Syndicalisme révolutionnaire : bourse du travail, interpro..

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Messagede Nico37 » 25 Juil 2009, 15:17

Syndicalisme d'industrie, double appartenance syndicale, élections professionnelles etc.
A vos plumes !
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Re: Syndicalisme révolutionnaire : bourse du travail, interpro..

Messagede Arthur » 25 Juil 2009, 17:23

j'en sais rien mon vieux ... et je ne dis pas celà pour chercher à me défiler


ça y ressemble drôlement pourtant ...

tu sais que Solidaires est un espace en recherche et en construction...


Non, tu me l'apprends, je ne connais pas non plus de "revue théorique" où Solidaires produit une réflexion collective sur l'évolution et l'avenir du syndicalisme, mais reste tout disposer à le lire si tu m'indiques où je peux la trouver.
Pour ce qui concerne la construction, c'est bien ce qui motivait ma demande concernant ce syndicalisme qui reste un des fondamentaux du syndicalisme et vers lequel, me semblait-il, Solidaires ne tend pas.

Je n'ai pas trop envie d'avoir un débat de "boutiquiers" sur cette question


Je reste perplexe, et un peu déçu de constater que quand des syndicalistes peuvent envisager d'échanger des idées sur les principes fondamentaux de cette forme d'organisation de classe tu ramènes celà à un débat de "boutiquiers". Quand on sait que l'unité de la Classe est loin de se faire par la réunification de ses organisations, ou qu'au pire elle se construit à l'image de rapprochement européen entre les tenants plus ou moins déclarés de la collaboration de classe il est regretable que ceux qui disent s'y opposer soient incapables d'envisager même de définir ce qui dans le syndicalisme pourrait faire socle commun.

Fraternelles Salutations Syndicalistes.
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Re: Syndicalisme révolutionnaire : bourse du travail, interpro..

Messagede Pïérô » 25 Juil 2009, 18:23

Comme tu ne veux pas comprendre je vais juste éclairer un peu. On aura un peu de mal à discuter entres syndicalistes mon camarade, parce que j'ai du mal à me définir comme tel, même s'il m'arrive parfois de le faire ici face à certaines caricatures ou ailleurs selon les circonstances (de mon engagement sur ce terrain). Je pense que le syndicat est un outil comme l'est mon association de quartier, sans les mettre sur le même plan bien sûr, je pense qu'il est indispensable aussi de construire des espaces politiques et libertaires organisationels spécifiques. Je redis que je ne sais pas si le syndicalisme est ou peut-être révolutionnaire en soi (en clair celà continue à me poser interrogation), en tout cas pour moi le syndicalisme ne se suffit pas en lui même. Je ne suis pas anarcho-syndicaliste mais communiste libertaire plutôt d'obédience conseilliste (au sens libertaire s'entend). Au delà d'intervention militante dans la vie associative et dans différents domaines, j'essaie de participer à développer un outil qui soit d'avantage de l'ordre du syndicat que du groupuscule, et m'impliquer aussi dans la vie de l'interpro. Au delà de l'organisation politique et communiste-libertaire dans laquelle je suis, je pense que "l'espace syndical" est aussi un espace politique au sens large dans lequel outre des pratiques de luttes et de fonctionnement reposant le plus possible sur la démocratie directe et l'autogestion on va permettre une appropriation de contenus en terme de choix et de projet de société. Et évidemment si je parle aussi d'un espace politique large, c'est comme pour le syndicat, ce n'est pas pour me retrouver qu'entres anars, puisque cet espace existe pour moi dans l'organisation spécifique. C'est pour celà que je ne rentre pas trop avec les camarades de la CNT dans des débats de boutiques parce que les tenants et aboutissants ne sont pas tout à fait les mêmes. Dans ce cadre il n'y a pas pour moi de concurence comme tu le comprendras car les espaces dont je parle sont différents, que je ne vois pas pourquoi j'irais les opposer, et que par ailleurs je ne vois pas pourquoi je serais contre le syndicalisme révolutionnaire ou l'anarcho-syndicalisme car je pense que ces courants sont complémentaires comme les pratiques que nous avons et partageons aussi. :wink:
C'est à mon avis à partir de là que l'on peut avancer sur cette question de socle commun ou je dirais plutôt de front social à construire ensemble...
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Re: Syndicalisme révolutionnaire : bourse du travail, interpro..

Messagede Arthur » 25 Juil 2009, 20:52

Cette réponse à l'avantage d'être claire, et je t'en remercie.
C'est bien notre conception totalement différente du syndicalisme qui fait cette difficulté à partager sur ce sujet.
Ceci explique tout à la fois que de nombreux "anarchistes sociaux" considèrent que leur place est plus dans les organisations syndicales quantativement - bien que tout cela soit relatif - plus importante qu'à la CNT-f, et que cette dernière ne puisse être considérée comme anarchiste puisque la plupart de ses membres ne s'en réclament pas.
A bien y réfléchir les SUDs ne seraient-ils pas des syndicats plus "anarchistes" que la CNT-f ?

Dans ce cadre il n'y a pas pour moi de concurence comme tu le comprendras car les espaces dont je parle sont différents, que je ne vois pas pourquoi j'irais les opposer, et que par ailleurs je ne vois pas pourquoi je serais contre le syndicalisme révolutionnaire ou l'anarcho-syndicalisme car je pense que ces courants sont complémentaires comme les pratiques que nous avons et partageons aussi.
C'est à mon avis à partir de là que l'on peut avancer sur cette question de socle commun ou je dirais plutôt de front social à construire ensemble...

