Luttes en Guadeloupe

Re: Guadeloupe : l’île paralysée par des barricades au 1er jour

Messagede Vilaine bureaucrate » 17 Fév 2009, 07:58

Oui il y a eu du monde, et autant de gens du POI que des gens de LO,(!) et ils font peur les adherents du POI! Malheureusement y'avait aussi les Indigenes de la république.
Y'avait qq anars, meme des gens de la FA, alors qu'ils n'avaient pas signé l'appel. (y peuvent pas je crois ça leur ferait trop de mal de signer a coté des communistes bureaucrates, c'est ça?)

''en guadeloupe comme ailleurs, greve générale, de tout les travailleurs!"
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Re: Guadeloupe : l’île paralysée par des barricades au 1er jour

Messagede Sigurian » 17 Fév 2009, 14:51

Je ne veux pas passer pour un doux optimiste, mais il me semble que nous avons là la preuve claire et irréfutable que quelque chose d'ampleur se passe.

La situations en guadeloupe me parait tellement tendue que la répréssion ne va faire qu'amplifier le mouvement et mettre le feu aux poudres.

La question reste éfféctivement la métropole. Et surtout de l'action des anarchistes dans la propagation du mouvement.
Le moment ne serait il pas propice a creer quelque chose de vraiment unitaire afin de pouvoir communiquer et diffuser en masse dans les villes afin de faire entendre la voix des Anarchistes et d'appeler au soutiens des guadeoupéens ? Je ne parle pas d'une orga mais plutot d'une sorte de collectif regroupant les orgas et les inorgas sous un message fort, générique et vrai pour tout les anarchistes: Le Pouvoir est l'ennemi, organisons nous pour le combattre et etre une vrai force d'opposition aux pseudos-leaders auto proclamés, aux syndicats et politicars qui ne manquerons pas de tenter de récuperer la lutte.

Bien sur aprés on peut dire "oui mais nous sommes trop différents, nos idées ne partagent qu'un vague point commun". Peut etre bien, mais je pense cependant que sur l'essentiel on est d'accord, et que c'est sur cet essentiel qu'on doit s'entendre, s'unir et communiquer.

Je trouve que nous manquon cruellement de lisibilité et que de nos différences, on risque de faire des impossibilités d'actions et de communication, et tout celà risque de ce jouer sans nous au final
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Re: Guadeloupe : l’île paralysée par des barricades au 1er jour

Messagede kuhing » 17 Fév 2009, 16:44

Sigurian a écrit:Je ne veux pas passer pour un doux optimiste, mais il me semble que nous avons là la preuve claire et irréfutable que quelque chose d'ampleur se passe.

La situations en guadeloupe me parait tellement tendue que la répréssion ne va faire qu'amplifier le mouvement et mettre le feu aux poudres.

La question reste éfféctivement la métropole. Et surtout de l'action des anarchistes dans la propagation du mouvement.
Le moment ne serait il pas propice a creer quelque chose de vraiment unitaire afin de pouvoir communiquer et diffuser en masse dans les villes afin de faire entendre la voix des Anarchistes et d'appeler au soutiens des guadeoupéens ? Je ne parle pas d'une orga mais plutot d'une sorte de collectif regroupant les orgas et les inorgas sous un message fort, générique et vrai pour tout les anarchistes: Le Pouvoir est l'ennemi, organisons nous pour le combattre et etre une vrai force d'opposition aux pseudos-leaders auto proclamés, aux syndicats et politicars qui ne manquerons pas de tenter de récuperer la lutte.

Bien sur aprés on peut dire "oui mais nous sommes trop différents, nos idées ne partagent qu'un vague point commun". Peut etre bien, mais je pense cependant que sur l'essentiel on est d'accord, et que c'est sur cet essentiel qu'on doit s'entendre, s'unir et communiquer.

