Sinon c'est très drôle cette hypothèse des anciens de la CFDT ou de la CGT qui quittent la CNT Vignoles pour reconquérir des prébendes ailleurs
Je voulais dire que des syndicalistes libertaires, ayant milité à la CGT ou à la CFDT, ont cru pouvoir un temps se retrouver dans une organisation qui idéologiquement semblait faite pour eux. Habitués cependant au fonctionnement syndical co-gestionnaire ils ont eut des difficultés à faire vivre les positions syndicales radicales qu'ils énoncaient, basées sur le seul bénévolat militant. On sait très bien que la durée de vie militante est brève et que rares sont ceux qui dépassent les 10 ans de présence effective, avant pour beaucoup de disparaître totalement du panorama militant.Plongés professionnellement dans un univers syndical diffus, ils ont rejoints, pour les plus actifs, petit à petit l'univers (même sous un autre sigle) qu'ils avaient précédemment connu.
Les opportunistes, d'occasion, de choix ou de raison sont plus d'anciens camarades, venus jeunes (étudiants, travailleurs précaires) au syndicalisme, séduits par la radicalité "visible" et générationnelle de la CNT renaissante. Militants de tous les instants, ils ont donné beaucoup de leur temps (ils en disposaient de beaucoup aussi). Enflammé par des théories que souvent ils venaient de découvrir, ils étaient sans pitié pour celui qui pouvait énnoncé un discours d'unité syndicale ou de classe. Ils ont écrits des mémoires universitaires, des tracts incendiaires, provoqué la CGT du Livre, pour finir... qui a Sud ou à la CGT petits bonzes en devenir de territoires que personne ne leur conteste.
Arthur, se camouflant derrière une vision 100% politique, refuse l'évocation de faits précis.
Il ne faut pas confondre, évocation et désignation, analyse des situations et injonctions à expliquer, se justifier voir même répondre par l'auto-critique.
Ce qui pourrait laisser à penser qu'il ne considère pas ces individus comme des ennemis objectifs de la classe ouvrière
Tu as certainement raison. Je n'ai pas pour ambition de coller 80% de la planête contre un mur. Notre ennemi s'appelle Bourgeoisie. Nos anciens camarades, et même les opportunistes, peuvent revenir à la CNT-f qui demeure une organisation de classe ou tous les prolétaires devraient pouvoir trouver leur place pour lutter contre le Capital.
Quand la CNT-f perd des militants formés c'est que son pouvoir d'atraction et son identité s'est émoussé, considérer comme des "traitres" ceux qui la quittent c'est faire peu cas de sa propre intelligence mais s'éviter, il est vrai, quelques introspections douloureuses.