Grève générale au Pays basque

Re: Grève générale au Pays basque

Messagede leo » 30 Mai 2009, 21:03

Ah ben oui, il manquait celui-là : Khomeini !
Après Staline, ça commence à avoir de la gueule, non ?
C’est vrai qu’en procédant à de si grossiers amalgames, on en arrive là ! Et aux femmes voilées !
En passant pas les “gauchistes”, l’“ALNPA”, cohn bendit et chirac…. Mais, il en manque sûrement.
En fait je pense qu’il manque le plus grand de tous les méchants : Hitler lui-même. Parce qu’il n’y a pas de raison de s’arrêter en si bon chemin…

Quand on est dans la parano, y a pas de raison de s’arrêter et on fait feu de tout bois.

Je précise, pas à toi car je crois que tu t’en fous, mais à ceux/celles qui pourraient lire ces lignes :
- Je ne fais en aucune manière une défense du nationalisme.
- Je me suis contenté de faire un commentaire sur 1 journée de grève de 24h au Pays basque.
- Je ne crois pas avoir développé quoi que ce soit sur le mouvement national basque.

Tu parles de mes “postulats tactiques” ; j’aimerais, plutôt que d’aller chercher le diable Khomeini, savoir de quoi tu parles, ça m’intéresse.

Alors si tu veux la controverse, allons y.
Sur ce qui est dit, et pas sur le non-dit, sinon ce n’est même pas la peine de commencer.
Mais tu laisses Khomeini, les femmes voilées, les gauchistes de l’ALNPA, Cohn-Bendit et Chirac où ils sont.

Et là, je renverse les rôles. J’ai une question aux anars idéologues (bajotierra, anonyme, ….) :
C’est quoi pour vous une lutte (sociale, collective…) qui fait avancer les choses ?
C’est quoi un mouvement (social, de lutte…) qui vaut la peine qu’on s’y intéresse, qu’on le défende ou le soutienne éventuellement, qu’on y participe le cas échéant ?
J'aimerais vraiment savoir.

Quant à la CNT-AIT du Pays basque, il faut absolument que tu fasses quelque chose très vite : il sont vraiment sur une très mauvaise pente car non seulement ils appellent à la grève le même jour que les sales nationalistes, ils osent appeler aussi à rejoindre les manifestations de ces suppôts de Khomeiny à la gloire de l’ETA, mais en plus, et là c’est très grave, ils rédigent apparemment certains de leurs textes en basque (si !, si !), qui est la langue du diable (voir le site de la CNT Biscaye : http://bizkaia.cnt.es/).


Post Scriptum :

En Kanaky (pardon : en Nouvelle Calédonie), une trentaine de syndicalistes kanaks ont été arrêtés suite à une action sur l’aéroport local. Six militants syndicaux, dont le président de l’USTKE, Gérard Jodar, ont été placés en détention provisoire ce samedi à Nouméa.
Seulement voilà, c’est encore des nationalistes, futurs ou déjà suppôts des femmes voilées, de Cohn-Bendit, de Chirac et Khomeini.

Pour ceux et celles que ça intéresse, il y a des infos
ici : http://solidaritekanaky.org/
et ici : http://www.ustke.org/syndicat/

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Re: Grève générale au Pays basque

Messagede anonyme » 30 Mai 2009, 22:19

Moi je suis entièrement d'accord avec les rajouts de Bajotierra et parler de parano ici c'est quand même surprenant, il parlait des gauchistes (si tu te sens concerné, c'est sure y'a déjà de fait un problème entre ce que je pourrais développer et tes idées) et ce qu'il a développé ca devrait te plaire pourtant, car c'est tout bonnement la réalité, et pas un truc de rêveur, Khomeini, Chirac,soutenue par les gauchistes de tout bord, et pas que ceux qui se revendiquent réformistes d'ailleurs.

C'est pas un amalgame comme tu aimerais le faire croire, mais les drapeaux nationalistes sont bien présents dans ces manifs, les chants aussi et si tu aimes te voiler la face c'est ton problème.

"- Je ne fais en aucune manière une défense du nationalisme."
- "Je ne crois pas avoir développé quoi que ce soit sur le mouvement national basque."

