fête de l'agriculture paysanne
Rendez-vous à Pieusse (11) (près de Limoux)
samedi 8 septembre 2018
Chez Peter Fisher, horticulteur, Fléchage depuis Pieusse
https://carcassonne.demosphere.eu/rv/2122
Liberté pour la ferme bio et les vaches de Gabriel Dufils
Gabriel Dufils est paysan (en agriculture biologique) par sa ferme et son art de vivre depuis plus de 40 ans. Sa ferme comporte 5 hectares dont 4 hectares en prairie pour élever, en temps normal, 2 vaches jersiaises et leurs 3 descendants, (5 bovins, le maximum que peut contenir sa ferme), dont il utilise le lait pour fabriquer yaourts et fromages, 30 ares en maraîchage, des arbres fruitiers dont il fait du jus de pommes et du cidre : toute sa production est vendue sur le marché local. Un havre de paix et de poésie subsiste encore dans l’Eure.
L’administration agricole a pourtant décidé, il y a plus de 7 ans, que cela ne pouvait pas continuer. En effet, à l’issue d’un contrôle effectué en juin 2011 par des agents de la DDCSPP de l’Eure (Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations) son troupeau est bloqué parce que les boucles ne sont pas encore mises sur les oreilles des 3 plus jeunes. Il faut donc les abattre.
En 2016 le Conseil d’État annulera les décisions de la DDCSPP de l’Eure car le contrôle est invalide. (pas de vérifications, aucune conclusion insatisfaisante exposée, aucun compte rendu de contrôle n’a été rédigé, à aucun moment Gabriel Dufils n’a pu présenter ses observations, etc…)
Les trois bovins sont sauvés de l’abattoir mais la DDCSPP de l’Eure retient les cartes d’identité, le troupeau reste paralysé, troupeau qui s’est agrandi pendant que Gabriel Dufils tentait, par voie judiciaire, de faire reconnaître ses droits.
En effet, les administrations agricoles, par l’intermédiaire des normes de traçabilités (respectées par Gabriel Dufils) et par l’exercice abusif de leur pouvoir se donnent des prérogatives afin d’éliminer des fermes et notamment celle de Gabriel Dufils car elles font tâches dans le paysage agro-industriel d’aujourd’hui.
Le nombre d’agriculteurs conduit au suicide, même dans la région prouve un malaise sérieux.
L’acharnement dont l’administration agricole fait preuve auprès de Gabriel Dufils, depuis 7 longues années, est d’autant plus frappante qu’elle n’a de cesse d’user de tous les stratagèmes possibles (tests génétiques non communiqués, abus de pouvoir, intimidations, humiliations, destruction des denrées sur le marché...) pour ne pas permettre à Gabriel Dufils de continuer son activité dans la sérénité.
Aujourd’hui, la ferme de Gabriel Dufils est un bagne en terme de charge de travail (16 bovins sont présents sur sa petite ferme) car le troupeau est toujours immobilisé par l’administration.
Il est aujourd’hui, plus que nécessaire, de libérer les vaches de Gabriel Dufils et par la même, lui et sa famille dont la situation économique et de santé sont devenues très préoccupantes.
Cette situation n’est malheureusement pas un cas unique. L’assassinat de Jérôme Laronze, éleveur bovin en Saône et Loire, par les « forces de l’ordre » au printemps 2017, à la suite d’un acharnement administratif similaire à celui subi par Gabriel Dufils et sa famille, a permis à beaucoup d’agriculteurs de rompre le silence et leur isolement. Grâce à ces paroles, un système normatif apparaît au grand jour avec sa véritable fonction : non pas protéger l’intérêt général et la sécurité de l’alimentation, mais éliminer les petites fermes et accélérer l’industrialisation de l’agriculture.
Soutenir Gabriel Dufils et sa famille, c’est donner une chance aux volontés paysannes de ne pas être définitivement anéanties par l’industrialisation de la vie sur terre.
sentelle.solidarité@gmail.com
Le nombre de paysan-ne-s connaît une baisse continue depuis plusieurs décennies et tout laisse à penser que le phénomène va encore s'aggraver : 53 % des agriculteurs partiront à la retraite dans moins de dix ans[1].
Pourtant, nombreux sont celles et ceux qui souhaitent s'installer et donc se former pour réussir leur installation et ils sont nombreux à ne pas être issus du milieu agricole. Or, la transition agricole ne pourra se faire qu'avec des paysan-ne-s nombreux sur les territoires.
Mais voilà, se lancer dans un projet d'activité agricole demande du temps, l'accès à des formations professionnelles adaptées pour développer les capacités spécifiques et indispensables pour devenir paysan-ne au sein d'un territoire. Cet accompagnement global doit commencer très tôt dans la démarche d'installation. Jusqu'ici, il était possible de se former et de s'informer en amont de l'installation, de se tester et de vérifier l'adéquation au métier grâce au dispositif « Émergence de projet ». Ce type de dispositif de formation, indispensable pour installer des paysan-ne-s nombreux-ses et bien formé-e-s, est aujourd'hui menacé.
