"On Bloque Tout !"

"On Bloque Tout !"

Messagede Pïérô » 23 Mar 2016, 08:57

« On bloque tout »

L’appel des syndicalistes contre la loi « travail »

Le projet de loi El Khomri est une insulte au monde du travail. Rarement l’attaque aura été aussi grave. Avec l’inversion de la hiérarchie des normes qui permet aux accords locaux au rabais, obtenus sous la pression, de se substituer aux accords de branche ; en lançant l’offensive contre l’outil syndical avec la promotion des référendums-bidons en entreprise ; en organisant et généralisant la précarité, la flexibilité et en facilitant les licenciements, c’est une dégradation majeure du temps et des conditions de travail de millions de salarié.e.s que prépare activement le gouvernement.

À nous de nous préparer tout aussi activement à l’en empêcher ! Tout ce que mérite un tel projet c’est une riposte déterminée et massive des travailleuses, des travailleurs et de la jeunesse. Et pour cela, c’est le blocage de l’économie qui est à l’ordre du jour.

Le 9 mars, nous étions des centaines de milliers à battre le pavé. Pour nombre de salarié.e.s qui composaient la majorité des cortèges, la grève s’imposait. Et depuis le 17 mars, journée nationale de mobilisation appelée par les organisations de jeunesse, des dates de grève dans différents secteurs professionnels sont annoncées ; le 24 mars, nouvelle journée de mobilisation, le projet de loi sera présenté en Conseil des ministres, avec sans doute quelques effets d’annonces destinés à faire croire que la copie a été revue : nous le disons tout net, le projet de loi n’est ni amendable, ni négociable et seul son retrait, total, s’impose.

Enfin le 31 mars, la grève interprofessionnelle est à l’ordre du jour. Cette grève doit être activement préparée et nous pouvons profiter pour ça du calendrier d’action qui se dessine jusque-là pour renforcer la mobilisation. La seule manière de gagner et de faire plier le gouvernement, c’est de bloquer l’économie. Les travailleurs et les travailleuses doivent en effet prendre leurs affaires en mains dans cette lutte et ne doivent pas s’en remettre à des politiciens ou politiciennes qui n’ont que les élections de 2017 en vue. Et pour bloquer l’économie, ce qu’il faut c’est d’abord réussir la grève du 31 mars et préparer sa généralisation et sa reconduction partout où c’est possible dans les jours et semaines qui suivront !

Alors nous obtiendrons le retrait du projet de loi El Khomri. Alors nous pourrons préparer la contre-offensive, NOTRE contre-offensive en popularisant des revendications qui permettent de rassembler, sur lesquelles les équipes syndicales pourraient s’engager ensemble, à la base et dans l’unité. La réduction du temps de travail à 32 heures par semaine, sans réduction de salaires, ni flexibilité, sans arnaque à la clef comme l’ont été dans de nombreux secteurs les « 35 heures-Aubry », voilà par exemple ce qu’il est urgent de mettre en avant pour contrer les dégradations des conditions de travail et imposer des créations d’emplois.

Tout cela, nous nous engageons à le mettre en débat auprès de nos collègues, dans nos structures syndicales, dans les intersyndicales auxquelles nous participons. Nous sommes certain.e.s que ces préoccupations, nombreuses et nombreux sont les syndicalistes qui les partagent. Quelles que soient les appartenances syndicales, nous les appelons à rejoindre cet appel, à en proposer la signature à leur structure syndicale et à mutualiser les informations sur la mobilisation sur le blog lié à cet appel. C’est toutes et tous ensemble qu’on va lutter, c’est toutes et tous ensemble qu’on va gagner !


http://onbloquetout.org/
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Re: "On Bloque Tout !"

Messagede Pïérô » 24 Mar 2016, 17:16

Présentation publique de l'appel "On Bloque Tout !"

Jeudi 24 mars,
18h-20h, Salle Francisco Ferrer de la Bourse du Travail de Paris
3 rue du Château-d'Eau (Paris 10e), Métro République
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Re: "On Bloque Tout !"

Messagede bipbip » 05 Avr 2016, 11:08

On bloque tout !

C'est le nom de l'appel lancé par 100 syndicalistes il y a quelques jours ; ils et elles sont déjà un millier et des sections syndicales, syndicats, fédérations ou Unions Locales l'ont aussi signé.

Oui, c'est par notre action directe que nous obtiendrons satisfaction ! Cela vaut pour la loi Travail, comme pour la réglementation du travail dans le secteur ferroviaire.

Le 31 mars, sans surprise les fédérations de cheminots UNSA et CFDT ont refusé d'appeler à l'action. La fédération CGT n'a pas voulu déposer de préavis de grève national, et la fédération SUD-Rail en est restée à une grève de 24 heures. Des Assemblées Générales n'ont été organisées que dans très peu de sites ferroviaires. C'est pas comme ça qu'on va y arriver !

Il faut changer de rythme, s'organiser vraiment pour construire un mouvement de grève reconductible ; avec le soutien des organisations syndicales qui sont prêtes à cela, sans celles qui refusent un tel mouvement ou le renvoient aux calendes grecques.

Si les bureaucraties syndicales se contentent de quelques manifestations et continuent les innombrables réunions inutiles avec les patrons, nous avons, nous, d'autres urgences. Prenons nos affaires en mains !

Dans nos syndicats, agissons pour que la priorité soit la construction de la grève nationale reconductible, construisons l'unité syndicale à la base. Avec tous les collègues, organisons la démocratie et notamment les AG dans tous les lieux de travail.

C’est toutes et tous ensemble qu’on va lutter, c’est toutes et tous ensemble qu’on va gagner !

http://leraildechaine.org/post/14223278 ... loque-tout
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Re: "On Bloque Tout !"

Messagede Pïérô » 09 Avr 2016, 10:10

D’avril à mai… bâtir la grève

L’intersyndicale nationale a fixé une prochaine date de grève et de manifestations le jeudi 28 avril prochain. Cette date de grève, nous allons tout faire pour qu’elle soit la plus forte possible, la plus étendue, la plus ancrée dans les entreprises et les services. Mais, isolée, elle paraît bien lointaine.

Pour cela, nous pensons que les journées d’actions appelées par la Coordination nationale étudiante auraient dû faire partie du calendrier de mobilisation intersyndicale et interprofessionnelle.

