maintenant en elle des revendications sociales qui dépassent le sujet des retraites.

Pourtant elle était partie d’une contestation classique. Comme lors des précédents mouvements sociaux de 1995 ou de 2003, la mobilisation avait été initiée, en premier lieu, par les fonctionnaires et les agents des grandes entreprises de transport.

Dans un premier temps, nous avons vu que les syndicats étaient largement débordés par les actions collectives d’une base qui s’est construite dans la solidarité entre militants syndicaux et une population exaspérée. L’action et la volonté, parfois obscures, des militants anarchistes syndicalisés ne sont pas à négliger dans leur rôle de minorités agissantes. Le mécontentement de cette base reste tellement intense que les syndicats, après la crise de la réforme de leur représentativité, et l’échec répété des intersyndicales, sont parvenus, malgré leurs désaccords, à rester unis. Et les grandes organisations, malgré leurs institutionnalisations, ont jusqu’à présent préservé leur capacité à absorber dans leurs rangs les insatisfactions et les colères diverses et variées. Grace à la radicalisation des bases syndicales, un frémissement de resyndicalisation est perceptible, surtout à la CGT et à Sud.

Et, même si le syndicalisme français actuel s’est largement égaré dans les voies de la concertation et parfois, pour certains, de la compromission avec l’État et le patronat en désertant le champ de l’action directe et de la lutte, ce regain est évidemment une bonne nouvelle pour la négociation sociale. On sait par expérience et pragmatisme que les représentants du personnel, quand ils sont syndiqués, disposent d’une plus grande autonomie et d’un poids plus important qui leur permet d’obtenir des compromis plus avantageux pour les conditions de travail et les salariés. C’est aussi un facteur de plus grande conflictualité. La présence syndicale reste un outil : ainsi, les établissements défendus par un délégué syndical sont plus nombreux à entrer en grève que ceux qui n’en ont pas.

Par la suite, la contestation fut portée par des acteurs moins attendus. D’abord, les blocages stratégiques des raffineries par les ouvriers avec l’aide des collectifs intersyndicaux et interprofessionnels ont surpris les médias et les pouvoirs publics, et contraint l’État à ouvrir ses stocks réservés aux situations de pénurie.

Puis, à la surprise de tous, la jeunesse a emboîté le pas sur la voie de la radicalisation. D’abord, les lycéens et collégiens, suivis par les étudiants, qui ont perçu à leur tour dans cette contre-réforme, une aggravation de leur futur, aussi bien pour leur cadre professionnel que pour leurs temps libres.

Avec l’arrivé des jeunes, les violents affrontements de Nanterre et du centre-ville de Lyon, avec ses caillassages, ses heurts avec les forces de coercition, ses pillages de commerces, ses dégradations sur le mobilier urbain et l’incendie de véhicules, permettent au gouvernement, avec l’aide des médias, de relancer la peur, de stigmatise les « casseurs » pour favoriser l’adhésion de certaines couches de la population à leur démarche sécuritaire.
Le phénomène des « casseurs » n’est que les résultats de la conjonction de la peur des populations jeunes pour leur avenir et de l’exaspération sociale qui se décline par le chômage, la précarisation, l’absence de satisfaction de certains besoins fondamentaux, le mépris et le racisme primaire, la stimulation à outrance des désirs consuméristes, l’injustice sociale, le morcellement et la division antagoniste des classes défavorisées et salariales organisés par l’autorité politique étatique et certains médias, etc. Et j’en passe…

Mais qui sont donc ces jeunes qui vont devenir ces « casseurs » ?

La réponse est toujours la même depuis les dernières manifestations impliquant la jeunesse (comme le mouvement anti-CPE en 2006) : c’est un mélange de jeunes très politisés, pris dans une démarche politique de type révolutionnaire et insurrectionnel, qui défient le pouvoir en place, de jeunes de banlieues pauvres qui viennent faire l’émeute en centre-ville, des petits délinquants parmi lesquels on trouve nombre de « cousins » de la police, qui viennent avant tout se servir dans les magasins. Ajoutons les provocations policières et l’infiltration de flics en civil parmi les émeutiers. Rien de nouveau, au moins depuis les années 1990.

La 7e journée de mobilisation

Pour la propagande médiatique, le constat est unanime, la septième journée d’action du 28 octobre 2010 marque un fléchissement par rapport aux journées précédentes. Aussitôt, Le Monde a titré « Une septième journée sans illusion » et TF1 a noté « une certaine forme de fatigue ».

Mais qu’importe les chiffres qui valsent au gré du ministère de l’Intérieur, des syndicats et des journalistes, le mouvement collectif reste fort alors que la loi a été définitivement adoptée mercredi et que les vacances scolaires rendent plus difficiles les mobilisations. Des manifestations importantes ont encore eu lieu à Paris, Marseille, Toulouse, Lyon. Des cortèges qui ont rassemblé plusieurs milliers de personnes ont été organisés en région, dans de nombreuses villes plus petites. Ce qui a fait au total 270 manifestations. Les mouvements de grève dans les transports et le secteur de l’énergie se font nettement moins nombreux.

à cause de la Toussaint, les lycéens étaient cette fois bien moins présents dans les cortèges. Mais leur absence fut compensée par des étudiants fortement motivés et qui voient, autour de l’Unef, de Sud Étudiants et de la CNT-FTE, le nombre de ses assemblées générales s’accroître dans de nombreuses universités.

Par souci de ne pas rendre l’ensemble du mouvement impopulaire et aussi par une forme de résignation, les salariés des raffineries en grève ont marqués le pas, et malgré le grand élan de solidarité de ces dix derniers jours, les installations de Total comme celles de Feyzin dans les Bouches-du-Rhône et de Donges en Loire-Atlantique ont voté la reprise du travail. Le blocage des ressources pétrolières a bel et bien trouvé ses limites humaines et psychologiques.
En même temps, la motivation des manifestants reste forte. Beaucoup de ceux qui ne manifestent pas soutiennent le mouvement et bien qu’il y ait moins de grévistes, les gens sont en colère et se plaignent qu’« on leur demande de faire toujours plus avec moins, ils ne veulent pas partir au-delà de 60 ans ». Il est vrai que les sondages restent largement favorables aux manifestants : 65 % des Français apportent ainsi leur soutien à la journée de grève et de mobilisation de ce jeudi (selon un sondage CSA paru dans Le Parisien).

