Rennes, le 16/01: manif chômeurs-précaires et antirépression

Témoignages sur la répression de la manifestation des chômeu

Messagede Nico37 » 03 Jan 2010, 18:52

Brochure de témoignages sur la répression de la manifestation des chômeurs et précaires du 5 décembre 2009 à Rennes.

Voici quelques témoignages de la manifestation des chômeurs et précaires du samedi 5 décembre 2009 à Rennes (point d’orgue des marches régionales contre le chômage, la précarité et les licenciements qui avaient débuté le 20 novembre). Manifestation à l'issue de laquelle nous avons été piégés dans une souricière pour ensuite voir les policiers de la BAC nous charger à coup de pieds, de poings et de matraques, (entre 15 et 20 policiers en civil) et nous traquer comme des bêtes. 4 copains ont été interpellés, tabassés, jetés à terre, menottés et mis en garde à vue.

Brochure de témoignages... (16p., .pdf)
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Rennes, le 16/01: manif chômeurs-précaires et antirépression

Messagede barcelone 36 » 07 Jan 2010, 19:29

communiqué du mouvement des chômeurs de rennes et du comité de soutien bonnets rouges


Ce communiqué fait suite à une conférence de presse tenue jeudi 7 janvier 2010 à Rennes. Il a pour but de revenir sur la manifestation du 5 décembre à Rennes et sur ses suites. Il s'agit à la fois de renverser la théorie des forces de l'ordre qui fabriquent de toute pièce une histoire de violences contre agents, quand la réalité objective fut celle d'un tabassage en règle des chômeurs. Nous revenons à la fois sur la gravité des blessures du côté des manifestants, mais nous expliquons également la manière dont cette opération policière avait été préméditée avec la complicité de la mairie de Rennes pour porter une offensive contre tout mouvement qui se veut auto-organisé et qui se donne les moyens de bloquer l'économie. L'opération est simple : tenter de faire apparaître ces mouvements comme infréquantables en leur accollant la figure d'anarcho-autonome, dispositif policier désormais bien connu.
C'est l'occasion également d'appeler à une manifestation pour la grève des chômeurs , contre la répression et en soutien aux inculpés du 5 décembre, le samedi 16 janvier à 15h, place de la mairie à Rennes.

Communiqué faisant suite à la conférence de presse du 7 janvier 2010

1- Démonstration de la manifestation du 5 décembre comme un coup monté de la part des forces de l’ordre et de la préfecture en complicité avec la mairie. Eléments à l’appui :

. Le Télégramme de Brest annonce la veille que la manifestation ne serait plus une manifestation de chômeurs mais d’anarcho-autonomes.

. Nous apprenons seulement sur place que la manifestation est interdite. Mais contrairement au 17 octobre 2009, où on a pu observer que la préfecture était capable de se donner les moyens matériel d’interdire une manifestation, ici l’interdiction reste verbale, ce qui fait qu’on nous laisse quand même partir mais avec une présence policière qui flaire à plein nez la provocation et le traquenard.

. Lors du défilé, la présence policière est sans cesse plus provocante. Boulevard de la Tour d’Auvergne les forces de l’ordre vont même jusqu’à nous encercler, ne nous laissant aucune échappatoire, comme s’ils cherchaient à provoquer des débordements. Quand on nous laisse repartir c’est sous un encadrement policier délirant où il est impossible de ne pas voir qu’ils veulent attraper des individus déjà ciblés.

. On arrive quand même sereinement à la maison des associations pour y tenir notre AG, dans une salle réservée la veille. C’est là que la stratégie des forces de l’ordre se referme sur nous avec la complicité de la mairie. La directrice nous interdit l’accès à la salle. On prend la mesure du traquenard quand on sait que :

- la directrice nous avez dit qu’elle ne serait pas là ce jour-là car elle partait en w.e.

- sa présence montre déjà que quelquechose s’était décidé au-dessus et sans doute la veille pour qu’elle puisse annuler son w.e.