En effet, le fonds de formation des agriculteurs-trices VIVEA menace, de ne plus financer le droit aux formations à la pré-installation, au prétexte que les bénéficiaires de ces formations ne cotisent pas encore au fonds de formation et que ces actions seraient en amont du champ d'action de VIVEA. C'est donc tout le dispositif innovant à l'émergence de projets agricoles pour les créateurs et repreneurs de fermes, mais aussi les formations techniques et agroécologiques qui risquent de disparaître, faute à ce jour d'alternatives fiables, adaptées pour les financer et les prendre en charge. Ces formations sont pourtant un maillon déterminant dans la réussite et la pérennisation d'un projet agricole. De nombreuses décisions sont prises avant l'installation et une fois l'activité lancée, il est trop tard et incohérent de suivre certaines formations fondamentales à son projet d'activité et à son démarrage.
La transition agricole ne sera possible qu'avec des paysannes et paysans nombreux et bien formé-e-s dans des campagnes vivantes. VIVEA doit donc renoncer à son projet d'abandon de la pré-installation. Signez la pétition « Sauvons l'installation des paysan-ne-s ».
Signataires : la Confédération paysanne et le réseau InPACT, dont Accueil paysan, L'Atelier paysan, la FADEAR, le MRJC, le Réseau CIVAM et Solidarité Paysans.
[1] Source : MSA*
Une cinquantaine de paysan-ne-s de la Confédération paysanne a bloqué ce matin la réunion du conseil d'administration du fonds de formation VIVEA dans le 17e arrondissement de Paris pour protester contre la suppression des financements consacrés au dispositif de formation « émergence ». Cette décision devait être entérinée ce matin par les membres du conseil d'administration de VIVEA dans le cadre de la révision du financement des formations à l'installation. Devant le refus de dialogue des membres du CA, la Confédération paysanne a ensuite manifesté devant le siège de VIVEA et déposé une à une les 500 pages de la pétition* lancée avec le réseau InPACT et qui a recueilli plus de 19.300 signatures.
Le dispositif « émergence », qui pèse pour moins de 2% dans le budget annuel de VIVEA, permet pourtant d'accompagner par la formation collective des porteurs de projets en amont de leur installation. Depuis plusieurs années, il a favorisé l'installation de plus de 25% des nouveaux paysan-ne-s, futur-e-s contributeurs au fonds.
Pour la Confédération paysanne, qui défend un projet agricole avec des paysannes et paysans nombreux sur le territoire, cette suppression est un non-sens compte tenu des enjeux immédiats de renouvellement démographique - une installation pour trois départs - et de transition agricole. Elle est par contre parfaitement cohérente avec le modèle qui veut se contenter de 200.000 agri-managers !
Le désengagement de VIVEA, au détriment de la pluralité des acteurs qui œuvrent dans le domaine l'installation-transmission, intervient sans solution pour 2019 pour maintenir ces dynamiques qui correspondent à l'évolution du profil des candidats à l'installation. Il s'inscrit dans le sens de la réforme de la formation professionnelle en cours qui n'apporte aucune solution aux porteurs de projets souhaitant être accompagnés collectivement dans leur professionnalisation.
La Confédération paysanne compte poursuivre son combat pour éviter que VIVEA saborde ce dispositif d'installation innovant.
* https://www.mesopinions.com/petition/po ... ivea/50167
La Confédération paysanne se mobilise le 5 novembre à Pau pour soutenir Panpi Sainte-Marie, le secrétaire général d'ELB* - la Confédération paysanne du Pays Basque - qui sera jugé au nom du syndicat pour avoir résisté contre l'abattage de volailles pendant la grippe aviaire.
Lors de la crise de la grippe aviaire, en avril 2017, le syndicat ELB* avait organisé la résistance pour empêcher l'abattage préventif de trois élevages de volailles sains. Des centaines de personnes - paysan-ne-s, citoyen-ne-s, consommateurs-trices et élu-e-s - s'étaient mobilisées devant les élevages de Gabat, Domezain et Barcus, pour soutenir ce combat.
Ces actions avaient permis d'empêcher l'abattage et conduit à une mise sous surveillance préfectorale de l'élevage avec obligation d'analyses durant trois mois. Les analyses avaient été systématiquement négatives sur les trois sites, confortant la position d'ELB* que le risque sanitaire pouvait être maîtrisé.
Cette résistance pacifique avait valu l'envoi des CRS à plusieurs reprises et aujourd'hui un procès devant le tribunal correctionnel. En s'opposant à une gestion de l'influenza aviaire plus commerciale que sanitaire, ELB* a agi comme un lanceur d'alerte.
Cette journée du 5 novembre sera donc l'occasion d'une grande mobilisation devant le Palais de justice de Pau à partir de 12h. Nous ferons le procès de ces politiques sanitaires conçues par et pour l'industrie agro-alimentaire qui éliminent des fermes et nuisent à l'agriculture paysanne. Nous réaffirmerons la nécessité de politiques sanitaires qui reconnaissent et garantissent le développement de l'agriculture paysanne, comme nous avons obtenu la reconnaissance des spécificités des petits élevages de volailles dans les règles de biosécurité.
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