De nombreuses voix de manifestants proposent de bloquer le pays avec des méthodes douces. Certains veulent retirer leurs espèces de la banque, d’autres envisagent « la grève de la consommation : une baisse de 10 % de la consommation des ménages nous permettrait à tous de tenir les mecs du Fouquet’s. Nous achetons un maximum local pour éviter d’engraisser des actionnaires, la viande est achetée directement à la ferme, nous cultivons des légumes, n’achetons plus aucune boisson, l’eau du robinet suffit. Faisons notre pain nous-mêmes et plus aucun achat bling-bling ».

Les vrais gens, comme nous baptisent les médias, avec leur volonté, ont des ressources insondables pour organiser une résistance qui peut durer.

La réforme nous cachait le projet Sevriena, l’entreprise sarkozyste de démolition des retraites 1.

De nombreuses personnes ne confondent pas la loi avec la justice et ce n’est pas parce qu’une loi est votée par les deux assemblées qu’elle est juste et qu’il ne faut pas continuer à la contester. Le parlementarisme, ce n’est pas une véritable démocratie. Bien que les ministres et les députés UMP nous martèlent avec véhémence qu’ils ont la majorité, il nous faut savoir que si nous tenons compte de l’ensemble de la population française inscrite sur les listes électorales, Nicolas-le-Bref, en pleine période de gloire, n’a obtenu que 44,45 % des suffrages et son groupe parlementaire que 33,29 %. Une majorité qui sans nul doute est bien relative !

Mais avec assurance, cet attelage d’incapables ploutocrates et arrivistes nous impose une contre-réforme malhabile et bâclée qui ne fait que répondre aux exigences des marchés, de la Commission européenne et du FMI. Et surtout celui-ci ne fait que traduire le népotisme de Nicolas Sarkozy, qui réussit ainsi à faire un cadeau impérial aux fonds de pension privés, au groupe CNP Assurances et au groupe Malakoff Médéric dirigé par un certain Guillaume Sarkozy. Dans le document du Cor (Conseil d’orientation des retraites), on découvre le pactole potentiel de collecte d’épargne-retraite « qui est nécessaire pour financer le maintien du niveau de vie des futurs retraités » en 2020, une grosse galette comprise « entre 40 milliards d’euros et 110 milliards d’euros, suivant les hypothèses de comportement des individus ». De plus, la société Sevriena, association entre la Caisse des Dépôts, CNP Assurances et le groupe Malakoff Médéric, « aura une action décisive dans la prise de conscience du marché et [constituera] une contribution majeure au financement des besoins de retraite des salariés, cadres et non cadres. En dix ans, elle s’imposera comme le leader des solutions d’épargne-retraite collective et individuelle avec une part de marché de plus de 17 % en retraite collective et 4 % en retraite individuelle ». Et voilà, 21 % pour le capitalisme financier, une belle arnaque !

Précisons que ce volet de la réforme satisfait la demande de la Fédération française des sociétés d’assurance et du Medef, dont Guillaume Sarkozy fut le vice-président.

La nouvelle loi des retraites va donc permettre la mise en place d’une procédure très incitative et quasi obligatoire de système par capitalisation. Ainsi la contre-révolution ultralibérale va continuer à avancer ses pions vers plus d’argent au profit et moins d’argent pour le peuple.

Ni A Proun ! Y en a assez !

Après avoir fait des cadeaux aux banques, cet État (gros tas) de merde continue à engraisser les riches en pleine crise économique. Et de plus, imposer aux actifs, salariés créateurs des richesses, de travailler jusqu’à presque 67 ans. La pilule devient de plus en plus dure à avaler, surtout lorsqu’elle se cumule avec pas mal de galères, de dévalorisation et d’insatisfactions.

Que fait un chien enragé à qui l’on a ôté de la gueule le seul os qui lui reste ?

Il mord et transmet sa rage.

La bataille des retraites, comme un drame médiatisé, qui évoque la mise à mort programmée de la protection sociale, ne se fera pas en manifestant sous la seule bannière du syndicalisme timoré qui va chercher, au bout du bout, à négocier avec les autorités étatique et patronale deux ou trois pauvres amendements. Elle se fera lorsque nous serons tous – toutes distinctions de classes sociales laborieuses confondues – enfin unis et solidaires autour des mêmes principes de réalité, du moins des mêmes aspirations de résistance acharnée à l’oppression économique, à l’hypocrisie politicienne et à l’autoritarisme étatique pour enfin favoriser la liberté, l’entraide et la justice sociale.

Et il y a fort à penser que les prochains gouvernements vont sous-estimer la colère qui va, un jour, se réveiller du tréfonds de la société, lorsqu’enfin le peuple ouvrira les yeux sur la puissance créative de ses propres capacités. Cela, même s’il nous faut patienter encore !

Mais dans l’attente, continuons le combat, car la résignation est un suicide au quotidien.

1. Sevriena est une nouvelle société d’assurance spécialisée dans la retraite par capitalisation, créée par Malakoff Médéric, dont le dirigeant est Guillaume Sarkozy. (NdR.)

Michel Sahuc - groupe FA de Montpellier
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Nico37 » 12 Nov 2010, 20:07

Tolosa a écrit:Lundi 15 novembre à partir de 14h : soutien aux syndicalistes de Molex : rdv devant le commissariat, bd de l’embouchure.

Mardi 16 novembre : rassemblement devant la Préfecture entre 12h et 14h pour interpeller l’Etat sur notre refus maintenu de l’injuste recul social sur les retraites.

Jeudi 18 novembre, à partir de 9h : soutien aux syndicalistes de Molex : rdv devant le commissariat, bd de l’embouchure.

Vendredi 19 novembre : rassemblement unitaire devant l’Agence Régionale de Santé à partir de 11h. Avec associations et syndicats, il s’agit de dénoncer les politiques de santé en cours.

Mardi 23 novembre : grève/manifestation : rdv à 10h, métro St Cyprien pour la manif. Dans le cadre de l’appel interpro national sur les retraites, à Toulouse on ne lâche rien dans la rue !


Paris : Un casseur présumé en détention
"AFP, 09/11/2010 | Mise à jour : 11:59

La justice a placé hier soir en détention provisoire un casseur présumé, dont des images diffusées sur internet avaient fait soupconner la présence de policiers provocateurs dans les manifestations, a-t-on appris aujourd’hui de source judiciaire.

