CGT

Après le 49ème congrès de la CGT .... ?

Messagede abel chemoul » 13 Déc 2009, 23:27

Je viens de recevoir ça, je ne sais pas comment c'est arrivé sur ma boîte mail (je soupçonne LO :? , ça m'apprendra à avoir de mauvaises fréquentations! ). C'est un courant oppositionnel dans la CGT, quelqu'un en sait un peut plus sur ce courant? Qui noyaute, quelles positions politiques, etc?
Front Syndical de Classe
« Rien ne fait plus de mal aux travailleurs que la collaboration de classes. Elle les désarme dans la défense de leurs intérêts et provoque la division. La lutte de classes, au contraire, est la base de l'unité, son motif le plus puissant. C'est pour la mener avec succès en rassemblant l'ensemble des travailleurs que fut fondée la CGT. Or la lutte de classes n'est pas une invention, c'est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu'elle cesse : renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et poings liés à l'exploitation et à l'écrasement. » H. Krazucki

Après le 49ème congrès de la CGT

Le 49ème Congrès confédéral de la CGT avait pourtant été parfaitement préparé par la direction confédérale : des documents préparatoires diffusés tardivement et au compte-goutte (de nombreux militants se sont entendus dire qu'ils n'avaient qu'à les télécharger sur Internet...), des délégués triés sur le volet par les Fédés et les UD et pour beaucoup non mandatés par les syndicats de base.... Tout était calé pour que que les débats de fond sur l'orientation réformiste, le syndicalisme rassemblé au sommet ou le bilan de 20 années de recentrage soient évacués et que les invités d'honneur, les John Monks (CES), les François Chérèque (CFDT) et autres Guy Ryder (CSI), tous tenants d'une collaboration ouverte avec le grand patronat et ses institutions, reçoivent un accueil chaleureux.

Et pourtant, ce congrès bouclé d'avance sonne comme un échec pour B.Thibault et la ligne de collaboration de classe qu'il met en œuvre depuis de longues années.

Derrière les scores acquis à l'avance (y compris en faisant voter « Oui » aux mandats non exprimés avant le congrès), le mécontentement et la colère de la grande partie des organisations de base de la CGT qui s'exprime depuis plusieurs mois a pu percer le mur.

La présentation de Jean-Pierre Delannoy face au candidat du réformisme a été très utile pour que les « bouches s'ouvrent » et de nombreux délégués du Privé comme du Public sont montés au créneau au point que la coupure entre tribune et salle a parfois été caricaturale sur le bilan catastrophique de la direction confédérale, ses orientations dangereuses pour la CGT et les travailleurs, son refus d'appeler au soutien des secteurs en lutte (SNCF, RATP, Musées, taxis, Education, santé...) et à la convergence de ces luttes, la collaboration de classe ouverte des directions syndicales rassemblées dans l'accompagnement. Au final, John Monks et Guy Ryder ont été contraints de raser les murs tandis que B. Thibault a préféré demander à F. Chérèque de renoncer à venir.


Ne nous trompons pas, derrière les manifestations d'autosatisfaction de B. Thibault, la base combative de la CGT a réussi à faire irruption dans ce congrès et à mettre sur la défensive les tenants du (contre)réformisme grâce à la détermination et aux luttes de tous ceux qui, dans leur diversité, rejettent la collaboration de classe.

Le Front Syndical de Classe a contribué avec d'autres à cette bataille. Il continuera à le faire (pour la CGT bien sûr mais aussi à l'occasion du très prochain congrès FSU, car le FSC regroupe des syndicalistes de classe de différentes organisations syndicales (et en particulier CGT et FSU)).

Le FSC appelle d'ailleurs à ne pas désinvestir les syndicats, à ne pas écouter les sirènes de la résignation que font entendre les médias et les dirigeants réformistes : plus que jamais les travailleurs et les syndiqués doivent se réapproprier leurs outils syndicaux. Partout, les organisations de base doivent continuer le travail entrepris de rassemblement la base sur des revendications réelles des travailleurs face au patronat et au gouvernement pour continuer à faire grandir la conscience de classe et mettre à l'ordre du jour l'action des travailleurs « tous ensemble en même temps », seul capable de mettre un coup d'arrêt à l'offensive capitaliste.

Le combat entre réformiste et révolutionnaire est désormais clairement identifié devant nous et c'est, concernant la CGT, dans la CGT qu'il se mènera et se gagnera. Face aux luttes qui vont continuer de s'amplifier face à la guerre de classe menée par le pouvoir et à la régression sans limite à laquelle le capitalisme en crise permanente condamne les travailleurs, les dirigeants réformistes de la CGT ne parviendront pas longtemps à contenir la colère du peuple et des syndiqués fidèles à l'héritage de la « Grande dame ».

FSC, dimanche 13 décembre 2009
Site : www.frontsyndical-classe.org - Courriel : frontsyndical.classe@laposte.net
Image
Avatar de l’utilisateur-trice
abel chemoul
 
Messages: 681
Enregistré le: 26 Mai 2009, 11:40

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 » 06 Fév 2010, 19:47

Le front syndical de classe ce sont des stals, parfois soutenus critiquement par des trots' vieille école style CCI-t

Libertés syndicales : Occupation de la mairie d’Amnéville (Moselle)

mercredi 3 février 2010, par Frédéric Dayan

Depuis ce matin à 9 heures, plus de 150 militantes et militants CGT, dont les secrétaires généraux de l’Union départementale CGT de la Moselle et de la Fédération des Services publics, ont investi la mairie d’Amnéville.
Cette action fait suite à de nombreuses démarches – manifestation le 26 février 2008 à Amnéville, interpellations multiples des autorités notamment préfectorale, rassemblement le 22 décembre 2009 à Metz – visant à faire respecter la liberté syndicale dans cette collectivité territoriale. Le maire s’y illustre en effet par son opposition virulente à la CGT et son mépris pour le droit syndical : mise au placard et sanctions multiples infligées à deux militants CGT agents de la mairie ; refus de reconnaître la liste CGT aux élections professionnelles ; déclarations publiques qualifiant la CGT de « peste rouge » et de « bureaucratie mafieuse ». Loin de se cantonner à la mairie, cette chasse au syndicalisme s’étend d’ailleurs à la cure thermale d’Amnéville. Depuis le mois d’octobre 2009, deux militants CGT sont radiés des effectifs du personnel communal et se trouvent donc au chômage et le maire bafoue ainsi plusieurs décisions de justice qui doivent conduire à la réintégration de ces deux fonctionnaires territoriaux, dans le respect du Statut de la Fonction publique territoriale. L’Union départementale CGT de la Moselle et de la Fédération CGT des Services publics exigent "la justice" pour les deux syndicalistes, leur réintégration immédiate au sein du personnel communal, le respect du droit syndical à la mairie d’Amnéville."
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Rocky_Balboa » 23 Mar 2010, 21:13

