CGT

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 » 21 Déc 2010, 23:20

Rencontre Fsu / Cgt
déclaration commune
samedi 18 décembre 2010

La FSU et la CGT se sont retrouvées jeudi 16 décembre au siège de la CGT. Cette rencontre a été l’occasion de larges et fructueux échanges.

Au plan de la situation sociale et économique, nos deux délégations partagent de nombreux éléments d’appréciation et d’analyse.

La politique menée par le président de la République, satisfaisant, quand elle ne les devance pas, les principales exigences du MEDEF, tout comme les réformes gouvernementales, sont dévastatrices en matière d’emploi, de développement industriel, de service public, de pouvoir d’achat. Les fortes inégalités et les injustices qu’elles engendrent se sont encore aggravées avec les mauvaises réponses apportées à la crise financière du système capitaliste.

La loi sur les retraites est tristement emblématique de ces orientations néfastes pour le plus grand nombre. La CGT et la FSU se félicitent vivement de l’inédit mouvement unitaire interprofessionnel que, chacune pour leur part, avec leurs approches respectives, elles ont contribué à construire. Le soutien massif et continu de l’opinion qui a ainsi été gagné et la mobilisation exceptionnelle sont des points d’appui majeurs pour l’ensemble des batailles revendicatives. Indubitablement, malgré le coup de force gouvernemental imposant la réforme, une donne nouvelle et positive est créée, qu’il faut prolonger et dont, avec toutes les organisations syndicales, il faut approfondir les enseignements. Toutes les questions liées à l’emploi, au pouvoir d’achat restent des préoccupations majeures des salariés. Alors que s’ouvrent des dossiers importants, celui de la réforme de la fiscalité et celui de la protection sociale, il est nécessaire de poursuivre le travail et les actions unitaires initiées.

Les deux organisations syndicales conviennent de se concerter aussi pour étudier plus particulièrement les conséquences des orientations des organisations patronales en matière éducative.

S’agissant des retraites, nos deux organisations affirment de nouveau leur refus de cette loi injuste et inefficace. L’urgence est toujours à l’ouverture de véritables négociations pour une toute autre réforme et donc, à ce que celle passée en force ne trouve pas à s’appliquer. Confortées par cette démarche revendicative partagée, la FSU et la CGT apprécient très favorablement le travail en commun débuté en mars 2009. Nos deux organisations sont déterminées à le poursuivre et à le renforcer.

D’ores et déjà, elles organisent une troisième initiative nationale le 9 février 2011 à Paris sur le thème des jeunes salariés, de leurs attentes vis à vis du syndicalisme.

Au-delà, la CGT et la FSU estiment qu’il est possible et souhaitable d’aller plus loin.

Dans le cadre d’une démarche ouverte, elles estiment nécessaire que le débat sur les évolutions du paysage syndical s’intensifie pour construire et renforcer un syndicalisme rénové de transformation sociale, articulant luttes et propositions. Pour cela, elles souhaitent que le maximum d’initiatives se développent à tous les niveaux avec les salariés. Elles encouragent leurs organisations respectives et leurs militantes et militants à se rencontrer pour échanger sur ces enjeux et sur le travail commun.

Après une année 2010 qui s’est caractérisée par de puissantes mobilisations unitaires, les conditions d’un rassemblement plus durable des forces syndicales doivent être recherchées. Elles contribueront au renforcement de la syndicalisation dans le pays.

Elles conviennent de se revoir à la fin du premier semestre 2011 pour faire le point et envisager les suites à donner à ces résolutions.

Montreuil, le 16 décembre 2010

La délégation de la CGT était composée de Bernard THIBAULT, Richard BERAUD, Jean-Marc CANON, Christophe GODARD, Nadine PRIGENT

La délégation de la FSU était composée de Bernadette GROISON, Didier BOURGOIN, Noël DAUCE, Frédérique ROLET, Sébastien SIHR, Stéphane TASSEL, Laurent ZAPPI
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 » 21 Fév 2011, 20:58

La CGT suspend un de ses syndicats en Moselle pour sa proximité avec le Front national Lundi 21-02-11 AP

La CGT a annoncé, lundi, la suspension de son syndicats des agents territoriaux de Nilvange (Moselle) en raison de la présence du secrétaire général Fabien Engelmann sur une liste du Front national pour les élections cantonales, et du refus de la majorité des militants syndicaux de le désavouer.

"Les idées du FN n'ont pas leur place dans la CGT", déclare l'organisation syndicale.

"Ces dernières semaines, le secrétaire général du syndicat CGT des agents territoriaux de la mairie de Nilvange a fait connaître publiquement sa récente adhésion au Front national et sa candidature sous cette étiquette aux prochaines élections cantonales", explique la CGT des services publics dans un communiqué diffusé lundi.

"Dans une interview publiée sur un site internet, dans laquelle il se prévaut de son appartenance à la CGT, il défend les thèses du FN sur la préférence nationale, sur l'immigration comme cause du chômage et contre la régularisation des sans-papiers", poursuit la fédération.

"Pour nos organisations, cette situation est intolérable à double titre: d'une part, parce qu'un militant CGT se fait ainsi le propagandiste de thèses contraires aux valeurs fondamentales et aux orientations de notre organisation. D'autre part, parce que sa démarche constitue une tentative d'instrumentalisation de la CGT à des fins politiques", poursuit le communiqué.

La fédération affirme également que les "adhérents du syndicat de Nilvange ont dans leur majorité refusé de désavouer leur secrétaire général".

"En conséquence, et en concertation avec l'UD-CGT 57, la commission exécutive de la Fédération CGT des Services publics (...) a décidé, sur la base des statuts confédéraux et fédéraux, la suspension immédiate de l'affiliation du syndicat de Nilvange à la Fédération", annonce le communiqué.

"Cette décision entraîne, dès sa notification au syndicat et à l'employeur, l'arrêt immédiat de toute activité CGT dans la collectivité", précise la fédération.

La direction fédérale doit se réunir en avril pour "statuer sur la situation de ce syndicat et les sanctions définitives à prendre", souligne la CGT. "Celles-ci pourront aller jusqu'à la dissolution dans l'hypothèse où un syndicat ne pourra d'ici là être reconstruit sur des bases conformes aux valeurs et orientations de la CGT, avec les syndiqués qui désapprouvent la dérive actuelle". AP
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede bipbip » 22 Fév 2011, 14:35

Cégétiste au FN : la CGT réunit tous ses adhérents de Moselle le 28 février

Le 31 janvier, un syndicaliste CGT, Fabien Engelmann, annonçait dans un long entretien (http://ripostelaique.com/Fabien-Engelmann-Pourquoi.html ) accordé à Riposte Laïque et co-écrit par Pierre Cassen, le dirigeant de cette association, avoir adhéré au Front national.