Je trouve que nous manquon cruellement de lisibilité et que de nos différences, on risque de faire des impossibilités d'actions et de communication, et tout celà risque de ce jouer sans nous au final


C'est ce que nous essayons de faire.
maintenant l'idée d'un collectif ouvert regroupant organisations anarchistes et libertaires je la défends depuis longtemps et on répond "oui mais on a déjà essayé et ça n'a pas marché" ou encore "la force vient de la multiplication des organisations"
Bon ça se fera quand ce sera clair pour plus de gens.
maintenant le message fort à avancer à l'étape actuelle n'est pas tant "le pouvoir est l'ennemi il faut le combattre" parce qu'ils ne nous attendent pas pour le faire aux Antilles. Quant aux leader auto proclamés ils sont partie intégrante de la lutte et pour le moment ce serait je crois maladroit de critiquer le "collectif contre la vie chère"/ LKP.
Par contre ce qu'il faudrait avancer comme perspective c'est le dépassement de la grève et déjà celui de la prise en main des moyens et ressources à disposition des antillais : plantations de canne à sucre et bananes , infrastructures touristiques etc pour les faire tourner à leur propre profit.
Tout ça sous entend une auto organisation sérieuse et des mesures qui dépassent le cadre de la légalité comme le réclame Fillon...
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Re: Guadeloupe : l’île paralysée par des barricades au 1er jour

Messagede Nico37 » 17 Fév 2009, 17:41

On ouvre un fil "Mobilisation/Solidarité avec Dom Tom :?:

Solidaires 37, La Camusière 18 Rue de l’Oiselet 37550 ST AVERTIN Téléphone : 02 47 28 39 94
Email : solidaires37@orange.fr Site : http://www.solidaires37.org

Saint Avertin, le 17 février 2009,

Grèves générales en Guadeloupe, Martinique et Réunion.

Les économies d’outre mer restent organisées sur un mode colonial, autour de l’import- distribution, et non de la satisfaction des besoins de la population locale. Chaque année, des hectares de terres agricoles qui font vivre la population disparaissent au profit de hangars ou d’entrepôts, la discrimination à l’embauche laisse la population locale au chômage… Une grande richesse pour quelques-uns, descendants des esclavagistes d’hier et propriétaires de la plupart des entreprises, … et la misère pour presque tous.
Depuis le 20 janvier, la Guadeloupe est en grève générale à l'appel de 52 organisations réunies dans un Comité contre l'exploitation outrancière (LKP) qui réclame notamment une baisse du prix des produits de première nécessité, des impôts et des taxes, des carburants, ainsi qu'une hausse du salaire minimum de 200 euros.
Les organisations syndicales et associatives Martiniquaises se sont constituées en un "Collectif du 5 février" et la grève générale a démarré le 5 février, contre la vie chère. Le 12 février à la Réunion, uncollectif de 25 syndicats, associations et partis politiques a appe lé à une journée de mobilisation contre
la vie chère, le 5 mars prochain et à construire une grève générale.
Déjà, le collectif Liyannaj kont pwofitasyon (LKP), les guadeloupéen-ne-s en grève, ont réussi à faire ce qu’aucun mouvement n’avait réussi depuis bien des années : obliger patronat et gouvernement à négocier sur la base des revendications syndicales. Des acquis sont d’ores et déjà obtenus, mais il demeure les points essentiels, tout ce qui concerne les augmentations de salaires, pensions, minima sociaux.
Face à cette situation, le gouvernement français envoie, fait revenir puis repartir et encore rentrer le secrétaire d'Etat à l'Outremer, Yves Jégo. Il joue la carte du pourrissement, de la provocation, et dans le même temps envoie sur place un grand nombre de militaires pour préparer la répression … Quant au
patronat, il entonne un de ses airs favoris « il faut que le gouvernement nous aide », oubliant de parler des milliards accumulés en exploitant les travailleurs/ses de Guadeloupe, de Martinique, et d’ailleurs !
La détermination des travailleurs d’outre mer nous donne la voie à suivre pour nos futurs combats !

