CGT

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede luco » 14 Sep 2009, 17:26

Bon. Je crois que Berckman préfère déplacer le sujet...

On parlait de révolution ayant commencé par des revendications immédiates.
Tu réponds que la Commune "n'a pas commencé par des revendications révolutionnaires". Or je n'ai jamais dit ça.
J'ai dit que ce qui avait été l'élément déclencheur de la Commune et qui l'avait rendu possible c'est la guerre et la faillite du gvt de l'époque à y répondre.

Idem en 17. Ce qui rend possible et qui réellement "déclenche" l'insurection c'est le ras'l'bol de la population vis à vis de la guerre et des privations qu'elle entraîne...

Enfin tu écris :

Quant à 1936, tu oublie les 70 ans de luttes ouvrières revendicatives, qui tout autant que les tentatives insurrectionnelles, ont construit l'organisation CNT et son corrolaire, les cadres et comités de défense, qui ont joué un rôle central dans la mise en échec du coup d'Etat.


Or je n'oublie rien. J'ai bien écrit :

Quand bien même il y a eu accumulation de luttes revendicatives les décénies précédant ces ruptures révolutionnaires (et singulièrement en Espagne)


On pourrait ajouter la "révolution des oeillets" en 74 au Portugal, qui là encore se crystallise sur la question de la guerre coloniale en Angola.

Nulle part il n'y a transcroisance de revendications "syndicales" en situation révolutionnaire. Il n'y a révolution que dans certaines situations (difficiles à prévoir) et à condition de SORTIR des revendications immédiates pour poser les questions globales sous un angle politique (ce qui nécessite des regroupements spécifiques qui "ont déjà une idée" à priori de ce qu'il faut faire - la révolution, la socialisation des moyens de production...).

C'est la seule chose que j'ai dit. Je ne minore pas la nécessité de construire des syndicats, je dis simplement qu'en eux-mêmes ils ne peuvent poser, et ne posent jamais d'ailleurs, la question de l'abolition du capitalisme (à part la CNT qui est un cas "limite" comme tu le soulignes bien).

Croire l'inverse, me semble une forme d'économisme, semblable au Kautkysme de la deuxième internationale.

Je suis au fond d'accord avec l'analyse de Munis même si elle est un peu lapidaire : les syndicats vivent de leur rôle de maquignon de la force de travail. Disons qu'ils sont un "tampon" entre le capital et le travail, ils ne peuvent exister que dans le cadre de cette contradiction, c'est leur raison d'être et c'est donc la source des privilèges de leurs bureaucraties. C'est leur "travail". Et tout le monde défend son travail.

Enfin, et même si je ne veux pas me faire l'avocat du diable "marxiste" sur ce forum :
Je pense que la révolution est un "processus", marqué par des développement et des reflux. En ce sens il ne s'agit pas "d'étapes" au sens marxiste


L'étapisme n'a rien de "marxiste". Il y a eu l'étapisme des mencheviques, proche de celui la IIème internationale (d'abord une révolution bourgeoise, puis la révolution socialiste...), puis l'étapisme de la IIIème internationale stalinienne qui ne visait qu'à défendre les intérêts de la bureaucratie soviétique (et qu'ils appliqueront à la lettre en Espagne, justement).
Mais il me paraît difficle de qualifier de "marxistes", les socio-démocrates allemands et russes ou les staliniens.
Avatar de l’utilisateur-trice
luco
 
Messages: 376
Enregistré le: 30 Déc 2008, 14:43

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Berckman » 15 Sep 2009, 14:57

On parlait de révolution ayant commencé par des revendications immédiates.
Tu réponds que la Commune "n'a pas commencé par des revendications révolutionnaires". Or je n'ai jamais dit ça.
J'ai dit que ce qui avait été l'élément déclencheur de la Commune et qui l'avait rendu possible c'est la guerre et la faillite du gvt de l'époque à y répondre.

Le problème c'est que dans une situation historique on ne peut pas regarder que l'élément déclencheur (l'étincelle si tu veux) il faut aussi regarder les bases matérielles de ce déclenchement (la poudre). Il y a la condition économique, mais aussi l'existence ou non d'une culture collective, d'une culture de lutte qui permet à l'étincelle de ne pas s'éteindre au bout d'une mèche, seule.
Dans cette condition, il y a des pratiques organisationnelles, de luttes sur des "revendications immédiates" liées à la volonté d'améliorer à court terme les conditions d'existence. c'est ça que je nomme les luttes syndicale, et j'appelle syndicalisme les regroupements qui se font sur cette base (par ex les associations ouvrières avant la commune)
Or je n'oublie rien. J'ai bien écrit :

effectivement, j'en convient.

Nulle part il n'y a transcroisance de revendications "syndicales" en situation révolutionnaire. Il n'y a révolution que dans certaines situations (difficiles à prévoir) et à condition de SORTIR des revendications immédiates pour poser les questions globales sous un angle politique (ce qui nécessite des regroupements spécifiques qui "ont déjà une idée" à priori de ce qu'il faut faire - la révolution, la socialisation des moyens de production...).

Le problème c'est que ces "questions globales" ne peuvent à mon avis être posé que s'il existe déjà une pratique minimale de la lutte collective. Sinon ce sont des mots creux. Ce qui fait de ces analyses quelque chose d'autre que de doux rèves mùais une alternative révolutionnaire, c'est qu'elle peuvent être relié à des pratiques déjà existantes. Parmi lesquelles la lutte collective, dont la lutte syndicale.
Sinon toutes ces belles idées, fort juste, n'auront aucun impact en terme de transformation sociale.
Donc il y a une dialectique complémentaire à mon avis entre les deux, et non pas la rupture que tu semble décrire.
C'est la seule chose que j'ai dit. Je ne minore pas la nécessité de construire des syndicats, je dis simplement qu'en eux-mêmes ils ne peuvent poser, et ne posent jamais d'ailleurs, la question de l'abolition du capitalisme (à part la CNT qui est un cas "limite" comme tu le soulignes bien).

Ok on peut discuter sur cette base. Il n'en reste pas moins que je ne vois pas bien ce que signifierait "poser la question de l'abolition du capitalisme" si cela est fait sans lien avec les luttes de masse, qui hors période révolutionnaire, sont essentiellement de caractère syndical.


Je pense que la révolution est un "processus", marqué par des développement et des reflux. En ce sens il ne s'agit pas "d'étapes" au sens marxiste


L'étapisme n'a rien de "marxiste". Il y a eu l'étapisme des mencheviques, proche de celui la IIème internationale (d'abord une révolution bourgeoise, puis la révolution socialiste...), puis l'étapisme de la IIIème internationale stalinienne qui ne visait qu'à défendre les intérêts de la bureaucratie soviétique (et qu'ils appliqueront à la lettre en Espagne, justement).
Mais il me paraît difficle de qualifier de "marxistes", les socio-démocrates allemands et russes ou les staliniens.

[/quote]
Tout dépend de quoi l'on parle : le fait d'affirmer la nécessité d'un stade transitoire constitué par la prise de pouvoir d'Etat est pour moi une manière de considérer la révolution par "étapes", puisqu'elle fait précéder à l'instauration du communisme le socialisme et la dictature du prolétariat.
Berckman
 

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede luco » 15 Sep 2009, 15:43

Globalement d'accord.

Sauf :

Il n'en reste pas moins que je ne vois pas bien ce que signifierait "poser la question de l'abolition du capitalisme" si cela est fait sans lien avec les luttes de masse, qui hors période révolutionnaire, sont essentiellement de caractère syndical.


Il y a des luttes, même sans être de masse (et d'ailleurs les luttes syndicales sont rarement de masses), qui ne sont pas syndicales mais qui font avancer le schmilblick dans le sens de l'émancipation sociale.