Passé par Lutte ouvrière, puis par le NPA- il a même figuré en position de numéro deux sur la liste de ce parti en Moselle lors des élections régionales de 2010- ce militant syndical indiquait, entre autres, avoir fait le choix de rejoindre le FN “avec l’arrivée de Marine Le Pen”. Dans cet entretien, M. Engelmann faisait également état de sa participation aux “Assises internationales contre l’islamisation”, organisées par Riposte Laïque et le Bloc Identitaire, le 18 décembre dernier à Paris (lire notre post ici : http://droites-extremes.blog.lemonde.fr ... perpignan/).

Depuis, la presse régionale l’annonce comme candidat FN aux cantonales.

Lundi 21 février, l’Union départementale CGT de Moselle a annoncé avoir suspendu le syndicat des communaux de Nilvange, dont M. Engelmann est le secrétaire général. Nilvange est une commune de la vallée de la Fensch en Moselle où le FN a réalisé des scrores relativement élevésaux régionales de mars 2010.

“Dans un premier temps, on lui a demandé de démissionner. Il a refusé. On a réuni son syndicat. Les gens, en majorité, ont refusé de le désavouer. Du coup on a pris une mesure conservatoire, on va les voir jeudi prochain et continuer à expliquer que les idées du Front national n’ont pas leur place à la CGT” indique Denis Pesce de l’UD CGT de Moselle. “C’est un petit syndicat de petite commune, explique-t-il, qui compte 25 syndiqués. Les types trouvent qu’il est bien. Ils disent, en gros, : ce qu’il fait politiquement ne nous regarde pas”.

“Quand des idées comme celles là se trouvent véhiculées dans notre corps militant, c’est peut être aussi qu’on a raté quelquechose” poursuit Denis Pesce qui se dit “particulièrement inquiet de la résonance des thèses du FN” dans le monde ouvrier qu’il côtoie. “On entend plein d’analyses faciles sur les immigrés, la droite-la gauche tous pourris. Il y a un ras le bol de Sarko et pas de relève crédible de la gauche. J’entends des salariés dire du coup: “faut voter FN”.”

“Pour l’instant, c’est un cas isolé. Mais il est emblématique” affirme Thierry Gourlot, président du groupe FN au conseil régional de Lorraine. M. Gourlot qui est par ailleurs encarté à la CFTC cheminot assure : “Moi-même je vois qu’à la SNCF, il y a plein de cégétistes qui ont leur carte au Front”. Toujours selon ce cadre “mariniste”: “Fabien ne serait pas venu sous Jean-Marie Le Pen. C’est le discours laïque et sur les services publics de Marine qui l’a séduit. C’est un militant de Riposte laïque”.

La CGT a décidé de réunir le 28 février l’ensemble de ses adhérents de Moselle sur l’extrême droite. La fédération CGT des services publics qui a appuyé l’UD CGT 57 dans sa démarche sera représentée. Signe que l’affaire est prise au sérieux, la confédération sera également là, envoyant Francine Blanche, membre de la commission exécutive (la direction de la CGT).

http://droites-extremes.blog.lemonde.fr ... S-32280322
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 » 23 Fév 2011, 20:29

DECLARATION DE L’UD CGT MOSELLE

La CGT Moselle a été informée des déclarations faites par Fabien ENGELMANN, des communaux de Nilvange, dans plusieurs médias où il déclare « sa sympathie » pour le Front National et en particulier son admiration pour Marine LE PEN.

La CGT Moselle ne peut rester sans réagir, elle rappelle qu’il y a incompatibilité majeure entre les valeurs et les objectifs revendicatifs de la CGT et le programme du Front National.

L’histoire démontre les attaques de l’extrême droite contre la démocratie, le mouvement ouvrier et la CGT en particulier.

Si l’extrême droite cherche à changer de façade, son fonds de commerce et ses objectifs restent les mêmes : diviser les salariés en entretenant un climat de suspicion et de méfiance à l’égard des étrangers notamment pour masquer la responsabilité du patronat dans les difficultés sociales et économiques que vit toute la population.

L’histoire de notre département montre combien l’immigration est une source d’enrichissement et d’échange.

La crise qui touche notre pays trouve son origine dans les choix de gestion que font les entreprises et le gouvernement au service d’une classe de possédants.
En déclarant publiquement son ralliement à l’idéologie du Front National, Fabien ENGELMANN a fait un choix que nous considérons incompatible à son engagement militant à la CGT.

L’UD Moselle, en lien avec la Fédération des Services Publics et la CSD Moselle, a pris toutes les mesures qui s’imposent dans un tel cas (rencontre de l’intéressé, organisation d’une rencontre avec les syndiqués, organisation d’une journée d’étude en direction des salariés des services publics sur les dangers du FN, etc). Elle assumera ses responsabilités d’organisation syndicale démocratique dans le respect des statuts.

Pour l’UD Jacques MARECHAL Secrétaire Départemental
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 » 25 Fév 2011, 19:44

Communiqué de la Fédération CGT des Services publics et de l’Union départementale CGT de la Moselle

Les idées du Front national n’ont pas leur place dans la CGT.

Ces dernières semaines, le secrétaire général du syndicat CGT des agents territoriaux de la mairie de Nilvange (Moselle) a fait connaître publiquement sa récente adhésion au Front national et sa candidature sous cette étiquette aux prochaines élections cantonales. Dans une interview publiée sur un site Internet, dans laquelle il se prévaut de son appartenance à la CGT, il défend les thèses du FN sur la préférence nationale, sur l’immigration comme cause du chômage, et contre la régularisation des sans-papiers.
Pour nos organisations, cette situation est intolérable à double titre : d’une part, parce qu’un militant CGT se fait ainsi le propagandiste de thèses contraires aux valeurs fondamentales et aux orientations de notre organisation ; d’autre part, parce que sa démarche constitue une tentative d’instrumentalisation de la CGT à des fins politiques.
Réunis le 15 février dernier à l’initiative de l’UD CGT 57 et de la Coordination syndicale départementale des Services publics, 26 adhérents du syndicat de Nilvange ont dans leur majorité refusé de désavouer leur secrétaire général.
En conséquence, et en concertation avec l’UD CGT 57, la commission exécutive de la Fédération CGT des Services publics, réunie le 16 février, a décidé, sur la base des statuts confédéraux et fédéraux, la suspension immédiate de l’affiliation du syndicat de Nilvange à la Fédération. Cette décision entraîne, dès sa notification au syndicat et à l’employeur, l’arrêt immédiat de toute activité CGT dans la collectivité. La CEF renvoie au Comité national fédéral, qui se tiendra en avril, le soin de statuer sur la situation de ce syndicat et les sanctions définitives à prendre. Celles-ci pourront aller jusqu’à la dissolution dans l’hypothèse où un syndicat ne pourra d’ici là être reconstruit sur des bases conformes aux valeurs et orientations de la CGT, avec les syndiqués qui
désapprouvent la dérive actuelle.
Cette situation est l’occasion pour nos organisations d’appeler leurs adhérents à la plus grande vigilance, à la combativité et à l’information des salariés face à une organisation politique prônant le rejet de l’étranger comme exutoire à la détresse sociale et développant des thèses économiques et sociales contraires aux intérêts du salariat. Nos organisations seront particulièrement attentives à toute nouvelle tentative d’instrumentalisation de la CGT par un parti politique qui s’est toujours attaqué au syndicalisme démocratique, comme l’ont encore récemment illustré ses prises de position durant le mouvement de lutte contre la réforme des retraites.

