LA CGT ET SES NERVIS

Re: LA CGT ET SES NAZIS

Messagede leo » 01 Juil 2009, 21:15

Ce qui s’est passé à la Bourse du travail de Paris et les infos qui commencent à remonter sur les faits et les circonstances, ne peuvent que donner envie de réagir.
C’est bien de proclamer « No border ! » à Calais, mais si le vers de la répression contre les sans-papiers, de leur stigmatisation, se répand dans les bourses du travail et dans le syndicalisme, cela ne peut qu’aggraver un climat déjà détestable.

Quelques réflexions rapides que j’espère utiles au débat… et au combat !


Pour essayer d’avancer un tout petit peu.


Avec les éléments dont nous disposons, il apparaît que l’action d’évacuer les sans pap’ de la Bourse du travail a été menée et décidée par l’UD-Paris de la CGT.

Ce n’est donc pas la direction confédérale (nationale) qui est derrière tout cela mais l’instance parisienne des syndicats CGT.

Cela peut sembler un détail vu de loin. Mais cela permet de préciser ce que l’on veut dire.

L’UD de Paris, ce n’est pas la « Grande Bureaucratie » de la porte de Montreuil largement acquise au compromis capital-travail, à la social-démocratie, à un syndicalisme inoffensif et en cours de recentrage rapide.
L’UD Paris, c’est une instance qui est située apparemment plus « à gauche », avec la présence nombreuse de toute la constellation des gauches et des diverses extrême gauche : on y trouve de tout, du PC maintenu, des PC dissidents de tous pelages (« rouges vifs », archéo-stals, refondateurs…), du NPA, du LO, d’autres groupes plus petits et enfin des libertaires appartenant à diverses boutiques ou sans appartenance mais qui ont en commun de développer une conception syndicaliste de l’intervention militante. Et aussi sans doute plein de gens sans appartenance précise.

Je ne sais pas si la multiplication des communiqués de différents syndicats SUD apporte grand-chose. Après tout, cela fait partie du jeu concurrentiel et donc quasi-fonctionnel des rapports inter-syndicaux. Ce serait mieux si cela venait de syndicats CGT.

Par contre, là où cela devient intéressant, c’est peut-être de demander à certains milieux militants s’ils vont continuer longtemps à faire la politique de l’autruche.

Les NPA, LO, libertaires et autres, qui se disent scandalisés par cette expulsion musclée quand ils sont dans des syndicats SUD ou autres, ou en tant qu’organisation politique, que font-ils lorsqu'ils sont adhérents, militants dans des syndicats de la CGT – Paris ?

Je crois que là, à ce niveau très simple mais extrêmement précis, il y a des comptes à demander.

Face aux agissements d’une « petite » bureaucratie locale, plus « à gauche » parait-il que sa direction nationale, qui bénéficie de quelques soutiens de poids à l’échelle de ce que pourraient espérer les sans-paps’ (RESF a été très accommodant et compréhensif, le site BellaCiao très offensif dans sa politique éditoriale de censure de toute opinion contraire et de manière générale toute une « gauche sociale » et associative ne s’est pas bousculée pour apporter un soutien clair aux expulsés), que pourrait signifier ce silence qui perdure de la part de structures syndicales (entreprises, UL…) de Paris ? Que vont faire les « opposants » internes à la CGT Paris par rapport à l’infamie de cette expulsion ?

Il y a encore des mouvements, des organisations qui se disent révolutionnaires, anti-capitalistes et qui nous disent qu’il faut aller dans les syndicats car « c’est là que sont les travailleurs ». Et qu’il faut aller dans la CGT car c’est le plus grand des syndicats, avec une longue tradition de lutte, et que sans elle rien n’est possible, etc…

Ils sont où ces militants révolutionnaires de la CGT ? Elle est où cette masse des travailleurs ?
C’est peut-être le moment de vérité. Le moment de se dire, de leur dire que ça suffit comme ça : la tête dans le sable, c’est toujours le début de la fin de tout engagement solidaire dans la lutte de classe, dans la lutte pour l’“unité français-immigrés”, c’est la soumission à une logique de collaboration et de normalisation sociale, c’est toujours la défense de l’appareil et des places acquises en son sein, ici sur le dos des sans-papiers, mais au profit de qui ?

Ces quelques lignes ne visent pas à se réjouir de ce qu’à fait la CGT – Paris pour mieux pouvoir la “démasquer” et en faire ressortir une quelconque vérité cachée. Les bilans sont à faire, se font au fur et à mesure : ils sont des conséquences de l’action, pas des objectifs. L’enjeu est plus important : il s’agit simplement de se battre pied à pied contre ces petits renoncements, ces petites trahisons, ces petites saloperies qui, en s’additionnant, conduisent tout droit à la barbarie.