- par ailleurs son argument comme quoi il y aurait trop de monde par rapport à la capacité de la salle ne tient pas, puisqu’au moment où elle nous refuse l’accès elle ne peut voir au plus que 40 personnes pour une salle limitée à 80

- Le directeur du 4 bis (lieu municipal contigüe à la maison des associations) nous confirmera ultérieurement que le refus de la salle avait déjà été décidé au moins le matin

- De plus, la bac rentre dans les locaux par derrière pour nous expulser en 5 minutes, alors que cette démarche nécessite au moins l’accord de la mairie et de cette même directrice. Or celle-ci, à aucun moment pendant la négociation, n’a eu l’occasion de s’entretenir avec quiconque autre que nous.

- Tout cela montre bien que le refus d’accès à la salle avait été décidé bien avant pour laisser libre cours à l’intervention des forces de l’ordre, quelque soit la teneur de la manifestation.

. Cette analyse de la situation est renforcée par le fait que ce n’est pas n’importe qui qui a été interpellé lors de l’assaut de la police. Ils ont attrapé Antoine, figure connue à Rennes, qu’ils souhaitaient avoir depuis longtemps comme en témoigne le réquisitoire délirant du procureur lors de la comparution 2 jours plus tard. La police et le procureur essayent de fabriquer une figure repoussoir à Rennes et n’hésitent pas pour cela à fabriquer une histoire à coup de faux témoignages pour tenter de prouver contre toute évidence que c’est lui qui a jeté un œuf de peinture sur un agent de la bac.

2- Fabriquer une histoire fausse pour légitimer l’action de la police

. Autour de cette histoire d’œuf, la police va tenter de grossir le geste en inventant une substance corrosive avec saisie de la police scientifique de Paris…, alors même qu’il ne s’agissait que de peinture et que plus d’un manifestant en a reçu des projections sur la peau ou sur leur vêtement sans aucun désagrément.

. L’agent touché aura soit disant été grièvement atteint, avec 1 journée d’ITT à la clé… alors même que ce dernier est resté dans la manifestation jusqu’au bout et n’a pas été le dernier à se déchaîner sur les manifestants en fin de manifestation.

. A l’appui de cette thèse de violence sur agent, la police fabrique des faux témoignages grossiers :

- le principal témoin, à savoir l’agent ayant reçu le projectile commence par situer le geste à 14h30, avant de refaire un autre procès verbal se rendant compte qu’à cette heure non seulement la manifestation n’était pas encore partie mais qu’en plus l’accusé avait les preuves de sa présence à « speed rabbit » à cette même heure.

- Ce même témoin va également certifié avoir été évacué pendant la manifestation alors que tout manifestant aura pu constater sa présence jusqu’au terme de la manifestation, ces marques de peinture noire au visage et son air de vouloir prendre sa revanche ne pouvant passer inaperçus.

- Ce même témoin va se contredire grossièrement à nouveau en affirmant dans un premier procès verbal ne pas avoir pu distingué clairement le coupable. Dans un second temps celui-ci déclarera bien connaître Antoine comme activiste notoire à Rennes. Dans un troisième temps il déclarera pouvoir reconnaître le dit Antoine à partir de photos, alors même qu’il disait bien le connaître…

. Par contre les témoins pouvant être favorables à la défense et pouvant apporter des éléments sur les violences policières se taisent étrangement. Les responsables de la maison des associations, du 4 bis et des champs libres refusent de témoigner arguant du risque de perdre leur poste alors même qu’ils s’affirment solidaires avec les inculpés et choqués des violences policières. Les salariés de ces structures ayant assisté à l’agression policière n’osent pas témoigner par peur, d’autant plus que leurs directions ne l’osent pas non plus.

3- La réalité objective des violences policières

. Il ne s’est rien passé durant cette manifestation. L’histoire de l’œuf est simplement ridicule. D’une part, il ne s’agissait que de peinture. D’autre part la destination de ces œufs était tout autre. Le mouvement des chômeurs avait en effet décidé de laisser des traces sur le passage de la manifestation en se permettant de redécorer les devantures de quelques institutions représentant la gestion du chômage et de la précarité afin d’afficher clairement son hostilité à l’égard du traitement du chômage et de la précarité. Que ces œufs aient eu un autre usage cela tient uniquement aux provocations policières et à l’atteinte au droit de manifester qui ne pouvait rester sans geste de réaction. Vous conviendrez avec nous que ce geste relève plutôt de la blague potache que d’une agression préméditée de longue date, comme tente de le faire croire le procureur.

