CGT

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 » 22 Juil 2009, 22:05

Fédération METALLURGIE : a écrit:MAINTENIR L’OUTIL DE TRAVAIL ET LES EMPLOIS INDUSTRIELS, C’EST POSSIBLE !

Depuis plusieurs jours, certains essaient de réduire les luttes sociales dans notre pays en un combat souvent désespéré autour de l’obtention de primes dites « à la valise ». Les témoignages et les images « choc » se multiplient dans de nombreux médias autour d’entreprises comme SKF, NEW FABRIS, NORTEL etc.

Au cours du premier trimestre 2009, on évoquait les séquestrations de dirigeants d’entreprise en parlant déjà de violences comme chez CATERPILAR ou encore MOLEX.

Nous comprenons les tensions qui existent, le désespoir qui gagne les salariés. Depuis plusieurs mois, notre fédération s’inquiète du manque de dialogue social dans les entreprises et des comportements de « patrons voyous » qui agissent souvent en toute impunité.

En voulant faire croire aux salariés que les caisses sont vides, on assiste à une poursuite de distribution de parachutes dorés, de dividendes aux actionnaires, de stock-options…

Face à cette violence patronale, des salariés utilisent des formes d’action qui reflètent leur désespoir et un manque de perspective d’avenir. Ces combats pour les indemnités de départ en sont la terrible illustration et ne résolvent en rien les problèmes de fond.

Cette situation interpelle toute la société française. La crise mondiale n’explique pas tout. En tout cas, elle ne légitime pas des décisions et des mesures qui aggravent la situation économique et sociale.

Les positions dogmatiques autour du déclin inéluctable de l’industrie et de ses emplois ne datent pas d’hier. La CGT a toujours combattu ces idées et l’actualité récente montre que des victoires sont possibles, que cette casse industrielle n’est pas la solution.

PLUSIEURS EXEMPLES MERITERAIENT PLUS D’ATTENTION MEDIATIQUE ET DES PROLONGEMENTS POLITIQUES.

- les salariés de la SBFM, une fonderie automobile, ont préservé leur outil de travail et 100% des emplois de leur site après plusieurs mois de lutte. En étant racheter par RENAULT, ils viennent de faire la démonstration que les politiques d’externalisation des productions de la part des grands groupes, ne sont pas des solutions économiquement et industriellement efficaces. Ils ont fait la démonstration que les entreprises industrielles ont besoin d’être orientées vers des projets industriels et que les seules logiques financières conduisent au pire.
- Les salariés des groupes SONAS, WAGON ou RENCAST ont obtenu des résultats très importants tant sur le maintien des sites de production que sur les emplois concernés
Dans tous ces cas, les projets industriels soutenus par les salariés et leurs organisations syndicales ont contraint les donneurs d’ordre et les pouvoirs publics, à discuter en direct et à travailler sur le long terme. Dans tous ces cas, la force syndicale, c'est-à-dire le nombre de syndiqués, a constitué un atout important.

CES SUCCES TRES IMPORTANTS EN APPELENT D’AUTRES TRES RAPIDEMENT, NOUS PENSONS A MOLEX OU A LA REPARATION NAVALE MARSEILLAISE.

Cette période de congés ne constitue pas une trêve dans les mobilisations pour nous. Des solutions de reprise d’activités doivent être trouvées rapidement chez MOLEX par exemple.

Ces batailles symbolisent l’engagement de toute la CGT autour de la reconquête industrielle et des nombreux emplois à préserver ou à conquérir dans les entreprises. Ces actions trouveront des prolongements nationaux dès la rentrée de septembre dans la campagne nationale engagée par la CGT depuis le début de l’année.

Montreuil, le mardi 22 juillet 2009


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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Pïérô » 23 Juil 2009, 00:30

Breaking The Law a écrit:LA cgt est donc bien un syndicat légaliste et non révolutionnaire , ni de lutte.

tu te réveilles ? :wink:
non révolutionnaire c'est sûr depuis longtemps. D'ailleurs est-ce que le syndicalisme est révolutionnaire en soit, moi j'en sais rien par exemple. Je parle d'avantage d'outil et de dynamique, et en loccurence de dynamique révolutionnaire.
Par contre contrairement à la CFDT par exemple on peut encore ranger la CGT à la fois dans le cadre légaliste et de lutte. Le prochain congrès, même s'il s'annonce en continuité d'un tournant de plus en plus collaborationiste, permettra de voir quels sont les rapports de forces internes, car il y a encore des oppositions vives face à la direction de ce syndicat.
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede leo » 23 Juil 2009, 15:34

Difficile d’aborder cela car les problématiques sont nombreuses et s’entrecroisent souvent.

Quelques remarques générales.

Sur le syndicalisme en général

Je crois que la tendance générale du syndicalisme à s’intégrer au capitalisme se poursuit.
En France il prend la forme d’un émiettement considérable des organisations de type confédéral (nationale) en même temps que se réduit considérablement le nombre de syndiqués et encore plus de militants syndicaux. Huit ( ! ) confédérations nationales pour moins de 8% de syndiqués !
Dans le cadre de ce processus d’intégration, la tendance est à l’affaiblissement progressif des capacités et volontés de lutte des organisations syndicales au profit de la recherche de compromis, de maintenir ou développer une structure reconnue, financée (par les aides publiques ou les dons et autres rémunérations du privé), et que la concurrence des bureaucraties entre elles ne peut qu’aviver et accélérer.

La présence du syndicalisme.
1) Là où les salariés sont les plus nombreux (les PME), le syndicalisme est globalement absent, surtout dans les petites qui sont les plus nombreuses.

2) Dans les grandes entreprises, la force et la présence des syndicats s’amenuise à mesure que se réduit le nombre et la dimension des sites de production, de travail.

3) Le dernier bastion du syndicalisme est celui du secteur d’Etat au sens large (fonctions publiques diverses – nationale, territoriale, hospitalière -, entreprises d’origine publiques en cours de privatisations.
Or ce secteur est lui-même en cours de réduction accéléré des effectifs.