De fait oui tu défends malgré toi peut être (encore que) le nationalisme,car tu remets tout ce qu'on a pu dire en cause, sans même apporter la moindre critique au sujet de cette lutte, mais ca c'est parce que les anars ne sont que de doux rêveurs ou même des crétins analphabètes au vu de 99 pour cent de la population, dont tu fais partie peut être au vu de tes remarques? Et sinon quand on dit que c'est chouette comme lutte parce qu'il y a du monde sans même se poser la question que peut être ca sous-entend autre chose et dire en plus que c'est mieux que en France (le pays-basque faisant aussi partie de la France d'ailleurs, mais je suis surement un horrible colonisateur en disant ca...) c'est bien un développement sur le mouvement national basque.

"penser son rôle, sa place dans la société capitaliste telle qu'elle est", ?
De plus comme l'a souligné Bajotierra cette phrase qui m'a aussi choqué montre peut être que effectivement on part pas sur les mêmes voies. Libre à toi de faire des choses avec la société capitaliste, et toutes les saloperies qui la compose, c'est un choix.

"Et là, je renverse les rôles. J’ai une question aux anars idéologues (bajotierra, anonyme, ….) :
C’est quoi pour vous une lutte (sociale, collective…) qui fait avancer les choses ?
C’est quoi un mouvement (social, de lutte…) qui vaut la peine qu’on s’y intéresse, qu’on le défende ou le soutienne éventuellement, qu’on y participe le cas échéant ?
J'aimerais vraiment savoir. "


Tout simplement une lutte qui tends vers l'anarchie, une lutte ou je vais pas me nier moi même mais ou je défendrais ce que je pense, car y'a que ca pour moi qui fera avancer les choses vers le but auquel je tends, sinon je vois pas pourquoi tu rajoutes idéologue ? Tu as un complexe avec l'anarchisme? Donc oui je suis idéologue, je me réfère toujours à l'idéologie que je défends, et cela même dans la lutte, je vois pas ou est le problème au contraire, c'est toi qui en fait une simple idéologie, pour moi c'est aussi dans les pratiques de luttes que l'on défends ses idées.

Et du coup je suis entièrement d'accord quand on te dis que c'est de la tactique et que ca craint, car du coup on s'allie avec des salops, des idéologies de merde, des réformistes, et que de fait l'anarchisme sera écarté de toutes ces luttes si c'est pas sur le coup, ce sera de toute facon plus tard, il sera dévoyé et toujours considéré comme une rêverie surtout si même ceux qui se revendiquent anarchistes vont dans ce sens.
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Re: Grève générale au Pays basque

Messagede chazov » 01 Juin 2009, 09:33

Question de Léo :
"Et là, je renverse les rôles. J’ai une question aux anars idéologues (bajotierra, anonyme, ….) :
C’est quoi pour vous une lutte (sociale, collective…) qui fait avancer les choses ?
C’est quoi un mouvement (social, de lutte…) qui vaut la peine qu’on s’y intéresse, qu’on le défende ou le soutienne éventuellement, qu’on y participe le cas échéant ?
J'aimerais vraiment savoir. "


Réponse d'Anonyme :
[/quote]Tout simplement une lutte qui tends vers l'anarchie, une lutte ou je vais pas me nier moi même mais ou je défendrais ce que je pense, car y'a que ca pour moi qui fera avancer les choses vers le but auquel je tends, sinon je vois pas pourquoi tu rajoutes idéologue ? Tu as un complexe avec l'anarchisme? Donc oui je suis idéologue, je me réfère toujours à l'idéologie que je défends, et cela même dans la lutte, je vois pas ou est le problème au contraire, c'est toi qui en fait une simple idéologie, pour moi c'est aussi dans les pratiques de luttes que l'on défends ses idées.
[/quote]

demande de précision :
C'est beau comme réponse, mais concrètement, c'est quoi une lutte qui tend vers l'anarchie ?
Le triomphe de la CNT-FAI et ses 4 ministrables un soir de juillet ?
Je veux bien des exemples...
Sinon, si les mots on un peu de sens, c'est quoi une pratique de lutte qui défend des idées ? si ce n'est une pratique idéologique ?
Par contre des idées qui favorisent des pratiques de luttes, c'est le début de pratiques politiques et sociales... Non ?

Mais p'têt que j'ai rien compris à rien...
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Re: Grève générale au Pays basque

Messagede bajotierra » 01 Juin 2009, 19:51

Que de questions alors c'est si clair !