Le front social dont tu parles n'a toujours été, à travers l'Histoire, que tentatives de "partis" - soient-ils anarchistes - pour contrôler le prolétariat. Sans remettre en cause la sincérité de ceux qui le réclament, ce projet ne peut, à mon avis, recevoir le concours d'organisation syndicale révolutionnaire.

Fraternelles Salutations Syndicalistes.
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Re: Syndicalisme révolutionnaire : bourse du travail, interpro..

Messagede Pïérô » 25 Juil 2009, 21:43

J'ai peur de comprendre ce que tu dis sur "est plus "anarchiste" que" parce que je sais ou tu peux en venir, et je ne suis pas vraiment d'accord avec cette analyse et ce point de vue, mais je ne sais pas si tout le monde comprendra ce que tu veux dire :wink: .
Et non, je n'envisage pas du tout un front social en terme de partis, çà c'est ce que je reprocherais à une vision restrictive et partidaire d'un "front anticapitaliste". Le front social comme je l'envisage doit s'appuyer sur des syndicats de lutte et des unions ou sections syndicales combatives et surtout s'étendre en construction d'espaces extra-syndicaux et d'autorganisation ouverts à la population (travailleurs, chomeurs, précaires, lycéens, étudiants...).
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Re: Syndicalisme révolutionnaire : bourse du travail, interpro..

Messagede Arthur » 31 Juil 2009, 15:56

Et non, je n'envisage pas du tout un front social en terme de partis, çà c'est ce que je reprocherais à une vision restrictive et partidaire d'un "front anticapitaliste".

Et pourtant, c'est bien ce qui me semblait être développé dans le meeting parisien d'AL auquel j'ai assisté et qui rassemblait sur sa tribune AL, NPA et Solidaires dans une fébrilité toute "Antillaise".

Le front social comme je l'envisage doit s'appuyer sur des syndicats de lutte
...
Qu'entends-tu par syndicats de lutte ?
Des syndicats d'Industries ? Dans quelles confédérations ? Pour quelles pratiques ? Dans quel secteur et quelle région ? Et pour quelles luttes ?

et des unions ou sections syndicales combatives

Sans plus de précisions ces belles déclarations semblent surtout incantatoires.
Qu'est-ce que l'on combat, et comment me semble la première pierre d'achoppement pour l'unité des révolutionnaires.

surtout s'étendre en construction d'espaces extra-syndicaux et d'autorganisation ouverts à la population (travailleurs, chomeurs, précaires, lycéens, étudiants...).

La population, quel drôle de terme.
Pour nous, cette catégorisation entre travailleurs, chomeurs, précaires, lycéens, étudiants... n'est que le résultat de l'emprise idéologique de la Bourgeoisie. Un travailleur le reste, qu'il soit en activité ou au chômage, à la retraite ou en formation.
Une seule Classe, Une seule Lutte, la Lutte de Classe.

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Re: Syndicalisme révolutionnaire : bourse du travail, interpro..

Messagede Pïérô » 31 Juil 2009, 16:21

Alors c'est un peu "tranché" tout çà.
Sur les contours d'un éventuel front anticapitaliste, les débats ont encore cours dans AL. Quant à moi, et je me suis ici déjà exprimé là dessus, si ce ne sont que déclarations d'organisations politiques, si ce n'est qu'un front d'organisations politiques, dont je me demande bien quelles sont les orgas qui satisferont à la terminologie mais en plus à la réalité et pas qu'aux discours, celà n'est pas ma tasse de thé. Je pense que l'on avancera la dessus, et pas que les orgas politiques, à partir d'un front social qui se chercherait et affirmerait du contenu. Et le Collectif AL de Tours pour le moment n'est pas dans ce type de construction, et d'ailleurs ne se joint pas aux réunions initiées par le NPA pour construire un front de gauche de la gauche. Je suis d'avantage sur la question de la caractérisation d'un front social et dans cette pratique de construction. Nous (militants-es AL Tours) avons déjà lancé deux appels en mai 2008 et de cette année, sans encore assez de succès mais celà conforte la piste dont je parle plus haut. Si tu penses qu'il n'y a que la CNT qui peut être caractérisée comme syndicat de lutte, alors évidemment le débat ne peut que s'arrêter là, puisqu'il n'y a plus qu'à rejoindre l'espace mythifié et le développer. Je ne crois pas en ce type de recette miracle et toute cuite et suis dans ce cadre pour l'auto-organisation, en pratique aussi et pas qu'en attente quasi religieuse ou en réponse du même ordre. Et je suis un anarchiste de lutte de classes, ne me sorts pas le discours caricatural type CCI, je l'ai assez pratiqué pour te dire que le mot population on peut aussi le charger de sens. :wink:
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Re: Syndicalisme révolutionnaire : bourse du travail, interpro..

Messagede Arthur » 01 Aoû 2009, 08:08

Nous (militants-es AL Tours) avons déjà lancé deux appels en mai 2008 et de cette année, sans encore assez de succès mais celà conforte la piste dont je parle plus haut.