Par exemple, l'insurrection Zapatiste, qui partie d'un volontarisme avant-gardiste aboutit à l'exploration de différentes formes d'autogestion, auto-gouvernement, en rencontrant une réalité sociale "indigène"...

Et il y en a d'autres (domination techno-marchande sur la nature via les OGM...). Il ne faut pas hiérarchiser les terrains de lutte. Parfois une lutte thématique est porteuse de plus de subversion que les revendications économiques (surtout quand celles-ci ne posent pas la question de la propriété).

Sur l'étapisme :

Tout dépend de quoi l'on parle : le fait d'affirmer la nécessité d'un stade transitoire constitué par la prise de pouvoir d'Etat est pour moi une manière de considérer la révolution par "étapes", puisqu'elle fait précéder à l'instauration du communisme le socialisme et la dictature du prolétariat.


Et pourtant il me paraît difficile de nier la nécessité d'une période de transition, comprise comme la réorganisation/destruction/reconstruction/tri de l'immense appareil productif hérité du capitalisme (et les relations qu'il induit) afin qu'il puisse servir à autre chose qu'à la domination, l'oppression et la séparation, comme il me paraît difficile de se passer d'une période où la nouvelle société aura à se défendre et à réprimer les forces contre-révolutionnaires.

La diversité et la richesse des expériences libertaires en Espagne par exemple ne permet malgré tout pas de dire qu'ils avaient réussi à établir d'un coup un "communisme libertaire" : une partie des usines autogérées fonctionnait sur les commandes de l'industrie de guerre de l'état, les salaires existaient dans beaucoup d'endroit (ce que Marx appelle le socialisme, c'est le règne du droit "égal" bourgeois - où le temps de travail reste la mesure de la répartition qu'il oppose au futur règne du droit "inégal" communiste - de chacun selon ses besoins à chacun selon ses capacités").

Transition pour bouleverser les rapports sociaux et l'économie (et même les technologies), transition pour consolider les avancées et empêcher la contre-révolution. Tout l'enjeu étant dans cette période de socialiser les richesses et de socialiser le pouvoir (et non de l'abolir d'un coup de baguette magique).

Il y avait un pouvoir dans les communes en Aragon. Bien souvent une sorte de direction communale composée des différents partis et syndicats de gauche CNT-FAI comprise, qui exerçait, de fait, le pouvoir (et même un pouvoir fort étant donné les circonstances).

Est-ce que ce pouvoir peut être qualifié d'Etat ? En tous cas, il apparaissait bien comme "séparé" du reste de la population. Les périodes révolutionnaire de guerre civile ou contre un ennemi extérieurs n'ont jamais permis la socialisation du pouvoir, sa diffusion réellement démocratique dans toutes les sphères de la société.
Modifié en dernier par luco le 15 Sep 2009, 15:47, modifié 1 fois.
Avatar de l’utilisateur-trice
luco
 
Messages: 376
Enregistré le: 30 Déc 2008, 14:43

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Seitanarchist » 15 Sep 2009, 15:44

Je pense que la révolution est un "processus", marqué par des développement et des reflux. En ce sens il ne s'agit pas "d'étapes" au sens marxiste, c'est à dire qu'il ne s'agit pas d'un "modèle" préconçu à mettre en oeuvre (prise du pouvoir/dépérissement de l'Etat, etc...), mais simplement le constat que le processus révolutionnaire est une évolution successive du rapport de force entre le mouvement liquidant le pouvoir/la hiérarchie et le pouvoir/la hiérarchie qui tente de se préserver. Cela par "ruptures" successives. en ce snes j'aurais du parler de rupture plus que d'étape.
L'insurrection y joue un rôle, mais n'en est pas la totalité : la prise en main de l'économie, l'organisation de la production, sa gestion par les travailleuses et les travailleurs, l'organisation de son autodéfense sont autant d'aspect de ce processus.


Je suis globalement d'accord avec ça mais j'émettrai une critique sur ce que je met en gras :
pour moi ça ne se résume pas à la prise en main de l'économie.
A vrai dire, la destruction de l'économie bourgeoise est pour moi nécessaire et prélude à le réorganisation de la production.
On ne peut clairement pas penser qu'il suffit "d'autogérer ce monde là" pour faire la révolution.
Et c'est un des problèmes qu'on rencontre souvent chez les partisans de l'autogestion : ils n'ont pas de critique de l'existant (de l'organisation effective et matérielle du capitalisme, son architecture, et pas seulement "comment et par qui") avec lequel pour moi il faut rompre sur une multitude de chose avant de pouvoir envisager l'autogestion de la société :

Le productivisme et les cadences infernales (on l'a vu sur le topic concernant les contis et ce que disent certains à propos de ça), donc les usines, donc le salariat, et l'urbanisme etc.
Comment envisager d'autogérer une usine de pneu dans une société post-capitaliste ? Où la surproduction de voitures n'aurait plus raison d'être.
La vraie question est : comment arracher aux possédants cette idée que le gros de la production capitaliste consiste à pousser à la consommation et donc à produire inutilement.
Comment envisager aussi "d'autogérer" les "cités ouvrières" façon Le Corbusier, ces espèces de dortoirs à bétail que sont aujourd'hui tant de quartiers populaires dont la vie sociale est mortifiée.
Sans parler évidemment des secteurs économiques qui sont purement et simplement à dégager : le nucléaire, les OGM, etc...

Ces questions me semblent souvent cruellement absente des problèmes syndicaux -même si "on est d'accord"- : et c'est un vrai problème.
Puisque certains disent " d'abord on autogère, pour le reste on verra plus tard " : autant dire que pour moi c'est une des choses qui a fait que certains syndicats autogestionnaires et clairement libertaires sont passés à la co-gestion. La SAC suédoise pour ne citer qu'eux...

Après je porte attention à ce que tu écris et que je trouve intéressant parce que tu as du répondant, et encore une fois je ne suis pas antisyndicaliste primaire, mais dans ma vision des choses : les syndicats sont là, la plupart du temps, pour encadrer les mobilisations et les noyer plus que pour les "armer" et les pousser "vers le haut" : en ces conditions je ne vois pas l'utilité de me syndiquer (même si pour l'instant, je ne travaille pas - recherche d'emplois ah ah).
"We can protest untill death, they won't listen, don't sit back and think It will happen. They won't give up what they've robbed, stand up and resist." Conflict
Seitanarchist
 
Messages: 282
Enregistré le: 16 Juin 2009, 03:06

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Pïérô » 28 Sep 2009, 13:10

Appel lancé par les représentants de différentes structures syndicales CGT et collectifs syndicaux dont CL CGT et le Collectif National CGT Lutte de Classe.

Les signataires appellent les militants CGT des Unions locales, Unions
professionnelles, Unions départementales et fédérations à

Une rencontre nationale le SAMEDI 24 OCTOBRE 2009 à PARIS à 13 heures

Afin :
1- de poursuivre la réflexion et d'élargir les actions entreprises
jusqu'à présent pour développer la convergence des luttes et renforcer le
syndicalisme de classe et de masse,

2- d'engager, notamment à l'occasion du 49ème Congrès de la CGT, un débat
approfondi et démocratique sur les orientations de la Confédération et sur
la nécessité de construire et de mettre en ouvre, ensemble, une véritable
stratégie de lutte opposée à celle appliquée dans le cadre de
l'orientation du syndicalisme rassemblé par la Direction Confédérale qui
s'est traduite par une succession d'échecs patents pour les travailleurs
(droit du travail, salaires, RTT, RSA, retraites, régimes spéciaux,
protection sociale, services publics, répression de l'action syndicale.).

