Syndicalisme et mouvements agricoles

Syndicalisme et mouvements agricoles

Messagede Nico37 » 07 Fév 2009, 11:35

Syndicalisme et mouvements agricoles

digger a écrit:Syndicalisme et mouvements agricoles

Ce sujet veut combler un manque sur le FAR - et dans le milieu libertaire en général, où le monde agricole est quasi absent par rapport au monde ouvrier. Peut-être pour deux raisons. La première, c'est qu'il est sur une pente descendante quantativement. La seconde, parce qu'il est encore lié à l'idée de conservatisme.
Mais aujourd'hui, apparaît un clivage irréconciliable entre deux conceptions de l'agriculture et plus généralement de la production alimentaire, (FNSEA-CNJA contre Confédération paysanne, en particulier), et entre deux modèles économiques, dont l'un est clairement anti-capitaliste.
A côté de cela, des mouvements comme Reclam the fields, la Via Campesina, etc... ou plus proche de nous, l'engagement de COPAIN dans la lutte contre l'aéroport de NDDL (et son monde). Et localement, des initiatives pour la propriété collective des terres, la création de réseaux courts de distribution, etc...
Il pourrait réunir des sujets éparpillés sur le forum dans une seule rubrique.


Administration : topic regroupé



[Tours] Vaches, moutons et chèvres à l’ANPE le 10/02

CONFEDERATION PAYSANNE : MANIFESTATION

Ca y est, l’action est décidée : emmener vaches, moutons et chèvres à l’ANPE.

En ce moment certains secteurs agricoles souffrent particulièrement : c’est le cas de l’élevage et encore plus de l’élevage à l’herbe, c'est-à-dire les pratiques les plus respectueuses de l’environnement.

Ainsi que ferons-nous des animaux quand les éleveurs auront mis la clé sous la porte ?

C’est là-dessus que veut alerter la Conf’ 37, à travers cette action symbolique.

Alors bien sûr, la Conf’ ne fait pas que ça, car il y a une cohérence d’action derrière :

- les recours DPU
- l’organisation d’une avant-première du film « l’herbe » en Touraine en Février
- l’AG le jeudi 19 février de la CP 37 sur les perspectives de la PAC, notamment pour l’élevage.

C’est donc, dans ce contexte de forte mobilisation syndicale, que la CP 37 invite toutes et tous, paysans comme citoyens, concernés par ce qu’il y a dans l’assiette, à venir le Mardi 10 février au pôle emploi du Champ Girault à Tours, 9 rue du Dr Herpin, à 14h pétantes

Merci de prévenir si vous venez, au plus tard vendredi midi, Bernard Bedouet au 02-47-59-61-70 ou Frédéric Gervais au 02-47-59-62-69.
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La FNSEA demande la fermeture du site satirique "La Ferme en

Messagede Nico37 » 10 Avr 2009, 14:55

Liberté d’expression en danger !

La FNSEA et les Chambres d’Agriculture demandent la fermeture et la condamnation du site internet satirique “La Ferme en Vrille” (parodie de “La Ferme en Ville“) qui dénonce leurs politiques visant à imposer une agriculture industrielle, productiviste, intensive, les OGM, les pesticides, le toujours plus d’engrais chimiques et d’irrigation, les agro-carburants, le hors sol et la disparition des petites exploitations agricoles. Le site est assigné en référé au Tribunal de Bayonne ce mercredi 15 avril à 9H30 !

La résistance s’organise. L’objectif est double : faire échec à cette tentative d’attenter à la liberté d’expression et dénoncer encore plus fort la responsabilité de la FNSEA et des Chambres d’agriculture qu’elle gère dans la malbouffe, le saccage écologique et la mort des petits paysans. Aidez nous à faire que cette tentative liberticide se retourne contre eux !

NO PASARAN ! Faites connaître autour de vous ce blog de résistance et affirmez haut et fort avec nous : www.OnLaFermeraPas.info !
Une pétition en ligne de soutien à la liberté d'expression et au site La Ferme en Vrille menacé de fermeture et de condamnation :

"Nous, soussignés, avouons qu'il nous arrive également de dénigrer systématiquement les actions et manifestations organisées par les Chambres d'agriculture tenues par la FNSEA dans l'objectif de redorer leur image alors qu'au quotidien ils sont les premiers promoteurs de l'agriculture industrielle et productiviste, exigeant toujours plus de pesticides, engrais chimiques, OGM, irrigation, agro-carburants, cause de malbouffe, problèmes environnementaux et disparition des petits paysans."

Signez et faites signer en cliquant sur http://www.onlafermerapas.info/?page_id=44
------------------------------------------
On la fermera pas !
contact@onlafermerapas.info
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Mouvement des AMAP en développement

Messagede Pïérô » 24 Déc 2009, 12:25

Mouvement des AMAP en développement

Les AMAP - Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne - sont destinées à favoriser l'agriculture paysanne et biologique qui a du mal à subsister face à l'agro-industrie.
Le principe est de créer un lien direct entre paysans et consommateurs, qui s'engagent à acheter la production de celui-ci à un prix équitable et en payant par avance.