Sans vouloir t'offenser, tout cela manque un peu de "matière" pour être cmpréhensible.
Peux-tu en dire un peu plus, sans avoir pour autant l'impression de répondre à un interrogatoire de police ?
"assez de succès" se mesure comment ?
"cela conforte"s'illustre de quelle manière ?

Si tu penses qu'il n'y a que la CNT qui peut être caractérisée comme syndicat de lutte,

Pour pouvoir le faire il faudrait que nous nous entendions au préalable sur le sens des mots.
La CNT-f est une confédération syndicalet révolutionnaire de lutte de classe. Sans être parvenu pour l'instant, et bien évidemment, a être d'une exemplarité efficiente en ce domaine. C'est marqué dans ses statuts, elle refuse de siéger aux prud'hommes qui sont des structures de collaboration de classe - défenseur pas juge, elles ne syndique pas les forces réprésives de l'Etat.
La CNT-f n'a pas toujours les moyens de ses slogans - "Un syndicat de combat" - mais si le terme "syndicat de lutte" doit lui être comparé, et sans dévaluer l'investissement des camarades qui dans la lutte sociale s'oppose à la bourgeoisie, je réitère ma demande: Comment défini-tu un syndicat de lutte ?

il n'y a plus qu'à rejoindre l'espace mythifié et le développer

De quel espace mythifié parles-tu ? et qui le mythifie ?
Pour ce qui me concerne je suis dans une organisation syndicale, humaine, trop humaine et si la référence au mythe concerne la glorieuse CNT Espagnole je n'ai toujours partagé qu'une analyse fort critique de ce "bref été de l'anarchisme".
Je suis à la CNT-f car c'est le seul endroit aujourd'hui où il reste possible de pratiquer, au niveau local comme au niveau confédéral, le syndicalisme d'industrie dans ma branche. Il a été détruit à la CGT, par les efforts convergents des réformistes et staliniens,et ce ne sont pas les efforts du CSR pour le faire renaître qui le sauveront; et cette pratique n'existe pas dans des syndicats plus récents comme Solidaires.

et suis dans ce cadre pour l'auto-organisation

Un débat nécessite de prime abord qu'on s'entendent sur les termes.
Le syndicat est un cadre d'auto-organisation, qui se construit chaque jour par la fomation continue de ses militants et leur permet de faire vivre un espace de démocratie directe, une forme primaire de communisme en quelque sorte. Est-ce de cette auto-organisation dont nous parlons ici ?

ne me sorts pas le discours caricatural type CCI

Je ne suis pas au CCI, ne les connais pas plus que ne les fréquente, ne m'interresse pas à leurs discours idéologiques ou leurs arguments tactiques. Ce n'est pas avec ce type d'échange que nous approfondissons le débat.

le mot population on peut aussi le charger de sens.

Très bien, lequel ?

Cher camarade,
cet échange, s'il doit avoir un intérêt pour toi, pour moi, où pour ceux qui le lisent et pourraient avoir envie d'y participer, demande à mon sens de le nourrir d'un peu de "matière"; hors je constate que tu évites toutes mes questions.
Je comprendrais parfaitement que tu puisses juger cet échange, si peu constructif que tu t'en désintéresses mais épargne moi cette vision si carricaturale des adhérents de la CNT-f. Je n'ai pas de fétichisme d'organisation, la CNT-f reste pour moi un outil que j'abandonnerai sans regret si un jour, auquel mon syndicat travaille,un regroupement plus large - très large - de syndicalistes pouvait se réaliser dans une optique révolutionnaire.
Ce regroupement donnerait certainement lieu à la création d'une nouvelle organisation.
le syndicalisme a malheureusement été pollué par des idéologies extérieures et gangréné par la collaboration de classe. Rares sont alors les syndicalistes actuellement encartés, et quelque soit leur obédience révolutionnaire ou leur organisation syndicale d'attachement, qui prennent le temps d'analyser et nourrir cette seule et véritable organisation de classe.

Fraternelles Salutations Syndicalistes.
Arthur
 

Re: Syndicalisme révolutionnaire : bourse du travail, interp

Messagede bipbip » 23 Aoû 2015, 11:24

Un texte de New Syndicalist, un groupe de Wobblies originaire du Royaume-Uni qui écrit des textes à propos de théories et stratégies anticapitalistes et autogestionnaire. Ils tiennent un blog à http://newsyndicalist.org

Texte original publié dans le Industrial Worker (Juillet/Août 2015)

Bâtir le pouvoir ouvrier au Royaume-Uni

Il y a quelques mois, New Syndicalist (un groupe de Wobblies originaire du Royaume-Uni qui écrit des textes à propos de théories et stratégies anticapitalistes et autogestionnaires) fut approché par Workers’ Power, une section du journal Industrial Worker, afin de rédiger un texte réflectif sur la croissance récente du IWW au Royaume-Uni. Ceux qui nous ont suivis sur les médias en ligne savent que nous avons franchi un cap important cette année, avec une adhésion qui dépasse désormais les 1000 membres. Nous avons célébré ce nombre important à notre conférence annuelle de Bradford, Angleterre. Un membre plus ancien se souvient avoir participé à la conférence de 2005, dans la même ville, où seulement sept membres étaient présents. En 2015, la plupart des délégations de sections étaient plus nombreuses.