Bref, pour des raisons objectives de réorganisation du salariat, le syndicalisme est en cours d’affaiblissement.

Et, n’étant pas trotskiste, je ne crois pas que cela soit une question de “direction” réformiste qu’il faudrait remplacer par une autre, plus “révolutionnaire”.

Sur la CGT

Il n’est pas nécessaire d’avoir une boule de cristal pour deviner ce qui va se passer.
Cela s’appelle recentrage, c'est-à-dire se retrouver au « centre » du jeu syndical, de cette inter-syndicale nationale que nous connaissons depuis près d’un an. Le « centre » signifiant le point d’articulation, de jonction, de compromis entre tout ce petit monde des directions syndicales. Cela suppose donc un rapprochement avec l’autre grand syndicat qui compte dans ce pays ; la CFDT. L’axe essentiel est donc CGT-CFDT. Les 6 autres confédérations suivent. Fondamentalement parce qu’elles sont d’accord et sans doute aussi car sans peu de moyens et/ou de volonté de tracer une autre voie.

Sans doute ce recentrage de la CGT provoque et va provoquer des résistances ici ou là. Je n’aime pas faire des pronostics (et j’aime bien les surprises) mais je ne vois pas de courants importants pouvant infléchir cette tendance. D’autant que, parmi les “opposants” internes dans la CGT (genre UD-Paris), on peut avoir de sérieux doute sur le fait d’y voir une opposition porteuse de transformation libertaire, de modes de luttes auto-organisés et donc de l’intérêt d’en faire des alliés !
Mais principalement, pour les raisons évoquées plus haut d’affaiblissement du syndicalisme et de sa tendance à l’intégration. Car les courants militants, ce qu’ils font, ce qu’ils sont prêts à faire (c’est aussi une question d’“imaginaire”) sont aussi le produit d’une situation, d’un contexte. Et le contexte présent n’est pas à la radicalisation. En interne, le conformisme et le patriotisme d’organisation sont déjà de puissants facteurs de normalisation. Plus globalement, le discours de la “crise” fait peur. C’est sa fonction principale. Et la peur, et la menace qu’elle contient, ont toujours mieux discipliné les populations que n’importe qu’elle autre message.

Et là, il ne faut pas se tromper d’analyse ni de période. Il n’y a pas aujourd’hui d’un côté des directions syndicales « molles » et de l’autre une base « radicale », prête à tout, à déborder, à en découdre, etc. Ici ou là, il y a bien des énervements (séquestrations, menaces de sabotages…), mais globalement les travailleurs sont sur la défensive. Car cela fait plus de 30 ans qu’ils sont sur la défensive ! Cela fait, depuis la fin des « 30 glorieuses » (vers 1977-79) que le nouveau schéma de l’expansion capitaliste (des richesses et des profits) s’est fait sous le régime d’une crise/restructuration permanente du côté des salariés (intérimaires, externalisation/sous-traitance, robotisation, management par objectifs, délocalisations, temps partiels, etc…). Par ailleurs, les grandes bagarres générales sur le salariat (les retraites) ont été perdues et aujourd’hui plus personne ne conteste l’allongement continu des années de travail et de cotisation.
Comme disait Antigone dans un autre topic les travailleurs se font virer « en chialant » après des années et des années de boîte. Sauf que certains ont 25 ans, d’autres 45, 50 ans et plus. Et qu’aujourd’hui, les “accompagnements sociaux” aux licenciements (qui étaient des “amortisseurs” dans le langage convenu) sont beaucoup moindres que dans les années 80-90, et que l’âge de la retraite s’est allongé (plus de plan sociaux avec pré-retraites à 53 ans !).

Avoir un œil sur la CGT ?
Oui, sans doute, comme sur le reste.
Et en ce qui me concerne, avec un niveau d’espérance assez faible.
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Breaking The Law » 23 Juil 2009, 19:51

Ce n'est pas tant une question de nombre de syndiqués que de la réelle representation des syndicats et de leur politiques. Les syndicats ne marchent que pour eux et leur petites combines avec l'etat et les entreprises ne marche pas . Hier c'était des casseurs de grève , aujourd'hui ce sont des vendus du capitalisme , toujours les memes idées et les memes politiques. Tout ça pour dire qu'avec 100 000 hommes motivés les puissants pourraient avoir peur mais avec 10 millions de syndiqués les patrons rigolent...
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Arthur » 24 Juil 2009, 14:00

Comme souvent la dénonciation de pratiques syndicales réformistes s'accompagnent d'un rejet du syndicalisme en général.
Depuis son origine ont cohabité, au début au sein de mêmes organisations, une tendance réformiste et une autre révolutionnaire.

La difficulté pour le Syndicalisme Révolutionnaire est de devoir faire front aux attaques - non concertées, faut pas verser dans la paranoia - du patronat et de l'Etat, des syndicalistes réformistes, des gauchistes et de larges fractions de l'anarchisme organisé, ou des tenant de l'autonomie diffuse.

La qualité des échanges réclamerait cependant que chacun puisse argumenter sans avoir recours à l'amalgame.
En ce sens les interrogations de Quierrot
D'ailleurs est-ce que le syndicalisme est révolutionnaire en soit, moi j'en sais rien par exemple

Qui n'en sont pas vraiment, je crois, nous permettent de mesurer tout ce qui fait la différence entre des organisations syndicales comme les SUDs qui engrangent aujourd'hui la venue de salariés en demande de radicalité apparente et la CNT-f qui cherche à s'inscrire, parfois difficilement, dans une pratique révolutionnaire ayant pour objectif la syndicalisation des moyens de production.