Défenbre ses idées dans des luttes , c'est simple , non ?
Pour ma part je n'ai jamais vu de lutte anarchiste , mais elles ont un intêrêt et si on y participe , on ne garde pas nos idées dans notre poche et surtout on essaye de garder une cohérence .
Pour revenir a l'exemple de cette gréve basque , c'est comme si on avait participé a une gréve avec des drapeaux tricolore en chantant la marseillaise , cela poserait question quand aux perpectives de cette gréve , non ?

Quand aux ministres de la CNT- FAI ils ont été fortement critiqués a l'intérieur du mouvement anarchiste et de l' AIT en particulier et ce dés le départ . ( Je citerai de mémoire les écrits et interventions de Besnard , prudhoummaux , Berneri et ceux de la colonne de fer , ..) , évidemment l'histoire officielle retient ce qui lui convient .
Ainsi il y a eu un conflit trés dur dans la CNT dés juillet 1936 notemmet pour changer les postes de rédacteurs de la Soli ( exclusion de Jaime Bailus de la rédaction de ce quotidien de la CNT catalane et mise ne place d'une ligne éditoriale réformiste qui attaquait les miliciennes et appelait au retour a l'ordre ) , vous trouverez tout cela dans l'ouvrage dessous :

'AMOROS Miguel'
'La revoluci—n traicionada. La verdadera historia de Balius y Los Amigos de Durruti.'
'VIRUS MEMORIA. BARCELONA. 2003 - pag 444 Euro 19 - '



Sinon, si les mots on un peu de sens, c'est quoi une pratique de lutte qui défend des idées ? si ce n'est une pratique idéologique ?
Par contre des idées qui favorisent des pratiques de luttes, c'est le début de pratiques politiques et sociales... Non ?


Toute lutte est action humaine elle est donc pensée .
Cela n'a aucun sens, sauf d'un point de vue politicien , de cliver l'action humaine collective entre le pratique et le théorique , il n'y a pas plus d'idéologues que de praticiens nous sommes tour a tour l'un et l'autre
Il y a toujours a un contenu idéologique plus ou moins important dans les tenants et aboutissants de toute action c'est pourquoi il est exact de dire que les pratiques de lutte fondent une pratique politique .
C'est dans cet espace politique vivant que l'anarchiste militant peut intervenir et cela en tant qu' acteur , mais acteur critique ; Celui qui ne rejette pas l'action mais aussi celui réfute le cadre dans lequel on voudrait enfermer son action .

Toute l'erreur des NPAL est d'agir dans le cadre dominant en niant la révolution au quotidien et de construire dans les limbes un autre cadre théorique . Cela leur permet d'agir en réformistes et de se penser révolutionnaires : Mais la dialectique trotsko-léniste-possibiliste ne peut rien face a la réalité : Les réformistes sont les meilleurs gardiens du cadre imposé , c'est un fait historique

soyons clairs,

Dans cette sociéte criminelle basé sur l'injustice et de domination le premier message de l'anarchisme ne peut être qu'un message de rejet total . Ce message est conforme a nos finalitées et il est le seul stratégiquement valable .
La position qui consiste encore de nos jours a dire vouloir "tente de penser son rôle, sa place dans la société capitaliste telle qu'elle est " rentre en dissonnance totale avec l'expression de ce rejet .
bajotierra
 

Re: Grève générale au Pays basque

Messagede Pïérô » 01 Juin 2009, 22:01

C'est amusant parce que sur le site de l'OCL, dans les commentaires sous la rubrique concernée, ont été mis les échanges qu'il y a ici. http://oclibertaire.free.fr/spip.php?article564
Et comme il y en a un qui, à mon avis à juste titre, conteste le truc et écrit un commentaire que je trouve plutôt intéressant en ce qui nous concerne ici, et concernant aussi certaines réponses je me fait un plaisir de le mettre :

Grève générale au Pays basque 29 mai 12:21, par sympathisant communiste libertaire
Je suis d’accord avec la remarque précédente. Le site de l’OCL publie globalement des textes de qualité, qu’ils soient purement informatifs (et donc avec peu de recul en terme d’analyse) ou qu’ils parviennent à argumenter un ou plusieurs points de vue sur une thème de fond. Et généralement, les réactions de lecteurs sont également d’une certaine qualité ce qui ne peut qu’enrichir le site et donner envie de le consulter.