Site national des AMAP : http://www.reseau-amap.org/

Un Mouvement Inter-Régional des AMAP, le MIRAMAP vient de ce créer, avec un site : http://miramap.org/

MOUVEMENT INTER-RÉGIONAL DES AMAP
LE MIRAMAP EST (BIEN) NÉ !


La première rencontre nationale des AMAP (Associations pour le Maintien de l'Agriculture Paysanne) s’est déroulée les 5 et 6 décembre 2009 dans la Maison Familiale et Rurale d’Anneyron (Drôme). Elle a réuni cent vingt participants : producteurs et consomm’acteurs en AMAP venus de dix-sept des vingt-deux régions de France métropolitaine, mais aussi élus, chercheurs et responsables d’organisations partenaires, qui avaient tous préparé depuis plusieurs mois ce rendez-vous fondateur.

Les acteurs des AMAP ont démarré ces deux jours de travail collectif, par une réflexion autour de quatre thématiques transversales :

- Garantie de l’éthique des AMAP ;
- Installation, accompagnement et foncier agricoles ;
- Accessibilité des AMAP pour tous ;
- Vie et diversité des AMAP.

Organisés en ateliers, ces échanges ont permis de révéler la grande richesse et diversité d’apports des AMAP, ainsi que le besoin de mutualisation des expériences, pratiques et outils développés par les AMAP et leurs réseaux territoriaux, faisant le constat d’une réelle disparité de développement d’une région à l’autre.


Une démarche globale

L’après-midi, deux tables rondes ont permis de souligner les interactions entre AMAP et alternatives en agriculture, politiques territoriales et économie sociale et solidaire, positionnant ainsi cette forme de partenariat entre agriculteurs et consommateurs dans les problématiques politiques plus globales de l’économie et du territoire.
Elles ont en effet rassemblé des acteurs divers : Didier Jouve (Vice-président de la région Rhône-Alpes, chargé des politiques territoriales), Philippe Chesneau (Vice-président de la région PACA, chargé des politiques territoriales), Jacky Blanc (Président du directoire de la NEF), Sjoerd Wartena (Président de l’association Terre de Liens), André Bouchut (secrétaire national de la Confédération Paysanne), Bernard Dufournet (administrateur national de l'association Bioconsom'acteurs) et Eliane Anglaret (Membre de Nature & Progrès), pour des échanges riches avec la salle.


Unanimité fondatrice

La deuxième journée, consacrée à la réflexion sur la structuration du mouvement, a vu la décision, à l’unanimité, de fonder le Mouvement Inter Régional des AMAP (MIRAMAP) en tant qu'association régie par la loi du 1er juillet 1901.
MIRAMAP souhaite rassembler tous les producteurs et consomm’acteurs ainsi que tous les réseaux d’AMAP constitués sur différents territoires, qui adhèrent à son document fondateur, le Socle Commun, et qui souhaitent porter les valeurs de la Charte des AMAP. L’objet de l’association MIRAMAP est de renforcer la cohésion des AMAP à travers le partage d’une éthique commune, de mutualiser toute la richesse des expériences, des pratiques et des outils développés par les AMAP et les réseaux territoriaux, et de faire la promotion des AMAP au niveau national.


Un collectif provisoire

Le MIRAMAP renforcera ainsi le lien entre les AMAP et leurs réseaux à travers une plateforme d’échanges et de mutualisations. Il mènera des actions de promotion nationale des AMAP et participera à des initiatives visant à développer, en France, une agriculture respectueuse de l’Homme et de son environnement, des circuits courts de proximité et une consommation responsable. Il visera également à faciliter l’émergence et la pérennisation des AMAP, sans pour autant se substituer aux dynamiques locales.
Dans cette perspective, un collectif du MIRAMAP a été mandaté sur une durée d’un an pour lancer ces orientations et préparer une deuxième rencontre nationale des AMAP qui se déroulera à la fin de l’année 2010, tout en réfléchissant à la pérennisation du mouvement.
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Re: Mouvement des AMAP en développement

Messagede Parpalhon » 17 Jan 2010, 02:14

c'est génial le principe des AMAP ... en tant que fille d'agriculteur je me rends bien compte combien c'est important !!
À Tolosa cette année on a eu la chance d'avoir une AMAP universitaire qui s'est monté .. en gros ça s'adressait aux étudiants, et les paniers étaient conçus pour une personne ...

Là avec la neige apparemment notre couple d'agriculteur a eu quelque problèmes, on a donc pas eu nos paniers cette semaine, mais c'est le but du jeux ... le consommateur s'engage à payer en avance ses paniers, quitte à rien recevoir s'il y a un problème. Et c'est ça que je trouve bien, ça conscientise un peu plus sur les aléas du travail de la terre ...
" Mort als estats visquin les terres ! "
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Re: Mouvement des AMAP en développement

Messagede Pïérô » 04 Juin 2010, 11:18

.
. . . . . . . . Image



Fête des AMAP en Provence


12 h 30 : Inauguration de la manifestation

13h-14h : Auberge espagnole

14h : Lancement de la fête des AMAP de Provence par Cocconelle

— 14h30 -15h30 : Vivre, produire et consommer autrement ? comment veut-on vivre ensemble demain ?