Il serait incompréhensible que l’UD-CGT de Paris, pas désavouée par la confédération, s’en tire comme cela !

Il appartient à chacun, à chacune de prendre ses responsabilités, particulièrement s’il/elle est membre de la CGT, et de faire savoir où il/elle se situe, surtout si par ailleurs, ces camarades sont toujours en lutte contre toute forme de racisme, pour la solidarité internationale des peuples, pour l’unité français-immigrés, pour des papiers pour tous et la liberté de circulation, surtout si par ailleurs il/elle se proclame du combat contre le capitalisme, de la lutte pour une transformation révolutionnaire de la société.
leo
 
Messages: 252
Enregistré le: 17 Avr 2009, 18:29

Re: LA CGT ET SES NAZIS

Messagede Nico37 » 01 Juil 2009, 21:19

Tout à fait d'accord avec Léo qui a posté en même temps que moi :!:

Il est évident que c'est le rapport de force (lié au nombre) qui a décidé du moment du "coup de poing".
Par ailleurs, il serait intéressant que B.T. donne les UL & syndicats CNT-AIT qui signent avec la CGT, pour la CNT Vignoles, c'est plus courant évidemment. Par contre JPL n'est plus à la FA quand bien même il écrit encore dans le ML. Peut être bien que sa section CGT a sorti un texte condamnant l'expulsion de la bourse... Quant à demander des comptes à Solidaires, que les parisiens le fassent, ici comme cela a été dit plus haut, aucun pb (pour autant je ne me syndiquerais pas à Solidaires, même pas à la CNT Vignoles qui n'existe plus depuis 6/7 ans au moins).
Enfin oui, Arvn d, Staline avalisait bien les listes pour le goulag... Le CC du PCF les listes d'exclus etc. Bref, rien de (très) nouveau :!:
Modifié en dernier par Nico37 le 02 Juil 2009, 10:20, modifié 1 fois.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: LA CGT ET SES NAZIS

Messagede bajotierra » 02 Juil 2009, 09:13

Merci nico 37 pour les infos

Pour la CNT -AIT il 'agit de l'education a PAU . Nous leur avons déjà écrit a ce sujet avant ces événements maintenant cela sera mis sur la table a la prochaine réunion nationale .
bajotierra
 

Re: LA CGT ET SES NAZIS

Messagede arvn d » 02 Juil 2009, 09:56

Bon sinon c'est par arvin mais arvn d. Et je suis étonné que l'on puisse "avaliser" une agression. Et oui je pense que c'est une question utile et légitime. Parce que les gars qui "votent" ou s'accordent" pour aller attaquer d'autres personnes ben perso ça me dérange pas mal.
Alors Solidaires qui parle que ça n'a pas été avalisé...
arvn d
 
Messages: 233
Enregistré le: 25 Juin 2008, 17:04

Re: LA CGT ET SES NAZIS

Messagede joe dalton » 02 Juil 2009, 10:17

un post demander si l'on avait lu plus haut !
alors je repost ça
il faut que solidaire soit tres clair sur cette affaire!parce que s'il se sont disocier,comme je l'avais lu sur un autre forum, ils etaient au courant, et ont deliberement choisi de ne pas prevenir les sans papier, et les laisser partir en manif, comme si de rien n'etait !
de là a les traiter d'oportuniste, je ne le ferais pas !
mais ça merite une explication !

la condamnation a posteriori, c'est une chose !
mais c'est sur le fait que sud était au courent avant le coup de points, qu'il faut qu'il s'explique ! pourquoi n'ont il pas essayer d'empecher le truc ? par solidarité syndicale ?pourquoi ont il laisser partir gaiement les sans paps en manif ?
un deni, une autocritique, qu'il s'exprime sur cela aussi !
il faut qu'il s'explique !
joe dalton
 

Re: LA CGT ET SES NAZIS

Messagede Nico37 » 02 Juil 2009, 10:27

bajotierra a écrit:Merci nico 37 pour les infos

Pour la CNT -AIT il 'agit de l'education a PAU . Nous leur avons déjà écrit a ce sujet avant ces événements maintenant cela sera mis sur la table a la prochaine réunion nationale .

