Voici quelques réponses sur le contexte qui fait que nous fonctionnons au relalenti sur caen. Nous sommes près d'un lieu de lutte où le réseau a participé par les stratégies qu'il n'a eu de cesses de promouvoir de désarmer. le texte parut dans le journal anarchiste soleil noir permet de sentir l'ambiance locale. A noter que tout radicaux que nous sommes nous avons toujours été bien accueillis sur les fronts de lutte, que notre critique est entendue, mais a du mal à porter réellement pour l'instant...
L’HEURE DE LA SOUMISSION.
RETOUR SUR LES LUTTES ANTI-THT EN COTENTIN-MAINE.
Nous étions nombreux-ses, notamment pour ceux et celles qui s’étaient mobilisés au sein du CRAN (Collectif Radicalement
AntiNucléaire) à porter pas mal d’espoirs sur les luttes anti-THT en Ile-et-Vilaine, Mayenne et Sud-manche, au vue des franches
mobilisations des habitant-e-s.
Mais force est de constater qu’aujourd’hui les illusions écologistes semblent avoir pris le dessus, et avec elles les aventures citoyennes.
Celles qui font renoncer au rapport de force, au profit des négociations et des enquêtes de contre expertise, et prendre
la décision d’une tenue d’enquête épidémiologique autour des THT par la justice fin août, pour une victoire.
Courant juin, l’enquête publique autour des lignes THT (très haute tension) mises en place par RTE (réseau de transport d’électricité)
pour acheminer l’électricité produite par le nouveau réacteur nucléaire (EPR) de Flamanville, a eu lieu. L’opposition
à cette enquête publique a été pour le moins réduite. Seuls 4 maires ont refusé d’accueillir l’enquête publique en mairie, tandis
que la plupart ont joué le jeu d’un Etat qui a pipé les dés depuis longtemps. Des rassemblements ont accompagnés les registres
enquête, mais sans s’opposer réellement à leurs tenues. Des registres de contre-enquêtes « citoyennes » étant simplement déployés,
pour faire office d’opposition. Et les seules grandes manifs qui ont été organisées, l’ont été en fin d’enquête, après
l’heure de clôture: elles n’ont regroupé que 200 personnes à Ernée et une petite centaine à Percy. Quand on se souvient des
milliers de personnes encore présentes il y a quelques mois, il y a de quoi être pessimiste quant à la tournure que semble prendre
la mobilisation.
A noter que sur Caen, la mobilisation n’était pas vraiment plus au rendez-vous. Des antinucléaires ont déployés des banderoles
sur des lignes hautes tensions, tandis qu’un appel à action a réunit plus de flics que de manifestant-e-s, et donner l’occasion
à la police de procéder à quelques contrôles d’identité.
Bien sûr, l’Etat n’a pas choisi juin au hasard, mais il ne fallait pas s’attendre à ce qu’il fasse de cadeaux.
Il est toujours aussi crucial de s’opposer au nucléaire, à son Monde et à sa relance, de la France à l’Italie. Au moment où l’EPR
est vendu comme une vitrine du développement durable, le pendant du renouvelable ; au moment ou ce renouvelable s’industrialise
avec les conséquences qu’on peut déjà deviner; que la politique de l’Etat « écologisée » rejoint la position des Verts,
« un euro pour le nucléaire,un pour le renouvelable »; il était plus qu’important que l’opposition s’organise réellement et s’oppose à
l’enquête publique.
Le texte Il est temps d’y aller, distribué lors de rassemblements contre l’enquête publique tente de poser les enjeux de cette période.
Un court témoignage sur la journée de mobilisation du 11 juin au Chefresne permet de sentir l’ambiance sur place. Deux
textes reviennent sur les procès en court, notamment le procès en appel pour les
gens du Ganva qui aura lieu en octobre à
Caen ▪
*********************
IL EST TEMPS D’Y ALLER !
Nous y voilà, l’enquête publique sur les THT est lancée depuis le 2 juin.
Une enquête toute factice, comme l’ensemble des enquête publiques engagées
par les nucléocrates. Les enquêtes publiques ne sont pour eux qu’un
espace publicitaire, un moment où l’on donne l’illusion d’écouter les citoyens.
Le nucléaire c’est un Monde qui dépasse ses simples installations et leur
nuisances. Bien sûr, de Flamanville à la Hague en passant par Tricastin les
« incidents », comme ils disent, produisent leur cortège de leucémies,
mais ils se prolongent bien au-delà de leur environnement immédiat, des
lignes THT, au développement des lignes TGV, en passant par nos décors
high-tech, nos villes illuminées, sans oublier bien évidemment le soutien
de dictatures qui permettent de récupérer de l’uranium comme au Niger,
et de guerres avec leurs menaces atomiques permanentes et leurs résidus
d’uranium appauvri.