— 15h45-16h45 : Préservez et valorisez notre foncier agricole !

— 17h00-18h00 : Faîtes des AMAP !
Mais aussi : Stands pédagogiques, associatifs et artisanaux de 14h à 19h ; Jardin des consomm’acteurs, des délices, du mieux vivre ; L’île aux enfants

— 18h-19h : Défilé de poussettes AMAP, vote et élection de la plus belle poussette, de la plus écolo et de la plus astucieuse.

— 19h-20h30 : Clôture de la journée et buffet dans une ambiance festive : chants polyphoniques, chorales… Inscription au buffet au plus tard le 31 mai.

— 20h30-21h : remise des prix du concours Florilège des desserts

— 21h : Bal des AMAP animé par Accordévent


Animations et entrée libre

le samedi 5 juin 2010, Parc du Prieuré, 13500 MARTIGUES

Programme complet : http://allianceprovence.org/Fete-des-AM ... -le-5.html
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Confédération paysanne

Messagede bipbip » 15 Aoû 2011, 12:05

site : http://www.confederationpaysanne.fr/

La Confédération paysanne est, par son importance, le 2ème syndicat agricole français. Elle remet en cause le modèle agricole productiviste des 4O dernières années qui a engendré : surproductions, crises sanitaires, dégradation des ressources naturelles disparités entre régions françaises, européennes et mondiales et diminution continue du nombre de paysans.



Article paru dans le n° de juin du mensuel d'Alternative Libertaire

Confédération paysanne : Vers un repli corporatiste

La Confédération paysanne a réuni 300 délégués pour son congrès national, les 13 et 14 avril à Lille. Préparé dans une certaine confusion, celui-ci a été le théâtre d’une poussée des tendances réformistes, à l’intérieur du deuxième syndicat agricole.

C’est avec un naturel bon-enfant que la direction du syndicat a soumis au vote un rapport d’orientation sans stratégie, qui ne fait que reprendre, les unes après les autres, des propositions d’actions et de revendications. Ce rapport, intitulé « Dix mesures pour sauver et installer les paysans » n’aborde pas la façon dont on va faire appliquer ces mesures, ni quelle cohérence elles portent. C’est un syndicat sans aiguille sur sa boussole qui sort de ce congrès. Le projet politique d’agriculture paysanne, fer de lance de la Conf’ depuis de nombreuses années est mis en veilleuse. L’heure est à la défense corporatiste, il faut se faire une image proprette en vue des élections aux chambres d’agriculture de 2013.

Le repli sur soi, une recette soi-disant miracle…

Les priorités syndicales sont modifiées. L’engagement qui a fait la particularité de la Confédération paysanne, comme le combat sur les OGM, ou son investissement dans les luttes paysannes internationales (à travers Via Campesina [1]), est délaissé. C’est dans une impasse stratégique qu’est menée la Conf’. La nouvelle orientation essaye de jongler entre un projet d’agriculture paysanne qui prend parti et une vision consensuelle, qui voudrait défendre tous les paysans. On glisse de la volonté de défendre les petits et moyens paysans à la volonté de défendre un type d’agriculture. C’est une certaine vision de classe qui disparaît et l’aspect corporatiste qui renaît. On ne défend plus un projet politique mais une profession. Or, le modèle productiviste et le système économique sont indissociables. Ils engendrent la disparition des paysans au profit de gros agri-managers. Le dilemme est de taille. Comment relancer un syndicat sans un projet politique ambitieux ?

Les courants d’idées qui ont constitué la Conf’ (paysans travailleurs, syndicalistes de lutte de classe et courant plus réformiste) se recristallisent. On assiste à une poussée forte de la « tendance » réformiste, qui rêve de faire de la Conf’ une CFDT des paysans : des airs « de gauche » mais une bonne place au sein de la cogestion.

Dans les fait, c’est un congrès quasi-verrouillé qui a eu lieu. Les débats et les votes se sont faits au pied levé, quand ils ont eu lieu. Pas moins de dix motions sur les douze présentées (hors rapports) n’ont pas été soumises au vote car hors délais… alors que le rapport moral lui-même a été proposé trop tardivement. La direction nationale choisissait d’autoriser ou non certaines interventions, les écourtait, pour laisser finalement au ministre de l’agriculture une après-midi entière, afin d’« échanger » avec les participant-e-s du congrès.

Retrouver une ligne de lutte

L’orientation prise aujourd’hui est un non-sens total. Les idées promues par la Conf’ depuis de nombreuses années, sur l’agriculture paysanne, la relocalisation des productions, la vente en circuits courts (Amap, magasins de producteurs), ou encore l’agriculture bio, sont aujourd’hui en vogue dans l’opinion publique et reprises par les pouvoir politiques et un certain nombre de chambres d’agriculture. Au lieu d’enfoncer le clou, d’aller de l’avant, la Conf’ se met à douter. Le syndicat avait réussi à sortir une partie des paysans de l’ornière corporatiste, ce n’est pas le moment d’y retourner.

Aujourd’hui, il est nécessaire, pour les paysans, de retrouver un projet fédérateur, ambitieux, qui porte en germe l’idée d’une réforme agraire en profondeur. Nourrissons-nous de luttes porteuses de changements. C’est à la Confédération paysanne, dans toute sa diversité, que revient la responsabilité de les impulser. Gageons qu’elle saura rebondir.