D'accord, ensuite comme la CGT éduc'action a condamné ladite évacuation, la prochaine étape serait que cette fédération se défédère (utopie totale, sans parler d'aller où ? Fusionner avec Sud Educ' ?).
Enfin c'est possible que le communiqué de la C.A. de la Bourse du Travail soit un faux écrit par la seule CGT mais il manque les preuves :!:

Suite à l'expulsion de travailleurs sans papier de l'annexe de la Bourse du Travail de Paris le 24 juin, le Bureau National du SFA-CGT réuni le mardi 30 juin a décidé d'émettre un communiqué. Il a par ailleurs décidé de signer l'appel à une action collective en faveur de ces sans papiers, issu d'une réunion organisée le 27 juin à l'initiative de RESF.
Communiqué SFA
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: LA CGT ET SES NAZIS

Messagede arvn d » 02 Juil 2009, 10:29

Je sais j'ai lu mais même dans la condamnation a posteriori, ils me font gerber :gerbe:
"Oh c'est pas bien ça a pas été avalisé!!!!" putain je rêve.
arvn d
 
Messages: 233
Enregistré le: 25 Juin 2008, 17:04

Re: LA CGT ET SES NAZIS

Messagede abel chemoul » 02 Juil 2009, 10:39

bajotierra a écrit:Pour la CNT -AIT il 'agit de l'education a PAU . Nous leur avons déjà écrit a ce sujet avant ces événements maintenant cela sera mis sur la table a la prochaine réunion nationale .


quand on sait que c'est le seul syndicat cnt-ait qui fonctionne!... en fait vous leur reprochez de faire du syndicalisme! :lol:
Image
Avatar de l’utilisateur-trice
abel chemoul
 
Messages: 681
Enregistré le: 26 Mai 2009, 11:40

Re: LA CGT ET SES NAZIS

Messagede AnarSonore » 02 Juil 2009, 10:44

La voix des femmes

Le 24 juin, jour de l’expulsion, et les deux jours suivants où le campement pour la nuit a commencé à s’organiser, à prendre une allure moins précaire, déterminée à durer, ont été des jours de forte tension. Non seulement à la suite des violences de la CGT relayées par celles des forces de police. Mais encore à cause de la pression physique exercée par ces dernières sur les quelque six cents sans-papiers qui cherchaient à s’installer tant bien que mal sur le trottoir du boulevard du Temple, en face de la Bourse du travail.

De toute évidence, les autorités, tant de police que municipales, faisant fi de leurs obligations de secours envers une partie de population, et considérant sans doute les occupants de la Bourse du travail comme des squatters et non des travailleurs en lutte, pensaient faire fléchir leur détermination par des mesures d’intimidation inhumaines. Inhumaines au sens juridique : contraires aux droits de l’homme, de la femme, de l’enfant, les plus élémentaires.

Ces mesures se résument en deux mots : les prendre par la faim et par la soif. Les priver – et d’abord les femmes et les enfants – de nourriture et d’eau. Et jusque de l’usage des toilettes des rues, pour motif de « protection du mobilier public ». (Un gendarme-chef dixit)

Pendant deux jours, un épais cordon de paniers à salade, de gendarmes et CRS, a encerclé le campement de fortune, empêchant toute personne solidaire ou simplement touchée par la vue de ces hommes, et de ces femmes et de ces enfants, de faire passer un peu de nourriture ou une bouteille d’eau minérale, fouillant les sacs à main, séquestrant jusqu’au moindre sandwich. Inutile de protester : « Mais c’est pour les enfants ! ». Les ordres sont les ordres. Ainsi que l’a demandé un sans-papiers à un gendarme âgé et impassible : « Mais vous êtes donc des robots ou des hommes ? »

C’est dans ce climat qui a vu jusqu’au chef de cabinet du préfet de police de Paris se déplacer deux fois sur les lieux pour parlementer, qu’une délégation invitée en préfecture est revenue, le soir de jeudi 25, se faisant porteuse des promesses préfectorales : rediscuter les critères de régularisation à condition que le campement commence à se dégarnir, que les personnes âgées, les malades, les femmes et les enfants quittent la nuit le boulevard du Temple.

À ces mots, levée de boucliers des femmes. Elles se sont dressées comme un seul corps : « Nous sommes là, nous ne bougerons pas ! Nous resterons là jour et nuit jusqu’à notre régularisation ! »

La rapidité, l’unanimité et la détermination de la riposte ont été assez frappantes pour que notre journal cherche à donner la parole à cette voix des femmes.

Neuf d’entre elles ont accepté de dire comment elles voient la phase actuelle de leur lutte. Précisons que toutes étaient présentes le 24, certaines à la Bourse du travail, d’autres à la manifestation. D’après leurs témoignages, entre autres, est rédigé aussi un article sur les événements de cette journée.