Le samedi 9 avril, les mardi 12, jeudi 14 et mercredi 20 avril – comme cela a été le cas les 17 et 24 mars et le 5 avril – des appels à la grève, des débrayages, une présence des salarié.e.s aux côtés de la jeunesse mobilisée… c’est nécessaire et ça aidera à construire la grève du 28 avril !

Alors que le gouvernement envoie la police et les gendarmes briser dans la violence les mobilisations des lycéen.ne.s et des étudiant.e.s, il ne faut pas nous diviser et nous devons continuer à renforcer le mouvement social contre la loi « travail » toutes et tous ensemble !

A Rennes le 5 avril, c’est ensemble, étudiant.e.s, lycéen.ne.s et salarié.e.s, que les manifestant.e.s ont bloqué deux heures durant les voies SNCF. Au Havre, le 24 mars, 2000 dockers CGT avaient rejoint la manifestation des jeunes. Au-delà de ces deux exemples, dans de nombreuses villes, des opérations de blocage sont discutées, des actions se préparent appuyées par les équipes militantes syndicales, avec la jeunesse mobilisée.

D’avril à mai, il faut continuer à porter la grève, à se rassembler, à se mobiliser, à monter en puissance pour obtenir le retrait total de la loi « travail » !

Les « Nuits debout », les assemblées générales interprofessionnelles qui essaiment un peu partout peuvent être l’occasion de tisser ces liens. Sans évacuer la question centrale sans laquelle il n’y a pas de blocage réel de l’économie : faire en sorte que la grève se généralise, que sa reconduction se débatte entre salarié.e.s.

Claire Bidon (Solidaires étudiant.e.s Paris 8), Fabien Delmotte (CNT-Solidarité Ouvrière), Guillaume Goutte (CGT Correcteurs), Gaétan Helon (Syndicat étudiant.es et lycéen.ne.s CGT du valenciennois), Kaou Lampriere (SUD-Rail Bretagne), Jean-Yves Lesage (Syndicat général du Livre-CGT), Alexis Louvet (CGT RATP-Bus), Hugo Reis (SUD PTT), Théo Roumier (Solidaires Loiret)

Signataires de l’appel « On Bloque Tout ! », http://www.onbloquetout.org

http://onbloquetout.org/?p=341


"On Bloque Tout !" : le 9 avril... et après !

Nous sommes désormais plus de 1000 syndicalistes et plus de 40 structures syndicales en tant que telles à avoir signé l’appel "On Bloque Tout" !

Samedi 9 avril, sera une nouvelle journée de mobilisation contre la loi "travail". Profitons-en pour continuer de diffuser l’appel qui a été actualisé après le 31 mars (téléchargeable en Une du site). Si vous n’avez pas reçu les autocollants... c’est malheureusement que nous avons du faire face à une affluence de commande qui a épuisé les stocks. Un retirage est lancé et nous faisons aussi vite que possible.

À Paris, deux rendez-vous le 9 avril :

- Le matin : rencontre des signataires francilien.ne.s de l’appel pour discuter de la diffusion de l’appel, de son écho dans nos structures, d’une éventuelle apparition à la "Nuit debout" et de pleins d’autres choses... A partir de 10H, dans les locaux de SUD PTT, 25/27 rue des Envierges, Paris 20e (M° Jourdain). Appeler Gaëlle au 06 69 66 40 84.

- L’après-midi : rendez-vous à 13h, à l’angle du Boulevard du Temple et de la Place de la République. Tracts et banderole seront de sortie.

Pour la suite, l’intersyndicale nationale a programmé une date de grève et de manifestation le 28 avril prochain. La Coordination nationale étudiante quant-à-elle appelle à des journées de mobilisation les 12, 14 et 20 avril.
Une dizaine de camarades qui étaient parmi les 100 premier-e-s signataires ont d’ailleurs rédigé une contribution sur la poursuite de la mobilisation, "D’avril à mai... bâtir la grève".

La lutte continue ! Et pour l’enrichir de nos expériences, nous envisageons une rencontre nationale des signataires.

Amitiés syndicalistes,

Le Collectif d’animation de On Bloque Tout.

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Re: "On Bloque Tout !"

Messagede bipbip » 14 Avr 2016, 10:33

Nantes, jeudi 14 avril 2016

Présentation publique de l'appel "On Bloque Tout !"

à 20h, Manufacture des tabacs, 11 bd stalingrad, Nantes

Pour toutes et tous les syndicalistes de Nantes (ou de passage) qui veulent discuter de l'appel "On Bloque Tout", une personne du Collectif d'animation sera présente pour présenter l'appel et répondre à vos questions. Nous pourrons ensuite débattre tout-e-s ensemble !

Pour plus d'informations : http://onbloquetout.org/

https://nantes.indymedia.org/events/33935
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Re: "On Bloque Tout !"

Messagede Pïérô » 17 Avr 2016, 23:32

Rencontre nationale de l'appel « On Bloque Tout ! »

Samedi 23 avril 2016

à 10h, Bourse du travail (annexe Turbigo), Salle Léon Jouhaux, 67 rue de Turbigo, Paris 3e


Image

Nous sommes désormais 1200 syndicalistes et plus de 60 structures syndicales en tant que telles à avoir signé l'appel "On Bloque Tout" !

Que ce soit dans la rue, aux côtés des lycéen.ne.s et étudiant.e.s mobilisé.e.s (la Coordination nationale étudiante appelle à des journées de mobilisation les 14 et 20 avril), dans les "nuits debout" auxquelles nous participons selon les endroits... et bien sûr dans nos syndicats, dans nos entreprises et services, pour préparer la grande grève du 28 avril, continuons de diffuser et faire connaître l'appel "On Bloque Tout !".

Et afin d'échanger sur la poursuite du mouvement et la préparation du 28 avril et ses suites :

Nous appelons à une rencontre nationale de l'appel "On Bloque Tout !"

Le Samedi 23 avril, de 10h à 17h,
Salle Léon Jouhaux de la Bourse du Travail de Paris (annexe Turbigo)

Cette rencontre est ouverte à toutes et tous les signataires et adhérent.e.s de structures syndicales qui s'y reconnaissent, de toutes les régions !