Georges Class et John Deere (AL Var)

[1] Via Campesina est une internationale paysanne, regroupant environ 200 millions de paysans, dont la Confédération paysanne fait partie.
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Re: Paysans, ouvriers agricoles en luttes

Messagede doctor louarn » 27 Nov 2012, 09:35

Tournée des paysans de la CNT

Organisée par la Fédération des Travailleurs de la Terre et de l'Environnement
et l'Union Régionale Bretagne / Pays-de-la-Loire de la CNT


Être paysan et anarcho-syndicaliste ? Quelles luttes aujourd'hui ?


La Fédération des Travailleurs de la Terre et de l’Environnement (FTTE) et l’Union Régionale Bretagne-Pays de la Loire de la CNT organisent une tournée qui passera par La Roche-sur-Yon, Nantes et Rennes.

Ce sera l’occasion d’aborder, avec ces paysans de la CNT, le point de vue anarcho-syndicaliste sur leurs métiers ainsi que les luttes spécifiques qui s’y rattachent (accès à la terre, refus des OGM et du puçage des bêtes, contre les projets de métropolisation comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, etc)

Image
À partir de 20h00
Rennes le samedi 1er décembre
à la Maison des Associations
6, cours des Alliés
http://www.cnt-f.org/ul.rennes/
Image
à 20h30
Nantes le vendredi 30 novembre
au local B17
17, rue Paul Bellamy
(deuxième cour à gauche au dessus du garage associatif l’Atelier)
http://ulnantes.cnt-f.org/
Image
à 20h30
La Roche-sur-Yon jeudi 29 novembre
Maison des Associations
13, rue de la République
(Grande Salle - 2ème étage)
http://cnt85.overblog.com/

Plus d’infos sur la FTTE : http://www.cnt-f.org/ftte
doctor louarn
 
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Re: Paysans, ouvriers agricoles en luttes

Messagede Pïérô » 30 Juin 2013, 23:55

ouvriers agricoles en luttes
Beaucoup d'exploitation dans un domaine ou l'organisation collective de lutte n'est pas facile, et est à développer...

Gard : Chronique ordinaire de l’exploitation des ouvriers agricoles

Vendredi 21 juin matin, alors que j’étais à une terrasse de café avec mon fiston derrière la gare de Nîmes, un groupe de quatre latinos me demandent une adresse . En parlant avec eux en espagnol je comprends qu’ils cherchent l’inspection du travail.

Deux d’entre eux m’expliquent leur situation : Juan et Carlos. La raison de leur quête : ils font partie d’un certain nombre d’ouvriers agricoles qui viennent d’être licenciés sec par l’exploitant.

Ils me montrent leurs contrats de travail et bulletins de salaires. L’exploitant semble en règle de ce côté là. Par contre le motif de rupture de contrat est contesté par les saisonniers.

Les problèmes qui se posent à eux sont les suivants : Le patron ne veut pas leur payer leurs arriérés de salaire de ce mois ; Ils étaient logés dans des mobile homes sur place et se retrouvent à la rue. Or ils n’ont nulle part où aller vu qu’ils viennent la plupart d’Espagne.

Au niveau de Solidaires 30, nous contactons le secrétaire gardois de la Conf Paysanne (Nicolas Duntze) qui a déjà été confronté à ce type de cas (hélas très courant dans le Gard).

Terra Fecundis ou la World company qui tire les ficelles

D’après Nicolas de la Conf’, la plupart des latinos (Colombiens, Équatoriens, Péruviens et Boliviens avant tout) seraient recrutés par une agence d’intérim espagnole (Terra Fecundis dont le siège social se trouve à Murcia). Il y aurait ainsi de Marseille jusqu’aux Landes plus de 2000 latinos répartis sur différentes exploitations. Ce recrutement via Terra Fecundis rend d’ailleurs toute revendication salariale compliquée. Si les saisonniers entendent faire respecter leurs droits (entre autre le paiement de salaires et notamment leurs heures supplémentaires), ils doivent se tourner vers Terra Fecundis car l’exploitant agricole pour qui ils travaillent s’en lavent les mains. Il paye un forfait directement à Terra Fecundis, le reste (salaires, couverture sociale et médicale) ne dépend pas de lui. Pratique.

Terra Fecundis paye en général ses saisonniers à leur retour en Espagne après leur session d’intérim sur une exploitation en France ou ailleurs. Juan, un des latinos, me disait par exemple qu’il avait effectué des piges jusqu’en Pologne. Terra Fecundis affrétait un bus avec 50 saisonniers à son bord direction la campagne de Poznan.

Autre aspect de la réalité Terra Fecundis abordé par Carlos, l’agence d’intérim facilite des prêts immobiliers pour les saisonniers afin qu’ils achètent un appartement ou une maison que ce soit dans leur pays d’accueil en Europe (l’Espagne) ou dans leur pays d’origine.

Avec un prêt immobilier consenti, le saisonnier est pied et poings liés à toutes les missions imposées par Terra Fecundis. Il s’agit d’être, dès lors, aux ordres et bien évidemment ne rien revendiquer.