Fraternelles Salutations Syndicalistes.
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Pïérô » 24 Juil 2009, 15:05

Il ne faut pas tout vouloir comme celà interprêter et je ne me sent pas éloigné d'ailleurs de ce que tu dis. Mais il est vrai que je parlerai d'avantage de pratiques révolutionnaires. On peut encore en rencontrer dans certains secteurs de la CGT d'ailleurs, de moins en moins certes. Je contribue avec d'autres camarades à apporter du sens et du contenu dans le syndicat, et dans l'interpro qui me semble être un travail essentiel (et qui est pour la socialisation des moyens de production :wink: ). Il est vrai que je me sent aussi à la fois du courant syndicaliste révolutionnaire mais aussi du conseillisme (du conseillisme libertaire s'entend), d'où cette question autour de la nature du syndicalisme que l'on peut en effet interroger sans pour autant le rejeter. Il y aurait matière à ouvrir un topic en effet sur ces questions, et qui pourrait être moins caricatural et certainement plus enrichissant que le topic que l'on a vu déjà ici sur la question du syndicalisme d'ailleurs...
Sur la question de la syndicalisation ou de la socialisation, celà renvoie au débat historique entre anarcho-syndicalistes, et le projet expliqué par Pierre Besnard dans "Le monde nouveau", et une vision communiste libertaire plus conseilliste. Il y aurait sans doute matière à lancer un topic là dessus aussi...
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Arthur » 25 Juil 2009, 11:16

dans l'interpro qui me semble être un travail essentiel


Si, sans conteste et dans l'esprit de la Fédération des Bourses du Travail, le travail interpro permet l'unité de classe et combat le corporatisme, n'est-il pas devenu le lieu d'un travail politique où s'opposent les différentes "chapelles" pour la conquête de zones d'influances et des futurs militants de leurs organisations spécifiques ?
N'est-ce pas là que le NPA est venu pécher une partie de son renouveau ?
Et si le NPA nous fait une relecture de la créaton du PCF, les anarchistes doivent-ils y participer, en leur abandonnant le syndicalisme comme ils l'ont fait dans les années 20 ?

Si les militants syndicaux s'investissent tant dans ce travail interpro, n'est-ce pas la preuve que le syndicalisme d'entreprise qui a anéanti le syndicalisme d'industrie, à vocation réellement révolutionnaire, a ammené les syndicalistes à renoncer a faire de leur organisation l'outil de la transformation sociale ?
Les difficultes de Solidaire à construire ce syndicalisme d'industrie, les relents d'Humanisme que l'on constate dans le positionnement de ces militants sur la question de sans-papiers - par exemple, montre à mon sens la faiblesse -dit sans anémosité - d'un syndicalisme ne s'inscrivant pas dans un projet révolutionnaire.

Fraternelles Salutations Syndicalistes.
Arthur
 

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Pïérô » 25 Juil 2009, 12:47

On rentre dans ce débat qui va nous faire partir en hs par rapport au titre de ce topic, et c'est pourquoi je pense et dit encore qu'un topic sur le sujet serait intéressant. Je prend le syndicat pour ce qu'il est, un outil qui en ce qui concerne le syndicat où je suis, dans le département ou je suis, me parrait pleinement approprié. Les libertaires pèsent beaucoup, parce qu'ils sont actifs, dans la vie et le contenu du Solidaires local. Celà a joué notamment dans la sortie de l'intersyndicale locale. La CNT, disparue depuis, n'a jamais dépassé les effectifs du moindre groupe anar du coin là où je suis, et la plupart des ex membres de la CNT font du bon boulot syndical dans les SUDs et dans Solidaires. Je ne prend pas non plus le syndicat dans lequel je suis pour une chapelle et ne me sent pas en concurrence avec d'autres et notamment avec la CNT dans laquelle se mène aussi un boulot syndical intéressant même si l'on sait que malheureusement il y en a dedans qui confondent syndicat et organisation politique, mais je sais Arthur que tu ne fais pas partie de cette sensibilité. De fait une crise de plus en plus importante se profile dans la CNT, et quelques uns de ces membres les plus actifs dans le domaine syndical sont même partis à la CGT pour sortir un peu du gettho. En disant celà je ne souhaite pas non plus la mort de cet espace syndicaliste révolutionnaire, il me parait important même si ce n'est pas mon choix actuel que ce type d'espace puisse aussi se développer.
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Arthur » 25 Juil 2009, 14:53

Je me souviens d'un camarade du syndicat du Commerce CNT qui se désespérait, seul militant syndical sur sa boite, d'avoir favorisé, bien malgré lui, l'adhésion de certains de ses collègues à la CGT.
Tout ça me semble cependant parfaitement compréhensible.
Ayant expliqué à ses collègues, par la parole ou par tracts, qu'il fallait s'organiser face à l'attitude offensive de leur employeur, ceux-ci ont été rapidement convaincu de cette nécessité.
Mais quand un travailleur intègre la notion de lutte de classe, sa première réaction reste de se tourner vers l'organisation syndicale qui lui semble la plus puissante donc la plus à même d'établir un rapport de force favorable face au patronat.
Ce camarade avait échoué a démontrer en quoi le syndicalisme révolutionnaire de la CNT était différent et donc porteur de pratiques, de fonctionnement et d'un projet bien éloigné de celui de la CGT ou de toute autre organisation syndicale existante.
Mais peut-être n'en était-il pas lui même convaincu, comme d'ailleurs nos ex-camarades partis rejoindre SUD ou la CGT. 50 ans d'hégémonie stalinienne ont laissé une partie du mouvement libertaire à la ramasse et prêt à singer, sous prétexte d'une efficacité qui reste à prouver, la première pratique de casse du mouvement ouvrier comme l'est le syndicalisme d'entreprise.

De fait une crise de plus en plus importante se profile dans la CNT

Je ne connais pas les informations dont tu sembles disposer et qui te permettent d'annoncer cela.
La CNT-f, comme toutes les organisations connait la lassitude des militants qui leur fait croire un moment que l'herbe est plus verte ailleurs.
Chacun connait l'espérance moyenne de vie d'un militant, et ce quelque soit son organisation. Plus l'organisation est petite, l'engagement militant demandé important, la gratification inexistante et plutôt la mise en accusation fréquente, plus la perte de militants de valeur est visible.
Peu de militants, engagés fortement, soumis à la répression de l'employeur et aux mesquineries d'adhérents de base résistent à l'appel de décharges ou de fonctionnarisation que seuls peuvent offrir des organisations syndicales plus importantes. Souvent les camarades formés à la CNT ont décidé d'aller paître sur ces plus vertes prairies. Qui leur en ferait le reproche ?