L’Union Syndicale SOLIDAIRES 37 appelle à un rassemblement de solidarité le mardi 24 février 2009, à 18H00, place Jean Jaurès, à Tours.
Nous vous proposons de vous joindre à cet appel. Merci de nous informer avant le jeudi 19 février, 15h00.


un utilisateur de la liste Resistons-info a écrit:J'ai eu des nouvelles pendant la nuit.

Alex Lollia est sorti de l'hôpital (avec une minerve et un bandeau sur la tête) et a tenu un discours d'appel au calme.

Pendant la nuit, j'ai reçu des coups de fil vers 3h du matin (22h heure locale) me disant que partout en Guadeloupe les gens s'organisaient (hors LKP, syndicats, etc) en réaction aux évènements de ce matin et érigeaient des barrages.

Les amis qui 'mappelaient (dont certains métropolitains) descendaient participer au barrage avec les jeunes et moins jeunes du quartier.

Ils m'ont bien précisé de ne pas croire les informations données par les radios (RCI, notamment) et les divers journalistes, qui ont pratiqué la désinformation toute la journée.

Aujourd'hui, on peut constater ce que ça donne chez certains:
http://www.domactu.com/actualite/921713 ... ette-nuit/
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Re: Guadeloupe : l’île paralysée par des barricades au 1er jour

Messagede sebiseb » 17 Fév 2009, 21:41

J'ai pas beaucoup de temps, mais j'ai pas trouvé les appels pour les manif's de soutien ? Il faut dire que les médias ne sont pas très locaces sur le sujet..
Pour le dépassement, je ne suis pas si optimiste, mais en même temps si les anar's ne se bougent pas en ce moment, on risque vraiment de passer à coté de quelque chose !
$apt-get install anarchy-in-the-world
$world restart
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Re: Guadeloupe : l’île paralysée par des barricades au 1er jour

Messagede kuhing » 18 Fév 2009, 09:53

Il y aurait eu des tirs hier soir sur la police en Guadeloupe.
Le LKP f appelle au calme et montre les limites de la stratégie de la négociation alors qu'il faudrait s'organiser maintenant pour prendre en mains les ressources disponibles sur place pour que la population en récolte directement les fruits.
Le CAam discute pour le collage d'affiche avec le message "Nous sommes tous-tes guadeloupéen-nes"
Tout le monde ici pourrait en confectionner et en afficher , non ?
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Re: Guadeloupe : l’île paralysée par des barricades au 1er jour

Messagede Sigurian » 18 Fév 2009, 11:15

C'est ce que nous essayons de faire.
maintenant l'idée d'un collectif ouvert regroupant organisations anarchistes et libertaires je la défends depuis longtemps et on répond "oui mais on a déjà essayé et ça n'a pas marché" ou encore "la force vient de la multiplication des organisations"
Bon ça se fera quand ce sera clair pour plus de gens.
maintenant le message fort à avancer à l'étape actuelle n'est pas tant "le pouvoir est l'ennemi il faut le combattre" parce qu'ils ne nous attendent pas pour le faire aux Antilles. Quant aux leader auto proclamés ils sont partie intégrante de la lutte et pour le moment ce serait je crois maladroit de critiquer le "collectif contre la vie chère"/ LKP.
Par contre ce qu'il faudrait avancer comme perspective c'est le dépassement de la grève et déjà celui de la prise en main des moyens et ressources à disposition des antillais : plantations de canne à sucre et bananes , infrastructures touristiques etc pour les faire tourner à leur propre profit.
Tout ça sous entend une auto organisation sérieuse et des mesures qui dépassent le cadre de la légalité comme le réclame Fillon...


La force viens de la multiplication des orgas, pourquoi pas a la limite, mais celà empeche t'il de tous se réunir a un moment donné, non pas en fusionant les orgas et en leur faisans perdre leurs spécialité, mais bien en se regroupant dans une situation trés spéciale qui est celle d'aujourdhui.