Or les messages circulant sur certains forums (anarchistes ou autres) sont globalement d’une grande pauvreté. Malgré les efforts de quelques uns pour essayer d’élever le débat ou la qualité des échanges, je remarque que ceux-ci retombent toujours dans la facilité, la pauvreté du propos, entre “impressions”, petits textes d’“humeur”, et échanges de propos peu argumentés, réactifs, et qui confinent souvent au dialogue de sourds…

En d’autres termes, il serait dommage de trop “rapatrier” des échanges qui n’apportent pas grand-chose, qui ont tendance à tirer la discussion vers le bas et de la déplacer sur autre chose que son contenu initial. C’est le propre des “débats” qui ne sont pas un minimum cadrés, qui partent dans tous les sens…

Par exemple quand cet “anonyme” parle de l’ETA, du régionalisme, de l’identitarisme (sic !), etc… alors que de tout cela il n’en est pas fait mention dans le compte rendu (surtout factuel) de cette journée de grève de 24h au Pays basque sud où il est surtout question de débrayages, de manifs, de rassemblements, sur des objectifs plus sociaux que directement liés à la situation politique du Pays basque dans l’Etat espagnol.

On s’égare dans autre chose, dans les phobies de certains anars qui ne supportent pas que le « réel » ne s’accorde pas à leurs idées, idées qu’ils fétichisent, avec lesquelles ils n’ont pas de distance critique, sans doute parce qu’elles les rassurent et qu’elles sont constitutives de leur identité ! Car au passage, s’il y a des “identitaires”, c’est bien chez les anars avec leur folklore, leur look (drapeaux, autocollants, pin’s, T-shirts, symboles - A cerclé, chat noir…-), leurs grands ancêtres et leur recherche éperdue de miroirs : rien ne semble plus important pour certains que d’être vus, remarqués, reconnus… Car l’identité, c’est toujours une image de soi, non ?

Quant aux idées qui “rassurent”, on sait qu’elles ne peuvent pas être des instruments critiques car la critique n’est jamais rassurante, elle déstabilise, elle montre les impasses et les contradictions de nos modes d’action et de pensée. Sinon elle ne sert à rien ou ne vise qu’à confirmer toujours ce que l’on sait déjà…

Car ils disent lutter contre l’Etat en général, le nationalisme en général, le travail salarié en général, les frontières en général, la domination en général. Or, le “en général” n’existe pas : il n’“existe“ que comme concept, dans une chaîne conceptuelle, abstraite, générale… à laquelle il n’est possible que d’opposer une contre-série de concepts ; ça s’appelle de l’idéologie, et cela existe chez les “anarchistes” comme chez les “marxistes”. Et cela conduit généralement les révolutionnaires à s’imaginer “faire la révolution” de leur côté, à être eux-mêmes et eux seuls ceux qui vont abattre le capitalisme et la domination, etc. et donc à complètement mésestimer les dynamiques locales, les rapports de forces incertains, les ruptures partielles dans le consensus ou l’ordre social…

C’est finalement le ressort de tous les volontarismes poussés à l’extrême, avec son imaginaire un peu parano : non seulement il y a “eux “ et le monde mais aussi il n’y a jamais de victoire partielle car seule compte la victoire finale, les défaites n’en sont pas ou alors ne peuvent être que le résultat de défections et de trahisons de tous ceux qui ne sont pas assez révolutionnaires, etc. D’où absence de bilan, de débats…

Essayons de rester sur le terrain politique, qui est de toute évidence le plus difficile à “tenir”, le plus précaire, car il doit se frayer un chemin entre deux domaines de réassurance, deux champs de certitudes : d’un côté l’idéologie (la radicalité politique comme posture ou simplement une pensée qui bégaie et tourne en rond) et, de l’autre, le tout venant des luttes et des mouvements de contestation sociale (l’opportunisme inconsistant où la pensée critique, politique, se rabat sur les revendications basiques et s’y confond).

Mais là, c’est peut-être moi qui m’égare et déplace le sujet… Comme quoi. Ou qui peut-être cherche spontanément à l’élargir.

