La première question est nécessairement qu'est-ce qu'est la CNT ?
Il est bien évident que rencontrer la CNT dans une manifestation ou venir à une permanence syndicale est bien différent.
Il y a déjà plus de chance que celui qui reçoit à la permanence de son syndicat est plus à l'image de l'organisation que celui qui pérore sur le bord d'un trottoir, sans que l'on sache vraiment s'il a jamais adhéré à l'organisation dont il commente pourtant abondamment les anecdotes et les rumeurs.
Je pense aussi que fréquenter une permanence de l'Education, du Nettoyage, du Bâtiment ou du Commerce, ne donne pas la même impression, et pourtant tous sont membres de la même confédération.
Quand Daniel Pinos écrit:
j’ai ré-adhéré à la CNT en 2000, en rejoignant un certain nombre de mes vieux amis de la CNT et de l’ORA
Cela donne évidemment une certaine couleur aux propos qui vont suivre, car s'il est vrai que Mai 2000 fut un point d'orgue, il ammena à la CNT-f de "vieux camarades" qui vinrent y poursuivre des débats qui dans les années 70 ne les avaient pas obligatoirement vu défendre les mêmes positions. De part sa visibilité et sa nouvelle notoriété la CNT-f se vit l'enjeu de vieilles querelles du mouvement libertaire qui la dépassait et excluant la génération étudiante qui depuis 10 ans en faisait une part du renouveau.
À cette époque, de nombreux travailleurs adhéraient à la CNT, la rue des Vignoles était un havre fleuri et accueillant
Sans s'appesantir sur le "havre fleuri et accueillant" les chiffres démentent ce que dit Daniel Pinos. Depuis 2000 le nombre d'adhérents de l'URP restent stables sinon en légère augmentation. Si l'on peut regretter que les arrivées ne comblent que les départs, on peut constater un rééquilibrage qui se fait "au profit" de la représentation ouvrière d'entreprises privée. Moins d'étudiants et de postiers, plus d'ouvriers de nettoyage, du bâtiment ou de la metallurgie.
Gérard Mélinand, un vieux copain de l’ORA,
Il est indéniable que sans Gérard, mai 2000 aurait eut moins ... de gueule.
Gérard en avait à revendre ... de la gueule. Ce qui lui a fait quelques ennemis dans le mouvement libertaire.
Son enthousiasme et son ambition (collective) lui faisait parfois vouloir aller plus vite que la machine. Devant les réticences de certains camarades, il avait souvent tendance à vouloir passer en force. Une organisation nationale de type syndicale, a parfois un fonctionnement démocratique assez lent. Je crois que l'occasion de mai 2000 avait rapproché Gérard d'AL, et si la vie lui avait donné un peu plus de temps il est à parrier que Gérard aurait sans doute, suivi un chemin l'éloignant de la CNT-f.
Eh oui, notre péché avait été d’avoir intégré dans notre rédaction Tardi, Michel Boujut et Dominique Grange, de pouvoir compter parmi nos dessinateurs, entre autres, Siné et Pétillon. « Adèle Blanc-Sec, Jack Palmer, un régent du collège de pataphysique et les Nouveaux partisans à la CNT, mais vous n’y pensez pas camarades, il ne faut pas désespérer les limonadiers de la rue des Vignoles ! » Si nous avions écouté les mous du cigare qui nous critiquaient, Cartier-Bresson, Tardi, Gatti, Jean-Michel Carré, Jean-Louis Commoli, Noir Désir, Nilda Fernandez, François Béranger, l’ami Serge Utgé Royo, la fanfare des mineurs gallois de Tower Powery
Une partie du mouvement libertaire a toujours été séduite par la recherche de compagnons de route renommés. Une autre partie l'a condamné.
La CNT-f est d'abord une organisation de classe, et ceci sans anti-intellectualisme primaire.
L'éclat de mai 2000 n'a pas été suffisant pour que ceux qui l'ont accompagné à ce moment y restent. La CNT-f est moins médiatisée. Est-ce a regretter ?