Le 21 février 2011

Fédération CGT des Services publics – Case 547 – 263 rue de Paris 93515 Montreuil Cedex – Tél. 01 48 18 83 74
Union Départementale CGT de la Moselle – 10 rue de Méric – BP 42026 – 57054 METZ CEDEX 2 – Tél. 03 87 75 19 53
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 » 28 Fév 2011, 20:27

ENTRE LES LIGNES

LA CGT ET « LE SEXE DES ANGES »

Perturbée par l’affaire Fabien Engelmann, cégétiste suspendu par la fédération nationale pour être passé du NPA au Front national (lire RL du mercredi 23 février), l’union départementale de la CGT Moselle organise aujourd’hui, à partir de 14 h 30, un grand débat sur l’extrême droite. Celui-ci se déroule dans la grande salle du conseil régional, proposée par Jean-Pierre Masseret, président socialiste de la Région. Thierry Gourlot, chef de file frontiste en Lorraine, s’est, dans un premier temps, étonné de ce geste « pour une réunion syndicale dont l’objet est de s’en prendre à une formation politique siégeant démocratiquement au sein de l’institution régionale ». Dans un second temps, il a diffusé un communiqué sur le mode grinçant : « Pendant que les responsables CGT, déconnectés des réalités et coupés de leur base, disserteront sur le "sexe des anges frontistes", les militants du Front national (dont ceux, nombreux, encartés à la CGT) continuent à se battre sur le terrain ».

Publié le 28/02/2011


Metz : les élus FN expulsés de l’hémicycle aujourd'hui par la CGT

Image
Photo AFP


Metz. Le combat a bien failli ne pas se jouer que sur les idées, aujourd'hui au Conseil régional Lorrain.

L’hémicycle accueillait une réunion interne de la CGT. Un débat destiné à expliquer aux adhérents pourquoi la CGT combat les idées du Front National. Mais avant le débat, c’est le pugilat qui s’est invité en salle pleinière.

Jean-Luc Mamoury, vice-président du groupe FN ; Yves Gelszinnis et Dominique Bild, élus régionaux se sont invités au débat et ont été expulsés de la salle par le service d’ordre de la CGT. Le tout pile poil sous la caméra de France3, une aubaine pour les trois élus FN qui ont vociféré au scandale. «Je suis chez moi ici, vous ne pouvez pas m’empêcher d’entrer !», hurlait Yves Gelszinnis alors que dans la salle fleurissaient les noms d’oiseaux. Avant d’ajouter «Je reviendrais avec Me Collard ! (l’avocat de Fabien Engelmann, NDLR).»

Après que les trois élus aient été physiquement invités à quitter la salle, le vice-président du groupe FN tentait une nouvelle entrée avant d’être à nouveau expulsé au motif que la réunion était «interne à la CGT», martelaient les syndicalistes réunis.

Lire demain le reportage complet de Stéphanie Schmitt dans nos éditions papier de Lorraine

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De la CGT au Front National

Les 26 membres de la CGT de Nilvange en Moselle suspendus car ils ont refusé de se désolidariser de leur secrétaire Fabien Engelmann, candidat FN aux cantonales, sont dépassés par cette polémique " politique ".

Notre reportage du 25 février. Le reportage Boulevard Saint-Germain, dans les salons d’une grande brasserie parisienne, FabienEngelmann, ex-secrétaire de la CGT des agents territoriaux de Nilvange en Moselle, exclu par la centrale de Montreuil pour sa candidature aux prochaines cantonales sur une liste FN, annonce avec son médiatique avocat Me Collard qu’il va porter plainte contre la CGT.
Au même moment à Nilvange, Lionel Hoffmann, jette par la fenêtre un regard désabusé sur le stade municipal dont il est le concierge. « Toute la France nous regarde. On s’en serait bien passés. Tout ça, c’est politique et pas syndical. Je ne comprends pas l’ampleur que ça prend. »
Virés, en effet. Les 26 agents communaux ont été exclus et leur syndicat dissout, après qu’ils aient apporté leur soutien à FabienEngelmann. « Pour moi, qu’il soit au FN ce n’est pas incompatible avec le syndicat. Ca n’a rien à voir. D’ailleurs en 2010, Fabien était sur les listes du NPA. Ca n’a posé aucun problème ». Pour Denis Pesce, secrétaire de l’union départementale CGT de Moselle, « les thèses xénophobes et racistes du FN ne sont pas compatibles avec la CGT. Elles sont intolérables ». Et Denis Pesce voit dans cette affaire « un bon moyen de s’offrir une campagne médiatique à moindre coût pour le Front National. » L’union départementale de Moselle a dailleurs convoqué ce soir une nouvelle réunion, avec l’espoir « de faire élire un nouveau bureau » à Nilvange.
Du côté du stade municipal, Lionel Hoffmann est catégorique : « S’ils ne réintègrent pas Fabien, on essayera de créer un syndicat, autonome. Et même s’ils le réintègrent. Sur le principe avec la CGT c’est foutu. Pour moi il n’y aura pas de retour en arrière. »
Pour autant, « il n’est pas question qu’on nous étiquette tous FN. Car ce n’est pas le cas ! », se défend Lionel Hoffmann. Pas question pour le concierge de laisser entrer la politique dans le syndicat. « Je me souviens en 2006, quand on a monté le syndicat, des collègues m’ont demandé si j’étais communiste ! ? Vous voyez nous au niveau de l’histoire de la CGT on est des novices. Ce qui nous intéresse ce sont les petites victoires qu’on a obtenues ensembles. » De meilleures indemnités par-ci, une nouvelle balayeuse par là.
Les syndicalistes de Nilvange persistent et signent. Pas question de lâcher le « camarade » Fabien. « Quand bien même il serait au FN ou n’importe où, on s’en fout. Avec ou sans syndicat, je continuerai toujours à me battre, en tant que citoyen. Et puis on ne va quand même pas descendre dans la rue parce que la CGT nous a viré. »
Au siège de la centrale syndicale, on confirme que l’engagement politique est incompatible avec les statuts. Des membres de la direction confédérale sont chargés de « déminer » cette affaire qui démontre que Marine Le Pen a réussi son pari : dédiaboliser le FN. En 2007, la centrale avait commandé un sondage et réalisé que 11 % de ses adhérents avaient voté FN.