Amitiés
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Re: Grève générale au Pays basque

Messagede conan » 01 Juin 2009, 23:25

Texte intéressant, comme beaucoup de textes de l'OCL et de ses sympathisants... notamment sur le piège d'une identité de logos et d'orgas.
Mais franchement, le côté donneur de leçon m'agace. Je serais communiste (libertaire ou non), je m'abstiendrais sagement de ce genre de critiques, en vertu du principe qu'il vaut mieux s'appliquer à soi-même ses préceptes plutôt que de donner des leçons aux autres. Notamment sur l'identité, les drapeaux, les couleurs etc.
Et j'éviterais aussi de parler d'un anarchisme stérile, cantonné à un truc en vase clos, qui serait à opposer à une sorte de lucide pragmatisme radical. Qu'ont fait de concret les lucides pragmatiques radicaux ?
Je veux dire, de réalisation concrète de liberté vécue ?
Qui sont ceux que l'on voit le moins se bouger le cul pour réaliser l'utopie bien concrète de la gratuité contre le fric, de l'amour libre contre l'amour propriétaire, la réappropriation de savoirs-faire autonomes et solidaires pour vivre en-dehors du salariat, de l'attaque réelle contre le capital contre la négociation de miettes.... Ceux-là même qui conchient ce genre de trucs en disant que c'est stérile et pas "constructif", que c'est pas "conséquent", que c'est du monologue, ceux-là mêmes qui prétendent que s'attacher à la radicalité est stérile.
Ceux-là même qui sont jaloux de la liberté qu'ils n'oseront jamais prendre.
M'est avis que c'est en posant clairement la radicalité, au sens de racine de l'action, une radicalité instinctive et généreuse (débarrassée des réformismes et des pragmatismes chiants et lourdingues de professeurs rouges qui blablatent bien et beaucoup, mais surtout pour casser l'énergie radicale), tout simplement parce qu'on l'éprouve comme une évidence, et que c'est en refusant de composer avec cette évidence finale, qu'on peut gagner sa liberté réelle, au lieu de miettes.
Et encore ! Même les miettes, lorsqu'elles sont obtenues, le sont en général par ceux qui ont su traduire en actes cette radicalité : les conquêtes "collectives" sont le fait de gens qui se battent, pas de gens qui appellent à construire l'adhésion du grand nombre et parlent de pragmatisme, d'attendre que la "masse" s'y mette.
Ce sont les fossoyeurs de toujours de la liberté.
Les miettes sont données par le pouvoir lorsqu'il comprend qu'il a face à lui des gens qui voient plus loin que lui. Ces miettes sont ensuite ramassées par ceux qui chantent la victoire pour mieux enterrer la lutte qui les effraie.
Enfin, c'est cette radicalité-là qui invente de nouveaux modes de vie, ici et maintenant, et pose la conquête de la liberté non comme quelque chose que l'on demande (même à haute voix) à un pouvoir, mais comme quelque chose que l'on pose ici et maintenant, de pas négociable parce que c'est tout simplement ce que l'on sait légitime et évident. La relation de l'anarchiste au pouvoir n'est pas une demande (même musclée), une "conquête" comme quelque chose qui rognerait... non, le pouvoir ne focalise pas l'attention de l'anarchiste. L'anarchiste ne compose pas avec le pouvoir, il l'ignore et l'emmerde, parce qu'il vit ici et maintenant sans pouvoir. L'anarchiste n'est confronté au pouvoir que sous la forme de répression. Lorsqu'on a construit un truc et qu'on apprend à le défendre.
conan
 

Re: Grève générale au Pays basque

Messagede JPD » 15 Juin 2009, 07:47

Salut,

Juste une petite intervention - et peut être information ! - histoire de signaler quelques contradictions. Une petite pique pas vraiment volonté de polémique.
Laissons les Basques un instant et venons-en aux Amazoniens. L'OCL s'est intéressé vite et de près à cette lutte en traduisant de nombreux textes et en les faisant connaître par son site (http://oclibertaire.free.fr/) et ailleurs. Très rapidement un appel à la solidarité a été lancé par le biais d'un communiqué par nos camarades de l'ULS péruvienne (http://www.uslperu.blogspot.com/). Communiqué signé par l'OCL. Normal, très bien, fanatiques comme nous sommes des mouvements identitaires et nationalistes ! L'AL (http://www.alternativelibertaire.org/) a suivi très vite, normal aussi, je pense qu'en gros nous sommes-là dessus sur la même ligne. En revanche je viens de voir arriver la signature de la FA et là les bras m'en tombent ! Le texte de l'appel est introduit ainsi " initiative de solidarité libertaire internationale avec les peuples originaires et amazoniens du Pérou dans leur lutte en défense de leurs terres et culture ancestrale". Il est fait référence au concept de "peuple" : "Soutenir la juste protestation des peuples originaires de l’Amazonie". On y demande même un processus d'auto-détermination (donc d'indépendance) , comme au Pays basque ! Comment les détracteurs des luttes de libération nationales très nombreux à la FA (ils se sont largement exprimé à ce sujet sur ce forum) ont-ils pu signer une telle horreur ! Pensez, "peuple", "indépendance", "culture ancestrale" !
Alors quoi ? il y a eu un changement de ligne à la FA ? Après la reconnaissance de la lutte des classes celui des LLN ? Ou bien, serait-ce que le principe d'unanimité ne serait plus sacré ? Dans les deux cas je m'en réjoui, concernant ce sujet-là. Je n'ose croise que parce que c'est loin c'est beau et que des indiens c'est sacré !