Un document avec proposition d'ordre du jour et modalités pratiques sera très prochainement publié sur le site et envoyé par la prochaine newsletter.

Nous invitons les camarades qui souhaitent participer à nous l'indiquer en envoyant un mail à contact@onbloquetout.org (Objet : rencontre nationale).

Par ailleurs, en Ile-de-France, un groupe de camarades souhaite se réunir pour assurer la diffusion et la présence de l'appel dans les initiatives et mobilisations franciliennes : si d'autres camarades sont intéressé.e.s pour participer, merci d'envoyer un mail à contact@onbloquetout.org (Objet : groupe francilien).

Enfin, des affichettes ont également été réalisées pour vos manifs, panneaux syndicaux, etc. Elles sont en ligne au format PDF sur le site.

Amitiés syndicalistes,

Le Collectif d'animation de On Bloque Tout.


http://onbloquetout.org/?p=357
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Re: "On Bloque Tout !"

Messagede bipbip » 26 Avr 2016, 10:59

« Bloquons la répression ! », texte du Collectif d’animation de l’appel « On bloque tout ! » rédigé suite à la rencontre nationale du samedi 23 avril

Bloquons la répression !

Avec l’ancrage du mouvement social contre la loi « travail », la répression policière prend un tour de plus en plus violent. On ne compte plus les cas de violences policières qui font le tour des réseaux sociaux à l’occasion de chaque manifestation : des étudiant.e.s de Tolbiac et lycéen.ne.s de Bergson aux manifestant.e.s de Grenoble, Nantes ou Rennes… en passant par les camarades de Douai et celles et ceux de la CNT Lille dont les locaux ont été saccagés par la police le 20 avril dernier. Et ce ne sont que quelques exemples !

Les voltigeurs de sinistre mémoire ont fait leur retour à Paris, à Toulouse.

On a même vu des policiers se grimer en syndicalistes lors des manifestations : s’agit-il d’une « stratégie de la tension » ? Quel est l’usage de ces policiers prétendument « en civils » et en fait appareillés pour la « violence maximum » ?

On a encore vu dans plusieurs villes, des militaires armés renforcer les forces de répression face aux travailleurs et travailleuses et aux étudiant.e.s et lycéen.ne.s mobilisé.e.s.

Nous assistons à une stratégie délibérée du gouvernement : frapper fort, ouvrir des crânes, interpeller et garder à vue des manifestant.e.s, les condamner à de la prison ferme avec mandat de dépôt, gazer des cortèges entiers… tout cela pour tenter d’affaiblir une mobilisation qui continue de s’étendre !

En cela, les états d’âmes de Mr Cazeneuve face à une affiche syndicale condamnant la violence policière sont une sombre farce.

Mais nous n’oublions pas qu’à cette répression dans la rue s’ajoute celle dans les entreprises et les services : combien de cas de procédures de licenciement pour fait de grève ? combien de coups de pression, de stratégies de harcèlement déployées par des petits chefs et des patrons qui croient avoir tout pouvoir sur « leurs » salarié.e.s ?

Et quand c’est l’État qui montre l’exemple en faisant condamner des syndicalistes de Goodyear à 9 mois de prison fermes ou en poursuivant en justice les salariés d’Air France déjà licenciés, comment s’en étonner ?

Il existe une réponse à cette répression : continuer à se mobiliser massivement, de plus en plus nombreuses et nombreux dans la rue, recenser les cas de répression, les dénoncer publiquement, travailler à sécuriser nos cortèges contre la violence policière, développer et renforcer nos syndicats dans les entreprises et les services, faire de nos unions locales des lieux de solidarité quotidienne…et surtout, généraliser, reconduire la grève dans les jours et les semaines qui viennent pour bloquer l’économie et forcer le gouvernement et ses forces de répression à reculer !

Le Collectif d’animation de l’appel « On bloque tout ! » le lundi 25 avril /// communiqué rédigé suite à la rencontre nationale du samedi 23 avril

http://onbloquetout.org/?p=464
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Re: "On Bloque Tout !"

Messagede bipbip » 01 Mai 2016, 00:33

Pour gagner, tout bloquer

Le 22 mars dernier, l’appel « On bloque tout ! » a été lancé par 100 syndicalistes CGT, Sud-Solidaires, FSU, CNT, CNT-SO, LAB… Un peu moins d’un mois plus tard, à la mi-avril, il rassemblait près de 1 300 signataires dont plus de 70 structures syndicales en tant que telles et participait à la dynamique de mobilisation.

Dans le contexte de la lutte contre la loi travail qu’apporte de plus un appel de syndicalistes ? Initié par des militants et militantes de Solidaires et de la CGT pour la plupart déjà investi-e-s dans les appels de 2010 pour la grève générale [1], « On bloque tout ! »www.onbloque tout.org [2] semble avoir réussi son pari : celui d’être une sorte de « contribution publique au débat » des syndicalistes de lutte, quelle que soit leur organisation.

Porter un coup aux profits des patrons

Le mouvement social qui a démarré le 9 mars est pour l’heure accompagné par l’intersyndicale nationale CGT-FO-FSU-Solidaires qui a notamment appelé aux journées de grève des 31 mars et 28 avril. Pour autant, il y a un angle mort dans l’intersyndicale nationale (principalement lié aux frilosités et tergiversations de FO et de la FSU) : celui de la généralisation et de la reconduction de la grève. C’est précisément ces questions qui sont au centre de l’appel « On bloque tout ! »… puisque ce sont les conditions sans lesquelles il ne peut y avoir de blocage réel de ­l’économie.

Or bloquer l’économie c’est porter un coup aux profits des patrons, ceux-là mêmes qui dictent les lois que le gouvernement Hollande-Valls-El Khomri s’empresse de mettre en œuvre. Donc pour obtenir le retrait total de la loi travail, c’est bien cet objectif qu’il faut se fixer. Tout en sachant que ça ne relève pas de l’évidence pour les salarié-e-s et que les défaites précédentes (2003 et 2010 notamment) pèsent sur des stratégies syndicales qui peinent bien souvent à articuler ancrage de terrain et radicalité.