Les signataires de cet appel proposent une rencontre qui permettra de
s'interroger sur l'avenir du syndicalisme de classe et de tenter de peser
sur les décisions du 49ème Congrès de la CGT.

Aujourd'hui la crise du système capitaliste va engendrer, pour la seule
année 2009, 600 000 à 800 000 suppressions d'emplois et licenciements en
France, avec son corollaire de paupérisation accrue des travailleurs
pendant qu'en face, le Capital affiche une opulente richesse.

FACE A LA PLUS GRAVE CRISE DU CAPITALISME DEPUIS LES ANNEES 1920, LA SEULE
REPONSE NE PEUT PAS ETRE DES JOURNEES D'ACTIONS NATIONALES TOUS LES 2, 3
ou 4 MOIS, EN TOTAL DECALAGE AVEC LA REALITE DES ENJEUX ET LA SOUFFRANCE
DES TRAVAILLEURS
. Il est capital d'impulser de véritables perspectives
d'actions nationales qui permettent de construire le rapport de force
nécessaire à la convergence des luttes et de concrétiser le « Tous
ensemble ! », en même temps, dans la grève générale.

La Direction Confédérale n'ignore pas que la mobilisation, pour être
efficace, nécessite une autre orientation que celle du syndicalisme dit
rassemblé. Sa stratégie actuelle est de s'adapter, comme le fait la
Confédération Européenne des Syndicats, au système capitaliste au lieu de
le combattre réellement. Pour ce faire, la Direction Confédérale voudrait
liquider l'identité de classe de la CGT qui a fait sa force et son
histoire.

C'est pourquoi des militants et des syndicats refusant cette dérive sont
traînés devant la justice par la bureaucratie syndicale ou font l'objet de
pressions (UL Douai, syndicats Forclum, Région Nord Pas de Calais, Dalkia,
..).

Le rapport de la Commission « ad hoc » prolonge cette offensive en
proposant de restructurer la CGT avec la remise en cause des syndicats
d'entreprises, des prérogatives des UL et du nombre de Fédérations.
L'objectif est clair : centraliser pour contrôler toujours davantage.
Seules les luttes déterminées des travailleurs avec un syndicat de classe
permettront le succès de leurs revendications et la construction d'une
société émancipatrice débarrassée du capitalisme.
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 22:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Antigone » 03 Oct 2009, 12:49

La CGT à l'origine d'un "conseil ouvrier" ?
Si, si, ça existe. Encore un exemple qui dénote, au détour d'un changement de vocabulaire pas si anodin, une volonté de se démarquer de la politique de plus en plus réformiste de l'appareil confédéral.

PHILIPS EGP DREUX: Faites vous entendre!!!!

La CGT appelle à la construction d'un conseil ouvrier.

Le syndicat CGT PHILIPS EGP DREUX appelle à la résistance de tous les salariés du site de PHILIPS Dreux pour faire entendre notre colère de la casse industrielle qu'a connu notre site depuis des années, sans aucune impunité . La CGT du site de PHILIPS EGP Dreux préconise la création d’un « conseil ouvrier » dans l'entreprise pour impulser la lutte de classe face au capitalisme et à ces patrons voyous, menteurs.

Pour se faire ce « conseil ouvrier » devra constituer dans son rang des salariés et de représentants de tous les syndicats du site de PHILIPS Dreux, afin de construire des bases revendicatives à cette fermeture. Toutes décisions sorties de ce « conseil ouvrier » devront passer à l'approbation des travailleurs. C'est dans ce cadre que pourra se développer la lutte de classe qui nous poussera à la victoire.

Une telle organisation ne peut se développer sans une vision claire de la situation et des perceptives à atteindre. Nous affirmons qu'une telle organisation à besoin du soutien de la masse des travailleurs PHILIPS DREUX.

Il est urgence de nous regrouper et de construire la résistance contre la répression patronale. Notre force fera reculer le patronat et l'État. Elle nous impulsera en haut de nos revendications jusqu'à satisfaction.

Dans la situation actuelle face à ce système destructeur pour la classe ouvrière, il est de notre responsabilité d’avancer sur les bases de résistances et de convergence des luttes.

Ensemble refusons de payer leur crise.

Les PHILIPS, faites vous entendre !!!!!!

Le groupe PHILIPS a mis en place depuis 1997 une stratégie pour se désengager du site industriel de Dreux .A nous aujourd’hui de mettre en place une stratégie afin de freiner cette procédure de fermeture. Aujourd’hui PHILIPS doit rendre des comptes aux salariés.

La politique capitaliste de l’exploitation humaine orchestrée par PHILIPS est basée sur le profit et la spéculation au détriment de l’emploi. Refusons ce système de se débarrasser de son personnel dès que le baromètre est jugé à la baisse.

L’emploi dans la région est saturé et les perspectives d’avenir de retrouver un travail sur les ruines de la casse industrielle du bassin Drouais, orchestrée pas de grands groupes, sont faibles.

Les mesures actuelles du dernier plan social de 2008 du site de DREUX son loin de satisfaire l’organisation syndicale CGT. La situation a changé en 1 an et nous ne devons pas nous contenter de quelques mesurettes qui n’offrent que misère et précarité.

PHILIPS est un grand groupe qui se porte bien, PHILIPS n’a pas voulu préserver l’emploi.

Alors, PHILIPS va payer.
Modifié en dernier par Antigone le 08 Oct 2009, 18:21, modifié 1 fois.
Antigone
 

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Antigone » 05 Oct 2009, 18:18

Lu dans Zoom-42
La CGT et le Medef du Roannais ont élaboré une "charte partenariale" inédite permettant aux 300 entreprises du textile et de la métallurgie de la région de placer leurs salariés en formation plutôt que de les licencier.
Cette charte signée jeudi 1er octobre "vise à privilégier la formation des personnels d'entreprises en difficulté plutôt que le licenciement pur et simple", selon la sous-préfecture de Roanne.
Elle a été paraphée par la Direction départementale du travail et de l'emploi et la formation professionnelle (DDTEFP), l'Etat, la CFDT, la CFTC, FO, la CFE/CGC, les syndicats patronaux du textile et de la métallurgie, ainsi que par les organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA) de la formation professionnelle.

"Les licenciements sont souvent synonymes de pertes humaines, de pertes de savoir-faire. L'objectif est de sauvegarder l'emploi et d'éviter que les gens ne sortent de l'entreprise", a déclaré Bernard Gabert, président du Medef du Roannais.

"Cette charte doit nous permettre de sortir la charge des salaires des entreprises en difficulté tout en nous offrant la possibilité de qualifier un peu plus nos salariés et des les récupérer quand les entreprises rebondiront", a-t-il ajouté.

"La formation professionnelle est un outil plus précieux que le chômage partiel pour faire face à la crise", a souligné Serge Lenoir, secrétaire général de l'union locale CGT.

"Nous avons convenu avec le Medef que face à la crise, il n'y avait rien à y gagner à se bagarrer. Si il n'y a pas d'industrie, il n'y a pas de salariés, pas de salaires. Si il n'y a pas de salariés, il n'y a pas d'industrie et pas de chiffre d'affaires", a-t-il estimé.

Le dispositif sera financé par les fonds de formation collectés auprès des entreprises, des fonds de la région Rhône-Alpes, d'Etat et européens qui "se chiffrent en millions d'euros" pour le bassin d'emploi de Roanne, selon la CGT et le Medef.

Le Roannais est touché par des plans sociaux chez Manitowoc (grues), GPV (enveloppes), ICBT (machines textiles), Samro (remorques) ou Dirickx (clôtures). Il compte 35.047 salariés, dont 7.658 dans le textile et la métallurgie.
Antigone
 

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede luco » 06 Oct 2009, 17:09

Ce que nous dit ce bureaucrate CGT et qu'Antigone a souligné, est le bon sens même.