Toutes les colonies françaises sur le trottoir

La première voix est celle de Mahi. Elle tient à préciser qu’elle ne parle pas qu’en son nom propre, mais « au nom de toutes les femmes de la Bourse du travail ». Elle donne le ton en plaçant d’emblée leur situation dans la problématique du colonialisme français.

« Là, sur tous ces matelas, tout autour de nous, il y a toutes les anciennes colonies françaises. Il n’y a en fait que les colonies françaises. Nos parents ont tout donné pour la France, on devrait y être accueillis à bras ouvert, au contraire on nous repousse et on nous fait la chasse. Mais même si les Français construisaient des murs jusqu’au ciel, nous viendrons, rien ne peut nous arrêter. Car nous venons pour fuir la misère et pour travailler. C’est la misère qui nous pousse, non la pauvreté. La misère, en Afrique, c’est terrible, rien à voir avec la pauvreté. Nous avons le droit, en France, de travailler en règle. Être sans-papiers ce n’est pas du travail, c’est de l’esclavage. »

Toutes les femmes (des Ivoiriennes, des Sénégalaises, des Maliennes…) approuvent ces mots et certaines renchérissent. Parmi toutes, la voix la plus forte est celle de la jeune Corinne.

« Liberté, égalité, fraternité… ce ne sont que des paroles écrites. En France, les animaux sont plus considérés, ont plus de droits que nous. Il vaut mieux être un chien qu’un homme ou une femme sans-papiers dans le "pays des droits de l’homme". C’est pour nous tenir dans l’esclavage qu’ils ne nous donnent pas de papiers. C’est encore pire que de l’esclavage. Tous les sales boulots sont pour nous. Les boulots sales, les petits boulots précaires et sous-payés. Ils profitent de la misère de nos pays, sans cette misère nous ne serions pas ici. Nous ne sommes pas venus pour dormir dans la rue, mais pour travailler honnêtement. J’ai commencé à travailler à quatorze ans quand mon père est mort. Pour subvenir aux besoins de ma mère et de mes frères et les faire étudier. Mais je ne gagnais pas assez, alors je suis venue en France. Depuis quatre mois je n’ai pas pu envoyer d’argent. Même en galérant, même en me privant du nécessaire, comme beaucoup d’autres. Ceux qui vous disent qu’ils envoient de l’argent régulièrement, c’est qu’ils se privent du nécessaire. Au pays ils croient qu’ici c’est l’eldorado et si tu n’envoies pas d’argent ils pensent que tu le gardes pour toi. »

Toutes les femmes racontent des histoires personnelles non moins pénibles. Histoires de misère, d’espoirs déçus, de conditions de vie extrêmement dures, d’exploitation féroce, de maladie. Toutefois, dit Mahité, malgré la peur au ventre, malgré les hauts et les bas d’une vie telle que la nôtre, « on fait avec, on s’entraide, c’est ce qui nous sauve, nous les Africains on est habitués à vivre en communauté, unis, comme ici dans la rue : nous sommes ici les colonies françaises dans l’union ».

Rester ici et aller jusqu’au bout de la lutte

C’est encore Mahi qui donne le ton. Le consentement unanime lui est acquis dès ses premiers mots : car (dira une femme) « il n’y a pas d’autre moyen pour faire plier les autorités ».

« Pourquoi nous les femmes ne voulons pas partir d’ici ?… Si les femmes et les enfants partent, les policiers auront vite fait d’embarquer tous les hommes qui restent. On préfère dormir dans la rue et aller jusqu’au bout. Les propositions de la préfecture sont pour casser le mouvement. Les "critères", c’est encore le cas par cas. Nous les femmes disons : sans critères ni conditions ! Nous sommes ici, nous, nos maris, les hommes, nous travaillons ici, on doit tous être régularisés. La préfecture veut-elle qu’on dégage ? Qu’elle ouvre un guichet ici même. Dès qu’on aura nos régularisations, nous partirons. Nous ne voulons pas d'un autre lieu à occuper. Ce serait la même chose. Et puis c’est pour nous cacher. Sur ce trottoir nous ne sommes pas cachés. Plus tard on recommencerait à nous expulser. Et nous, à être de nouveau dans la rue. Il faut rester ici et continuer la lutte ici. Nous ne sommes pas critiques envers les délégués. Car nous savons pourquoi ils nous ont demandé de partir, ils l’ont fait pour nous et pour les enfants, ils pensent que nous sommes faibles. Mais c’est le contraire. Nous sommes fortes, et déterminées à rester. »