Nico37 a écrit:Le front syndical de classe ce sont des stals, parfois soutenus critiquement par des trots' vieille école style CCI-t


C'est vrai dans les grandes lignes (sauf pour le CCI), mais il y a aussi des curiosités locales. A Douai par exemple, il y a également des communistes libertaires qui se retrouvent dans le FSC, parce que c'est le lieu principal de la résistance à la bureaucratie réformiste.
Rocky_Balboa
 

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede raspoutine » 24 Mar 2010, 02:38

je comprend pas le titre du topic ?
ça laisse a croire que la cgt est "récupérable" et qu'elle pourrait évoluer favorablement, même si il faut avoir u n oeil sur la base, car c'est de tout les syndicats celui (grâce a sa notoriété) amène les plus candides et les plus indignée !
j'ai un pote a marseille que j'ai connu dépolitiser au possible(un très bon gars, punk qui s"ignore) qui travaille dans les chantier navale(une lutte bien vénère dont personne ne parle), par la force des choses il s'est investi, il est devenue le délégué syndicale et c'est tourner vers la cgt !
il m'avait demander des conseils( car pour lui la révolution étant un truc d'extra terrestre, il pensait que on se connaissait tous, il n'avait pas compris que j'étais un charlot), je lui avait parler de sud ! trop compliquer ! et il commence a avaler des couleuvre !
c'est ça avoir un œil ?
les forums : c'est vraiment de la merde !
Avatar de l’utilisateur-trice
raspoutine
 
Messages: 167
Enregistré le: 26 Aoû 2009, 17:57

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 » 24 Mar 2010, 08:48

C'est se passer les petites & grandes infos sur cette centrale traîtres et ses manoeuvres :!:
Car tout le monde n'a pas des heures à perdre à suivre la CGT et ses oppositions plus ou moins radicales ; tant que la CGT représentera un poids dans le monde du travail, on pourra pas l'ignorer.
Donc ce topic a une utilité tout comme celui sur Solidaires...
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede raspoutine » 29 Mar 2010, 00:54

Nico37 a écrit:C'est se passer les petites & grandes infos sur cette centrale traîtres et ses manoeuvres :!:
Car tout le monde n'a pas des heures à perdre à suivre la CGT et ses oppositions plus ou moins radicales ; tant que la CGT représentera un poids dans le monde du travail, on pourra pas l'ignorer.
Donc ce topic a une utilité tout comme celui sur Solidaires...

j'ai absolument pas dit que ce topic n'avait aucune utilité ! mais par contre son agencement, et son titre, neutralise tout se qu"il pourrait y avoir d'utile a l'intérieur !
je n'ai pas raconter cette anecdote pour raconter ma vie ! mais ce que ne perçois pas le militant ( qui vis dans le mépris du non-militant, bien que ce soit un paradoxe pour un millitant anarchiste, car l'humanité presque entière se place en dehors du militantisme) c'est que dans l'état actuel, être syndicaliste, c'est être a la cgt ! et les bouffonneries genre fo, cfdt, sont vite ramener a des effets de modes qui ne durent qu'un temps ! et comme sud, ce sont des trucs de spécialistes !
les medias y ont participer, et d'autant plus quand la cgt s'est renier COMPLÈTEMENT !
alors on peut relater dans le détail, les turpitudes des centrales syndicale de la cgt, mais c'est une perte de temps(leurs proces est fait depuis longtemps), mais qui s'intéresse a la base qui n'a d'autre choix quand ils étaient "dépolitisées" et que par la force des choses, ils se syndicalisent, il vont vers le seul syndicats existant : la CGT !
quelle perspectives, et quelle alternatives peut-on leurs offrir ?
c'est ça le probleme !
ils s'en rendent compte tres vite qu'ils se font bananer par leurs chefs !
les forums : c'est vraiment de la merde !
Avatar de l’utilisateur-trice
raspoutine
 
Messages: 167
Enregistré le: 26 Aoû 2009, 17:57

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 » 11 Avr 2010, 21:27

La CGT Mairie de Rouen exclue un militant sans raisons Le 26/03/2010 à 12:58

José Marin Exclu de la CGT Mairie sans raisons

Décidément, il y a des méthodes d’exclusion que l’on pensait révolues et d’une autre époque…

Un syndicaliste CGT salarié de la ville de Rouen vient de se voir exclu de son syndicat pour des raisons plus que douteuses. A cela s’ajoutent des méthodes dignes de dignitaires staliniens de la grande époque.

Une élimination qui ne redore pas le blason de ce syndicat qui, pourtant, aurait bien besoin d’éléments humains et actifs tels que José Marin.

Ce dernier s’investit sans compter dans l’action syndicale depuis très longtemps et ses collègues de travail du même groupe syndical ne comprennent toujours pas les raisons de cette exclusion abusive.

D’ailleurs 4 personnes auraient rendus leur carte en signe de solidarité vis-à-vis de José Marin qui a pu voir autour de lui se créer une solidarité dont on a toujours besoin lorsqu’on est victime d’injustice.

José Marin est aussi un militant connu engagé politiquement au sein du NPA. Il en reste qu’il lui est reproché cette double affiliation qu’il aurait, parait-il mélangé….

Or ces allégations sont fausses. José Marin a de quoi se défendre. Entre le soutien de ses collègues et de ses camarades politiques, il peut être certain que cette histoire ne s’arrêtera pas là.

Cette décision doit-être annulée et il est impératif que Mr Marin puisse jouir d’un droit de défense comme tout le monde.

Après avoir enquêté discrètement dans le milieu syndical de la ville, je me suis rendu compte, qu’il y avait des soupçons de vouloir contrôler fermement l’axe syndical de la section culturelle de la ville.