Droits de l’Homme

Lors d’un point de presse hier à Paris, Me Gilbert Collard, qui défendra Fabien Engelmann, a indiqué que l’action judiciaire serait déposée « sous 48 heures » au tribunal de grande instance de Paris.
« On va demander d’annuler cette décision sectaire » sur le fondement des articles 9 et 10 de la Convention européenne des Droits de l’Homme qui protègent les libertés de pensée et d’expression, a-t-il ajouté.
« L’engagement de Fabien (au sein du FN) n’a rien d’incompatible avec la défense des droits de l’Homme », a estimé Me Collard. Il a précisé qu’il connaissait Marine Le Pen depuis 25 ans, mais n’était pas encarté FN.

Stéphanie Schmitt
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 » 08 Mar 2011, 19:22

Adresse de Bernard Thibault, Secrétaire général de la CGT
Cher(e)s camarades,

À circonstance exceptionnelle, démarche exceptionnelle, je m’adresse directement aux secrétaires généraux des organisations de la CGT suite à l’annonce par la direction d’un parti politique, le Front national, de son intention de porter plainte à l’encontre de la CGT au motif qu’un de ses candidats aux élections cantonales est suspendu dans l’attente d’autres décisions.
La direction du Front national revendique au travers de la tenue de ce futur procès d’en faire « un événement dans la vie politique et sociale française en faisant reconnaître le FN comme un parti politique comme les autres». Pour eux« la liberté d’opinion est bafouée », « il faut déverrouiller l’étau syndical » et cela s’inscrit « dans la stratégie de Marine Le Pende conquérir le champ social et le monde du travail » dixit P. Alliot, Vice Président du FN.

Naturellement, la CGT saura répondre devant tout tribunal de son bon droit. Les jurisprudences européenne et française sont suffisamment fournies pour qu’il n’y ait aucun doute sur l’issue juridique de cette affaire.
Ce n’est pas tant le terrain du droit qui motive le FN que la campagne que cette affaire peut alimenter.
Nous avons à faire face à une volonté délibérée d’instrumentalisation du combat syndical et donc de la CGT pour promouvoir les thèses du FN parmi les salariés.
Après que nous ayons mis en échec par voie de justice, dans les années 90, toutes les tentatives du FN de créer des pseudos syndicats qui n’étaient que des succursales de ce parti (FN-Police, FN-RATP …), nous avons égalementrepoussé la tentative du FN de présenter ses candidats derrière la façade de la Confédération nationale des Travailleurs (CFNT) aux élections prud’homales de 2008.
Confronté à ses échecs successifs, le FN avait explicitement indiqué dès cette époque que sa stratégie consistait à s’infiltrer dans les organisations existantes. Nous savons qu’il y est parfois parvenu dans des sections syndicales d’autres confédérations peu regardantes.
Cet entrisme dans les syndicats a clairement pour objectif d’en faire des marchepieds au service d’une stratégie politique. C’est ce qu’il a réalisé dans le syndicat CGT des Territoriaux de Nilvange affilié à la fédération des Services publics et à l’union départementale de la Moselle.
Comment comprendre le choix du FN de présenter aux élections cantonales un adhérent de fraiche date (4 mois) si ce n’est pour instrumentaliser sa première qualité de secrétaire général d’un syndicat CGT. Cette appartenance syndicale qui est historiquement une tare aux yeux de l’extrême droite compte tenu « de la philosophie marxiste de la CGT » devient subitement une qualité en période électorale. Les deux organisations, union départementale et fédération concernées, travaillent en étroite relation pour faire face à la situation.
Les membres de la Commission exécutive confédérale réunis le 1er mars ont apporté un soutien unanime aux procédures qu’elles ont engagées. Nous avons également décidé d’élaborer un argumentaire détaillé pour les organisations qui reviendra sur la véritable nature du FN.
J’ai clairement indiqué lors de notre discussion qu’il revenait en particulier aux secrétaires généraux des organisations de la CGT de veiller au respect des valeurs fondamentales et des statuts de la CGT dans leur organisation. Cela nécessite de revenir sur quelques principes :
- la CGT est ouverte à tous les salariés quels que soient leurs statuts social et professionnel, leur nationalité, leurs opinions politiques, philosophiques et religieuses ;
- la liberté de candidature aux élections politiques est elle aussi reconnue dés lors qu’elle s’exerce en respectant l’indépendance de l’organisation et que nul ne se réclame de son appartenance à la CGT pour des fins autres que l’action du syndicat. C’est une règle de vie commune qui s’applique quelques soient les étiquettes et qui préserve ainsi l’unité des adhérents dans la CGT pendant et au-delà des campagnes électorales.
Ces principes rappelés, il n’est cependant pas envisageable qu’au nom de la liberté d’opinion dans la CGT, la CGT puisse être représentée, à quelque niveau que ce soit, par des militants revendiquant par ailleurs publiquement leur adhésion au concept de « préférence nationale » qui est le socle du FN. Ceci pour une raison simple mais oh combien essentielle : cela est contraire aux principes et aux valeurs fondamentales de la CGT inscrits dans ses statuts.