En cela, loin d’être un appel incantatoire à la grève générale, la démarche de l’appel est justement de construire cet objectif de blocage de l’économie en le mettant en débat dans les collectifs de travail, dans les équipes militantes, dans les structures syndicales professionnelles (de la section aux fédérations) et interprofessionnelles (unions locales, départementales…). Généraliser et reconduire la grève, ça ne peut pas être symbolique : il faut que ce soit porté et partagé par les salarié-e-s, et massivement.

Et pour cela, c’est aussi des revendications locales, sectorielles qu’il faut partir pour faire le lien avec la lutte contre la loi travail : tout ce que nos patrons nous font subir, le projet El Khomri l’aggrave et promet de nouvelles menaces sur les droits des travailleurs et des travailleuses.

Et pour rendre plus forte cette démarche, le cadre intersyndical, à la base, est sans nul doute le plus pertinent. Il ne s’agit pas de construire une sorte de « super-tendance-oppositionnelle-intersyndicale » ce qui serait en contradiction avec la conception fédérale du syndicalisme où le débat se construit, démocratiquement, dans les organisations (même si c’est parfois difficile). Pour autant pourquoi le débat ne pourrait-il pas aussi être public et intersyndical ? C’est bien ce qui est recherché par l’appel « On bloque tout ! » qui, du coup, rend visible et crédible un courant syndical acquis à la lutte.

Parmi les signataires, on trouve des militantes et militants de nombreuses organisations et secteurs professionnels. Si les signatures émanent pour l’essentiel de militants et structures de Solidaires (une bonne moitié) et de la CGT (plus d’un quart du total), on retrouve ensuite des signatures FSU, CNT, CNT-SO, LAB, et, plus symboliquement, de la CNT-AIT, de la Confédération paysanne, du STC, de l’UTG… et même de la CFDT et de la CFTC ! La participation de syndicalistes lycéens et étudiants de Solidaires, de la CGT, mais aussi de l’Unef ou de la Fidl, est également à signaler.

Tout ça pour dire que partir ­d’une démarche claire, publique et assumée de débat intersyndical permet aussi de battre en brèche les sectarismes. En s’ouvrant à la signature de structures syndicales (ce qui n’était pas forcément le cas des appels de 2010), l’appel « On bloque tout ! » fait en quelque sorte fonction de « pacte » stratégique à la base. Il est ainsi relayé et reproduit sur plusieurs sites et pages de syndicats de diverses organisations, dans des revues et bulletins…

Il a également pu servir de base de rencontre comme ça a été le cas à Nantes le 14 avril dernier où 85 syndicalistes Solidaires, CGT, CNT, FSU ont échangé sur la mobilisation, pointant les obstacles, cherchant à dessiner les meilleures pistes possibles de convergences, réfléchissant au lien à entretenir avec la Nuit debout locale, à la lutte contre la répression… Ils et elles ont d’ailleurs convenu de se revoir pour prendre des initiatives concrètes et utiles au mouvement. C’est aussi ce qui est recherché avec la rencontre nationale des signataires prévue le samedi 23 avrilà la bourse du travail de Paris (qui ne s’est pas encore déroulée à l’heure où sont écrites ces lignes) durant laquelle d’ailleurs un temps de parole devrait être réservé à la commission grève générale de Nuit debout.

Grève debout !

« On bloque tout ! » prend ainsi sa place dans le mouvement social en cours. Appelant finalement à faire « Grève debout », à relever la tête et rompre avec le quotidien pour repartir à l’offensive. L’appel propose par exemple de s’inscrire dans la revendication des 32 heures par semaine « sans réduction de salaires, ni flexibilité, sans arnaque à la clef comme l’ont été dans de nombreux secteurs les “35 heures-Aubry” ». Parce que se battre « qualitativement » sur le temps et les conditions de travail, il faut aussi le faire… et pour cela, une victoire contre le projet de loi El Khomri est nécessaire pour revitaliser le syndicalisme de lutte, redonner pleinement confiance au camp du Travail dans sa force collective. Car au cœur de l’appel « On bloque tout ! » il y a quand même affirmée cette réalité : les travailleuses et les travailleurs sont tout, sans elles et eux, rien ne se fait.

Théo Rival (AL Orléans)

http://www.alternativelibertaire.org/?P ... ut-bloquer
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Re: "On Bloque Tout !"

Messagede bipbip » 05 Mai 2016, 15:49

Le 18 mai et après, la grève et la rue contre la loi « travail ». Dans tous les secteurs, toutes et tous dans l’action

Le mouvement social qui a débuté le 9 mars s’est depuis amplifié et marque les esprits avec plusieurs journées de grèves et de manifestations, des actions symboliques, de nombreux blocages de cibles économiques sans compter la dynamique des Nuits Debout en lien avec la mobilisation. Pour combattre l’action directe des travailleurs et des travailleuses, le gouvernement, le patronat tentent de restreindre le débat aux seuls parlementaires ; nous ne tomberons pas dans ce piège de la démobilisation collective qui serait un aveu d’échec alors que la lutte continue et doit s’amplifier.

Ce mouvement social est aussi marqué par une très forte répression, délibérément mise en œuvre par le gouvernement pour tenter d’affaiblir notre mobilisation : gazages massifs des cortèges syndicaux, arrestations et condamnations de militant.e.s allant jusqu’à des peines de prison ferme, brutalités policières extrêmement graves… La violence est bel et bien celle de ce gouvernement et de ses forces de l’ordre au service des patrons.

« On bloque tout ! », l’appel des syndicalistes contre la loi « travail » rassemble aujourd’hui plus de 1400 signataires dont 100 structures syndicales CGT, CNT, CNT-SO, FO, FSU, SUD-Solidaires… Nous continuons de dire que « la seule manière de gagner et de faire plier le gouvernement, c’est de bloquer l’économie » et que pour cela « il faut confirmer l’ancrage de la grève, préparer sa généralisation et sa reconduction partout où c’est possible dans les jours et semaines qui viennent ! »

Le mois de mai doit être celui durant lequel le mouvement social prendra toute son ampleur : pour cela nous ferons tout pour que la grève des cheminot.e.s à partir du 18 mai soit aussi celle de la convergence des luttes, à travers une grande journée de grève interprofessionnelle. D’autant que dans la même période, une grève reconductible unitaire est aussi annoncée dans le transport routier.