Rappelons que la culture est le point central de l’année pour la mairie de Rouen et que les futurs départs de certaines personnes auraient pu permettre à José Marin de briguer une responsabilité plus importante que ce qu’il peut avoir en ce moment en tenant compte de son ancienneté. Responsabilité qu'il méritait amplement.

Est-ce la raison cachée de son exclusion ?

Toujours est-il que la mobilisation est de rigueur et qu’il est primordial de soutenir ce militant syndical qui n’a strictement rien à se reprocher.

J’alerte donc les lecteurs de ce blog sur ce sujet et demande à tous les autres blogueurs et blogueuses de faire passer ce message en publiant ce billet et à se mobiliser pour que la démocratie reprenne ses droits au sein de la section CGT de la Mairie de Rouen

Frédéric Quillet


Exclu de son syndicat

BISBILLE.Fait rarissime, un militant syndical de la CGT-mairie a été exclu de son organisation.

L'affaire serait passée inaperçue si un blog rouennais, Le cri de la mouche, ne s'en était pas fait l'écho : José Marin, fonctionnaire travaillant à la bibliothèque Villon, élu du personnel et militant à la CGT de la section culture, a été exclu de son syndicat en mars. Un fait suffisamment rarissime pour chercher à y voir plus clair.
Prenant parti pour le syndicaliste mis sur la touche, le blog cité plus haut évoque « des méthodes staliniennes » et une « exclusion sans raison apparente ».

« Pas légitime »
Contacté par téléphone, l'intéressé, lui, n'a pas envie de s'étendre sur le sujet. Tout juste glisse-t-il furtivement : « Je ne reconnais pas mon exclusion comme légitime. Je pense que mon appartenance au NPA fait partie du problème. »
Appartenir à ce parti politique, qui se veut comme la CGT organisateur de luttes, ne serait-il pas du goût du principal syndicat français ? « Mais pas du tout, répond François Botté, délégué syndical de la CGT-mairie. Qu'il soit catholique, musulman, NPA, PS ou PC, on n'en a rien à faire. Le problème est ailleurs. Quand tu es militant syndical et en plus élu du personnel, tu as des comptes à rendre à tes syndiqués. Or José Marin agissait en électron libre, sans faire remonter les informations. Et tenait parfois un double discours en critiquant les positions du syndicat. J'ai entrepris une démarche individuelle pour lui en parler. Il n'est pas venu. Une commission extraordinaire s'est réunie le 11 mars, il n'est pas venu non plus. Il y a eu un débat et un vote. Une exclusion, ce n'est en effet pas courant. Mais elle intervient quand tu es arrivé au bout du bout. »
La vie syndicale, un long fleuve tranquille ? Manifestement non.
G. t.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede leo » 19 Avr 2010, 19:16

La CGT Cheminots

Dans Libération d’aujourd’hui (19/04/2010), 2 articles sur les pratiques de la CGT Cheminots quand elle est aux affaires comme gestionnaire ou patron. Ces articles ne sont pas en ligne sur le site du journal.

1) L’un des deux reprend les infos publiées dans un article de Médiapart du 9 janvier 2010 (“La CGT Cheminots ne fait pas la grève du harcèlement moral”, voir plus bas), et y ajoute des infos supplémentaires, à propos des pratiques de harcèlement et de licenciements des salariés un peu trop revendicatifs des CE et du CCE que la CGT gère.

2) L’autre article parle du Comité d’entreprise régional de Lyon, où là, ce n’est pas que la CGT qui serait dans le coup d’un détournement de fonds (budget de fonctionnement au profit des syndicats par un jeu de fausses factures), mais concernerait tous les syndicats (Unsa, CFDT, SUD, FO, Fgaadc). C’est ça l’unité !
Le CER de Lyon qui a été condamné en appel en janvier dernier pour le harcèlement d’une salariée du restaurant d’entreprise de la gare Perrache.
Résumé de l’article (2) ci-après dans une dépêche AFP (reprise dans différents journaux ; Le Figaro, Le Progrès…)

Cheminots: soupçons de fausses factures
AFP
19/04/2010
Onze cheminots ont été entendus comme témoins assistés dans une enquête sur le comité d'établissement de la SNCF pour la région de Lyon, soupçonné d'avoir versé plusieurs centaines de milliers d'euros aux syndicats via des fausses factures, a indiqué une source judiciaire lundi.

Une instruction, ouverte au tribunal de grande instance de Lyon à la suite d'une plainte en 2006, s'était soldée dans un premier temps par une ordonnance de non-lieu, le juge estimant qu'il n'y avait pas d'"élément intentionnel". Sur appel du parquet, la chambre de l'instruction a estimé le 23 octobre 2009 qu'il y avait lieu de continuer l'enquête selon la même source.

Le budget du comité d'établissement régional (CER) de Lyon "paraît avoir été détourné pour financement pur et simple des syndicats", avait souligné la chambre, selon un arrêt cité par le quotidien Libération, qui révèle ces nouveaux faits. Sur les quelque 4 millions d'euros récoltés pour le comité d'établissement lyonnais de la SNCF en 2004, 3,2 millions ont été consacrés aux activités sociales destinées aux salariés de la SNCF, et 500.000 euros environ au fonctionnement du CE, comme le veut la loi.

Mais les deux tiers de ce budget de fonctionnement, soit 340.000 euros ont été reversés, en vertu d'un accord occulte, à huit syndicats au prorata de leur représentativité, sous forme de fausses factures de formation. La CGT, qui était alors le principal syndicat, est accusée d'avoir touché 140.000 euros, selon Libération.

Onze responsables du CER et élus syndicaux de tous bords ont été entendus comme témoins assistés, statut à mi-chemin entre celui de simple témoin et celui de mis en examen. Le parquet de Paris a ouvert début avril une information judiciaire, notamment pour escroquerie en bande organisée, sur des malversations présumées au sein du Comité central d'entreprise (CCE) de la SNCF.

= = =

L’article de Médiapart du 9 janvier 2010.

La CGT Cheminots ne fait pas la grève du harcèlement moral

9 Janvier 2010
Médiapart
Par Fabrice Arfi

Le comité central d'entreprise de la SNCF, géré par la CGT Cheminots, vient d'être condamné à trois reprises par le tribunal des prud'hommes de Paris pour non-respect du droit du travail et harcèlement moral. Un comble pour la principale organisation syndicale de France. A Lyon, Tours ou Paris, les condamnations de ce type se multiplient. Chaque fois, les victimes ont dénoncé un jour les méthodes de la CGT Cheminots.