La CGT « agit pour une société démocratique, libérée de l’exploitation capitaliste et des autres formes d’exploitation et de domination, contre les discriminations de toutes sortes, le racisme, la xénophobie, et toutes les exclusions » (statuts de la CGT).
Le FN, quoi qu’il en dise, ne peut pas être considéré comme un parti politique comme les autres, par la CGT comme par l’ensemble du mouvement syndical. Les positions du FN, en préconisant la préférence nationale sont même contraires aux principes républicains et aux textes internationaux, comme les tribunaux l’ont dit lors de jugements successifs.
Il est de notre responsabilité dans ce contexte de faire preuve d’une grande vigilance et d’une réactivité collective déterminée. C’est une exigence supérieure à toute autre considération, y compris la perte éventuelle de syndiqués, voire exceptionnellement la perte d’un syndicat.
On ne transige pas avec les valeurs fondatrices de la CGT.
Les organisations syndicales qui, en Europe, n’ont pas su porter les principes d’entraide et de solidarité qui sont au fondement de la constitution des syndicats, sont aujourd’hui en prise aux pires difficultés, avec des partis d’extrême droite très influents, voire au sein de gouvernements.
L’histoire nous enseigne que les partis fascistes se sont souvent parés de vertus sociales pour accéder au pouvoir.
Face à ce risque majeur pour les salariés et la démocratie, il est de notre responsabilité d’éclairer les salariés par l’information et le débat sur la réalité des thèses et des positions du FN, sur le plan économique et social comme en matière de libertés publiques.
Même repeinte à « la couleur Marine », l’exploitation par le FN des peurs et de la précarité sociale engendrée par les politiques en vigueur demeure la même et trouve sa source selon lui dans une cause principale : l’étranger. L’immigré comme le français qui n’est pas « de souche » sont ainsi présentés comme les responsables de tous les maux. Cela a comme conséquence de détourner l’attention des véritables causes de l’exploitation dont les salariés, quelque soit leur origine, sont victimes et donc de contribuer à entretenir le système tant décrié.
D’ailleurs, régulièrement, les déclarations du FN ont dénoncé les mobilisations syndicales, ce fut encore le cas lors des manifestations pour défendre les retraites :
- Marine Le Pen le 22 octobre 2010 : « Ensemble, gouvernement et syndicats jettent la France dans le chaos … Voilà deux semaines que la France s’installe dans le chaos, entre grève, manifestations et blocus … La tolérance zéro doit s’appliquer à tous les émeutiers. »
- Bruno Gollnisch le 4 novembre 2010 : « le sabotage de l’économie française caractérise l’action des dirigeants de la CGT
… Ces blocages frappent avant tout les salariés qui se rendent à leur travail, les entreprises et menacent l’emploi … La CGT doit être rendue pénalement responsable, ses dirigeants doivent en répondre ».
Face à l’offensive du Front national, soyons convaincus que l’opinion et le comportement de la CGT auront de l’influence chez les salariés.
Mettons la conviction nécessaire dans les formes de débat permettant la participation la plus large des syndiqués afin d’empêcher le FN d’instrumentaliser la CGT et de duper les salariés sur ses motivations véritables.
Autant que de besoin, la direction confédérale pourra vous apporter le soutien nécessaire dans vos initiatives.
Voilà, Cher(e)s Camarades, les éléments d’information et d’appréciation que je tenais à vous apporter et qui permettront, je l’espère, de mobiliser par votre intermédiaire l’ensemble des directions syndicales pour la défense de nos valeurs communes.
Bien fraternellement et bon courage.

Bernard THIBAULT Secrétaire général de la CGT
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 » 19 Mar 2011, 19:28

Communiqué de la CGT RATP :

Ce mardi 15 mars 2011 au matin, des tracts d’extrême droite attaquant violemment la CGT - au travers d’un de ses militants - et des agents de maîtrise issus de l’immigration, ont été découverts dans des locaux RATP à Paris (Porte de Clignancourt). Ces tracts étaient accompagnés de bouteilles d’essences bouchées par des saucissons…

Ces faits se déroulent alors que les politiques en vigueur génèrent peurs et précarité sociale que le FN ne manque pas d’exploiter, détournant ainsi l’attention des véritables causes de l’exploitation dont sont victimes les travailleurs, quelle que soit leur origine, pour le plus grand profit de ceux qui ferment les usines et font prospérer la finance.

Cette affaire prend également place dans un climat où les discours tenus par le pouvoir actuel, en particulier autour de l’identité nationale ou de la place de l’islam, encouragent une libération de la parole et des actes hostiles à l’immigré comme au français qui n’est pas de souche ou à une organisation comme la CGT qui « agit pour une société démocratique, libérée de l’exploitation capitaliste et des autres formes d’exploitations et de domination, contre les discriminations de toutes sortes, le racisme, la xénophobie, et toutes les exclusions ».

La CGT/RATP condamne avec la plus grande fermeté de tels actes, elle continuera avec une énergie renouvelée à faire tout ce qui est en son pouvoir afin de faire reculer partout dans l’entreprise et la société, le racisme, la xénophobie et toute attitude antisyndicale.

Nous exigeons qu’il en soit de même de la part de la RATP et de ses responsables comme des pouvoirs de tutelles.

De tels actes ne doivent être ni tolérés, ni minimisés et leurs auteurs doivent être découverts, poursuivis et lourdement sanctionnés.

Paris, le 15 mars 2011
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 » 29 Mar 2011, 18:20

Accueil houleux à la CGT pour Fabien Engelman, le syndicaliste frontiste

Fabien Engelmann, secrétaire du syndicat CGT des agents territoriaux de la mairie de Nilvange, suspendu de la CGT il y a un mois pour avoir porté les couleurs du FN aux cantonales, a reçu lundi un accueil houleux au siège de la confédération, où il a défendu son double engagement, n’y voyant pas d’incompatibilité.

Plusieurs centaines de militants cégétistes (plus de 1 000, selon la centrale) attendaient de pied ferme Fabien Engelmann, secrétaire du syndicat CGT des agents territoriaux de la mairie de Nilvange, qui a été entendu par la fédération des services publics.
Cette fédération se prononcera le 6 avril sur la suite à donner à cette affaire, qui met en jeu toute la section syndicale mosellane, également suspendue après s’être dite solidaire de son secrétaire.
Pour la CGT, «il faudra reconstruire un syndicat à Nilvange».
Sous les huées et les slogans anti-FN, Fabien Engelmann, accompagné du secrétaire adjoint de sa section, a dû franchir la foule compacte sous l’escorte du service d’ordre de la centrale, ainsi que de deux membres du «département protection sécurité» du FN, pour sa réunion avec le secrétaire général de la fédération, Baptiste Talbot.
Le Front national avait lui-même annoncé sa convocation, en précisant que l’intéressé s’adresserait à la presse à sa sortie. Un choix considéré comme une provocation par les militants CGT, qui avaient répondu en masse à l’appel de la CGT de Paris pour l’en empêcher.
«Il n’était pas question d’une conférence de presse à côté d’un haut lieu de des luttes ouvrières, de la solidarité, de la fraternité», a déclaré Francine Blanche, membre de la commission exécutive du syndicat, à l’issue de la rencontre.
«Ce que porte le FN n’a rien à voir avec le syndicalisme, il n’y aura pas de FN dans la CGT», a-t-elle martelé.
La rencontre de Fabien Engelmann avec les journalistes n’a effectivement pas eu lieu devant le siège de la centrale. Après moins d’une heure d’entretien, il été invité à quitter discrètement le bâtiment, à la demande de la police, selon lui.
Mais il a donné rendez-vous à la presse un peu plus tard dans Paris, pour raconter l’accueil que lui avaient réservé «deux cents personnes hyper-excitées, des gauchistes englués dans la pensée unique».
«On m’a craché dessus et donné des coups dans les jambes. Ca me rend triste. On n’est pas obligé d’être d’accord sur tout mais de là à en venir aux mains et à m’insulter... J’ai le droit d’aimer Marine Le Pen et de militer au Front national. Je ne vois pas où est le problème», a-t-il dit.
Le syndicaliste qui avait annoncé qu’il porterait plainte pour «discrimination politique» contre la CGT, a précisé avoir saisi vendredi le tribunal de Bobigny.
Pour leur part, les syndicats CFDT, CGT, FSU, Solidaires et Unsa se sont dit mi-mars, dans une déclaration commune, «déterminés à empêcher l’instrumentalisation du syndicalisme par le Front national, qui n’est pas un parti comme les autres et dont les orientations sont à l’opposé» de leurs valeurs.
Après la CGT, FO et SUD, la CFDT a annoncé lundi avoir engagé une procédure d’exclusion contre un de ses membres, candidat du Front national aux cantonales, également en Moselle, battu au second tour.
Fabien Engelmann avait lui été éliminé au premier tour faute d’avoir franchi la barre des 12,5% d’inscrits.
«On est allé en Moselle dès la fin janvier pour discuter avec un maximum de militants, les camarades se sont battus et M. Engelmann n’est pas passé», s’est félicité Francine Blanche.
La responsable reconnaît cependant qu’il y a une «leçon à tirer": «les syndicats ne sont pas assez présents», notamment auprès des salariés les plus précaires.
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 » 07 Avr 2011, 00:42