Toutes ces choses n'ont que peu d'intérêt.
La différenciation de nos syndicalismes et donc du projet dont ils sont porteurs est bien plus importante, et je constate que tu ne réponds pas à mes interrogations sur syndicalisme d'entreprise et syndicalisme d'industrie.
Je suis personnellement adhérent dans un syndicat d'industie CNT: le syndicat du bâtiment.
Peux-tu m'expliquer pourquoi les travailleurs du bois sont rattachés, à Solidaire, dans un SUD Industrie rassemblant aussi l'automobile, l'ensemble des produit manufacturés, etc ?

Fraternelles Salutations Syndicalistes.
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Pïérô » 25 Juil 2009, 15:17

J'en sais rien mon vieux, tu sais que Solidaires est un espace en recherche et en construction...Je n'ai pas trop envie d'avoir un débat de "boutiquiers" sur cette question, ce n'est d'ailleurs pas comme celà que je voyais les choses, comme je l'ai dit, et malgré le fait que tu cherches à envoyer le débat la dessus. On est en HS par rapport au topic, je t'invite encore à créer un topic là dessus si tu le veux, et je ne dis pas celà pour chercher à me défiler, chacun sait ici que ce n'est pas dans ma nature. :wink:

Edit : Nico37 a lancé un topic là : viewtopic.php?f=12&t=2445&start=0&st=0&sk=t&sd=a
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 » 07 Aoû 2009, 20:22

Quand la CGT mène sa vie de château
Par Marie Huret, publié le 06/08/2009 11:31 - mis à jour le 06/08/2009 12:37

A Courcelle-sur-Yvette, des militants triés sur le volet suivent régulièrement des stages de perfectionnement. Au fil des ans, le décor - un manoir tout confort - s'est modernisé, la pédagogie aussi.
Au bout d'une allée fleurie se dresse le manoir. Des sculptures poussent sur la pelouse bichonnée comme à Versailles. Tout autour, du vert : 7,5 hectares, avec tennis et terrain de basket. Trop chaud pour jouer ce midi. Les invités, en bermuda, se réfugient sous les parasols du "coinvivial" - c'est son nom - où gravitent les gobelets de pastis. Coiffé d'un panama, un jeune sifflote "Sous le soleil exactement...", sans lâcher son guide rouge. Pas le Michelin, l'autre : le Code du travail. Le Routard du cégétiste.

Avant de reprendre les différents combats syndicaux, des militants de la CGT ont suivi un stage de perfectionnement dans l'Essonne.
On se pince pour y croire : des syndicalistes au château ! Plus précisément à Courcelle-sur-Yvette (Essonne), au coeur de la très cossue vallée de Chevreuse, à une heure de Paris. L'ancien moulin, réaménagé en hôtel cosy - salle de cinéma, appareils de muscu, billard... - n'appartient ni au Club Med ni à un riche propriétaire, mais... à la CGT. C'est là que se niche l'académie de la lutte sociale. Des férus de la négo. Des futurs Bernard Thibault. Là que se croisent les hauts potentiels de la confédération : quelque 4 000 militants ingurgitent toute l'année les nouvelles règles de la représentativité ou l'histoire de la scission de 1947. En cette période de crise, les syndicalistes sous pression fourbissent leurs stratégies à Courcelle. Révisent le déminage de plan social. Ne viennent que les stagiaires proposés par leur hiérarchie. Cet été, c'est complet. "Nous veillons à ce qu'il y ait du brassage, mais nous devons refuser du monde, confie Lucien Vives, directeur du centre. L'endroit fait beaucoup d'envieux."

Parfaire sa culture de syndicaliste

Ancienne propriété des Rothschild, puis d'un Russe blanc ayant collaboré avec les Allemands, le manoir fut un bordel pour les officiers de la Wehrmacht... Repris le 24 août 1944 par les Francs-tireurs et partisans (FTP) pour ouvrir le passage au général Leclerc venu libérer Paris, le site a été racheté en 1947 par la CGT, qui le baptisera centre Benoît-Frachon, en référence au résistant communiste, secrétaire général de la confédération de 1945 à 1967. Comme dans un musée, son bureau trône dans une pièce, orné d'un écriteau : "Quiconque néglige sa formation se voue inéluctablement à la stagnation."
L'aphorisme n'a pas pris une ride. Ce matin, le centre tourne à plein régime. En salle n° 3 : les conseillers prud'homaux. Salle n° 4 : les techniciens du spectacle. Salle n° 5 : les cheminots. Ce midi, le chef cuisinier s'apprête à servir 135 couverts, du confit de canard et des haricots verts. "Y a-t-il des régimes particuliers ?" s'enquiert une formatrice. "Des régimes spéciaux ?" s'amuse Marc, 37 ans, chef de cabine et délégué syndical chez Air France, compagnie tenaillée par des menaces de plan social. Encarté depuis 1999, ce bourlingueur originaire de Picardie possède une licence de civilisation scandinave. Parle le portugais. Mais a dû maîtriser un idiome aussi ardu : l'uppercut. Négocier, cela s'apprend. "C'est le nerf de la guerre, souligne Marc. Les dirigeants d'entreprise possèdent un solide bagage intellectuel, il faut nous mettre au niveau."