sans rancune, bisous.
JPD
 
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Re: Grève générale au Pays basque

Messagede conan » 15 Juin 2009, 10:39

Hello JP ! dès que j'ai lu ce texte je me suis dit que ça allait t'intéresser. :wink:
Je vais essayer de répondre, pour c que j'en pense, étant depuis peu fédéré à la FA. Si d'autres copines/copains fédérés le souhaitent, ce serait bien qu'ils donnent aussi leurs points de vue, je ne prétends pas parler autrement qu'en mon nom.
Le débat est toujours bon JP, pas de problème là-dessus ; mais je crois que celui qui consiste à comprendre la "ligne" de la FA est peut-être un petit peu à côté de la plaque, ou alors n'a que le mérite de rappeler le rapport de la FA aux "lignes" , ce dont au fond on se fout pas mal... mais pour ceux que ça intéresse je me lance. :)
Je crois qu'il n'y a précisément pas de "ligne" à la FA, qui rejette le dogmatisme, contrairement à ce qui peut parfois se dire chez ceux qui réfléchissent toujours à produire une ligne commune.
Etant synthésiste, la FA a en revanche une grande variété d'opinions en son sein (y compris des opinions se rapprochant de celles de l'OCL, sur bien des points précis). Et ces opinions fluctuent aussi en fonction des gens qui vont, viennent, réfléchissent, commissionnent en toute liberté.
La FA n'a pas, en effet, pour but premier de produire des lignes communes, des plateformes et des communiqués, mais de promouvoir la variété des luttes et des alternatives, par le fédéralisme, l'autonomie des groupes et des individus, et la libre association. Ce, dans le respect de la diversité.
On peut le déplorer ou mal le comprendre, y voir une faiblesse théorique ? Pour ma part, j'y vois plutôt une force, ayant une certaine méfiance de toute opinion ou posture trop figée sur telle ou telle question, qu'il s'agisse du pour ou du contre.
Peut-être que pour cette raison, les communiqués sont plus rares qu'ailleurs, parce que la FA respecte les opinions de chacun et qu'elle n'a que rarement eu la prétention d'exprimer la pensée de tous ses adhérents, se contentant de s'exprimer sur un cadre a minima, avec des principes et des motions d'ordre assez général ? Peut-être que le seul dogme de la FA, du point de vue idéologique, est de débusquer précisément les dogmes, quels qu'ils soient ? En cela d'ailleurs, OCL et FA ont sans doute aujourd'hui des choses en commun contre le dogmatisme, mais diffèrent dans leurs approches critiques, dans leur côté "poil à gratter".
Peut-être qu'à la FA, il y a aussi des mandats (notamment celui des Relations Internationales), qui ne sont pas assumés par les mêmes que tu as pu connaître un temps, et qui tournent ?... :mrgreen:
Peut-être donc, qu'on ne peut ériger en ligne, en dogme le principe de la défense des peuples (ni le principe de les envoyer systématiquement chier, ce qu'on verra par exemple à l'AIT, que je respecte mais a parfois des positions un peu figées à mon goût) ; tout en soutenant dans certains contextes leurs luttes, parce que le contexte est toujours différent et qu'il ne faut jamais s'interdire une réflexion sur le contexte, qui, tu en conviendras, diffère quelque peu entre la lutte basque et la lutte des Amérindiens du Pérou.
Je t'invite à lire le communiqué du secrétariat aux Relations Internationales, dont j'ai pris connaissance et qui sortira très bientôt : tu verras que les mandaté-e-s actuels aux relations internationales à la FA, au fédéral, soutiennent la lutte des Amérindiens parce qu'ils reconnaissent (à mon sens à juste titre) dans leurs revendications et leurs exigences politiques bien des convergences avec l'anarchie... dans ce cas précis. :wink:
C'est ça, ne pas être dogmatique.
conan
 