Les hasards du calendrier offrent parfois des surprises désagréables. Le 22 décembre dernier, la CGT publiait sur son site un communiqué qui mettait en cause un Medef «en roue libre» sur le thème de la «violence» et du «harcèlement au travail», réclamant une batterie de mesures parmi lesquelles: «la nullité de toute rupture de contrat résultant d'un harcèlement». Le lendemain, le 23 décembre, le tribunal des prud'hommes de Paris a notifié au comité central d'entreprise (CCE) de la SNCF trois condamnations pour harcèlement moral.

Et qui dirige le CCE de la SNCF, un mastodonte au budget annuel de près de 50 millions d'euros? La CGT.


Au total, la direction du CCE a été condamnée à verser 133.000 euros à trois anciennes salariées reconnues victimes de harcèlement moral, comme l'attestent les jugements dont Mediapart a obtenu copie.

L'histoire de ces trois femmes, toutes d'anciennes comptables de la direction financière du CCE, ne laisse pas d'interroger. Comment la principale organisation syndicale française peut-elle à ce point se prendre les pieds dans le tapis du droit du travail ? Car ce n'est pas la première fois que la CGT Cheminots, la fédération d'où vient le patron du syndicat, Bernard Thibault, est condamnée devant les prud'hommes pour sa gestion sociale très controversée du comité central d'entreprise de la SNCF ou de ses comités en région.

A Tours, Lyon et Paris, d'autres affaires similaires ont surgi ces dernières années.

Tous les dossiers ont un point commun. Les victimes sont des dissidents de la CGT ou, du moins, de ce qu'elle est devenue, disent-ils. Il s'agit, la plupart du temps, d'anciens militants qui ont, un jour, décidé de dénoncer certaines dérives. Dès 2003, les “hérétiques” se sont regroupés sous la bannière d'une organisation autonome baptisée Tous Ensemble. C'est notamment le cas des trois salariées du CCE qui viennent de faire condamner leur direction devant la justice parisienne.

Leur récit, qu'elles ont souhaité anonyme – certaines d'entre elles sont à la recherche d'un emploi –, raconte les petites et grandes humiliations qui peuvent prendre racine dans le quotidien du monde de
l'entreprise. Même si c'est la CGT, le patron.

L'une a raconté au tribunal comment elle avait été l'objet d'une procédure disciplinaire injustifiée ; comment son employeur a refusé systématiquement ses reports de congés ; comment ses tâches de travail ont été changées sans crier gare ; comment les codes d'accès à son ordinateur ont été discrètement modifiés sans que la principale intéressée en soit informée...

Une salariée témoigne: «C'est effrayant»

Autant de faits, prouvés par la salariée selon le jugement, qui «permettent de Page Rankingésumer l'existence d'un harcèlement en raison de leur nature, de leur répétition dans le temps et de leur survenance postérieure à l'adhésion (...) au syndicat Tous Ensemble». En d'autres termes, une forme de discrimination syndicale. Un comble.

Une autre a évoqué les insultes et dénigrements dont elle a été la cible, comme la modification de ses tâches de travail sans information. Dans son jugement, le conseil des prud'hommes de Paris a d'ailleurs estimé que:

«L'employeur n'apporte aucun élément objectif établissant que les difficultés auxquelles la salariée a été confrontée (...) avaient une raison tenant à ses capacités professionnelles ou à des difficultés techniques.» Des arguments qui avaient été avancés par la direction du CCE.

Pour sa défense, la CGT avait aussi fait valoir qu'elle avait mis en place une mission d'audit en interne, comme le lui avaient réclamé plusieurs salariés. Résultat de l'audit: la direction du CCE fut mise hors de cause. Sauf que la justice a estimé que cette enquête «ne repose sur aucun élément objectif».

La troisième salariée “harcelée”, entrée au CCE il y a plus de vingt ans, nous a confié par téléphone :
«On entre sans s'en rendre compte dans une machine infernale. Au début, cela commence par des petites mises à l'écart de réunion, par des dossiers qui disparaissent, par la demande de réalisation de tâches qui sont en fait irréalisables. Puis cela s'enchaîne. On ne vous donne plus de travail. Et on vous insulte. On vous dit de consulter un psy. On vous dénigre. Personnellement, mon supérieur m'a dit un jour que je n'avais “pas de cerveau” devant la DRH, qui n'a pas bougé. Tout cela parce que nous avons osé rejoindre Tous Ensemble. C'est effrayant. Et personne ne fait rien, ni à l'Inspection du travail ni à la direction de la SNCF, qui est pourtant au courant.»

Ces cas ne sont pas isolés.

A Lyon, plusieurs anciens salariés du CE ont eux aussi gagné devant les prud'hommes.
A Tours, une employée qui a demandé à voir son salaire aligné sur les minimas conventionnels a d'abord été privée de matériel informatique, comme le rapporte le magazine Capital dans son édition de janvier. Puis son temps de travail a été réduit. Les avertissements ont commencé à se multiplier. Jusqu'à ce qu'elle soit licenciée pour «inaptitudes». Elle a gagné aux prud'hommes.

Au CE Clientèles, à Paris, une adjointe de la DRH, qui a eu quant à elle le malheur de soutenir un ancien “cégétiste” parti à la concurrence (SUD), a subi peu ou prou le même sort. Elle a fait condamner son employeur pour harcèlement moral.

Depuis la création du syndicat Tous Ensemble en 2003, dix-neuf cadres du seul CCE de la SNCF ont été licenciés brutalement, selon des témoignages internes concordants, et environ la moitié ont donné lieu à des actions en justice. La CGT a mené bataille sur tous les fronts allant jusqu'à contester devant les tribunaux sa représentativité. L'affaire est montée jusqu'à la Cour de cassation. En vain pour l'organisation de Bernard Thibault.

Contacté par Mediapart, le directeur du CCE de la SNCF, Alain Barasz, n'a pas souhaité faire de commentaires sur le fond des dossiers. Il a toutefois assuré que la CGT allait faire appel des jugements.


http://groups.google.com/group/fr.misc. ... 83c8715003
leo
 
Messages: 252
Enregistré le: 17 Avr 2009, 18:29

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 » 30 Avr 2010, 20:55

La CGT a-t-elle viré capitaliste ?
Charles-Emmanuel Haquet et Marc Michaux - 29/04/2010 09:30:00

Achat d'une entreprise, "facturation" du service syndical, gestion autoritaire du personnel : la centrale se convertit aux méthodes libérales. Ce qui ne va pas sans heurts...