Déféré le 6 novembre au parquet, cet homme, présenté par la police comme un proche des milieux anarchistes, a comparu lundi soir devant le tribunal correctionnel de Paris. A la demande du prévenu, la 23e chambre a renvoyé son procès au 6 décembre. Entre-temps, le suspect devra rester en prison, le tribunal ayant ordonné son incarcération.

Interpellé le 28 octobre dans un squat du XXe arrondissement parisien par la Brigade de recherche et d’intervention (BRI), il avait été placé en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire à Paris.

Sur la vidéo diffusée sur internet, on peut voir un individu cagoulé, armé d’un bâton, donner un coup de pied dans le dos d’une personne qui tente d’empêcher un casseur de briser une vitrine. Selon la police, c’est le donneur de coup de pied qui aurait été interpellé. Cette vidéo avait fait naître des accusations contre les policiers, soupçonnés de provoquer à dessein des incidents."

http://cettesemaine.free.fr/spip/articl ... ticle=3691



Soutien au « camarade ninja » et autres considérations

Tout commence par une situation de manif tristement banale, le 16 octobre 2010 à Paris, qui aurait pu n’être qu’anecdotique et vite oubliée : celle d’un « bon citoyen » s’improvisant défenseur de la vitrine d’un institut bancaire, et ceinturant un manifestant en train d’y exprimer sa colère ; d’autres manifestant-e-s accourent pour le libérer, pendant que les flashs, se ruant comme des mouches sur la scène au premier son de verre brisé, sont vivement repoussés. C’est arrivé cent fois, hélas, et ça ne semble pas prêt de s’arrêter.

Si nous en parlons, c’est qu’à partir de quelques images confuses largement diffusées, tout le monde ou presque a su se faire mousser : les médias en ont fait du sensationnel dans l’instant, permettant à quelques centaines d’internautes d’étaler à longueur de commentaires leur très fertile imagination, suivis de près par les directions syndicales, voyant là un bon filon pour isoler les formes les plus déterminées de la contestation, jusqu’à la police - cerise sur le gâteau - qui aurait eu tort de ne pas profiter de la situation pour redorer son blason !

Quid des manifestants pris à partie dans cette histoire ? L’un deux, après s’être fait traîner dans la boue par toutes les parties précitées - « casseur » pour les uns, « flic infiltré » pour les autres - est aujourd’hui en prison ! Comment en est-on arrivé là ? C’est précisément cette situation absurde qui impose, nous semble-t-il, quelques rappels et clarifications.

FANTASMES, MANIPULATION...

la formule n’est pas nouvelle ; chaque fois ou presque que la tension monte d’un cran, que les défilés débordent, qu’un conflit social se matérialise dans l’affrontement avec la police et l’attaque d’emblèmes du pouvoir et du capitalisme (banques, panneaux de pub, supermarchés, préfectures, commissariats... les cibles ne manquent pas !), on entend la même rengaine : ces actions « décrédibiliseraient » le mouvement, n’auraient rien à voir avec les manifestations, seraient l’œuvre de « casseurs », « infiltrés » dans nos rangs, voire de flics en civils poussant aux débordements !

Ces affirmations ont beau être absurdes, elle ne sont pas dues au hasard. Elles sont le fruit d’un discours élaboré sciemment, d’une propagande mensongère dans laquelle se rejoignent en pratique ceux qui s’opposent symboliquement : directions syndicales et gouvernements. Si les centrales syndicales prétendent représenter la contestation, elles cherchent surtout à lui dicter rythme et ton, n’ayant de cesse de modérer la colère des premier-e-s concerné-e-s, dans une logique de pouvoir et d’auto-préservation (assurer sa respectabilité, pour être invitées de choix à la table des négociations). L’histoire des combats ouvriers le montre tristement, à qui veut bien s’y intéresser.

Il n’est pourtant pas besoin de remonter très loin pour vérifier combien les victoires (comme le retrait du CPE en 2006) sont systématiquement le fruit d’une articulation entre mobilisations d’ampleur et généralisation des actes de désobéissance et de confrontation (blocages, séquestrations de patrons, sabotages, défense et offensives contre la police, casse, etc.). S’il ne s’agit pas de nier l’importance des grandes manifestations, force est de constater qu’elles n’ont, seules, rien donné jusqu’à présent, car c’est justement la perspective du dépassement des mots d’ordres syndicaux, la grève illimitée et le blocage de l’économie, l’insoumission généralisée et la jonction avec la colère couvant dans les cités dont l’État a explicitement peur !

Dès lors, pour brider la colère des participant-e-s et assurer l’ordre dans les rangs, rien de tel qu’un épouvantail : le « casseur », défini par contraste avec le « manifestant ». Le premier serait un barbare opportuniste s’immisçant dans un mouvement qui n’est pas le sien, le second un citoyen respectable exprimant son indignation démocratiquement. L’enjeu est clair : marteler par tous les moyens cette distinction imaginaire, diviser pour mieux régner, quand bien même la réalité ne cesse de mettre le mythe en défaite, des ouvrier-e-s de Continental saccageant la sous-préfecture de Compiègne aux syndicalistes de Charleville caillassant flics et locaux de l’UMP, en passant par quantité de lycéens, lycéennes et déscolarisé-e-s qui, sortant dans la rue pour manifester, refusent de se laisser disperser et répondent aux agressions des policiers.

... ET INFILTRATION !

il est clair que le mouvement actuel dépasse le seul cadre des retraites, et que pour bien des gens, cette réforme constitue la goutte d’eau les poussant à (ré)agir ; pour les sans-papiers, Rroms, jeunes issus des quartiers populaires, et quantité d’autres exploité-e-s... cela ne constitue qu’une attaque supplémentaire, qu’un pas de plus dans l’inacceptable. De là, part une colère singulière, à laquelle vient s’ajouter le ras-le-bol de tou-te-s celles et ceux qui, épuisé-e-s par la cécité et la surdité du gouvernement, sentent qu’il est nécessaire de déborder les cadres usés de la contestation (en)cadrée.

Or, si les flics en civil ont toujours été de tous les cortèges, il est évident que le contexte a bien des raisons de les mobiliser. C’est que ça pète un peu par ci, par là, de tous les bouts ; contrairement à ce que nous assène la propagande, les fameux « casseurs » sont partout : jeunes ou vieux, profs comme élèves, travailleurs et travailleuses syndiqué-e-s ou non, chômeurs/chômeuses ou salarié-e-s... les « populations à risque » ne cessent de se multiplier. Mais quand le spectre de cette « délinquance », agité quotidiennement au JT, ne suffit plus à l’endiguer, il faut du chiffre et des peines de prison pour dissuader.