Je pense que les anarchiste ont un message important a faire passer aujourdhui, c'est justement là, maintenant que la révolte en guadeloupe commence a dépasser le cadre du LKP, qu'il faut les soutenir, parceque tout les parties, syndicats et politiques vont leur tomber dessus en dénoncant la violence.

Je suis d'accord avec toi sur le dépassement de la légalité, peut etre devrions nous y réfléchir maintenant.
Sigurian
 

Re: Guadeloupe : l’île paralysée par des barricades au 1er jour

Messagede kuhing » 18 Fév 2009, 11:34

Sigurian a écrit:
La force viens de la multiplication des orgas, pourquoi pas a la limite, mais celà empeche t'il de tous se réunir a un moment donné, non pas en fusionant les orgas et en leur faisans perdre leurs spécialité, .


Tout à fait c'est pourquoi il faudrait une structure permanente de type collectif dans laquelle individus et organisations pourraient se regrouper régulièrement et en cas d ' événements comme celui ci, sans que chaque organisation perde sa spécificité

Sinon quelqu'un pourrait-il écrire un tract pour la manif du 21 ?

Il faudrait dépasser le cadre actuel des négociations et appeler les antillais à prendre les ressources naturelles et moyens de production à leur disposition pour qu'ils les fassent tourner à leur profit intégral.
( rappelons que les békés , gros propriétaires là bas représentent - de 1% de la population mais possèdent + de 40% des richesses )



EDIT : info qui vient de tomber : il y aurait un mort durant les evenements d'hier soir , un syndicaliste qui rentrait d'un meeting sa voiture a été prise sous des coups de feu.
on cherche encore à confirmer l'origine des tirs , de ou des auteurs et des balles
kuhing
 

Re: Guadeloupe : l’île paralysée par des barricades au 1er jour

Messagede Sigurian » 18 Fév 2009, 12:30

Il est évident que le pouvoir va tenter de faire croire que la balle venait du camp des insurgés, histoire de bien diviser encore plus.
Sigurian
 

Re: Guadeloupe : l’île paralysée par des barricades au 1er jour

Messagede Vilaine bureaucrate » 18 Fév 2009, 12:52

Le secrétaire d'Etat chargé de l'Outre-mer Yves Jégo (a deja determiné le resultat de l'enquete ,qu'il y aura j'imagine...) a estimé mercredi que le syndicaliste retrouvé mort en Guadeloupe avait été "manifestement assassiné par les émeutiers".
Modifié en dernier par Vilaine bureaucrate le 19 Fév 2009, 07:37, modifié 1 fois.
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Re: Guadeloupe : l’île paralysée par des barricades au 1er jour

Messagede willio » 18 Fév 2009, 13:52

Apparemment ça chauffe sérieusement, des gens commencent à tirer à balles réelles sur les flics...

Article pris sur le site de l'Express :

POINTE-À-PITRE, Guadeloupe - La Guadeloupe a connu mercredi son premier mort lors d'une nouvelle nuit de violences, après un mois de grève générale.

Le gouvernement a réitéré son appel au calme et à la négociation, tandis que le ministère de l'Intérieur a annoncé la tenue à partir de mercredi 16h00 d'une réunion quotidienne sur la sécurité aux Antilles avant la rencontre, jeudi, entre Nicolas Sarkozy et les élus locaux.

La victime est un délégué syndical du collectif contre la vie chère et les surprofits (LKP), Jacques Bino, qui se trouvait en voiture avec une autre personne, a déclaré Hubert Vernet, secrétaire général de la préfecture de Guadeloupe.

"Il s'est trouvé devant un barrage et, semble-t-il, en voulant faire demi-tour a été tabassé et s'est fait tirer dessus par des jeunes qui tenaient le barrage", a-t-il expliqué.