En système capitaliste, c'est bien comme ça que ça marche. Abandonner la perspective révolutionnaire, la construction d'un autre système économique et social non capitaliste, mène directement à ce genre de propos.

J'ai déjà entendu un des deux ou trois grossium de la CGT aller jusqu'au bout de cette logique : pour défendre les emplois (dans le secteur du Cognac, en l'espèce) il revendiquait le droit pour la CGT de participer aux stratégies commerciales et de développement du groupe.

Tant qu'à faire, si on veut des salariés, des entreprises, des chiffres d'affaires... il faut aussi produire et vendre sans cesse, et produire et vendre encore, faire de la pub...

Nous sommes réellement parvenus au dernier stade de l'intégration des bureaucraties syndicales au processus d'accumulation capitaliste.
Avatar de l’utilisateur-trice
luco
 
Messages: 376
Enregistré le: 30 Déc 2008, 14:43

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 » 08 Oct 2009, 23:20

Accord CGT-Medef : former plutôt que licencier

FRANCE INFO - 4 OCTOBRE 2009

La CGT et le Medef se sont mis d’accord vendredi dernier dans la région de Roanne pour une "charte partenariale". Elle permet aux 300 entreprises du textile et de la métallurgie du Roannais de surmonter la crise en plaçant leurs salariés en formation au lieu de les licencier.
Une telle concorde entre syndicats et patrons est suffisamment rare pour être signalée. La CGT et le Medef ont signé vendredi une charte qui « vise à privilégier la formation des personnels d’entreprises en difficulté plutôt que le licenciement pur et simple », comme l’explique la sous-préfecture de Roanne où a été paraphé l’accord. La CFDT, la CFTC, FO, la CFE/CGC, les syndicats patronaux du textile et de la métallurgie mais aussi l’Etat, la Direction départementale du travail et de l’emploi et la formation professionnelle ainsi que les Organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA) de la formation professionnelle ont signé le texte.

Accord CGT-Mededef à Roanne, le reportage de Maurice Fusier (1'57")

Au cours des dernières années, les plans sociaux dans la métallurgie et le textile se sont multipliés dans le Roannais. 7.600 emplois sur les 35.000 que compte le bassin d’emploi de la région dépendent de ces deux branches. « Nous avons convenu avec le Medef que face à la crise, il n’y avait rien à y gagner à se bagarrer. S’il n’y a pas d’industrie, il n’y a pas de salariés, pas de salaires. S’il n’y a pas de salariés, il n’y a pas de chiffres d’affaires », a expliqué Serge Lenoir, secrétaire général de l’union locale CGT.

« Les licenciements sont souvent synonymes de pertes humaines, de pertes de savoir-faire », fait valoir Bernard Gabert, président du Medef du Roannais. « Cette charte doit nous permettre de sortir la charge des salaires des entreprises en difficulté tout en nous offrant la possibilité de qualifier un peu plus nos salariés et de les récupérer quand les entreprises rebondiront », souligne-t-il. « La formation professionnelle est un outil plus précieux que le chômage partiel pour faire face à la crise », confirme Serge Lenoir.

Les plusieurs millions d’euros nécessaires au dispositif selon la CGT et le Medef seront apportés par les fonds de formation collectés auprès des entreprises, des fonds de la région Rhône-Alpes, des fonds de l’Etat et au niveau européen.


CGT et le visage de son recentrage : Jean-Christophe Le Duigou

Le journal Fakir vient de paraître avec un long dossier intitulé "Mais que font les syndicats ?" Dedans, des reportages de l’usine Goodyear au procès des Continental, jusqu’à une carte postale apportée à Bernard Thibault. Cet article trace le portrait du méconnu, et néanmoins influent, n°2 de la CGT, Jean-Christophe Le Duigou.

« Bonne nouvelle » se réjouit Valeurs actuelles, « le premier hebdomadaire libéral de droite » : « Le secrétaire confédéral de la CGT, Jean-Christophe Le Duigou vient de rejoindre son corps d’origine, l’administration des impôts, avec une promotion : il sera conservateur des hypothèques. (…) Tout cela montre quand même une formidable capacité de récupération de notre système. »

Rares sont les syndicalistes, luttant dans leur entreprise, à obtenir ainsi une « promotion ». D’autant plus après trente années d’absence comme permanent. A moins que l’Etat ne délivre ici une récompense.

« Confrontations » feutrées

Peu d’hommes, en effet, auront autant œuvré pour l’abandon, à la CGT, du syndicalisme de lutte. Pour l’acceptation, en 2003, de la réforme des retraites – puis des régimes spéciaux en 2007. Pour le « Oui », évidemment, au Traité Constitutionnel Européen. Pour la transformation de l’ « adversaire patronal » en « partenaire social » - et pas seulement à la table des négociations.

Il a ainsi co-fondé, en 1991, le « lobby d’intérêt général » « Confrontations Europe ». Où il côtoie Jean Gandois (ex-n°1 du CNPF, ancêtre du MEDEF), Jean Peyrelevade (ancien PDG du Crédit Lyonnais), Michel Pébereau (PDG de BNP-Paribas), Franck Riboud (PDG de Danone), Francis Mer (ex-PDG d’Usinor, ministre de l’Economie de Raffarin). Nul doute que ce « mouvement civique », financé par l’Union Européenne, contribue à une violente « confrontation » des points de vue…

La preuve : siégeant au Fonds de Réforme des Retraites, Le Duigou a approuvé, sans tiquer, que cet argent public soit placé sur les marchés financiers : « Le choix, dès 2002, a été d’investir dans des entreprises cotées pour soutenir l’économie », explique-t-il. Spéculer en bourse devient « soutenir l’économie » : Christine Lagarde ou Laurence Parisot ne diraient pas mieux. Grâce à ce choix judicieux, le FRR vient de perdre 7 milliards d’euros. Notre avenir est assuré…

Direction intellectuelle

Sa pensée sociale-libérale n’est pas isolée. Elle irrigue tout l’appareil.

« Pourquoi Bernard Thibault n’est pas venu à Goodyear ? »

Je questionne Christophe Saguez, cette fois. Le secrétaire de l’Union Départementale de la Somme.

« On l’a sollicité, mais son emploi du temps ne le permettait pas. Et l’objectif, pour la CGT, c’est d’être dans la proposition, plus que dans la contestation – qui est bien souvent une fausse radicalité. »

Il me tend un quatre pages, « Défendre et développer l’emploi et l’industrie. »

Ancien salarié de Procter, Christophe est un gars sympa. Qui ne veut se fâcher ni avec la base ni avec le boss. Qui n’affirme rien de trop tranché. Qui prête sa voix à l’appareil. Je le titille sur ma marotte : « Qu’est-ce que tu penses du protectionnisme ?

Les hommes ont toujours tenté de développer le commerce avec d’autres pays, ce qu’il faut c’est un développement harmonieux… Les choses se jouent dans le cadre de la Confédération Européenne des Syndicats, c’est au niveau européen qu’on peut gagner des droits…

Mais c’est du vent, la CES ! je le brusque.

Pas du tout : malgré des limites, on trouve là des points d’appuis importants. »

La vulgate, encore. Tant mieux : preuve que l’organisation fonctionne. Qu’elle tient un discours, de ses dirigeants à ses permanents. Mais d’où lui viennent ces idées ? Je lui demande : « On a plein de littérature syndicale, notre revue d’abord. » Il me montre « Analyses et documents économiques, n°111-112 ». « Tu peux l’emporter. » Merci.

Je le feuillette.