Parce que ce n’est pas à l’Élysée, ni à Matignon, ni au Palais-Bourbon qu’on obtiendra satisfaction : organisons-nous collectivement et de façon unitaire, faisons grève et reconduisons la, développons les actions de blocage économique et soyons toutes et tous dans la rue le 18 mai pour le retrait total de la loi « travail » !

Nous invitons les syndicalistes et les structures syndicales signataires de l’appel « On bloque tout ! », et bien au-delà toutes et tous celles et ceux qui s’y reconnaissent, à s’emparer de ces propositions, à les porter dans les intersyndicales locales et les assemblées générales, pour faire de la journée du 18 mai une démonstration de force permettant de reconduire la grève.

Le collectif d’animation de l’appel « On bloque tout ! » le 4 mai 2016

http://onbloquetout.org/?p=499

Tract à télécharger : http://onbloquetout.org/wp-content/uploads/2016/05/Grève-18-mai_Flyer-1.pdf
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Re: "On Bloque Tout !"

Messagede Pïérô » 14 Mai 2016, 20:02

Appel de Education debout, nous aussi on bloque tout !

Appel de Education debout, nous aussi on bloque tout !

Nous, personnels de l’éducation, syndiqués ou non syndiqués, combattons pour le retrait total de la loi El-Khomri, car nous sommes convaincus qu’elle constitue une loi de régression sociale sans précédent.

Contrairement à ce que prétend le gouvernement, cette loi concerne tous les salariés : les contractuels, les précaires mais aussi les fonctionnaires. La casse de tous les droits des salariés du privé prépare la destruction du statut de fonctionnaire.

Cette loi synthétise la volonté de détruire les garanties et acquis collectifs par l’individualisation et la mise en concurrence des salariés entre eux, des écoles entre elles, des collectivités entre elles… Elle fait écho aux contre-réformes successives qui attaquent l’Education nationale et la fonction publique : réforme des statuts, des rythmes scolaires, réforme collèges, réforme territoriale, gel des salaires, PPCR (parcours professionnels, carrières et rémunérations), loi déontologie… Déjà, nombre de personnels dans notre secteur connaissent la précarité : CAE-CUI, AED, enseignants contractuels... Dans nombre de régions, plusieurs centaines de suppressions de postes sont prévues dans ces catégories de personnels.

Le 31 mars, nous avons fait grève pour le retrait de la loi Travail, à l’appel des organisations syndicales unies, aux côtés des centaines de milliers de travailleurs du public et du privé, et des jeunes. Le 5 avril et le 9 avril, nous étions de nouveau dans la rue, avec les jeunes, lycéens et étudiants. Personnels de l’éducation, nous ne pouvons tolérer de voir des centaines de nos élèves, de lycéens, d’étudiants, se faire matraquer, arrêter, passer en comparution immédiate et écoper de lourdes peines pour le simple fait d’avoir manifesté. Nous exigeons l’annulation de toutes les poursuites et condamnations contre nos élèves ainsi que l’arrêt de la répression administrative au sein des lycées (conseils de discipline…).

Depuis plus d’un mois que la mobilisation a démarré, impulsée par la jeunesse, le climat social a changé dans le pays. Cette contestation se maintient, appuyée depuis le 31 mars par les Nuits Debout qui s’ancrent à République et se développent en banlieue parisienne et dans les régions. Le gouvernement est isolé. Nous avons la possibilité de le faire céder mais pour cela il y a nécessité de grèves reconductibles dans plusieurs secteurs comme ce fut le cas dans les luttes victorieuses de 1995 et du CPE.

Et maintenant la question de la grève reconductible se pose déjà dans plusieurs secteurs :

- A commencer par les transports (cheminots, routiers…), qui partent en grève reconductible à partir du 17 mai.
- L’appel du congrès confédéral de la CGT intègre la grève reconductible.
- La convergence des luttes occupe une place importante dans les préoccupations des militants de Nuits Debout. Nous soutenons la volonté d’actions en commun entre Nuit Debout et des organisations syndicales pour faire un pas vers un mouvement d’ensemble contre la loi « Travail » et son monde.

Dans l’éducation, nous avons, depuis le 9 mars, fait plusieurs grèves dans la suite de celles pour les moyens, contre la refonte de l’éducation prioritaire ou pour le retrait de la « réforme » du collège, sans réussir à engager un mouvement de l’ensemble de l’Education nationale et nos combats sont restés trop souvent isolés des autres secteurs. Mais cette fois-ci nous avons la possibilité d’y aller tous ensemble et d’infliger enfin une défaite au gouvernement, prélude à d’autres. Oui, aujourd’hui, c’est la question de la généralisation de la grève pour le retrait qui est posée, et avec elle la mise en commun des luttes des différents secteurs mobilisés avec les Nuits Debout ! Dès le 31 mars, par centaines de milliers, nous avons montré ensemble que nous étions prêts !

Nous appelons les personnels d’éducation de la région parisienne (enseignants, CPE, AED, personnels d’administration et d’entretien, animateurs…), convaincus de la nécessité de construire la grève reconductible dans le secteur de l’éducation, à s’organiser dans cette perspective.

Nous savons que nous avons besoin de nouveaux appels à la grève pour réunir les collègues et poser dans nos assemblées générales la question de la reconduction. Mobilisés dès la rentrée ce mardi 3 mai, date du début de l’examen de la loi El Khomri à l’Assemblée nationale, nous étions une nouvelle fois dans la rue. Nous appelons d’ores et déjà à faire du 12 mai une nouvelle journée de grève et d’actions, et à faire de la date du mercredi 18 mai le point de départ de la reconductible, aux côtés de tous les secteurs en lutte. Nous appelons à porter cette perspective dans toutes les assemblées générales à Paris comme en régions, Nuits Debout, instances syndicales, et réunions syndicales qui vont se tenir. Nous appelons également à la constitution de cortèges « Personnels de l’éducation : nous aussi on bloque tout ! » dans toutes les manifestations à venir.

Cet appel est ouvert à signatures individuelles et collectives.

Nous sommes également joignables sur notre page Facebook : « Personnels de l’éducation debout : nous aussi on bloque tout », sur laquelle vous pouvez également ajouter votre signature, en envoyant un message ou en publiant sur la page.

https://paris-luttes.info/appel-de-educ ... -nous-5636
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Re: "On Bloque Tout !"