C'est à Courcelle que se repèrent les cadres de Montreuil

Quand la "cégète" retourne à l'école, la pédagogie pioche dans les sphères de Freinet et Piaget. Le stagiaire est associé à tout : on ne l'abreuve plus de pavés marxistes, on le fait participer. Une révolution amorcée à la fin des années 1990. "Jusque-là, il y avait très peu de débats, plutôt des leçons magistrales, souligne Nicole Franchault, formatrice à Courcelle. Sur l'évolution du salariat, on lisait du Magniadas [un économiste-syndicaliste], on discutait du Magniadas. Aujourd'hui, la formation cherche à rendre le stagiaire acteur."
PowerPoint, jeux de rôles et cas pratiques musclent le contenu. Réunies autour d'une table en U, une douzaine de recrues suivent la session "Formation de formateurs". Il y a là un conducteur de bus d'Evry, un camarade de la Fédération de la construction, une élue de l'Union départementale de Montpellier... Chacun apprend à animer un groupe. En langage Courcelle, ça s'appelle la théorie du Mecc : motiver-entreprendre-chercher-construire.
Démonstration avec Franck, 42 ans, tunique blanche et cheveux longs. Cet élagueur à la mairie d'Evreux, membre de la commission exécutive de la CGT pour la fonction publique territoriale, interpelle ses camarades : "Si un élément perturbateur me pourrit une formation, je l'isole ?" Réponse de Nicole Franchault : "Ce serait au groupe de lui dire : "Ça suffit !"" Franck a déjà suivi deux sessions de direction au manoir : "Cela donne de l'assurance, explique-t-il. J'ai dû négocier avec Bernard Debré quand il était encore maire d'Evreux. Il faut maîtriser à fond sa prise de parole, en gardant un certain culot ; je l'ai appris ici."

A chacun son fief
C'est une première : le n° 1 de la CGT, Bernard Thibault, se rendra cet été au château de Bierville, comme invité de l'université d'été de la CFDT (du 25 au 28 août). Nichée à Boissy-la-Rivière (Essonne), l'élégante propriété - tennis, minigolf, salons - sert de centre de formation à la CFDT. Une riche famille proche de Napoléon en fut propriétaire. C'est d'abord la CFTC qui, en 1950, hérita du domaine, à la mort de son propriétaire, le député Marc Sangnier, polytechnicien issu de la grande bourgeoisie. Après la scission de 1964 et la naissance de la CFDT, celle-ci a récupéré le lieu.
De son côté, Force ouvrière forme ses stagiaires au château de la Brévière, au coeur de la forêt de Compiègne (Oise), à 75 kilomètres de Paris : un legs du syndicat suédois LO effectué en 1972.

Le centre se refuse à donner des notes et des diplômes, mais c'est à Courcelle que se repèrent les cadres de Montreuil et que les réseaux se tissent. Responsable de la formation à la confédération, Jean-Paul Quinqueneau a ainsi tenu son petit carnet : "Pendant les stages, je notais les noms des personnalités que je remarquais." N° 2 de la CGT, Maryse Dumas a elle-même été repérée vers la fin des années 1970 par le futur secrétaire général Louis Vianney, qui ne la connaissait que de nom. "C'est une véritable école, nous apprenons à parler en public, à réaliser des synthèses, confie Maryse Dumas. Ce n'est pas vraiment le diplôme qui compte chez nous, c'est même plutôt un handicap. Nous ne voulons pas d'un bureau confédéral qui serait composé d'énarques !"
Pour les militants qui ont abrégé leur parcours scolaire, l'apprentissage syndical permet de raccrocher les wagons du savoir. "De grandir", souligne Maurad Rabhi, 39 ans, secrétaire général de la Fédération textile et membre du bureau confédéral depuis 2003. Elevé dans les Ardennes, ce fils de Kabyles, devenu technicien de maintenance, aurait pu figer son avenir à l'usine. Son diplôme ? Le bac pro. Son véritable examen ? Sa lutte jusqu'au-boutiste aux côtés des Cellatex [les salariés avaient menacé de jeter des produits chimiques dans une rivière] en 2000. Depuis, le militant n'a cessé de monter dans les instances de la CGT. Il traite avec les patrons du Medef. "Le social n'est pas une science exacte, vous pouvez rouler dans la farine un gars sorti de Polytechnique, dit-il, plus difficilement un militant de terrain." En septembre, Maurad Rabhi emmènera son équipe de la fédération en séminaire à Courcelle : "Là-bas, on se met au vert, on oublie la pression."

L'ambiance a évolué au fil du temps

A l'heure où la France affiche l'un des plus faibles taux de syndicalisation d'Europe - il plafonne à 8 % des salariés - l'internat chouchoute ses recrues. Les dortoirs des années 1970 ont été remplacés par 130 chambres avec bonbons sur la table de nuit comme à l'hôtel Ibis. Les sucreries ne sont pas le seul attrait du château. "C'est la drague", confie un habitué. Les organisateurs en ont bien conscience : pour 2 euros, un distributeur fournit "4 préservatifs Manix Super". Fini, l'époque où le domaine vivait en autarcie, le portail fermé, les internes bridés comme au monastère. "Les stages de niveau supérieur duraient un mois ; du coup, les fêtes de clôture dégénéraient", se souvient Bernard Moreau, qui a contribué à la mue pédagogique du centre. Le jour où cet ex-directeur a fêté son départ, Bernard Thibault l'a titillé sur la discipline de fer qui régnait à l'époque où lui venait en stage avec les cheminots.
Depuis, l'ambiance a bien changé. En ce soir d'été, la salle de cinéma joue Séraphine, le film multicésarisé - demain, L'Elégance du hérisson, le livre, sera décrypté au café littéraire. Pendant que ses camarades se ravitaillent en cacahuètes au supermarché, Ghislaine, une brune pendue à son téléphone, tente de régler le problème de travailleurs bulgares exploités sur les chantiers de Saint-Nazaire. Son portable vibre toutes les deux minutes : "Où en est-on ?" s'inquiète la juriste. Des balles de tennis claquent au loin, un autre match commence.
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 » 12 Aoû 2009, 17:08

Agacée, la CGT n'ira pas à l'université d'été du Nouveau Parti anticapitaliste
LE MONDE | 10.08.09 | 14h25 • Mis à jour le 10.08.09 | 14h25

Le ton est plutôt sec. La CGT a répondu par la négative à l'invitation du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) de participer à son université d'été, qui se tiendra du 23 au 26 août à Port-Leucate (Aude). Selon Alain Guinot, secrétaire confédéral, qui signe la lettre envoyée au NPA le 10 juillet, la CGT ne peut participer à un débat intitulé "quelles stratégies pour les luttes ?", qui conforte la CGT "dans l'idée qu'il y a entre nos organisations une divergence de conception sur nos prérogatives respectives".