À ces mots font écho ceux de Soul : « Avant, à l’intérieur de la Bourse, on était cachés, quatorze mois en cachette. Maintenant on est exposés, on est bien en vue. Ce serait fou de s’en aller. Maintenant on est plus forts ! »

Et ceux de Djénéba : « On est là, on ne bouge pas. Tout autre choix serait un recul de notre lutte. Même s’il pleut, même s’il neige, on est là ! Oui, même s’il neige. Même jusqu’à l’hiver ! »

[Paris, 28-6-09. Article à paraître dans le numéro 13 du Journal de la Bourse du travail occupée.]
Mis à jour ( Mardi, 30 Juin 2009 08:13 )

:arrow: http://bourse.occupee.free.fr/
AnarSonore
 

Re: LA CGT ET SES NAZIS

Messagede bajotierra » 02 Juil 2009, 11:31

en fait vous leur reprochez de faire du syndicalisme!


Exact , l' anarchosyndicalisme ce n'est pas "faire du syndicalisme " et cela c'est un véritable débat que nous avons avec eux

Quand a continuer de cautionner l'action fasciste de la CGT contre des travailleurs sans-papiers et leurs familles en ne les dénonçant pas là où des alliance locales ont été passées , ce n'est pas du syndicalisme , ce serait , au mieux , de la lâcheté politique et ce ne serait pas admissible dans une organisation internationaliste comme l 'AIT .
bajotierra
 

Re: LA CGT ET SES NERVIS

Messagede Pïérô » 02 Juil 2009, 12:10

Des communiqués de condamnation arrivent de partout et aussi beaucoup dans la CGT :

dans mon coin :

Le syndicat CGT de la CNAV Tours condamne fermement l'intervention du
service d'ordre de l'Union Départementale CGT de Paris contre des sans
papiers

Quels qu'en soient les motifs, rien ne peut justifier la violence contre
des femmes, des enfants, des hommes qui vivent déjà dans la précarité et
pour qui l'avenir est borné par le prochain contrôle d'identité avant la
reconduite dans un pays qu'ils ont quitté pour fuir la terreur, la faim,
la mort !

Notre syndicat se désolidarise totalement de telles méthodes qui n'ont
rien à voir avec une action syndicale progressiste et solidaire.
...
La CGT CNAV37 réaffirme sa totale solidarité avec les sans papiers


autres :

Le Syndicat Français des Artistes-interprètes (CGT) dénonce fermement
l'expulsion de l'annexe de la Bourse du Travail de Paris des travailleurs
sans papiers et leurs familles effectuée mercredi 24 juin par des
militants CGT agissant au nom du Bureau de l?Union Départementale. Les
militants du SFA et leurs collègues artistes-interprètes, dont bon nombre
sont engagés dans le mouvement de soutien aux sans papiers, souvent en
coopération entière avec les structures de la CGT, ont été très
choqués.
...


communiqué de la FSE (Fédération Syndicale Etudiante)

La CGT au service de l'immigration choisie : solidarité avec nos camarades
sanspapiers!
Mercredi 24 juin vers midi, un commando de gros bras (cagoulés et armés
dematraques et de bombes lacrymogènes) de l'Union départementale CGT de
Paris, a violemment expulsé les travailleurs-ses sanspapiers et leurs
familles qui occupaient depuis 13 mois l'annexe de la Bourse du travail de
Paris, rue Charlot.
Ces pratiques ne sont pas nouvelles : déjà le SO de la CGT s'en était
pris aux travailleursses sanspapiers qui prenaient par à la manifestation du 22
mai 2008 contre la réforme des retraites. Ces actes sont révoltants et
intolérables.
Est-ce étonnant ? Non, car la direction de la CGT est hostile au mouvement
des travailleursses sanspapiers.
Elle s'est ralliée au concept d'immigration choisie voulue par le
gouvernement français, et négocie avec lui son application. Bernard
Thibault et ses complices ont choisi leur camp, et ce n'est pas le nôtre,
c'est celui de l'impérialisme qui tri les travailleursses selon ses
besoins.
Aujourd'hui, un peu partout en France des militants-es cégétistes de base
se battent courageusement aux côtés des travailleurs et travailleuses
sanspapiers, mais ils ne sont pas soutenus par leur confédération.
La FSE se bat dans les facs pour la régularisation des étudiantes
sanspapiers et la liberté d'inscription pour les étrangeres.
C'est donc sans hésiter que nous nous plaçons aux côté des
travailleurs-ses sanspapiers pour leur régularisation à tous et toutes,
etque nous exigeons la libre circulationdes travailleurs-ses.
Travailleurs-ses avec ou sans papiers: même classe, même combat !
Pour la FSE, le porte parole national,
28 juin 2009.
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 22:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: LA CGT ET SES NAZIS