A la CGT, Jean-Pierre Delannoy s'est fait une spécialité : "décoder" les discours des camarades dirigeants. "On ne comprend rien à ce qu'ils racontent", déplore ce militant qui, lors du dernier congrès de la CGT, à Nantes, s'était opposé au leader Bernard Thibault. Quand ils évoquent les retraites, ils parlent de "négociations systémiques, d'"obsolescence" ou de "comptes notionnels". Il faut suivre !" La CGT qui prendrait des accents libéraux ? Concédons-le, le mouvement est timide. Mais il existe ! Chez les "réformistes", on ne parle plus de lutte des classes, mais de compromis. Des sujets longtemps tabous, comme l'actionnariat salarié ou la participation, ne le sont plus. Et des structures gérées par la CGT se retrouvent à la tête de groupes privés, comme la Compagnie internationale André Trigano (Ciat), une société cotée en Bourse. Ce mouvement pourrait s'accentuer. Car la CGT veut conquérir le monde de l'entreprise. Quitte à emprunter les méthodes de l'ennemi honni, le grand capital. Enquête.

1 - La confédération a lancé une OPA sur une société cotée

Georges Séguy, réveille-toi, la CGT lance des OPA ! Dans les sections locales et dans les couloirs de la "centrale", on ne s'en est toujours pas remis. Quelle mouche a piqué les administrateurs de la puissante Caisse centrale d'activités sociales (CCAS) des industries électriques et gazières, administrée par la CGT ? En décembre 2009, le plus riche comité d'entreprise de France (450 millions d'euros de budget, 3 000 salariés) décide de racheter... une société cotée, la Ciat, leader hexagonal du camping. Grâce à l'acquisition de ce fournisseur (pour 59 millions d'euros), la CCAS, qui gère les séjours de vacances et la restauration d'entreprise de plus de 600 000 salariés, devient un géant français du tourisme. Mais cette OPA suscite bien des débats chez les cégétistes. Le propre comité d'entreprise de la CCAS vote contre ! "Quand on a reçu le compte rendu de la CCAS, on a eu l'impression de lire un communiqué boursier, commente un militant, à la fédération CGT des mines et de l'énergie. On parlait de numéraire, d'actions... ça nous a fait un choc !"

Pourquoi un tel "boursicotage" ? "Nous voulions nous renforcer dans le tourisme social, explique-t-on au siège de la CCAS, mais peut-être avons-nous été trop brutaux. Nous avons donné l'impression que nous tournions le dos à nos valeurs." Alors qu'en fait les patrons cégétistes ne font qu'anticiper le tarissement du financement du syndicat. Actuellement, son colossal budget provient des ventes de gaz et d'électricité d'EDF et de GDF Suez. La CCAS reçoit en effet 1 % du chiffre d'affaires. Mais ce financement pourrait être remis en question. La présence d'inspecteurs de la Cour des comptes dans les murs de la CCAS est un signe que le vent tourne. Racheter la Ciat, ce pourrait être une façon de diversifier le financement. Avec cette OPA, c'est un nouveau visage de la CGT qui se dessine, celui de gestionnaire d'entreprise privée. Selon les dernières rumeurs, les dirigeants de la Ciat prépareraient une "augmentation de capital" qui permettrait l'entrée de nouveaux actionnaires. Dans les couloirs de la CGT, on parle d'un renforcement de... André Trigano, le fondateur de la Ciat. Encore des couleuvres à faire avaler aux "purs et durs" du paquebot de Montreuil, le siège de la CGT.

2 - Après la lutte des classes, la "class action"

Thomas Barba incarne cette nouvelle race de délégué syndical, longtemps CGT, qui maîtrise parfaitement l'outil juridique, épluche les bilans des sociétés et regarde à la loupe les conventions sociales pour s'assurer qu'elles sont conformes à la législation. Dès qu'il détecte une faille, il s'y engouffre et lance des recours devant les tribunaux, à la manière des actions collectives américaines (class actions). Et ça peut parfois coûter très cher à l'entreprise. "Nous ne pouvons plus nous contenter de grandes mobilisations et de grands discours pour faire bouger les choses, nous devons aussi mener un syndicalisme de proximité et d'accompagnement", martèle ce fils de républicains espagnols.
Direct et pragmatique, il bouscule les idées reçues, n'en déplaise aux apparatchiks de la centrale. "Mes armes ? Le Code du travail, les droits français et européen." Cadre au Groupe La Poste, il a connu son heure de gloire quand, en 2006, il a obtenu devant les prud'hommes qu'une factrice, qui avait cumulé 574 CDD en dix-neuf ans, reçoive 60 000 euros d'indemnités. Ce n'est pas son seul fait d'armes. A ce jour, il a défendu - avec succès - plus de 130 salariés. Mais Thomas Barba veut aller plus loin. "En multipliant, entre 1990 et 2004, les CDD et les CDI intermittents pour des emplois de guichetier ou de facteur, La Poste a précarisé l'emploi de milliers de salariés. Dans 80 % des cas, ce sont des femmes, il y a donc discrimination. J'ai saisi la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité afin d'inciter La Poste à réparer ce préjudice", précise-t-il.

Depuis trois ans, il se démène aussi pour que les 100 000 facteurs bénéficient d'un temps d'habillage-déshabillage et d'une indemnité pour le nettoyage de leur tenue. Une idée qu'il a eue en dénichant un arrêt de la Cour de cassation du 26 janvier 2005. "Le magistrat précise que, lorsque la tenue est rendue obligatoire, il faut prévoir un temps pour se changer, ou alors verser des contreparties financières. Comme le port de la tenue est un critère de notation des facteurs, il est difficile, pour l'employeur, de contester son caractère obligatoire", souligne-t-il avec malice. Le 24 février dernier, la cour d'appel de Toulouse lui a donné partiellement raison en condamnant La Poste à verser aux facteurs 5 euros par semaine pour frais d'entretien de leur tenue, avec un rappel sur cinq ans. Soit, pour chaque facteur, une indemnité de 1 150 euros. La note atteindrait 115 millions d'euros la première année, et 23 millions les années suivantes. La Poste s'est pourvue en cassation. Et Thomas Barba, qui pourrait facilement trouver un job dans un grand cabinet anglo-saxon, fait un tabac chez des syndicats concurrents, comme la CFTC et SUD. Tandis que, dans son propre camp, ses succès agacent. Certains cégétistes lui reprochent d'"américaniser" la lutte syndicale. Si bien qu'en août dernier il a claqué la porte de son organisation, après trente-six ans de militantisme. Il n'est jamais bon d'être précurseur.