Trois policiers qui étaient intervenus pour lui porter secours ont été légèrement blessés, a-t-il ajouté.

Le préfet de Guadeloupe, Nicolas Desforges, a insisté sur le fait que ce drame n'était pas lié à un affrontement entre les manifestants et les forces de l'ordre, qui ont été appelées par les pompiers pour aller venir en aide à un homme blessé.

"Comme la situation était extrêmement tendue, ils n'ont pu y parvenir, ils ont eux même subi des tirs en provenance de ce barrage, des tirs de fusil de chasse à cartouches. Tout le monde s'est replié pour revenir un peu plus tard et se trouver en présence d'un homme mort au volant de sa voiture présentant une large plaie au thorax", a-t-il déclaré sur iTélé.

"Nous affrontons des personnes qui tirent effectivement des cartouches sur les forces de l'ordre", a-t-il expliqué.

Quatre escadrons de gendarmerie ont été déployés la nuit de mardi à mercredi, au cours de laquelle 15 commerces ont été pillés et sept incendies criminels ont visé des établissements industriels. Une trentaine de véhicules ont été incendiés.

Treize personnes ont été interpellées, qui s'ajoutent aux 18 "casseurs" arrêtés dans la nuit de lundi à mardi.

Nicolas Desforges a insisté sur la différence entre les incidents qui émaillent la journée des violences de la nuit.

"Le jour nous avons affaire à des manifestants organisés qui défilent dans des conditions tout à fait normales ou qui bloquent la voie publique", a-t-il dit, alors que la nuit "on est face à des bandes de jeunes qui ne sont pas directement liés au mouvement social mais qui surfent en quelque sorte sur la vague du mouvement social pour commettre des déprédations".

APPEL À LA NÉGOCIATION


Le décès de Jacques Bino, le premier depuis le début des émeutes qui émaillent la contestation sociale en Guadeloupe, pourrait accroître la tension dans l'île, où les dirigeants du LKP imputent la responsabilité des violences au gouvernement.

Pour Elie Domota, chef de file du LKP, l'Etat est responsable de l'embrasement parce qu'il a trompé les syndicats et privilégie la répression.

"Nous avons toujours lancé l'appel au calme, nous avons toujours dit aux jeunes de ne pas mettre leur vie en danger ni celle de quiconque", a-t-il dit mercredi matin sur RTL.

"Mais je crois que tout a commencé hier (mardi-NDLR) lorsque les gendarmes sont venus tabasser les manifestants en les insultant avec des propos racistes", a-t-il ajouté. Dans le quotidien Libération, il affirme que l'Etat a "fait venir des charters de gendarmes pour casser du nègre".

Le gouvernement estime que l'heure est plus que jamais à la négociation pour mettre fin à l'engrenage de la violence.

"Il faut qu'il y ait une trêve dans ces violences, il faut que les syndicalistes et les patrons se mettent autour d'une table, il faut qu'on sorte de ce conflit par la seule voie possible", a dit le porte-parole du gouvernement Luc Chatel.

Les discussions entre les syndicats de l'île et le gouvernement ont pour l'heure achoppé sur la question d'un augmentation de 200 euros des salaires les plus bas.

L'opposition politique et les dirigeants syndicaux accusent eux le gouvernement d'avoir négligé cette crise.

"Le gouvernement a fait un certain nombre de gestes qui ont aggravé cette crise (...) c'est calamiteux et dangereux", a estimé le président du Modem François Bayrou sur RTL.

Pour le premier secrétaire du Parti socialiste Martine Aubry, interrogée sur France Inter, c'est le "sentiment d'abandon" qui entretient la contestation en Guadeloupe.