En page 2, « Analyses et documents économiques est placé sous la direction de Jean-Christophe Le Duigou. »

En page 9, le dossier « Face à la crise, quelle politique de relance ? » offre un papier du même Jean-Christophe Le Duigou : « Cinq priorités pour une politique industrielle » : 1, « Donner la priorité au développement des emplois et des qualifications » ; 2, « Accroître l’effort de recherche et d’innovation » ; 3, « Une politique de l’énergie cohérente » ; 4, « Assurer le financement de la croissance des entreprises » ; 5, « Recréer les conditions d’une démocratie économique en France et en Europe. »

Je survole, maintenant, le quatre pages « Défendre et développer l’emploi et l’industrie », avec ses « Cinq priorités pour une politique industrielle et de développement de l’emploi ». Les mêmes que dans la revue (« reconnaissance des qualifications », « recherche et innovation », etc.), sauf que la 4 et la 5 sont inversées. Aucune proposition « démagogique », par exemple sur des « taxes douanières contre le libre-échange », ou sur « la confiscation des profits », etc.

C’est un levier discret, mais essentiel : la fraction la plus centriste détient, à la CGT, l’outil intellectuel. Qui maintient le débat économique dans les limites convenues. Dont les propositions mesurées sont reprises dans des tracts, sur des affiches. Bref, qui orientent la réflexion des militants.

Représentatif

L’ironie, bien sûr, c’est que Le Duigou a, sur les retraites, accompagné les reculs successifs. Tandis que la sienne, fin 2009, s’annonce dorée : « Sa promotion lui permettra de partir dans de bonnes conditions, relate Le Monde, la pension des fonctionnaires étant calculée sur les six derniers mois de salaire » - qui s’effectuent, pour lui, dans « un des postes les mieux payés de Bercy ».

C’est un indice, à coup sûr, d’une évolution de la CGT : centrale ouvrière désormais guidée par un haut fonctionnaire – qui ne saborde pas sa carrière. La confédération est désormais truffée d’« experts » : depuis 1965, le nombre de permanents au sommet était multiplié par cinq – tandis que les adhérents étaient divisés par trois. Et cette CGT respectable se tourne vers les cadres supérieurs – plus volontiers qu’elle ne cause de « prolétaires »…

François Ruffin

Le journal Fakir est un journal papier, en vente chez tous les bons kiosquiers ou sur abonnement. Il ne peut réaliser des enquêtes, des reportages, que parce qu’il est acheté.

http://www.fakirpresse.info
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 » 25 Oct 2009, 16:20

CNU 14-15-16 OCTOBRE 2009 DE LA CGT EDUC’ACTION Point d’information sur les rencontres CGT/FSU

mercredi 21 octobre 2009 par James Connolly

Nous avons déjà abordé à plusieurs reprises le rapprochement entre la CGT et la FSU. Il nous semble que ce rapport introductif au CNU de la CGT Educ’Action, élaboré par le camarade Godard, mérite d’être porté à la connaissance des militants syndicalistes attachés à l’unité organique du syndicalisme de classe... Continuons le débat et élargissons le !!!

Vous avez, dans votre pochette, différents documents qui vont servir de points d’appui à mon intervention.

Tout d’abord, je vous ai transmis les comptes-rendus des différentes réunions du groupe de travail confédéral, comptes-rendus que vous avez déjà eus puisque retransmis au CNU dès leur arrivée à la CGT Educ. La 1ère réunion a eu lieu le 10 mars 2009, à la CGT, sur demande de la FSU. Nous étions 8 dans la délégation conduite par Bernard Thibault et Gérard Aschieri conduisait également une délégation de 8 personnes. Nous partions un peu dans l’inconnu pour cette réunion car, si nous savions que la FSU souhaitait renforcer le travail en commun avec la CGT, nous ne savions pas dans quelle mesure, ni quelles seraient ses propositions.

Après un échange partagé sur l’actualité, Frédérique Rolet co-secrétaire générale du SNES, est entrée dans le vif du sujet de façon très claire en affirmant que la FSU était arrivée au bout de la logique d’autonomie. Gérard Aschieri lui, complétait en constatant la même chose et en affirmant que l’heure n’était plus à la confédéralisation de la FSU. Si la FSU s’est un peu implantée dans la Fonction Publique Territoriale, elle est quasiment absente de la Fonction Publique Hospitalière et totalement absente du secteur privé. Gérard Aschieri souligne d’ailleurs, dans cette réunion, la limite de cette situation car, si l’on reconnaît à la FSU l’expertise pour parler d’éducation, on ne lui reconnaît en même temps que cette expertise.

Il est vite apparu clairement, dans cette réunion, le souhait de travail en commun de la FSU relayé également par Bernard Thibault et l’ensemble des participants présents autour de la table.

Dans l’optique éventuelle d’un rapprochement entre nos deux organisations, il était entendu entre tous les participants que cela ne saurait être qu’une initiative « de sommet ». Aussi a-t-il été décidé d’impulser un travail en commun qui se déclinerait sur plusieurs points en région : le lien entre formation, qualification et travail, l’articulation entre recherche publique et recherche privée et enfin la problématique de la petite enfance. Une initiative autour d’un débat à Paris sur l’avenir du syndicalisme pouvant avoir lieu en invitant tous les acteurs concernés.

Pour mener à bien ces différentes pistes de réflexion, a été décidée la création d’un groupe de travail placé sous l’autorité direct de Bernard Thibault pour la CGT. Vous trouverez la composition de ce groupe de travail à la fin des comptes-rendus de réunion, il est composé de Jean-Marc Canon (CEx confédérale), Baptiste TALBOT (Secrétaire général de la FD des Services publics), Richard Béraud (Secrétaire général de la FERC), Lionel Lerogeron (Secrétaire général de l’UD de la Manche), Christophe Godard (Co-Secrétaire général de l’Éduc’action) pour la CGT et de Gérard Aschieri (secrétaire général de la FSU), Gilles Moindrot (co-secrétaire général du SNUIPP), Frédérique Rolet (co-secrétaire généralz du SNES), Jean-Michel Drevon (bureau national FSU « Ecole Emancipée ») et Jean-Marie Canut (membre du Conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie) pour la FSU.

Ce groupe de travail s’est réuni plusieurs fois depuis sa création afin de donner du contenu aux 4 thèmes mis en avant lors de cette réunion du 10 mars. Nous nous sommes fixé comme objectif d’organiser 2 ou 3 initiatives avant le congrès confédéral de décembre et celui de février pour la FSU.

Après discussion sur nos « forces » en présence dans différents départements pour mener à bien ces initiatives communes, il en est ressorti l’organisation d’une journée sur la formation professionnelle en Normandie et sur la petite enfance en Midi-Pyrénées.

L’initiative sur la recherche aura lieu après les congrès. Le colloque sur l’avenir du syndicalisme est, lui, organisé sur Paris, au conseil économique et social, probablement dans la semaine du 16 au 20 novembre 2009 et sous l’égide de l’association des journalistes de la presse sociale. Cette configuration « neutre » devrait permettre la participation de plus grand nombre.

La région Midi-Pyrénées a été choisie au regard de la présence de camarades travaillant déjà sur le sujet de la petite enfance, aussi bien à la CGT Educ’action qu’à la fédération des services des publics mais aussi à la FSU. L’implication des camarades de l’éducation dans l’interprofessionnel étant aussi un atout important.

Un groupe de travail a été constitué avec Gilles Moindrot, et Baptiste Talbot, groupe de travail dans lequel j’ai demandé à Aline Louangvanassy de participer. L’initiative aurait dû avoir lieu le 17 novembre mais la présence de Bernard Thibault à cette date étant plus que compromise, nous avons décidé d’un commun accord avec les camarades de Midi-Pyrénées de la repousser après le congrès.