3 - Des délégués prennent 10 % aux salariés défendus

Facturer des honoraires pour assurer la défense de son client ? Un procédé normal de la part d'avocats ou de conseils. Moins de la part de cégétistes ! C'est pourtant ce qui se serait passé en 2007, à l'union locale de Castres, où des "camarades" auraient prélevé sans barguigner des pourcentages sur les indemnités que recevaient les plaignants. Voilà une pratique qui bafoue les valeurs de fraternité de la CGT. Elle en est même tellement éloignée qu'elle est... illégale !
C'est un cégétiste à la retraite qui, le premier, a brisé l'omerta. Francisco Banegil intente actuellement un procès à l'union locale CGT de Castres. Après l'avoir défendu contre son employeur (un groupe minier), ses dirigeants l'auraient contraint à leur reverser, en 2007, 10 % de son indemnité, soit 6 500 euros. Ce paiement aurait en effet conditionné la remise du chèque libellé par son ancien employeur, d'un montant de 65 000 euros. "ça n'a pas été facile, raconte Francisco Banegil, car je suis adhérent à la CGT depuis quarante ans. J'ai tout tenté pour éviter le procès. J'ai écrit à plusieurs reprises à l'union locale pour qu'elle me restitue cet argent. Début 2008, l'union départementale CGT du Tarn et l'union locale des retraités de la CGT m'ont soutenu en jouant les médiateurs. En vain. Il a fallu aussi trouver un avocat qui veuille bien me défendre. Personne ne voulait s'attaquer à la CGT."
Il faut dire que l'affaire est très sensible sur le plan local. Mais Francisco Banegil veut que la vérité éclate. Au cours de l'instruction, il réussit à se procurer cinq "contrats de services" édités par l'union locale de Castres. Dans ces documents, les personnes signataires s'engagent à reverser 10 % des éventuels gains obtenus à la suite d'une décision de justice ou d'une transaction. Il obtient aussi le témoignage d'un ancien salarié de cette union locale qui confirme que cette pratique était déjà monnaie courante entre 1998 et 2003. Pour l'avocat du plaignant, Eric Soulans, que nous avons contacté, "le fait marquant dans cette affaire, c'est qu'une organisation syndicale a pu institutionnaliser un système illégal de collecte d'argent. Car un syndicat n'a bien sûr pas le droit de facturer des honoraires aux salariés dont il assure la défense." Pour l'union locale CGT, cette somme correspond à un don. Le tribunal d'instance de Castres tranchera le 4 mai. Le plus troublant, dans cette histoire, c'est l'absence de réaction des cadres de la confédération, la "tête" politique de la CGT. Comme l'affirme Francisco Banegil, "la centrale de Montreuil a été alertée par courrier et de vive voix par certains camarades, mais n'a jamais pris position."

4 - Le syndicat n'a rien à envier aux patrons voyous

Lorsqu'en 2001 Philippe Chabin, secrétaire d'un comité d'établissement (CE) de la SNCF, détecte une "anomalie" dans la répartition de la dotation que lui verse la SNCF, il n'imagine pas dans quel engrenage il met le doigt. "Tous les ans, 200 000 euros s'égaraient dans la nature. J'ai voulu alerter les instances fédérales de la CGT", raconte ce cheminot, syndiqué depuis 1985. La CGT est en effet majoritaire dans la quasi-totalité des 26 comités d'établissement de la SNCF. Trop zélé, Philippe Chabin ? Sans doute. "En 2006, j'ai été écarté des listes électorales par la CGT. J'ai perdu mon poste de secrétaire du comité d'établissement. Dans la foulée, des salariés CGT du CE qui m'avaient soutenu ont eu des problèmes." Telle Malika Duraud, assistante aux ressources humaines et cégétiste convaincue. A l'instar de la trentaine de salariés qui travaillent dans ce comité, elle n'a pas un statut de cheminot, mais un contrat de droit privé. Elle est donc vulnérable. "On a voulu supprimer mon poste, puis on m'a mise au placard, témoigne-t-elle. J'ai subi toutes sortes de brimades. Fin 2008, on m'a notamment demandé de travailler entre Noël et le jour de l'An, alors que les bureaux étaient fermés." A qui se plaindre, quand l'employeur et le syndicat sont tous les deux cégétistes ? Seule solution : saisir les prud'hommes. Fin 2009, les sages rendent leur verdict : "Les instances dirigeantes se sont servies de leur autorité patronale pour la faire craquer, elles méritent le titre de patrons voyous", écrivent-ils carrément, avant de condamner le comité d'établissement à lui verser 15 000 euros pour "harcèlement moral" - décision qui fait actuellement l'objet d'un appel.

"Ce sont des pratiques que la CGT ne tolérerait pas si elles émanaient d'un dirigeant d'entreprise, s'emporte Philippe Chabin. Et encore, si elles ne concernaient que quelques individus, mais on trouve des cas similaires dans d'autres comités d'établissement, notamment à Lyon ou à Tours."
Aujourd'hui, Malika travaille toujours au CE. A mi-temps. "J'ai écrit à Bernard Thibault. Il ne m'a jamais répondu, raconte-t-elle. Pourtant, il doit savoir ce qui se passe, puisque sa femme travaille au comité central d'entreprise (CCE) de la SNCF." Mais ce CCE, qui regroupe plus de 300 personnes, donne-t-il le mauvais exemple ? Une vingtaine de cadres et de salariés y auraient été licenciés ces dernières années. Fin 2009, sa direction a même été épinglée par les prud'hommes pour trois cas de harcèlement. Là encore, les décisions sont en appel. "Il y a eu discrimination à l'égard de ces anciennes cégétistes qui avaient créé un syndicat dissident", explique leur avocat, Me Burget. La CGT condamnée pour non-respect des pratiques syndicales ? Un comble !
Fin 2009, le CCE de la SNCF, contrôlé par la CGT, est accusé de discrimination syndicale à l'encontre de cégétistes dissidents. Un comble !
A la Caisse centrale d'activités sociales, la structure (contrôlée par la CGT) qui gère les ?uvres sociales d'EDF-GDF Suez, ce n'est pas mieux. "Climat délétère", "relents de stalinisme mâtiné de management dur", rapportent les témoins. Grève des salariés, mises au placard, licenciements brutaux, et même un suicide, fin 2009. Pour une CGT qui a fait de la souffrance au travail un cheval de bataille et qui, fin mars, s'est engagée aux côtés du Medef et des autres syndicats pour lutter contre la violence au travail, ces exemples font désordre. "Mieux prévenir le harcèlement, le réduire et, si possible, l'éliminer", préconise l'accord. Il y a du boulot. Même à la CGT.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede leo » 18 Juin 2010, 12:05