Alors il en faut beaucoup, des flics, pour suivre pas à pas tout ce monde là ; à commencer par les plus déterminé-e-s, les plus énervé-e-s, mais aussi par les plus stigmatisé-e-s ; outre les « jeunes de banlieues », les dits « anarcho-autonomes » constituent un élément de choix, désignés comme « ennemis intérieurs » au terme de procédures antiterroristes bidons. Prendre en photo, observer, écouter, cartographier des vies, des affinités... mais aussi sortir un brassard (ou pas) au moment opportun, pour ramasser les copines, les copains, et les gens qui traînaient par là à ce moment là... voilà le sale boulot des flics infiltrés. Réprimer la révolte, à défaut de pouvoir la tuer dans l’œuf, et non pas... la provoquer ! Il suffit d’avoir participé à quelques situations émeutières pour réaliser combien les flics peuvent être vite débordés et peiner pour regagner le terrain !

En conséquence, savoir que les manifs grouillent de flics est une chose, et il est normal d’être méfiant-e - qu’ils se déguisent avec des autocollants CGT ou même CNT n’a par ailleurs rien de nouveau, n’en déplaise à Bernard Thibaut -, mais il importe, aussi, de faire preuve d’un brin de discernement. Car quand ceux et celles qui agissent de manière plus directe en manif sont accusé-e-s d’être des flics déguisé-e-s en manifestant-e-s, c’est le pouvoir qui est content (au delà des indignations des dirigeants et policiers, qui ne peuvent se permettre de laisser penser que la police ment, ceux-ci savent aussi en profiter) ! Mettre dos à dos flics et « casseurs », outre que cela est infamant, c’est contribuer directement à la propagande pacificatrice menée parallèlement par les directions syndicales et le gouvernement, c’est neutraliser ces autres possibilités d’action, qui seront dès lors accueillies avec suspicion, et c’est isoler ceux et celles qui se font prendre (puisque ça, les flics le font !), en substituant le doute à la solidarité. En bref, c’est faire le jeu du pouvoir, qu’on le veuille ou non !

DE « NINJAS » ET DE « VIEUX CONS »

Ceci étant dit, revenons à notre « situation de manif tristement banale, le 16 octobre 2010 à Paris ». Ni anecdotique, ni vite oubliée, hélas, puisque quantité de spécialistes auto-proclamés se sont depuis succédé, pour prouver qu’un manifestant en particulier - le « camarade ninja » - (ainsi que nous choisirons de l’appeler) n’était autre qu’un flic. Quant à nous, nous ne tenterons pas de « prouver » le contraire : rien ne semble pouvoir faire taire les conspirationnistes les plus averti-e-s, et il n’est pas de notre souhait de faciliter le travail des policiers, en versant quelque élément au dossier. Nous nous contenterons donc de rappeler des faits, et de dire ce que notre subjectivité d’individus engagés dans des luttes, ici et ailleurs, depuis des années, a vu dans la fameuse séquence de l’agence Reuters, si regardée, si commentée.

Retour au 16, donc, à la dispersion de la manif syndicale : autour d’une banderole « contre l’exploitation, bloquons l’économie », un millier de personnes part en manifestation sauvage de Nation, malgré l’intervention du service d’ordre de la CGT (tristement connu pour ses exactions, et notamment le tabassage de sans-papiers) qui tente de limiter le débrayage (on peut certainement dire de ce SO qu’il fait objectivement le travail des flics, mais nous nous garderons bien de parler d’infiltration !). Plusieurs centaines de personnes réussissent néanmoins à passer, et accélèrent en direction de Bastille, au rythme de divers slogans. Les flics croisés sont tenus en respect par des jets de pétards, alors que tags et pochoirs revendicatifs fleurissent sur les murs des banques et de la préfecture de police situés sur le chemin. Ça court, ça crie, ça vit.

Évidemment, pas mal de journalistes avec force flashs et caméras sentent qu’il peut y avoir de l’action, et se tiennent à l’affût des premières poubelles renversées. La vidéo dont il est ici question commence à hauteur d’une banque, quand un « homme à capuche » entreprend d’en briser la vitre avec un poteau. Un monsieur, la cinquantaine, que nous appellerons « vieux con » par simplicité, est assis en terrasse non loin de là, et sirote une boisson en famille, revenant de la manifestation. Non content d’avoir pu manifester plusieurs heures à sa manière sans que personne ne vienne l’emmerder, cette seconde manifestation semble éveiller en lui une âme policière, puisqu’il se dirige vers l’« homme à capuche » en lui criant « arrête, pauvre con ! », avant de le ceinturer.

« Camarade ninja » fait alors irruption, masqué et équipé de ce qui semble être un bâton. Il repousse « vieux con » d’un habile coup de pied sauté, puis se lance en direction des objectifs occupés à capturer la scène, aux cris de « cassez-vous ». Les journalistes reviennent aussitôt, mais repartent sous la menace du bâton. Pendant ce temps, d’autres gens sont occupés, en arrière plan, à faire lâcher prise à « vieux con », qui semble ne pas vouloir laisser l’« homme à capuche » tranquille. Coupure. La suite de la vidéo montre la grande fiesta policière à Bastille, après qu’une quarantaine de personnes aient été interpellées par une troupe de flics en civil, ayant soudain sorti brassards et matraques de sous leurs habits.

C’est tout. Ce que nous avons vu, nous, c’est un manifestant venir en aide à un autre, alors aux prises avec un citoyen-justicier, puis dissuader activement les journalistes présents d’enregistrer des images dont on sait qu’elles facilitent le travail policier, en vue d’interpellations puis d’inculpations après ce type d’action. On pourra certes juger que le coup de pied dans le dos était de trop, bien que ce ne soit notre intention de distribuer les bons et mauvais points, et que la « victime » ait ensuite précisé dans les médias qu’elle avait été à peine bousculée, et que personne n’avait cherché à lui faire mal (là où e bât blesse, c’est que « vieux con » semble y voir un argument supplémentaire en faveur de la thèse des policiers infiltrés ; on réalise combien le monde est à l’envers pour certains, quand la qualité de manifestant-e-s est mise en doute du fait qu’un passant, même chiant, n’ait pas été tabassé par ces dernier-e-s, alors que les flics, eux, offrent des fleurs, comme chacun-e sait !).