Le 10 novembre, aura bien lieu par contre à Caen l’initiative sur la formation professionnelle. Vous trouverez, d’ailleurs, dans vos pochettes la plaquette de présentation. La région Normandie a été choisie pour les mêmes raisons avec, en plus, une habitude de travail commun entre la CGT et la FSU qui date de plusieurs années. La présence de Lionel Lerogeron dans le groupe de travail y est pour beaucoup car le lien avec l’interprofessionnel est direct puisque, je vous le rappelle, Lionel est secrétaire général de l’UD du 50 et enseignant. Vous avez donc le détail de cette initiative dans vos pochettes et il est à noter que l’initiative de Toulouse devrait suivre le même schéma, à savoir une journée découpée en une partie tables rondes et une partie en séance plénière. Nous attendons pour ces initiatives à peu près 400 personnes et vous invitons à vous y inscrire.

Ce travail commun s’inscrit dans une période particulière puisque située juste avant les congrès de la CGT et de la FSU, juste avant la publication du texte sur la représentativité dans le Fonction Publique (il devrait sortir avant la fin de l’année) et après que les dernières élections prud’homales aient conforté la place de la CGT et constaté la très faible implantation de la FSU hors de la Fonction Publique d’Etat. Les luttes interprofessionnelles, engagées depuis le début de cette année, montrent également combien il est difficile d’obtenir une unité syndicale avec des revendications offensives dans l’état actuel de profond morcellement du syndicalisme en France.

La loi sur la représentativité incite beaucoup d’organisations syndicales à réfléchir à leur devenir et nous assistons à la multiplication de manœuvres d’appareil vouées, à mon sens, à l’échec : CGC-UNSA, CFDT-FGAAC et CFDT-CFTC à la SNCF et dans notre secteur le rapprochement annoncé entre FO et le SNETAA ainsi que la FAEN qui engage des discussions avec plusieurs autres syndicats dont la FERC. Le rapprochement avorté pour l’instant entre la CGC et l’UNSA nous montre, s’il en était besoin, que ce ne sont pas les directions syndicales qui décident seules de telles orientations. Une direction syndicale peut impulser, pointer une direction mais elle ne peut et ne doit pas faire à la place. Le sens des initiatives décrites dans mon intervention est justement d’impliquer les syndiqués en territoire, de montrer que c’est possible voir souhaitable de travailler ensemble. Si nationalement nous avons beaucoup de positions communes entre la CGT et la FSU, nous avons également de vraies divergences, notamment dans notre secteur comme par exemple la masterisation.

Mais ces divergences sont elles insurmontables ? Sont-elles de nature à empêcher cette recomposition possible du paysage syndical français ? Les enjeux sont historiques, les enseignants ont choisi l’autonomie lorsque la FEN a quitté la CGT, ils ont réaffirmé ce choix en créant la FSU et maintenant ils s’aperçoivent des limites de ce type de syndicalisme. Peut-on traiter les problèmes de l’école en dehors des problèmes de la société ? Bien sûr que non, c’est un tout et l’école n’est pas un sanctuaire, c’est une des raisons de notre engagement dans une confédération.

Cette question concernant les quelques divergences existant entre nos deux organisations amène la question de notre structuration interne à la CGT, car pour qu’il y ait rapprochement il faut qu’il y ait orientation et repères revendicatifs communs. Quelle structuration devons-nous adopter dans la CGT pour rendre cela possible sans qu’une organisation n’en domine une autre dans les votes ? Peut-on accueillir, dans la CGT, une organisation comme la FSU qui revendique environ 170 000 adhérents sans rien changer ? Je pense que non car si, sur 170 000 adhérents, 140-150 000 concernent l’Éducation nationale, peut-on les accueillir dans une fédération qui compte 29 000 adhérents dont environ 12 000 dans l’Éducation nationale ? Selon les chiffres de la confédération pour le 49ème congrès, 5 000 syndiqués sont rattachés à l’UGFF, 60 000 à la santé et environ 65 000 à la fédération des services publics pour ne prendre que les chiffres de la Fonction Publique. Cette question concernant la FSU doit être prise en compte dans notre réflexion sur les structures, notre dernier congrès et la confédération nous y engagent

Comment aborder cette question ? Nous devons travailler dans les SDEN cette question de structures, même si cela semble bien loin des préoccupations de nos syndiqués. Nous avons le challenge de les y intéresser en donnant des traductions concrètes des différentes pistes d’évolution possibles. Notre prochain congrès devra débattre de ces questions et prendre des décisions. Nous devons y réfléchir dans l’intérêt des salariés sur la question de quel est l’outil syndical le plus efficace pour porter les revendications des salariés et créer le rapport de forces le plus favorable.

Ce groupe de travail CGT/FSU doit nous permettre de construire des revendications communes en débattant sur nos différences.

En fait, on peut raisonnablement penser que le paysage syndical français sera, pendant un certain temps encore, constitué de plusieurs organisations. Je pense que leur nombre doit être réduit. C’est cette démarche que nous appelons de nos vœux dans ce groupe de travail afin de construire, à partir des revendications, le syndicalisme de transformation sociale, de propositions et de lutte dont nous avons besoin.

En tant que première confédération française, la CGT a, de ce point de vue, une responsabilité et une capacité particulières pour impulser en son sein et dans le mouvement social un débat qui peut nous permettre de répondre à une aspiration profonde du salariat.

Pour répondre aux enjeux de la crise et aux attentes des salariés, nous devons faire bouger le syndicalisme afin de le rendre plus attractif, plus efficace et plus fort. La CGT et ses organisations ont un rôle particulier à jouer, à tous les niveaux, pour permettre de grands pas en ce sens.


Débat dans la salle :
Ce sujet devait être simplement un point d’information mais, devant les enjeux soulevés, il y eu une vingtaine d’interventions. Le débat a permis de prendre connaissance de plusieurs initiatives en départements et d’écouter les inquiétudes des camarades.

Ont été soulevées les difficultés apparaissant sur le travail en commun « sur le terrain » avec les différents syndicats de la FSU qui, dans plusieurs endroits, ont une attitude qui ne favorise pas le travail collectif. Quelques camarades se posent également des questions quant à la faisabilité d’un tel rapprochement à court et moyen terme.

D’autres camarades posent le problème plus large de la recomposition syndicale en posant la question de fonds quant à savoir si la division du monde syndical est une bonne chose ou non ?

A partir de là, la question d’un syndicalisme de transformation sociale et de luttes doit se poser de manière plus large que de simples discussions avec la FSU. Toujours est-il que les SDEN souhaitent en majorité s’investir dans une approche de travail commun avec la FSU, à l’exemple de ce qui se fait dans plusieurs départements.

Christophe Godard
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Antigone » 27 Oct 2009, 18:58

Les Echos - 26 oct.2009

Congrès de la CGT : l'opposition interne veut présenter un candidat contre Thibault

Un collectif de militants de la CGT opposés à la direction confédérale, qu'ils accusent d'« accompagner le capitalisme » et de collusion avec le pouvoir, compte présenter son propre candidat à la tête de la confédération lors de son 49e congrès début décembre (à Nantes), face à l'actuel secrétaire général, Bernard Thibault. Des représentants d'unions locales et d'organisations syndicales CGT d'entreprises ont décidé, samedi, de désigner comme candidat Jean-Pierre Delannoy (métallurgie du Nord-Pas-de-Calais). Ce dernier a toutefois reconnu que, face à un Bernard Thibault largement soutenu en interne et assuré d'être réélu pour un quatrième et a priori dernier mandat, cette candidature « est complètement symbolique » car « tout est ficelé ». Selon Jean-Pierre Delannoy, le « fossé s'agrandit » et les « militants de base de la CGT ne comprennent pas la stratégie » de la direction. Ils préféreraient des « revendications très précises et ciblées », par exemple sur les hausses de salaire. « Le 49e congrès sera le coup de grâce qui verra la CGT rejoindre le banc des organisations syndicales qui sont dans une démarche d'adaptation au capitalisme », estime Jean-Pierre Delannoy.