C'est en s'épurant que le parti se renforce !


Air France : La direction de la CGT «fait le ménage», le patron applaudit

Le Bureau national CGT d'Air France vient d'exclure huit élus du personnel et responsables CGT d'Orly-Nord (ateliers de maintenance aérienne) que lui et Air France considèrent comme des empêcheurs de négocier en rond.

À son arrivée à la tête de la CGT, Thibault avait annoncé vouloir passer d'un « syndicalisme de contestation » à un « syndicalisme de proposition ». Si cela ne changeait pas grand-chose à la politique de la CGT sur le fond, cela a entraîné des changements sur la forme.

À Orly-Nord, cela s'est traduit lors d'un mouvement de protestation (refus de signature des bons de travaux) par un désaveu de la section CGT. En même temps un accord secret, vis-à-vis des travailleurs, était signé entre Air France et la direction de la CGT, qui s'engageait à interdire de tels mouvements et à mieux contrôler ses sections syndicales.

Les désaveux ont continué à pleuvoir quand les militants CGT d'Orly ont organisé des débrayages et manifestations sur les salaires à l'aérogare... alors que le Bureau national CGT venait de signer un accord entérinant une baisse de pouvoir d'achat.

Dans la foulée, un vent de contestation souffla sur le congrès de la CGT Air France avec, du jamais-vu, deux candidatures au poste de secrétaire général. Depuis, le Bureau national n'a eu de cesse de chercher à se débarrasser des oppositions dans différents secteurs : au Commercial à Montreuil, à Orly Escale, au Fret Orly et Roissy, au Siège, au Bourget. Et bien sûr à Orly-Nord, où la section CGT a aussi soutenu à diverses reprises les salariés de la cantine en grève contre leurs employeurs, qui sont des élus CGT du Comité d'entreprise (CE) mais ont des méthodes de patrons. Ce soutien a évidemment déplu aux bureaucrates de l'appareil.

Alors, sous prétexte d'adapter ses structures aux nouvelles divisions administratives d'Air France, la direction de la CGT a décidé, il y a un an, de réduire le nombre des sections syndicales du secteur industriel (Orly-Nord, Roissy, Le Bourget, Paray et Toulouse) en les fusionnant en une seule section dite DGI. Cela noyait dans un vaste ensemble des sections contestant la direction du syndicat et faisait que les responsables de la section DGI, désignés par la direction nationale, ne dépendaient plus que d'elle.

N'y voyant pas malice, certaines sections ont approuvé cette fusion forcée, sans même consulter leurs syndiqués. En revanche les syndiqués d'Orly-Nord ont voté contre. Qu'à cela ne tienne, le Bureau national de la CGT est passé outre et, s'asseyant sur ses propres statuts, a fait savoir à Air France que, cette section locale n'existant plus, ses représentants et délégués syndicaux n'avaient plus de mandat.

Mais, même si Air France a accordé plus de moyens aux permanents de la section DGI, celle-ci n'a pratiquement personne de connu à Orly-Nord. Et la direction de la CGT a beau faire venir des gens à elle depuis d'autres sites, ceux auxquels les travailleurs s'adressent sont les militants de la section dissidente. Ce sont eux qu'ils voient dans les ateliers, eux qui interviennent comme délégués du personnel, même si le patron les écarte des réunions de secteur au profit de la CGT « dans la ligne ».

Lors de récentes élections aux CHS-CT (Comités hygiène et sécurité-conditions de travail), la direction de la CGT et celle d'Air France ont cru porter un coup aux dissidents, la CGT DGI ne les présentant pas. Ils ont pourtant réussi à se faire élire, alors que les candidats de la CGT officielle étaient blackboulés.

Air France a voulu faire casser ces élections. Sans succès. La direction de la CGT, elle, a décidé, selon un de ses membres, de « faire le ménage », en excluant des syndicalistes trop liés aux travailleurs.

Orly-Nord n'est pas seul concerné : la section du Bourget a été écartée ; au Fret Roissy, une section de 80 syndiqués a de fait disparu ; au Commercial et au Siège, des militants n'approuvant pas l'orientation de la CGT nationale ont été mis sur la touche...

Pour collaborer avec les représentants de la compagnie, les dirigeants de la CGT sont prêts à casser des sections dont les militants considèrent, à juste titre, qu'obtenir du patron un brevet de partenaire responsable n'a rien à voir avec l'intérêt des travailleurs.

À Orly-Nord, il n'est pas sûr que le patron et ceux qui veulent l'aider à écarter des syndicalistes soutenus par le personnel parviennent à faire taire ces derniers. Et c'est tant mieux parce que, face à la crise, des militants soucieux de défendre les intérêts de la classe ouvrière sont plus indispensables que jamais.

Correspondant LO

Lutte Ouvrière n°2185 du 18 juin 2010
http://www.lutte-ouvriere-journal.org/? ... 2185&id=40
leo
 
Messages: 252
Enregistré le: 17 Avr 2009, 18:29

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede berneri » 18 Juin 2010, 17:57

une nouvelle chasse au moutons noirs mais version CGT cette fois ...?
La Confédération fait éliminer la CGT à Renault Douai !

http://ouvalacgt.over-blog.com/article- ... nt63188505
berneri
 
Messages: 380
Enregistré le: 20 Sep 2009, 19:58

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede RickRoll » 18 Juin 2010, 21:00

C'était assez connu que c'était une section lutte de classe assez radicale. D'ailleurs si mes souvenirs sont exacts, les syndicalistes CGT de Douai l'ont senti venir dès le moment où les cotisations ont été gérées par le fédéral (pour être dispatchées ensuite).
RickRoll
 

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede leo » 21 Juin 2010, 04:47

Et hop !