Quoi qu’il en soit, à partir de ces quelques images seulement, les esprits se sont échauffés : le coup de pied sauté devient la preuve d’un flic « venant en secours à un collègue occupé à casser » ; le bâton tenu comme une batte de baseball devient « matraque policière » ; l’efficacité du « camarade ninja » une preuve de son professionnalisme et de son appartenance au corps de métier incriminé ; l’intimidation des journalistes mitraillant les protagonistes (dont certains ne semblent pas masqués) devient « opération de maintien de l’ordre » ou « sécurisation du périmètre » ; enfin, les journalistes deviennent des manifestant-e-s, que le « camarade ninja » aurait tenté de repousser, en bon flic infiltré (seul contre tous !). Évidemment, l’intervention brutale des vrais flics en civil en fin de manifestation n’arrange rien au cafouillage...

On en serait bien resté là. À quelques théories complotistes sur Internet, qui ne datent pas d’hier. Mais l’ampleur du « débat » autour de l’identité et des mobiles du « camarade ninja » jusque sur Indymedia nous a contrarié-e-s. Plus encore quand journaux et syndicats en ont fait leurs choux gras. La police accusée de faire ce contre quoi elle s’escrime, ça n’allait pas passer... et ce n’est pas passé ! Une semaine plus tard, les flics arrêtaient un camarade lors de la perquisition en grande pompe d’un squat politique du XXe arrondissement. De quoi présenter un trophée (estampillé « anarcho-autonome », qui plus est !) lavant la police de tout soupçon, et décrédibilisant du même coup la parole contestataire contre cette même police, dès lors qu’elle s’élève contre les violences bien réelles que la police commet tous les jours, depuis toujours, puisque telle est sa fonction. Beau cadeau fait à la flicaille que celui de l’absolution !

Alors, serait-ce les « casseurs » qui décrédibilisent le mouvement ? Ses « représentants » ne se décrédibiliseraient-ils pas seuls ? Évidemment, il ne nous appartient pas de dire si la personne arrêtée et « camarade ninja » ne font qu’un, et à vrai dire, cela n’importe pas. Ce qui importe, selon nous, c’est que le buzz spectaculaire et l’alimentation de rumeurs et fantasmes sans éléments tangibles n’a eu à priori que des conséquences désastreuses... dont l’incarcération de quelqu’un !

ET MAINTENANT ?

ce texte vise notamment à inciter toutes les personnes hostiles à la répression, mais qui ont néanmoins accrédité ou cru la thèse de « flics-casseurs » à se reposer la question sur les conséquences, à court et moyen terme, de cette affaire.

Au delà du fait qu’un camarade ait été jeté en prison, l’enjeu, pour le mouvement actuel comme pour tous les mouvements à venir, est de ne pas céder à la paranoïa, à la culture de la rumeur et aux théories du complot, sauf à vouloir participer de la criminalisation et de l’exclusion des formes les plus vives et nécessaires de la contestation.

En outre, le slogan aberrant « flic-casseur », tel qu’on l’a vu scandé dans de très récentes manifestations, est à même d’encourager des comportements pour le moins effrayants. S’il est désormais considéré que « casser » en manif relève du comportement policier, alors les flics n’ont plus qu’à se frotter les mains, puisque leur seront livré-e-s les émeutier-e-s par des manifestant-e-s persuadé-e-s de renvoyer à leurs collègues des infiltré-e-s, faisant très ironiquement le travail de la police qu’ils entendent ainsi dénoncer et chasser !

À bon entendeur.

Contre l’État, les flics et les patrons, ne lâchons rien !

le 9 novembre 2010, des révolté-e-s d’ici et d’ailleurs
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede berneri » 13 Nov 2010, 00:35

l'ag interpro de tours a un blog , des images , du texte , des infos ici: http://ensemblepourleretrait.wordpress.com/
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Nico37 » 13 Nov 2010, 15:39

Entretien avec des occupants de la Maison de la Grève mise en place à Rennes lors du mouvement social de cet automne, « pour faire perdurer l’expérience antagoniste de grève et de blocage économique visant à s’opposer à la réforme du régime des retraites ».

Réalisé dans l’émission l’Egrégore du 8 novembre 2010, sur Radio Primitive (Reims).

http://sonsenluttes.net/IMG/mp3/Entreti ... Rennes.mp3
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Dernière chance contre la réforme des retraites

Messagede mobilisation » 15 Nov 2010, 10:59

CONTRE la réforme des retraites et la casse des services publics,
PAR UNE action UNIE des citoyens,
POUR une société collaborative et de partage.
---------------------------------------------
MODE D’EMPLOI DE CE MESSAGE
Si vous êtes touchés par le mal être social, la perte de sens et de valeurs de la société française et le mépris quasi généralisé des élus envers leurs électeurs, nous vous proposons de réaliser les actions ci-dessous selon vos possibilités :
1 - Diffuser ce message par vos moyens habituels (mails, post sur sites Internet, listes de diffusion, réseaux sociaux, syndicaux, politiques…).
2 - Ouvrir et/ou prévoir de participer aux caisses de soutien aux grévistes dont seule l’action permettra d’obtenir ce que nous voulons.
3 – Faire voter les deux motions simples proposées ci-après dans les assemblées générales proches de chez vous (comités de quartier, associations, collectifs…) et/ou sur votre lieu de travail et de planifier leur mise en œuvre effective.

NOUS REFUSONS
- Les plans d’austérité, la privatisation des services publics, l’accroissement de « l’insécurité sociale »,
- Le mensonge politique, comme la trahison du « président des riches » dont l’action parjure les engagements du candidat Sarkozy qui disait qu’il ne toucherait pas au régime des retraites.

NOUS REVENDIQUONS
1 - Le retrait immédiat de la loi sur la réforme des retraites (plus de 70 % de la population française soutient les actions visant à ce retrait).
2 – Le réengagement de l’Etat dans les politiques sociales et dans tous les services publics sans exception.