Nous avons témoigné d’une croissance fantastique de notre adhésion lors de la dernière décennie, en particulier dans le cas de certaines sections plus larges qui comptent maintenant entre 100 et 300 membres. Qu’est-ce que cela implique d’avoir des sections aussi populeuses, et comment se sont-elles bâties ? Telles étaient les questions clés qui nous étaient posées. Ce sont évidemment de grandes questions, qui n’offrent en aucun cas de réponses simples, particulièrement lorsque vient le temps de conter le travail dévoué et patient des organisateurs et organisatrices du IWW dans tout le pays au cours des dix dernières années. Néanmoins, après une réflexion collective à New Syndicalist, nous avons décidé de nous concentrer sur cinq facteurs que nous considérons comme les plus importants, afin de soutenir la croissance de nos sections dans le Nord (où nous sommes situés), dont certaines ont doublé de taille au cours de la dernière année.

Cette liste ne se veut en aucun cas exhaustive, et certain-e-s Wobblies plus expérimenté-e-s pourraient avoir l’impression que ces conseils sont redondants, reconnaissant plusieurs concepts de base qui se trouvent déjà intégrés dans les programmes de formation d’organisateurs et organisatrices. Nous présentons toutefois cette réflexion en espérant inspirer la solidarité, le dialogue ouvert et un débat rehaussé.

La formation

Évaluer la qualité des membres est aussi, sinon plus, important que de garder les livres à jour sur le nombre de cartes rouges distribuées. Dans un monde idéal, les « membres-papiers » ne devraient constituer qu’une très faible proportion des membres. Des formations régulières nous permettent de transformer chaque détenteur de carte rouge en un membre actif qui participe à la section. La participation est une réalité assez difficile à évaluer. Outre les mesures absolues telles que la présence aux réunions et le taux de réponse aux courriels, nous sommes souvent contraint-e-s de nous fier à notre intuition afin de déterminer à quel point nos membres se sentent connecté-e-s au syndicat. Il existe toutefois des mesures que nous pouvons prendre afin de maintenir cette connexion.

Offrir des formations sur une base régulière est une très bonne manière de conserver une culture syndicale saine. Des formations formelles tels que la Formation d’organisateurs et organisatrices 101 et des formations par les délégué-e-s du syndicat permettent aux membres de collaborer d’une manière qui n’est pas accessible lors des réunions de section. Elles permettent de développer des talents pratiques qui, lorsque qu’appliqués, renforcent l’appartenance au IWW et à notre lutte commune.

La formation informelle, telle qu’informer les membres à propos du IWW, des campagnes en cours et des bases de fonctionnement d’un syndicat est toute aussi importante. Contribuer à la culture syndicale est ce qui donne de la force à la section, qui fait que les membres sont motivés à prendre quelques minutes de leur temps, à comprendre certaines propositions, à animer des réunions, ou tout simplement à partager un peu de savoir. Dans la section de Sheffield, nous avons mis sur pied un programme de mentorat pour les nouveaux et nouvelles membres, les jumelant avec un-e Wobblie plus expérimenté-e qui travaille dans son industrie. Cette approche horizontale et moins intensive envers la formation nous permet de transformer nos « membres-papiers » en Wobblies à part entière.

Cultiver sa section intérieurement implique que les Wobblies les plus impliqué-e-s peuvent céder leur place et éviter de s’épuiser, sachant très bien qu’ils et elles seront remplacé-e-s par quelqu’un-e de compétent-e. Cela implique aussi que les membres seront plus à l’aise de prendre des tâches, car ils et elles sauront qu’ils et elles pourront compter sur l’aide de leurs camarades s’ils éprouvent des difficultés.

Au final, stimuler la croissance interne à l’aide de la formation des membres est essentiel afin de diversifier et décentraliser la section, en plus de constamment bâtir la culture syndicale.

Atteindre un équilibre

Les tenants du syndicalisme de solidarité mettent fréquemment en opposition les méthodes d’organisation et tactiques qui servent à créer une confiance et une solidarité ouvrière sur le lieu de travail avec les méthodes employées par les syndicats légalistes et hiérarchiques, qui se basent en grande partie sur les lois du travail. Il est vrai que cette division existe dans le monde de l’organisation syndicale, et notre penchant en tant que Wobblies sera toujours de diriger nos campagnes vers le militantisme et des moyens qui habilitent collectivement les travailleurs et travailleuses. Toutefois, nous avons décidé d’aborder une approche qui nous permet une certaine flexibilité à l’intérieur de nos campagnes, en cessant de percevoir ces deux approches comme mutuellement exclusives. Cette approche est d’autant plus pertinente dans les situations où nous avons bâti nos campagnes en réponse à des problématiques concrètes sur les lieux de travail ou à l’occasion de congédiements injustes.Traîner un employeur en cour est à la fois très dispendieux et extrêmement risqué au Royaume-Uni. Les frais varient entre 300£ à 1000£ (608$ à 2028$), et ce grâce à une loi pro-patronale récemment adoptée par le gouvernement en raison des succès légaux des travailleurs et travailleuses. Même lorsque les frais sont déboursés, les taux de succès sont assez minces. Cela implique que la phase initiale du cheminement de la plupart des griefs consiste à bluffer l’employeur, en tentant de capitaliser sur sa peur des procédures juridiques et parfois même sur son manque de confiance envers les lois du travail. Une bonne vieille menace d’action directe saura mettre un peu de chair autour de l’os et permettre de diverger de l’avenue légale dans le cas où celle-ci atteint ses limites.Cette coquille légale nous permet aussi de bâtir une certaine crédibilité auprès des employeurs quand et si le besoin existe. Les employeurs vont s’asseoir et négocier avec des représentant-es de syndicats accrédités et des exécutifs de section (même si ces distinctions sont surtout fonctionnelles dans le SITT-IWW), et vont refuser de parler avec des piqueteurs/piqueteuses et des manifestant-e-s. Un appel à l’improviste du secrétaire national du syndicat s’est avéré une tactique efficace afin de faire céder les patrons récalcitrants dans cet étrange jeu de poudre aux yeux. Au final, l’approche légale nous permettra-t-elle de gagner la guerre ? Non. Est-ce notre tactique préférée ? Non. Toutefois, elle peut certainement permettre certaines victoires, et, avec un solide travail de repérage social et de construction de comité, elle permet de remporter certaines des campagnes les plus ardues.