. Reste que le procès pour violence contre agent est d’un pur cynisme quand les violences ont clairement été du côté de la police. A preuve, le nombre de blessés du côté des manifestants. Un blessé grave avec des séquelles cérébrales irréparables. 2 filles blessées sérieusement : une arcade sourcilière éclatée avec points de suture et 7 jours d’ITT, une touffe de cheveux arrachés qui ne repousseront pas. Plusieurs certificats de coups et blessures. Il y a à ce jour 3 plaintes déposées pour violences policières.

4- Les intentions des autorités derrière ce coup monté

Cette histoire vise à la fois un mouvement de chômeurs qui se donne les moyens de son auto-organisation, dans une période de crise où les autorités ne peuvent gérer le chômage qu'à coup de contrôle et d'injonction au travail toujours plus renforcés. Il s'agit pour les pouvoirs en place d'étouffer dans l'oeuf l'émergence de tels mouvements de contestation. Mais au-delà du mouvement de chômeurs, il est notable que depuis quelques années le pouvoir tente de s'en prendre aux mouvements de contestation auto-organisés en fabriquant la figure de l'ultra-gauche (ou anarcho-autonome) repoussoir, sensée marginaliser et rendre infréquentable tout mouvement qui se donne les moyens de perturber l'économie, à l'image de ce qu'on pu être à une époque des grèves de travailleurs, et qui affiche ouvertement sa défiance à l'égard des institutions.

Le mouvement de chômeurs de Rennes, autant que d'autres mouvements comme le DAL ou la grivélerie à Rennes, ne se laisseront pas expulser de l'espace public aussi facilement.

Nous appelons dès le samedi 16 janvier, à 15h place de la mairie, à se réapproprier la rue à travers une manifestation pour la grève des chomeurs et en soutien aux 4 inculpés du 5 décembre.
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Re: Rennes, le 16/01: manif chômeurs-précaires et antirépression

Messagede barcelone 36 » 09 Jan 2010, 14:09

Communiqué de l'Union Locale de la FA Rennes

Le 5 décembre dernier, une manifestation de chômeurs et précaires en lutte, annoncée à Rennes depuis plusieurs semaines, a été interdite par la préfecture. Les manifestant-e-s ont toutefois décidé de défiler, se heurtant systématiquement à des barrages de CRS et aux provocations policières. Alors qu'une assemblée générale devait se tenir à la Maison des Associations du Champ de Mars à l'issue de la manifestation, la responsable des lieux en a interdit l'accès, suite à une décision de la mairie. Les manifestant-e-s sont alors tombé-e-s dans un guet-apens, la BAC en profitant pour procéder à un véritable lynchage, avec l'appui des CRS, arrêtant des manifestants et en frappant violemment d'autres. Une des victimes de ces violences policières a subi un traumatisme cérébral, causant des séquelles irréparables.

4 manifestants interpellés passeront en procès pour « violence sur agent » le 18 janvier, les policiers plaignants n'hésitant pas a utiliser des faux témoignages afin de légitimer leur barbarie et faire croire que la violence venait des inculpés.

A rennes comme ailleurs les travailleurs, chômeurs, sans-papiers, précaires… sont soumis à l’exploitation capitaliste et à la répression Etatique. En soutien à toutes ces luttes émancipatrices en général et à ces 4 manifestants inculpés en particulier, l'Union Locale de Rennes de la Fédération Anarchiste appelle à :

- Manifester le samedi 16 janvier, à 15h30 place de la Mairie, avec les travailleurs, chômeurs et précaires contre la répression et pour des revendications de progrès social

- Se rendre le lundi 18 janvier, à 15h à la cité judiciaire, pour soutenir les 4 inculpés qui passent en procès

Union Locale Fédération Anarchiste de Rennes

groupe La Sociale www.farennes.org

groupe La Digne Rage www.anartoka.com/la-digne-rage
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Re: Rennes, le 16/01: manif chômeurs-précaires et antirépression

Messagede barcelone 36 » 19 Jan 2010, 21:44

http://www.liberennes.fr/libe/2010/01/c ... onnel.html

Chômeurs, précaires et policiers devant le tribunal correctionnel
JUSTICE - Qui, des manifestants ou des policiers, ont été les plus violents lors de la manifestation du 5 décembre à Rennes organisée par le mouvement des chômeurs et précaires? Lors de l’audience qui s’est déroulée lundi après-midi devant le tribunal correctionnel, il était permis d’avoir de sérieux doutes. Même si les quatre prévenus, âgés de 20 à 28 ans, et poursuivis pour violences, étaient tous manifestants, les policiers n’étant cités qu’au titre de parties civiles (un seul était présent à l’audience). Lire la suite...