La CGT a décidé d'exclure Fabien Engelmann (FN) de ses rangs pour Le Monde.fr | 06.04.11 | 18h33 • Mis à jour le 06.04.11 | 18h49

Fabien Engelmann, 31 ans, secrétaire du syndicat CGT des agents territoriaux de la mairie de Nilvange et candidat FN aux élections cantonales de mars dans le canton d'Algrange, pose le 23 Février 2011 dans une rue de la cité sidérurgique de Nilvange.AFP/PATRICK HERTZOG

Le comité national fédéral de la fédération des services publics CGT, réuni mercredi 6 avril, a décidé, à l'unanimité de ses membres (58 départements représentés à cette réunion), la désaffiliation du syndicat CGT de la mairie de Nilvange (Moselle).

Cette décision devrait être notifiée officiellement, dès jeudi, à indiqué au Monde, le secrétaire général de la fédération CGT des services publics, Baptiste Talbot.

Cela signifie l'exclusion de fait de Fabien Engelmann, responsable CGT du syndicat des agents territoriaux de la mairie de Nilvange, qui s'était présenté aux élections cantonales, en mars, sous l'étiquette du Front national.

La décision de la fédération concerne non seulement M. Engelmann mais aussi les 26 syndiqués de sa section syndicale.

Claire Guélaud


Le syndicaliste FN exclu de fait de la CGT, son syndicat dissous

La CGT des services publics a exclu de fait mercredi Fabien Engelmann, membre du FN, et prononcé sa "désaffiliation" du syndicat des agents de la mairie de Nilvange (Moselle) dont il était secrétaire, selon un communiqué CGT.

Fabien Engelmann, candidat aux dernières cantonales sous l'étiquette Front national, a été exclu de fait mercredi de la CGT, et son syndicat de Nilvange (Moselle) dissous, selon un communiqué CGT.

Sans surprise, l'organisation dirigée par Bernard Thibault est donc allée au bout de la procédure disciplinaire engagée dès le mois de février après l'annonce de la candidature du syndicaliste de 31 ans, qui lui avait valu d'être immédiatement suspendu de la CGT ainsi que les 26 membres du syndicat de la mairie de Nilvange, qui avaient refusé de se désolidariser.

"On est surpris de cette décision qui montre le côté sectaire, voire stalinien des dirigeants de la CGT", a réagi M. Engelmann, annonçant qu'il contesterait en justice cette décision "complètement illégale".

Presque toutes les centrales syndicales (CFDT, FO, SUD, CFTC) ont été confrontées ces dernières semaines à des cas, isolés, d'adhérents par ailleurs encartés au FN. La plupart ont engagé ou laissé prévoir des procédures disciplinaires.

Le 9 mars, le numéro un de la CGT Bernard Thibault avait pris la plume pour rappeler à tous les responsables que "les principes" et "valeurs" de la confédération étaient incompatibles avec les thèses du FN comme son concept de "préférence nationale".

Le FN avait riposté avec le concours d'un avocat très médiatique, Me Gilbert Collard, en annonçant le dépôt d'une plainte pour violation des "libertés de pensée et d'expression". Dans la foulée, il a rendu publique la création d'une "association de défense" de ses militants subissant dans leurs syndicats "discriminations politiques et exclusions".

Les décisions concernant Nilvange ont été prises "à l'unanimité" par le Comité national de la fédération des services publics, dont dépendait le syndicat mosellan, et "en accord" avec la CGT de la Moselle, a précisé le secrétaire général de cette fédération, Baptiste Talbot.

La confédération les justifie par "la publicité donnée par Fabien Engelmann à son adhésion au FN, parti prônant des thèses contraires aux valeurs de la CGT, et l’utilisation de son appartenance à la CGT" lors de la campagne des cantonales. Malgré un score de 23,4% à ce scrutin, M. Engelmann avait été éliminé au 1er tour, devancé par le PS et l'UMP.

La CGT justifie la désaffiliation du syndicat de Nilvange par "la confiance renouvelée par la majorité des adhérents à F. Engelmann après cette annonce publique".

Toutefois, les adhérents qui souhaiteraient rester à la CGT pourront ré-adhérer "sur la base du partage des valeurs" de la centrale syndicale.

Cette option ne vaut pas pour Fabien Engelmann, dont le Comité national "constate qu’il s’est de lui-même mis en dehors de la CGT, en l’instrumentalisant au profit" du FN.

Une tentative de conciliation avait échoué le 28 mars. Convoqué à Montreuil, siège de la CGT, M. Engelmann, ancien de Lutte ouvrière puis du NPA d'Olivier Besancenot, n'avait rien renié de son engagement politique. "Je ne vois pas où est le problème", avait-il déclaré, après un accueil particulièrement houleux, sous les huées de quelques centaines de cégétistes.