Le mentorat

Tel que mentionné plus haut, la section de Sheffield a mis sur pied un programme de mentorat où tous les nouveaux membres sont jumelés avec un-e camarade plus expérimenté-e, idéalement un-e camarade travaillant dans la même industrie.L’objectif du/de la mentor est de fournir des conseils au nouveaux et nouvelles membres à propos de l’organisation de son lieu de travail et de l’aider à se familiariser avec le fonctionnement du SITT-IWW. Le/la mentor garde le nouveau ou la nouvelle Wobblie informé-e des événements syndicaux à venir et l’encourage progressivement à prendre un rôle plus actif dans le syndicat en le faisant passer au travers de plusieurs activités, surnommées « l’échelle Wobblie ». Le principe est de développer de nouveaux organisateurs et nouvelles organisatrices, afin qu’ultimement ceux– et celles-ci puissent nous remplacer et réduire le roulement de membres à l’intérieur du syndicat. Ce programme encourage aussi une communication et une coopération accrue entre les Wobblies de la même industrie, contribuant ainsi à la formation de comités d’organisation industriels et de campagnes d’organisation sur le terrain. Le programme fonctionne-t-il ? Bien qu’il soit trop tôt pour en tirer des conclusions claires, certains indices sont révélateurs. Par exemple, depuis la mise en place du programme, il y a 6 mois, aucun-e membre qui fut jumelé-e avec un-e mentor n’a quitté le syndicat, et nous avons maintenant des ex-mentoré-e-s qui sont devenu-e-s des mentors. Deux nouveaux membres et mentoré-e-s sont aussi des membres actifs au sein d’un nouveau comité d’organisation visant le milieu de l’éducation.

La portée

Dans la dernière année, nous avons tenté d’étendre la portée de notre section. Par le passé, plusieurs de nos activités de sensibilisation étaient concentrées dans le centre-ville. Ces activités pouvaient inclure la tenue de kiosques durant la fin de semaine, la participation à des manifestations ou encore la distribution de littérature lors d’événements populaires. Toutefois, en raison de ces choix, nous avons manqué plusieurs opportunités dans des communautés et des industries où les travailleurs et travailleuses vivent et travaillent, à l’extérieur des grands centres commerciaux. Lorsque nous avons décidé de redéfinir notre portée, nous avons commencé par cartographier nos aires de recrutement potentielles autour de Sheffield. Avec une meilleure compréhension de notre environnement à l’esprit, nous avons divisé la carte en plusieurs secteurs d’une taille plus facilement gérable qui seront assignés à des individus, des comités ou des organisateurs et organisatrices. Ces secteurs sont typiquement basés sur des caractéristiques géographiques, telles que les résidences formant leur propre quartier, les industries majeures, ou encore les communautés homogènes occupant le territoire.

Les organisateurs, les organisatrices et les comités ont par la suite menés des recherches approfondies dans leur territoire assigné afin d’en comprendre l’activité économique, la vie sociale et les autres attributs pertinents de ces communautés. Ces recherches serviront de point de référence afin de mettre sur pied une campagne de sensibilisation adaptée aux besoins spécifiques de chaque territoire. En général, les organisateurs et organisatrices travaillent sur les territoires dans lesquels ils et elles habitent, ce qui facilite la collecte d’information.

Un manuel pratique est fourni aux bénévoles afin de les aider dans leurs activités de sensibilisation. Ces activités débutent avec des activités plus « passives », telles que la distribution de tracts et la socialisation avec la base dans des endroits stratégiques, et devraient graduellement progresser vers notre objectif de sensibilisation active et visible, qui peut prendre la forme de réunions publiques ou de séances de formation dans ces quartiers.

Une des motivations derrière ce projet était le désir d’encourager la diversité à l’intérieur de la section. Il a aussi été motivé par la réalisation que plusieurs des grandes industries dans le Nord, incluant plusieurs de nos cibles privilégiées, tirent leur main-d’œuvre de quartiers locaux, à l’extérieur des grands centres commerciaux. Notre discussion avec des membres de la Sveriges Arbetares Centraloganisation (SAC, une confédération syndicale suédoise) à propos de leur modèle d’organisateurs-organisatrices voyageurs-voyageuses nous a aussi inspiré plusieurs idées et approches utiles. Un ouvrage récent d’AK Press à propos des Comités de défense de la Confederación Nacional del Trabajo (CNT) dans le Barcelone des années 1930 nous illustre à quel point la sensibilisation basée sur le territoire et les communautés peut être une grand atout pour aider la mobilisation de masse des syndicats industriels.