Guantanamo version campagne gardoise

Lors d’un second rendez vous, lundi 24 juin, Juan et Carlos approfondissent leur description de leurs conditions de de travail, de vie et leurs desirata. L’exploitation agricole où travaillent les latinos est une grosse exploitation puisqu’elle embauche 200 saisonniers. Juan et Carlos ont été embauchés directement par le patron. Mais ils nous confirment que la plupart des ouvriers agricoles sont bel et bien envoyés par Terra Fecundis.

Sur leur contrat de travail, l’exploitant a beau avoir fait signer aux saisonniers un document où il est stipulé qu’il "héberge à titre gracieux" son salarié, ce dernier lui paiera mensuellement un loyer de 100 euros de main en main. Ce qui multiplié par 200 fait quand même un revenu confortable non déclaré de 20 000 euros par mois pour l’exploitant...

Juan qui a longtemps travaillé dans la zone des serres de la région d’Almeria nous dira : "ici c’est encore pire". Au point que les saisonniers appellent eux mêmes le campement où ils travaillent : Guantanamo. C’est tout dire. La plupart dorment en mobile home, d’autres plus chanceux dans des baraquements en dur, d’autres qui le sont moins à même le sol ou dans leurs voitures. On compte une machine à laver et cuisine pour 20 ouvriers. Il n’y a pas d’eau chaude et pas de chauffage quand l’hiver arrive. Les conditions de travail sont très dures. Tous les matins à 4h c’est réveil collectif. A 5h départ en camion pour les champs d’abricots, de raisins ou de pêches. Après une heure de transport (non payé bien sûr), de 6h à 19h le travail est intense avec une pause d’une demi heure par jour. Les exploitants (père et fils) veillent au bon déroulement du travail. "Ils crient beaucoup", nous dira Juan. Et si par malheur sur un abricotier un saisonnier oublie de cueillir les fruits sur une branche, il n’est pas rare qu’il lui retire une heure de travail. Au niveau des salaires ceux ci varient, pouvant aller jusqu’à 1400 euros mensuels. Les heures supplémentaires hélas sont pour la plupart du temps oubliées sur la fiche de salaire.

Juan évoque aussi son cas : il y a trois semaines alors qu’il partait sur un chantier il a eu un accident qui aurait pu lui coûter la vie. Son patron au volant de son fourgon, lui demande de rester à l’arrière où sont entassées des échelles. Dans un virage pris à toute vitesse, les échelles lui tombent dessus. Verdict une semaine d’arrêt maladie. Au cabinet du médecin, l’exploitant a expliqué sa version des faits en français, langue que ne comprend pas Juan. Résultat : Juan attend toujours le paiement de cette semaine de travail non effectué pour convalescence.

Ce qui rend difficile tout travail syndical et plus généralement de résistance coordonnée des saisonniers c’est le va et viens incessant. Toutes les semaines des charrettes de mecs sont virés et aussitôt remplacés. Et là ce qui est sain c’est que pour une fois des saisonniers n’entendent pas se laisser faire alors que la plupart du temps, têtes basses, ils préfèrent partir même si leur patron leur doit encore de l’argent..

Jérémie et Pierre (Solidaires 30)


Article tiré du bulletin interpro de Solidaires 30
PDF : http://www.solidaires.org/IMG/pdf/bul_9 ... n_def-.pdf

Un lien se construit avec la la CGT(espagole) de Murcia car le siège de Terra Fecundis s'y trouve
http://www.cgtmurcia.org/
https://www.facebook.com/pages/CGT-Murc ... 3660629170
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Paysans sans terre

Messagede digger » 31 Aoû 2013, 17:42

Le Collectif “Paysan sans Terre” appelle au soutien et à la mobilisation dès cette première semaine de septembre.
C’est quoi ce collectif ?

“Paysan sans terre” est un collectif naissant qui a pour objectif de rassembler et soutenir les porteurs de projet (en agriculture paysanne respectueuse de l’environnement) en recherche de terres.
Face aux lobbies (agroalimentaires, syndicat majoritaire, banques et autres) et au bétonnage abusif des terres nourricières, il devient de plus en plus difficile pour ces jeunes au projet dit “atypique” d’acquérir un outil de travail et de développer un projet de vie.

En se regroupant en collectif, l’idée est d’échanger, de se soutenir et de travailler sur nos projets respectifs avec des structures associatives travaillant sur le soutien aux installations alternatives (GAB, réseaux agriculture durable, Civam, Terre de liens, Confédération paysanne, RTF, réseaux locaux d’économie sociale et solidaire, etc).
Le collectif n’est pas structuré sous forme associative (donc pas de représentation, ni de porte-parole) et doit être pris en main par les “sans terre” eux-mêmes, en leur laissant l’initiative de créer de petits groupes locaux partout en France. Le blog est un outil permettant de diffuser l’information des différentes initiatives locales.
Appel à rassemblement début septembre :

Face aux lobbies qui orientent sous forme dictatoriale une certaine idée de l’agriculture, les “sans terre” resteront debout et résisteront !