Messagede FRED » 02 Juil 2009, 12:38

Communiqué de condamnation de la FILPAC-CGT

Montreuil, le 26 juin 2009
Au secrétaire général de l’Union départementale de Paris (75)
Copies au bureau confédéral de la CGT et à l’URIF
Objet : action de l’UD 75 contre les sans papier de la rue Charlot
Camarades,
Rien ne justifie les méthodes utilisées mercredi 24 juin pour évacuer les locaux de la Bourse du
Travail de la rue Charlot à Paris.
La Filpac CGT condamne cet acte, qui compromet les nombreux efforts de la CGT pour régulariser les
travailleurs sans papier. De tels agissements entament le crédit de notre confédération dans le combat
qu’elle mène dans l’intérêt des salariés sans papier.
Le but était-il de peser par avance, en dehors des instances statutaires, sur les travaux du 49e congrès
des syndicats de la CGT ? La Filpac CGT défend les principes démocratiques qui président à la
préparation et à la tenue des assises nationales de la CGT.
La Filpac CGT estime que les responsabilités et les causes de tels agissements doivent être clairement
établies.
- La responsabilité du ou des organisateurs qui dirigeaient cette scandaleuse opération doit être
établie de façon que de tels agissements n’aient plus cours et que les principes militants,
communs à toute la CGT, en sortent confortés.
- La Filpac CGT a pris connaissance de l’attitude de ses militants qui, sollicités, ont refusé toute
participation à cette opération.
- Elle remercie pour leur lucidité tous ses militants, dévoués à la sécurité de l’organisation CGT,
mais qui, en leur conscience, ont su choisir leur conviction contre des ordres absurdes et
dangereux.
- S’il existe des participants à cette opération, adhérents à la Filpac CGT, qui prétendent
défendre de tels actes, ils doivent recevoir la désapprobation la plus claire.
Pour ce qui concerne ses organisations parisiennes, la Filpac CGT les convoque afin de répondre
en commun aux multiples interrogations, souvent indignées, qui leur parviennent.
Dans l’attente des clarifications nécessaires, la Filpac CGT demande à tous ses adhérents de
suspendre leur participation à des opérations sollicitées en dehors des consignes fédérales.
La Filpac CGT présente à l’Union départementale CGT 75 ses salutations syndicalistes.
Le secrétariat de la Filpac CGT
Fédération des Travailleurs des Industries du Livre, du Papier
et de la Communication CGT
263, rue de Paris - case 426 - 93514 Montreuil cedex -
Tél. 01 48 18 80 24 - Fax 01 48 51 99 07 - Site Internet : filpac-cgt.fr
* « Nous n’avons pas peur des ruines. Nous sommes capables de bâtir aussi.

Buenaventura Durruti
FRED
 
Messages: 308
Enregistré le: 15 Juin 2008, 19:05
Localisation: Paris

Re: LA CGT ET SES NAZIS

Messagede leo » 02 Juil 2009, 13:01

Ce n'est pas une info sur le sujet "CGT et sans-papiers" mais je la mets là faute mieux.



Jeudi 2 juillet 2009

Grève de la faim au CRA de Vincennes


Les sans-papiers retenus à Vincennes entament une grève de la faim



«Nous, l’ensemble des retenus du centre de rétention de Vincennes, après une concertation générale, avons convenu d’entamer une grève de la faim à partir du 30 juin 2009 jusqu’à satisfaction totale de nos revendications», peut-on lire sur l’avis de grève de la faim des sans-papiers enfermés à Vincennes. Signée par 48 personnes retenues dans le plus grand centre de rétention administrative (CRA) de France, une liste de onze revendications a été communiquée «aux services de la préfecture concernés», explique l’une d’elles, Ahmed (son nom a été modifié).


Les retenus ont décidé de se mobiliser en réaction à une tentative de suicide par pendaison de l’un des leurs. «Moi, ça fait 26 jours que je suis enfermé, j’ai déjà assisté à six tentatives de suicide ! Les gens se charcutent le corps avec les lames qu’ils arrivent à trouver et se pendent avec des draps», raconte Ahmed. Agir est alors apparu comme une nécessité. «On ne réagit plus à la vue du sang, on n’écoute plus ceux qui lancent un appel au secours. On devient comme des êtres sans âme. Il ne faut pas laisser faire ça» lance Ahmed.