Les médias

Nous sommes assez chanceux de compter sur des camarades aux talents techniques bien développés dans la section de Sheffield. Nous avons eu droit à une couverture vidéo de haute qualité de nos actions cette année. Ces vidéos ont permis de fournir une introduction concise et accessible au SITT-IWW et nos campagnes pour le public qui nous retrouve sur Facebook ou nous croise dans la rue. Lorsque nous tenons un kiosque ou que nous procédons à une levée de fonds, nous présentons toujours une de ces vidéos. Ils se sont vites intégrés à la culture syndicale, et nous rappellent fièrement tout le bon travail que nous avons accompli.

Nous n’utilisons pas exclusivement les médias sociaux, mais il est important de noter que notre présence en ligne a augmenté à un rythme constant lors de la dernière année. Nous utilisons les médias sociaux afin de publier tout événement public et chaque brin de nouvelle de la section, en plus d’offrir de la visibilité aux autres groupes britanniques qui partagent notre vision d’une société meilleure. Cela veut dire que même lorsque nous avons l’impression que les temps ne sont pas particulièrement occupés (par exemple quand nous n’avons pas de campagne publique active), nous informons tout de même les gens que nous travaillons sur des projets reliés au SITT-IWW, tel le groupe New Syndicalist.

Lors de notre dernière campagne publique, nous avons assigné à un attaché de presse les responsabilités d’interagir avec les radios et télévisions locales, les journaux nationaux et toute autre plateforme médiatique majeure. La stratégie fut très efficace. Nous avons fini par obtenir une couverture par The Telegraph, Pink News, et une tonne d’autres journaux dont nous n’attendions pas le moindre intérêt, du moins pas pour un si petit syndicat dans une si petite ville.

https://sitt.wordpress.com/2015/08/05/b ... #more-4933
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Re: Syndicalisme révolutionnaire : bourse du travail, interp

Messagede ARTHUR » 24 Aoû 2015, 07:07

De la caisse de grève à l’autonomie prolétarienne


Il y a quelques mois de cela, le groupe Salvador Segui de la Fédération Anarchiste publiait, dans « le Monde Libertaire » un article sur les caisses de grève [1].

Il est regrettable que ces compagnons aient une fâcheuse tendance à ne jamais porter le regard vers une CNT(f) se revendiquant d’une forme organisationnelle pourtant identique à celle du militant espagnol dont ils semblent vouloir honorer le nom [2] et la pratique syndicale.

Nous tenterons donc ici, une nouvelle fois, de montrer de quelle manière un syndicat révolutionnaire fait mieux qu’aucune officine réformiste.

L’article s’engageait sur une discussion tenue dans les instances (UL, UD et Fédérations) de la CGT sur le « facteur illégal » des caisses de grèves.

On croit rêver, où pour le moins on serait tenter de croire que de tels propos pourrait déciller les mirettes de ces militants se réclamant de l’anarcho-syndicalisme à la CGT !

Il semble que non, puisqu’ils persistent à croire que l’avenir du syndicalisme se trouve encore dans ces structures pyramidales et bureaucratiques d’accompagnement du Capital.

Pourtant les vieux de 1830 ou 1848 n’avaient, eux, attendu ni la loi de 1864 [3] ni celle de 1884 [4] pour mettre en place les mutuelles et caisses de secours « illégales » nécessaires au développement de la lutte et de leurs organisations de base.

100 ans de soumission aux phraseurs de tribunes électorales, ça laisse des traces … même chez certains anarchos !

La suite sur: http://www.cnt-f.org/subrp/spip.php?article808
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Re: Syndicalisme révolutionnaire : bourse du travail, interp

Messagede bipbip » 09 Sep 2015, 00:15

Caisse de grève : une réponse du groupe Salvador-Seguí au SUB-CNT

Ici, vous trouverez un article provenant du Syndicat du bâtiment (SUB) de la CNT-f (Vignoles) en réponse à celui intitulé « L'arme de la caisse de grève » que j'ai écrit il y a quelques mois pour Le Monde libertaire. L'article des camarades du SUB explique le fonctionnement de la caisse de grève de leur syndicat, un fonctionnement qui mérite d'être connu et c'est pourquoi nous le publions. Néanmoins, ce texte adresse quelques critiques directes au groupe Salvador-Seguí auxquelles il convient de répondre et, je l'espère, de façon constructive.

1. On nous y reproche notamment une « fâcheuse tendance à ne jamais porter le regard vers une CNT-f [Vignoles] ».

C'est surtout qu'en essayant de me renseigner sur la pratique des caisses de grève dans l'actualité sur Google la CNT-f et le Syndicat du bâtiment en particulier n'apparaissaient pas à l'époque de la rédaction de l'article, ou tout du moins, je n'ai pas vu d'article d'actualité permettant d'illustrer cette pratique de leur part.

2. Le SUB écrit : « La CNT-f se revendique d’une forme organisationnelle pourtant identique à celle du militant espagnol dont ils semblent vouloir honorer le nom et la pratique syndicale. » Il s'agit ici pour eux de dire que nous devrions davantage être attentifs à la CNT-f, du fait du nom de notre groupe.