Confrontée à des mouvements durs dans certaines entreprises et à la difficulté d'offrir des perspectives à l'ensemble des salariés victimes de la crise, la CGT, comme les autres confédérations, a peu apprécié les interventions du NPA sur le champ des conflits sociaux. Les visites répétées du porte-parole du parti, Olivier Besancenot, aux entreprises en lutte ont achevé d'irriter les dirigeants syndicaux.

La CGT se dit, dans son courrier, "disponible pour des rapports d'organisation à organisation avec les partis politiques démocratiques, fondés sur le respect mutuel des prérogatives de chacun". Elle attend d'eux "qu'ils respectent son autonomie d'analyse, de propositions et d'actions". Or, à quelques mois de son 49e congrès confédéral, qui se tiendra en décembre, le syndicat de Bernard Thibault doit discuter de son orientation. Et d'aucuns, à l'intérieur de la CGT, comme des syndicats de la métallurgie et de la chimie sont très critiques, dénonçant un "tournant réformiste".

Pour justifier son refus, alors qu'à plusieurs reprises des représentants de la CGT ont participé aux universités d'été de ce qui était alors la LCR, la direction du syndicat fait le tri. "Nous avons pu distinguer au moins deux attitudes chez les partis s'affirmant aux côtés des salariés", écrit M. Guinot. La première reconnaîtrait "la mission et les responsabilités particulières des organisations syndicales". La seconde, et le NPA comme Lutte ouvrière en font partie, "prétend donner des leçons aux responsables syndicaux, voire même de se substituer aux syndicats dans leurs responsabilités d'assumer la défense des salariés et la conduite des luttes". Et selon la CGT, "un certain nombre de déclarations du NPA et de son premier responsable ont, à l'évidence, emprunté cette voie".

"ATTITUDES AGRESSIVES"

"Il existe un contexte particulier dans lequel nous avons constaté un certain nombre d'attitudes agressives", explique Alain Guinot. Selon lui, cela remet en cause l'indépendance syndicale. M. Guinot ne veut cependant pas que le refus de la CGT vaille rupture. "Nous sommes dans un moment particulier et nous répondons négativement à cette sollicitation", dit-il encore, rappelant que la CGT a déjà rencontré la LCR. Il espère aussi que ce refus puisse "interpeller le NPA sur la conception des rapports qu'il entretient avec le mouvement syndical". Du côté du NPA, on ne veut pas dramatiser. Sandra Demarcq, membre du conseil politique national du NPA, se dit "désolée". "Nous avons invité la CGT, la CFDT, FO, la FSU et Solidaires, précise-t-elle. La CGT a refusé, CFDT et FO n'ont pas répondu et Gérard Aschiéri (FSU) et Annick Coupé (Solidaires) ont accepté."

Surtout, les dirigeants du NPA pointent ce qu'ils appellent les "contradictions" de la CGT. "La CGT a déjà participé à des universités d'été de la LCR, au niveau confédéral avec Jean-Christophe Le Duigou, Bernard Thibault participe à des débats avec le PS, sera présent à la Fête de l'Humanité en septembre, dit Mme Demarcq, on ne voit pas pourquoi cet ostracisme." Elle note aussi que Maryse Dumas, secrétaire confédérale de la CGT, a participé début juillet à un forum du Front de gauche intitulé "Trois heures pour une alternative de gauche".

Autant d'éléments qui font dire à François Sabado, dirigeant historique de la LCR et membre du CPN du NPA que "l'histoire montre que les partis politiques, PCF et PS compris, ont pu s'interroger sur les stratégies de la CGT sans que cela signifie une remise en cause de l'indépendance syndicale". De fait, dans les dernières semaines, les militants du NPA, mais aussi du PCF, ont critiqué l'absence de perspectives offertes par l'intersyndicale. "On pense que la réponse n'était pas à la hauteur des enjeux et des possibilités, et le NPA, comme l'ensemble des partis politiques, peut avoir son avis", fait valoir Sandra Demarcq.

Le NPA doit répondre à la CGT en proposant une rencontre à la rentrée. "Nous voulons discuter avec elle des perspectives pour la rentrée, de l'unité large qu'il faut construire entre les syndicats et les organisations politiques", explique la dirigeante du NPA. Tout en affirmant la nécessaire "confrontation des points de vue, des analyses des partis politiques".

Rémi Barroux Article paru dans l'édition du 11.08.09.


La lettre de la CGT :
Montreuil, le 10 juillet 2009

Chers Camarades,

Vous avez sollicité la CGT, par l’intermédiaire de Maryse DUMAS, pour participer à un débat intitulé « quelles stratégies pour les luttes » organisé lors des universités d’été du NPA le 26 août prochain.Nous vous remercions pour cette invitation que nous sommes conduits à décliner. La CGT, vous ne l’ignorez pas, est ouverte à tous les débats et initiatives visant à élargir les rapports de force, à permettre aux salariés, retraités, chômeurs d’intervenir massivement pour améliorer leur situation.
Dans ce cadre, la confrontation des points de vue, des analyses avec les partis politiques, les associations peut être très utile. La CGT n’est ni indifférente, ni neutre vis-à-vis des grands débats qui traversent la société. Elle y prend part à partir de ses préoccupations de syndicat qui ambitionne, quelle que soit la nature du pouvoir politique, de permettre aux salariés de se défendre et de conquérir des droits et une place les rendant acteurs des transformations sociales. C’est pour cela que nous réaffirmons la nécessité de l’indépendance et de l’autonomie de la démarche syndicale, du respect de la démocratie syndicale et des diversités d’opinions des syndiqués.