François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, a jugé quant à lui que l'Etat a pris "un risque dangereux, laisser pourrir la situation". Il souhaite aborder le sujet lors du sommet social prévu mercredi après-midi à l'Elysée.
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Rappel 1967 : L'Etat tue des grévistes guadeloupéens

Messagede georges » 18 Fév 2009, 14:48

La Guadeloupe n’a pas oublié les événements de mai 67

La crise qui secoue les Antilles ravive des plaies toujours pas cicatrisées. En mai 1967, 80 à 200 manifestants furent tués par la police française dans les rues de Pointe-à-Pitre. Souvenirs, souvenirs.

De 80 à 200 morts dans les rues de Pointe-à-Pitre. La Guadeloupe n’a pas oublié les événements de mai 67. L’une des revendications actuelles des grévistes de Guadeloupe est de demander une commission d’enquête indépendante sur les événements des 26 et 27 mai 1967 au cours desquels, en plein pouvoir gaulliste, de 80 à 200 manifestants furent tués par la police française dans les rues de Pointe-à-Pître. « Les gens ont encore peur quarante ans après. Ils voudraient être sûr qu’ils ne risquent rien à témoigner » explique le Dr Michel Numa, 76 ans, ancien militant indépendantiste qui était en prison à Paris au moment du massacre.

Tout avait débuté deux mois plus tôt. Le 20 mars 1967, à Basse-Terre, préfecture de l’île, un riche marchand « blanc pays », lance son chien sur un artisan noir. Révolté par cet acte digne de l’apartheid, le peuple de Basse-Terre laisse libre cour à la colère accumulée depuis longtemps. Durant trois jours, les 20, 21 et 22 mars 1967, Basse-Terre est en émeute. Dans un appel au calme, le préfet déclare comprendre la colère populaire et jure que cet acte raciste sera puni. Mais contrairement aux promesses, les émeutiers seront condamnés à de fortes peines de prison. Fin du 1er acte.
« Quand les nègres auront faim, ils reprendront leur travail »

Deux mois plus tard, à Pointe à Pitre, le 26 mai 1967, jour de commémoration de l’abolition de l’esclavage, 5000 ouvriers du bâtiment sont en grève pour une augmentation de salaire de 2%. Le délégué patronal, un certain Brizard aurait lancé aux grévistes : « Quand les nègres auront faim, ils reprendront leur travail ». Une manifestation s’organise. Face aux CRS rassemblés devant la chambre de commerce, les manifestants lancent des pierres et des bouteilles. La police tire immédiatement tuant Jacques Nestor, Militant du Groupe d’Organisation Nationale de la Guadeloupe (GONG). Selon Michel Numa, les ordres du préfet Bolotte, captés sur la fréquence de la préfecture disent aux officiers CRS : « Faites usage de toutes vos armes ».

Les deux jeunes ouvriers Taret et Tidas sont tués ainsi qu’un promeneur. La population et notamment les jeunes du lycée Baimbridge, révoltée, afflue le lendemain vers le centre de Pointe-à-Pitre. Des véhicules sont brûlés, les boutiques de la rue Frébault, principale rue commerçante de Pointe-à-pitre, sont incendiées et pillées. Plusieurs policiers sont blessés à coup de pierres et de sabre. Le bruit court qu’une armurerie a été dévalisée. Le préfet désarme les policiers noirs et fait appel à des gendarmes mobiles de Martinique et de France. Sous la direction du commissaire de police Canales et du capitaine CRS Rupin, policiers et « képis rouges » se livrent à la « chasse au nègre ». Arrêtés au hasard, des personnes sont exécutées dans les locaux de la gendarmerie de Morne Niquel. Des dizaines de personnes sont blessées, dont certaines mutilées à vie comme Solange Coudrieux. « On enjambait les cadavres dans la sous-préfecture », assure un témoin qui craint encore de donner son nom.