Mercredi, la fédération CGT des services publics a aussi "adopté un plan de travail d’alerte et d’information des agents territoriaux quant aux projets du Front national concernant la Fonction publique", qu'elle juge "contraires aux principes de neutralité, d’égalité de traitement" du service public.
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 » 14 Avr 2011, 19:51

Les militants CGT face au FN et à eux-mêmes in Le Monde libertaire n°1631 (14-20 avril 2011)

Y a-t-il le feu au lac ? Fabien Engelmann (CGT) et Daniel Durand-Decaudin (CFDT) en Moselle, Annie Lemaheu (FO) dans le Nord, et Franck Pech (Sud) en Haute-Garonne, à ce jour, ils ne sont que quatre militants syndicalistes, sur des dizaines de milliers, à avoir bravé les foudres de leurs confédérations en se portant candidats pour le Front national aux élections cantonales.

Quatre de trop, quatre qui font tache et qui ont bénéficié d’une publicité médiatique à faire rêver une présidente du FN. Laquelle n’a pas loupé l’occasion de monter les enchères en annonçant la tenue d’une conférence de presse devant le siège de la CGT, à l’occasion de la convocation de Fabien Engelmann par sa fédération, ultime étape avant son exclusion quasi certaine le 6 avril.

Une provocation délibérée à laquelle la confédération CGT a répondu par un comité d’accueil de quelques centaines de militants. L’occasion d’aller sentir la température parmi eux, du côté de ces cadres du premier syndicat hexagonal, pour la plupart délégués syndicaux ou permanents.

Ce lundi 28 mars après-midi, lendemain d’élections où le brun fut en vedette, le soleil brille et il fait chaud à l’entrée et dans la cour du siège de la CGT à Montreuil ; les drapeaux rouges du syndicat claquent au vent, les militants badgés papotent entre eux et l’ambiance serait presque bon enfant s’il n’y avait de l’électricité dans l’air.

Comité d’accueil devant le siège de la CGT. Une tension qui va se libérer en boulets de canon à l’arrivée du « facho » : « Fabien dégage ! », « Fabien dégage ! », « Dégage ! », « FN hors de la CGT ! », « À bas, à bas le FN ! », avec au final : « Travailleurs français, immigrés, même patron, même combat ! »

Au-delà de cette démonstration de force et de détermination, que pensent des militants syndicaux aguerris de la montée du Front national, la perçoivent-ils parmi les salariés, sont-ils inquiets ?

Chômeur et ouvrier du livre, Nicolas se réfugie dans le déni : « J’y crois pas ! C’est une manipulation des médias, c’est fait pour nous faire peur. » Et de citer, comme pour se rassurer, un sondage récent indiquant que les sympathisants des syndicats ont moins tendance à voter FN que la moyenne nationale.

Bruno, cheminot en bureau d’études à la gare du Nord et délégué CGT, explique que les thèses du FN ont assez peu de prise dans une entreprise comme la SNCF, mais il convient que « dans certaines banlieues, il peut y avoir un sentiment d’exaspération ».

Alain, délégué CGT chez Thalès, dit ne rien ressentir au travail mais autour de lui, « sur les marchés, en distribuant des tracts, en rencontrant des personnes qui disent des choses qui ne se disaient pas avant. Elles s’autorisent des réflexions racistes, elles regrettent qu’il y ait “trop d’étrangers”, elles disent qu’“on est plus chez nous”, du Guéant au quotidien ».

« Ça irait mieux avec le FN ! » Un constat approuvé très personnellement par Lloyd, jeune étudiant en psychologie, militant de la Jeunesse communiste, Guadeloupéen depuis peu en métropole qui parle du racisme au quotidien et se souvient de cette vieille dame à qui il demandait son chemin et qui s’est mise à crier au voleur !

Christine, « quasi permanente » à l’union locale CGT du xxe arrondissement à Paris, ne « voit, elle aussi, rien dans son travail » mais reconnaît une progression des idées du FN parmi les salariés en général, « puisqu’il essaye de faire croire qu’il a un programme social ». Un phénomène « anecdotique parmi les syndiqués mais très certainement palpable parmi les salariés », confirment Antoine, libraire à Paris, et Monique, déléguée syndicale à France Télécom.

Alors, un fantasme créé et alimenté par les médias, cette « pénétration des idées du FN parmi les salariés » ? Manifestement, cela dépend d’où l’on est dans le salariat.

Ainsi, Arnaud, délégué syndical central CGT de Manpower, n’y va pas par quatre chemins : « En toute franchise, oui, on ne peut pas le nier, on le sent, on le voit dans les discussions, “Ça iraitmieux avec le FN !”, ça se dit, ça y va. Par exemple, on a des combats très forts pour les sans-papiers et beaucoup de salariés considèrent que le combat n’est pas là, le truc c’est de préserver “nos emplois”, c’est le “communautarisme”, les gens reprennent les thèses de Le Pen sans réfléchir ! »

« Ces idées-là, elles sont de plus en plus dans la classe ouvrière et ça, c’est mortel pour nous », s’alarme Philippe, mécanicien, délégué CGT à Citroën Aulnay. Josiane, déléguée syndicale CGT à DHL, redoute les « procédés des militants du FN qui infiltrent les syndicats et ne se déclarent qu’ensuite ».

« Y a une course de vitesse entre l’extrême gauche d’un côté et la montée du FN de l’autre », théorise Gérard, du Syndicat national des chercheurs scientifiques, membre du bureau national de la FSU. Michel, au bureau confédéral de la CGT, ne cache pas que son organisation est « énormément inquiète », mais il se rassure en constatant « qu’il y a un phénomène de barrage au FN pour une majorité d’électeurs ».

Si les thèses de l’extrême droite progressent de façon angoissante parmi les salariés, les causes de ce glissement progressif sonnent comme des évidences pour les militants CGT.

Les causes sociales

« C’est dû au problème des conditions de vie en France qui se dégradent considérablement, c’est la première des choses. » (Philippe) ; « Les gens en ont raz le bol de ce qui se passe dans la société au niveau social, c’est une régression totale. » (Monique) ; « Il y a un rapport de proportionnalité immédiat entre le chômage et le taux engrangé par l’extrême droite » (Antoine) ; « La porte du problème, c’est le travail, alors on rejette la pierre sur l’étranger qui vient soi-disant prendre le travail. » (Josiane) ; « On n’a pas de boulot, on sait pas l’avenir. » (Arnaud).

Curieusement, de la part de militants syndicaux qui y sont quotidiennement confrontés, le mot « précarité » manque à l’appel. Un signe inconscient de désarroi et d’impuissance devant la gangrène qui ronge les bases sociales du syndicalisme ?

