Le Front Social : déterminé.es à gagner ensemble !
Le Front Social est le fruit de la rencontre de militant.es et d’organisations au cœur du mouvement contre la loi Travail. Ils ont mis en commun leur détermination à gagner son abrogation et leur désir de convergence des luttes. Ils ont décidé de poursuivre ensemble pour que le mouvement de grèves, de luttes et de résistances opère son unification.
Le Front Social refuse de baisser la tête : nous n’acceptons pas que des camarades et collègues soient humilié.es au travail, aient leur santé détruite, soient licencié.es ou en arrivent à se suicider. Nous ne nous accommodons pas de crever d’avoir un boulot comme de ne pas en avoir ! Nous refusons d’autant plus la destruction du code du travail, des protections sociales, des services publics et des libertés que Macron cherche à mettre en œuvre.
Nous en avons assez de perdre au niveau national alors que nous nous battons tous les jours et gagnons souvent localement, mais de manière éparpillée ; nous voulons que le courage, la dignité de celles et ceux qui refusent au quotidien d’abdiquer les valeurs de solidarité, d’humanité, de générosité soient renforcés par l’indispensable convergence nationale – voire internationale – des luttes, que nous voulons organiser à l’occasion du combat contre les ordonnances Macron. Nous pouvons et voulons gagner.
Le Front Social a pris son essor dès lors que la colère ouvrière et les grèves des Goodyear l’ont fertilisé par leurs luttes contre la répression, les humiliations et les coups infligés à tout.es celles et ceux qui s’opposent aux licenciements et aux destructions d’emplois. Il a été enrichi de l’indignation militante contre le racisme, les meurtres impunis, comme celui d’Adama Traoré. Il s’est ainsi tourné contre toute forme de répression policière, judiciaire, carcérale, néocoloniale ou militaire à l’encontre des syndicalistes, des jeunes, des migrant.es, des quartiers populaires, des colonies ou des peuples opprimés.
Par ses initiatives, le Front Social joue un rôle incontesté de lanceur d’alertes sociales. Malgré les médias cadenassés, il établit l’ampleur réelle des grèves et de la combativité avec la page facebook des « luttes invisibles » et met la grève au centre de la vie politique et sociale. Il met au jour l’importance de l’ubérisation rampante, des attaques contre le service public, de la répression et la liste des licenciements quotidiens au détriment de notre classe. Aujourd’hui, il est en première ligne des initiatives de mobilisation contre le recul de civilisation que voudrait nous imposer Macron.
Face à la catastrophe annoncée et l’urgence de la mobilisation tou.tes ensemble, le Front Social est un réseau qui met en relation salarié.es du privé et du public, jeunes scolarisé.es, étudiant.es, chômeur.euses, précaires, retraité.es, paysan.nes, etc., avec le mouvement syndical, celui des sans papiers, des sans logement, des sans droits, des femmes et des LGBT. Il veut abattre les cloisons, unifier les résistances et les formes d’action, amplifier leurs modes et leurs moyens, pour aller vers un grand mouvement d’ensemble.
• Ses premières manifestations ont affirmé son état d’esprit, la détermination, la disponibilité à la lutte, l’attachement à l’unité, la conscience que nos conquêtes sociales viennent de nos mobilisations et non pas des programmes électoraux : c’est dans la rue que ça se gagne !
• Son début d’extension nationale et l’écho qu’il rencontre montrent que les confédérations syndicales doivent tout faire pour combattre les réformes destructrices des acquis sociaux programmées par le gouvernement Macron, et non pas chercher « le dialogue social » qui vise à faire passer ces réformes en douceur.
Le Front Social est un outil de combat et de rassemblement, non un substitut aux confédérations et aux partis. Sa capacité d’initiative est l’essence même de son utilité sociale. Il veut rassembler, s’unir pour ne plus subir.
Le Front Social veut donner du poids et de l’autorité à la rue. D’autant que le droit de manifester est violemment remis en cause et que l’état d’urgence menace de devenir la loi ordinaire contre les droits et libertés.
Macron annonce la guerre sociale totale ; il va la mener pour sa classe. Il attaque tous les aspects de la cohésion sociale de notre classe, toutes ses positions acquises. Pour ce faire, la relation étroite entre l’exécutif de l’État et le patronat prend cette fois la forme d’une intégration directe de représentants du Medef en son sein. Macron use des aspects les plus totalitaires de la Ve République pour tenter de faire du pays une zone franche exonérée de tout droit social.
Ceux qui veulent nous détruire sont unis comme les cinq doigts de la main et savent où ils vont. Nous devons en faire de même, car nous sommes bien plus nombreuses et nombreux qu’eux.
C’est pourquoi nous appelons à construire partout des Front Sociaux et avançons les objectifs suivants :
• abrogation de la loi Travail d’hier et retrait des ordonnances comme de la loi Travail XXL ;
• interdiction des licenciements et des destructions d’emplois ;
• fin de l’état d’urgence, non à sa transposition dans le droit commun, arrêt de la répression policière ;
• refus de toute remise en cause de la protection sociale et des services publics ;
• relaxe et amnistie de tout.es les militant.es de la cause sociale ;
• ouverture du droit au salaire et à l’emploi permanent sans aucune discrimination et la régularisation des travailleur.euses sans-papiers ;
• revalorisation et garantie de l’ensemble des droits des retraité.es, des chômeur.euses et des minimas sociaux ;
• inversion de la hiérarchie des normes de management au profit de la dignité humaine ; dans les entreprises, sur nos lieux d’étude et de vie, nous voulons pouvoir décider ;
• convergence des luttes et des grèves vers une mobilisation générale : une contre-offensive de notre classe qui permettra d’aller vers une société où nous disposerons des outils de création de richesse et vers des jours heureux.
Avec le Front Social, s'unir pour ne plus subir !