NOUS SAVONS QUE
- L’échec des actions passées est dû à leur étalement dans le temps et à leur isolement sur le territoire ; au manque de coordination entre les bases laissées isolées et démunies ; au faible engagement et soutien de certaines organisations dont la mission est de protéger les citoyens et les travailleurs et de défendre les acquis sociaux.
- Seule une convergence d'action au même moment du plus grand nombre de personnes dans tous les secteurs de l'économie, dans un seul et même but et sans limite de temps, permettra d'obtenir satisfaction.
Nous appelons donc les salariés du public et du privé, les professions libérales, chômeurs, retraités, étudiants, lycéens… des secteurs transports et fret, agriculture, industrie, services, raffineries, santé, justice, police, culture, énergie, éducation… à entrer en grève générale, simultanée et reconductible, seule action à même de parvenir à l’obtention de nos revendications légitimes.

NOUS PROPOSONS DEUX MOTIONS POUR UNE REELLE EFFICACITE
Voter en assemblée générale partout et dès que cela est possible, c’est-à-dire dès maintenant :
1 – La grève reconductible à partir du 23 novembre - date de la journée nationale interprofessionnelle de mobilisation initiée par les organisations syndicales CFDT, CGT, FSU, Solidaires et UNSA -, pour 5 jours renouvelables ; avec planification de la mise en place de piquets de grève pour bloquer effectivement toute activité économique.
2 – Le dépôt dans les 48 h suivant ce vote du préavis de grève reconductible.

QUELLE SOCIETE VOULONS-NOUS ?
Nous voulons inventer de nouvelles façons de vivre ensemble, respectueuses de l’homme et de son environnement :
- De nouveaux modèles de relations humaines (pouvant s’inspirer de la communication non violente, de l’écoute active, de la médiation…)
- De nouveaux modes participatifs et coopératifs de prises de décisions (comme la co-responsabilisation ou l’intelligence collective)
- De nouvelles habitudes de consommation, locale, saisonnière, naturelle, mesurée, solidaire (produits biologiques, système d’échange local de savoirs, investissements responsables…)

CHACUN PEUT PARTICIPER AU CHANGEMENT DEPUIS LA PLACE QUI EST LA SIENNE, ICI ET MAINTENANT
Votre engagement personnel et collectif sur ces deux motions est celui de la dernière chance pour s’opposer au démantèlement systématique et brutal des acquis sociaux.
Si cet ultime effort n’est pas accompli, il ne servira à rien de pleurer plus tard sur les autres régressions sociales annoncées (casse de la sécurité sociale etc.).
Si vous adhérez à nos convictions et que vous souhaitez les voir se réaliser, alors METTEZ EN ŒUVRE LE PLUS POSSIBLE DES TROIS INSTRUCTIONS DU DEBUT DU MESSAGE.


Le collectif « Dernière chance contre la réforme des retraites»
Et pour information : http://www.referendumretraites.org
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Pïérô » 16 Nov 2010, 14:31

Préavis de grève pour le 23 dans la fonction publique :

L’Union syndicale Solidaires « Fonction publique » dépose un préavis de grève pour le mardi 23 novembre à 00h01 (ce préavis comprend la nuitée en amont de cette journée pour les personnels travaillant en horaires décalés).

Ce préavis concerne l’ensemble des personnels titulaires, stagiaires, contractuels et auxiliaires des trois versants de la fonction publique et des établissements publics (y compris ceux présentant un caractère industriel et commercial) ainsi que les personnels titulaires et non titulaires de droit public exerçant leurs fonctions dans les Sociétés Anonymes et les établissements d’enseignement privé.

Ce préavis est motivé par les revendications suivantes :
• Pour l’abrogation de la loi portant réforme des retraites
• Pour garantir une retraite à taux plein pour tous sans allongement de la durée de cotisation et en préservant l’age légal à 60 ans ainsi que les ages légaux actuels pour les catégories actives.
• Pour le renforcement du code des pensions civiles et militaires
• Pour un financement de la retraite basée sur une meilleure répartition des richesses
• Pour l’arrêt des suppressions de postes
• Pour l’arrêt immédiat des fusions, restructurations, délocalisations et fermetures massives de services et toutes fausses économies décidées dans le cadre de la Réorganisation territoriale de l’état et de la RGPP
• Pour l’attribution des moyens nécessaires à l’exercice d’un service public de qualité et de proximité répondant aux besoins de la population et à l’amélioration des conditions de travail des agents.
• Pour une augmentation significative des traitements et des pensions et une réévaluation de l’ensemble de la grille indiciaire.
• Pour un véritable plan de titularisation.
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Nico37 » 16 Nov 2010, 21:44

La dialectique peut-elle casser des vitres ?

Considérations sur le 16 octobre, ses suites et la répression du mouvement.

À la suite des arrestations lors de l’action organisée le 16 octobre par l’assemblée « Grève-blocage-sabotage. Premier round, on continue ! », celle-ci a décidé d’écrire collectivement le texte qui suit.

Dans le mouvement en cours, la grève se heurte à certaines limites. L’encadrement législatif du « droit de grève » avec les réquisitions qui forcent les grévistes à travailler sous la menace de la prison, le service minimum et l’interdiction des occupations cherchent à limiter les effets de la grève. La légalisation de la part la moins efficace des luttes et la pénalisation de leur part la plus offensive est une des méthodes pour les contrôler - même si le mouvement, quand il est en recherche de puissance et de commun, ne se focalise pas sur ces distinctions et que pour lui la légalité n’est pas une frontière infranchissable ni l’illégalité un but en soi.

Il en va de même pour la manifestation. Le premier des dispositifs répressifs, c’est le parcours négocié et encadré par les flics, la collaboration des services d’ordre syndicaux et l’attention à ce que tout demeure sous contrôle. Chercher à sortir de ce dispositif, c’est tenter de constituer une force collective, se réapproprier la rue et sortir du simple comptage des forces en présence. C’est ce qui s’est passé le soir du samedi 16 octobre, lorsqu’un groupe de plusieurs centaines de personnes a quitté le rassemblement officiel pour tenter d’occuper l’opéra Bastille dans l’idée d’y tenir une assemblée générale et perturber la retransmission en direct du spectacle. Ce type d’action a eu lieu un peu partout et participait d’une dynamique générale. Ailleurs aussi, on cherchait à sortir du cadre institué des manifestations.