Les causes politiques

Si la politique d’extrême droite de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement comme de la droite en général est unanimement fustigée, la gauche, et précisément le Parti socialiste, accusé de toujours décevoir, ne sont pas épargnés. « Le problème, il est là, scande Philippe, il y a une dégradation politique en France depuis les années quatre-vingt, les gens votaient à gauche pour un programme bien particulier et ceux qui étaient au pouvoir n’ont pas appliqué ce programme-là. »
Alors, déplore Bruno, « c’est clair que les gens se disent : “On a essayé le PS, on a essayé l’UMP et c’est un peu la même chose, alors pourquoi pas le FN” ; les gens qui sont au chômage depuis des années, ils n’ont plus rien à perdre ! » « Les partis politiques de droite ou de gauche sont mis dans le même sac, tout le monde nous parle de l’affaire Bettencourt, les cigares… », conclut Patrick, récent retraité, auparavant délégué CGT au CIC.

Les causes médiatiques

Ainsi résumées par Arnaud : « On a tellement d’attaques médiatiques ; t’allumes la télé et t’entends parler que de ça (Marine Le Pen, le FN…), on en parle tout le temps, ça ancre en fait les gens dedans et ils finissent par y croire alors qu’il y a danger derrière ! »

Au final, se dessine le tableau peu réjouissant de salariés de plus en plus sensibles aux sirènes de l’extrême droite. Comment sortir de cette spirale perverse ? Comment redonner espoir au salariat ?

Les solutions ? Les cégétistes connaissent leurs classiques : dénoncer « l’imposture sociale » du FN et en même temps lutter pour l’unité et la solidarité entre tous les travailleurs, mener le combat sur les salaires, l’emploi…

Et quand on évoque la « défaite » récente sur les retraites, le sang des militants ne fait qu’un tour : exprimant le point de vue de ses camarades, Christine s’indigne, car si ce fut effectivement « une défaite parce que la réforme est passée, au niveau de l’opinion c’est pas une défaite quand on réussit à mettre quelques millions de salariés dans la rue ! » « Il faut voir les choses en positif ! », insiste Michel, membre du bureau confédéral.

Enfin, comme le résume Bruno : « Il faudrait qu’il y ait une vraie gauche, claire et nette, qui ne ménage pas la chèvre et le chou, une force suffisamment radicale qui fasse un vrai programme de gauche et non pas une version humaniste du programme de l’UMP. Une force qui dise que ce système-là on n’en veut pas, une force qui s’oppose au libéralisme, voire même au capitalisme. »

Fabien Engelmann, le militant CGT candidat du FN. Le bruit médiatique autour de quelques cas isolés de syndicalistes s’affichant au FN ne doit pas faire illusion. Il n’y a pas pour l’heure vraiment péril en la demeure. De même que l’UMP et le PS monopolisent le devant de la scène grâce à un système électoral sur mesure, les confédérations syndicales sont protégées par une loi sur la représentativité (actualisée le 20 août 2008) qui écarte les intrus.

Et si, le 20 mars, 24 % des ouvriers ont voté pour les candidats d’extrême droite (32 % pour le PS), seuls 9 % des salariés s’estimant proches d’un syndicat ont voté pour le FN au premier tour des cantonales, selon Harris Interactive pour Liaisons sociales. Un taux variant de 15 % pour les proches de FO à 8 % pour la CFDT et la CGC, 6 % pour la CGT, et 3 % pour Sud Solidaires.

Patrick Buisson, un fasciste conseiller de Nicolas Sarkozy. De quoi rabaisser le caquet d’un FN qui claironne avec tambours et trompettes sa volonté de créer des organisations syndicales catégorielles défendant la préférence nationale. Sans doute y a-t-il plus à craindre de l’annonce par le parti d’extrême droite, le 10 mars, de la création d’un Cercle national de défense des travailleurs syndiqués (CNDTS) destiné à pratiquer l’entrisme dans les syndicats.

Le danger principal, à court terme tout au moins, est plutôt, comme l’expriment les militants cégétistes dans cet article, qu’un nombre toujours plus grand de salariés, chaque jour un peu plus en souffrance, désespérés et déboussolés, reprennent à leur compte des idées xénophobes qui creusent leur tombeau social.

Des dirigeants sur la défensive. La déclaration commune de la CGT, la CFDT, la FSU, Solidaires et l’Unsa, le 17 mars, visant à mettre en garde les salariés contre les tentatives d’intrusion du FN, est bien, si l’on peut dire le « minimum syndical ». En face, il y a un parti qui, dans la plus pure tradition fasciste, est capable de tenir un discours de gauche, voire d’extrême gauche.

Telle Marine Le Pen qui fustigeait récemment des organisations syndicales « spécialisées dans la trahison des intérêts des travailleurs français. Courroies de transmission de l’idéologie ultralibérale et de la folie européiste, celles-ci cautionnent l’abandon des travailleurs français en les livrant à la concurrence des pays à bas coût de main-d’œuvre. Le jeu de dupes des syndicats a assez duré ».

Où sont les idées ? En vérité, ce que l’influence grandissante du FN révèle c’est la misère idéologique du syndicalisme français. « Partenaires sociaux » d’une concertation bidon dont les salariés paient le prix fort depuis trente ans, emprisonnées dans un système représentatif aussi injuste que soporifique, les confédérations syndicales se réveillent soudain en sursaut parce que le diable tambourine à leurs portes.

Sans nerfs, elles paient, en adhérents et en influence, avec en plus maintenant le péril fasciste, leur soumission historique aux partis politiques, hier le Parti communiste dont la CGT fut la courroie de transmission, aujourd’hui le Parti socialiste dont l’actuelle figure emblématique est le patron du FMI. De la tutelle intellectuelle de feu les staliniens à la remorque d’un ectoplasme soumis aux marchés financiers, on n’apprend pas à penser par soi-même.

Manifestation du 1er mai pour la réduction du temps de travail. Significativement, la réduction du temps de travail a disparu des discours syndicaux. L’objectif qui mobilisait le syndicalisme révolutionnaire, incarné en France par la CGT du début du vingtième siècle, dans sa volonté farouche de soustraire les salariés à la narcose et à la détresse du travail dénoncées en son temps par Pierre Naville, a purement et simplement disparu.

Il s’agissait alors de se battre pour que les travailleurs aient toujours plus de temps libre afin d’être en mesure de construire leur autonomie, condition d’un nouvel imaginaire social, prélude à l’abolition du salariat et à la révolution sociale.

Jean-Pierre Anselme
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CGT représentative ? Ou pas ?

Messagede Fishbowlman » 30 Aoû 2011, 21:14

...
Modifié en dernier par Fishbowlman le 01 Sep 2011, 15:32, modifié 1 fois.
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Re: CGT représentative ? Ou pas ?

Messagede ARTHUR » 31 Aoû 2011, 07:00

Qu'en pensez-vous ?


Et à Montreuil, ils en pensent quoi ?
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