Messagede Pïérô » 16 Mai 2016, 01:41

Meeting « On bloque tout ! »

Reconduisons la grève contre la loi « travail »

jeudi 19 mai 2016 à Paris
à partir de 19h, Bourse du Travail de Paris, Salle Ambroise Croisat, 3 rue du château d’eau


Image

Le jeudi 19 mai, à la Bourse du travail de Paris (salle Grande Croizat), soyons nombreuses et nombreux à participer au meeting de l'appel "On bloque tout ! " à partir de 19h.

L'appel des syndicalistes contre la loi "travail" signé par plus de 1300 syndicalistes et 100 structures syndicales

Le mouvement social qui a débuté le 9 mars s'est depuis ancré dans la jeunesse, dans le monde du travail et dans l'opinion, avec plusieurs journées de grèves et de manifestations, des actions spectaculaires, de nombreux blocages de cibles économiques et bien sûr la dynamique des Nuits Debout composante innovante de la mobilisation. Pour combattre l'action directe des travailleurs et des travailleuses, le gouvernement, le patronat et les medias aux ordres tentent de restreindre le débat aux seuls parlementaires ; ne tombons pas dans ce piège. La mobilisation collective doit continuer et s'amplifier.

Ce mouvement social est aussi marqué par une très forte répression, délibérément mise en œuvre par le gouvernement pour tenter d'affaiblir notre mobilisation : gazages massifs des cortèges syndicaux et des jeunes, arrestations et condamnations de militant.e.s allant jusqu'à des peines de prison ferme, brutalités policières extrêmement graves... La violence est bel et bien celle de ce gouvernement et de ses forces de l'ordre au service des patrons.

« On bloque tout ! », l'appel des syndicalistes contre la loi « travail » rassemble aujourd'hui plus de 1400 signataires dont 100 structures syndicales CGT, CNT, CNT-SO, FO, FSU, SUD-Solidaires... Nous continuons de dire que « la seule manière de gagner et de faire plier le gouvernement, c'est de bloquer l'économie » et que pour cela « il faut confirmer l'ancrage de la grève, préparer sa généralisation et sa reconduction partout où c'est possible dans les jours et semaines qui viennent ! »

Le mois de mai doit être celui durant lequel le mouvement social prendra toute son ampleur :
l'heure est à la convergence des luttes, à la grève interprofessionnelle reconductible, partout où c'est possible.

Pour obtenir satisfaction, renforçons le rapport de force : organisons-nous collectivement et de façon unitaire, faisons grève et reconduisons-la, développons les actions de blocage économique et descendons massivement dans la rue pour le retrait total de la loi "travail" !

Le jeudi 19 mai, à la Bourse du travail de Paris (salle Grande Croizat), soyons nombreuses et nombreux à participer au meeting de l'appel "On bloque tout ! "

http://www.onbloquetout.org
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Re: "On Bloque Tout !"

Messagede Béatrice » 16 Mai 2016, 10:04

mardi 17 mai 2016 à MARSEILLE

-19 h Bourse du travail, 29 bd Charles Nedelec, 13001

Collectif On bloque tout 13
Assemblée générale
à l’appel de syndicalistes de la CGT, CNT, CNT-SO, FSU et Solidaires

Lire l’appel : Le 17 mai et après
La grève et la rue contre la loi "travail"
Dans tous les secteurs, toutes et tous dans l’action
http://www.millebabords.org/spip.php?article29453

Contact : marseille chez onbloquetout.org
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Re: "On Bloque Tout !"

Messagede bipbip » 21 Mai 2016, 18:18

Exigeons les 32 heures !

Depuis le 22 mars 2016, dans le cadre du mouvement social contre le projet de loi Travail, des syndicalistes s’échinent à promouvoir la grève reconductible à travers un appel intitulé On bloque tout !. Petit état des lieux de l’initiative par un membre de son collectif d’animation.

Élaboré en mars 2016 par des militants de SUD et de la CGT, l’appel On bloque tout ! puise sa dynamique initiale dans celle construite autour de L’Appel des syndicalistes à la grève générale, lancé en 2010 lors du mouvement social contre la réforme des retraites. L’idée est simple : rassembler, au-delà des appartenances organisationnelles (mais sans pour autant les nier), les militants syndicaux qui pensent que seul un blocage réel de l’économie par la grève reconductible pourra venir à bout du projet de loi Travail. Mais le rejet du nouvel enfant terrible du gouvernement n’est pas la seule préoccupation qui réunit les signataires : faisant le constat que le syndicalisme perd de la vitesse à mesure qu’il abandonne le terrain revendicatif, l’appel On bloque tout ! propose aussi d’investir de nouveaux champs de bataille, et notamment celui du temps de travail, en donnant vie dès aujourd’hui aux campagnes syndicales pour la semaine de 32 heures, pour l’instant seulement « animées » par la CGT et Solidaires.

Fin avril, l’appel avait été signé par plus de 1 300 syndicalistes, mais aussi par plus de 70 structures syndicales en tant que telles (syndicats, fédérations syndicales, unions locales, etc.). Les étiquettes sont variées (CGT, SUD, CNT, CNT-SO, FO, FSU, etc., et même CFDT !), preuve que des dynamiques intersyndicales peuvent se construire à la base autour de revendications audacieuses, en dehors des logiques d’appareil.

Dans un premier temps, la dynamique créée autour de On bloque tout ! s’est essentiellement traduite par une diffusion large et massive de l’appel sur Internet, mais surtout dans les structures syndicales, les entreprises et, bien sûr, les manifestations contre le projet de loi Travail. Deux présentations publiques de l’appel ont également été organisées, à Paris le 24 mars et à Nantes le 14 avril. À Paris, des liens ont aussi été noués avec la Nuit debout, qui investit depuis plusieurs semaines la place de la République, et en particulier avec les animateurs de la commission « grève générale », désireux de remettre la contestation du projet de loi Travail au cœur de l’occupation de la place. Dans la foulée de ces rencontres, des signataires de l’appel ont participé à des actions de blocage concrètes : celui des McDo de République et de gare de l’Est le 14 avril, celui des McDo, Subway et Quick de la gare du Nord le 20 avril et celui du dépôt de bus RATP de Saint-Denis le 21 avril.