Ensuite, vint l’heure de la scission au sein de la Comm’
La question des champs de syndicalisation occupe toutes les confédérations. Ce qui en résulte est toujours douloureux, et d'autant plus dans les organisations groupusculaires ou tout devient vite question de personnes. Le reste regarde les deux syndicats concernés auxquels je n'appartiens pas.
C’est donc tout naturellement que j’ai rejoint l’Éduc’.
Il semble que Daniel Pinos est rarement ou même jamais participé à la vie de son syndicat d'industrie (Educ 75), donnant tout son temps militant à sa section syndicale de Censier. Cela rend de ce fait difficile les appréciation sur la vie de l'Union Régionale Parisienne, qui n'est plus connue alors que par les rumeurs colportées à l'intérieur et surtout à l'extérieur de l'organisation.
Le climat qui règne au sein de la régionale parisienne est délétère
Non.
Les questions posées par le développement en général et les choix tactiques particuliers de certains syndicats interrogent toute l'organisation ce qui, a mon sens, reste de l'ordre du normal.
J’ai l’impression qu’un désastre se prépare
M6 ou TF1 ?
une poignée d’individus, qui s’est emparée de l’union régionale,
Pour s'emparer de l'Union Régionale il faut contrôler la majorité des syndicats (21)
On est ici au niveau de fantasme complotiste.
la CNT n’est pas une organisation de travailleurs, elle campe sur des positions idéologiques qui empêchent tout développement syndical.
La CNT-f est une organisation qui agit fonctionne suivant les statuts et stratégie qu'elle se donne en congrès. Par le passé, et donnant lieu à une scission qu'elle a assumé, la CNT-f a démontré qu'ele savait évoluer sur la représentativité dans les entreprises par exemple. C'est lui faire un mauvais procès que de l'accuser de dogmatisme.
Étienne Deschamps a fait parti du groupe de compagnons qui a redonné vie à la CNT française il y a une trentaine d’années, je connais son engagement politique et syndicale, je connais le courage de ses choix, il se bat aux côtés des travailleurs du nettoyage depuis 20 ans et je trouve immonde le procès qui lui est fait.
La responsabilité collective de l'organisation empêche de faire des procès en sorcellerie. Ceux qui, sous pretexte de défendre un ami, personalise les conflits desserve la cause qu'il sont censés servir.
des éditions CNT-RP dont je fais partie depuis plusieurs années en y publiant de cravachant livres anarchistes.
Daniel Pinos mélange les genres; Après s'être revendiqué du syndicalisme révolutionnaire il nous parle maintenant de livres anarchistes. Il existe aujourd'hui nombre d'éditeurs anarchistes, faut-il y rajouter les Editions RP de la CNT ? C'est la question posée par certains camarades. Et si c'était le cas quel liens organiques entre l'URP et les éditions du meme nom ?
Poser ces questions n'est à mon sens ni porter atteinte à la valeur des camarades qui depuis des années portent ces éditions à bout de bras et trouvent les financements pour les faire perdurer.
Pour preuve de ce désastre, il y a quelques jours aux Vignoles la fête de la CNT s’est soldée par un échec total sur le plan de l’audience
Daniel Pinos, une nouvelle fois méconnait les choix faits par l'URP.
Rennonçant aux fêtes qui n'offrent souvent qu'un plateau artistique, et têtes d'affiches, suceptible de faire déplacer les afficionados de concerts, l'orientation à été donné de valoriser les actions syndicales. C'est sûr que ça déplace moins de monde.
Pour ce qui concerne le Syndicat Unifié du Bâtiment de la RP, ce fut l'occasion de présenter l'ensemble de ses projets syndicaux et alternatif et d'y trouver des financements de soutien.
J'espère que ces réponses permettront à ceux qui peuvent s'intéresser au développement d'un syndicalisme particulier, de prendre de la distance avec d'aigres propos dus à une déception qu'on peut comprendre sans toutefois y accorder une importance démesurée.
Fraternelles Salutations Syndicalistes.