En s'appelant ainsi, le groupe Salvador-Seguí honore la mémoire d'un syndicaliste qui a incontestablement mené un formidable travail lors des grèves de la Canadienne et qui œuvra à préserver la cohésion de la centrale anarcho-syndicaliste en maintenant l'équilibre entre syndicalistes et insurrectionnalistes. De là à dire que nous avons des pratiques identiques, c'est aller loin. Le syndicalisme espagnol depuis les années 1910 et 1920 a bien changé, beaucoup de syndicalistes aussi.

3. Le SUB écrit : « Ils [les militants du groupe Salvador-Seguí] persistent à croire que l’avenir du syndicalisme se trouve encore dans ces structures pyramidales et bureaucratiques d’accompagnement du capital. »

Que cela plaise ou non, statutairement, la CGT est fédéraliste et démocratique. La pyramide bureaucratique décisionnelle cégétiste est un mythe. Tous les syndiqués ne se mettent pas en grève à l'appel de la CGT. Des pressions s'exercent indiscutablement dans des conflits internes, notamment en empêchant la création de syndicat de base allant au-delà du périmètre d'entreprise et c'est très loin d'être rose. Mais, de mon expérience personnelle, je pense surtout que la CGT s'illustre peut-être davantage par la malhonnêteté de certains de ses responsables. Mais ceci est valable dans toutes les organisations. Il y a des enjeux de pouvoir et de stratégie avec ou sans permanents, élus et mandatés.

Accompagner le capital ? En quoi la CGT s'illustre-t-elle en cela ? En participant à des instances où elle se prononce bien souvent en défaveur des propositions patronales et gouvernementales ? J'avoue avoir toujours du mal à comprendre cette remarque.

L'avenir du syndicalisme est-il à la CGT ? Mon article ne disait pas une chose pareille. Ma militance cégétiste est affaire de contexte, comme bien souvent pour les camarades anarchistes qui militent dans cette centrale syndicale. Je suis arrivé dans un établissement où une section CGT dont le bilan était plutôt bon – avec quelques victoires syndicales – était présente et qui faisait face à une direction très hostile. Semer la division syndicale me semblait contre-productif. Je ne saurai dire si l'avenir du syndicalisme se trouve à la CGT. Je ne le pense pas. Mais, en revanche, je suis persuadé que son déclin proviendra de la concurrence syndicale qui tire tout le monde vers le bas. Sans section présente, aurais-je choisi la CGT ? Je ne le pense pas.

4. Le SUB écrit : « Cent ans de soumission aux phraseurs de tribunes électorales, ça laisse des traces… même chez certains anarchos ! »

De qui parle-t-on, là ? Qui donc se soumet ? Le groupe Salvador-Seguí ? Le propos est peu clair et semble insinuer l'allégence de notre groupe aux partis. On se demande sur quel fait un tel propos peut bien se baser…

Quoi qu'il en soit, la caisse de grève dont ils parlent dans leur article, bel outil d'action direct contre l'État et le capitalisme, mérite d'être connu, au-delà de nos divergences. C'est bien là l'essentiel, alors bonne lecture.

Nathan
Groupe Salvador-Seguí de la Fédération anarchiste

http://salvador-segui.blogspot.fr/2015/ ... roupe.html
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Re: Syndicalisme révolutionnaire : bourse du travail, interp

Messagede ARTHUR » 09 Sep 2015, 08:08

Débattre n'est pas polémiquer, et la réponse mesurée du groupe S. Segui, qui aurait pu percevoir notre article sur la caisse de grève, comme une attaque déloyale en est la preuve.
Je vais tenter ici de poursuivre cet échange dans la même veine.

Au SUB (rp) nous tentons de cultiver, c'est vrai, une certaine mémoire (1) historique critique, ce qui nous permet de penser, qu'au moins dans notre industrie, si les techniques ont évolué, les conditions d'exploitation empruntent encore souvent les mêmes chemins (tacheronnage, TPE, marchands de sommeils, précarité de l'emploi, mise en danger, ...).
Alors s'est vrai, nous continuons de penser que les outils mis en place par la classe ouvrière restent encore à utiliser et développer.
Si les conditions de la lutte de classe furent particulières en Espagne dans la première partie du XXème siècle, la mort prématurée de S. Segui, qui au sein de la CNT défendait le développement des fédérations d'industries, n'a pas aidé ce syndicat à aborder avec plus de moyens le défi auquel il serait confronté en 1936.

Le débat sur la CGT regarde, bien évidemment, ses adhérents ... ce qui n'interdit pas un regard extérieur.
Faire appel aux statuts, comme preuve du "fédéralisme" de cette organisation relève, à mon sens de la gageure, quand on voit de quelle manière ses congrès sont verrouillés. Pour l'accompagnement du Capital, il me semble que l'ouverture prochaine du congres de la CES, dont la CGT est membre, en dit plus qu'un long discours, et pour ce qui concerne le paritarisme, dans lequel baigne la CGT depuis maintenant l'Union Sacrée, s'il suffit de penser qu'il faille voter contre pour s'en dédouaner, je laisse ces attitudes de jésuite à ceux qui veulent y croire.
La capacité d'expression d'une opposition au sein de la CGT est un leurre, qui n'avait plus de sens déjà en 1920, et les différentes scissions syndicales sont là pour montrer que les deux branches (réformiste et révolutionnaire) ne peuvent cohabiter.