Mais, pour l’heure, le moment fort aura surtout été le samedi 23 avril, date de la première rencontre nationale des signataires de l’appel, qui s’est tenue à la Bourse du travail de Paris et qui a réuni près de 150 personnes. Le contexte était d’autant plus favorable à cette rencontre que, quelques jours plus tôt, le 51e congrès de la CGT avait appelé à organiser des « assemblées générales dans les entreprises et les services publics pour que les salariés décident, sur la base de leurs revendications et dans l’unité, de la grève et de sa reconduction ». Une résolution importante, bien qu’un brin timide et venant certes un peu tard, mais qui ouvrait des perspectives autrement plus intéressantes que les journées d’action de plus en plus espacées auxquelles nous conviaient les directions syndicales depuis le début du mouvement. Les discussions nous ont occupés toute la journée, essentiellement autour de trois thèmes : un retour critique sur le début du mouvement social, les liens possibles avec la Nuit debout dans une perspective de convergence des luttes et l’avenir de l’appel On bloque tout ! à travers un certain nombre d’initiatives censées appuyer et renforcer la grève du 28 avril.

Malgré l’enthousiasme des participants, le constat a été fait que, au-delà de la tiédeur des directions syndicales – souvent accusées un peu facilement de « trahison » –, nous peinions aujourd’hui à mobiliser les salariés autour de l’idée d’une grève reconductible, a fortiori d’une grève générale. La faute au poids des lourds échecs passés, à l’évolution d’un monde du travail de plus en plus flexibilisé (comment faire grève dès lors qu’on travaille avec des contrats à la journée ?), mais aussi à la répression à l’œuvre au sein de nombre d’entreprises, où les entretiens préalables à sanction se sont multipliés ces derniers temps dès lors que des salariés se sont mobilisés. Le travail de sensibilisation aux ravages annoncés du projet de loi Travail reste donc encore à faire, et ce parallèlement à la création de caisses de grève et au renforcement des liens interprofessionnels et interluttes pour sécuriser un maximum les grévistes. En cela, visibiliser le travail de la commission « grève générale » pour remettre au cœur de la Nuit debout la question de la lutte des classes nous a paru essentiel.

Désormais, la balle est dans le camp de chacun : à nous de pousser à la grève et à sa nécessaire reconduction dans les AG ; à nous d’appuyer les camarades qui franchissent le pas, surtout dans des secteurs où l’implantation syndicale est plus fragile (dans la restauration rapide par exemple). À nous, aussi, de donner corps le plus vite possible à cette revendication hardie – tant elle contrevient à l’air du temps – mais prometteuse : la semaine de 32 heures ! Car, comme l’écrivait Émile Pouget, ces revendications, « réalisées par une diminution des privilèges capitalistes, constituent une sorte d’expropriation partielle et ouvrent la voie à des revendications de plus grande amplitude ». Jusqu’à l’expropriation totale.

Guillaume Goutte
Syndicat des correcteurs CGT
Groupe anarchiste Salvador-Seguí

https://salvador-segui.org/2016/05/21/e ... 32-heures/
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Re: "On Bloque Tout !"

Messagede Pïérô » 22 Mai 2016, 02:57

Et maintenant : tout bloquer !

Les syndicalistes de l’appel « On bloque tout ! » tenaient meeting jeudi 19 mai, au soir d’une nouvelle journée de grève. Dans la grande salle Croizat de la Bourse du travail de Paris, ce sont 200 militant.e.s qui sont venu.e.s échanger sur la mobilisation en cours. Impressions.

Lancé le 22 mars, l’appel des syndicalistes « On bloque tout ! » participe aujourd’hui incontestablement du mouvement social en cours avec plus de 1500 signataires… dont plus de 100 structures syndicales en tant que telles (de la CGT, la CNT, la CNT-SO, SUD-Solidaires pour l’essentiel).

Avec un site et une page Facebook très active, l’envoi de milliers d’autocollants aux quatre coins de l’hexagone, des contributions régulières du Collectif d’animation qui ont rythmé l’actualité de la lutte (sur la répression, la reconduction de la grève…), l’appel est aujourd’hui un fil conducteur qui relie des centaines d’équipes syndicales par-delà leurs étiquettes organisationnelles.

Dans quelques villes (à Marseille, Nantes…) des collectifs locaux rassemblant militant.e.s CGT, CNT, CNT-SO, FSU et SUD-Solidaires ont même vu le jour. On peut donc considérer que l’appel a contribué à ancrer la perspective du blocage de l’économie comme condition d’un mouvement gagnant. Voilà, peu ou prou, ce qui donnait tout son intérêt au meeting de mobilisation du jeudi 19 mai.

Deux interventions « thématiques », une sur la répression du mouvement, l’autre sur les liens interprofessionnels à partir de l’exemple de Saint-Denis (93), lançaient le meeting. Une série d’interventions sur l’état de la mobilisation par des syndicalistes SUD et CGT de différents secteurs professionnels suivaient — SNCF, Poste, Aérien, éducation, étudiant.e.s, Commerce — qui ont permis de mieux mesurer les difficultés rencontrées… mais aussi la volonté de lutter !

Les structures interprofessionnelles clôturaient la « partie meeting » : la CNT, la CNT-SO, la tendance intersyndicale Émancipation et l’Union syndicale Solidaires ont ainsi pris la parole. Enfin, une rapide synthèse et quelques propositions étaient faites avant de laisser la parole à la salle pour des interventions qui ont souligné la nécessité de construire la convergence des grèves et d’organiser le blocage de l’économie.

Que retenir de ce meeting ?

D’abord la question, sensible, de la résistance à la répression reste d’une brûlante actualité : lors du meeting ont été annoncées la mise en garde à vue de cinq camarades de Solidaires étudiant.e.s à Rennes et Lille, la perquisition des locaux de Solidaires Ille-et-Vilaine, et, plus grave, l’incarcération en préventive d’un camarade de la CGT Valenciennes. Il nous reste à organiser plus et mieux la nécessaire solidarité intersyndicale.