Re: Grève générale au Pays basque

Messagede Bibo » 15 Juin 2009, 12:16

Code: Tout sélectionner
Etant synthésiste, la FA a en revanche une grande variété d'opinions en son sein


Et bien tu n'es pas à la FA depuis longtemps, mais visiblement tu as compris ce que certaines personnes (ou orgas) extérieures se refusent à voir depuis des années. J'ai toujours conçu et pratiqué la FA comme un ensemble de groupes et individus autonomes rassemblés sur la base de principes communs.
Après, les donneurs de leçons se cantonnent souvent à un rôle de curés dogmantiques ou de personnes qu jouent à "ouh ! les vilains ! ce sont les machants de la FA !" :lol: :lol: :lol: .. faute de pouvoir faire autre chose ... :twisted: Les personnes qui agissent et avec qui nous pouvons avoir des désaccords sont des personnes avec qui nous pouvons débattre. :trinque:
Mais le sujet n'est pas là.

Sans plus attendre, le communiqué de nos relations internationales :

« Tierra y Libertad » pour tous les peuples du monde !
Solidarité avec les communautés péruviennes en lutte

Pérou, vendredi 5 juin, 5 heures du matin, l'Etat montre son vrai visage : l'armée et la police attaquent par terre et par air, en utilisant des balles réelles. Il en résulte des dizaines de morts, des centaines de blessés. Les « dangereux terroristes » éliminés appartiennent à des peuples autochtones de la région Amazonas qui bloquaient pacifiquement une route près de Bagua au nord du Pérou.
Depuis, la zone est totalement militarisée, des responsables amérindiens sont recherchés par toutes les polices... Il en coûte cher de s'opposer aux intérêts des multinationales, dont l'Etat est le garant... Pourtant Alan García avait été élu en 2006 pour changer le modèle économique néolibéral en place... Ce ne sont pas les anarchistes qui s'étonneront de la trahison des promesses des politiciens, quelle que soit leur couleur.

Cela fait bien longtemps que les territoires amazoniens occupés par les peuples originels font l'objet des convoitises capitalistes. Déjà, au début du vingtième siècle, la « fièvre du caoutchouc » avait conduit aventuriers et hommes d'affaires à torturer et massacrer des communautés indigènes.
Plus récemment, après la signature d'un traité de libre commerce avec les Etats-Unis (TLC), le gouvernement péruvien avait imposé en 2008 des décrets facilitant l'implantation d'entreprises pétrolières, gazières, minières ou liées à l'exploitation forestière ou au tourisme. Depuis, les protestations et manifestations se sont amplifiées au Pérou.
Dernièrement, en mai 2009, à l'occasion de la « 4ème Rencontre continentale des peuples et nationalités indigènes de l'Abya Yala (les Amériques) », les communautés présentes ont « rejeté catégoriquement la privatisation de l'eau, la présence de sociétés multinationales, le modèle économique néo-libéral ».
L'AIDESP, une coordination de 1350 communautés au Pérou a appelé à « l'état d'insurrection » et à faire du 11 juin une journée de mobilisation populaire pour « l'abrogation des décrets encourageant les entreprises étrangères à investir dans les zones habitées par les autochtones. » C'était le 4 juin, et le 5 juin...
La Fédération Anarchiste se joint aux nombreuses organisations anarchistes d'Amérique latine et d'ailleurs pour exiger l'abrogation des décrets et l'arrêt de la campagne de criminalisation de ceux qui la réclament.