Nous n'avons jamais dit que le groupe S. Ségui se "soumettait" aux partis, comme nous ne pensons pas que ce groupe rassemble l'ensemble des "anarchos" que nous évoquions.
Etre sensible à un discours souligne simplement que le discours qu'on lui oppose est peut-être plus faible.

Pour terminer enfin sur la question de la division syndicale, nous réaffirmons qu'elle est malheureusement entretenue par les entités de base (adhérents, sections, syndicats) qui refusent un front commun de lutte. Quelque soit ce que disent ou pensent les "état-majors syndicaux", rien n'empêche nos organisations de base de construire ensemble des pratiques et stratégies communes. Nos différents appels aux syndicats de base de la Construction (des autres confédérations) sont malheureusement, à ce jour, restés sans réponse.


Fraternelles Salutations Syndicalistes.




(1) La Canadiense :
En 1919, l’usine électrique de Catalogne fut paralysée par une grève de solidarité envers les ouvriers de la comptabilité, puis la solidarité s’étendit aux autres usines d’électricité, puis aux usines textiles. Le gouvernement décréta l’état d’urgence en Catalogne et mobilisa les travailleurs, qui refusaient quand même de travailler. Les revendications étaient passées à l’augmentation des salaires, la journée de huit heures le paiement de la moitié des jours de grève. La grève, commencée en janvier à La Canadiense, avait touché la Catalogne en fin février. En mars la grève continua, et, du 24 mars au 7 avril ce fut la grève générale. Le 14 avril, le syndicat patronal acceptait toutes les revendications, y compris la libération de 3 000 travailleurs.
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Re: Syndicalisme révolutionnaire : bourse du travail, interp

Messagede mimosa rouge » 10 Sep 2015, 06:48

. Nos différents appels aux syndicats de base de la Construction (des autres confédérations) sont malheureusement, à ce jour, restés sans réponse.

Je vous est vu interpeller le réseau Construction SR et j'en parlais ailleurs sur le problème de votre proposition à l'époque. Mais je vous ai jamais vu interpeller un syndicat cgt. je précise que je parle en mon nom, ni pour les CSR ni pour aucun syndicat ou fédération cgt.
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Re: Syndicalisme révolutionnaire : bourse du travail, interp

Messagede ARTHUR » 10 Sep 2015, 09:51

Les relations avec les syndicats CGT Construction (en tant que tels), en Région Parisienne, sont inexistantes. Une peut-être trop grande proximité des CGTistes parisiens avec leurs instances Confédérales.
Les camarades de la CGT Construction ont sûrement plus d'information que nous sur ces questions.

Bien qu'invités lors de nos manifestations publiques ... on ne nous a toujours répondu que par au mieux: un silence méprisant, et au pire par d'insultantes rumeurs (CNT=FN).
Refus constant de notre participation à des intersyndicales régionales, refus de co-signature (comme lors de la grève des sans-papiers), désintérêt pour les campagnes de soutien international (comme pour les salariés de Lafarge Algérie), etc.
Quand nous le pouvons nous poussons à un travail intersyndical dans nos sections d'entreprises. Quand ils ne sont pas désabusés ou vendus (ce qui réduit fortement la puissance du travail revendicatif), la plupart des délégués CGTistes que nous rencontrons, perçoivent notre pratique syndicale d'action directe, comme une menace pour l'équilibre du petit territoire qu'ils se sont construit. On peut les comprendre.

On peut cependant être plus étonné de l'attitude de camarades se réclamant de l'AS ou du SR, au sein de la CGT (ou des autres confédérations) et rivalisant dans des combats de marques. La reconstruction d'un mouvement syndical de lutte de classe passe par un dépassement de querelles de clochers.
Malgré l'éclatement et les distances qu'est-ce qui empêche de se retrouver, se rassembler, échanger ... et agir ?

Au SUB, nous ne savons pas si l'avenir est à la CNT (f), mais que quelques soient le logo qu'elles affichent seules les pratiques sont révolutionnaires.


Fraternelles Salutations Syndicalistes.
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Re: Syndicalisme révolutionnaire : bourse du travail, interp

Messagede mimosa rouge » 14 Sep 2015, 21:42

Bah je serais travailleurs parisien je participerai à faire en sorte qu' émerge une tendance sr dans le syndicat Local Construction 75 ( qui existe déjà et en voyant l'état de l' uscba 75 je pense que ça aurait vite quelques résultats ) , et je serais le premier à pousser pour bosser avec vous sur le terrain si vous le voulez.... Malheureusement je suis travailleurs tourangeau et je t'avoue qu'au quotidien l'intersyndicale c'est très loin de ma réalité. Il n'y a que des syndicats jaunes dans la construction 37 et même du Centre.

Après si je te dis que je comprend bien que c'est dur de monter une fédération syndicale de classe à côté de la cgt dans nos industrie tu va me répondre un truc du genre " ah oui vous avec votre grande cgt etc... Etc...donc,bon....voilà ! Ça répond aussi à ta dernière question

mais que quelques soient le logo qu'elles affichent seules les pratiques sont révolutionnaires.
oui ! Mais je rajouterai que seules les pratiques en cohérence avec une stratégie révolutionnaire sont révolutionnaires
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