Panne de courant à la CGT Énergie

Le puissant syndicat CGT Mines-Énergie (FNME), dirigé par Frédéric Imbrecht, successeur annoncé de Bernard Thibault à la tête de la CGT, est en baisse mais n’a pas hésité à éjecter des dizaines de militants à la suite d’une crise dans l’une de ses branches. Au point que le syndicat CGT des fonctions centrales EDF et activités sociales a récemment décidé de rejoindre SUD Énergie, après avoir essuyé un refus d’affiliation à la FNME, cinq procès et quelques actions musclées. Les ex-cégétistes reprochent à leur fédération le refus « d’adhérents et de militants qui se sont engagés sur des orientations de luttes revendicatives claires, qui ont refusé d’accompagner la destruction des acquis statutaires du personnel et des droits des salariés ». En résumé, le courant ne passe plus.

http://www.politis.fr/Ici,10825.html
leo
 
Messages: 252
Enregistré le: 17 Avr 2009, 18:29

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede leo » 27 Oct 2010, 22:24

Permanents CGT payés aux frais de la Mairie de Paris. C'est pas nouveau.
D'accord, Libé et Capital ne sont pas des canaux d'expression du prolétariat révolutionnaire...
Mais quand même.

Quand je pense à ceux qui rêvent encore (si ! si !, ça existe) de transformer la CGT en un vrai outil de la lutte de classe...

La compétition à mort entre les syndicats (dans la perspective des élections syndicales de 2013) nous réserve bien des fuites et des infos croustillantes sur la réalité du syndicalisme réellement existent.


* * * *
Emplois fictifs à Paris: sous Delanoë aussi ?

La mairie (PS) a démenti, ce mercredi, une information du magazine Capital selon laquelle Bertrand Delanoë salarie, depuis son élection en 2001, «une bonne trentaine de permanents CGT, planqués dans l’une des mutuelles de la ville, la MCVPAP» (Mutuelle complémentaire de la ville de Paris, de l’Assistance Publique et des administrations annexes).
Dans un communiqué, la Ville conteste en avoir pris l’«initiative», les décharges de service de ces «correspondants sociaux» ayant été «instituées en 1948» par une note de service du préfet de la Seine.

Les «correspondants sociaux» sont des agents de la ville de Paris qui bénéficient d’une décharge totale ou partielle de service pour aider leurs collègues de travail dans leurs démarches auprès du centre 602 de Sécurité sociale, géré par la MCVPAP, ou de la MCVPAP.

Dans un audit de 2005, l’inspection générale de la capitale avait chiffré le coût de ces «correspondants sociaux» à 1,187 million d’euros en 2004, pour 35,37 équivalents temps plein, la mutuelle bénéficiaire des décharges de service étant toujours, à une exception près, la MCVPAP.

Statuts sans «véritable fondement juridique»

L’inspection relevait que leur statut «n’a pas de véritable fondement juridique», la note de service de 1948 ainsi que celle qui avait suivi en 1975 du préfet de Paris sur le même sujet n’ayant «qu’une valeur juridique extrêmement faible, pour ne pas dire nulle».

Sur les 35,37 équivalents temps plein répertoriés en 2004 par l’inspection, il y avait 11 «correspondants sociaux» «à 100%», au sein de trois directions de la ville.
L’audit avait proposé de supprimer les correspondants sociaux «dans un délai de trois ou quatre ans», notamment parce que «les intéressés étaient systématiquement choisis parmi les membres de la MCVPAP». Plusieurs organisations syndicales (CFTC, CFDT, Autonome Unsa) étaient revenus à la charge ensuite auprès de Delanoë, notamment après sa réélection en 2008.

Selon le communiqué de la mairie, «la collectivité a décidé de ne pas remplacer les correspondants "permanents" partant à la retraite» et «les agents déchargés à temps plein de leurs activités sont passés de sept à cinq». «Des discussions ont été ouvertes avec la MCVPAP pour examiner, dans un contexte juridique non stabilisé, les modalités de régularisation dans les mois qui viennent de ces agents», a justifié la mairie.
(Source AFP)


http://www.liberation.fr/politiques/010 ... anents-cgt
= =
Exclusif

Emplois fictifs à la mairie de Paris : Delanoë pire que Chirac !


La mairie de Paris n’en aura donc jamais fini avec les emplois fictifs. Lorsqu’il tenait l’Hôtel de ville, on le sait, Jacques Chirac y appointait discrètement 21 camarades, qui travaillaient en réalité pour le RPR – il vient d’ailleurs de rembourser (avec l’UMP) 2,2 millions d’euros à la mairie, ce qui est quand même la moindre des choses.

Eh bien, selon nos informations, Bertrand Delanoë fait mieux encore. Voilà 9 ans qu'il finance avec l’argent du contribuable une bonne trentaine de postes de permanents CGT, planqués dans une des mutuelles de la ville, la MCVPAP.
Dans un rapport au vitriol, l’inspection générale de la capitale chiffre à 1,2 million d’euros par an le coût de ce petit cadeau, consenti «sans aucun fondement juridique» à l’organisation de Bernard Thibault. On peut donc estimer que plus de 10 millions d’euros ont été consacrés depuis 2001 à cette œuvre charitable. Cinq fois plus que les frasques de Jacques Chirac.

Même en s’y mettant à deux, Bertrand Delanoë et Bernard Thibault vont avoir du mal à rembourser…

http://www.capital.fr/a-la-une/actualit ... rac-541472

= = =
leo
 
Messages: 252
Enregistré le: 17 Avr 2009, 18:29

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede hocus » 03 Nov 2010, 03:30

Quand un SO se conduit exactement comme des sales flicaillons racistes de merde :

http://img227.imageshack.us/slideshow/w ... 984362.jpg
hocus
 
Messages: 167
Enregistré le: 17 Fév 2010, 17:03

PrécédenteSuivante

Retourner vers Syndicats, associations, mouvements sociaux

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun-e utilisateur-trice enregistré-e et 54 invités