Les prédateurs qui se pressent en Amazonie ont des noms : Parenco (Franco-britannique), Petrofilera (Canada), Petrobras (Brésil), Pluspetrol (Argentine), BPZ Energy (USA), Repsol (Espagne)... Nous appelons à ne pas les laisser dans l'ombre !
La Fédération Anarchiste est bien consciente qu'au delà des intérêts directs de ces exploiteurs, les Etats protègent le désordre économique mondial. En effet, depuis quelques années, les révoltes amérindiennes prennent de l'ampleur, se coordonnent, communiquent avec les autres peuples originels, mais aussi avec ceux qui s'opposent au capitalisme. Les luttes se multiplient, les pratiques d'autonomie se développent dans tous les domaines (communication, éducation, santé, sécurité, justice...). Parmi les plus connues, rappelons celles des communautés zapatistes (1994), des communautés paysannes d'Atenco contre la construction d'un aéroport (2002), la Commune d'Oaxaca (2006). A chaque fois l'Etat produit la seule réponse qu'il connaisse, la répression ! C'est que les pratiques basées sur les « us et coutumes » amérindiens de démocratie directe non seulement se développent, mais intéressent au delà des peuples originels. Elles rejoignent certaines propositions anarchistes : autonomie vis à vis de l'Etat et des partis politiques, décisions collectives, fédéralisme...
En ce sens la Fédération Anarchiste se reconnaît dans les analyses produites lors de la rencontre d'octobre 2007 réunissant plus de soixante communautés amérindiennes des deux Amériques à Vicam (Mexique) : « Le capitalisme nous a amené la propriété privée, l'injustice, la violence et la tyrannie, les ravages d'une extermination sanglante par la croix et l'épée. Pour nous, peuples originels, le système capitaliste est totalement contraire à nos principes. Cette guerre capitaliste nous affecte tous, tous les pauvres, pas seulement les indiens. Ce monde n'aura aucune chance de continuer à exister si ce sont ceux d'en haut qui gagnent cette guerre ».

La lutte des peuples autochtones, au Pérou et ailleurs, s'inscrit dans un projet global de révolution sociale. Avec nos compagnes et compagnons magonistes de la révolution mexicaine, avec nos compagnons cénétistes de la révolution espagnole :
« Tierra y Libertad » pour tous les peuples du monde!


Secrétariat aux Relations Internationales
Fédération Anarchiste (France)
Bibo
 

Re: Grève générale au Pays basque

Messagede bajotierra » 15 Juin 2009, 16:39

bon ,

je vais passer pour un affreux dogmatique tant pis, je me lance .

Deux notions choquent , effectivement , celle de "culture ancestrale" et celle de "peuple originel" , avec le sous- entendu que ladite ancestralité originelle serait l'équivalent du paradis perdu , c'est ainsi que la FA reprend ceci

Le capitalisme nous a amené la propriété privée, l'injustice, la violence et la tyrannie, les ravages d'une extermination sanglante par la croix et l'épée.


Donc les civilisations précolombiennes , civilisation inca ou aztéques , seraient pures d'injustice et de tyrannie , rien n'est plus faux et tout le monde le sait ......

Cette position a effectivement pour origine le fait que nombre de compagnons , qui ont mal lu Ricardo Magon , se sont appuyés sur "l'indiniaté" .De même Kroptokine ayant évoqué le mir , Skirda tombe dans ce travers lorsqu'il nous dépeint les cosaques en oubliant les formes de domination existant chez les "hommes libres" .

De là la mode actuelle de l'anarchisme antropologique . Son inconvénient majeur on le voit ici a l'oeuvre quand tout cela tend a se résumer a un mot d'ordre trés dangereux : "c'était mieux avant , chez nous "
bajotierra
 

Re: Grève générale au Pays basque

Messagede bajotierra » 15 Juin 2009, 16:40

bon ,

je vais passer pour un affreux dogmatique tant pis, je me lance .

Deux notions choquent , effectivement , celle de "culture ancestrale" et celle de "peuple originel" , avec le sous- entendu que ladite ancestralité originelle serait l'équivalent du paradis perdu , c'est ainsi que la FA reprend ceci

Le capitalisme nous a amené la propriété privée, l'injustice, la violence et la tyrannie, les ravages d'une extermination sanglante par la croix et l'épée.


Donc les civilisations précolombiennes , civilisation inca ou aztéques , seraient pures d'injustice et de tyrannie , rien n'est plus faux et tout le monde le sait ......

Cette position a effectivement pour origine le fait que nombre de compagnons , qui ont mal lu Ricardo Magon , se sont appuyés sur "l'indiniaté" .De même Kroptokine ayant évoqué le mir , Skirda tombe dans ce travers lorsqu'il nous dépeint les cosaques en oubliant les formes de domination existant chez les "hommes libres" .

De là la mode actuelle de l'anarchisme antropologique . Son inconvénient majeur on le voit ici a l'oeuvre quand tout cela tend a se résumer a un mot d'ordre trés dangereux : "c'était mieux avant , chez nous "
bajotierra
 

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