Nous prétendons à un syndicalisme toujours mieux reconnu comme acteur à part entière qui ne soit pas subordonné à la stratégie et aux objectifs de quelque parti que ce soit.

La CGT est disponible pour des rapports d’organisation à organisation avec les partis politiques démocratiques, fondés sur le respect mutuel des prérogatives de chacun. La CGT attend d’eux qu’ils respectent son autonomie d’analyse, de propositions et d’actions.
Or, dans l’imposante mobilisation sociale de ces derniers mois, nous avons pu distinguer au moins deux attitudes chez les partis s’affirmant aux côtés des salariés et favorables à leurs revendications.
La première et la plus répandue consiste à reconnaître la mission et les responsabilités particulières des organisations syndicales, de les rencontrer et de les écouter. Libres ensuite aux partis concernés d’en tirer leurs conclusions pour leurs propres activités.
La seconde prétend donner des leçons aux responsables syndicaux, voire même se substituer aux syndicats dans leurs responsabilités d’assumer la défense des intérêts des salariés et la conduite des luttes.
Un certain nombre de déclarations du NPA et de son premier responsable ont, à l’évidence, emprunté cette voie.
L’intitulé du débat pour lequel vous sollicitez notre présence nous conforte dans l’idée qu’il y a entre nos organisations une divergence de conception sur nos prérogatives respectives. Nous le regrettons.
Voilà les éléments que j’étais chargé de vous transmettre et qui nous conduisent à décliner votre invitation.
Recevez, Chers Camarades, nos salutations fraternelles.

Alain GUINOT Secrétaire de la CGT Chargé des relations extérieures
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 » 20 Aoû 2009, 00:26

La "double casquette" du Groupe Alpha

Par Nolwenn Le BLEVENNEC - Le Journal du Dimanche

Cet été, deux entreprises affichent une mine rayonnante. D'un côté Sodie Emploi, cabinet spécialisé dans le reclassement des salariés, qui conseille les dirigeants d'entreprise. Son chiffre d'affaires a progressé de 40% au premier trimestre, selon Les Echos, et il recrute massivement depuis le 1er janvier. Sodie Emploi s'occupe, entre autres, du reclassement des papeteries PSM (Oise) et Lédar (Ariège) ou des 3 Suisses, à Roubaix (Nord).
De l'autre côté, Secafi, spécialisé dans l'audit des plans sociaux, qui travaille pour le compte des comités d'entreprise (CE). L'activité de ce cabinet est également florissante : en ce moment, plus de 200 plans sociaux ont lieu tous les mois en France, un record. "Très proche de la CGT, Secafi est présente dans plus de la moitié des dossiers", estime un expert du secteur. Or ces entités, Sodie Emploi et Secafi, appartiennent en fait au même groupe : Alpha.

Sur le terrain social, très mouvant aujourd'hui, ce positionnement unique agace de plus en plus. Alors que ses concurrents sont spécialisés dans le conseil aux comités d'entreprise - notamment Syndex ou Legrand Fiduciaire - ou l'accompagnement des directions - comme BPI ou Altedia -, le groupe Alpha est accusé de jouer double jeu, certains pointant le conflit d'intérêt. Dans les faits, lorsque la CGT est puissante au sein des CE, Secafi est très souvent choisie comme cabinet d'audit. Les dirigeants d'entreprise seraient alors tentés de faire appel à sa soeur jumelle, la Sodie, pour acheter la paix sociale : "La CGT a un rôle de consultation. Pour les reclassements, elle soutient la Sodie et les dirigeants cèdent pour éviter les problèmes", explique un expert dans un cabinet concurrent. Lesquels ? Sur le blog des salariés de Gandrange [en fait le blog de la CFDT de Gandrange, donc pas vraiment neutre NdlR], on trouve ce témoignage d'un salarié d'une entreprise en région parisienne: "La Sodie, non contente d'avoir perdu le contrat, a utilisé l'antenne locale de la CGT d'Evry pour inciter les gens à ne pas se rendre aux rendez-vous de reclassement."

Certains pointent un conflit d'intérêt

Aux 3 Suisses, un plan de sauvegarde pour l'emploi (PSE) visant à supprimer 674 postes est en cours. Comme cela arrive souvent, Secafi et Sodie travaillent main dans la main. Mais une responsable cégétiste, Fatiha Bouzaoui, dément toute complaisance: "La CGT n'a jamais poussé pour que l'on choisisse la Sodie. Sa présentation était juste la meilleure, c'était la plus spontanée. A ma connaissance, il n'y a pas de manipulations." Pierre Ferracci, le PDG de Groupe Alpha et actionnaire majoritaire, réfute également ces accusations. Selon lui, il est parfaitement complémentaire de préserver des emplois menacés lorsque c'est possible et de faciliter la reconversion des salariés lorsqu'il n'y a pas d'autre solution.

En 2008, Pierre Ferracci a également participé à un groupe de travail pour le compte de l'Elysée, sur le thème de la formation professionnelle, et à la commission Attali sur la libéralisation de la croissance. Vendredi, Sodie Emploi a encore réussi un gros coup. Le cabinet devrait être le principal bénéficiaire de l'opération de sous-traitance privée de la gestion des chômeurs opérée par Pôle Emploi. Il se voit attribuer le suivi de 22% des 320 000 demandeurs d'emploi concernés.

Dimanche 02 Août 2009
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 » 28 Aoû 2009, 03:29

Xavier Mathieu, délégué CGT de Continental Clairoix
"La CGT a laissé ses propres délégués dans la merde"

Délégué CGT de l'usine Continental Clairoix promise à la fermeture, Xavier Mathieu s'est récemment attaqué aux dirigeants syndicalistes, les traitant de "racaille" et leur reprochant de "frayer avec le gouvernement". Selon lui, les "Conti", qui ont obtenu 50 000 euros d'indemnités de licenciement n'auraient pas eu autant s'ils avaient confié leur sort aux confédération syndicales.