Si les mouvements de révolte en centre de rétention sont fréquents, celui-ci semble particulièrement organisé, issu d’une dynamique regroupant l’ensemble des personnes présentes. «Ça a l’air de venir de tout le monde, c’est un vrai travail collectif», commente Damien Nantes, de la Cimade, une association de soutien juridique intervenant en CRA.

En effet, le mouvement de protestation a été mûrement réfléchi et débattu en assemblées générales improvisées. «C’est après des réunions répétées avec l’ensemble des retenus que nous avons décidé de nous mettre en grève de la fin, hier à minuit», détaille Ahmed. Le lendemain, la lutte s’organise concrètement : «Aujourd’hui, nous avons fait un sitting et nous avons commencé à prendre contact avec des associations comme la Cimade, Amnesty International…»

Mais faire tenir un mouvement large dans un CRA est difficile car «de nouvelles personnes arrivent tous les jours, il faut tout réexpliquer à chaque fois, c’est compliqué mais nous prenons le temps de le faire». D’ailleurs, quatre nouveaux retenus auraient adhéré à la démarche depuis ce matin. Les moyens matériels et les possibilités d’expression sont très limités. «J’ai demandé à écrire une banderole. On m’a dit que je ne pouvais utiliser que du papier alors j’ai fait des affiches en français, en arabe et en chinois que j’ai mises dans la cour. Mais elles ont été retirées, on m’a dit que c’était interdit.»

Les retenus dénoncent de pénibles conditions de vie. «Ici, c’est la malbouffe, l’odeur qui se dégage des barquettes en plastique nous coupe l’appétit. Chaque fois que tu as besoin de quelque chose c’est la guerre avec eux [les gardiens ndlr].» L’enfermement des pères de famille et des «personnes qui suivent de lourds traitements médicaux» est également mis en avant.

Ils dénoncent également la façon dont ils sont traités à l’extérieur, notamment lorsqu’ils doivent être présentés au tribunal, se plaignant «d’attentes interminables dans une pièce au sous-sol du Palais de justice». Au-delà des conditions de vie en CRA, les retenus demandent «l’arrêt des contrôles massifs et abusifs dans les rues», la fermeture des centres de rétention et la régularisation des sans-papiers.

Selon les retenus, les rapports avec les gardiens restent relativement calmes mais l’évolution de la situation doit être observée avec attention dans ce CRA qui a été remis en état il y a peu. Le 22 juin 2008, après la mort d’un retenu, un rassemblement réprimé avait tourné à la révolte, et le CRA avait été entièrement brûlé. Reconstruit depuis, il fait l’objet de toutes les attentions de la préfecture de police qui dépêche toujours un impressionnant dispositif policier lorsque des militants manifestent à ses abords pour demander la libération des sans-papiers. Encore aujourd'hui, une dizaine de sans-papiers présents au moment de l’incendie sont poursuivis en justice, plusieurs d’entre eux ayant fait de nombreux mois de détention provisoire.

Charlotte Rouault - Mediapart, 1er juillet 2009.




Centre de rétention de Vincennes, le 1er juillet 2009


«Il y a des gens qui ont tenté de se suicider. Deux jours de suite. C’est pour cela qu’on a fait le mouvement. Celui d’hier il avait un vol ce matin. Il s’est pendu avec les draps. On est quarante ou cinquante dans le centre.


«C’est le deuxième jour de la grève de la faim. On ne mange pas depuis deux jours. On a commencé avant-hier soir à minuit après une ultime tentative de suicide. En 25 jours, il y a eu cinq tentatives de suicide. L’ambiance était horrible au centre. Ça devenait fou, on regardait ça tous les jours et on s’habituait, c’est fou on ne doit pas s’habituer à des gens qui s’automutilent et se suicident tous les jours. Il fallait réagir à ça. On était en train de devenir des monstres, on réagissait plus. On s’est dit il faut réagir autrement, ne pas s’habituer. On s’est dit qu’un jour il y allait avoir un mort, qu’on allait se retrouver avec un cadavre. On s’est réunis dans la cour. La grève de la faim a commencé à minuit. On a décidé de restituer les sacs du petit-déjeuner qu’ils nous donnent le soir. On les a tous posés sur la table de ping-pong dans la cour. Le lendemain, les policiers ont réagi quand ils ont vu qu’on ne mangeait pas. Les flics nous on dit : Vous mangez pas ? On a dit : Non, on vous parlera après notre réunion et on dira nos revendications. On s’est donc réunis vers 18h30 hier jusqu’à 22h00. La réunion a eu lieu dans la cour. Les flics ont fait quelques tentatives d’intimidations du style : Si vous restez tranquilles, tout se passera bien, sinon, c’est la répression. Ça ne nous a pas fait peur. On est restés sereins. On a discuté d’autres trucs dans la réunion mais c’est la grève de la faim qui a été décidée parce que notre mouvement est pacifique.