Et la réponse publiée le lendemain sur le site du congrès:

.../...
Nos deux organisations (CGT 59 et FTM CGT ndlr) tiennent à préciser les points suivants : Le secrétaire général de la CGT sera élu à Nantes selon le processus défini par les statuts de la CGT.

Il sera désigné par le comité confédéral national parmi les membres de la commission exécutive confédérale. Celle-ci sera élue par le congrès. Les candidats à la commission exécutive doivent être présentés soit par leur union départementale, soit par leur fédération, soit par une des trois organisations confédérées particulières représentant les retraités, les ingénieurs, cadres et techniciens ou les chômeurs.

Une liste de 103 candidats a été validée par le comité confédéral national des 25 et 26 Août 2009. Elle a été publiée dans le journal "Le Peuple" du 2 Septembre afin qu’elle soit portée à la connaissance de tous les syndicats trois mois avant le congrès (Voir la liste).
Jean-Pierre Delannoy ne fait pas partie de cette liste.

Il n’a été proposé par aucune des organisations habilitées à présenter des candidatures. Ni l’union départementale du Nord, ni la fédération des travailleurs de la métallurgie n’ont d’ailleurs été sollicitées par Jean-Pierre Delannoy ou par son syndicat pour qu’il soit présenté comme candidat.
Il ne peut donc prétendre se présenter au poste de secrétaire général de la CGT.

Les désaccords de Jean-Pierre Delannoy avec les orientations de la CGT sont connus depuis de nombreuses années.
Que des conceptions différentes puissent s’affronter sur les enjeux liés à l’orientation syndicale, quoi de plus normal, dès lors que de tels débats se déroulent dans la démocratie et dans le respect des décisions prises majoritairement.

Force est de constater que depuis plusieurs mois, Jean-Pierre Delannoy refuse ces principes.
Il boycotte systématiquement les réunions organisées par l’union départementale du Nord auxquelles il est régulièrement invité comme secrétaire de la région Métallurgie.
Il a refusé d’intégrer le comité exécutif de la fédération au 38ème Congrès de la FTM en 2008, congrès au cours duquel les orientations fédérales ont été adoptées à plus de 80 % des congressistes.
Dès lors, nos deux organisations ne peuvent que s’interroger sur le refus du débat et sur les objectifs réellement suivis par cette annonce de candidature .../...



En marge de ce débat, Presse-Océan a publié hier un article qui rapporte ce que va coûter le congrès confédéral qui va avoir lieu à Nantes du 7 au 11 décembre.
Le budget prévisionnel a été estimé à 2,9 millions d'euros. Il bénéficie de subventions permises dans le cadre de la loi de 2002 dite de "modernisation du dialogue social". C'est à ce titre que la Région a voté une aide de 150 000 € et le Département une contribution de 60 000 €.
2 000 personnes sont attendues chaque jour pendant cinq jours , mais 1000 délégués seulement, soit 580 euros par délégué et par jour ! On ignorerait encore si ce budget comprend les hébergements et les transports, en général pris en charge par les structures des délégués...
Le trésorier national, Michel Doneddu,l qui était interrogé à ce sujet assurait que: « Tout cela se fait dans un cadre complètement transparent. Les comptes des organisations syndicales sont les plus contrôlés de notre pays », « Avec cet événement, il y aura des retombées économiques importantes dans tout le département. Ces subventions sont donc légalement justifiées, économiquement justifiées, socialement justifiées et politiquement justifiées »."

La grogne serait en train de gagner les militants qui rapprocheraient ces sommes astronomiques avec l'absence de soutien constaté face à la répression qui, entre autre, a touché "les Contis", potentiellement condamnés à 63 000 euros (une goutte d'eau dans le budget du congrès...).
Antigone
 

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 » 28 Oct 2009, 20:28

Les dissidents qui s'élèvent contre la direction de la CGT révèlent un malaise de l'organisation syndicale.

Ils sont désespérément minoritaires, numériquement microscopiques, et comme ils ne sont pas éligibles, ils ne pourront même pas se compter, au prochain congrès de la CGT, à Nantes, du 7 au 11 décembre. Ils sont tellement anachroniques, dans le contexte économico-médiatique actuel, qu'ils en deviendraient presque poétiques. Fantômes surgis d'un temps disparu, celui de «la lutte de classe», front contre front, quand un peuple ouvrier, encore sociologiquement repérable, rêvait de contraindre «les 200 familles» à partager la galette.

Ils ne sont rien, mais ils brouillent pourtant l'image de leur centrale syndicale, depuis l'été. Et d'abord la figure du secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, qui briguera, en décembre, un quatrième mandat. Il y a eu d'abord Xavier Mathieu, le délégué CGT des «Conti» de Clairoix qui à bout de solitude et d'impuissance à empêcher les licenciements massifs de ses compagnons de travail, a usé de l'insulte contre la personne du premier représentant de son organisation. «Les Thibault et compagnie, c'est juste bon à frayer avec le gouvernement (...), a-t-il lancé à l'adresse d'une caméra, devant son usine. Ils servent juste qu'à ça, toute cette racaille!». Depuis des semaines, les Conti se plaignaient de devoir se battre seuls, sans soutien, sans les interventions espérées du leader cégétiste, contre l'imminence du plan social qui leur était imposé.

Idem pour ceux de Ford Blanquefort, de Continental Toulouse, de Freescale ou de Goodyear. Le printemps finissait, l'été étirait ses plus belles journées, et des centaines de salariés passaient leurs vacances à faire le pied de grue, devant les grilles verrouillées de leurs entreprises, autour de leurs banderoles et de leurs pique-nique «solidaires». Obligés, on l'a vu, d'inventer à la hâte un syndicalisme de base plus radical, des tentatives de rapport de forces qui frisaient les atteintes au droit commun, dans l'espoir d'attirer l'attention des médias. Bernard Thibault devait être à la plage, comme les autres dirigeants syndicaux. «Thibault n'est jamais venu, on n'a jamais eu un appel», a encore expliqué le chef des Conti.


Jean-Pierre Delannoy, le nouvel outsider

Un autre homme a pris le relais. Encore un dur. Ouvriériste. Jean-Pierre Delannoy, le secrétaire régional de la CGT Métallurgie pour le Nord-Pas-de-Calais. Un «lutteur de classe», comme l'écrit le site de La Voixéco.

Irrédentiste de conceptions sociales considérées à peu près partout comme caduques, pour avoir assez montré leur inefficience. Cet ancien de chez Bombardier, militant de tous les combats nordistes, influencé par un prêtre ouvrier communiste dans les années 70, a symboliquement déposé sa candidature au poste de secrétaire général de sa confédération. Avec une poignée d'adhérents épars, des unions locales du Nord ou de Rhône-Alpes, il tente de faire accréditer l'idée que le temps est revenu d'un «syndicalisme de classe». «La CGT? Une dérive réformiste à la confédération, répond-il, des technocrates qui s'épuisent en discussions de salons».

«Face à la plus grave crise du capitalisme depuis les années 1920, la seule réponse ne peut pas être la lutte entreprise par entreprise ou des journées d'actions nationales tous les deux ou trois mois, en total décalage avec la réalité des enjeux et la souffrance des travailleurs», écrivent ces adhérents marginaux. A les écouter, «la direction (...) s'enfonce chaque jour davantage dans une stratégie d'accompagnement et d'adaptation au système capitaliste au lieu de le combattre réellement». Il ont même un argument plus virulent, que tous les cégétistes peuvent comprendre: pour eux, la CGT commence à ressembler à la CFDT, chantre de la co-gestion avec le patronat. Peut-être la pire des insultes.