Le premier prévenu, jean baggy, dreadlocks et forte corpulence, devait répondre d’un jet d’oeuf contenant une matière “bitumeuse” ayant atteint un policier au visage (trois jours d’interruption de travail). Déjà condamné pour des dégradations lors des manifestations étudiantes et bien connu des services de police, l’intéressé nie l’accusation, trop occupé qu’il était à jouer des percussions au milieu du cortège, explique t-il. Le procureur réclamera six mois de prison avec sursis à son encontre dont trois mois fermes. Le second, grand jeune homme tout habillé de noir, doit répondre de “deux coups de bâtons” sur la tête d’une policier. “J’ai été témoin d’une charge extrêmement violente, presque un guet-apens, raconte t-il à la barre. J’ai pris un drapeau et j’ai assèné deux coups sur la tête d’un policier pour qu’il arrête de matraquer les gens”. Deux mois de prison avec sursis sont requis à son encontre. Le troisième prévenu est accusé d’avoir donné un coup de poing à un policier. Il reconnaît seulement l’avoir bousculé. Deux mois avec sursis requis. Enfin, le quatrième est poursuivi pour rébellion. 250 euros d’amende requis. Durant l’audience deux manifestants sont venus témoigner de la “charge policière survenue sans sommation” en fin de défilé, alors qu’une cinquantaine de personnes souhaitaient tenir une assemblée générale dans une salle près des Champs Libres.
“J’ai couru, je suis tombée, je me suis fait matraquer”, raconte une jeune fille de vingt ans qui dit avoir été “très choquée”. Résultat: dix points de suture à l’arcade sourcillière et dix jours d’interruption de travail. “J’ai été frappé cinq fois à la tête, raconte un autre manifestant victime de lésions cérébrales. Je devrai maintenant suivre un traitement jusqu’à la fin de mes jours”. Ces deux témoins ont porté plainte.
Solide gaillard d’un mètre quatre vingt dix environ revêtu d’un parka vert kaki, le policier de la BAC (brigade anti-criminalité) qui aurait été victime d’un coup de poing a justifié quant à lui la charge policière et les coups de matraques par la nécessité de forcer un passage parmi les manifestants pour interpeller le premier prévenu. En préambule de sa plaidoirie, l’avocat des parties civiles, chargé de défendre les intérêts des policiers, avoue pour sa part ne pas pouvoir “rester insensible” aux témoignages produits à l’audience ni “aux excès de violences qui se sont manifestés de part et d’autre à Rennes le cinq décembre”. La décision du tribunal sera rendue le 1er février prochain.
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Re: Rennes, le 16/01: manif chômeurs-précaires et antirépression

Messagede Pïérô » 02 Fév 2010, 15:01

http://nantes.indymedia.org/article/19529
rendu de procès des 4 interpellés du 5 décembre 2009 à Rennes

lundi 1er février vers 14 h, dans la cité judiciaire de Rennes, une cinquantaine de personnes rentrent dans le tribunal, peu de temps après, 5 flics filtrent les entrées, il n'y aura pas plus de monde.
Présence des médias, celui accusé de rébellion devra payer la some de 250€, celui avec violence, 40h de TIG, celui avec violence avec armes, 80h de TIG, celui pour jet d'œufs, 120 de TIG, en plus de cela, ils devront verser la somme de 1€ de dommage et intérêts aux 3 flics des parties civiles. Ceux ayant portés plainte contre les violences policières n'ont toujours pas eu de nouvelles ni de la CNDS ni du procureur de Rennes.

justice de classe...
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Re: Rennes, le 16/01: manif chômeurs-précaires et antirépression

Messagede Pïérô » 13 Fév 2010, 01:13

et c'est pas fini..., http://nantes.indymedia.org/article/19679 :

Appel
Les flics et le procureur ont fait appel de la décision donnée le 1er février suite au procès des 4 de la manif du 5 décembre à Rennes. Donc ils remettent en cause les dommages et intérêts ainsi que les peines.
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