«Aujourd’hui, on a demandé du sucre pour notre grève, ils ont dit qu’ils nous répondraient plus tard, deux heures après ils nous ont appelé et ils ont dit OK, mais en fait après il y a une femme, je sais pas qui c’est, qui a dit que non, qu’on doit prendre la nourriture qu’ils nous donnent.

«On a prévenu des associations pour notre mouvement. On attend du soutien maintenant.

«On a écrit une liste de revendications :

1) Apporter une solution rapide et efficace aux retenus traumatisés par les tentatives de suicide.

2) Améliorer les conditions de rétention : nourriture, hygiène, comportements de la police et de l’administration. Parce qu’ils réagissent de manière agressive. On n’a pas le choix pour les heures de repas, pour acheter des clopes… Les consultations avec l’infirmière sont souvent retardées ou refusées. Pareil avec la Cimade. Pour les visites, ils essaient de décourager les gens en les faisant attendre. Ils nous disent que c’est plein et qu’il faut attendre et quand on arrive aux visites on se rend compte qu’en fait il y n’avait qu’une personne.

3) Prendre en considération les retenus gravement malades et leur offrir des soins à l’extérieur. Il y a des gens qui ont des traitements et qu’ils ne peuvent plus suivre ici.

4) Libérer les retenus qui ont une famille, des enfants en France, mariés ou vivant avec une résidente française.

5) Offrir plus d’avocats commis d’office. En général, il y a un seul commis d’office pour cinq ou six retenus. Il n’a que quinze minutes pour regarder le dossier.

6) Donner le choix aux retenus qui souhaitent quitter la France par leurs propres moyens, dans la dignité. Par rapport à la famille là bas, ou pour des raisons politiques, y a des gens qui préfèrent repartir par leur propres moyens. les juges ne veulent jamais donner des assignations à résidence. Moi c’est mon cas par exemple, j’ai demandé au juge et il a refusé.

7) Remédier aux conditions de mouvements, de déplacements avant et après les audiences. On est réveillé à 6h pour une audience à 10h, on attend 4 à 6 heures dans une pièce sale, qui sent l’urine.

8) Donner plus de temps aux retenus qui sortent libres pour préparer leur départ au pays. Légalement on n’a que 8 jours, on ne peut rien préparer en 8 jours.

9) Arrêter les contrôles massifs et abusifs dans la rue qui portent atteinte à la liberté.

10) Respecter le règlement intérieur : l’administration l’enfreint tout le temps. Les personnes sont expulsées sans être prévenues qu’elles vont l’être. Ils doivent nous le dire.

11) Fermer les centres de rétention et régulariser les sans-papiers. Il fallait bien qu’on la mette quelque part quand même cette dernière revendication !»

Fermeture des centres de rétention

source :
http://juralibertaire.over-blog.com/article-33348057.html

= = = = =

MANIFESTATION DES SANS-PAPIERS

Samedi 4 juillet 2009

Départ Odéon 14h00
en direction du Ministère de l'immigration
Métro Odéon (ligne 4)

Entre l'expulsion de la Bourse du travail et la grève de la faim au CRA, y a intérêt à mobiliser du monde !
leo
 
Messages: 252
Enregistré le: 17 Avr 2009, 18:29

Re: LA CGT ET SES NAZIS

Messagede Pïérô » 02 Juil 2009, 13:26

j'ai mis l'info dans l'agenda.
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 22:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: LA CGT ET SES NAZIS

Messagede lou » 02 Juil 2009, 14:14

Après discussion, il ressort que SUD Va fédéraliser le communiqué de SUD EDUC 75, et n'a pas pris part à la décision de virer manu militari les SDF de la Bourse. Sur l'attitude de Solidaires, la réalité est que SUD s'implique assez peu dans cette structure résultat on a peu de poids dans les décisions. C'est toujours un problème quand on privilégie le travail de terrain mais j'aurais du mal à gueuler sur les copains sachant que je soutiens la plupart du temps la tendance qui veut le maximum d'autonomie vis à vis de SOLIDAIRES... :confus:
je serai post-féministe quand nous en serons au stade du post-patriarcat.
Avatar de l’utilisateur-trice
lou
 
Messages: 147
Enregistré le: 19 Mai 2009, 10:46

PrécédenteSuivante

Retourner vers Syndicats, associations, mouvements sociaux

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun-e utilisateur-trice enregistré-e et 55 invités