Autre annonce de la soirée, celle du blocage des raffineries a elle suscité les applaudissements de la salle. D’autant que les blocages économiques dans de nombreuses villes sont désormais partie intégrante du répertoire d’action, la stratégie portée par l’appel « On bloque tout ! » collant pleinement à cette réalité de la lutte.

Reste la question de la grève. Peu d’interventions ont exigé un appel incantatoire à la grève générale des « directions » syndicales, tant il est évident que la grève « presse-bouton » n’est pas un scénario possible (ni même souhaitable)… et ce, tout simplement parce qu’il reste à convaincre à la base et sur le terrain de cesser le travail, même pour quelques heures !

Pour autant, pour tout le monde, la grève n’est pas une étape qu’on peut écarter. Il s’agit simplement de faire le plus possible avec la réalité de la mobilisation sur nos lieux de travail et d’articuler action gréviste, blocages de masse et expériences d’auto-organisation.

Théo Roumier (collectif d’animation de l’appel « On bloque tout ! »)

-* lire aussi l’appel : « Bloquons la répression ! » http://alternativelibertaire.org/?Appel ... repression

http://alternativelibertaire.org/?Et-ma ... ut-bloquer
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Re: "On Bloque Tout !"

Messagede Pïérô » 27 Mai 2016, 11:40

Toutes les raffineries sont en grève.. à nous !

Depuis lundi 24 mai, toutes les raffineries sont en grève. C’est une excellente chose. D’autant que dans de nombreux autres secteurs la grève au delà de vingt-quatre heures se profile également : dans le Rail, à la RATP, dans l’aérien, l’énergie, les ports et docks… mais il faut encore généraliser, étendre l’action gréviste pour bloquer l’économie et se lancer à l’assaut d’un autre futur.

Depuis 1995, nous vivons, peu ou prou, sur le modèle de la grève par procuration. Le Rail lors de ce mouvement fondateur, l’éducation en 2003, les raffineries en 2010 : à chaque fois, un secteur « en pointe » portaient littéralement la mobilisation collective. Dès lors, lorsque ce qu’il est convenu d’appeler un mouvement social voit le jour, la question récurrente semble être :« Tous ensemble, oui… mais qui d’abord ? »
Son corolaire c’est la « caisse de grève », elle aussi bien souvent fétichisée : « puisque je ne peux pas faire grève, je vais donner de l’argent à celles et ceux qui se battent en mon nom ». Qu’on ne se méprenne pas : dans un conflit local, lorsque des salarié.e.s de l’industrie, du nettoyage, du commerce… aux salaires faibles et aux contrats précaires se lancent dans une lutte, la solidarité financière et tout à la fois un moyen pour populariser la grève et l’aider à s’inscrire dans la durée pour gagner. Elle est là, plus que bienvenue!

Mais dans un mouvement d’ensemble, il ne faut pas que cette stratégie puisse se réveler démobilisatrice. Ce qu’ont pertinemment rappelé les grévistes des raffineries qui, précisément, demandent plutôt à ce que les autres salarié.e.s les rejoignent dans la grève ! Alors bien sûr la réalité du salariat est aussi faite de petits boulots, de CDD, de temps partiels imposés, qui constituent un continent de précarité. Le chômage frappe partout et s’accompagne d’un chantage à l’emploi permanent (auquel la loi « travail » donnerait une solide base légale… une de plus). Les collectifs de travail sont de plus en plus souvent éclatés, le rapport salarial individualisé au maximum. C’est vrai, et ce n’est pas pour autant d’ailleurs que l’action syndicale n’est pas possible (songeons, entre autres exemples, aux grèves récentes – et victorieuses – des travailleuses et travailleurs du nettoyage de l’hôtel Campanile Tour Eiffel, de l’hôtel Villa Massalia à Marseille, de la BnF à Paris).

Pourtant il existe encore de forts contingents de salarié.e.s qui exercent, en CDI ou sous statut, dans des entreprises et des établissements non dénués de présence syndicale. Des endroits où on se croise encore aux vestiaires, à la cantine, en salle de pause… où toute sociabilité n’a pas disparu et où il est possible de créer de l’action collective. Des endroits où les revendications existent toujours et peuvent s’exprimer en réunion, sur des panneaux syndicaux, dans des tracts. Ces revendications, comme celle des 32 heures par exemple, qui dessinent souvent un autre futur, en parlant du travail tel qu’on le voudrait et pas comme on nous l’impose. Où on travaillerait toutes et tous, mieux et autrement.

Mais pour ça il faut se mobiliser et s’il faut le redire, redisons-le : la grève peut être partout chez elle ! Il faut qu’elle le soit aujourd’hui contre la loi « travail » et son monde. Dans des secteurs forts où les structures syndicales sont un contre-pouvoir de premier plan elle peut, le plus possible, se faire reconductible. Ailleurs, ce sera peut-être une journée, voire deux ou trois, espacées ou pas. Ici quelques heures de débrayage pour participer à la manifestation ou à une action de blocage. Il n’y a pas de petite grève : toutes et tous nous pouvons prendre notre part au mouvement social en cours. Parce que faire grève, c’est refuser que certains s’arrogent le droit de décider à notre place de ce que nous vivons au quotidien au travail. C’est rappeler que sans travailleuses et travailleurs, la société est à l’arrêt, l’économie est bloquée.

L’heure n’est pas à la résignation : il est plus que temps de trouver les moyens de se mobiliser encore mieux, plus nombreuses et nombreux. D’articuler la grève aux blocages et aux expériences de démocratie directe (assemblées générales, Nuits debout…). Parce que c’est bien notre droit à nous révolter que le gouvernement veut essayer de briser en envoyant ses troupes, en mettant des militant.e.s en garde à vue, en les poursuivant en justice ou en les jetant en prison comme notre camarade Antoine de la CGT Valenciennes (l’appel « On bloque tout ! » propose d’ailleurs une motion de solidarité avec Antoine à envoyer au Préfet du Nord).

Pour la simple et bonne raison que notre colère est légitime, nous ne céderons pas aux provocations policières et ne sommes nullement intimidé.e.s par les rodomontades de Valls, Hollande, Cazeneuve et consorts. Et puisqu’ils n’entendent pas raison, oui, il faut faire grève et tout bloquer.

Théo Roumier (texte initialement publié sur le Club de Médiapart le 25 mai)

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