À l’issue de cette tentative, on compte une quarantaine de personnes interpellées et placées en garde à vue. La garde à vue (reconduite automatiquement à 48 heures) est utilisée par les flics comme une punition en tant que telle. Sur ces quarante personnes, huit sont poursuivies, certaines pour participation « à un groupement, même formé de façon temporaire, en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels, de violences volontaires contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens » et violences sur agents. Parmi les arrêtés se sont aussi trouvés des gens qui étaient déjà sous contrôle judiciaire pour des poursuites liées à des actions antérieures. Leur contrôle leur interdisait de se rencontrer : interpellés tous deux ce soir-là, ils auraient selon la justice violé cette obligation. L’argument ne tient pas : ils ont été arrêtés en compagnie de dizaines de personnes et l’action, appelée publiquement, rassemblait des centaines de personnes. Convoqués par un juge d’instruction, ils ont reçu un avertissement avec menace de réincarcération « la prochaine fois ». Cinq des huit qui vont passer en jugement sont aussi placés sous contrôle judiciaire.

Au final, ce qu’on leur reproche, c’est d’avoir participé à une manifestation au lieu de faire profil bas et de rester chez eux. Le contrôle judiciaire est une méthode d’intimidation et d’isolement. Il s’agit d’interdire à certains de fréquenter certains lieux, de voir certaines personnes, d’avoir certaines attitudes : bref il revient à empêcher ceux qui sont dans le collimateur du pouvoir de participer à la contestation sociale sous peine d’emprisonnement. Au total, la répression, comme toujours, se décline en plusieurs versions, s’individualise de manière à briser les solidarités collectives.

Ce qui est juridiquement réprimé dans la participation à cette manifestation, c’est d’avoir été partie prenante d’une action au cours de laquelle quelques vitrines de banque ont été brisées. L’idée, assez bien illustrée par l’usage de cette fameuse « loi sur les bandes » récemment votée, c’est que la simple participation à un rassemblement, un « attroupement » ou une action nous rend pénalement coresponsable de tout ce qui s’y passe. Pour autant, on le voit bien, c’est le fait même de sortir des cadres institués et des formes d’organisation habituelles qui est visé.

Soyons clairs : s’en prendre à un symbole du capitalisme en brisant une vitrine de banque n’a rien d’exceptionnel ni d’incompréhensible. Des pratiques offensives comme des sabotages ou des affrontements avec les flics font partie intégrante de la lutte d’hier comme de celle d’aujourd’hui. Mais on voit actuellement que la répression touche non seulement ceux qui sont directement accusés de mener ces attaques, mais aussi tous ceux qui les entourent. Ces lois ont pour objectif de ne rendre possible que les actions encadrées par des services d’ordre, où les participants doivent se fliquer eux-mêmes, et où rien ne peut jamais se passer. Tout vise à policer nos pratiques et nos esprits.

Dans le discours policier et médiatique, l’attaque d’une vitrine de banque devient l’œuvre des « casseurs ». Ce terme, utilisé exclusivement dans le but de disqualifier les pratiques d’action directe est une catégorie abstraite construite de part en part. Celle-ci gomme une réalité sociale complexe et la dessaisit de tout contenu politique. Ces pratiques deviennent de la destruction purement asociale, sans perspective ni sens.

Qu’on dise que les casseurs « ne sont que des voyous » ou qu’on imagine, comme c’est si souvent le cas aujourd’hui, qu’il s’agisse de flics déguisés et infiltrés dans les manifestations relève, au fond, d’un même raisonnement : le « casseur » est étranger à la lutte, extérieur au mouvement.

Il est vrai que, depuis quelques années, des flics en civils ont de moins en moins peur de venir au cœur des manifestations pour procéder à des interpellations. Il est important de ne pas les tolérer et, lorsqu’ils sont clairement identifiés, de les chasser dans la mesure du possible . Cependant, cela a fait monter la paranoïa au point que certains voient des flics partout. Surfant sur le complotisme ambiant, des politiciens ou des syndicalistes comme Mélenchon et Thibault ressortent un discours vieux comme le stalinisme : tout ce qui leur échappe et qu’ils ne peuvent contrôler est accusé d’être manipulé par les flics.

L’hystérie politicienne et médiatique a crû autour de l’épisode du « casseur ninja », comme l’a appelé la presse. A partir d’images confuses diffusées sur Internet, les théories les plus délirantes ont proliféré : l’action de l’opéra était organisée par des flics, ou en tout cas voulue par la préfecture, des journalistes étaient déjà positionnés pour diffuser des images de violence au 20 heures, etc. Sous couvert de complotisme ressort l’idée que tout ce qui offensif et illégal ne peut avoir lieu que si le pouvoir en est à l’origine ou du moins laisse faire. On se persuade si bien de la toute-puissance de l’État que le moindre acte de révolte devient suspect. Le contrôle social est tel qu’il s’insinue dans les cervelles qu’il est impossible d’y échapper. On en arrive à une identification entre la barrière du légal et le champ du possible.

Cette frénésie, cette confusion, alimentent directement la répression : les flics se sont lancés, brigade criminelle en tête, à la recherche des protagonistes masqués de la vidéo et ont déjà incarcéré quelqu’un sous cette accusation.(Il est à Fleury-Mérogis jusqu’à son procès le 6 décembre prochain.) Dans d’autres villes aussi, par exemple à Nanterre et à Lyon, l’obsession des casseurs pousse la police à utiliser des moyens d’enquête sophistiqués, le plus souvent dédiés au grand banditisme, pour retrouver ceux qui se sont affrontés avec les CRS : photos haute résolution depuis un hélicoptère, recherche d’ADN sur des cailloux, etc.

Ainsi, tout concourt à ce qu’on devienne notre propre flic : la peur et la paranoïa, le soucis de la légitimité du mouvement, la répression ciblée sur tous ceux qui veulent sortir des sentiers battus.

Il nous faut rompre cette paranoïa et l’individualisation causée par la répression en s’organisant collectivement.

Prochaine assemblée « Premier round, on continue ! » le mercredi 17 novembre, 5-7-9 rue du capitaine Marchal, à 19 h 00.
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Nico37 » 17 Nov 2010, 19:50

Généraliser les pratiques de lutte, aujourd’hui et demain...

Malgré huit journées d’action particulièrement suivies, il apparaît que même avec 3,5 millions de personnes dans les rues, les défilés ne permettent pas d’être correctement entendus. Ce n’est pas vraiment une surprise, mais beaucoup d’entre nous l’avaient un peu oublié. Partout en France, les blocages dans les raffineries, les centres de traitement des ordures et bien d’autres sites se sont multipliés. Incontestablement, l’obstination de l’État et du patronat à imposer leur réforme des retraites a poussé le mouvement social à retrouver des pratiques syndicales disparues depuis trop longtemps.