Face au bétonnage abusif (grands et petits projets inutiles), les “sans terre” se soulèvent pour défendre la terre nourricière !

Face à l’accaparement des terres en France et partout dans le monde, au profit de l’agrobusiness, les “sans terre” seront solidaires avec les paysans du monde entier !

Pour dire aux candidats aux municipales 2014 qu’ils sont responsables des terres sur leur commune.

Pour dire aux paysans en activité, que même les petites fermes (voire très petites) peuvent intéressées des porteurs de projet. L’agriculture peut et doit évoluer ; et les gros systèmes sont coûteux et amènent à l’endettement.
Pour dire à tous les citoyens, qu’ils ont entre les mains le pouvoir d’agir pour préserver l’avenir, leurs paysages, leur environnement et leur alimentation !

Action Bretagne : “l’homme debout”

Un homme debout sur la place Taksim d’Istanbul, muet, le regard fixe, sans bouger depuis des heures a affolé les réseaux sociaux et montré la voie à une nouvelle forme d’opposition pacifique.

“Je ne suis qu’un manifestant, qu’un artiste. Il y a beaucoup d’artistes, et beaucoup beaucoup de jeunes dans la rue. Je ne suis rien, c’est l’idée qui est importante” – Erdem Gunduz, chorégraphe stambouliote.
“Nous ne sommes que des citoyens, des paysans sans terre. Il y a beaucoup de paysans sans terre et de citoyens mécontents dans les rues, nous ne sommes rien, ce sont nos idées qui sont importantes”

Calendrier, les premières dates :

Lundi 2 septembre : rendez-vous devant le siège de la Safer Bretagne, toute la journée. Au 4 ter rue de Luzel – 22015 Saint-Brieuc).
La Safer est sous l’emprise des lobbies. Ils influencent sur les attributions des terres mises en vente.
Nous demandons la transparence, pour connaître la liste des membres (et leurs fonctions) qui siègent lors des différents conseils et comités décisionnaires aux seins des Safer. N’agissent-ils pas sous l’influence d’une seule idéologie agricole ?
Nous demandons à ce que les autres organisations paysannes et citoyennes prennent place dans les organes de décision des partages de la terre et de la gestion de l’outil Safer.
Mardi 3 septembre : toute la journée, rendez-vous devant la Maison de l’agriculture (FNSEA, Safer…). Technopole Atalante, Champeaux – 35042 Rennes.
La FNSEA est le syndicat majoritaire. Il a une forte influence sur toutes les instances administratives.

Mercredi 4 septembre : toute la journée, journée d’échanges, point presse, “marché des sans terres” devant la Maison de l’agriculture. Technopole Atalante, Champeaux – 35042 Rennes.
Jeudi 5 septembre : rendez-vous devant le siège administratif du Crédit agricole. Au 4, rue Louis Braille – 35136 Saint-Jacques-de-la-Lande.
Le Crédit agricole est membre du conseil d’administration des Safer, il est aussi acteur dans l’accaparement des terres partout dans le monde.
Vendredi 6 septembre : rendez-vous toute la journée devant l’hôtel-de-ville de Rennes. Nous appelons les candidats aux prochaines élections municipales 2014 à s’engager dans la préservation des terres et à stopper les projets qui bétonnent abusivement la terre nourricière. Nous appelons aussi les citoyens à réagir car il en va de la survie du patrimoine, des paysages, de l’environnement et de l’outil agricole qui doit être utilisé au profit d’une agriculture respectueuse de l’environnement et de la santé de tous.
Mardi 10 septembre : soutien aux paysans des collectifs Copain, devant le tribunal de Rennes (Parlement de Bretagne, précision sur le blog bientôt).
La ferme de Bellevue, à Notre-Dame-des-Landes, est une ferme protégée, contre le projet d’aéroport Grand ouest, par les paysans et les Zadistes que nous devons soutenir pour lutter avec eux contre le béton des grands projets inutiles.
Horaires des actions : de 9 heures à 12 heures et de 14 heures à 17 heures.
Point presse et échanges de 12 heures à 14 heures.
Prochaines dates à suivre…
Venez nous rejoindre, même le temps de quelques heures…
Diffusez l’information rapidement autour de vous, dans vos réseaux.
Motivez autour de vous tous les porteurs de projet d’installation agricole.
Partout en France, l’action peut être reproduite, le temps de quelques heures ou plus…
A vous de jouer !
Communiquez vos actions sur le blog paysansansterre.noblogs.org via paysansansterre@riseup.net.
Contactez les structures associatives et syndicales locales qui participent au maintien de l’agriculture paysanne et respectueuses de l’environnement, pour qu’elles communiquent et soutiennent votre initiative.

Communiquez avec la presse pour que votre initiative soit largement médiatisée.
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Re: Paysans sans terre

Messagede Pïérô » 08 Sep 2013, 01:59

Appel à soutien

Le collectif 35 contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, COPAIN 35 et COPAIN 44 appellent à un rassemblement de soutien, le mardi 10 septembre à partir de midi, place du Parlement à Rennes.


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Depuis les 40 ans de lutte contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, des paysans, aux côtés des autres militants, sont actifs pour refuser l’artificialisation de 1500 hectares de terres agricoles.