Et c’est un Monde qui ne s’embarrasse guère de ses oppositions. Les procès
contre des militant-e-s de Greenpeace qui avaient occupé le chantier
EPR et contre les occupant-e-s du pylône de Flamanvile en avril 2007 en
sont un des meilleurs exemples. On tente de faire taire en frappant le
porte-monnaie.
Et bien évidemment ce Monde là on ne l’arrête ni avec un bulletin de vote,
ni avec des arrêtés anti-THT, qui ont au moins eu le mérite de démontrer
que notre démocratie, déjà toute factice, ils se la carrent… Les contreenquête
publiques ou les enquêtes scientifiques si elles ont le mérite d’informer,
ne suffisent à elles seules à s’opposer aux nucléocrates et à leurs
projets.
Certain-e-s ont pensé qu’il suffisait d’enfouir le problème pour qu’il
disparaisse avec l’enfouissement des lignes. C’était oublier que l’enfouissement
ne changeait rien aux nuisances électromagnétiques, et surtout que
pendant ce temps le Monde nucléaire continuait de tourner...
Aujourd’hui encore la question d’un moratoire est mise en avant. Pourtant
ce n’est qu’une bombe à retardement qui finira par nous sauter à la gueule
tout en risquant de nous démobiliser, d’ici là.
Ceux et celles qui ont cru ou continuent de croire au fait qu’on pouvait
transiger avec ce Monde sont bien obligés de s’apercevoir que, lui, ne
transige que s’il y est contraint. Et du Grenelle de l’Environnement (auquel
des organisations comme Greenpeace se sont empressées de participer) à
la demande d’enfouissement des lignes THT, c’est par la négative que l’État
répond, tout en continuant d’intégrer ceux et celles qui deviendront ses
écologistes. Les récentes déclarations de Sarkozy montre bien la stratégie
de l’Etat, investir dans un peu d’éolien pour mieux continuer le nucléaire
La résistance ne peut s’organiser que sur un tout autre terrain. Certain-e-s
comme les gens du GANVA se sont engagés dans la résistance active, en
occupant des pylônes, ou en arrêtant des trains de déchets radioactifs. En
Ile-et-vilaine, en Catalogne entre autre, des sabotages ont eu lieu. A Plogoff,
le maire avait refusé d’accueillir l’enquête publique obligeant le préfet
à déployer des mairies annexes et à occuper militairement la commune
pour protéger les registres. Des pistes sont là ou à réinventer. Ce moment
où l’enquête publique passe de villages en villages est propice pour montrer
notre détermination au gouvernement, mais le combat ne s’arrêtera
pas là. Le moment où les travaux commenceront sera sans doute tout aussi
important
Et cette résistance, plus elle sera massive et solidaire, plus elle aura un
coût symbolique et réel pour l’Etat, plus elle aura de chance de faire plier
un tant soit peu l’adversaire.
En se réappropriant nos luttes, nous nous réapproprions nos vies en déterminant
ce que nous ne voulons pas▪
▪
CRAN@no-log.orghttp://www.anartoka.com/cran***********************
Journée de mobilisation
du 11 juin au Chefresne ▪
Lorsque les émissaires de la préfecture sont arrivés, ils tombent sur une quarantaine
de personnes et l'entrée de la mairie murée. Celle-ci est fermée à clé, tandis
que le maire constate l'impossibilité pour l'enquête d'avoir lieu. "C'est l'expression
citoyenne qui s'exprime".
Le commissaire enquêteur entre deux est arrivé. il constate lui-même, discute du
bien fondé de cette concertation. Bien évidemment tous les gens présents soulignent
le caractère factice de l'enquête. Lui tente de vendre sa soupe républicaine.
Sur le parking RTE, qui prend financièrement en charge l'enquête a pré positionné
un camping car. C'est là que se tiendra l'enquête dans une mairie annexe. Trop
peu nombreux-ses et divisé sur la question d'empêcher réellement la tenue de l'enquête
jusqu'au bout (ah les illusions citoyennistes), banderoles et registres de
contre -enquête sont de sortie.
Le camping car subit de son côté un léger soucis au niveau de 2 de ses pneumatiques.
20h l'enquête publique se termine pour le Chefresne, avec quelques accrocs
symboliques, la nécessité de sortir les mairies annexes et un camping car aux
pneus dégonflés. Mais tenue tout de même, ce qui la rend valide.
Et lors de cette venue, aucun des écologistes d'Etat, si prompt au jeu électoraux,
mais absents à l'heure de manifester notre détermination aux nucléocrates de tous
poils. On peut d'ailleurs regretter le manque d'opposition en nombre. mais finalement
on a ce qu'on mérite, et au Chefresne, les gens ont eu au moins le mérite de
tenter de s'opposer...
Maintenant, il faudra une opposition bien plus déterminée pour faire reculer les
nucléocrates ▪
▪ Témoignage glané sur le site du CRAN
Source : Soleil Noir- spetembre 2009.
http://www.anartoka.com/pas-dupes/viewtopic.php?t=3128http://www.fichier-pdf.fr/2010/01/03/vf2fkk4/