L’unité à la base
Le mouvement social sur les retraites a permis de retrouver des pratiques intersyndicales à la base, fondées sur une représentativité de terrain. Malgré les divergences entre syndicats, un grand nombre de travailleurs et travailleuses ont privilégié leurs intérêts en développant une mobilisation commune, loin des défilés par cortèges syndicaux cloisonnés.

L’interprofessionalisme
Alors que depuis plusieurs années, l’heure était plutôt au repli sur soi et à la lutte catégorielle ou par entreprise, la mobilisation contre la réforme des retraites a permis de retrouver des actions où se mêlent tous les corps de métiers et d’industrie, chacun soutenant l’autre avec un même objectif.

L’action directe des travailleurs
Souvent montrée du doigt, l’action directe des travailleurs s’est largement développée ces dernières semaines. Dans son sens premier, c’est à dire loin de la violence individuelle ou d’une avant-garde éclairée qui reste sans effet mais plutôt en organisant des actions syndicales à la base sans attendre le feu vert des dirigeants syndicaux et sans déléguer à des représentants qui négocient et décident sans tenir compte de l’avis des travailleurs et travailleuses.

L’autogestion des luttes
Les assemblées générales souveraines se sont multipliées, dans le public comme le privé, sectorielles ou interprofessionnelles, pour décider collectivement de la grève, de sa reconduction ou non, ainsi que des actions syndicales à mener. Avec, en outre, un respect des décisions prises par chacun, vers une réelle autonomie des travailleurs et de leurs collectifs de travail.

La solidarité de classe
Tous les salariés ne pouvant faire grève en même temps – notamment les précaires et/ou isolés –, les syndicats ont repris à leur compte les idées de caisse de grève, de blocage par des camarades extérieurs à l’entreprise, pour éviter les sanctions pour les travailleurs de l’entreprise elle-même. Ce mouvement a renforcé la conscience de classe de tous et toutes : face au patronat et à l’État, nous avons tous les mêmes intérêts et nous sommes solidaires !

Le blocage de l’économie
Contrairement à ce qu’a affirmé la propagande d’État, les grèves reconductibles et les blocages ne furent pas un choix mais une nécessité. Comment penser sérieusement que des grèves peuvent se résumer à des défilés dans les rues, encadrés par les forces de l’ordre ? L’histoire, notamment en juin 1936, a souvent montré que nos droits, nos acquis sociaux ont été arrachés (et pas demandés poliment) à l’issue de luttes très dures et généralement en utilisant le seul moyen à la disposition des travailleurs et des travailleuses : la grève et le blocage de la production sur le lieu de travail. C’est ce que nous avons redécouvert dans le mouvement contre la réforme des retraites !

Généraliser, aujourd’hui et demain...
Ce sont ces pratiques de lutte, intergénérationnelles, fondées sur l’action collective et la solidarité de classe, qui peuvent nous permettre de gagner demain. Ne lâchons rien ! Continuons de développer dans le mouvement actuel comme dans ceux qui suivront :

- l’unité syndicale à la base ;
- les prises de décisions collectives en assemblées générales souveraines pour permettre à tous les grévistes de s’approprier la lutte ;
- les actions collectives de blocage d’entreprises et voies d’accès aux zones où sont produites les richesses ;
- le partage des informations sur les luttes et initiatives ;
- la solidarité interprofessionnelle ;
- les caisses de grève pour nous permettre de tenir et de gagner ;
- les grèves reconductibles ou tournantes, qui bloquent la production des richesses et donc des profits…
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Pïérô » 18 Nov 2010, 01:04

On ne lachera pas, AG interpro "Ensemble pour le retrait", Tours :

Image


Compte rendu et photos du 11 novembre :
ici : http://ensemblepourleretrait.wordpress. ... -novembre/
et là : http://www.solidaires37.org/spip.php?article511

Le 15 novembre deux sites ont été bloqués tôt le matin, dont le marché de gros.

une petite vidéo sur le blocage du dépot de Saint-Pierre- des-Corps :

Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Karima » 18 Nov 2010, 01:40

Fête des grévistes organisée par l’interpro 92 :

http://sudeducation92.ouvaton.org/spip.php?article354


N’abandonnons pas le combat. L’heure n’est pas à la résignation !

http://sudeducation92.ouvaton.org/spip.php?article351



Mobilisation au CNED de Vanves :

http://sudeducation92.ouvaton.org/spip.php?article352



La page mise à jour des AG et manifestations qui concernent notamment le 92 :

http://sudeducation92.ouvaton.org/spip.php?article301
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Nico37 » 18 Nov 2010, 21:14

Bilan de l'AG interpro Rennes de mardi 16-11-2010

Caisse de Grève :

En plus des 2000€ donnés aux cheminots de Rennes (la redistribution est en cours mais aura lieu par rapport à la paye de novembre) 500€ vont être donnés aux inculpés des manifs de St Nazaire. Il y en a eu 13 pendant les manifs contre la réforme des retraites. L'argent sera donné au collectif contre la repression qui les soutien matériellement : le CODELIB.

Rendez-Vous

Action !!! Action !!! Action !!! Action !!! Action !!! Action !!! Action !!! Action !!!

– Dimanche 21 rdv à 9h00 à la maison de la grève pour aller soutenir ceux qui luttent contre l'ouverture de l'intermarché de La Mézière.
– Mardi 23 après le rassemblement de l'intersyndicale (qui est à 11h30 place de la mairie) l'AGI propose un départ en action à 12H30. L'action est tenu secrète et est préparé en comité action.

Permanence

A l'initiative de syndicaliste de SUD Rail, se tiendra tous les mercredi à 16h une permanence pour échanger sur les expériences et pratiques
syndicales.

A ne pas manquer !

Vendredi 19 à 19h intervention : lecture de textes à 3 voix, vidéos et sons sur les luttes autonomes en italie dans les années 70, suivi d'une discussion.
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Karima » 20 Nov 2010, 01:20

STAGE DE FORMATION SYNDICALE : HISTOIRE ET ACTUALITE DU SYNDICALISME DE LUTTE 27 et 28 janvier 2011 (9h-16h30) à la Bourse du Travail de Paris :


http://sudeducation92.ouvaton.org/spip.php?article356


Casse des RASED : les élèves en difficulté ne sont vraiment pas aidés le gouvernement :


http://sudeducation92.ouvaton.org/spip.php?article355



Quelle école veut SUD Education ?


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Karima
 
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