A l'issue du conflit de Continental Clairoix, vous vous en êtes pris aux instances dirigeantes des syndicats, notamment au vôtre, la CGT, en traitant Bernard Thibault de "racaille". Pourquoi ?
Ce n'est pas une attaque contre la CGT. J'ai trop de respect pour tous les salariés et délégués qui se battent comme des fous durant les conflits. J'ai plutôt parlé en leur nom, et je peux vous assurer que beaucoup pensent comme moi, à savoir qu'on n'est pas assez soutenus. D'ailleurs, je ne reproche pas à Bernard Thibault de ne pas venir devant les usines. Ce que je reproche à la direction, c'est qu'elle a refusé de nous soutenir quand nous étions convoqués au tribunal (pour les destructions dans la préfecture de l'Oise). Quand on a demandé de l'aide, il n'y a que des partis politiques de gauche qui sont venus et aucune confédération syndicale. Alors que dans les sept convoqués, il y avait trois élus CGT, deux syndiqués et deux sympathisants. Dans les confédérations paysannes ou autres, on n'abandonne jamais ses adhérents. La CGT a laissé ses propres délégués dans la merde. C'est honteux.

Il y a une fracture entre les directions des confédérations et la base ?
La fracture entre la base et les directions est générale. Pas seulement du côté de la CGT. C'est pareil à FO ou à la CFDT. Je ne regrette pas mon coup de colère. Quand le mec pour qui je paie mes timbres depuis 18 ans refuse de venir soutenir des ouvriers poursuivis au tribunal pour s'être battus, je n'ai pas de respect pour lui. Ce n'est pas parce qu'il est au-dessus de moi que je suis obligé de l'adorer. D'ailleurs, je vais arrêter de répondre là-dessus. J'ai juste un conseil à leur donner : c'est d'arrêter de penser que tous ceux qui sont en colère sont manipulés par l'extrême gauche. Ça, c'est le même discours que l'UMP. Et franchement, ce n'est pas très respectueux de la classe ouvrière, de penser que nous sommes des moutons incapables de nous battre tout seuls.

On vous a pourtant accusé de rouler pour le NPA d'Olivier Besancenot...
Ça fait quatre mois et demi qu'on nous répète les mêmes conneries. A la CGT de Continental Clairoix, il n'y a aucun encarté, ni au NPA, ni au PC, ni à LO. Aucun. C'est la mode : dès qu'on n'est pas content, on est taxé d'être d'extrême gauche. Je suis allé à l'université d'été du NPA parce qu'ils m'ont invité. J'avais dit, à l'époque où différents partis nous avaient soutenus, que j'étais prêt à venir parler de la lutte des Conti. Je l'ai fait pour Lutte ouvrière en juin, je l'ai fait au NPA, je le ferai le 12 septembre à la Fête de l'Humanité. Si les Verts, le PS ou le PRG me le demandent, je le ferai.
Mais mettre dos-à-dos les politiques et les syndicalistes, c'est de la connerie. Quand Thibault demande l'interdiction des licenciements ou la hausse du SMIC, ce n'est pas de la politique ? Est-ce que Bové n'a pas été syndicaliste avant d'être homme politique ? La CGT reproche ça uniquement si tu n'es pas au Parti communiste, tout le monde le sait. Thibault refuse d'aller au NPA, mais il va bien à la Fête de l'Huma. S'il ne veut pas faire de politique, il n'a rien à y foutre. Comment on peut dire, si on est syndicaliste, qu'on ne fait pas de politique ? Le syndicalisme, c'est de la politique ou alors je comprends rien.

Est-ce que les rencontres que vous avez faites pendant ces derniers mois peuvent aboutir à une coordination des luttes ?
Je ne sais pas. Tant que ça ne sont que les gens qui sont dans la merde qui appellent à l'aide, ça n'aboutit pas. Ça bougera quand ce seront les gens qui n'ont pas de problèmes qui viendront aider. En plus, je vois bien que quand on était dans notre lutte, on avait d'autres choses à faire que d'aller organiser des coordinations avec d'autres boîtes.
Et puis, je ne suis pas un professionnel de tout ça. Il y a six mois de ça, je faisais mes trois parties de pêche par semaine, je regardais le foot à la télé. Je défendais mes copains à l'usine, mais toutes ces histoires, ça me dépassait.

L'après-Continental, vous le voyez comment ?
Je ne sais même pas ce que je vais devenir. Je suis en train de réaliser aujourd'hui ce que les copains me disent depuis plusieurs mois : "Tu t'exposes trop." Alors peut-être que mon plus gros combat, ça ne va pas être Conti, mais de retrouver du travail. J'espère que je me trompe, même si je ne regrette pas ce qui s'est passé. Tout ce qu'on a vécu durant ces six mois, tous ces efforts et cette chaleur humaine, je ne sais pas si les gens qui me critiquent peuvent le comprendre.

LEMONDE.FR | 26.08.09 | propos recueillis par Antonin Sabot
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Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Meinhof » 01 Sep 2009, 19:18

Le NPA,quand il oublie un peu les élections,fait maintenant dans le recyclage de l'ouvrier
décu par le réformisme des directions syndicales....

Mais,ne nous leurrons pas,l'état de grace du NPA ne durera pas éternellement ......
Pour le moment,il peut se permettre de jouer sur tous les tableaux("un pied dans les luttes,
un pied dans les urnes")et d'occuper les terrains délaissés par le PCF...
Mais à trop vouloir "faire COMME le PCF" et faire du chiffre en ratissant large,le NPA va finir
par étre le PCF,c'est dire que c'est pas un avenir brillant....

Le programme du NPA est un programme opportuniste et réformiste:ni trotskyste, ni socialiste,
ni guévariste....c'est un salmigondis poue attirer l'électeur "prolo",mais tout ce qui brille n'est pas d'or...

On ne gagnera pas contre le patronat sur le terrain syndical,pas plus que sur le terrain électoral.......

A nous d'ouvrir d'autres bréches...
Meinhof
 

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