Le bilan de ces deux journées de répression n’est toujours pas connu car de nombreuses familles ont inhumé secrètement leurs défunts et caché leurs blessés de peur des représailles. La presse de métropole a parlé de « sept morts et certainement plus ». Le nombre exact s’approcherait vraisemblablement de 85 victimes. C’est le chiffre reconnu voici une vingtaine d’années par l’ancien ministre socialiste des DOM-TOM Georges Lemoine. Chez les Guadeloupéens on parle de 200 morts.
Vers une commission d’enquête ?

Le gouvernement français profita des événements pour liquider le mouvement nationaliste guadeloupéen incarné alors par le G.O.N.G. et l’Association générale des Etudiants guadeloupéens (A.G.E.G). De nombreux militants furent arrêtés. Certains, pris en flagrant délit, furent condamnés à de lourdes peines de prison ferme. Vingt-cinq autres, accusés d’avoir participé aux manifestations, furent incarcérés à Basse-Terre et seront jugés en avril 68. Enfin, Vingt-cinq militants Guadeloupéens, dont Michel Numa furent enfermés à la prison de la Santé, accusés d’atteinte à l’intégrité du territoire.

Pour les Guadeloupéens, le travail de mémoire n’a pas été fait. Chaque année, les 26 et 27 mai, les militants qui se souviennent se rendent à la préfecture pour demander la création d’une commission d’enquête, pendant que les élus guadeloupéens observent un silence remarqué. Il est vrai qu’à l’époque, ils avaient signé un texte rendant les manifestants responsables du massacre.

Il a fallu trente ans pour que l’on reconnaisse le massacre des Algériens jetés à la Seine par la police de Maurice Papon le 17 octobre 1961. Le préfet Bolotte, comme par un fait du sort, est mort le 27 mai 2008. Combien de temps faudra-t-il encore pour que justice soit rendue, même symboliquement aux victimes noires des événements de mai 67 ?


http://www.bakchich.info/La-Guadeloupe- ... e-les.html
georges
 

Re: Guadeloupe : l’île paralysée par des barricades au 1er jour

Messagede willio » 18 Fév 2009, 18:14

AP a écrit:Outre le décès du syndicaliste et trois policiers blessés, la cellule de crise de la préfecture a établi un bilan des affrontements de la nuit, recensant 15 commerces pillés, sept autres incendiés dont des concessions Peugeot et Renault, ainsi qu'un Mr Bricolage. Enfin, 21 véhicules ont été brûlés, tandis que 13 interpellations ont été menées et que les pompiers ont eu une soixantaine d'interventions.
willio
 

Re: Guadeloupe : l’île paralysée par des barricades au 1er jour

Messagede kuhing » 18 Fév 2009, 18:18

Vidéo de la manif de lundi à Paris.
où sont les anarchistes ? :|
Serait peut être temps de se bouger le cul non ?
Autre truc assez inquiétant tout de même Elie Domotat ferait partie de la branche antillaise du POI (lambertiste)
Alors là on est pas dans la merde :|

kuhing
 

Re: Guadeloupe : l’île paralysée par des barricades au 1er jour

Messagede Klement » 18 Fév 2009, 18:52

kuhing a écrit:Vidéo de la manif de lundi à Paris.
où sont les anarchistes ? :|
Serait peut être temps de se bouger le cul non ?
Autre truc assez inquiétant tout de même Elie Domotat ferait partie de la branche antillaise du POI (lambertiste)
Alors là on est pas dans la merde :|

AL appelait à ce rassemblement et des militants étaient présents, après c'est clair que les trotskystes toutes tendances confondues sont plus nombreux que nous, et aux antilles ils sont hégémoniques dans le mouvement révolutionnaire, des militants du courant LO (combat ouvrier) sont à la direction de la CGT en guadeloupe, ceux de la IV-SU (NPA) sont à la direction 3e syndicat en guadeloupe (CTU) et d'un autre en Martinique (CDTM), le courant POI est aussi implanté.
A la réunion il y a l'équivalent du NPA...
bon sinon il y a un groupe AL en Guyane qui est actif dans le début de mobilisation là bas
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