Aujourd’hui, alors que les commissions de dialogue valident nos thèses, que l’Europe se saisit de l’utilité du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, que les opposants seront reçus le 10 septembre au ministère des Transports, que d’autres grands projets d’infrastructures (LGV...) sont abandonnés... la machine judiciaire continue.

Depuis le début de l’opération César, ce sont plus de 200 interpellations, 47 condamnations en comparutions immédiates. Des paysans ont aussi été condamnés.

En Juillet 2011 s’est créé le collectif d’organisations agricoles COPAIN 44 qui essaimera ensuite en Ille-et-Vilaine avec la création de COPAIN 35 en Juin 2012, et dans d’autres départements. Depuis leur création, les actions de ces collectifs paysans ont été nombreuses, fédératrices et parfois spectaculaires avec notamment des énormes convois de tracteurs : 100 tracteurs à Rennes le 10 Novembre 2012, plus de 400 à Notre-Dame-des-Landes le 17 Novembre 2012.

Le 27 Janvier 2013, COPAIN 44, aidé de zadistes et comités de soutien occupent la ferme de Bellevue laissée vacante la veille par l’ancien exploitant locataire. Des paysans et paysannes s’y déclarent résidents, la protégeant ainsi d’une destruction imminente. Depuis 7 mois, de nombreux chantiers ont été réalisés, permettant ainsi de faire vivre ce lieu et de lui redonner sa vocation productrice : réhabilitation du four à pain, boulangerie, transformation fromagère etc.

Poursuivis par AGO Vinci, et jugés par 2 fois en février et mars pour occupation illégale ce sont 18 paysans et paysannes qui font appel de leur jugement le 10 septembre à Rennes.

Le collectif 35 contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, COPAIN 35 et COPAIN 44 appellent à un rassemblement de soutien, le mardi 10 septembre à partir de midi, place du Parlement à Rennes.

Pour soutenir celles et ceux qui proposent un autre modèle de développement et sont aujourd’hui les porte-paroles de tous ceux qui refusent la réalisation de ce projet inutile.

La relaxe de tous les chefs d’inculpation redonnerait à l’occupation de la ferme de Bellevue son rôle d’intérêt général : arrêter toute destruction ou saccage tant que tous les recours ne sont pas aboutis et préserver le potentiel d’installation et d’innovation alternative après abandon du projet.

Appel à mobilisation lancé par le Collectif 35 contre l’aéroport de NDDL et COPAIN 35 et 44 (Collectif des Organisations Professionnelles Agricoles INdignées par le projet d’aéroport)

http://nantes.indymedia.org/events/28111
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Re: Paysans, ouvriers agricoles en luttes

Messagede Pïérô » 25 Oct 2013, 10:52

Corbières. Les saisonniers travaillaient pour 700 €, dimanches compris

En pleine période de vendanges, les Corbières sont secouées par un conflit de saisonniers. Deux travailleurs portugais, Carlos et Filipe accusent des viticulteurs de l’Aude de les avoir fait travailler tout l’hiver «sauf les jours de pluie», pour 700 € par mois.

«Un Portugais, salarié par les patrons pour recruter d’autres Portugais, dirigeait l’équipe», raconte Filipe. «À la fin du mois, il nous donnait 700 € en billets, et 500 à Carla, la compagne de Carlos, qui travaillait comme bonne à tout faire, 14 heures par jour, dans une maison». En avril dernier, les saisonniers s’entendent dire qu’«il n’y a plus de travail».

«Ils nous ont alors donné les fiches de paie qu’on réclamait mais elles indiquaient 70 heures, alors qu’on avait travaillé 250 heures par mois et Carla plus de 400 !», soutient Carlos. Magali Astruc, syndicaliste à Narbonne, assure que les saisonniers étaient «mal logés, à douze dans une maison de village» louée par le propriétaire du domaine, «avec interdiction de parler aux habitants et un couvre-feu à 23 heures».

Principal mis en cause, le viticulteur Jacques Tibie répond par son avocat qu’il ne comprend pas du tout ce qui lui arrive : «Il a embauché, comme tous les ans, des Portugais car on a du mal à trouver d’autres gens qu’eux pour les travaux dans les vignes».

Fin avril, une négociation à l’amiable a eu lieu. M. Tibie a alors signé un document dans lequel il reconnaissait devoir 30 000 € aux trois saisonniers. Mais quelques semaines plus tard, il a porté plainte pour «extorsion de fonds»… «C’est parce que les syndicalistes l’avaient menacé de plainte pénale pour traite humaine et d’impossibilité future de vendre son vin que M. Tibie, terrorisé, avait signé ce papier délirant», soutient son avocat.