Les dirigeants du syndicat se sentent à l'abri

La direction confédérale n'a rien à craindre. Jean-Pierre Delannoy, à Nantes, ne pourra même pas accéder à la tribune. Il ne fera pas partie des délégués mandatés. En désespoir de cause, il envisage avec ses compagnons de tenir dans la même ville un meeting pendant le congrès. Il n'empêche: c'est la première fois depuis 1948, et la scission avec FO, que le premier dirigeant, à l'aube d'un nouveau mandat acquis d'avance, voit se lever un concurrent de congrès, même de pur témoignage.

A ces contestations larvées, répétons-le, ultra-groupusculaires, comme aux quelques sifflets qui ont salué son intervention, lors de la dernière manifestation parisienne, Bernard Thibault a jusqu'ici répondu par un certain dédain: «il y a des militants qui se la racontent un peu sur le potentiel de mobilisation des salariés», a-t-il lâché. Sans doute. Reste que l'opinion a pu constater, l'été dernier, et cet automne encore, l'absence de toute parole syndicale forte, dans la crise économique. Effectivement, comme s'il était un peu inutile, désormais, de s'élever contre un capitalisme moderne, devenu, lui, plus cynique, par bien des aspects, qu'aux temps reculés de «la lutte des classes». Ce n'est pas le moindre des paradoxes de l'actualité nationale.

Philippe Boggio
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 » 11 Nov 2009, 10:23

«Le bilan de Bernard Thibault est catastrophique» Capital.fr (10-11-2009)

Jean-Pierre Delannoy, responsable Nord Pas de Calais de la CGT métallurgie, explique les raisons de sa candidature contre Bernard Thibault au 49ème congrès du syndicat, qui se tiendra à Nantes, du 7 au 11 décembre.

Capital.fr : Pourquoi vous présentez-vous ?
Jean-Pierre Delannoy : Nous voulons remettre la CGT sur ses rails, en donnant la priorité aux revendications des salariés. La CGT doit être un outil de lutte, avant d’être un outil de négociation. Mobiliser les salariés tous les trois ou quatre mois est une stratégie complètement dépassée. Ce n’est pas comme ça qu’on va faire bouger les lignes.

Capital.fr : Que reprochez-vous à Bernard Thibault et à l’actuelle direction ?
Jean-Pierre Delannoy : La confédération a renoncé au combat contre le capital, à son identité, en essayant d’accompagner le système pour l’adoucir. Nous voulons un autre programme revendicatif : l’interdiction des licenciements, un SMIC à 1600 euros nets, le retour aux 37,5 années de cotisations pour les retraites des fonctionnaires, la revalorisation des petites retraites…
Nous avons aussi de grosses inquiétudes sur le rapprochement entre la CGT et la CFDT : ce n’est pas la CFDT qui vient à nous, mais l’inverse ! Nous voulons rester un syndicat de classe.

Capital.fr : Pouvez-vous vraiment vous présenter ou votre candidature n’est-elle que symbolique ?
Jean-Pierre Delannoy : C’est une candidature symbolique, car tout a été verrouillé. Nous tiendrons un meeting parallèlement au congrès et déposerons la liste de nos soutiens.

Capital.fr : Quelle est l’ambiance en ce moment à la CGT ?
Jean-Pierre Delannoy : Elle est très tendue. Il y a un gros décalage entre la confédération et les militants. Ce n’est même plus un décalage, c’est un fossé, un ravin… Ce que Bernard Thibault défend, ce n’est pas ce que les gens en bas attendent. Lors de la manifestation du 22 octobre dernier à Paris, Bernard Thibault s’est fait siffler par les militants, on entendait scander « Thibault démission ». Ça partait de tous les côtés…

Capital.fr : Bernard Thibault défend son bilan en s’appuyant sur les bons résultats de la CGT aux élections prud'homales, en décembre 2008. Qu’en pensez-vous ?
Jean-Pierre Delannoy : C’est avant tout la victoire des militants de base. Son bilan est catastrophique, sur tous les enjeux : RTT, réforme des retraites, protection sociale, SMIC… À chaque fois, on est en échec. La seule victoire de ces dernières années, c’est celle du CPE, qui est à mettre à l’actif des lycéens et des étudiants.

Propos recueillis par Stéphane Loignon
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Nico37 » 01 Déc 2009, 20:18

Presse-Océan a publié un article qui rapporte ce que va coûter le congrès confédéral qui va avoir lieu à Nantes du 7 au 11 décembre.
Le budget prévisionnel a été estimé à 2,9 millions d'euros. Il bénéficie de subventions permises dans le cadre de la loi de 2002 dite de "modernisation du dialogue social". C'est à ce titre que la Région a voté une aide de 150 000 € et le Département une contribution de 60 000 €.
2 000 personnes sont attendues chaque jour pendant cinq jours , mais 1000 délégués seulement, soit 580 euros par délégué et par jour ! On ignorerait encore si ce budget comprend les hébergements et les transports, en général pris en charge par les structures des délégués...
Le trésorier national, Michel Doneddu, qui était interrogé à ce sujet, assurait que: « Tout cela se fait dans un cadre complètement transparent. Les comptes des organisations syndicales sont les plus contrôlés de notre pays », « Avec cet événement, il y aura des retombées économiques importantes dans tout le département. Ces subventions sont donc légalement justifiées, économiquement justifiées, socialement justifiées et politiquement justifiées ».

La grogne serait en train de gagner les militants qui rapprocheraient ces sommes pharamineuses avec l'absence de soutien constaté face à la répression qui, entre autre, a touché "les Contis", potentiellement condamnés à 63 000 euros (somme dérisoire à côté de ce que va coûter le congrès).



Un cégétiste élu secrétaire général adjoint de la Confédération européenne des syndicats
Source: Les Echos

Il y a un peu plus de onze ans, la CGT votait l'adhésion à la Confédération européenne des syndicats, l'organisation concurrente de la Fédération syndicale mondiale, d'obédience communiste, qu'elle avait quitté quelques années plus tôt. Cette décision avait donné lieu à un affrontement avec les conservateurs de la CGT. A l'époque, personne n'aurait osé imaginer qu'un cégétiste accéderait au poste de numéro deux de la CES. C'est pourtant ce qui va se passer aujourd'hui. Le cheminot Joël Decaillon (photo DR), ancien membre de la CE et responsable de l'activité Europe et internationale de la CGT, parti à la CES en 1999, devrait en être élu secrétaire général adjoint aujourd'hui, lors de la réunion de son comité exécutif. Sa désignation ne sera pas actée par un congrès, mais fait suite au départ des deux numéros deux de la Confédération européenne, Reiner Hoffmann, retourné dans le syndicat allemand de la chimie, et la Portugaise Maria Helena André, nommée ministre du Travail et de la Protection. Le prochain congrès de la CES aura lieu en 2012.
Nico37
 
Messages: 8488
Enregistré le: 15 Sep 2008, 10:49

Re: Evolution du syndicalisme - avoir un oeil sur la CGT

Messagede Pïérô » 09 Déc 2009, 11:03

Le congrès au jour le jour, de l'intérieur par "où va la CGT ? " :
http://ouvalacgt.over-blog.com/article- ... 45446.html
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
Avatar de l’utilisateur-trice
Pïérô
 
Messages: 22436
Enregistré le: 12 Juil 2008, 22:43
Localisation: 37, Saint-Pierre-des-Corps

PrécédenteSuivante

Retourner vers Syndicats, associations, mouvements sociaux

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun-e utilisateur-trice enregistré-e et 10 invités