L’inspection du travail a transmis ses procès-verbaux au procureur de Narbonne. L’enquête pourrait aboutir à la fin de l’année. D’ici là, les deux parties attendent une décision du Conseil des prud’hommes le 24 octobre.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/10 ... mpris.html
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Re: Paysans, ouvriers agricoles en luttes

Messagede digger » 02 Jan 2014, 12:02

Petits maraîchers, répressions des fraudes et rassemblement
** Nous diffusons - malgré nos réserves - un appel à rassemblement, qui est l’occasion d’échanger et d’être solidaire avec nos collègues.* *
Rappel des faits,
Le 17 mai dernier, sur le marché de Lavelanet en Ariège, quelques petits maraîchers ont reçu la visite d’un agent de la répression des fraudes. Parce que ces maraîchers ont une activité saisonnière annexe de vente de plants (tomates, poivrons, courgettes, aubergines...), cet agent leur a signifié qu’ils devaient avoir la carte du GNIS (Groupement National Interprofessionnel des Semences et plants) et ne vendre que des plants de variétés inscrites au catalogue, sinon ils seraient passibles d’une amende de 450€. Bien que pour eux qui vendent moins de 10.000 plants par an, cette carte soit gratuite (pour le moment du moins), cette visite a causé un certain émoi, d’autant plus que jusqu’ici cette activité annexe était tolérée et que ces maraîchers ignoraient même que cette carte était obligatoire. Sur le même marché tous considèrent qu’il s’agit là d’un abus s’inscrivant complètement dans une logique de généralisation du fichage de toutes les activités et de toutes les personnes qui échappent au contrôle des multinationales. Ces maraîchers ont alors décidé de refuser de prendre cette carte GNIS.
Par la suite, la solidarité s’est organisée : rassemblements, lettres, etc... . Aujourd’hui, il n’y a pas de réponse de la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes).
**_Un nouvel appel à rassemblement_**
Il a donc été décidé par un collectif de signataire d’appeler à nouveau à un rassemblement devant la même délégation régionale de la répression des fraudes.
Lors du 1er rassemblement (le 4 juin 2013) il y avait environ 200. Il nous faudra être beaucoup plus nombreux le 15 janvier 2014 ! Pour plus d’infos voir *Lorsque la répression des fraudes s’en prend aux petits maraîchers* : http://www.semonslabiodiversite.com/?page_id=2498&gt
** Vous ne trouverez pas la FTTE comme signataire de la lettre ouverte à l’adresse ci-dessus car, si nous soutenons évidemment les collègues, nous ne pouvons pas être en accord direct avec les revendications du collectif.* *
En effet, nous ne pouvons pas reconnaitre "l’intérêt du contrôle de la chaîne alimentaire” par la DGCCRF et la nécessité de “collaborer au mieux avec vos services afin d’éviter les incompréhensions, de corriger de telles anomalies et de permettre ainsi que leur travail se déroule dans un climat plus serein”.
Ces revendications vont à contre-sens des luttes en cours sur le puçage et sur la voie mâle qui atomise les travailleurs de la terre.
** Néanmoins, nous diffusons l’appel à rassemblement qui est l’occasion d’échanger et d’être solidaire avec nos collègues.* * _Rassemblement devant le siège de la répression des fraudes *5 esplanade Compans Caffarelli à Toulouse* *le mercredi 15 janvier*


CNT Fédération des Travailleurs de la Terre et de l’Environnement
http://www.cnt-f.org/ftte/spip.php?article47
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Re: Paysans, ouvriers agricoles en luttes

Messagede digger » 02 Jan 2014, 12:04

Détachement des travailleurs : L'Europe sociale et l'Europe agricole ne peuvent plus s'ignorer

09.12.2013 La Directive Détachement est au cœur des discussions du sommet européen des ministres des Affaires sociales, ce lundi. La négociation en cours doit aboutir à des outils de lutte renforcés garantissant le respect du droit. La France y affiche sa volonté de protéger les salariés. Une volonté tout à fait louable, mais inopérante sans remise en cause de la recherche de compétitivité à tout prix et de l'industrialisation de l'agriculture.
L'expertise menée ces dernières années par la Confédération paysanne sur les conditions sociales imposées aux travailleurs dans les ateliers de productions agricoles industrialisées en Europe, confirme le recours croissant à la prestation de service internationale. L'opacité des contrats ajoutée à la multiplicité des échelons de sous-traitance se traduit par la difficulté d'attribuer les responsabilités en cas de dérives. La Directive Détachement est le terreau où peuvent prospérer abus et atteintes au droit du travail (salaires dérisoires, heures non payées...) comme aux droits humains (logements insalubres, harcèlement...).
En soutenant prioritairement l'agriculture d'exportation, les politiques agricoles européennes mettent en compétition les agricultures et leurs outils de transformation. Elles conduisent à la disparition des petits paysans, au développement des migrations, et à l'exploitation institutionnalisée des travailleurs.
La lutte européenne contre le dumping social en agriculture doit passer par :
la réorientation des soutiens en faveur de la relocalisation d'agricultures paysannes pourvoyeuses d'emplois de qualité ;
la mise en œuvre d'une conditionnalité sociale des aides responsabilisante ;
le renforcement plutôt que le démembrement des services de contrôle et d'inspection du travail.
La Confédération paysanne refuse que les champs des paysans soient les laboratoires d'érosion des droits des travailleurs et rejette l'argument du prétexte de la performance économique pour justifier la précarisation grandissante des paysans et des travailleurs européens.

http://www.confederationpaysanne.fr/actu.php?id=2144&PHPSESSID=44g2tahnee6pnb31t7oejv8jm1
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